Fiction: Shinobi

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<b>Deuxième Chapitre :</b>

Itachi. Uchiwa. Uchiwa Itachi. Et putain de bordel de merde. Naruto se retourna dans son lit essayant sans très grand succès, de s’endormir. Son esprit tourmenté par des successions rapides d’images floues et violemment trop colorées de souvenirs brisés qui s’enchaînaient un à un dans un flash terriblement aveuglant. Ironiquement, ce n’était pas le visage d’Itachi Uchiwa qui perdurait dans ses souvenirs.

Instinctivement, Naruto se recroquevilla sur lui-même, essayant de chasser cette sensation qui l’écœurait depuis déjà plusieurs années, rejetant ainsi le souvenir d’un visage ancré dans sa mémoire.

Un visage. Un nom qu’il ne fallait plus prononcer devant lui. Et une voix grave dont il ne fallait plus lui rappeler le timbre. De peur de lui faire perdre ce qui lui restait de lucidité, libérant ainsi le déchaînement d’une colère, d’une tristesse, de regrets. D’impuissance, aussi. Cette puissance démoniaque en profiterait alors. Le rongeant petit à petit, le laissant inconscient jusqu’à qu’il se réveille dans un bain de sang, les mains poisseuses de ce liquide vermillon.

Et pourtant dans chacun de ses cauchemars, chaque détail de ce visage et chaque lettre de ce nom venait s’y marquer au fer rouge sous les hurlements de la voix qu’il fallait oublier. Et c’est en sueur qu’il se réveillait après que la voix ait fini d’hurler son prénom.

Cependant, tout cela n’avait aucun effet néfaste sur Naruto. Plus les cauchemars le hantaient, plus Naruto n’avait qu’une envie : celle de courir crier à ce sale enfoiré, cause de toutes ses souffrances, qu’il le ramènerait de gré ou de force, en morceaux ou pas, auprès d’eux. D’eux. Kakashi. Sakura. Et lui-même. Bien qu’il l’ait promis à Sakura, ce n’était pas entièrement pour elle qu’il se jetait à corps perdu dans la recherche de ce bâtard. Il ne pouvait plus se mentir. C’était également pour lui, c’était également par égoïsme.

Mais il l’avait accepté. C’est ainsi qu’il essayait d’ignorer peu à peu le feu de ce torrent de sentiments incontrôlables et d’une rare intensité violente que provoquaient les souvenirs qu’ils avaient tous deux en communs. Tous les deux. Rien que lui-même, Naruto et Lui…Oui Lui.

Itachi. Uchiwa. Uchiwa Itachi. Enfoiré.

Demain, oui demain, Naruto prendra l’avion. L’Airbus 230. En première classe.
Ne trouvant pas le sommeil, il se retourna encore une fois, les yeux grands ouverts. Ses deux valises entassées contre le mur. Deux pour que cela paraisse moins suspect, bien sûr. Demain, il endosserait le rôle de Nathan Keehl. Nathan, quel nom courant et insignifiant. Demain, il ne serait plus officiellement Naruto Uzumaki mais Nathan Keehl, jeune milliardaire discret qui avait fait fortune dans l’informatique par la création de nombreux sites web aujourd’hui très populaires chez les adolescents. L’avantage avec cette identité-la était que cet homme menait sa vie privée assez discrètement et était très peu connu. Mais Naruto aurait quand même préféré se retrouver avec Sakura dans la classe « business ».

En effet, Tsunade avait préféré éparpiller tous les membres de l’équipe dans l’avion qui devait les amener au Pays de la Foudre, plus précisément dans une ville assez proche du village caché de Kumo.

Demain. Oui, demain allait être une dure journée de travail.

Enfin.

Depuis le temps qu’il attendait cela. Et si en plus, Itachi Uchiwa était de la partie…

***

Cela avait mal commencé. Très mal commencé. Et ça, Naruto l’avait senti dès le début. A peine avait-il franchi la porte d’entrée de l’aéroport qu’il était déjà sur ses gardes, poussant négligemment le chariot qui contenait ses deux valises. Sous ses faux airs de voyageur flâneur et décontracté, ses yeux se posaient absolument sur tout ce qui bougeait dans un très grand périmètre. Seulement il n’avait pas encore cerné, la chose, qui ne le quittait pas des yeux. Il ne l’avait pas encore repérée, mais ce ne serait tarder. Pas question de rejoindre les autres, tant qu’il ne l’aura pas trouvée et semée. Le regard fureteur du poursuivant lui brûlait déjà la nuque, aussi contint-il un mouvement d’agacement profond et préféra s’aventurer dans la direction opposée à l’avion qu’il devait prendre, l’air vaguement intéressé par une quelconque boutique environnante.
Dans sa poche, il sentit son portable vibrer. Sakura devait sûrement l’appeler d’un de ses portables. Mais il n’y fit pas attention, il ne raccrocha donc pas, poursuivant calmement son chemin. Il se sentait suivi. Encore. Mais pourquoi ne voulait-il pas le lâcher, bordel ?!

Parfaitement maître de soi, il marcha lentement vers la masse uniforme d’une foule anonyme et pressée, espérant ainsi ne serait-ce qu’être perdu de vue. Mauvais calcul. Très mauvais calcul. Non, en fait, ce fut la plus grosse erreur de toute sa carrière.

Apparemment, l’ennemi avait tout calculé sur toute la ligne, et l’avait manipulé dès le début. C’est ainsi que lorsqu’il réussit à quitter la foule, en s’engouffrant dans une boutique d’habillage bondée assez proche, de manière plus ou moins discrète, c’est-à-dire masqué par la dite masse uniforme et humaine, une voix d’homme amusée vint murmurer doucement à son oreille :

« Arrêtons donc de jouer comme des gosses, Uzumaki. »

Uzumaki ? Naruto tressaillit légèrement à l’entente de son nom de famille, comprenant immédiatement que nier son identité ne lui servirait à rien. Ses mains se crispèrent sur un des cintres de chemises qu’il observait distraitement une à une, faisant mine d’être intéressé. Uzumaki ? Si cet homme connaissait même son nom de famille, c’était qu’il s’était très bien informé à son sujet et rien ne lui servirait de prétendre s’appeler Nathan Keehl.

Il ne bougea pas, stoppant sa marche circulaire autour du rayon qui présentait les chemises. Il sentit l’homme faire un pas de recul, afin de s’approcher un plus de lui de manière plus ou moins naturelle et, après quelques secondes, ce fut la même voix ravie qui vint habilement lui glisser :

« Je n’ai ni l’intention de tuer, ni celle de te dénoncer. Mais je sais ce que tu cherches au Village Caché des Nuages, à Kumo. »

Le cœur de Naruto rata un battement et il sentit son sang se glacer. Ce type savait tout ? Absolument tout ? Il était même au courant de leur mission ! Mais comment avait-il pu... ? Les questions se bousculaient et se mêlaient les unes aux autres dans sa tête. Les hypothèses aussi. Akatsuki ? Serait-ce un membre de l’Akatsuki derrière lui ? Ou bien quelqu’un d’autre… ?

Insensible à son état d’esprit remué, la voix continua sur sa lancée, joueuse, elle déclara doucement :

« Akatsuki. Nibi. Je sais tout. Absolument tout. Alors inutile de me cacher quoique ce soit. »

Naruto pivota sur le côté et put enfin apercevoir l’homme qui lui tournait le dos. La première chose qui le frappa ce fut les cheveux argentés qu’abordait l’homme. Sa chevelure lui retombait quasiment sur ses épaules. Mais il n’eut pas le loisir d’en voir plus, car il fut bousculé vers lui par une mère de famille surmenée par des enfants excités. Ainsi, les deux hommes se retrouvèrent côte à côte et purent s’échanger des mots plus facilement examinant les divers pantalons qui leurs faisaient face.

Naruto n’osa même pas un petit regard en coin. L’homme ne devait pas agir seul, tout avait été tellement bien planifié. A rien donc, ne lui servirait de le tuer, aussi donc préféra-t-il grommeler posément, remuant les lèvres le moins possible :

« Qu’est-ce que tu veux? »

L’ombre d’un sourire parût naître dans le visage de son interlocuteur :

« Exactement comme on me l’a décrit. Je cite : imbécile qui fonce tête baissée. »

Si Naruto n’avait pas été en mission, certainement qu’il lui aurait balancé une bonne droite, vociférant comme un malade qu’on ne le traitait pas d’imbécile sans en subir les pires conséquences. Seulement, il était en mission. Alors au lieu de cela, il se contenta de baisser la tête pour mordre sa lèvre inférieure jusqu’au sang, afin de retenir son impulsion du moment mais se promit intérieurement de lui arracher la tête, ultérieurement.

« Néanmoins, je n’ai rien contre. Au contraire ça m’arrange…

- Je répète ma question : « qu’est-ce que tu veux ?» Interrompit Naruto dans un sifflement agacé.

L’autre parut, un instant, hésiter, légèrement décontenancé mais il se reprit bien vite :

« Hé bien, ce que nous voulons c’est tout simplement…

-Dépêche-toi de tout déballer d’accord ! »

L’homme soupira devant tant d’impatience. Mais son sourire inexplicable, néanmoins, demeura aux coins de ses lèvres pâles. Il reposa doucement le jean, maintenant, suspendu à la barre de fer. Après un long moment de silence, il se décida à reprendre la parole, d’une voix terriblement malicieuse :

« Coopérer. »

Coopérer ? Naruto se serait attendu à absolument tout. Oui. A absolument toutes les situations possibles dans lesquelles, il aurait pu être confronté. Oh oui, à toutes les éventualités possibles et aussi biscornues qu’avaient pu concocter son cerveau tordu dans un aussi court laps de temps. Assurément que Naruto avait une imagination débordante, encore à son âge, et riche de contingences aussi hallucinantes qu’abracadabrantes. Oui. Mais non. Bien que Naruto ne fût pas quelqu’un que l’on aurait pu qualifier de plausible mais plutôt du contraire, il n’aurait jamais osé envisager ne serait-ce qu’une seule seconde, qu’il aurait pu arriver ... Ce qui était arrivé ! Et voilà qu’on le dépassait dans son propre domaine ! Il était bien beau maintenant « l’homme le plus imprévisible qui soit », avec sa mâchoire qui aurait pu pendre par terre s’il ne l’avait pas retenue au dernier moment ! Mais qui était l’abruti, que dis-je, le bâtard derrière toute cette mascarade !? Mais, qui, diable, qui jouait aussi moqueusement avec lui, tirant les ficelles de toute cette facétieuse histoire dans l’ombre et tout ça un rictus railleur aux lèvres? S’amusant ainsi de son rabaissement, tirant profit de son ahurissement, se distrayant de ces piètres actions de marionnette incapable de se révolter…

« Co…coo…coopérer ? » Bafouilla-t-il un peu trop rapidement.

Ses yeux bleus écarquillés ne purent s’empêcher de chercher le regard de l’autre, ce qu’ils ne tardèrent pas à trouver. Ainsi, désemparé, Naruto put enfin voir le visage de l’inconnu.
Ce qui le frappa immédiatement ce fut le violet électrique de son regard vif, voilé d’ironie, sous quelques mèches d’une chevelure d’argent rendant ainsi la couleur inhabituelle de ses yeux presque translucide. Cette impression renforcée par une peau très pâle, presque blanche. Cependant, il n’était pas spécialement repoussant. C’était tout le contraire, avec l’expression amusée de son visage jovial, Naruto était à peu près sûr qu’il se serait parfaitement bien entendu avec cet individu, s’ils eussent été dans le même camp et ça même s’il avait remarqué, après avoir baissé les yeux, que des dents pointues et acérées formaient le sourire mutin de l’homme dans un éclat mortellement blanc.

« Oui, c’est bien cela. Coopérer. Tu veux Nibi c’est bien ça? Nous, nous voulons Akatsuki, ce qui fait un partage égal.

-A...Akatsuki… ?»

Le coup de maître. Echec et Mat. Le dernier coup s’abattit et Naruto promena un regard désorienté de manière circulaire. Avec dans la tête, une multitude de questions qui s’entassaient et dont les mots se mélangeaient. Mais parmi elle, une persistait dans son esprit embrouillé par les évènements : pourquoi ces personnes qu’ils ne connaissaient même pas voulaient-elle coopérer avec Konoha ? Et cette question-là, ne tarda pas à franchir ses lèvres dans un murmure rauque :

« Pourquoi ? Pourquoi vouloir coopérer avec Konoha ? »

Le jeune homme lui lança un regard vaguement surpris par-dessus son épaule et fronça un instant les sourcils :

« Konoha ? Qui a parlé de Konoha ? Cela reste entre nous, Uzumaki.

-Dans ce cas, je refuse, répliqua fermement Naruto, il est hors de question que je passe le moindre marché, en sachant que tout ceci puisse être un piège pour Konoha et accessoirement le Pays du Feu. »
Le sourire de l’homme ne disparut pas, au contraire il s’élargit comme s’il s’était attendu à cela.

« Personnellement, moi je n’en ai absolument rien à faire de ton Konoha, cela dit je ne pense pas que toutes les personnes avec lesquelles je travaille, ne soient dans le même cas que moi. Mais s’il y a bien une chose que je peux te dire très sincèrement c’est que je pense qu’aucun d’entre nous n’a vraiment l’intention de nuire à Konoha.

-Cela voudrait dire que certains de tes associés seraient pour Konoha ?

-Eventuellement.»

Naruto leva alors les yeux vers lui. Deux yeux bleus, dont le regard déterminé parût un instant décontenancer l’homme.

« Je ne vous fais pas confiance.

-Je le sais.

-Mais j’accepte. »

Ce fut au tour de l’homme d’écarquiller les yeux, marquant le vert électrique de son regard perdu. Jamais, au grand jamais, il n’aurait cru qu’une personne capable d’une bêtise pareille. Pourtant on l’avait prévenu narquoisement, certes, mais prévenu tout de même de l’imprévisibilité de Naruto Uzumaki.

« Mais laissez-moi vous dire une chose, si vous vous en prenez au Pays du Feu. Peu m’importe que vous soyez cent ou mille, je vous tuerai tous jusqu’au dernier. »

Ce garçon. Ce garçon était tout simplement inexplicable. Il ne préféra pas s’attarder sur cette situation incrédule, de peur de perdre l’esprit. Après tout, on l’avait bien averti que certaines des actions d’Uzumaki lui paraitraient totalement insensées. Et puis tant que tout marchait comme sur des roulettes, tout allait bien. Et si par ce garçon, il allait pouvoir enfin se confronter à Kisame Hoshigaki, comme promis, cela ne lui posait pas de réels problèmes.

« Nous sommes quatre, moi y compris, sourit-il moqueusement. Bien, nous avons passé un marché, si j’ai bien compris. Nous communiquerons par téléphone portable, plus précisément par texto ou éventuellement par appel et n’essaie pas de nous retrouver par la ligne téléphonique tu n’y arriveras pas.

-Vous voulez mon numéro ?

-Non, on le connait déjà.

-Impossible, je change assez régulièrement de…

-Ah mais tu n’as pas bien compris, Uzumaki. Nous savons absolument tout ce qui tourne autour de toi, dans le cadre de ta profession, bien sûr, le reste ne nous intéressant pas.»

Naruto haussa un sourcil, perplexe mais ne dit rien.

« Et comment pourrai-je prendre contact avec vous?

-Nous en jugerons quand tu en auras besoin.

-Et vous êtes ? »

Alors que l’homme s’était déjà assez éloigné de Naruto, il se retourna brusquement vers lui au milieu de la foule, faisant mine de regarder la vendeuse derrière son « associé », pour que ses lèvres forment un nom qu’il ne prononça pas.

Hebi. C’est ce que Naruto lut sur ses lèvres pâles.




Oui c'est vieux tout ça...Je le sais mais en même cette petit fiction, croupis au fond de mon ordinateur depuis un bien un an, hein...

J'espère n'avoir déçu personne.

Le sixième chapitre est en cours de préparation, un un petit mot me donnerait sûrement de la baume au coeur et cela m'encouragerait à continuer.

Merci et à la revoyure (j'espère...)

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