Fiction: Curieuse mission

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Chapitre IV : La personne que tu aimes le plus
Le petit jour éclaira doucement son visage. Entre ses paupières closes, les premiers rayons du soleil vinrent s'incruster et la réveillèrent. Ten Ten ouvrit les yeux, baillant à s'en décrocher la mâchoire. Elle avait très bien dormi. Ce lit était le lit le plus confortable sur lequel elle avait eut le bonheur de poser son derrière, et bien que ce soit la fin de l'automne, une douce chaleur la berçait. Elle avait presque envie de se recoucher...
La jeune fille leva les yeux, trop fatiguée pour soulever sa tête entière. Elle constata avec un mélange d'étonnement, d'excitation et de joie, que Neji somnolait à ses côtés. Et elle était à moitié sur lui. Quoi que, ça n'avait pas l'air de le déranger tant que ça. Il dormait, l'air, pour une des rares fois de sa vie, paisible.
Ten Ten prit lentement conscience de l'emplacement de chacun de ses membres. D'abord, la main droite sur le torse (divinement musclé), le pied gauche sous la couette, l'autre pied pas sous la couette...
La Maîtresse des armes déplaça avec la plus grande précaution sa main égarée sur son torse, frôlant au passage sa peau pâle. Bon... Avait-elle le droit d'en profiter ? Une petite voix dans sa tête lui hurlait « oui ! » mais l'angelot qui sommeillait au fond d'elle désapprouvait cette idée.
C'était mal, Ten Ten, très mal de profiter de cet instant... Elle l'envoya paître avec les vaches.
Sa main glissa vers son visage. Le jeune homme ne broncha pas, encore perdu dans son sommeil qu'elle espérait profond. Il avait l'air d'avoir mal dormi. De fines cernes bleutés s'étiraient sous ses yeux. Tiens, qu'est-ce qui avait bien pu le tenir éveillé ?
Tenten ne se posa pas davantage de questions, trop occupée à savourer l'instant présent. Elle frotta sa joue déjà enfouie dans son cou, se délectant de son odeur. Elle souhaitait que ce moment ne s'arrête jamais...
Elle se serra un peu plus contre lui.

« Il est beau quand il dort, s'entendit-elle murmurer au creux de son épaule.
-Seulement quand il dort ? »

Ten Ten leva la tête en sursaut et bondit, atterrissant sur quelque chose de dur.
Neji avait les yeux ouverts et lui souriait avec cet air affligé. La Maîtresse des armes se maudit d'avoir osé parler. Surtout des paroles aussi débiles !

« Neji ! Depuis quand es-tu réveillé ? Articula-t-elle.
-Alors, remontons le temps... Disons juste avant que tu n'enfouisses ta tête dans mon cou, répondit le Prodige avec une certaine ironie.
-Ah... C'est que je bouge beaucoup pendant que je dors, mentit-elle.
-Autant que tu parles, c'est cela ? »

Grand silence. Ten Ten sifflota l'air de sa chanson préférée.

« Et maintenant, est-ce que tu aurais la gentillesse de bouger au lieu de rester confortablement assise sur mon bassin ? Grimaça le jeune homme. »

Son bassin ?! C'était donc ça la chose dure.
Ten Ten bondit hors du lit en se répandant en excuses. Dès le matin, les ennuis la pourchassaient.

« Ca va, Ten Ten, calme-toi, lui ordonna Neji. Tu en fais un peu trop.
-Un peu trop ?! Moi ce n'est pas tous les jours que je me réveille avec un garçon sous moi !
-Et moi, ce n'est pas tous les jours que j'ai une fille perchée sur moi au réveil, la même fille qui dit que je suis beau quand je dors, et cette même fille qui m'a tellement troublé cette nuit que je n'en ai pas fermé l'œil ? répliqua le Hyûga.
-Je t'ai troublé ? répéta Tenten. »

Pas de réponse.
Il fit volte-face, conscient d'en avoir trop dit sur lui et s'enferma dans la salle de bains en claquant la porte. Quand il en ressortit, l'air plus dur que jamais, tout ce qu'il lui dit fut de se préparer à sortir.
L'espion s'éloigna de leur fenêtre. Il tira un sourire sarcastique. Il n'entendait pas une miette de leur conversation, certes, mais la vue lui suffisait amplement. Ces deux là se touchaient à peine et ils affirmaient être en couple ? Ils le faisaient bien rire. Mais avant de tuer à tort et à travers, il devait avoir une preuve un peu plus suffisante qu'un simple échange gênant. Et de toute façon, ça ne saurait tarder. Ce pseudo-couple ne tiendrait pas plus d'une journée, il était prêt à le parier.
Le pseudo-couple en question était maintenant dans les rues de Kumo. Neji l'entraînait quelque part et elle n'avait aucune espèce d'idée de l'endroit où il allait. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'il marchait vite et qu'il y avait au moins un mètre entre eux. Oui, oui, ils étaient fiancés, aucun doute possible.
L'incident au réveil n'avait aidé en rien. Ils n'avaient échangé aucun mot depuis leur départ de la chambre.
Ten Ten décida tout de même de faire un pas.

« Neji, où on va ? l'interrogea-t-elle.
-Chercher des vêtements. A moins que tu souhaites courir les rues nue, grinça-t-il. »

Son ton froid et sans réplique possible aurait gelé n'importe qui. Personne n'oserait répondre à un Hyûga quand il était dans cet état. Personne, sauf l'inconsciente qu'elle était.

« Est-ce que tu es fâché contre moi ? avança-t-elle. J'ai encore fait quelque chose qu'il ne fallait pas ?
-Non.
-Alors pourquoi tu agis aussi sèchement ?
-Ten Ten. On nous observe, s'écria le Prodige à voix basse.
-Quoi ?! »

Il plaqua brutalement sa main sur sa bouche pour la faire taire. Il s'engouffra dans la première boutique qu'il vit, attirant Ten Ten avec lui, le tout en ayant l'air le plus naturel possible, chose quasi-impossible. Ils se fondirent dans la foule et ainsi disparurent aux yeux des curieux. Le Hyûga se tourna dos à la vitrine, et intima à la jeune femme de faire pareil. Elle sut qu'il activait son Byakugan, obtenant ainsi une vision de presque 360° degrés. Les veines ressortirent sur ses trempes et il fit de son mieux pour les enfouirs sous ses longs cheveux noirs. De longues secondes tendues passèrent.

« Qu'est-ce qui se passe à la fin, Neji ? Souffla la Maîtresse des armes.
-Nous sommes suivis. J'avais vu cet homme à la fenêtre ce matin.
-Et tu ne m'as rien dis ?! S’étouffa-t-elle.
-Je croyais que ce n'était qu'un voyeur. Apparemment non. Il nous suit.
-C'est sûrement ce que j'ai vu hier à la fenêtre ! J'étais sûre que ce n'était pas un écureuil ! Tiens ! Voilà ce qui arrive quand on ne m'écoute pas ! Mais bien sûr, monsieur Hyûga et son égo de mâle m'a tout de suite accusé de paranoïa et...
-Tais-toi. »

Elle grommela. Neji fit mine de s'intéresser à un poireau tout en tenant l'homme en noir à l'œil.

« Je crois que notre couverture est mise à jour, conclut platement Ten Ten.
-Hn.
-C'est sûr qu'on ne faisait pas un couple très crédible, ironisa-t-elle.
-Hn.
-Et maintenant, Prodige, qu'est-ce qu'on fait ? Ne répond pas « HNE » ! »

Neji reposa le légume vert et tourna lentement la tête vers elle.

« On fait le couple, répondit-il à voix basse. »

Il désactiva son Byakugan aussi rapidement qu'il l'avait activé. Puis il fit ce qu'elle n'aurait jamais cru qu'il puisse faire un jour. Neji Hyûga entoura sa taille d'un bras d'une manière tendre (Tendre !) et sensuelle. Ten Ten hoqueta de surprise. Les papillons reprirent leur envol dans son estomac.

« -N-Neji ! Glapit Tenten tandis qu'il sortait de l'épicerie.
-J'ai dis : on fait le couple, chuchota-t-il dans son oreille. »

Il en profita pour frotter furtivement ses lèvres contre ses cheveux puis redescendre lentement vers sa joue. Sa caresse subtile la fit frissonner. Le rouge lui monta aux joues. En l'espace de deux jours, elle avait l'impression qu'elle avait plus rougit que pendant toute sa vie.
Qui avait dit un jour que Neji Hyûga ne savait pas être affectueux ?

« Neji, qu'est-ce que je suis censée faire ?! Balbutia-t-elle.
-Tu es lente. Fais comme si j'étais la personne que tu aimes le plus au monde, chuchota-t-il.
-C'est ce que tu fais ? l'interrogea-t-elle. »

Pas de réponse. Il la rapprocha un peu plus de lui. La kunoichi prit ça pour un oui.
Mais, pauvre cruche qu'elle était, elle ne savait toujours pas comment réagir. Le toucher de Neji brouillait son cerveau. Ten Ten essaya de remettre ses neurones en place. Bon. Il lui avait dit de faire comme s'il était la personne qu'il aimait le plus.
La Maîtresse de l’arme déglutit. Cela ne l'avançait pas. Car c'était lui la personne qu'elle aimait le plus.
L'espion fronça les sourcils, caché dans l'ombre d'un étalage de fruits frais. Le couple qu'il suivait depuis maintenant près d'une demi-journée se mettait tout d'un coup à se comporter comme un vrai tandem d'amoureux. Ou plutôt, le jeune homme avait débuté à faire des avances et la jeune femme semblait perdue. Quel drôle de duo...
L'ombre d'une hésitation s'insinua dans les pensées du ninja. Et si jamais ces deux là étaient réellement financés et qu'ils étaient tout simplement très timides et mentalement instables ? Dans ce cas, si jamais il les liquidait, ce serait l'émeute politique entre Kumo no Kuni et Konoha, qui n'étaient déjà pas en excellents termes... Il ne tenait pas à être le responsable d'un dégât d'une telle ampleur pour le pays...
Puis il se rabroua. Non, c'était une couverture ! Ils avaient beau jouer la comédie autant qu'ils le souhaitaient, à un moment, ils finiraient par craquer. Et à ce moment, il n'hésiterait pas.

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