Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.
Depuis dix-huit ans, le village de Konoha connaît une prospérité relative. En tout cas, il n'y a plus d’Akatsuki, ni de missions de rang S, au grand désarroi de Naruto. C’est tout du moins ce qu’ils pensaient, tous. A présent, le danger gronde à nouveau et Sakura, mère de famille, tremble de peur pour ses enfants. (publié sur fanfic.fr par Florana)
Dans la salle d’attente de l’hôpital, assise sur une chaise, Sakura se sentait prise d’une folle angoisse. La tête plongée entre ses mains, elle laissait ses larmes couler sans retenue et ses bras tremblaient de rage et de tristesse. Comment avait-on osé s’en prendre à Ayumi ? Elle ne savait pas qui avait eu cette audace, mais il allait payer. Néanmoins, le plus important pour l’instant restait l’état de sa fille.
A ses côtés, Sasuke ne pouvait s’empêcher de faire les cent pas dans toute la pièce. Soudain, il se figea et se planta devant elle.
– Tu peux m’expliquer ce que faisait Ayumi au lac ? demanda-t-il en cachant mal sa colère.
– Je t’ai déjà dit qu’elle s’entraînait aux techniques Katon, répondit Sakura, nullement impressionnée.
– C’est stupide, répliqua Sasuke, je ne lui ai jamais montré comment faire !
– Je sais mais c’est pour ça qu’elle s’est mise à les apprendre par elle-même. Elle a demandé à Kakashi-sensei de lui montrer et elle s’est contentée de l’imiter. Je l’ai déjà vue faire. Elle est très douée.
– Tu insinues que ma propre fille se serait entraînée seule aux techniques de mon clan sans que je m’en aperçoive ?
Sakura releva la tête, plus déterminée que jamais à défendre sa fille. Sasuke lui faisait toujours face et son ton sonnait d’une manière brutale, mais il ne lui faisait pas peur. Cela faisait des années qu’il n’avait plus de pouvoir sur elle. Elle avait appris à ne plus se laisser faire.
– Non, je ne l’insinue pas, c’est la vérité ! assura-t-elle. Tous les jours, ta fille s’est rendue au lac pour s’entraîner ! Au début, elle voulait le faire avec toi, mais tu ne lui accordais pas une seule minute ! Tout ce qui comptait, c’était l’entraînement de Tuwe et le bonheur de Matsuo !
Sakura s’était levée et s’apprêta à recevoir la réplique cinglante de Sasuke, mais celui-ci ne lui répondit rien. Au contraire, il la regarda intensément durant quelques secondes. Le doute semblait s’être insinué dans son esprit. Au grand étonnement de Sakura, il se retourna et recommença à faire les cent pas.
– Elle est douée, n’est-ce pas ? demanda-t-il après quelques minutes de silence.
– Je te rappelle qu’elle est passée genin l’année dernière et elle n’avait que dix ans, répliqua Sakura, d’une voix presque cassante.
Sasuke acquiesça et continua à tourner en rond. Puis, peu à peu, il ralentit et jeta des coups d’œil à travers la vitre du bloc. De l’autre côté, Tsunade et Shizune s’occupaient d’Ayumi depuis plus d’une heure.
– J’aurais dû m’en douter, soupira-t-il au bout d’un moment. Itachi, lui aussi, était précoce.
– Elle n’est pas comme Itachi, fit remarquer Sakura.
– Non, elle te ressemble beaucoup trop pour cela. J’aurais dû m’en apercevoir avant.
Sakura releva brusquement la tête et dévisagea son mari d’un air perplexe. Que venait-il de dire ? Aurait-il eu peur que sa propre fille devienne comme Itachi ? Avait-il craint ses capacités et ses compétences innées ? Sakura n’osait y croire et, pourtant, elle ne voyait pas d’alternative. Cependant, même si c’était effectivement le cas, l’expression de Sasuke n’en laissa rien paraître. Sakura pensa alors qu’elle ne saurait jamais la vérité.
L’agitation qui régnait en elle se calma peu à peu. A présent, l’expression de son mari s’adoucissait lorsqu’il jetait un coup d’œil vers le bloc. Peut-être que, après tout, les choses allaient s’arranger, si, tout du moins, Ayumi survivait.
– Tu ne peux vraiment pas y aller ? demanda Sasuke au bout d’un moment. Ayumi a besoin de tes soins !
– Tsunade et Shizune s’en occupent bien mieux que moi, soupira Sakura, fatiguée.
Sasuke grogna mais n’insista pas. La vérité était que Sakura avait été incapable de tenir quoique ce fût dans ses mains devant le corps brûlé de sa fille. Elle s’était effondrée, paralysée d’horreur. Alors, Tsunade avait jugé préférable qu’elle reste dans la salle d’attente en compagnie de Sasuke.
Celui-ci reprit son va-et-vient. La situation le faisait bouillir de l’intérieur. En réalité, il enrageait à cause de sa propre impuissance. Non seulement il ne pouvait rien faire pour sauver sa fille, mais en plus il était incapable de se mettre à la poursuite de l’agresseur à cause du manque cruel d’indices.
Finalement, ce fut l’entrée de Naruto et de Kakashi qui vint mettre un terme à ses allers et retours.
– Je suis allé chercher Tuwe et Matsuo à l’Académie et je les ai laissés chez Neji, annonça Naruto. Ils sont en sécurité là-bas.
– Merci, Naruto, lâcha Sasuke.
– C’est rien, vieux. Comment va Ayumi ?
– Je n’en sais rien. Ça va faire bientôt deux heures qu’elle est là-dedans !
A ces mots, il donna un coup dans le mur, espérant évacuer sa colère. Il ne savait pas vraiment à qui il en voulait : à l’agresseur pour avoir fait du mal à sa fille, à Sakura pour lui avoir caché la vérité ou à lui-même pour ne s’être rendu compte de rien ?
– Oh là, doucement, Sasuke, intervint Kakashi en l’empêchant de donner un second coup. Ce n’est pas en détruisant le mur de l’hôpital que tu vas sauver ta fille.
Sasuke acquiesça et se dégagea sans rien dire. Kakashi soupira. Son ancien élève était encore très marqué par les évènements de son enfance. Il avait peur de perdre à nouveau un proche sans pouvoir rien y faire.
– Sakura, ça va ? demanda subitement son ancien professeur en remarquant qu’elle non plus ne paraissait pas rassurée.
Sakura leva les yeux et se contenta de hocher la tête. Elle savait que, si elle commençait à parler, elle allait encore pleurer.
– Je suis désolé, reprit Kakashi d’un ton sincère. Je me sens un peu responsable pour ce qui est arrivé à Ayumi. J’aurais dû vous prévenir de mon absence.
– Ce n’est pas ta faute, Kakashi, le coupa Sasuke. Les seuls responsables sont Sakura et moi-même. Si cela ne vous dérange pas, j’aimerais que nous parlions seuls à seuls.
Comprenant, Kakashi et Naruto s’éloignèrent vers le fond de la salle. Sasuke s’approcha de sa femme. Cette dernière, intriguée, leva les yeux vers lui et attendit qu’il parle.
Sasuke s’accroupit devant elle, peut-être pour se mettre à sa hauteur. Lentement, il prit ses mains dans les siennes. Sakura frémit à ce geste. Jamais Sasuke ne s’était comporté de la sorte. La conversation promettait d’être réellement grave.
– Nous n’avons jamais été réellement un couple, hein, Sakura ? fit-il soudainement.
– Non, confirma-t-elle. Nous sommes mariés mais nous ne sommes pas ce que j’appelle un couple.
Sasuke soupira. Il semblait que ce qu’il s’apprêtait à dire lui coûtait. Ou alors peut-être qu’il ne savait tout simplement pas par où commencer. Quoiqu’il en fût, Sakura ne l’avait jamais vu aussi hésitant.
– Ecoute, Sakura, nous ne nous aimons pas et c’est comme ça. Peut-être avons-nous eu tort… mais, maintenant, il est trop tard pour revenir sur le passé. Les enfants sont là et nous n’avons pas le droit de les abandonner. Alors, je veux qu’à partir de maintenant on se dise tout, strictement tout, pour leur bien. Tu as compris ?
Sakura marqua une pause avant de répondre. Il était rare que Sasuke et elle aient une conversation, en dehors des disputes.
– Je pense la même chose, Sasuke, admit-elle. Mais que veux-tu dire par « nous avons eu tort » ?
– Peut-être que nous avons eu tort de ne pas nous aimer.
Sakura faillit sourire face à cette explication. Jamais elle n’avait imaginé qu’un jour Sasuke puisse lui dire une telle chose.
– Mais, Sasuke, l’amour ne se commande pas, fit-elle remarquer.
– Non, c’est vrai, admit-il. Mais on peut choisir d’en montrer ou non.
Sur ce, il se leva et ses mains quittèrent celles de Sakura. Longuement, elle l’observa en se demandant ce qu’il voulait dire. Son cœur lui criait une réponse mais son esprit refusait de l’entendre. Lequel devait-elle donc écouter ? Ses sentiments l’avaient souvent attristée mais sa raison ne l’avait jamais rendue heureuse. Sakura ne savait que faire et elle se contenta de regarder Sasuke qui, appuyé contre un mur, attendait le verdict.
Enfin, au bout d’une troisième heure d’attente, Tsunade ouvrit la porte. Elle avait le front en sueur et le teint blême de fatigue. Sakura se contenta de la regarder, n’osant pas lui poser de question. Sasuke s’approcha et la Hokage fixa tour à tour les deux parents.
– Ayumi a subi des brûlures assez sérieuses, similaires à celles de Hinata et d’Ino. Tout porte à croire que l’agresseur est un maître de la foudre.
Puis elle ajouta avec un léger sourire :
– Mais, aussi doué soit-il, il ne surpasse pas encore mes compétences de médecin. Ayumi est à présent hors de danger et elle désire vous voir tous les deux.
Sakura soupira de soulagement et remercia Tsunade, les larmes aux yeux. Sasuke, lui, se contenta d’un signe de tête pour la Hokage et suivit sa femme dans le bloc.
Allongée sur un lit blanc, Ayumi aurait pu paraître plongée dans un doux sommeil si des dizaines de bandages ne recouvraient pas son corps et si son bras n’avait été pas relié à une perfusion. Néanmoins, elle respirait normalement et la terreur semblait l’avoir quittée.
– Ayumi, murmura Sakura en se penchant vers sa fille.
Après quelque secondes, cette dernière ouvrit les yeux et regarda tour à tour ses deux parents.
– Maman, Papa, je suis désolée.
– Désolée ? répéta Sakura. Mais pourquoi désolée ?
– J’ai voulu utiliser la boule de feu suprême sur l’homme, mais il a esquivé.
Sasuke haussa les sourcils, visiblement impressionné. Non seulement sa fille était douée, mais en plus elle ne manquait pas de cran.
– C’est normal, Ayumi, répondit-il d’une voix brusquement plus douce. Quand tu iras mieux, je t’apprendrai à te servir du Sharingan et, alors, tu verras à quel point tu seras bien plus forte.
Ayumi ne put s’empêcher de sourire à cette idée. Elle reposa sa tête sur l’oreiller et adressa un regard plein de reconnaissance à son père.
– Merci, Papa.
Sakura dut se retenir de pleurer. Enfin, le père et la fille semblaient réconciliés. Prise d’un élan de tendresse, elle déposa un baiser sur le front d’Ayumi.
– Nous allons te laisser te reposer, ajouta-t-elle en lui caressant les cheveux. Nous reviendrons ce soir, promis.
Ayumi acquiesça et ferma les yeux. Elle semblait réellement épuisée. Sakura sortit, non sans une pointe de regret. Dès que Sasuke ferma la porte, elle l’observa d’un œil nouveau.
– Pourquoi faut-il donc qu’un drame se produise pour que tout s’arrange ? demanda-t-elle avec une pointe de sarcasme dans la voix.
Sasuke se retourna, presque étonné par le ton qu’elle employait.
– Peut-être parce que c’est à ce moment-là qu’on s’aperçoit à quel point certaines personnes comptent pour nous ? suggéra-t-il.
Sakura hocha la tête. Selon elle, il était bien triste que leur famille ait dû attendre l’agression d’Ayumi pour s’unir.
– Allons chercher les garçons, ils doivent s’inquiéter, proposa-t-elle.
Sasuke approuva et ils sortirent tous les deux de l’hôpital.
*
Le lendemain, Naruto, Sasuke, Kiba et Shikamaru furent convoqués au bureau de Tsunade. Durant quelques minutes, aucun d’eux n’osa prononcer un mot. Leur Hokage semblait sur le point de laisser sa colère éclater. Armée d’un stylo, elle donnait de petits coups sur la table, seule marque de son débat intérieur.
– Il m’énerve… Il m’énerve ce type ! cria-t-elle subitement.
D’un coup de bras, elle envoya valser tous les papiers présents sur son bureau. Alors que les feuilles retombaient avec légèreté dans toute la pièce, elle s’enfonça dans son fauteuil, essayant de calmer sa colère.
– Bien, récapitulons, décida-t-elle. Nous savons qu’il s’agit d’un homme et, plus précisément, d’un ninja qui maîtrise particulièrement bien les techniques Raiton. Il s’est attaqué à Ino Inuzuka, Hinata Uzumaki, Ayumi Uchiwa et a enlevé Simaru Nara. En supposant que Hinata n’ait fait que s’interposer, on peut dire que cet homme en voulait à Kiba, Shikamaru, Temari, Sasuke et Sakura. Aucun de ceux-là n’ont d’ennemi commun vivant au Pays de la Foudre et ce fou continue à courir librement autour de Konoha ! De plus, il n’a été repéré par aucun ANBU et nous n’avons aucune idée de sa cachette secrète.
Les quatre ninjas présents se regardèrent tour à tour, déconcertés. Il était vrai que cette affaire tournait en rond.
– Tsunade, commença Sasuke, je fais de plus en plus le rapprochement entre notre agresseur et notre dernière mission.
– Quoi ? s’exclama Tsunade. Je pensais pourtant que vous l’aviez réussie, cette fichue mission !
– C’est exact, répondit Sasuke. Nous avons éliminé Ichiko Kizuha qui s’est elle-même déclarée comme étant chef de la nouvelle Akatsuki. Avez-vous pu faire des recherches à son sujet ?
– Oui, Ichiko avait dix-neuf ans. Elle était une ninja très précoce et avait apparemment une maîtrise très étonnante du chakra. Elle s’en servait comme arme et bouclier. Ses deux parents sont morts quand elle était jeune et il parait qu’elle avait un frère, mais personne ne sait ce qu’il est devenu. Elle a déserté Kumo il y a à peine six mois.
– Ah, elle vient du Pays de la Foudre ? demanda Sasuke, intéressé.
– Oui, mais, contrairement à ses parents, elle ne maîtrisait pas les techniques Raiton.
– Peut-être, mais qui nous dit que l’un de ses amis du Pays de la Foudre ne chercherait pas à la venger ?
Tsunade écarquilla les yeux, l’air complètement atterrée. Il ne manquait plus qu’un risque de guerre avec le Pays de la Foudre.
– Enfin, Sasuke, t’es pas sérieux ? intervint Naruto. Regarde-toi, pas besoin d’être de Kumo pour maîtriser les techniques Raiton ! Et puis, elle avait déserté le village, alors…
– Son hypothèse se tient, coupa Shikamaru, mais, comme l’a dit Naruto, il n’est pas nécessaire que celui qui cherche à se venger vienne du Pays de la Foudre.
– Bon sang, vous m’embrouillez l’esprit avec vos histoires ! s’exclama Tsunade en frappant du poing sur la table. Taisez-vous, tous ! Que proposes-tu, Shikamaru ?
– C’est très simple, répondit celui-ci. Je n’y ai pas pensé plus tôt, sans doute à cause du choc provoqué par les derniers évènements, mais, lorsque nous sommes entrés dans la salle secrète de l’Akatsuki, il y avait trois futons.
Tsunade fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas vraiment où il voulait en venir.
– Evidemment qu’il y avait plusieurs futons ! s’exclama-t-elle. Vous pensez bien que personne n’aurait parlé d’une nouvelle Akatsuki s’il n’y avait eu qu’une seule personne ! Et moi, je vous aurais dit qu’une cinglée semait la pagaille au Pays du Son et vous seriez allés l’arrêter !
Shikamaru marqua une pause afin de laisser le temps à Tsunade de se calmer. En effet, cette dernière venait de bondir sur ses pieds et fixait les trois ninjas responsables de la mission comme si elle allait les dévorer.
– Evidemment que nous le savions, la rassura-t-il. Ce que j’aimerais faire remarquer, c’est que notre mission consistait à éliminer le chef de la nouvelle Akatsuki pour provoquer la séparation volontaire de ses membres. Apparemment, ça les a plutôt unis dans la vengeance.
Tsunade se rassit dans son fauteuil, sans doute un peu rassérénée.
– Je pensais que personne ne vous avait vu ni entrer, ni sortir, fit-elle remarquer. En tout cas, c’est ce que Sasuke a noté dans le rapport.
– C’est exact, confirma celui-ci. Hormis Ichiko elle-même, personne ne nous a vus.
– Et c’est justement là le hic, reprit Shikamaru. Apparemment, l’un de ses coéquipiers a pu suivre notre trace sans même nous avoir vus avant.
– Quoi ?
C’était Naruto qui n’avait pas pu s’empêcher de marquer son étonnement. Kiba et Tsunade, eux, étaient restés bouche bée devant cette idée. Quant à Sasuke, il avait à peine levé un sourcil mais ne se demandait pas moins ce que l’homme au plus grand QI de Konoha avait en tête.
– Ce que je veux dire, expliqua Shikamaru, c’est qu’un ninja a réussi à connaître notre village d’origine et notre identité par un moyen qui nous est inconnu. Il ne peut pas avoir utilisé ni sa vue, ni son ouïe, puisque nous nous sommes assurés qu’il n’y avait aucune autre présence. Et, même s’il avait un odorat comme celui de Kiba, je ne vois pas comment il aurait fait, puisqu’il s’est mis à pleuvoir dès que nous sommes sortis.
– C’est complètement stupide ! s’exclama Tsunade. Vous n’allez pas me faire avaler que des ninjas aient pu vous suivre sans utiliser l’un de leurs cinq sens !
– Je n’ai jamais dit qu’ils nous avaient suivis, répliqua Shikamaru. Et puis, d’ailleurs, ils ne l’ont pas fait. La preuve, Ino a été attaquée avant notre retour ! Ce qui est possible, en prenant en compte le fait que nous nous sommes arrêtés deux jours avant de prendre la route du retour. Les agresseurs, en supposant qu’ils avaient deviné notre origine, se sont dirigés vers Konoha et ont atteint le village avant nous.
Durant quelques secondes, Tsunade fixa Shikamaru avec des yeux ronds de stupeur. Le silence tomba brusquement dans la pièce. Puis, tout à coup, des gloussements se firent entendre. Ils augmentèrent peu à peu et, bientôt, les quatre ninjas virent leur Hokage éclater de rire sous leurs yeux.
– Tu plaisantes, Shikamaru ? s’exclama-t-elle en essayant de se calmer. Tu n’es tout de même pas en train de dire que ces ninjas ont pu deviner votre identité et votre origine sans que vous ayez laissé un seul indice ?
Cette fois-ci, ce fut au tour de Shikamaru de s’énerver. D’un geste brusque, il frappa de ses deux mains le bureau de Tsunade, la faisant sursauter au passage.
– Maître Tsunade, avec tout le respect que je vous dois, croyez-vous vraiment que je vous raconterais des sornettes alors que mon fils est probablement entre les mains de ce fou ? s’écria-t-il en contenant mal sa colère.
Naruto et Kiba ne purent s’empêcher de grimacer, s’attendant à une réaction violente de la part de Tsunade, mais celle-ci demeura silencieuse. Shikamaru paraissait réellement sérieux, devait-elle le croire ? Son hypothèse était complètement farfelue mais, d’un autre côté, il était sans doute celui qui avait le plus réfléchi à l’affaire. De plus, elle ne pouvait négliger le niveau élevé de son QI.
– Cette idée ne me parait pas complètement stupide, intervint Sasuke. Mais il y a quand même quelque chose que je ne m’explique pas. Comment l’agresseur a-t-il su que Simaru était chez Naruto et Hinata ?
Les regards convergèrent brusquement vers Sasuke. D’un signe de tête, Shikamaru approuva sa question.
– Sasuke a raison, ajouta-t-il en se tournant vers la Hokage, nous avons aussi un problème de ce côté-là.
– Mais, c’est pourtant simple !
D’un même geste, tous se tournèrent vers Naruto. Celui-ci possédait le sourire satisfait qu’il affichait lorsqu’il était persuadé d’avoir élucidé un mystère. Tsunade regarda les trois autres ninjas d’un air désemparé. Naruto s’était peut-être assagi au fil des années, mais elle se méfiait toujours de lui quand il se mettait à proposer des solutions. Aurait-il eu un éclair de génie ou avait-il choisi de sortir une bêtise pour détendre l’atmosphère ?
– Comment ça, c’est simple ? demanda Kiba.
– Bah oui ! s’exclama Naruto. Pour savoir où était Simaru, il suffisait de demander aux gens du village !
Un silence gêné suivit cette réponse. Finalement, Tsunade soupira. Naruto ne changerait-il donc jamais ?
– Naruto, es-tu complètement stupide ? s’exclama Kiba en se retenant de lui en mettre une. Les gens du village ne disent pas comme ça, à un étranger, où se trouve un garçon de douze ans ! Et puis, même si c’était le cas, on en aurait été informé ! L’agression de Hinata a fait le tour de Konoha en moins de deux !
En effet, Hinata étant issue du célèbre clan Hyûga, l’information avait circulé très rapidement.
– Merci, Kiba, pour ce petit rappel, soupira Tsunade. Naruto, réfléchis avant de parler, veux-tu ?
Vexé, Naruto grommela quelque chose d’incompréhensible. Shikamaru en profita pour reprendre son explication :
– Bien, la première agression a eu lieu chez Ino et Kiba. On était le soir, un étranger seul et expérimenté en espionnage a pu aisément se glisser à travers la surveillance de nos gardes. Par contre, comment l’homme a-t-il pu se rendre directement chez Kiba sans se tromper de maison ? Et comment a-t-il su pour la présence de Simaru chez Naruto ? Quant à Ayumi, comment a-t-il découvert qu’elle était au lac ? Vous avouerez que, si on est un étranger, il faut une sacrée chance pour réussir un tel coup !
Cette dernière phrase frappa de stupeur la pièce entière. Livides, ils se dévisagèrent tous, essayant d’assimiler ce que Shikamaru venait de leur dire. Même Sasuke semblait impressionné.
– Shikamaru, commença Tsunade en essayant de prendre une voix calme, tu veux dire que l’agresseur serait originaire de Konoha ?
– Il n’y a pas d’autre solution, avoua Shikamaru en baissant la tête. Mais bon, le véritable problème est que le dernier déserteur de Konoha encore en vie est Sasuke lui-même et je le vois mal s’attaquer à sa propre fille ou alors s’en prendre à Ino alors qu’il est avec nous en mission.
– Donc, l’Akatsuki a un espion à Konoha, conclut Tsunade, atterrée.
– Exact, répondit Shikamaru. Nous avons un traître parmi nous !