Fiction: Lune bleue (terminée)

France, XVII° siècle de notre ère. Dans une petite ville de campagne habite Temari, fille de couturière réputée, âgée d'une dizaine d'années. Sa vie se résumerait au nettoyage de la chambre de ses frères s'il n'y avait pas ce mystérieux hôtel du nom de Lune Bleue, qui concentre tous les plus sombres secrets de cette ville. Un après-midi qu'elle s'attarde devant l'entrée, un drôle d'homme s'approche d'elle et de son amie...
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Rahjenaimar (Féminin), le 23/08/2012
Ah, ah, ah... salut tout le monde !
Je faisais du tri dans des vieux dossiers et... voilà que je tombe sur la suite d'une fiction que j'avais jamais publiée.
J'ai pas pris le temps de vraiment relire alors... C'est peut-être plein d'incohérences et tout ça, mais bon, je me suis dit que ce serait marrant de le publier quand même après plus de cinq ans de retard...
Oui, bon, bah la ponctualité, c'est pas mon truc.




Chapitre 6: Disparitions



Atterré, Kiba ramassa le manteau de la petite Hinata, sur lequel s'étaient déposés deux types de longs cheveux noirs, un fin brillant et un plus long terne. Avant d'avoir été emmenée ils-ne-savaient-où par l'homme, elle avait dû se débattre et coûter quelques précieux éléments capillaires à Orochimaru.
Soudain, Temari se mit à vociférer les pires jurons imaginables, qui auraient pu faire pâlir la plus indélicate des matriarches. Ses injures attirèrent les trois adultes restés en bas qui eux aussi restèrent immobiles devant le lit vide et le pauvre vêtement abandonné. La gamine blonde fut ramenée en dessous de la limite de la grossièreté par une tape sur la tête administrée par Tsunade. La femme lui lança un regard sévère mais elle ne pouvait pas cacher elle-même sa colère et son inquiétude. Ses iris couleur d'ambre en étaient devenus électriques et des éclairs dorés passaient dans ses yeux tandis qu'elle réfléchissait. Agacée de ne pas trouver de solution, elle tapa soudainement le mur de son poing, en y mettant toute sa force et sa rage. Le mur ne broncha pas mais ce ne fut pas le cas de l'encadrement de la porte juste à droite de l'impact, qui se fissura.
Iruka et Shizune firent un bond de côté, soucieux de ne pas être le prochain mur que son deuxième poing rencontrerait. Ils avaient l'air aussi bouleversé que la femme, mais pas autant que Kiba qui avait à cet instant l'expression du garçon le plus malheureux et coupable de la terre.

Temari lui prit la main et lui sourit, mais son geste était dénué de toute foi. Elle savait bien que tous les deux avaient failli à la tâche qu'ils s'étaient confiée : protéger Hinata du danger. Sans répondre à son geste amical, le jeune môme avait enfoncé son nez dans son col et fixait le sol d'un air infiniment triste.
Shizune fut la première à parler :

« Il faut ramener immédiatement les deux enfants chez eux et partir à la recherche de...
- Pas question ! vociféra la petite blonde. Hinata est notre amie, on vient ! Et d'ailleurs, c'est vous la plus en danger, avec monsieur Iruka ! »

La jeune brune détourna les yeux d'un air gêné. Kiba reprit et parla avec le plus grand sérieux, du haut de ses dix ans :

« Je suis ben d'accord avec mam'zelle Temari. C'est nous les plus en sécurité pour l'instant. Et m'dame Tsunade doit veiller sur ses patients. C'est nous qui allons retrouver mam'zelle Hinata. Et où qu's'en aillent mes souvenirs, j'pense ben qu'c'est mam'zelle Temari et moi qui savons le plus où elle est.
- Ah oui, et où ? s'enquit Iruka.
- A l'hôtel Lune Bleue ! répondirent les deux gosses en chœur.
- Comment vous le savez ? s'étonna Shizune. »

Ils se regardèrent. Une intuition ? Une conviction que puisque c'était par là qu'avait commencé cette histoire, c'était par là qu'elle devait se finir ? Ils n'en avaient aucune idée. Haussant les épaules, ils se tournèrent vers les trois visages incrédules qui les fixaient et lancèrent de concert :

« Parce que c'est évident. De toute façon, on a un vieil ami avec qui on pourra en discuter. »

Ils se jetèrent un regard entendu. Tous les deux ils avaient fréquenté un garçon dont le raisonnement sur placide et glacial sur les comportements humains était la plupart du temps terriblement vrai. Il avait toujours raison sur le sujet. Certains le considéraient même comme un sorcier, en raison du temps qu'il passait à observer ses nids d'insectes à la loupe. De toute évidence, c'était chez lui qu'il fallait se rendre à un moment pareil, puisqu'il saurait où chercher en premier.
Leurs regards graves croisèrent ceux, inquiets, de leurs interlocuteurs. Shizune semblait partagée entre la peur et l'hésitation ; Iruka donnait l'impression d'être très fier d'avoir rencontré des enfants aussi courageux, malgré la tension qui tirait ses traits ; seule Tsunade ne montrait rien de son appréhension, même si l'étincelle de ses yeux trahissait une certaine agitation. Finalement, elle hocha la tête et s'agenouilla devant les deux garnements.

« Je comprends ce que vous voulez. Vous voulez vous venger de cet homme et sauver votre amie. C'est tout à votre honneur. Et en plus de cela vous voulez nous protéger. Je comprends très bien... »

Elle s'interrompit et un sourire triste naquit sur ses lèvres.

« Mais je ne peux pas vous laisser suivre cette aventure seuls, ajouta-t-elle calmement. C'est pourquoi Sakura – qui d'ailleurs m'a bien fait comprendre que vous aviez besoin de soutient – va vous accompagner. Sakura ? »

La petite fille aux cheveux roses entra dans la pièce et s'approcha doucement de la puissante femme. L'excitation se sentait chez elle comme chez un guerrier avant la bataille. Elle avait déjà enfilé sa cape de voyage et ses gants, ainsi que de hautes bottes de cuir. Son bonnet enfoncé sur sa tête masquait la couleur étrange de ses cheveux. Ses iris verts pétillaient.

« Je suis là, dit-elle d'une voix forte.
- Bien, fit Tsunade avec une note d'amusement. Je vois que tu étais déjà prête. Donc j'imagine que tu es d'accord pour les accompagner ?
- Oui, affirma l'enfant.
- Merci. Je suis fière de toi, approuva la femme blonde. Mais, Sakura... fais attention à toi.
- Bien sûr ! »

La doctoresse hocha la tête et se redressa de toute sa hauteur. Même si elle avait voulu se donner plus de temps pour dire au revoir à sa fille adoptive, elle savait qu'elle n'en avait pas la possiblité. D'un pas rapide, elle fit volte-face et se dirigea vers la porte. Tout en descendant les escaliers, elle dictait mille et une instructions à la pauvre Sakura qui avait du mal à tout enregistrer. Quand enfin elle s'arrêta, ses yeux brillaient sombrement d'humidité. Elle tendit deux manteaux à Kiba et Temari et des bottes de voyage. Ensuite, elle sortit de la demeure et alla chercher quelqu'un avec qui elle revint au bout de quelques minutes. Assez jeune, il avait un bandage sur le nez, les yeux noirs et vifs, et répondait au nom de Kotetsu. Il tenait par la bride deux chevaux et semblait désireux de retourner chez lui au plus vite.
Tsunade le remercia d'un signe de tête et il fila sans demander son reste. Puis elle se tourna vers les trois enfants et les encouragea d'un regard où sommeillait intelligence et compassion. Shizune et Iruka, silencieux, ne savaient pas quoi dire.

« Ces chevaux vont vous ramener directement chez vous. Rassurez vos familles et permettez à Sakura de dormir chez l'un de vous deux. Faites très attention. A partir de maintenant je vous considère comme mes propres enfants. Je ne me le pardonnerai pas s'il vous arrivait quelque chose. Je compte sur vous ! »

Et elle étreignit les trois bambins. Ce contact chaud et rassurant réveilla douloureusement en Temari le souvenir des visages de sa mère et de ses frères. Sans un mot, nos trois héros se retournèrent et allèrent se hisser non sans difficultés sur les étalons qui hennirent avant de s'aventurer dans la campagne, en direction des remparts de la ville dont on voyait les fumées de cheminée au loin.

Shizune saisit de la main d'Iruka et la serra. Elle avait l'horrible pressentiment que les trois enfants couraient vers un danger dont ils ne reviendraient peut-être pas et se sentait horriblement honteuse de les laisser agir à sa place. Mais après avoir revu Mizuki, elle savait qu'elle ne pourrait même pas franchir les portes du village, d'autant qu'Iruka était beaucoup diminué avec son bras en écharpe. Ils restèrent dehors quelques minutes puis retournèrent dans le hall d'entrée. Le jeune policier, qui n'avait pas dit un mot depuis un long moment, se tourna vers Tsunade et lui demanda :

« Et maintenant, qu'allez-vous faire ?
- Ce n'est pas dans mon habitude, mais je vais suivre les ordres, répondit tranquillement la doctoresse.
- Comment cela ?
- Hé bien, à l'évidence, les enfants d'aujourd'hui sont bien plus loquaces que la génération passée. Ils ont compris que si je reste plus longtemps dans cette maison, je risque pire qu'un bûcher pour les sorcières. J'ai offensé un membre assez haut placé de la garde du pays, qui plus est un larbin de l'Organisation. Je vais devoir me retrancher pour le moment. Je vais aller dans un autre de mes domaines, situé en pleine campagne... Et vous, qu'avez-vous décidé ?
- Je voudrais retourner au village pour récupérer ma petite sœur, répondit Shizune. Ensuite nous irons voir ailleurs.
- Je vois. Iruka ?
- Je... Je vais, euh... En fait... je n'en ai pas la moindre idée ! s'exclama le jeune homme avec un sourire hésitant. »

La femme médecin leva les yeux au ciel. Les enfants, eux, étaient débrouillards et intelligents. Lui, c'était juste un grand gaillard musclé qui croyait bien faire et qui accordait sa confiance un peu trop rapidement.

« Hé bien restez avec Shizune et protégez-la ! proposa-t-elle comme alternative.
- Ah, euh... Ben... bredouilla Iruka. Si elle est d'accord, alors...
- Bien sûr que je suis d'accord ! s'exclama Shizune, surprise qu'Iruka ait encore des doutes sur l'affectueuse amitié qu'elle lui portait.
- Bon hé bien, qu'attendons-nous ? Allons chercher votre sœur ! dit le jeune homme sur un ton joyeux.
- Je crains que ça ne soit impossible... fit une voix faible derrière eux. »

Ils firent volte-face. Un homme se tenait maladroitement au mur, penché en avant comme s'il allait vomir, avec des vêtements d'intérieur couverts de taches sombres. Il était visiblement mal en point : il avait l'œil et la joue gauche tuméfiés et sa main se pressait sur son flanc. Il avait les cheveux courts, des yeux en amande et un col qui montait jusque sur son menton. Il portait une espèce de casque en fer qui protégeait les côtés de son visage et son front. Iruka le reconnut comme le fabricant de jouets en bois qui tenait une boutique en centre-ville. Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien faire là ? Et dans cet état, en plus ?
Shizune poussa un petit cri et se précipita vers lui pour le retenir avant qu'il ne s'effondre. Puis, ployant sous son poids, elle l'allongea à terre et appela Tsunade qui était partie chercher des outils de soin – réflexe professionnel.

« Yamato... souffla-t-elle ensuite à l'intention du blessé. Yamato, qu'est-ce que tu fais là ?
- Il fallait que je vous prévienne, répondit l'homme d'une voix rauque.
- Me prévenir ? De quoi ? Que s'est-il passé ?
- Ils sont venus, Shizune. Et ils l'ont prise. Je suis désolé...
- Qui ça ? Qu'ont-ils pris ?
- Les voleurs d'enfants... Ils ont... pris Tenten... J'ai essayé de... de les en empêcher, mais il n'y avait rien à faire... »

Sa voix se perdit en une quinte de toux. Il grimaça. Tsunade venait de soulever son manteau et de découvrir une plaie sur le côté du ventre. Il avait maintenant le teint blafard. Shizune aida de son mieux, mais elle était à des lieues de là. Sa petite sœur avait été enlevée. C'était là le plus grand malheur qui aurait pu et avait pu lui arriver sur Terre.

*****

Temari posa le pied par terre et regarda la porte de sa maison. Accompagnée par Kiba et Sakura, le voyage s'était écoulé sans qu'elle ne panique à l'idée de retrouver sa mère furieuse et ses petits frères très malheureux qu'elle ne les ait laissés en beauté. Elle s'exhorta au calme avant de rentrer chez elle, parce qu'elle craignait la réaction de sa mère et ne voulait pas fondre en larmes devant son amie aux cheveux roses qu'elle avait « invitée » – elle l'avait en réalité obligée – à dormir. Devant chez elle, il y avait une lanterne accrochée à une poutre sortante, symbole signifiant que la famille No Sabaku attendaient quelque chose d'important.
Les deux fillettes laissèrent Kiba retrouver son père et attacher les chevaux et frappèrent à la porte. Ce fut immédiatement bran-le-bas-de-combat à l'intérieur. Temari avait l'impression qu'une horde de taureaux fonçaient vers l'entrée pour l'ouvrir et la renverser. Elle fut surprise lorsqu'une tempête de sable rousse lui sauta dessus et la serra dans ses bras. La tempête, qui n'était autre que son petit frère Gaara couvert de poussière, riait aux éclats entre deux sanglots.

« Tema... Temari-i-i... pleurait-il contre elle. »

La blonde voulait pleurer avec lui, mais sa fierté l'en empêcha et elle se contenta de repousser gentiment son cadet avec un sourire tendre. Elle leva les yeux. Sa mère, terrible, la dominait de toute sa hauteur d'adulte avec un air furibond accroché au visage. Pourtant, quand son deuxième frère Kankurô vint se placer entre elle et sa mère avec détermination, toute la volonté de la femme en colère s'envola et elle tomba à genoux pour prendre sa fille contre son cœur.

« Mon enfant... Qu'est-ce qui t'a pris, enfin ? J'ai prévenu tous les gens du quartier... Et les marchands, les voyageurs, la maréchaussée... »

La maréchaussée ? Zut ! Trois fois zut ! S'ils débarquaient ici, Sakura risquait d'être emmenée pour donner des renseignements sur Tsunade ! En même temps, cela expliquait pourquoi Iruka était accusé d'enlèvements d'enfants. Ce devaient être eux les enfants recherchés ! Au moins une chose sur laquelle le jeune homme était plus ou moins innocenté. Un regard vers son amie lui apprit qu'elle s'était également crispée à l'évocation des soi-disant « hommes de loi ».
Temari fit un pas en arrière pour se dégager et amena Sakura près d'elle. La mère de la petite blonde aux quatre couettes la toisa d'un air méfiant, puis voyant l'expression suppliante de sa fille, elle l'invita à entrer.

Le salon de la maison des No Sabaku était modeste, accueillant et bien chauffé. Une grande cheminée abritait quelques restes de braises. Une table en chêne et quatre chaises tenaient sur leurs quatre pieds respectifs vers le milieu de l'endroit. Les murs en terre et en bois étaient recouverts de draperies de toutes les couleurs et les rideaux étaient de très jolis ouvrages en tissus brodés. On reconnaissait là tout le savoir-faire de la couturière qu'était la mère de Temari. Cette dernière envoya ses deux fils dans leur chambre et puis après réflexion sa fille et son amie aussi.
S'effondrant ensuite sur une chaise, elle passa une main sur son visage. Elle avait toujours su que sa fille était très téméraire et fourre-tout, et qu'un jour il arriverait quelque chose comme ça, elle commencerait à voler de ses propres ailes... Cela devait provenir de ses origines, sans doute... Mais pas si vite ! Elle avait vu l'ombre passer sur le visage de Temari quand elle avait parlé des policiers. Elle sentait que sa disparition pendant plus d'une journée n'était pas une simple escapade aventureuse et que cette petite Sakura n'était pas la fille d'une souillon des bas quartiers.
Non, aujourd'hui était arrivé quelque chose qui allait à un moment où un autre lui faire perdre sa fille. Elle en était certaine.

*****

Les deux fillettes filèrent dans la chambre de la blonde aussitôt un chocolat chaud avalé car elle s'étaient rendu compte qu'elles avaient très soif. Temari installa un lit de camp par terre et prêta une chemise de nuit à Sakura. Dehors, le soleil se couchait déjà. Maudits soient ces chevaux capricieux qui leur avait fait perdre du temps au retour ! Ils n'avaient plus le temps de chercher Hinata se soir, et Temari espérait de tout cœur qu'elle aille bien.

La blonde tint une conversation animée avec son amie pendant un long moment avant de se glisser sous ses draps. Elles s'endormirent presque immédiatement.

Si bien qu'elles n'entendirent pas une ombre se glisser dans la chambre par la fenêtre, ni ne sentirent le léger coup de vent sur leurs visages, ni ne perçurent le frottement de chaussures en toile sur le parquet. Par contre, Sakura comprit nettement qu'il y avait un intrus, quand une main se posa sur sa bouche pour l'empêcher de parler.



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