Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.
Depuis dix-huit ans, le village de Konoha connaît une prospérité relative. En tout cas, il n'y a plus d’Akatsuki, ni de missions de rang S, au grand désarroi de Naruto. C’est tout du moins ce qu’ils pensaient, tous. A présent, le danger gronde à nouveau et Sakura, mère de famille, tremble de peur pour ses enfants. (publié sur fanfic.fr par Florana)
Sazukai (Féminin), le 03/06/2010 Publié sur fanfic.fr par Florana,
avec son autorisation.
Chapitre 10: Maudites conclusions
– Lei ! Lei, que fait-on ?
Shikamaru entendait à peine la voix insistante de ses coéquipiers. Il serrait Temari contre lui, les doigts crispés dans le dos de sa femme. Un rapide coup d’œil lui permit de savoir que tous ses compagnons étaient indemnes, mais ce n’était pas cela qui l’inquiétait. Shikamaru pressentait quelque chose de bien plus grave. Ses conclusions le menaient toutes vers le même point et ce qu’il venait de voir confirmait ses craintes.
Lentement, il lâcha sa femme, encore tétanisée par le choc, et l’aida à se relever.
– A votre avis, que faisaient ces explosifs ici ? demanda-t-il d’un ton grave.
– C’était un piège, affirma Neji, sûr de lui. Et, étant donné les circonstances, il y a de fortes chances pour que ce soit Sakura qui l’ait tendu, ajouta-t-il en regardant l’alliance qu’on avait rendue à Sasuke.
Ce dernier grommela mais ne put protester. Il était vrai que les preuves étaient affligeantes, même si cela ne l’empêchait pas de chercher une autre solution au problème.
– Pas forcément, intervint Kiba. Cela peut tout aussi bien être son agresseur.
Shikamaru se gratta la tête quelques instants. Les hypothèses de ses coéquipiers étaient très tentantes, comparées à la sienne. Il aurait aimé y croire mais, après ce qui venait de se produire, c’était impossible.
– Quelle heure est-il ? demanda-t-il brusquement.
– Seize heures passées, répondit l’un des ANBU.
– Alors rentrons. Je vais faire notre rapport à Maître Tsunade.
Sasuke fronça les sourcils. Il n’était pas normal que Shikamaru arrête les recherches aussi vite. Peu importe par qui avait été posé le piège, ils auraient dû continuer. Ils avaient une piste et ne pouvaient pas la lâcher. Cependant, Sasuke savait très bien qu’il ne pouvait prendre aucune décision. Il était totalement impuissant.
Les autres également semblaient vouloir protester, mais un ordre du chef d’équipe n’était pas discutable et ils se résignèrent à retourner à Konoha. Dès qu’ils furent arrivés, Sasuke quitta le groupe et se dirigea vers l’Académie. Il était temps d’aller chercher ses fils qui devaient sans doute l’attendre avec Iruka.
Il fut étonné, en entrant dans la salle de classe, d’entendre résonner un rire familier. Sasuke aperçut alors Kakashi, entouré de Tuwe et de Matsuo.
– Oui, j’ai le Sharingan, affirmait Kakashi. Mais je ne suis pas aussi doué que votre père. Tenez, regardez qui voilà !
Levant les yeux, les deux garçons se précipitèrent vers leur père. Ce dernier leur adressa un sourire et les prit dans ses bras. Il n’avait jamais remercié Sakura pour les deux fils qu’elle lui avait donnés mais lui en était réellement reconnaissant. Il savait que, sans elle, reconstruire le clan Uchiwa aurait été impossible. Cependant, Sasuke était fait d’un orgueil digne de sa famille et n’avait pas adressé le moindre signe tendre à sa femme. A présent qu’elle avait disparue, il ne pouvait s’empêcher de regretter.
– Tu as retrouvé Maman ? demanda Matsuo.
– Pas encore, répondit Sasuke en cachant son inquiétude. Mais ne t’inquiète pas, nous avons trouvé une piste.
– Ah oui ? Intéressant, fit remarquer Kakashi en approchant.
Sasuke se releva et, devinant que son ancien professeur désirait lui parler, il demanda à ses fils de sortir quelques minutes.
– Surtout, vous ne vous éloignez pas et vous appelez au moindre problème, c’est compris ?
– Oui, Papa ! répondirent-ils en cœur.
Puis ils sortirent tous les deux de la pièce. Sasuke se retourna vers Kakashi et sortit de sa poche l’alliance de Sakura.
– Nous avons trouvé ceci dans la forêt.
Intrigué, Kakashi prit l’anneau et l’examina de plus près.
– Nous avons suivi l’odeur grâce à Akamaru, mais nous sommes tombés dans un piège explosif, expliqua Sasuke. Du coup, certains pensent que Sakura est la traîtresse et que c’est elle qui nous y a attirés grâce à sa bague.
– C’est ridicule ! commenta Kakashi. Sakura n’aurait jamais permis qu’on attaque sa propre fille.
– C’est ce que je pense aussi. D’ailleurs, Sakura est bien trop gentille pour faire du mal à qui que ce soit. C’est pour ça qu’elle est devenue ninja médecin.
– Ah, tu t’en es rendu compte ?
Sasuke fronça les sourcils devant le ton sarcastique de son ancien instructeur. Pourquoi cette remarque ? Cependant, Kakashi n’ajouta rien et se contenta d’observer l’anneau.
– Sakura devait être en bien mauvaise posture pour abandonner ainsi son bien le plus précieux, conclut-il en lui rendant la bague.
– Son bien le plus précieux ? répéta Sasuke.
– Oui, ce pourquoi elle s’est battue. C’était son rêve de posséder cette bague. Tu te souviens de notre première rencontre ? Le jour où je vous ai demandé, à Sakura, Naruto et toi, de me parler de vos projets ?
– Oh si, bien sûr, je m’en souviens, mais Sakura n’avait que douze ans !
– Effectivement. Et tu lui as passé la bague au doigt alors qu’elle avait vingt-deux ans. Elle a donc gardé ce projet au fond d’elle durant dix années. Moi non plus, je ne m’y attendais pas.
Sasuke fronça les sourcils. Il n’avait jamais pensé à tout cela. Lorsque Sakura avait douze ans, il la considérait comme superficielle et immature. Certes, il avait fini par l’apprécier, mais sans plus. Il ne pensait pas que, quand Sakura avait accepté de l’épouser, elle avait gardé durant toutes ces années son amour pour lui.
– Tu sais, Sasuke, chaque personne a un but ultime, un rêve dans sa vie, reprit Kakashi. Et, une fois qu’il l’a atteint, il peut se considérer heureux jusqu’à la fin de ses jours. Ton but a été de reconstruire le clan Uchiwa et, à présent que tu y es arrivé, es-tu heureux, Sasuke ?
Sasuke hésita un instant. Il n’était pas dans ses habitudes de parler très ouvertement. Finalement, il jeta un coup d’œil à la porte derrière laquelle il devinait ses deux fils et répondit :
– Oui, je suis heureux. J’ai à nouveau une famille.
– Tu vois, Sasuke. Et c’est pour cela que Naruto continue à se battre pour devenir Hokage. Parce que c’est son rêve. Et quel était le rêve de Sakura ?
Sasuke leva les yeux vers Kakashi, comprenant soudain où il voulait en venir.
– De m’épouser, répondit-il d’une voix troublée.
– Oui, parce que le mariage est en principe une preuve d’amour, Sasuke.
Sasuke acquiesça. Il comprenait parfaitement ce que lui disait Kakashi. Il l’accusait d’avoir gâché le rêve de Sakura. Mais comment aurait-il pu deviner que sa femme lui avait consacré sa vie entière ? Elle cachait trop bien son jeu.
Finalement, Sasuke se retourna, encore perturbé par la conversation, mais, avant de sortir, il ajouta :
– Kakashi, ce n’est pas parce que je n’aime pas Sakura que je la déteste, bien au contraire. Je lui dois en partie la reconstruction de mon clan.
– Alors qu’est-ce que tu attends pour le lui dire ?
Sasuke sortit sans répondre. Kakashi le regarda faire en espérant que cette conversation l’avait touché. Il s’était toujours inquiété pour son ancienne élève. Il savait que Sakura avait été affaiblie psychologiquement par la trahison de Sasuke. Il l’avait vue ensuite se renforcer au fil des années mais avait toujours douté de son bonheur. Toutefois, peut-être que Sasuke était lui-même en train de changer.
*
Dans le bureau de la Hokage, le moins qu’on pouvait dire, c’était que Shikamaru se faisait passer un sacré savon.
– Comment ça vous n’avez pas continué les recherches ? s’exclama Tsunade en tapant du poing sur son bureau.
– J’avais peur qu’il y ait d’autres pièges, expliqua Shikamaru. J’aimerais que nous y retournions demain avec une équipe spéciale pour les détecter.
Un peu en retrait, Kiba fit la moue mais ne dit rien. Les explications du chef de mission ne lui paraissaient pas très convaincantes. Pourquoi avait-il subitement décidé de faire demi-tour ? Il ne voyait toujours aucune raison. Ils auraient dû insister, puisqu’ils avaient une piste.
– Très bien, et maintenant tu m’expliques comment on va retrouver l’odeur de Sakura ? répliqua Tsunade en tentant de maîtriser sa colère. Elle ne va peut-être pas nous attendre toute la nuit, tu es au courant ? S’il pleut, ce sera fichu !
Shikamaru, toujours dissimulé par son masque d’ANBU, ne broncha pas. Il demeura muet et baissa les yeux devant sa supérieure. Cette dernière ne put s’empêcher de remarquer que quelque chose clochait.
– Lei, qu’est-ce qui s’est passé ? demanda-t-elle en se rasseyant.
– Je vous l’ai déjà expliqué, Maître Tsunade. Nous suivions l’odeur de Sakura grâce à Akamaru et nous avons été pris dans un piège de notes explosives.
Tsunade soupira. Ce n’était pas la réponse qu’elle espérait, mais elle devait s’en contenter.
– Bon, et qu’est-ce que vous en déduisez ?
– Kôji pense que Sakura a laissé son anneau et ensuite installé les notes pour nous piéger.
– Mais il est très possible que ce soit notre agresseur lui-même qui l’ait fait, ajouta Kiba.
– Et toi, qu’est-ce que tu en penses, Lei ? insista Tsunade.
Shikamaru hésita avant de répondre :
– Je ne sais plus quoi en penser. Sakura n’aurait jamais trahi notre village.
– Oui, je pense la même chose, confirma Tsunade. Mais c’est sans doute quelqu’un de très proche qui nous a trahis, alors n’écartez pas cette hypothèse. Bon, Hinata, qu’est-ce que l’enquête a donné ?
Hinata, qui jusque là était restée silencieuse à côté de Kiba, s’avança d’un pas pour parler.
– En prenant les ninjas de notre génération, nous avons pu éliminer Lee de la liste des suspects puisqu’il est en mission depuis deux jours avec son groupe. Neji était avec l’équipe de recherche lorsque Ayumi a été agressée mais, s’il n’est qu’un simple informateur, il lui suffisait d’avoir un peu espionné Ayumi pour savoir quelles étaient ses habitudes. Shino était en mission depuis plus d’une semaine lors de l’agression d’Ino, nous l’avons donc écarté des suspects. Il reste Chôji qui est actuellement avec Ino et Sakura qui a disparu. Je n’ai pas encore pu lui demander son emploi du temps.
– Et Naruto ? demanda Tsunade.
– Naruto ? répéta Hinata, affolée. Mais enfin, Naruto n’aurait jamais…
– Je ne veux aucune exception de faite, insista Tsunade. Tu devras mener ton enquête sur Naruto comme sur les autres. En plus, je te ferai remarquer que Naruto connaît la maison des Inuzuka, savait que Simaru était chez vous et connaissait suffisamment bien les Uchiwa pour savoir que Ayumi s’entraînait souvent au lac. Il est de ce fait un suspect très important !
– C’est impossible ! protesta Hinata. Naruto a des valeurs, il a un cœur d’or, jamais il n’aurait trahi les siens ! Il aime tellement Konoha, vous ne pourriez même pas imaginer ! Et ses amis comptent énormément pour lui !
La voix de Hinata se brisa sous l’émotion. Elle se sentit s’effondrer, mais Kiba la retint.
– Hinata, nous connaissons tous Naruto, déclara Tsunade d’un ton calme. Mais comprends bien que n’importe qui peut nous avoir trahi. Même Naruto !
Hinata releva la tête, sans doute effrayée. Elle aimait Naruto pour sa sincérité, pour sa gentillesse, pour sa franchise et pour les valeurs morales qu’il tentait de divulguer autour de lui. Elle savait qu’il n’aurait jamais trahi le village, mais les ordres de la Hokage ne se discutaient pas et elle se contenta donc d’acquiescer.
– Bien, vous pouvez rentrer chez vous, annonça Tsunade. Lei, l’équipe que tu demandes sera prête demain à huit heures, alors, cette fois-ci, fais-moi le plaisir d’aller jusqu’au bout !
Shikamaru hocha la tête avant de sortir, suivi de Kiba et de Hinata. Bien trop préoccupé pour répondre à leurs regards interrogatifs, il quitta la tour et rentra chez lui.
Lorsqu’il entra dans sa maison, il remarqua immédiatement Temari, assise sur le canapé. Il était six heures et le jour déclinait à peine. Cependant, la maison était sombre et les rideaux tirés, comme si la disparition de Simaru avait jeté un voile sur les lieux.
Lentement, Shikamaru retira son masque, le posa sur un meuble et vint s’asseoir en face de Temari. Cette dernière leva à peine les yeux à son arrivée. Tout était devenu morne, ennuyeux et épuisant. C’était ce que Shikamaru put lire dans son simple regard. Finalement, il prit ses mains dans les siennes, signifiant qu’il devait lui parler.
– Temari…
Elle leva les yeux vers lui, attendant la suite.
– Tu sais, commença Shikamaru d’un ton triste, il y a des gens qui envient mon QI. Je n’y peux rien, c’est comme ça, j’ai un bon esprit de déduction. Il y en a qui pensent que c’est un don. Et puis, aujourd’hui, je me demande si ce n’est pas une malédiction.
Temari fronça les sourcils, sans doute inquiète à cause de ces propos.
– Que veux-tu dire ?
Shikamaru resserra l’étreinte de ses mains. Il tremblait légèrement. Il avait mal en pensant à ce qu’il allait dire mais avait besoin de tout sortir. Depuis qu’il avait compris, il attendait de se confier à sa femme avec autant d’appréhension que d’impatience et de tristesse.
– Je vais tout t’expliquer, Tema, lâcha-t-il finalement. J’ai tout compris. J’ai compris comment notre criminel a pu d’abord s’attaquer à Ino, ensuite enlever Simaru, attaquer Ayumi et enfin enlever Sakura après avoir assommé trois jônins expérimentées.
– Quoi ? s’exclama Temari. Mais pourquoi tu ne l’as pas dit à Maître Tsunade ?
– Parce que j’aimerais d’abord t’expliquer ma théorie et voir ce que tu en penses.
Temari hocha la tête, comprenant sans doute que Shikamaru avait rarement été aussi sérieux.
– Notre criminel a bel et bien utilisé un traître, commença-t-il. Un traître qui nous est très proche. Ce traître lui a révélé l’emplacement de la maison des Inuzuka, a réussi à savoir que Simaru était chez les Uzumaki, s’est renseigné sur l’emploi du temps d’Ayumi et a ensuite aidé l’agresseur à abattre deux jônins.
– Quoi ? Nous étions trois face à l’agresseur, fit remarquer Temari. Pourquoi deux jônins ?
Shikamaru se leva en serrant les poings. Il lui fallait tout son courage pour dévoiler la vérité qu’il avait tenté de repousser, même si elle s’était faite de plus en plus limpide dans son esprit.
– Tout simplement parce que Sakura et Tenten se sont battues toutes les deux et que, toi, tu t’es battue contre elles !
Temari écarquilla les yeux sous l’effet de la surprise. Avait-elle bien entendu ? Shikamaru l’accusait d’avoir trahi Konoha ? Mais comment pouvait-il faire une chose pareille ? Ils étaient mariés depuis quatorze ans !
– Mais, enfin, balbutia-t-elle, Shikamaru, tu ne penses pas vraiment que c’est moi qui…
– Oh si, je le pense, insista-t-il. Tu es arrivée en retard le jour de ton retour parce que tu as pris le temps d’expliquer au criminel où était située la maison des Inuzuka. Tu as su que Simaru était chez les Uzumaki parce que c’est ton propre fils ! Tu as pu savoir où était Ayumi puisque tu étais chez les Uchiwa un peu avant l’agression ! Et, enfin, tu as aidé le criminel en assommant Tenten !
– Shikamaru, qu’est-ce que tu racontes ? protesta Temari d’une voix tremblante. Je n’ai même pas de souvenir de ce combat…
– Evidemment ! la coupa Shikamaru, fou de colère. Ça t’arrangeait bien d’être amnésique ! Comme ça, on ne te demandait pas ta version du combat ! Après tout, personne n’aurait compris que la puissante Temari se fasse simplement assommée ! Mais la vérité est que tu as joué la comédie depuis le début !
A présent, Temari paraissait tétanisée. Plus rien ne pouvait arrêter la colère de Shikamaru. Il hurlait ses accusations, comme si sa vie en dépendait. Il finit par prendre le poignet de sa femme et, avec une force redoutable, l’obligea à se lever.
– Et c’est pour ça, acheva-t-il, que tu te fais distante depuis ton retour. Je ne sais pas si c’est parce que tu regrettes ou parce que tu as besoin d’envoyer des messages à ton associé, mais je m’en fous ! Temari, tu as peut-être pu tromper tout le monde, mais ce petit jeu ne prend plus avec moi !
Il se tut, essoufflé par l’effort qu’il lui avait fallu pour proférer ces accusations. Il n’avait jamais pensé en arriver là. A présent, il tenait Temari contre lui, par la force de son bras, l’obligeant à croiser son regard.
Les yeux de Temari se firent d’abord implorants, puis tristes. Elle finit par laisser les larmes couler, mais cela n’attendrit pas le cœur de Shikamaru. Finalement, il la repoussa et elle tomba sur le canapé.
– A présent, Temari, essaye donc de me prouver que j’ai tort, lui ordonna-t-il. Vas-y, je n’attends que ça.
Shikamaru ne mentait pas. Il espérait de tout son cœur s’être trompé quelque part. Il ne pouvait pas concevoir que sa femme, celle qu’il aimait depuis si longtemps, celle à qui il aurait pu confier sa vie, puisse être le fameux traître qui avait fait le malheur de plusieurs familles du village. Lorsqu’il l’avait connue, elle était sincère et particulièrement franche dans ses propos. Il ne voulait pas croire qu’elle ait pu changer. C’était trop dur.
*
Quand Sakura se réveilla pour la seconde fois, il lui fallut cligner plusieurs fois des yeux avant de réaliser qu’elle ne dormait plus. En effet, l’endroit où elle se trouvait était si noir qu’elle ne faisait aucune différence, que ses yeux soient fermés ou ouverts.
Lentement, elle tourna la tête, espérant apercevoir ne serait-ce qu’une lueur, mais il n’y avait que du noir autour d’elle, comme si elle avait été plongée dans le néant. Elle remarqua alors qu’elle était assise et qu’elle sentait quelque chose de droit et de dur dans son dos. Elle voulut bouger les bras, mais quelque chose l’enserrait.
Ça y est, je suis dans la cachette de l’agresseur d’Ayumi, songea-t-elle. Je ne vois rien et je ne peux même pas bouger. Je dois être attachée. Il faut que je me libère !
Cette résolution prise, Sakura commença à s’agiter, mais à peine s’était-elle écartée un tant soit peu du poteau qu’elle cria de douleur. Une décharge électrique venait de lui parcourir tout le corps.
– Vous ne devriez pas vous agiter.
Sakura se figea, surprise. Il faisait si noir dans cet endroit qu’elle n’avait même pas imaginé qu’elle puisse ne pas être seule. La voix qu’elle venait d’entendre était faible mais lui semblait vaguement familière.
– Je ne sais pas comment sont faits vos liens, mais les miens aspirent le chakra au moindre geste. Alors, tenez-vous tranquille et vous pourrez peut-être espérer qu’on vienne un jour vous délivrer.
Sakura secoua la tête. Cette voix, elle était à présent sûre de la connaître. Mais comment était-ce possible ? Avait-on enlevé cette personne en même temps qu’elle ? Il fallait croire que oui. Sakura ne put résister longtemps à la curiosité et demanda :
– Temari ?
Il lui sembla alors que la femme à côté d’elle bougeait dans l’ombre. Sans doute essayait-elle de l’apercevoir, mais le noir était impénétrable.