Fiction: SOS (Save Our Souls)

Shikamaru, Kiba et Ino sont trois jeunes gens entre 21 et 25 ans. Ils ne se connaissent pas, vivent des vies très différentes mais ils possèdent ce point en commun : ils sont blessés au plus profond d'eux-mêmes et leur âme, le navire d'un être humain, menace de couler. "Save Our Souls" : Sauvez nos âmes. Un message d'au secours, un espoir qui va renaître lorsqu'ils vont se rencontrer...
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shikacool (Féminin), le 14/08/2010
Hey les gens !

Me voilà revenue de deux semaines de vacances au bord de la mer. Pour fêter mon retour sous la grisaille voici un nouveau chapitre !

Voilà, comme d'hab' n'hésitez pas à poster vos impressions. Bonne lecture !




Chapitre 3: C'est compliqué de savoir



Hana Inuzuka marchait dans la rue, la tête baissée, l’air pressé. Elle devait voir Kiba de toute urgence. C’était vraiment important.

Telle un animal traqué, elle regarda de tous les côtés, les pupilles dilatées, la bouche entrouverte et la respiration précipitée ; s’ils savaient… si quelqu’un la suivait pour l’empêcher de prévenir Kiba ? Elle se glissa dans la foule, ses longs cheveux cachant son visage, les mains glissées dans les poches de son jean informe, adressant un regard farouche à quiconque avait le malheur de la suivre des yeux. Elle courut presque jusqu’au commissariat et, contrairement à sa première visite, n’hésita pas à se précipiter vers le guichet :

- Je voudrais voir mon frère Kiba Inuzuka, dit-elle au policier de garde.
- Impossible, revenez aux heures de visite, rétorqua l’homme sans même regarder la jeune femme.
- C’est très important… insista-t-elle.
- M’en fiche, en dehors des heures de visite personne de l’entourage n’est autorisé à pénétrer les cellules.
- Vous allez me laisser voir mon frère, espèce de malotru, s’énerva Hana. Je dois absolument lui parler !!

Le policier prit un air féroce et se pencha vers la brune :

- Je vous conseille de vous calmer, mademoiselle. Vous pourrez parler à votre frère pendant les heures de visite !
- Qu’est ce qu’il se passe, ici ?

Hana fusilla le policier du regard et se retourna. Derrière elle, le policier à qui elle avait eu affaire lors de l’arrestation de Kiba la dévisageait d’un air poliment intrigué. Elle tenta de se calmer et expliqua d’une voix tremblante :

- Il faut que je voie mon frère, c’est vraiment important. Je ne serai pas longue, je vous le promets.

Le policier passa une main dans ses cheveux châtain, visiblement hésitant, et considéra la jeune femme. L’autre policier le prévint :

- C’est contraire aux règles, Choji. Ne fais pas de bêtises.

Mais Choji ne prêta aucune attention à son collègue. Il haussa les épaules et dit à Hana :

- Je vous accorde dix minutes, pas plus.

La brune lui jeta un regard reconnaissant et il l’accompagna jusqu’à la cellule de Kiba. Hana attendit d’être seule avec son frère pour se précipiter vers lui :

- Kiba, tu cours un grave danger. Je trouve cela inadmissible que personne ne t’aie mis au courant…
- Qu’est ce que tu racontes, Hana ? s’inquiéta le jeune homme.
- L’homme que tu es soupçonné d’avoir tué, ce Madara… Kiba, c’était un membre éminent de la Mafia sicilienne !

Kiba ouvrit des yeux ronds.

- Mais enfin Hana, comment as-tu…
- Je t’ai déjà parlé de Shino, mon employeur au cabinet vétérinaire. Ses parents ont été tués par la Mafia quand il était enfant… Personne n’a jamais réussi à le prouver, mais…le meurtrier de ses parents était Mr. Madara, Shino en est certain !
- C’est horrible, d’accord, mais quel rapport avec moi ?
- Tu ne comprends pas ? N’as-tu jamais entendu parler des terribles représailles de la Mafia sur ceux qui s’en prennent à ses membres ?
- Mais je n’ai pas tué ce type !
- Je sais Kiba, et c’est pour ça que tu dois à tout prix gagner ton procès. La Mafia doit rechercher le meurtrier de Madara à l’heure qu’il est, et Dieu sait ce qu’elle en fera si elle le trouve. Si tu perds le procès, tu seras jugé coupable… et alors tu ne seras plus en sécurité nulle part, ni au dehors, ni en prison.

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Shikamaru avait faim. Lorsqu’une infirmière déposa son plateau repas sur son lit, il se jeta sur la nourriture avec tant de voracité que l’infirmière le réprimanda gentiment. Même la saveur extrêmement passable des aliments ne lui coupa pas l’appétit et il engloutit littéralement son repas. Alors qu’il menait l’entreprise de vider chaque assiette en moins de trente secondes et ce, avec une motivation excessive, il ne vit pas tout de suite la femme qui se tenait contre l’encadrement de la porte de sa chambre et le regardait s’empiffrer en souriant. Ce ne fut que lorsqu’il se fut assuré qu’il ne restait plus une seule miette de son repas qu’il releva la tête et l’aperçut. La femme se redressa et s’approcha à grandes enjambés, droite comme un « i », le visage imprégné d’une expression fière et autoritaire.
Shikamaru se demanda ce qu’elle lui voulait et la détailla avant de lui poser la question : elle était grande, très mince et ne possédait que peu de formes ; ainsi son chemisier blanc et son pantalon noir, taille haute lui seyaient comme à un mannequin. Il ne décela aucune trace de maquillage sur son visage à la peau mate où s’étalaient quelques taches de rousseur. Elle était plutôt jolie, avec ses cheveux blonds cendré attachés en quatre couettes négligées. Ses yeux surtout le frappèrent, de par leur couleur bleu-vert et les grands cils qui les ornaient, ou plutôt par l’éclat qu’ils dégageaient.
S’il l’avait croisée dans la rue il se serait retourné une seconde pour la lorgner un peu, et puis il s’en serait allé et l’aurait certainement oubliée. Mais c’était elle qui venait à lui à présent.
Il allait ouvrir la bouche pour lui demander la raison de sa venue mais elle le devança :

- Tu me reconnais ?

Une voix claire dotée d’un léger accent, italien peut-être. Elle l’avait abordé directement, elle paraissait franche et naturelle dans ses propos. Shikamaru la dévisagea encore un instant et répondit le plus simplement du monde :

- Non.
- Tu ne me demandes pas qui je suis ? s’étonna-t-elle en haussant un sourcil.
- Etant donné que vous me tutoyez vous deviez être une bonne connaissance. Un amour d’un soir, dirais-je ? ajouta-t-il d’un ton un tantinet narquois.

Elle eut un charmant sourire en coin :

- Tu devines plutôt bien. Amour je ne sais pas vraiment, mais cela a duré plus longtemps qu’une courte nuit ; nous sommes sortis ensemble pendant deux ans.
- Ca fait combien de temps que nous avons rompus ? s’enquit Shikamaru tranquillement.

Un instant durant, une ombre passa sur le visage de la jeune femme et il crut l’avoir vexée. Mais la seconde suivante elle adoptait un ton léger pour répondre :

- Si mes souvenirs sont bons, ça fera un mois demain.
- C’est récent, constata le Nara. Tu me seras peut-être utile pour retrouver mes souvenirs.
- C’est pour ça que je suis là, s’esclaffa-t-elle. Rien ne te revient à présent que tu m’as rencontrée ?
- Non, pas pour l’instant. Mais cette vache de Tsunade m’a prévenu que ça ne serait pas immédiat. Comment tu t’appelles, au fait ?
- Temari No Sabaku.
- Ton âge, ton métier ?
- J’ai 24 ans et je suis colonel dans l’armée de l’air.

Shikamaru poussa un sifflement impressionné.

- Je sortais avec une femme militaire ! Tu dois avoir un sale caractère, non ?
- On se disputait souvent sur ce point, admit-elle.
- M’étonne pas. Tu m’aimais ?

La question, posée si nonchalamment, toucha sûrement Temari. Elle ne répondit pas tout de suite. La jeune femme baissa la tête, cligna des yeux. Elle tira une chaise près du lit de son ex-copain et s’y laissa tomber puis fit planer son regard sur les draps immaculés. Enfin elle soupira :

- C’est difficile à dire. On se disputait souvent, on n’avait jamais les mêmes points de vue… Et puis je ne vois pas en quoi ça t’avancera de savoir ça, se braqua-t-elle, soudain sur la défensive.

Remarquant son trouble, Shikamaru décida de ne pas insister pour le moment et changea de sujet :
- Comment as-tu appris pour mon… accident ?
- Ta mère – oui, tu as une mère – fit elle en avisant son air abasourdi – m’a appelée. Elle n’avait plus de nouvelles de toi et n’arrivait pas à te joindre. Tu ne t’entendais pas très bien avec elle, vous aviez des caractères radicalement opposés… mais elle t’aime. Elle habite à Seattle aux Etats-Unis depuis la mort de ton père. Bref, elle m’a demandée si je t’avais vu récemment. J’ai commencé à m’inquiéter, puis une de mes amies m’a contactée : elle n’en était pas certaine mais elle pensait que tu te trouvais à l’hôpital. Mon travail occupe beaucoup mes journées, mais je suis venue dès que possible. C’est ici que j’ai appris que tu avais perdu la mémoire… après avoir essayé de te suicider.
- Je suis tombé, rectifia Shikamaru. On ne sait rien de plus.

Temari opina. Elle hésita puis se lança :

- Ecoute, je suis surtout venue pour te dire ceci : un des facteurs de notre rupture a été tes nouvelles fréquentations. Je n’aimais pas tes amis, je ne sais pas où tu les as rencontrés… mais ils me semblaient louches et tu passais tout ton temps avec eux. Tu revenais souvent ivre de tes sorties, tu fumais de plus en plus et tu me délaissais, pour un projet que tu qualifiais d’ « important ». Ils avaient une mauvaise influence sur toi et crois-moi, ils n’avaient pas l’air d’anges gardiens… Ta chute leur est peut-être liée. Je ne sais pas vraiment qui sont ces types, mais je m’en méfiais.

Shikamaru fronça les sourcils. Une impression bizarre s’empara de lui, il sentit la migraine arriver. Temari ajouta :

- Je vais essayer de dénicher leurs coordonnées et je te les apporterai dès que possible.
- Merci.

Temari se leva et s’apprêta sortir. Elle lui dit au revoir, se retourna… mais elle revint sur ses pas et lui prit la main :

- Est-ce que tu vas joindre ta mère quand je t’aurai donné son numéro ?
- A-t-elle besoin de savoir que son fils n’a plus aucun souvenir d’elle ? éluda Shikamaru.
- Ta mère t’aime, tu sais. Je l’appréciais beaucoup du temps où nous nous aimions. C’est une bonne mère, elle t’a tout donné.

Shikamaru dégagea sa main de celle de la jeune femme. Elle sembla peinée mais se renfrogna rapidement. Elle tourna les talons et s’arrêta avant de sortir :

- Je n’espère qu’une chose, c’est que… j’espère de tout cœur ne pas avoir été la cause du désarroi qui t’a mené à une tentative de suicide. Peu importe ce qu’il s’est passé entre nous, en bon comme mauvais, je n’ai jamais voulu te rendre malheureux. Il me semblait important que tu le saches.
- Ce n’était peut-être pas une tentative de suicide, fit Shikamaru en baillant.

Temari hocha la tête et s’en alla.

Une fois seul le Nara soupira et se blottit sous les draps. Dormir lui éclaircirait les idées. Il remarqua qu’il passait beaucoup de temps à somnoler en regardant les nuages à travers la fenêtre ; il aimait ça. Un trait de son caractère d’antan ? Il n’aurait su le dire.
Cette étrange et indescriptible impression ne le quittait pas ; il frissonna. Il l’avait ressentie quand Temari avait parlé de ses amis…
Il se recroquevilla encore et ferma les yeux. Dès qu’il aurait leurs coordonnées il chercherait à en savoir plus.

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Ino reposa le combiné sur son socle et, d’une main, effaça les dernières traces de larmes sur ses joues. Elle renifla et jeta un coup d’œil à la vieille pendule suspendue à un clou rouillé, au mur : il était vingt-deux heures trente. Sa conversation téléphonique avait duré plus de deux heures. Mr. Jiraya l’avait prévenue que les émotions risquaient de la submerger au cours de certaines discutions, mais Ino ne l’avait pas imaginé à ce point. Elle pensait que, du fait de son travail et de son vécu, la détresse humaine n’aurait plus autant d’impact sur elle désormais ; elle s’était trompée et lors de ce premier échange, elle n’avait pas arrêté de pleurer, accompagnant la pauvre femme qui se lamentait de la perte de son bébé à l’autre bout du fil.
Comme Mr. Jiraya l’avait prévu, il y avait eu des silences, beaucoup de silences, des moments où Ino ne savait que dire ; ce n’était pas grave, lui avait-il dit. Les gens appelaient pour qu’on les écoute ; pas nécessairement pour qu’on les conseille.

Que dire à une pauvre femme dont le bébé venait de mourir d’un accès de fièvre, après tant d’années passées à espérer avoir un enfant ? La mort du petit garçon avait brisé le couple de la femme et de son mari ; elle ne se reconstruisait pas, vivait dans les remords et le passé.
La blonde profita de ce petit moment de répit, avant que le téléphone ne sonne de nouveau, pour se laisser aller : il faisait chaud dans cette pièce étouffante, elle remonta les manches de son pull en cachemire et enfouit la tête dans ses bras. Elle se remémora la scène, la terrible scène qui avait eu lieu jeudi soir ; on était dimanche et elle ne parvenait pas à penser à autre chose pendant bien longtemps.

Elle l’avait reconnu au bout de ce couloir d’hôpital, comme une malédiction perpétuelle alors que son coude allait mieux et qu’elle se sentait enfin légère. Elle avait refusé d’y croire jusqu’à ce qu’il la scrute à son tour de ses yeux de menthe ; pire, il s’était approché tandis qu’elle aurait tout donné pour simplement l’ignorer. Sakura lui agrippait le poignet, lui intimant de s’en aller. Mais Ino avait été tout bonnement incapable d’esquisser un mouvement. Il s’était finalement arrêté devant les deux femmes pétrifiées.

« - Bonsoir, Ino, avait-il dit de sa voix lente et profonde.
- B…Bonsoir, Gaara, avait-elle répondu piteusement. »

Il n’accordait pas un regard à Sakura. Gaara ne portait attention qu’à peu de gens. Il y a quelques temps, il avait porté la sienne sur Ino. C’était là que tout avait commencé.

« - Comment vas-tu ? s’était-elle enquise d’une voix terriblement aigue.
- Pas trop mal, avait répondu Gaara en la fixant, impassible.
- Que… Qu’est ce que tu fais ici ? avait-elle osé demander. »

Ses lèvres s’étaient étirées, formant un rictus qui ressemblait peut-être à un sourire. C’était ce genre de sourire en coin, mais pas trop, qu’Ino aimait par-dessus tout chez lui. Elle avait frissonné. Il avait continué :

« - Tu dois te demander ce que je fais en liberté, n’est-ce pas ? J’avais oublié ; on ne s’est pas rencontré depuis tellement longtemps. »

Elle n’avait su que répondre, et son ton désinvolte, presque cordial, lui lacérait le cœur et taraudait sa conscience de façon plus efficace qu’une accusation.

« - J’ai été placé en liberté conditionnelle… Je me promène avec une puce sous la peau du bras. Mais les hôpitaux ne me sont pas interdits… Je me suis amoché le petit doigt en réparant ma caisse, je suis venu le faire soigner. Ca répond à ta question ? »

Les larmes lui étaient venues aux yeux et elle n’avait pu qu’acquiescer en silence. Au fond d’elle elle voulait le supplier, lui hurler de disparaître, d’arrêter de se monter si aimable. Elle aurait mille fois préféré qu’il montre une hostilité ouverte, qu’il la frappe s’il le désirait. Elle le méritait au centuple ! Mais non, lui le plus grand associable de la planète, venait discuter comme si rien ne s’était passé.
Elle était partie en se détestant plus que jamais, détestant son métier d’avocate, détestant cette image de gentille fille que les gens avaient d’elle, détestant sa voix douce et sa gueule d’ange. Elle n’était rien de tout cela, elle était pourrie jusqu’à la moelle, et on n’avait même pas la décence de lui envoyer la punition qu’elle méritait ! Où était la justice ?
Durant le trajet du retour, Sakura avait respecté son silence et l’avait quittée en faisant preuve d’un tact admirable ; c’était pour cela qu’Ino l’appréciait tant : la rose était bien la seule qui ne porterait jamais de jugement sur sa personne.

Et alors elle s’était effondrée, elle avait souhaité remonter le temps, et… La sonnerie assourdissante du téléphone coupa court à ses mornes réflexions, pour ne pas appeler ceci un apitoiement légendaire sur elle-même. Ino sortit lentement sa tête de ses bras, se redressa un peu puis, s’efforçant de se rappeler qu’elle était là pour aider les autres, elle décrocha le combiné. L’homme à l’autre bout du fil –du moins ce fut la conclusion à laquelle elle arriva– ne lui laissa pas le temps de claironner l’habituel « Ici SOS-Envol, à votre écoute ». Il parla d’une voix rauque, gutturale, à peine humaine :

- J’ai tué un homme et un autre est accusé à ma place.

Ino hoqueta de surprise et l’espace d’un instant, se demanda s’il ne s’agissait pas d’un canular. Elle cherchait une phrase à balbutier pour combler l’épais silence qui s’était installé, mais l’homme reprit, en prononçant distinctement chaque syllabe comme s’il voulait à tout prix se faire comprendre :

- Je suis celui que vous cherchez.

Le sang de la blonde ne fit qu’un tour : l’appréhension laissa place à l’angoisse. Qui était cet homme ? La connaissait-il personnellement ? Pourquoi cette affirmation d’emblée ? Elle chercha à jouer l’idiote et dit :

- Avez-vous l’intention de vous rendre à la police ?
- C’est à vous que je me rends, répliqua la voix.
- Notre association est là pour écouter et soutenir, monsieur, déclara Ino d’une voix chevrotante. Je crains que je ne vous sois d’aucune aide…
- Ne vous fichez pas de moi. Je n’ai aucunement besoin d’un soutien moral… Je tiens à vous voir, mademoiselle. Face à face.
- Je suis désolée, insista Ino, décidée à ne pas entrer dans le jeu de son interlocuteur, quel qu’il soit. Il est bien spécifié dans le règlement de SOS-Envol que toutes les conversations doivent rester téléphoniques et anonymes.

Un grognement se fit entendre. Ino crispa ses mains sur le combiné.

- Nous devons nous donner rendez-vous, mademoiselle. Ne soyez pas bête. Je sais très bien qui vous êtes…

Ino hésita à appeler Mr. Jiraya au secours. Ou devait-elle tout simplement raccrocher ? « Il essaye de me tendre un piège », pensa Ino. L’autre sembla avoir lu dans ses pensées :

- Si vous coupez la communication, un innocent périra et je serai toujours en liberté. Est-ce cela que vous voulez ? Une avocate brillante telle que vous ne doit-elle pas travailler pour obtenir la justice ?

L’image fugace de Gaara traversa l’esprit de la Yamanaka. Cela devenait dangereux de ne pas le prendre au sérieux à présent. Elle répondit froidement :

- Qu’est ce que vous voulez ?
- On devient raisonnable, apparemment. Je veux juste vous parler, mademoiselle. Sur mon honneur, simplement vous parler.
- Et qu’est ce qui vous dit que vous vous adressez à la bonne personne ?
- Oh, j’ai de bonnes sources. Je ne tiens pas à faire courir à Kiba Inuzuka un grave danger.

Elle avait envie de vomir. Ce type était sérieux. Qui était-il ? Avant qu’elle n’ait pu répondre il poursuivit d’un ton lourd de menaces :

- Nos adversaires aussi ont des sources, mademoiselle. De très bonnes sources. Ils voudront venger la mort de Madara et ce ne sont pas des tendres. Ils n’ont que faire de la justice, seule la leur compte. Et alors le coupable devra se tenir prêt à défendre chèrement sa peau, je vous le garantis.

Elle garda le silence. L’inconnu baissa la voix, comme s’il craignait d’être entendu :

- Mardi matin, à dix heures. Attendez-moi près de l’établissement « SOS-Envol ». Venez seule, ne vous faites pas remarquer. Je compte sur votre présence.

Ensuite il raccrocha. Ino l’imita avant de se recroqueviller sur elle-même. Elle se sentait toute petite, faiblarde, un lutin qui se dresserait face à un géant. Elle avait horreur de cette sensation : elle redoutait ces situations où toutes les tentatives ressemblent à des échecs. Après avoir passé quelques minutes prostrée sur sa chaise elle se secoua : rester plantée là ne résoudrait rien. Elle devait découvrir à qui appartenait cette voix camouflée ; elle irait à ce rendez-vous et, quoi qu’il advienne, elle sauverait son client.
Elle se leva, toisa le téléphone comme un ennemi qu’on s’apprête à battre en duel. Elle saisit son caban, l’enfila, attrapa son sac et quitta le bureau.
Elle passa devant Tsunade, la co-fondatrice avec Mr. Jiraya. Ses yeux noisette lui sourirent avec bienveillance et elle la salua.
Le froid lui mordit la peau lorsque la blonde fut dehors : Ino resserra son caban autour d’elle, scruta les lieux au cas où on l’aurait suivie. Puis, la peur au ventre mais le visage résolu, elle se dirigea vers le parking où elle avait garé sa Porsche. Plus question de reculer comme elle l’avait fait jadis : plutôt se lancer à corps perdu dans une affaire sordide que de lâchement abandonner. Dieu qu’elle exécrait ce mot, pour l’avoir si bien connu…
Une silhouette plongée dans l’ombre regarda sa voiture démarrer puis quitter le quartier. La filature était finie pour aujourd’hui.

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Choji soupira et jeta un coup d’œil à sa tenue avant de faire entrer le témoin. Son habit était impeccable mais ses joues luisaient de transpiration : il ne chômait pas dans cette affaire. Oh, il savait qu’il devrait se mettre au régime, mais alors il lui serait d’autant plus difficile de supporter sans broncher le stress et les attentes de ses supérieurs. Il se gratta le menton et ouvrit la porte.
Une jeune femme au teint mat, triturant une monture de lunettes entre ses doigts courts, apparut et il lui offrit un sourire rassurant. Comme si elle affrontait une épreuve quasi-insurmontable, la femme ébouriffa un peu plus ses cheveux roux, à la coupe asymétrique, posa solennellement ses lunettes sur son nez en bec d’oiseau, serra les poings et avança un pied chaussé d’une ballerine argent qu’elle posa sur le sol de la pièce avec un froncement de nez. Déglutissant bruyamment, elle entra enfin toute entière et Choji put refermer la porte. Une vitre leur faisait face, et l’on pouvait ainsi voir la pièce adjacente. Le policier dit calmement :

- Mme Uchiwa, je sais que vous avez été très éprouvée dernièrement…
- Je sors à peine de l’hôpital et mon mari est dans le coma, fit-elle avec aigreur.
- J’en suis désolé. Mais il va falloir être courageuse et identifier le meurtrier de Mr. Madara…
- Pourquoi faire une enquête sur son meurtre ? se plaignit-elle. Il a failli nous tuer mon mari et moi ! Ce n’était qu’une ordure !
- Tout le monde a droit à la justice, madame, répliqua Choji avec douceur. A mon signal, cinq hommes vont entrer dans la pièce d’en face. Rassurez-vous, nous pouvons les voir mais pas eux ; ils ne voient que leur propre reflet. Si vous reconnaissez l’assassin de Mr. Madara, je vous prierai de m’en informer. Ils vont s’avancer un à un. Vous êtes prête ?

Karin Uchiwa frissonna.

- Puisqu’il le faut…
- Bien. Faites-les entrer, dicta-t-il à un micro.

La porte de la pièce derrière la vitre s’ouvrit et cinq hommes, tenant des pancartes indiquant leur numéro, s’avancèrent. Ils se postèrent face à la vitre et Choji dit dans le micro :

- Numéro 1, avanc…
- C’est le 4 !! s’écria Karin en pointant la vitre du doigt.

Tremblante, elle fixait le prisonnier qui portait le numéro ; ce n’était autre que Kiba Inuzuka. Interloqué, Choji tenta de tempérer :

- En êtes-vous certaine ? Il serait plus prudent de tous les voir d’abord…
- Je les vois très bien d’ici ! Je vous dis que c’est le 4, bon sang !!
- Numéro 4, avancez-vous, ordonna Choji.

Kiba s’avança, l’air surpris que l’ordre des numéros ne soit pas respecté. Karin poussa un hurlement :

- C’est lui !! Je le reconnais à ses tatouages sur les joues !!




L'intrigue se poursuit dans ce chapitre, avec quelques révélations en prime. J'espère que cela vous a plu, j'attends vos commentaires :]

Zibouilles !




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