Fiction: Quand Je Joue Juliette

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POV Sasuke... comme toujours...

J'ai beau l'aimer...dire cent mille poèmes pour crier cet amour, je ne sais toujours pas si c'est réciproque. Bon c'est vrai il n'a pas hésité à lancer des menaces à Shinta, mais ça pourrait seulement être un amour fraternel ou une grande amitié. Il ne fallait pas je me fasse de faux espoirs. Sinon, je vais souffrir.
J'étais en classe. Le regard dans le vague ne faisant aucunement attention au cours de français qui venait juste de commencer. Je me mis à soupirer.

- Sasuke...mon cours ne vous intéresse pas ? Voulez-vous que je prête un livre pour passer le temps ?

Je fis une grimace. Tout le monde riait. Evidemment un livre de Kakashi-sensei...
Il s'était approché de mon bureau et tendit un livre de couverture orange dont le contenu des pages me paraissait...douteux.

- N-non merci.

Il fit un sourire :

- Comme-ci j'allais te laisser le lire...

Alors qu'il tournait les talons, je fis la moue. Quand il recommença son cours :

- Bien ! Où en étais-je...ah oui ! Comme vous le savez tous les ans, la prestigieuse académie de Momo-Chan organise un concours pour la meilleure nouvelle.

Tout le monde se regardait entre eux, puis une voix féminine fit au professeur :

- Mais il n'y a que les premières et les terminales qui peuvent y participer.

Il eut un sourire.

- Effectivement. C'est pourquoi les participants en manquent d'inspiration ont eu la bonne idée de faire appel à vous, les secondes. Notre participant à nous ne va pas tarder à arriver. Pendant ce temps-là...

Je n'écoutais plus. Et soupirai intérieurement, encore une chose qui allait m'ennuyer, décidément je ne voyais pas l'intérêt de faire du français. J'avais le coude sur mon bureau, la main maintenant ma tête. Sans savoir pourquoi je tournai le regard, qui atterris dans un autre. Un regard, tel l'aube d'un été au bord de la mer. Shinta. Il me fixait, malgré ce qui s'est passé quelques jours plutôt. Il avait l'air déterminé. Je me relevai, ne sachant plus quoi penser. Qu'est qu'il avait dans la tête ? Quand soudain, on frappa à la porte.
Le professeur de français se hâta à le faire rentrer. Mes yeux s'écarquillèrent, quand je vis le blond de ses cheveux et le bleu océan de ses yeux.

- Naruto...murmurai-je.

Je sentis soudain le regard hostile de Shinta dans mon dos, mais n'y fis pas attention. Alors qu'il rentrait, les filles de la classe étaient comme...euh...disons...victime d'une hystérie potentiellement dangereuse, au bord de la folie et dans l'extase de voir quelqu'un, de...pas moche du tout. Tout ça pour ne pas dire "gaga".
Le beau blond posa son sac à lanière, et fit un grand sourire. Kakashi le présenta alors, mais moi je n'avais pas besoin de le connaître. Puis soudain, je sentis son regard s'attarder sur moi, j'en rougis de gêne. Il prit soudain la parole, d'une voix sûre et posée :

- Hello ! Alors oui, j'ai besoin de votre aide. J'aimerais juste, car nous n'avons qu'une séance, que vous faites un début d'une nouvelle. Seulement le début, sinon ce n'est pas à moi de participer mais à vous. Et j'en choisirai une en particulier, pour en faire une nouvelle. Evidemment, l'heureux élu, ou heureuse élue...

Des gloussements. Je roulai des yeux voyant les filles s'émoustiller entre elles. Elles vont arrêter de le relooker ! Y en a marre là !

- ...aura une récompense.

Un silence. Il avait finis de parler. Kakashi fit alors signe à tout le monde de commencer leurs ouvrages. Je pris une feuille blanche et, mon stylo plume à la main, cherchai une idée. Pour une fois, que le français m'intéresse !
Mais ma concentration se perdis dans la sensation, d'avoir de nouveau un regard pesant. Je me tournai comme-ci de rien n'était face à Shinta. Son regard se voulait menaçant, non...pas menaçant...jaloux ? Je fronçai les sourcils, puis lui tira la langue. Il parut encore plus en colère. Alors que je me retournai vers ma feuille, Naruto était juste en face de moi, à quelques petits centimètres de moi...Je déglutis.

- Ben alors, on tire la langue à ses camarades ?
- Je...euh...ben...

Il se releva en riant, puis s'assit sur le bord de ma table.

- Alors une idée ?
- Ben...j'ai jamais été doué en rédaction...alors...

Il sourit.

- Ce n'est pas le fait d'être doué ou pas. Il y a des gens qui écrivent superbement bien mais leur histoire laisse à désirer. Ce n'est pas la manière qui compte, c'est l'idée. Moi après j'arrangerai ça.
- ...

Il m'ébouriffa les cheveux, et partit voir d'autres élèves. Les filles se mirent à glousser quand il passa près d'elles. Mais il n'y prêta pas attention. Je soupirai, il ne voit vraiment pas l'effet qu'il fait, c'est affligeant.
Je pointai alors mon plume sur la feuille, je me perdis soudain dans le vague. Une histoire à raconter...J'écris juste : Je t'aime.
Regardant les lettres soigneusement misent bout à bout, je me disais que c'était un bon début. Puis je m'appliquai à la tâche.
Après un bon quart d'heure, je sentis une présence derrière moi. Depuis combien de temps était-elle là ? Aucune idée. Je me retournai alors, voyant Naruto les yeux rivés sur ma copie.
Oups...Je plaquai alors mes bras sur la feuille, cachant son contenu.

- Laisse ! J'ai pas finis !
- Non ! Fis-je obstiné.

Il essaya alors de me chatouiller pour que je lâche prise. Voulant récupérer la précieuse feuille. Je ne voulais pas qu'il la voit. C'était beaucoup trop gênant. Ces mots que j'avais écrits sur cette feuille ne devaient pas être lus surtout par...lui...
Finalement, il fut le grand vainqueur de cette bataille. Il lut la copie avec un grand intérêt. Je rougis, voulant la reprendre. Mon cœur battant la chamade.

- C'est...une lettre d'amour...non ?

C'était plus une affirmation qu'une question. J'étais paralysé, ne pouvant dire quoique ce soit. De toute façon qu'aurais-je pu dire ? Un truc du genre : "Ouais. Une petite lettre que j'ai écrite en pensant à toi. A part ça, on sort ensemble ?" Impossible...
La sonnerie retentit.

- Rends-la moi ! Fis-je avec autorité.

Naruto fit "non" du doigt.

- Je dois prendre toutes les copies, la tienne ne faisant pas exception.

Il tourna les talons en souriant, prit la trentaine de copies et partit. J'étais là, tout penaud. Super...et maintenant que je me suis pris la honte de ma vie. Je fais quoi ?
Soupirant, je pris mon sac, et y mis mes affaires qui demeuraient encore sur mon bureau. Tout le monde était sorti, y compris le professeur. Je soupirai, Kakashi-sensei, ne prenait jamais la peine de fermer la classe, trop pressé de se replonger dans sa lecture douteuse.
J'entendis des pas se diriger vers moi. Non, je n'étais pas seul. Voyant le garçon se dirigeant vers moi je fis un regard haineux :

- T'as pas fini de me mater en classe, Shinta ?

Il s'arrêta, étant à quelques centimètres de moi. Mes poings tremblaient. Non, je ne devais pas avoir peur, je devais lui tenir tête.
Il tourna son regard vers la sortie. Pas un bruit, nous étions seuls. Puis il tourna son visage vers moi.

- Tant pis...Fit-il dans un souffle avant de se jeter sur moi.

J'avais les yeux écarquillés. Il m'embrassa passionnément, nos langues jouant, malgré moi, ensemble. J'essayai tant que je pouvais de le repousser. Mais rien à faire, il était toujours plus fort que moi, comme la dernière fois. Bientôt il m'allongea sur le bureau, n'ayant plus d'air, il rompit le baiser. Mais avec autant de passion, me donna des baisers dans le cou, léchouillant mes oreilles. Ma respiration se fit saccadée.

- Hn...Gémis-je.

J'ai...j'ai gémis !? QUOI !?!?
Je vis alors un sourire satisfait sur le visage de Shinta. Il n'arrêta pas, allant plus bas. Passant sa main, sous ma chemise blanche, qu'il ne tarda pas à déboutonner. Je n'arrivai pas à le repousser, ses caresses et ses baisers m'en empêchaient. J'étais totalement sous son emprise.

- N-NON ! Finis-je par articuler.

Mais il resserra son étreinte. M'embrassant de nouveau sur la bouche. Il approfondis le baiser, en mettant son bras droite autour de ma nuque, son bras gauche, caressant mon torse imberbe et pâle. Il était contre moi, je sentais son cœur qui battait la chamade, sa respiration était saccadée, rapide à cause de l'excitation. Et puis, il tremblait...pourquoi ? Avait-il peur ? J'écarquillai les yeux de stupeur...
Il avait peur que je le rejette. Peur du petit mot : "non"...
Les larmes me montaient aux yeux.

- S'il te plaît Shinta. Arrête. Fis-je tout doucement.

Sa tête toujours dans mon cou, ses cheveux me chatouillant l'épaules droite, il s'arrêta.

- Tu...tu ne m'aimes vraiment pas ? Finit-il par murmurer après un silence.

Je sentais sa respiration chaude dans mon cou, tremblante. Sans savoir pourquoi, je mis mes bras autour de ses épaules. Le serrant davantage contre moi. Je crois, qu'il était surpris, car pendant quelques secondes il ne tenta rien. Puis il me releva du bureau, j'étais contre lui. Voyant le visage de Naruto, puis rougissant de honte, j'enfouis ma tête dans le cou de Shinta. Je l'entendis soupirer de soulagement. Il m'embrassa sur la joue, dans le cou, sur mes épaules nus, pour finir sur mes lèvres.

- Je crois...Que je t'aime un peu. Dis-je indécis le cœur battant.

Un peu plus loin...Sur une terrasse, une personne aux cheveux blonds ne sachant rien de ce qu'il se passait, lisait une simple feuille de classeur, qui d'ailleurs la faisait sourire. Ses yeux bleus intenses, relisaient sans cesse cette lettre pourtant courte :
Je t'aime. Wow quel début...
Je ne sais plus quoi penser, ce que je dois faire. Dois-je t'embrasser ? Ou bien simplement te regarder comme-ci tu étais en chocolat ?
J'aimerais que ce soit réciproque, seulement le rêve est un concept que la réalité ne connait pas. J'aimerais être dans tes bras, et me noyer dans tes yeux. J'aimerais...tellement choses en fait...
Je tremble à l'idée que tu puisses me rejeter, j'ai peur. Peur que tu jettes ses sentiments en me disant que ce n'est pas la peine. Et pourtant ce n'est pas un mensonge, j'ai douté, mais je ne doute plus.
Je t'aime toi, et personne d'autre.
Le jeune homme soupira. De ses doigts fins, il frôla les mots de cette feuille, comme en ayant peur que les lettres ne s'envolent. Puis après avoir plié soigneusement la lettre et l'avoir mis dans sa poche de jean. Il se mit à rire :

- Il écrit comme un pied.

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