Fiction: L'héritier du clan de la forêt

Version imprimable




Jet reprend peu à peu connaissance, en ouvrant les yeux il découvre qu'il est allongé dans une petite pièce simple et à sa droite se trouve Mizore, endormie contre le mur. En se redressant il aperçoit l'armure blanche de Yokune et le naginata rouge de l'ermite posés dans le coin, ainsi qu'une tablette en pierre d'environ un mètre carré. Un léger gémissement l'informe du réveil de sa petite amie.

- Salut.
- Hein? Jet tu es enfin réveillé!
- Faut croire.
Elle lui saute au cou et l'embrasse.
- On est où?
- Dans un petit village de bûcheron.
- J'ai dormi longtemps?
- Deux jours, tu es inconscient depuis ta petite démonstration de force chez le collectionneur.
- De quoi tu parles?
- Tu ne t'en souviens pas? Après que le mille-pattes en bois t'es envoyés dans le mur, tu as été pris d'une sorte de frénésie, tu étais beaucoup plus puissant. Je ne savais pas que ton démon avait une telle puissance! Le dyakugan est même apparu!
- Ce n'était pas mon démon.
- Comment ça?
- Après m'être évanouis j'ai senti une présence qui s'emparait de moi.
- Ne me dis pas que tu étais possédé!
- En quelques sortes, mais cette présence n'avait rien de maléfique, au contraire elle me semblait familière. Et je crois savoir de qui il s'agit.
- Qui?
- La shodaime Shinrinkage, Yokune Kyuuketsuki.
- Mais c'est impossible!
- J'ai l'impression que si, j'ai même vu une partie de sa vie.
- Mais comment?
- J'en suis pas sûr, l'armure probablement.
- Tu penses qu'il y a un lien entre vous deux?
- Autre que notre dôjutsu et le clan tout entier? Peut être, mais je m'en inquiéterai quand nous serons rentrés. Où sont les autres?
- Ils donnent un coup de main à nos hôtes.
- Et bien allons voir ça, j'ai besoin d'air frais.

Jet se relève et sort pour découvrir une douzaine de cabanes similaires à celles dans laquelle il se trouvait. À peine a-t-il fait quelques pas qu'un homme aux épaules larges vient à sa rencontre en s'exprimant d'une voix forte:

- Alors, vous avez finalement arrêté de faire la marmotte!
- Et vous êtes?
- Bien sûr où avais-je la tête? Je suis Jukai et ici c'est moi le patron! Alors, bien dormi?
- Ça peut aller, vous savez où sont nos compagnons?
- Vos deux copains se sont mis au boulot pour payer votre séjour. Vous avez de la chance qu'on aient eu une cabane vide, sinon on vous aurait mis avec les frères Kiji et ils ronflent plus fort que la scierie à plein régime.
- ... C'est cool. Et les filles?
- Aux cuisines naturellement.
- Vous vous foutez de moi?
- Ben quoi?
- Vous voulez me faire croire que vous avez réussi à faire faire à ma soeur les bases besognes d'une bande de machos poilus?
- Votre sœur c'est celle avec les cheveux rouges?
- Oui.
- Alors non, elle on l'a envoyée à la chasse.
- Je me disais aussi. Mizore, si je me souviens bien Kujira est une spécialiste en poisons.
- Oui.
- Et elle s'occupe de la nourriture, intéressant.
- Vous plaisantez?
- Non.
- Euh...
- Un problème?
- Je... Je dois y aller!
L'homme part alors en courant comme si sa vie en dépendait.
- Je crois que tu lui as fait peur.
- Nooon, tu crois?
- Maintenant que j'y pense, il y a autre chose qui est drôle à propos du fait que Kujira soit en cuisine.
- Quoi donc?
- Elle nous a aussi confiée être une ancienne anorexique.
- Décidément y en a qui cumulent. Bon, où sont les autres?
- Suis moi.

Le jeune couple emprunte un sentier, le long du chemin ils croisent des groupes de bûcherons dont la plupart font la même remarque que leur patron à Jet.

- S'il y en a encore un qui m'appelle la marmotte je l'empale sur un sapin!
- Allons du calme, regarde on arrive. En plus y a que des mélèzes par ici.
- Hm...

Ils traversent une clairière où des troncs sont entassés ici et là. En avançant ils entendent des voix venants de la forêt. Leurs compagnons sont en train de transporter des troncs, mais l'un d'eux semble avoir plus de mal que l'autre.

- Mais magne toi un peu la crevette! Bon sang faudrait te muscler un peu! Regarde ton copain il y arrive lui!
- Vous pouvez me lâcher deux minutes!
- Ha ha. Allez t'énerves pas je vais te donner un coup de main.
- Ok, mais arrête de te marrer tout le temps.
- Mais j'y peux rien moi, je suis né comme ça.
- Ohé les gars!
- Alors tu as finis de faire la...
- Si tu termines cette phrase je t'arrache les cordes vocales avec les dents.
- Ha ha, euh... Sérieux?
- Sérieux.
- Bon. Sinon ça va?
- Oui. Ryûgo tu te sens bien?
- Ouais, un peu crevé... c'est tout.
- Je vois que vous bossez dur juste pour moi, faudra peut être qu'on vous dédommage pour ça.
- Oh tu sais c'est pas la peine. Hein Ryûgo?
- Je serais pas aussi catégorique là-dessus. C'était pas dans le contrat.
- On verra ça. Au fait où est Yoko?
- Ben la dernière fois qu'on la vue c'était...
Kuroro est interrompu par un grand "Yahooo!" faisant écho au loin.
- Qu'est-ce que c'était que ça?
- Ça? C'est Yoko qui s'amuse.
- Comment tu sais?
- Je connais bien ma soeur.
Ils entendent peu après un son sourd leur indiquant qu'elle vient de percuter un arbre, dont quelques feuilles tombent sous le choc.
- Elle a dû se faire mal là non?
- T'inquiète, elle a la tête dure.

Un instant après le sol se met à trembler et la rousse apparaît hurlante sur le dos d'un sanglier presque aussi gros qu'un boeuf et en pleine charge, suivis par tout son groupe. Toutes les personnes présentes se précipitent pour grimper aux arbres, sauf un.

- Tous aux abris!
- Euh, Jet on devrait peut-être y aller non?
- Elle ne changera donc jamais...
Paniquée sa soeur l'implore:
- Aide moi frangin!
- J'hésite un peu là!
- S'il te plaît!
- Bon, ça va, j'arrive!

Alors que les autres shinobis sont à l'abri Jet part en courant droit vers Yoko, à quelques mètres de sa monture il saute, attrape sa soeur, reprend appui sur l'animal, puis saute à nouveau pour atterrir sur une branche et pour finir l'engueule alors qu'elle triture ses index en regardant de côté.

- Qu'est-ce que t'as encore foutue!?
- Ben rien, je poursuivais un petit et je suis tombée sur toute sa famille.
- Et bien sûr il fallait que tu nous les ramènent pour le déjeuner!
- Ben...
À ce moment-là les bûcherons perchés dans les arbres que les bêtes cherchent à faire tomber les appellent.
- Dites ça vous dérangerait de nous aider?
- Ho hé, vous pouvez attendre deux minutes non! C'est dingue ça, les gens n'ont plus aucune patience. Et vous deux vous pouvez pas faire quelque chose?
- Désolé mais j'aidais la crevette à monter vu qu'il a plus de souffle.
- Je t'emmerde!
- Sois poli tu veux?
- Vous êtes improbables les gars. Mizore tu tiens le coup?
- Pour l'instant.
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant? Demande Yoko.
- D'abord repérer le chef.
- Je crois que c'est celui sur lequel j'étais. Il est juste là. Ensuite?
- On l'attrape et on l'envoie loin.
- Et comment on fait ça?
- Observe et apprend.

Jet saute sur le dos du mâle dominant qui, pris de furie ce met à courir dans tous les sens et à cogner les arbres pour désarçonner son cavalier. Ce qu'il parvient à faire après quelques bons coups, l'animal prend alors position, prêt à charger. Il gratte la terre et se précipite, le chunin se relève près à riposter, ils ne sont plus qu'à quelques mètres l'un de l'autre quand un filet de feu frappe la tête de la bête. Le sanglier se tourne alors vers Yoko qui est toujours dans la position pour son jutsu, cependant l'animal n'a pas le temps de reprendre une charge que surgit Ryûgo, il fait jaillir des chaînes de ses manches et attrape les pattes de l'animal, ensuite Kuroro abat sur lui ses deux poings desquels s'échappe du chakra, l'assommant du même coup. Les autres sangliers s'arrêtent soudainement et se rassemblent autour du lieu de l'affrontement, au bout d'un moment le dominant se relève et regarde fixement le jeune mercenaire sans pour autant montrer d'intentions belliqueuses.

- Dites c'est moi ou...
- Oui, je crois bien que tu es devenu le nouveau chef d'une bande d'énormes porcs poilus.
- C'est cool!
- Mouais, j'ai un doute là-dessus.
- Bon bah il reste plus qu'à les renvoyer d'où ils viennent. C'est bien ça?
- C'est ce qui était prévu.
- Ok. Vous avez entendus vous autres? Aller ouste!

La horde s'exécute et repart sans plus de cérémonie. Ryûgo rentre ses chaînes et Mizore descend de sa branche et rejoint ses compagnons.

- C'est maintenant que t'arrive toi. Remarque Ryûgo.
- Désolée mais je n'ai pas assez de force pour assommer un sanglier à mains nues moi. Rétorque Mizore.
- Moi non plus, mais je me suis débrouillé.
- D'ailleurs d'où tu sors tes chaînes?
- J'ai un sceau dans le dos qui me permet de les appeler.
- Ah toi aussi. Annonce Jet.
- Quoi?
- Yoko et moi avons un sceau dans la nuque.
- Pour quoi faire?
- Je te montrerais un jour.
- D'ailleurs tu m'avais dit quoi déjà? Observe et apprend c'est bien ça? Nargue la Kyuuketsuki.
- Oh ça va, j'aurais bien voulu t'y voir!
- Encore que tu as bien tenu pour un amateur. C'est la première fois que tu fais du rodéo? Questionne Kuroro.
- La deuxième, l'autre c'était sur un taureau.
- Classique quoi.
- Ouais.
- Mais dit-moi, comment tu aurais fait sans mon intervention héroïque?
- J'étais là aussi!
- Silence! C'est moi qui ai achevé la bête! Alors?
- J'en aurais fait du saucisson.
- Mince, si j'avais su.
- Bah tant pis, par contre j'ai l'impression d'oublier quelque chose.
À ce moment une voix hésitante les interpellent.
- Dites, on voudrait pas vous déranger mais...
- Vous voulez un coup de main pour descendre?
- Oui, s'il vous plaît.
- Allons-y...

Une fois tout le monde revenu sur terre, les shinobis finissent la journée en aidant les bûcherons dans leur travail, le soleil commence à se coucher quand ils retournent au camp. En approchant du lieu où le repas est pris en commun ils aperçoivent Kujira tranquillement assise sur une bûche, Ryûgo semble un peu surpris.

- Tiens tu n'étais pas chargée du repas?
- Si, mais il semblerait que notre ami ai parlé de mes talents en chimie à son réveil. Du coup ils ont préféré le faire eux-même.
- Quand je pense qu'on la jouée diplomate pour toi.
- Vous allez quand même pas brailler parce que j'ai fait peur à ces machos?
- Vu comme ça, non. Répond l'empoisonneuse.
- Dans ce cas je suppose qu'on ne te comptes plus le bonus pour le travail supplémentaire.
- Parfait, reposez vous bien cette nuit, on repart demain matin.
- T'es si pressé que ça?
- On a aucune raison de rester plus longtemps et on a assez traîner comme ça.

Ce soir là les jeunes ninjas font leurs adieux aux hommes de la forêt à la fin du repas. Certains ne semblent pas mécontents de se débarrasser d'eux, bien que quelques-uns aient trouver leur présence rafraîchissante. Après une bonne nuit de sommeil les jeunes gens se préparent à repartir, Jet et Yoko prennent les pièces de l'armure dans des sacs et Mizore le naginata, de son côté Ryûgo trace un sceau à l'arrière de la tablette.

- Dit moi Ryûgo.
- Oui Jet?
- À quoi sert cette tablette?
- C'est un morceau de mur!
- Kuroro! C'est une stèle racontant l'histoire de mon clan, alors un peu de respect!
- Oh ça va.
- Pourtant je ne vois que du charabia.
- C'est écrit selon un code bien précis.
- Et vous coder tous dans votre clan?
- Oui, on est peut-être un peu parano sur les bords.
- Moi je dirais que vous êtes complètement à côté de la plaque!
- Mais tu peux pas arrêter de dire des conneries!?
- Jamais!
Jet ne peux retenir un petit rire.
- Bref, qu'est-ce que ça raconte?
- Le peu que j'ai réussi à décoder ces derniers jours raconte qu'alors qu'ils n'étaient que des marchands itinérants, une jeune femme est venue en aide aux miens lors d'un événement qui faillit les voir tout perdre. Mais grâce à elle ils s'en sont sortis sans dommages.
Cette remarque pique l'intérêt du Kyuuketsuki.
- Quel est son nom?
- Je ne sais pas, la pierre est endommagée et l'endroit où il devrait être écrit est illisible.
- Je vois... Et le sceau que tu trace?
- Il va me permettre de rappeler cette stèle directement chez moi par invocation.
- Tu vas la laisser ici en attendant?
- Non, une amie va se charger de l'invoquer.
- Et comment pourra t-elle savoir quand le faire?
- Au cas où je lui ai demandé de réessayer plusieurs fois tans qu'on est pas rentrés. D'ailleurs ça ne devrait plus...
Poof! La pierre disparaît dans une volute de fumée avant qu'il ait terminé sa phrase.
- ... tarder.
- Efficace. Comment elle s'appelle ta petite copine déjà? Demande le mercenaire.
- Elle s'appelle Keiko Jomaeshin et c'est juste une amie! Combien de fois je dois le répéter?
- Au moins une de plus.
- Jomaeshin... Décidément ça commence à faire beaucoup de coïncidences. Songe Jet.
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- Parce que pendant mon "absence", j'ai revécu à travers les yeux de Yokune des événements passés. Il semble qu'il s'agisse de ceux décrits sur ta stèle.
- Alors ton ancêtre serait celle qui a aidé mon clan c'est bien ça?
- Ce n'est pas mon ancêtre, mais oui, c'est ça.
- T'as bien dis avoir vu la vie d'une personne morte? Comment t'as fait?
- Je sais pas. Peut être que ça a un lien avec le grand sceau.
- Quel sceau?
- Peu avant de se réfugier à Konoha, mon clan à créer un sceau qui a ensuite été recopier sur tous les survivants. Il a lié les pouvoirs des anciens clans et les a fusionnés en un seul, même si deux branches sont apparues. Toutefois nous ignorons comment nos dôjutsus ont refaits surface, ils étaient censés avoir disparus depuis longtemps. D'après certains de l'ADN de Yokune ou de ses enfants aurait été mélangés au sceau, mais rien n'est sûr.
- Vous ignorez comment vous avez-vous-même crée ce sceau?
- Je sais que ça paraît idiot, mais ses créateurs ne sont plus là aujourd'hui.
- Pourquoi?
- Ils sont morts ce jour-là.
- Comment?
- Personne ne sait. On ignore également où se trouve le sceau.
- Hm Hm. Bon assez broyé du noir. On a de la route à faire!

C'est sur ces bonnes paroles du Shisui que le groupe se prépare à se séparer pour rentrer chacun chez soi. Les au revoir sont plus chaleureux du côté des filles que des garçons, quoique:

- Vous savez quoi, je vous aime bien les gars. Désormais les Kyuuketsuki sont des amis du clan Shisui.
- Ça veut dire qu'on a droit à une ristourne si on vous engage?
- Et puis quoi encore? Non, ça veux juste dire qu'on ne bossera pas contre vous.
- On a même pas droit à une petite réduction?
- Bon, peut être, mais alors une toute petite.
- Faites bien attention au retour.
- T'inquiètes j'en ai l'habitude, prenez soin de vous.
- Et prenez bien soin des demoiselles qui vous accompagne tous les deux.
- Toujours!
- Je me débrouillerais, même si l'une d'elle doit plus être surveillée qu'autre chose.
- Bon je crois que c'est l'heure.
- Ouais.
- Oh allez venez là vous deux!
Kuroro les attrapent pour faire un câlin collectif.
- Hé!
- Lâche moi!
- Non!
Ils finissent par se mettre à rire en même temps, sous l'oeil amusé des filles.
- Finalement ils ont l'air de bien s'entendre.
- J'en ai jamais doutée.
- Moi aussi je veux en être!
- Non! Yoko attends! Haaa!
La rousse saute sur les trois gars qui tombent à la renverse.
- Pas encore... Tu pourrais faire gaffe!
- Désolée, hé hé!
- Kuroro tu m'écrases!
- Désolé vieux mais j'en ai deux autres sur le dos.

Après avoir finalement réussi à se remettre debout ils se serrent une dernière fois la main avant de prendre la route, tout en agitant les bras jusqu'à ce qu'ils ne se voient plus.

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: