Fiction: Mission impossible

Lorsque Temari vient à Konoha en tant qu'ambassadrice de Suna, elle ne sait pas ce qu'il l'attend. Une mission rendue secrète par l'Hokage et le Kazekage, qui ne risque pas d'être de tout repos. Et pour cause, la mission concerne également un certain Shikamaru Nara...
Classé: -12D | Action/Aventure / Humour | Mots: 37653 | Comments: 19 | Favs: 20
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Kaze Senfra (Féminin), le 21/11/2010
Après un long moment sans écrire, je poste (enfin) le chapitre 6 de cette fic, même si je le trouve pas terrible.
Bonne lecture et j'espère qu'il vous plaira quand même!




Chapitre 6: Points de naïveté



Le lendemain matin, lorsque Shikamaru se réveilla, il était plus de neuf heures du matin. Le Nara jugea préférable pour lui de prendre sa douche avant de partir se remplir l'estomac. En se déshabillant, il vit le bleu que lui avait causé sa chute du lit.

Etant douché, il descendit dans le hall. Il trouva Kankurô qui lisait un journal, Basu et Temari en train de parler à voix basse. Les Suniens se turent en voyant le manipulateur des ombres.

-Petit déjeuner, informa Temari en montrant les plats posés sur la table.

Il y en avait tellement ! Des petites pâtisseries en forme de demi-lune, des espèces de crêpes bien épaisses, des œufs durs, du pain maison,...Comment se retenir à l'envie de tout goûter ? D'autant plus que tout cela sentait bien bon...

-Prêt à une autre partie de shôgi, Basu ? Demanda Shikamaru qui se versait du jus d'orange (pressé à la main, je précise, à Suna ils ont plein d'orangers et d'orangeraies, alors ils ne se privent pas !).
-Oui, pourquoi pa-a-as, répondit le petit frère de Kasu qui bâillait à s'en décrocher la mâchoire, qui lui aussi se versait un liquide (en l'occurrence du thé) dans son verre, sauf qu'il en mit la moitié sur la table.
-Vous m'avez l'air bien fatigué tous les deux, commenta la blonde. Vous avez bien dormi cette nuit ?
-Après ton intervention, oui, répondit le Nara qui réprima un bâillement.

Iza fit irruption, avec les yeux pas trop en face des trous.

-Quel beau petit déjeuner*bâillement*! Vous n'aurez pas vu Kasu pour le féliciter ?
-Qui parle de féliciter ? Demanda une grosse voix du fin fond de la cuisine.
-C'est moi. Merci pour le petit déjeuner, indiqua la brune.
-De rien.
-Tu fous quoi dans la cuisine ?
-Je prépare le repas de midi. Je suis de corvée toute la journée à cause du stupide pari qu'on a fait hier !
-Hein ? Attends juste le temps que je finisse de manger et je t'aide !
-Non merci. C'est très gentil de ta part, mais ça ira.
-Ca crève les yeux qu'Iza en pince pour grand frère, glissa Basu à Shikamaru.

Il eut droit à un regard noir de la part d'Iza, qui avait (malheureusement pour lui) tout entendu.

-Ose répéter, sale crapaud !
-Je disais que tu étais amoureuse de Kasu.
-Si tu redis ça, je jure solennellement de te découper en petits morceaux, et cela devant témoins ! !
-Mais je ne raconte que la réalité ! Vous ne pouvez me tuer pour cela, car notre loi vous l'interdit !

Dans la cuisine, un bruit de vaisselle cassée traduisait très bien les sentiments de Kasu à l'égard de son frère. Heureusement pour Basu qu'il se défoulait sur les pauvres assiettes en porcelaine.

-Kasu, on n'est pas des marchands de porcelaine, alors évite de casser les assiettes. A moins que tu veuilles qu'on ne te rajoute la corvée "Acheter les mêmes assiettes" à la liste de celles que tu as déjà à faire.

Les bruits de vaisselle cessèrent presque immédiatement.

-Non, mais sérieux, je ne sais pas pourquoi vous en faîtes tout un plat. Dîtes-le simplement et franchement.

Heureusement, Gaara et Matsuri firent irruption (quels inséparables, ceux-là) coupant la conversation. Le roux jeta un regard noir à sa sœur.

-Tu m'en veux pour ce qui s'est passé hier soir ? Dit-elle en croisant les bras sur sa poitrine. Navrée, mais il faut arrêter de penser que le monde tourne autour de toi, ici ! Et que chaque personne doit se plier à tes exigences comme nous étions tes subordonnés.
-Il s'agit de mon sommeil, tout de même !
-Hé bien, achète des boules Quiès !
-Mais c'est très désagréable et...
-Tu as peur de ne plus entendre la délicieuse voix de Matsuri ?
-Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, fit le Kazekage, qui prenait une légère teinte rosée.
-Il se trouve que moi, si, intervint Shikamaru. Nous nous sommes aperçus qu'il y avait une personne qui comptait beaucoup pour toi, autre que ta sœur et ton frère.
-Non. Il n'y a personne, mentit Gaara, dont la peau prenait peu à peu la même teinte que ses cheveux et indiquait clairement le contraire.
-Ca ne sert à rien de nier !
-C'est ma vie privée et ça ne vous regarde pas !
-J'aimerais tant que ce soit réciproque, se plaignit Temari avec un soupir.
-Mais ça l'est !
-NON, CA NE L'EST PAS DU TOUT !!! POURQUOI EST-CE QUE TU M'AS MISE AVEC LUI COMME AMBASSADEUR DE KONOHA ??? AVOUE : TU VEUX NOUS FAIRE SORTIR ENSEMBLE !
-*TOUSS TOUSS* QUOI ? IL CONTINUE ??? Demanda Kankurô, abasourdi par la nouvelle, en baissant son journal et en s'étouffant avec son thé à l'absinthe.
-Tu as parfaitement entendu, Kankurô : malgré la petite conversation d'hier, notre petit frère tente de me marier de force ! Se plaignit Temari, en prenant des airs de martyre.
-La loi ancestrale de Suna autorise la polygynie mais pas le mariage forcé, récita Kankurô. D'abord, je n'ai envie d'avoir un paresseux comme lui pour beau-frère. Ensuite, tu oublies qu'il y a un lien très fort entre Temari et moi, ce qui fait que nous nous rendons mutuellement service. Après, je pensais qu'après hier, tu aurais changé d'avis. Et, enfin, en tant que Kazekage tu devrais avoir connaissance de la loi que j'ai énoncée.
-J'AIMERAIS SAVOIR POURQUOI JE SUIS AVEC LUI ! C'EST PARCE QUE TU ADORES ME FAIRE CHIER ! OU BIEN PARCE QUE TU AS ENVIE D'AVOIR UN NEVEU OU UNE NIECE PARCE QUE MATSURI ET TOI N'AVEZ PAS L'AGE POUR FAIRE DES ENFANTS !
-JE T'AI DEJA DIT QUE C'ETAIT MA VIE PRIVEE ET QUE CA ME REGARDE !!
-REFAIS-NOUS UN COUP PAREIL ET DEMAIN, TOUS LES HABITANTS DE SUNA SAURONT AVEC QUI TU SORS !
-Sauf ton respect, Temari, si tu continues à crier, ils ne vont pas du tout tarder à le savoir ! Murmura Basu qui tremblait de toutes ses forces, recroquevillé sur sa chaise.
-Oui, c'est vrai. MAIS J'EN AI MARRE ! POURQUOI TU N'AS PAS MIS KANKURO A MA PLACE AVEC UNE AUTRE KUNOICHI DE KONOHA ?
-Il était en mission diplomatique à Iwa, je te rappelle.
-ET ALORS ? TU AURAIS TRES BIEN PU M'ENVOYER LA-BAS PUIS ENVOYER KANKURO A KONOHA !
-Je te signale que tu es l'ambassadrice de Suna à Konoha. Et tu sais très bien qu'une fois qu'un village a été attribué à un ambassadeur ou une ambassadrice il ne peut lui être retiré. Enfin, sauf si ma mémoire flanche, c'est toi qui as demandé à être à Konoha. Sans vouloir paraître indiscret, pourquoi as-tu choisi Konoha et pas un autre village ?
-Parce qu'Iwa, c'est le village du Nukenin d'Akatsuki qui a essayé de te tuer ; Oto essaierait sans doute de me tuer ; Kumo tu sais très bien pour quelle raison ; Kawa parce que c'est là d'où opérait l’Akatsuki ; Kiri parce qu'il paraît que la nuit, on ne peut pas voir à plus de cinq mètres autour de soi il y serait donc facile de m'assassiner...

"Quelle parano !" Pensa Shikamaru en mangeant du gâteau, tout en essayant de ne pas perdre une miette (quel beau jeu de mots !) de la conversation.

-OK, c'est bon, on a compris. Mais pourquoi pas à Kusa ?
-Ce n'est pas le fait qu'il y ait plein de plantes différentes là-bas, ça ne me dérange absolument pas en tant que férue de botanique, mais c'est rempli de marais et de bourbiers. Qui dit marais dit moustiques, qui dit moustiques dit paludisme et qui paludisme dit séjour à l'hôpital. Or, je n'ai nullement l'intention de passer des jours dans un hôpital qui n'est pas à Suna ou à Konoha. Ce n'est pas pour mépriser la médecine des autres pays, mais je suis quelque peu méfiante de la médecine des autres pays. Je ne sais pas ce que les médecins des autres pays pourraient me faire.
-Et Ame ?
-Vu que leur politique est instable, je préfère attendre encore un peu voir s'ils n'essayent pas de tuer leur dirigeant ou leur dirigeante.
-Taki ?
-Ils ont essayé plusieurs fois d'envahir Konoha. Si vous voulez que je finisse mes jours là-bas, pas de problèmes, emmenez-moi à Taki.
-Donc, tu as procédé par élimination ?
-Oui et non.
-C'est-à-dire ?
-J'ai voulu être ambassadrice de Suna à Konoha pour toutes les raisons que j'ai déjà citées mais également parce que là-bas se trouve le ninja qui t'a fait trouver une raison de vivre non dangereuse pour les autres !

Sur ce, la princesse tourna les talons et repartit dans sa chambre. En claquant bien fort la porte comme Ino l'avait fait quelques jours auparavant.

-Elle a vraiment un sacré caractère, ta sœur, Gaara ! Remarqua Shikamaru.
-Ouais, malheureusement, grogna le Kazekage. Si tu pouvais te marier avec elle et l'emmener à Konoha, ça nous ferait des vacances.

Il reçut un objet qui ressemblait à une pantoufle sur la tête.

-GAARA, SI TU REDIS CA, JE JURE SOLENNELLEMENT QUE JE VAIS TE TUER, PETIT FRERE OU NON, MEME SI JE DEVRAIS PASSER LE RESTANT DE MES JOURS ENFERMEE DANS UNE PRISON SUNIENNE OU ETRANGERE !!! Hurla la blonde qui était en haut des escaliers.
-Mais je rigolais, c'était juste une blague !
-MON OEIL, OUI ! ESPECE DE MENTEUR ! VOUS LES HOMMES, VOUS ETES TOUS PAREILS : MACHOS ET MENTEURS !!! Cria la fille aînée du défunt Kazekage en accompagnant chacun de ses mots par une "pantoufle" qu'elle lançait sur la tête de son frère.
-C'est pas malin... Je vais arriver en retard à la réunion parce que je suis obligé de me laver les cheveux. Tu sais très bien que les babouches puent, Temari !
-C'EST TOI QUI A COMMENCE ALORS ASSUME !!! ET PUIS, PERSONNE T'A DIS DE TE LES LAVER !

Les bruits de ses pas et la façon dont elle claqua la porte de sa chambre indiquèrent qu'il valait mieux la laisser tranquille un moment.

-On devrait interdire la vente de babouches à Suna, grommela le roux.
-Mais les gens se retrouveront pieds nus et d'autres perdront leur métier ! Protesta Matsuri.
-Certes, certes, mais au moins, il n'y aura plus des gens qui se font taper dessus avec, continua Gaara. Il faudrait mettre une nouvelle loi en vigueur...On n'a pas le temps maintenant, on est trop pressés, on verra ça un autre jour.

Il s'éloigna en grommelant dans sa barbe (inexistante) d'un air fâché, sans doute à propos de sa sœur et des babouches. Deviendront-elles sujet de polémique ? Mystère et boule de gomme. Shikamaru se demanda si l'ex-Jinchuuriki d'Ichibi n'avait pas conservé la fâcheuse manie de parler tout seul, ce qui était fort inquiétant parfois. Après avoir souhaité un bon petit déjeuner aux autres ninjas, notre Konohanien remonta dans sa chambre et entreprit d'écrire une lettre à sa mère.

"Chère maman..." commença-t-il par écrire. Jusque là, c'était facile. Mais que lui raconter dans la lettre sans l’inquiéter ? Il décida donc de commencer par décrire ses colocataires provisoires.

"Je suis arrivé à Suna hier. Je t'écris de ma chambre, qui se trouve dans le palais de Gaara. Ce qui est cool, c'est qu'il y a d'autres ninjas de Suna qui dorment dans le palais. Il y a Kasu qui parle beaucoup, Basu qui est un peu trouillard, mais très bon au shôgi (je le sais car on a disputé un petit match hier), Matsuri et Gaara qui sont inséparables, Kankurô, Ebizo-sama (qui est un vétéran et qui connaît des blagues hyper drôles), Sari la romantique. Pour finir, il y a Iza qui m'accueilli en me disant : «Tu es le fils de Shikaku Nara ?". Plus chaleureux comme accueil on fait facilement, non ?

As-tu déjà vu une oasis ? C'est magnifique de voir toute cette végétation pousser dans le désert avec un peu d'eau. Pour moi, les oasis sont symbole de persévérance. Les habitants sont très gentils et j'ai même pu goûter à de la confiture de datte. C'est délicieux et apparemment on n'en mange que pour les grandes occasions.

Reprenons notre récit sur la manière dont nous avons effectué le voyage. Ca s'est plutôt bien passé dans l'ensemble. A un moment, je suis tombé et je me suis agrippé à la main de Temari. Son frère Kankurô, qui a changé de "maquillage" et qui ressemble maintenant plus à un zombie qu'à un ninja, est arrivé à ce moment. J'ai frôlé l'infarctus. Quand on a eu Suna en vue, on a fait la course et le perdant devrait se taper toutes les tâches ménagères. C'est donc le pauvre Kasu qui fait la vaisselle, à manger, le ménage, etc."

Le stratège hésita. Devait-il parler ou non de l'attaque du Kawakage ? Il se décida en écrivant :

"Je n'ai nullement l'intention de te faire peur, mais il faut que je te raconte quelque chose. Lorsque nous sommes passés chez le Kawakage, il a essayé de nous tuer, Temari et moi mais on s'est enfui à temps. Car il n'est autre que le frère du meurtrier d'Asuma. Il a envoyé ses Anbu à notre poursuite et Temari m'a (encore) sauvé la vie. D'ailleurs, elle a dit que c'était parce que j'avais dit que je voulais me suicider que s'est arrivé, mais je ne la crois pas du tout. Ne te ronge pas les sangs, nous sommes encore entiers avec deux pieds, deux mains, deux yeux et une bouche. La poursuite des Anbu était même dans le journal de Suna de ce matin. C'est Kankurô qui nous a lu l'article.

J'arrête là, Temari prendra le relais en t'écrivant un roman,

Ton fils l'ambassadeur paresseux."

Cette lettre était bien. Seulement, Shikamaru trouvait qu'il manquait un peu d'humour. Alors, il écrivit :

"PS : Voici une des blagues qu'Ebizô nous a racontées hier :
Un homme achète un dromadaire (ou un chameau, ça revient pratiquement au même). Le vendeur lui dit :

-Pour qu'il marche, vous devez dire ouf ; pour qu'il coure vous devez dire ouf ouf et pour l'arrêter, il vous suffit de claquer des doigts.

L'acheteur va donc dans le désert. A un moment, il voit un précipice. Il essaie de se souvenir de la manière dont il faut arrêter le dromadaire, puis se rappelle qu'il faut claquer des doigts. Le dromadaire s'arrête juste au bord du précipice. Soulagé, l'acheteur dit "Ouf...". "


Ca y est, la lettre était finie. Manquait plus que la partie de Temari. Il se demanda ce qu'elle avait écrit et surtout de quelle longueur c'était. Quelques minutes plus tard, Basu vint le rejoindre pour une revanche de shôgi.

En bas, Kasu et Iza faisaient la vaisselle. Ou plutôt Iza faisait la vaisselle et Kasu l'essuyait. Quant à Temari, elle ne donnait pas de signe de vie. Sari non plus d'ailleurs. Comme s'il avait lu dans ses pensées, Kasu grommela :

-Tu cherches Temari et Sari ? Elles sont probablement parties faire du shopping ou quelque chose dans le genre.

Temari et Sari arrivèrent juste avant le déjeuner préparé par l'armoire à glace. Ebizô fut présent, comme la veille. Il continua de leur raconter des blagues et de poser des devinettes. Ce qui égaya un peu le repas, car Temari et Kankurô jetaient des regards noirs à Gaara et à Matsuri (que le Kazekage renvoyait, tandis que Matsuri fixait ses coings à la viande comme si en détacher son regard lui coûterait la vie), tandis qu'Iza et Kasu fusillaient (des yeux, évidemment, les armes à feu n'existent pas chez les ninjas !)Basu qui essayait de manger en les ignorant. Puis Sari demanda :

-Qu'allons-nous faire cet après-midi ?
-Une bonne sieste, répondit le Nara.
-C'est tout ce que tu trouves à proposer ?
-Ben quoi, je suis fatigué, moi !
-Et si on faisait visiter à notre invité notre patrimoine architectural ? Suggéra Basu.
-Ca, c'est une bonne idée ! Approuva Ebizô.
-Mais peut-être qu'on aurait intérêt à faire une petite sieste avant d'y aller..., continua le jeune Chûnin.
-Ah non ! Protesta Temari en tapant du poing sur la table. Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi ! Un paresseux à supporter, à la limite, mais deux ; c'est au-dessus de mes forces !
-Mais une petite heure de repos, ça peut pas nous faire de mal...
-Il se trouve que si : vous allez tous devenir des fainéants et des bons à rien, comme ce Jônin que vous voyez là !

Shikamaru évalua les risques qu'il encourait s'il tuait la blonde : prison, guerre entre Suna et de Konoha, revanche de Kankurô et de Gaara. Ceci dit, ça l'étonnait que Gaara use de représailles. Après ce que sa sœur lui faisait subir, il ne lèverait pas le petit doigt pour l'aider. Peut-être même que Kankurô le blesserait gravement s'il refusait. Dans ce cas, cela finira en lutte fratricide.

-Temari, calme-toi, ordonna Kankurô. Je n'ai pas envie que cette table connaisse le même sort que celle du conseil des Cinq Kage.
-C'est-à-dire...? Demanda Kasu.
-C'est vrai, ça, on n'a pas été au Conseil des Cinq Kage donc on peut pas savoir ce qui est arrivé à la table du Conseil ! Approuva Iza.
-Eh bien, c'est simple, expliqua Kankurô. Le Raikage a donné un gros coup de poing dedans, et c'est limite si on s'est pas retrouvés avec des morceaux de table un peu partout. Après, ça m'étonnerait que le seigneur du pays du Fer accepte d'héberger à nouveau le Conseil des Cinq Kage.

Shikamaru imagina le Raikage donnant un coup de poing sur le sol lors d'un brusque accès de colère, pendant leur visite. Il y aurait probablement un tremblement de terre qui déclencherait un tsunami qui irait droit sur le village de la Mizukage, à savoir Kiri. C'était peut-être pour cela que Temari n'avait pas voulu y aller, elle craignait de périr par la faute du Raikage. D'après Kakashi et Yamato, ainsi que Temari, il ne valait mieux pas énerver le Raikage sauf si on était suicidaire sur les bords. Ce qui ne risquait pas de lui arriver, contrairement à Naruto qui commettrait plein d'imprudences. C'était limite s'il ne prononçait pas le mot tabou devant Chôji, ce qui faisait que Shikamaru stressait à chaque fois que l'Akimichi et l'Uzumaki se rencontraient.

Et s'il y avait un mot tabou pour le Raikage ? S'il ne le connaissait pas, il risquait gros, vu le caractère du frère de Killer Bee. Mais, s'il le tuait, il aurait des ennuis avec Konoha, au risque de déclencher une guerre. Peut-être que Suna y participerait, sous prétexte qu'ils avaient essayé de tuer leur princesse.

Ce fut la douce et mélodieuse voix de Temari qui le tira de ses réflexions.

-HE ! Réveille-toi, gros batata ! Ici, on s'endort pas à table, c'est impoli !

Le surnom de Shikamaru déclencha une crise d'hilarité (ça se dit ?) générale. Kankurô se roulait par terre en se tenant les côtes (Est-ce qu'elles explosent si on rigole trop longtemps ? Je sais pas, vous n’avez qu'à essayer, s'il y a des suicidaires dans le lectorat ! Je suis fanfiqueuse, pas suicidaire, moi !); Kasu tapait du poing sur la table au risque de la faire exploser et de la rembourser, l'eau que buvait Basu lui ressortait par les narines (heureusement qu'il avait sa main devant son nez et que c'était pas des spaghettis qu'il mangeait, sinon je vous ne laisse pas imaginer le spectacle), ce qui fit que le ninja disparut dans le couloir, mais on entendait toujours ses éclats de rire; et enfin, Ebizô frôla la crise cardiaque. Même Gaara, qui au début se contenait, était en train de rigoler, mais plutôt comme un psychopathe qui vous a coincés au fond d'une cave, ce qui était proprement effrayant. Et dès que quelqu'un disait, entre deux éclats de rire "Gros batata", les rires reprirent de plus belle gagnant en intensité.

Les seules personnes qui ne rigolaient pas étaient Temari qui regardait la scène en secouant tristement la tête, son verre bleu rempli d'eau à la main, et Shikamaru, qui se demandait si les Suniens étaient tous aussi fous que ceux-là. Et suicidaires, dans le cas d'Ebizô qui risquait l'infarctus en éclatant de rire ainsi. Le tiendrait-on responsable pour sa mort ?

A un moment, ce qu'il redoutait arriva : Ebizô s'arrêta net. Mais très vite, il reprit son rire. Ses dents avaient disparu, mais ça ne l'empêchait pas de rigoler comme un fou atteint de démence sénile. Quand Temari reporta les yeux sur son assiette, ce fut elle qui frôla la crise cardiaque. Le dentier du vétéran était "posé", bien en évidence à côté d'une moitié de coings. La princesse repoussa son assiette avec dégoût et le vétéran reprit son dentier, non sans s'arrêter de rigoler. Ce fut au tour de Shikamaru d'éclater de rire en voyant la moue qu'elle faisait. Mais il s'arrêta aussi sec quand il s'aperçut que Temari l'observait d'un regard plus noir que l'obsidienne (pour ceux qui n'auraient pas un exemplaire du petit Robert ou du petit Larousse, je vous donne la définition : une pierre de couleur noire). Pour sa survie, le brun jugea préférable d'arrêter de rigoler de la princesse. Cette dernière partit dans la cuisine et en revint avec un saladier rempli de salade de fruits avec du yaourt(?). Les ambassadeurs mangèrent en silence tout en regardant les autres Suniens se tordre de rire.

Après avoir fini son dessert, la blonde à quatre couettes partit dans le salon, alluma la télévision, prit la zappette et s'installa devant son feuilleton. Discrètement, le Nara remonta dans sa chambre et s'allongea sur son lit. Vivement qu'il quitte cette maison de fous !
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-Ca, c'est la Kasbah des Marakechi. C'était une famille de combattants très doués, il y a deux cents ans. Ils étaient réputés pour leur goût immesurable pour l'argent, indiqua Basu, montrant un quartier fortifié.
-...et aussi pour leur incomparable misogynie, grommela Temari. A cause de cela, Hasina Marakechi dut se déguiser en homme lors des batailles. Très douée elle réussit à maintes reprises repousser les envahisseurs. Lorsque sa famille découvrit le pot aux roses, elle fut enfermée dans un cachot une semaine entière sans manger. Elle s'évada la première nuit, refusant de rester cloîtrée chez elle à filer la laine et préparer la soupe. Elle tomba sur les troupes de Konoha, qui acceptèrent de la laisser combattre. Le jugement qui a été prononcé pour elle était totalement injuste. Depuis quand le champ de bataille est-il interdit aux femmes ? Quelle loi leur interdit de combattre ?
-Hasina Marakechi, qu'est-ce qui lui est arrivé déjà ? Demanda Basu.
-Après la guerre, il paraît qu'elle s'est mariée à un Konohanien. Quant à savoir lequel et ce qui s'est passé entre eux après ça...
-L'enceinte de la Kasbah des Marakechi est la première fortification du village de Suna, continua le Chûnin. Celle que tu as vue en entrant est l'œuvre du deuxième Kazekage. Dans ce quartier, on trouve des joyaux architecturaux et culturels, comme la bibliothèque de Mutawaki, les écuries de Gao ou encore les jardins de Majorena, l'épouse du premier Kazekage, passionnée par la botanique. Jardins que Temari visite assez souvent. Elle aussi est passionnée par l'étude des plantes et est même une experte en la matière.

Shikamaru se jura d'éviter de provoquer la princesse afin de ne pas se faire empoisonner par ladite princesse.

-Allez, on entre, on entre ! Dît Kasu en le poussant dans le quartier.

Le reste de l'après-midi fut consacré aux visites des lieux cités par Kasu. Vers cinq heures, ils s'arrêtèrent pour manger une sorte de brioche appelée "gross" par le pâtissier qui la vendait et un "raïb", sorte de yaourt sucré très rafraîchissant. Cela changeait Shikamaru des chips de Chôji et des thés glacés faits maison d'Ino.

Le soir, lorsqu'ils revinrent à la demeure du Kazekage, il était huit heures du soir et une brise commençait à souffler. Mais Gaara et Matsuri n'étaient pas présents. Kankurô, allongé sur le canapé, faisait les jeux de son journal. Temari lui demanda :

-Il est où, Gaara ?
-Dans la salle du conseil. Il s'est souvenu de ce qu'il avait dit ce matin à propos des babouches. Résultat : ça a déclenché une polémique et ils ne sont pas près de rentrer. Gaara, je m'inquiète pas pour lui, il a l'habitude de passer des nuits blanches, mais je doute fort que Matsuri puisse résister à l'envie de dormir et Ebizô encore moins.
-Ah là là, pourquoi ne laisse-t-il pas ce sujet de côté ?
-J'sais pas. Tu connais les points de naïveté ? Demanda le brun, absorbé par ses mots fléchés.
-Les points de naïveté ? Répéta sa sœur en fronçant les sourcils. Où tu vois ça ?...
Ah là ! Euh...

Laissant le frère et la sœur trouver ces fameux points de naïveté, Shikamaru et Basu firent une partie de shôgi. Kasu fit irruption une demi-heure plus tard et annonça que le repas était servi. Tandis que les ninjas s'installaient, Sari demanda :

-Où est passé Gaara-san ?
-C'est vrai ça, ils sont où, Gaara et Matsuri ? Renchérit Iza.
-Ils sont restés au conseil. Le sujet babouches a lancé une grande polémique. On ne reverra pas Gaara avant demain matin, l'informa Temari.
-Tu es toujours sur tes fameux points de naïveté, Kankurô ? S’enquit Basu.
-Eh bien non, Temari a trouvé : il s'agissait simplement du tréma.
-Aaaaah, c'était ça, comprit le Chûnin.

Le repas se déroula en silence, Ebizô étant lui aussi parmi les membres du conseil, et donc, par conséquent, ne pouvait faire bénéficier les jeunes ninjas de ses blagues et devinettes.

-Y a un film intéressant, ce soir ? Demanda Iza à Temari.
-Non, rien d'intéressant. Mis à part la rediffusion de deux épisodes d'un bon feuilleton du pays du bois. Tu sais, celui qu'on regardait au printemps dernier...
-Lequel ?
-Je me rappelle plus du titre...Je crois que c'est Vaidehi. A moins que ce ne soit Maia.
-Je constate que ta mémoire flanche, soupira Shikamaru.
-C'est qu'ils produisent tellement de bons feuilletons, là-bas ! S'exclama Temari.
-Oui, oui, bien sûr. Les bonnes excuses sont faites pour s'en servir.
-Vu que tu passes ton temps libre à dormir, ça m'étonnerait que tu regardes ce genre de feuilleton chez toi !
-Non, ça c'est la spécialité de ma mère !

Après ce repas, Kasu, aidé d'Iza débarrassa la table et partit laver la vaisselle. Adossée à l'évier, une serviette et une assiette qu'elle était en train d'essuyer, la brune dit :

-Ce Shikamaru...C'est quelqu'un de bien, au fond.
-Oui, c'est vrai, admit le Jônin.
-Le fait que ça fasse des étincelles entre Temari et lui pourrait-il signifier une familiarisation ?
-Hum...Je vois où tu veux en venir, Iza. Ceci dit, je ne suis pas devin, par conséquent, je ne peux prédire le genre de rapprochement qui se produira. Mais je suis à peu près sûr qu'ils vont en baver !

Iza rit et échangea un regard avec Kasu. Celui-ci lui sourit et ils décidèrent de ne rien dire, à personne. Le plan de Gaara se réalisera-t-il ?




C'est la première fois de ma vie que j'ai écrit un chapitre aussi long: 4390 mots.
Les Marakechi sont une famille de ninjas inventés: ils n'ont sans doute jamais existé et même si c'était le cas, ils n'auraient pas le même nom.




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