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Fiction: Sasuke, les enfants et moi

Depuis dix-huit ans, le village de Konoha connaît une prospérité relative. En tout cas, il n'y a plus d’Akatsuki, ni de missions de rang S, au grand désarroi de Naruto. C’est tout du moins ce qu’ils pensaient, tous. A présent, le danger gronde à nouveau et Sakura, mère de famille, tremble de peur pour ses enfants. (publié sur fanfic.fr par Florana)
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Sazukai (Féminin), le 03/06/2010
Publié sur fanfic.fr par Florana,
avec son autorisation.




Chapitre 12: Fuyuko



Tsunade resta quelques secondes interdite. Dans son bureau, Hinata, Kiba et Neji n’osaient plus dire un mot, attendant que sa colère éclate. Shizune recula d’un pas par simple précaution. Finalement, Tsunade bondit sur ses pieds et s’écria :

– Qu’est-ce que tu dis ?

– Sasuke Uchiwa est sans doute parti délivrer Sakura, Temari et Simaru, répéta Shizune, tremblante comme une feuille.

Tsunade jura et, sous les regards pétrifiés des autres ninjas, sortit de son bureau.

– Suivez-moi, on va à la prison de la miss que Shikamaru a capturée ! ordonna-t-elle.

Kiba, Hinata et Neji obéirent sans un mot. Shizune les regarda en leur souhaitant bonne chance avant de s’éclipser à son tour pour rejoindre l’hôpital.

Folle de rage, Tsunade les conduisit vers le sous-sol de la tour. Au bout d’un couloir gris, une porte blindée leur faisait face, gardée par deux ninjas. Tsunade jura en les voyant à terre, sans doute assommés.

– Merde, Sasuke va m’entendre ! jura-t-elle.

Hinata, toujours inquiète pour les autres, se précipita vers l’un des gardes et lui releva la tête. Elle soupira de soulagement en s’apercevant de la cause de son inconscience.

– Ils ont été endormis, expliqua-t-elle en se relevant.

Tsunade acquiesça et poussa les deux battants de la porte. Il était temps de tirer les choses au clair, mais, quand elle eut fait deux pas dans la pièce, elle sursauta en s’apercevant du spectacle. A à peine deux mètres d’elle, Sasuke défoulait sa rage sur la prisonnière. Cette dernière, attachée à une chaise par des liens métalliques, recevait les gifles sans un seul cri de douleur. Tsunade crut même discerner un léger sourire sur ses lèvres.

– Sasuke ! s’exclama-t-elle. Arrête ça tout de suite !

Voyant qu’il ne réagissait pas, Kiba se précipita sur lui et lui saisit les bras pour l’empêcher de continuer. Bizarrement, Sasuke ne chercha pas à se débattre mais fixa la prisonnière comme s’il allait la tuer.

– Laissez-moi faire ! s’écria-t-il. Espèce de salope, tu ne t’en tireras pas comme ça !

– Sasuke ! intervint Tsunade. Tu n’es déjà pas dans la meilleure des positions, alors je te conseille de te calmer !

– Elle a dit… elle a dit qu’il avait profité de Sakura ! Je vais la tuer ! Et je vais le tuer, lui aussi !

Tsunade se mordit les lèvres en espérant que ces paroles n’étaient que mensonges. Puis, déterminée à se faire entendre, elle asséna une claque à Sasuke. La douleur eut pour effet de le calmer et il fixa son Hokage, mi-surpris, mi-agacé.

– Tu n’as pas le droit de la tuer, reprit celle-ci en croisant les bras. D’après Shikamaru, elle est la fameuse traîtresse et il se trouve qu’elle est de ce fait une aide précieuse pour nos recherches !

La femme émit un léger rire à ces paroles, ce qui eut pour effet d’irriter davantage Sasuke. Cependant, celui-ci se dégagea de l’emprise de Kiba et s’éloigna d’elle, comme pour marquer un semblant d’indifférence.

– Bien, et peux-tu me dire ce que signifient les deux gardes endormis devant la porte ?

Sasuke baissa la tête, sachant pertinemment ce qui l’attendait. Son retour à Konoha n’avait pas été aussi simple qu’il n’y paraissait. Il avait passé une sorte de contrat avec Tsunade et les termes étaient assez exigeants. En plus d’être condamné à ne jamais rejoindre les ANBU, il ne pouvait sortir de l’enceinte du village sans autorisation et ne devait pas causer d’altercation avec un autre ninja, sous peine de passer un long moment en prison.

Tsunade soupira, sachant pertinemment que Sasuke n’avait pas fait tout cela dans l’intention de rejoindre l’ennemi, comme elle le craignait durant les semaines suivant son retour. Cependant, ce contrat avait été approuvé par le conseil de Konoha et elle ne pouvait pas l’annuler d’un simple claquement de doigt.

– Bon, nous verrons cela une fois cette affaire terminée, décida-t-elle. Tu as au moins réussi à en tirer quelque chose ? Vu comme tu la frappais, j’espère que ce n’était pas simplement pour te défouler !

Sasuke releva les yeux et toisa ceux de Tsunade.

– Elle s’appelle Fuyuko, affirma-t-il.

Tsunade acquiesça, satisfaite. Elle observa la femme quelques instants. Deux mèches de cheveux noirs tombaient comme des cordes de chaque côté de son visage et son teint blême, ses yeux bruns moqueurs, son sourire cruel et son air dédaigneux lui retiraient toute beauté. Tsunade entreprit alors de la questionner :

– Alors, Fuyuko, je ne répéterai pas ma question deux fois : où sont cachés Simaru Nara, Sakura Uchiwa et Temari Nara ?

Fuyuko eut encore un léger rire, le genre de son que Sasuke supportait de moins en moins.

– Parce que vous croyez qu’on les a cachés ? ironisa-t-elle. Ce serait nous encombrer pour rien !

A peine eut-elle fini sa phrase que sa tête bascula brusquement sous l’effet du choc. Tsunade venait de lui asséner une gifle magistrale. Malgré la douleur, Fuyuko se contenta d’esquisser un sourire. Enerver ses opposants, c’était ce qu’elle faisait le mieux.

– Réponds ! s’écria Tsunade.

– Maître Tsunade…, tenta d’intervenir Hinata. Vous ne devriez pas vous énervez…

– C’est de mon élève que cette salope est en train de parler !

Hinata n’osa pas ajouter un mot, pétrifiée par la fureur de la Hokage. Neji, lui, tournait la tête dans tous les sens, visiblement préoccupé. Il avait l’impression que du chakra circulait dans l’air et, pourtant, aucun d’entre eux n’utilisait de technique. Il s’écarta légèrement du groupe et activa son Byakugan. Un simple coup d’œil au sol lui permit de comprendre.

Aussitôt, sous les regards perplexes des autres, il sortit de la pièce et courut dans le couloir. A terre, un filet blanc de chakra s’étirait vers la sortie. Dès que Neji fut dehors, il le suivit des yeux et son regard s’arrêta en direction des montagnes. Satisfait, il revint dans la pièce quelques minutes après.

– Dites-moi, Fuyuko, vous possédez une technique héréditaire, n’est-ce pas ? lança-t-il.

Pour la première fois, Fuyuko perdit son sourire satisfait. Elle leva les yeux jusqu’à Neji et son visage se figea en une grimace de dépit. Il avait percé son secret.

– Vous faites bien d’arrêter de l’utiliser, reprit-il en lui lançant un sourire victorieux. C’est la technique de l’Onde de Chakra, n’est-ce pas ?

Fuyuko se contenta de se pincer la lèvre, comme pour s’empêcher de répondre. Tsunade lui jeta un regard presque effrayé.

– L’Onde de Chakra ? répéta-t-elle.

– Qu’est-ce que c’est ? demanda Sasuke.

– Un jutsu héréditaire maîtrisé par le clan Dokuso de Kumo, mais je pensais que ce clan avait disparu depuis plus de vingt ans !

Tsunade fixa Fuyuko, comme fascinée par le pouvoir qu’elle détenait. Après quelques secondes de silence, elle reprit ses explications :

– L’Onde de Chakra est la maîtrise ultime du chakra. Non seulement Fuyuko peut donner n’importe quelle forme à son chakra, comme les fouets avec lesquels cette Ichiko vous avait attaqués, mais elle peut aussi reconnaître le chakra d’un autre et savoir exactement quelle technique il utilise selon la façon dont il le malaxe.

– Vraiment ? s’étonna Sasuke.

Tsunade acquiesça avant de poursuivre :

– Ceci explique comment ils vous ont retrouvé. Lorsqu’un ninja combat, il laisse une trace infime de son chakra derrière lui. Grâce à cela et à son don, Fuyuko a su quelles techniques vous aviez utilisées et a pu en déduire à quel clan vous apparteniez. Ensuite, il lui a suffi de prendre l’apparence de Temari pour tous nous duper. Neji, comment as-tu su ?

– J’avais déjà entendu parler de cette technique héréditaire, répondit-il. J’ai senti une circulation anormale de chakra dans la pièce et, lorsque j’ai activé le Byakugan, elle était en train d’émettre des ondes de chakra vers son complice. Je suppose qu’elle lui expliquait comment se déroulait notre conversation.

Fuyuko ne broncha pas et se contenta de laisser hasarder son regard dans la pièce. A présent, Neji surveillait les moindres mouvements de son redoutable chakra.

– Cela explique aussi pourquoi l’imitation de Temari nous a aussi bien trompés, ajouta Tsunade. Elle a imité jusqu’à son chakra.

– Attendez, intervint Sasuke. Comment cela, elle lui expliquait notre conversation ? Vous voulez dire qu’elle peut communiquer grâce à son chakra ?

– Effectivement, avoua Tsunade en baissant la tête. Il lui suffit d’envoyer des impulsions à son coéquipier et cela peut servir à coder des messages. Nous avons donc la meilleure des espionnes parmi nous. C’est pourquoi, je vous propose de poursuivre cette conversation dans mon bureau.

A ces mots, elle quitta la pièce et s’avança vers les deux gardes. Une petite impulsion de chakra sur leur front suffit à les réveiller. Elle leur ordonna de garder leur poste et de rester vigilants au moindre flux anormal. Puis elle entraîna les autres ninjas jusqu’à son bureau.

– Neji, j’espère que tu as profité de tout à l’heure pour vérifier la direction du flux ! prévint-elle en s’installant dans son fauteuil.

– Evidemment. Leur repaire est apparemment caché dans les montagnes.

– Ce n’est pas dans cette direction que l’équipe Lei se dirigeait hier ?

– Si mais, comme vous savez, ils sont retournés au village.

Tsunade jura et s’appuya contre le bois de son bureau.

– Il nous faut créer une équipe de recherche, et vite ! décida-t-elle subitement. Neji, tu en prendras le commandement. Tu emmèneras avec toi Sasuke et…

– Moi ! proposa Hinata, déterminée à aider.

– Non, intervint Neji, il n’en est pas question, c’est beaucoup dangereux !

– Neji, je ne suis plus une petite fille, il me semble que je connais les risques.

– Mais je suis encore chargé de te protéger !

Tsunade soupira et frappa son bureau pour ordonner le calme. En grandissant, Hinata était devenue de plus en plus sûre d’elle et son cousin de plus en plus protecteur. Cet état de fait ne s’était guère amélioré avec l’âge adulte et, malgré leur profonde affection, les deux cousins se disputaient régulièrement à ce sujet.

– Hinata, tu ne peux pas partir avec eux, j’ai besoin que tu ailles aider les gardes au cas où Fuyuko ferait des siennes, expliqua Tsunade. Etant donné son niveau, il n’y a guère que le Byakugan qui nous permettra de la maîtriser. Non, je pense plutôt que l’équipe sera composée de Kiba, de Sasuke et de Naruto. Tiens, d’ailleurs Kiba, tu veux bien aller me le chercher ?

Kiba acquiesça et sortit de la pièce en vitesse. Tsunade poursuivit ses directives :

– Hinata, tu vas rejoindre dès maintenant les gardes de Fuyuko. Au passage, prends un ou deux coéquipiers avec toi, vous ne serez pas de trop. Neji, vous allez vous rendre là où vous avez abandonné votre chemin hier. Avec un peu de chance, il restera encore quelques traces de l’odeur de Sakura. Si ce n’est pas le cas, allez vers les montagnes et fouillez-les de fond en comble. C’est compris ?

Neji acquiesça et se mit au garde-à-vous, prêt à partir. La porte s’ouvrit alors en un brusque claquement et Tsunade fut étonnée de ne pas voir Naruto débouler dans la pièce.

– Shikamaru ! s’exclama-t-elle en fixant des yeux l’homme haletant qui se tenait dans l’encadrement. Je ne t’ai pas autorisé à sortir de ta chambre !

Aussitôt, Shizune arriva derrière lui et commença à expliquer à Tsunade qu’il était sorti sans son consentement et qu’elle n’avait pas pu l’arrêter, mais Shikamaru la coupa avant qu’elle n’ait eu le temps de finir :

– Je tiens à être de la mission. Je veux retrouver ma femme et mon fils !

– C’est tout à fait compréhensible, Shikamaru, répondit Tsunade en songeant que ses multiples problèmes n’étaient pas encore résolus, mais tu n’es pas encore totalement remis et tu risques de ralentir l’équipe.

Cette remarque eut pour effet de crisper le visage de Shikamaru. Il était évident qu’il luttait en permanence contre la douleur. Il était d’ailleurs impressionnant qu’il ait réussi à faire tout le chemin de l’hôpital jusqu’à la tour rouge. Toutefois, il était hors de question de le laisser partir. Shizune lui attrapa le bras pour l’empêcher de tomber.

– Shikamaru, j’envoie une équipe qualifiée et en forme pour libérer nos trois disparus. Si la mission échoue, je te promets que tu dirigeras la prochaine.

Shikamaru accepta, obligé de se conformer à ce compromis. Ce fut à ce moment-là que Naruto entra véritablement dans le bureau.

– Mamie Tsunade, vous avez une mission pour moi ? s’écria-t-il.

Kiba entra à sa suite, essoufflé d’avoir dû soutenir son rythme tout le long du trajet. Tsunade arqua un sourcil, toujours aussi impressionnée par l’énergie de celui qui désirait toujours aussi ardemment lui succéder.

– Effectivement, Naruto. Tu pars ce matin avec Neji, Kiba et Sasuke à la recherche de Temari, Sakura et Simaru. Je vous veux tous devant les portes de Konoha dans un quart d’heure, c’est clair ?

Les quatre ninjas acquiescèrent d’un même geste et sortirent de la pièce tandis que Shizune ramenait Shikamaru à l’hôpital. Neji ayant un quart d’heure devant lui, il décida de rendre visite à Tenten. Il l’avait trouvée étrange depuis qu’il était allé lui rendre visite la veille au soir. Il était sûr qu’elle lui cachait quelque chose et il était bien décidé à découvrir son secret.

Lorsqu’il entra dans la chambre, Ino était également présente. Assise sur le bord du lit, elle affichait un air grave, presque pessimiste que Neji ne lui avait jamais vu. Certes, il savait qu’Ino s’était montrée bien moins enthousiaste à cause des derniers évènements mais, cette fois-ci, il la trouva particulièrement troublée.

Dès qu’elles s’aperçurent de sa présence, les deux femmes stoppèrent net leur conversation et Tenten glissa rapidement quelque chose sous sa couverture. Ce geste était simple et rapide, mais il n’échappa pas à l’attention de Neji. Cependant, celui-ci décida d’agir comme si de rien n’était.

– Bonjour Tenten, dit-il en s’approchant. Bonjour Ino. Vous allez bien toutes les deux ?

– Bonjour Neji, lui répondit Ino. Je crois que je vais vous laisser, vous avez sans doute envie de parler. A plus tard, Tenten !

– A plus tard.

Le cœur de Neji se serra au son de cette voix. Le ton de Tenten était faible, comme si elle regrettait de rester seule avec lui, comme si elle voulait qu’Ino reste. Les doutes de Neji s’incrustèrent davantage en lui. Pourquoi Tenten lui mentait-elle ? Il pensait qu’il pouvait avoir confiance en elle et avait du mal à s’imaginer qu’elle ait été capable de mentir. Cependant, bien qu’il soit éperdument amoureux de sa femme, il refusait de se persuader du contraire alors qu’il savait parfaitement qu’il avait raison.

– Ta jambe va mieux ? demanda-t-il en s’asseyant à la place qu’occupait Ino quelques instants plus tôt.

Tenten se contenta d’acquiescer avant de baisser la tête. Neji se demanda si elle s’en voulait pour lui avoir caché la vérité ou si elle craignait de se trahir. De toute façon, il avait déjà compris.

– Tu sais, je me fais du souci pour toi, avoua-t-il en lui caressant la joue.

Tenten releva la tête, presque surprise par ce geste affectif. Neji ne lui montrait pas souvent ses sentiments. Il répondit à sa crainte par un tendre sourire et laissa sa main retomber sur le drap du lit.

– Je vais partir à la recherche de Sakura, Temari et Simaru d’ici quelques minutes. Il y a une chance pour qu’on revienne avec eux.

Tenten sourit à son tour, une lueur d’espoir brillant dans son regard. Neji ne lui laissa pas le temps de répondre et approcha ses lèvres des siennes jusqu’à l’embrasser, d’abord tendrement, puis avec une passion beaucoup plus grande. Tenten, agréablement surprise, se laissa faire. Elle avait vraiment besoin de ce réconfort. Elle sentit alors une main se glisser sous le drap. Aussitôt, son esprit comprit. Elle attrapa le poignet de Neji pour l’empêcher d’aller plus loin, mais il était déjà trop tard. Lorsqu’il retira sa main, il tenait une enveloppe entre ses doigts.

– Tenten, qu’est-ce que c’est ?

Le ton de la conversation avait littéralement changé. La tendresse de Neji s’était évaporée pour laisser place à son air froid et impénétrable. Il fixait Tenten avec une telle intensité que celle-ci sentit son cœur se glacer. Il était presque effrayant.

– Neji, rends-moi ça, s’il te plait, ordonna-t-elle avec le peu de conviction qui lui restait.

Elle tendit la main mais Neji s’écarta brusquement du lit, mettant la lettre hors de sa portée.

– Qu’est-ce que c’est, Tenten ? rugit-il.

Tenten frissonna d’effroi et se mua dans un silence de mort. Cette réaction eut pour effet d’accentuer la colère de Neji. Lui, qui était d’ordinaire d’un calme olympien, ne pouvait accepter que sa femme puisse le duper.

– Qu’est-ce que c’est, Tenten ? Qui te l’as remis ? Réponds-moi !

Tenten tendit la main, essayant vainement d’attraper la lettre. Qu’importe que Neji se montre froid avec elle, il ne fallait surtout pas qu’il la lise. Il en allait de la vie d’Akili.

– Neji, rends-moi ça ! insista-t-elle d’un ton plus ferme.

Alors, comme pour se venger, Neji ouvrit l’enveloppe d’un geste sec et déplia la lettre. Tenten en resta pétrifiée. Elle vit avec horreur les yeux de son mari s’écarquiller au fur et à mesure de sa lecture. Son cœur se serra, songeant qu’il venait de découvrir la lettre de menace, celle qu’elle avait cherché à lui cacher par tous les moyens.

Lorsqu’il eut fini de lire, Neji cachait mal le tremblement de ses mains. Lentement, il reposa la lettre sur la table de chevet et jeta un coup d’œil à Tenten. Cette dernière avait blêmi, sans doute effrayée par cette situation qu’elle ne contrôlait plus. Neji, lui, ne savait plus comment réagir. Il venait d’apprendre qu’on avait menacé sa femme et sa fille. Il serra les poings jusqu’à ce que ses jointures en deviennent blanches.

– Tenten, cache ça, ordonna-t-il. Je vais m’en occuper. Je te le promets !

Puis, sans un mot de plus, il tourna les talons et sortit de la chambre au pas de course, laissant une Tenten à la fois désemparée et perplexe derrière lui. D’une main encore tremblante, elle attrapa la lettre de menace et la déchira en petits bouts. Elle n’avait pas trouvé mieux pour que le bruit ne coure pas à travers Konoha.

Quand Neji apparut à la porte du village, il paraissait aussi indifférent que d’ordinaire. Naruto, déjà présent, faisait les cent pas, sans doute incapable de tenir en place. Sakura était sa meilleure amie et il avait été bouleversé par son enlèvement, presque autant que par l’agression de Hinata. Pour une fois, il ne parlait pas et laissait son angoisse silencieuse.

Ce détail ne fut pas pour déplaire à Neji qui put réfléchir en silence à la meilleure des solutions. Quand Tsunade arriva à son tour, suivie de Sasuke, de Kiba et d’Akamaru, il avait pris sa décision.

– Bien, j’espère que vous êtes tous prêts, commença Tsunade. Neji, tu es chef de cette mission. Vous devez retrouver Sakura, Temari et Simaru et les ramener au village. Sasuke, tu restes sous les ordres de Neji quoi qu’il arrive et tu ne crées aucun problème, est-ce clair ?

Malgré son agacement, Sasuke opina du chef. Tsunade croisa les bras, satisfaite et leur ordonna de partir.

– Très bien, dans ce cas, Sasuke j’aimerais que tu ressortes la bague de Sakura, commença Neji. Kiba, tu peux voir si son odeur est encore dessus ?

Kiba acquiesça et s’approcha de Sasuke. Tandis que les deux ninjas obtempéraient, Neji recula de quelques pas de façon à se retrouver à la hauteur de Tsunade.

– Ils ont menacé Tenten de s’en prendre à Akili par lettre, lui souffla-t-il. Je crois que c’était pour qu’elle ne révèle pas que Temari les avait attaquées pendant leur combat, mais je n’en suis pas encore sûr.

– C’est possible, surtout si c’est la fausse Temari qui a déposé la lettre de menace, répondit Tsunade en gardant un ton calme. Dans ce cas, je vais envoyer un message à Lee pour lui dire de faire attention et je veillerai sur Tenten. Sois tranquille.

Neji, quelque peu rassuré, la remercia d’un signe de tête et rejoignit l’équipe dont il avait la charge.

– Alors ? demanda-t-il.

– C’est bon, on va pouvoir y aller ! assura Kiba en enfourchant Akamaru.

L’énorme chien aboya en signe d’approbation et d’un même bond les quatre ninjas sautèrent vers l’arbre le plus proche.

– En formation, je veux Kiba devant, Sasuke en deuxième, Naruto en troisième et je ferme la marche, ordonna Neji.

Aussitôt, les ninjas se positionnèrent en suivant les ordres. Naruto se rappela vaguement de leur course-poursuite lorsque les quatre du Son avaient emmené Sasuke avec eux et trouvait une logique à ce qu’avait ordonné Neji. Kiba passait devant pour son flair, ensuite Sasuke pour prévenir les attaques avec le Sharingan, puis lui-même qui était assez rapide pour intervenir des deux côtés et enfin Neji qui pouvait surveiller les arrières grâce au Byakugan.

Le voyage ne dura pas plus d’une demi-heure jusqu’aux montagnes. Akamaru filait droit, sans la moindre hésitation quant à la route à suivre. Bientôt, la forêt englobant Konoha laissa la place à des roches ocres et piquetées d’une végétation rare et sèche. L’escalade se fit plus lente que la course en forêt, mais aucun des ninjas de l’équipe ne montra une once de fatigue. Ils étaient entraînés à résister et sentaient leur but approcher.

Akamaru s’arrêta brusquement au milieu d’un endroit peu pentu où les rochers et les touffes d’herbe sèche couvraient le sol. Face à eux, un mur de montagne leur barrait la route. La paroi était en partie couverte par les branches d’un arbre dont le tronc noueux penchait de plus en plus, formant presque une arcade.

– Akamaru dit qu’il ne peut pas aller plus loin, expliqua Kiba d’un air désolé.

Neji acquiesça et fit quelques pas vers la paroi verticale. La forme des roches indiquait une usure peu naturelle sur certains bords, comme si elles avaient été déplacées.

– Ça ne m’étonnerait pas que leur cachette ne soit pas loin, assura-t-il. Byakugan !

Les veines autour de ses yeux ressortirent brutalement et son regard de neige sonda la montagne. Naruto, debout à ses côtés, était celui qui s’impatientait le plus.

– Alors, c’est là ? demanda-t-il au bout de quelques secondes.

– Attends ! pesta Neji. Ce n’est pas facile, la roche est épaisse. Quoique… Oui ! Là, il y a une présence !

A ces mots, les regards des trois autres s’illuminèrent. L’excitation de l’approche de la victoire montait en eux, autant que le soulagement de bientôt parvenir à une fin dans cette histoire.

– Où ? s’exclama Naruto, traduisant ainsi les questions de ses compagnons. Où sont-ils ?

Neji scruta encore quelques secondes la roche avant de répondre :

– Je pensais qu’ils étaient derrière, mais non, ils sont bien dans la montagne.

– Une grotte ? suggéra Kiba.

– Je ne vois pas d’entrée.

Pour toute réponse, une grimace se forma sur les traits de Kiba et de Naruto. Dès ce moment, les choses allaient se compliquer.

– Bon, je suggère d’examiner cette paroi, ajouta Neji. Si Akamaru a perdu la trace ici, c’est que l’entrée n’est pas loin.

Les autres approuvèrent et ils s’approchèrent tous de l’arbre en arcade. Il était évident qu’une de ces roches était déplaçable, il suffisait de trouver laquelle. Du moins, c’était ainsi qu’ils se présentaient le problème. Naruto fut le premier à découvrir quelque chose.

– Regardez, là, cette pierre peut bouger. Oups !

A force de forcer sur la pierre en question, il venait de la faire complètement basculer. Il y eut un grondement sourd, si grave et si impressionnant que les quatre ninjas reculèrent par précaution. Des masses de poussières commencèrent à glisser sur la paroi rocheuse tandis qu’une pierre au centre se mouvait avec une lenteur presque effrayante. Elle était énorme, circulaire et roulait sur le côté comme si elle voulait entrer dans la montagne. Le grondement cessa lorsqu’elle eut complètement disparu et un dernier bruit, plus sec mais tout aussi grave, acheva l’ouverture de la porte.

– Pas mal, Naruto ! le complimenta Kiba.

Neji, peu enclin aux félicitations et à l’excitation, hocha tout de même la tête et fit quelques pas vers l’ouverture.

– Kiba, viens avec moi pour voir s’il n’y a pas de piège, ordonna-t-il.

Les deux coéquipiers s’approchèrent avec précaution. Ils étaient en territoire inconnu à présent et n’importe quoi pouvait leur tomber dessus. Pourtant, au bout de quelques minutes, ils arrivèrent à la conclusion que rien ne pouvait les empêcher d’entrer.

– Ah bah, ça alors ! s’exclama Naruto en s’approchant à son tour de l’ouverture. Je n’aurais pas pensé que cette nouvelle Akatsuki soit aussi peu prévoyante !

– C’est bien ce qui m’inquiète, répliqua Sasuke.

A ces mots, l’excitation de Naruto repartit comme elle était venue, laissant la place à une plus grande appréhension. Neji approuva d’un signe de tête et, quand il leur eut conseillé de rester sur leurs gardes, ils entrèrent tous dans la grotte qui s’était ouverte à eux.



*




Dans la chambre de Shikamaru, Tsunade vérifiait la tension de ce dernier. Ses blessures avaient été nombreuses et il avait perdu beaucoup de sang mais, heureusement, il était sûr de s’en sortir. Ce poids en moins la soulageait. Elle ne dormait pratiquement plus depuis une semaine, passant ses nuits à soigner les blessés et à chercher des solutions à cette affaire. Heureusement, avec la capture de Fuyuko, elle en voyait enfin le bout.

– Shikamaru, je crois que je ne pourrai jamais te remercier assez, avoua-t-elle. Tu es vraiment un excellent penseur et avoir découvert le subterfuge de Temari était remarquable.

Shikamaru fut étonné du compliment. Il leva un regard interrogateur vers la Hokage mais celle-ci vérifiait sa perfusion. Il laissa sa tête retomber en songeant qu’un mal de chien lui dévorait toujours les côtes.

– J’aurais dû la découvrir plus tôt, répondit-il. En fait, mes soupçons se sont portés sur elle depuis l’enlèvement de Sakura, mais je ne voulais pas y croire.

Tsunade hocha la tête, comprenant très bien ce que pouvait ressentir Shikamaru. Il n’avait pas pu envisager que sa femme, celle en qui il avait toute confiance, celle qui partageait sa vie depuis tant d’années, puisse le trahir d’une manière ou d’une autre.

– Vous comptez avertir Maître Kazekage Gaara ? demanda Shikamaru.

Tsunade fit une grimace, signifiant que cette question n’était pas résolue.

– Je ne sais pas si je dois attendre le retour de l’équipe, expliqua-t-elle. Il y a une chance pour qu’ils reviennent avec Temari et, dans ce cas, il me suffira d’informer Gaara que sa sœur a été aux mains de nos ennemis pendant une courte période. Mais, s’ils ne reviennent pas avec elle ou qu’ils la retrouvent morte, Gaara risque de se fâcher de ne pas avoir été prévenu plus tôt.

A l’évocation de la mort possible de sa femme, le visage de Shikamaru s’assombrit et ses yeux se perdirent sur les murs blancs de la pièce. Il gardait l’espoir de la revoir, sans doute parce qu’il n’osait pas imaginer la vie sans elle. Leurs ennemis lui avaient pris son fils et sa femme et il tenait à les retrouver tous les deux.

– C’est vrai que ce n’est pas le plus simple des problèmes, admit-il en détournant le regard vers le deuxième lit vide de la chambre.

Tsunade acquiesça avant d’ajouter :

– J’ai l’impression de me retrouver à l’époque où il était question de votre mariage.

Shikamaru eut un maigre sourire à ce souvenir. Il était vrai qu’épouser Temari n’avait pas été chose facile. D’abord parce qu’il n’était pas sûr de pouvoir combler une femme plus âgée que lui qui attachait un grand prix à sa liberté et à ses droits, ensuite parce que Temari était une excellente kunoichi de Suna et que le Village Caché du Sable avait longtemps refusé de s’en séparer. Il se souvenait encore de ces discussions interminables avec Gaara pour convaincre le conseil d’autoriser Temari à quitter Suna.

Cependant, l’affaire ne s’était pas arrêtée là. Shikamaru se souvenait très bien qu’il avait hésité à rejoindre lui-même Suna, mais le conseil de Konoha avait refusé de perdre son meilleur stratège et, lorsque Temari avait enfin reçu l’autorisation de se défaire de ses obligations de ninja, il avait fallu que les membres de ce fameux conseil acceptent qu’elle devienne ninja de Konoha à part entière. Ils avaient été très réticents, d’une part parce qu’ils craignaient sa trahison et que, d’autre part, elle avait été élevée avec des valeurs différentes. Il avait fallu plusieurs mois pour les convaincre que l’intégration de Temari était une bonne chose et ce avec l’appui de Tsunade. Shikamaru lui était par ailleurs très reconnaissant pour son aide. Si le mariage avait été finalement accepté, c’était bien parce qu’il scellait pour plusieurs générations l’alliance entre Suna et Konoha.

– C’était chiant, l’affaire avait traînée en longueur, rappela Shikamaru en passant ses mains derrière sa tête. Mais je crois que je vous dois quand même une fière chandelle pour cette année-là, Maître Tsunade.

– On verra ça si ta femme revient, répondit-elle d’une voix plus sombre. En tout cas, j’espère qu’ils vont la ramener avant ce soir, sinon je serai obligée d’avertir le conseil.

Shikamaru leva un sourcil, se rendant compte une fois de plus que le conseil était toujours là pour mettre la pression sur la Hokage. Il était clair que si ses membres apprenaient la nouvelle de la disparition de Temari, l’affaire éclaterait au grand jour et Tsunade ne pourrait plus rien contrôler.

– Galère, vous ne leur avez donc encore rien dit, soupira-t-il.

– Cette bande de vieilles biques serait capable d’avertir Gaara sans mon consentement. Alors pas un mot et reste discret sur l’affaire, d’accord ?

– Oui, enfin plus facile à dire qu’à faire. Je ne peux pas faire croire que ma femme est là.

– Bon, alors je m’arrangerai pour qu’elle soit officiellement en mission. Si elle ne revient pas, la pilule passera mieux.

Bien qu’il ne fût pas pour le mensonge au sujet de Temari, Shikamaru approuva d’un hochement tête. Il serait évidemment plus simple de faire croire que Temari avait rencontré des problèmes dans le cadre de son travail.

– Bon, je te laisse te reposer, conclut Tsunade au bout de quelques minutes. Je vais aller voir Shizune, elle est tellement paniquée qu’elle risquerait de cracher le morceau !

– Bien, merci Maître Tsunade.

– Au revoir Shikamaru. Et ordre de ne pas te lever !

Shikamaru acquiesça à contrecoeur et reposa sa tête sur son oreiller. Cela faisait plus d’une heure que l’équipe de secours était partie. Evidemment, il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Et s’ils retrouvaient Temari morte ? Non, il ne devait même pas y penser, cela lui faisait bien trop mal. Finalement, il ferma les yeux, espérant trouver le sommeil malgré le tourment qui le hantait.





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