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Fiction: Uchiha no Sensô

La Quatrième Grande Guerre Shinobi opposant l'Akatsuki et les Cinq Grands Nations Ninjas vient de commencer. L'Akatsuki continue de chercher les Jinchurikis de Hachibi et de Kyûbi afin de mettre la main sur leurs pouvoirs. Pendant ce temps les Cinq Kages s'organisent pour faire face à Madara Uchiwa, leader de l'Akatsuki. Naruto Uzumaki se prépare à affronter son ami Sasuke Uchiwa dans ce conflit mondial. La plus grande guerre shinobi vient de débuter ....
Classé: -16D | Spoil | Action/Aventure / Humour / Romance | Mots: 260371 | Comments: 76 | Favs: 127
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AlexIchi (Masculin), le 03/03/2015
Voici venir le 40ème chapitre d'Uchiha no Sensô (anciennement la Guerre des Uchiha) ! La bataille de Kusa se poursuit et gagne en intensité ! La balance entre les deux camps tend à s'équilibrer ! Et Naruto fonce sur le champ de bataille pour affronter son destin !

Bonne lecture à tous !




Chapitre 40: La stratégie des Cinq Kages



Pendant ce temps sur le front, Gaara rencontrait des difficultés. L’immense barrière de sable, qu’il avait créé pour protéger les unités sous son commandement et pour avancer au plus près des murs de Kusa, ne tiendrait plus très longtemps. Malgré la quantité considérable de sable qu’il avait utilisé, l’ennemi avait répondu par une riposte de la même ampleur.

Une dizaine de shinobis ennemis s’était regroupée et du haut des murailles, et bombardait la barrière de sable de techniques Suiton. L’eau s’infiltrant dans le sable le rendait plus lourd et ainsi plus difficile à manipuler pour le jeune Kazekage. Kuroeris Hakuhen de Taki protégeait cette partie du mur, elle avait regroupé ces utilisateurs Suiton pour mettre à bas la défense de Gaara. Chaque technique Suiton lancée contre la barrière de sable venait alourdir la tâche de Gaara. Le mur avait perdu de la hauteur, commençant à se tasser vers le sol.

Cette immense barrière était devenue un fardeau pour Gaara. Sur une parcelle de sable flottant dans les airs, le Kazekage faisait tout pour maintenir la protection. Bientôt, il ne pourrait plus tenir et la barrière s’effondrerait sur elle-même comme un mur de sable frappé par une déferlante. Il fallait agir vite. Son ses bras tremblaient tant la barrière de sable était pesante. Il libéra avec douleur un de ses bras pour pouvoir activer son oreillette.

-Kitsuchi-san. La barrière va bientôt céder. Tenez-vous prêt.

Au sol, à l’abri de la protection de sable, Kitsuchi et les troupes attendaient les ordres du commandant.

-Ai ! répondit Kitsuchi par son propre système de communication avant de se tourner vers les troupes. Deux escouades ! Autour de moi ! Préparez-vous à l’assaut !

Une vingtaine de shinobi se rassemblèrent autour du fils du Sandaime Tsuchikage. Du haut des murailles, on s’apprêtait aussi à repousser les assaillants dissimulés derrière la barrière. Le bras droit de Kuroeris, Tetsu, ordonna de sa voix grondante :

-Intensifiez vos techniques ! Nous allons bientôt détruire cette barrière !

Mais Kuroeris comptait en finir rapidement. Elle effectua quelques mudras et tout s’enchaina très vite.

-Suiton - Suiryûdan no jutsu – Le dragon aqueux.

La Takikage cracha une gigantesque gerbe d’eau qui se mua en un gigantesque serpent des mers. Le serpent aqueux contourna la barrière d’une simple ondulation et fila sur le Kazekage. Gaara relâcha son contrôle sur la barrière pour pouvoir éviter cette attaque. La barrière de sable s’écroula sur elle-même rendant les shinobis de l’Alliance vulnérables aux attaques de leurs ennemis.

A ce moment précis, Kitsuchi passa à l’action. Le jōnin d’Iwa avait préparé ses mudras à l’avance et avec un timing parfait lança sa technique.

-Doton – Chidôkaku – Noyau Tectonique

La parcelle de terre sur laquelle se trouvait Kitsuchi et ses deux escouades s’éleva dans les airs en direction des murailles. Kitsuchi utilisa ce gigantesque pilier de terre brute pour permettre à ses escouades d’atteindre au plus près le sommet des murailles.

Gaara prit de la hauteur pour dominer les défenseurs et, avec le sable contenu dans sa jarre, créa une vingtaine de projectiles de sable, aiguisés comme des lames. Il identifia Kuroeris qui portait son plastron gris semblable à une armure d’un temps reculé. Et il lança ses lames sur ses cibles. Par reflexe, Kuroeris effectua des mudras et créa une lame de glace. Elle évita deux projectiles de sable et d’un coup d’épée, elle fendit l’air détruisant trois kunais de sables. Les shinobis assemblées autour d’elle eurent moins de chance. Son lieutenant n’esquiva même pas les attaques. Sa peau était devenue grise comme du métal. Les projectiles de sable éclataient en poussière au contact de la peau du colosse.

Le pilier de terre soulevé par Kitsuchi percuta la muraille d’un coup brut. Et les shinobis de l’Alliance s’élancèrent sur les murs en direction du sommet. Les défenseurs s’avancèrent sur le bord des remparts et lancèrent une salve de kunais sur les assaillants. Trois shinobis des escouades de Kitsuchi furent touchés par les traits ennemis. Leurs corps allèrent s’écraser au sol tandis que le reste du contingent shinobi de Gaara commença son ascension des murs.

Tetsu ordonna la charge.

-A l’attaque !

Les shinobis de Kusa, Taki et d’Ame sautèrent du haut des murs pour se confronter à leurs assaillants. Kitsuchi, menant l’attaque alliée, écarta brutalement d’un revers du bras un shinobi d’Ame sur son passage qui était prêt à le transpercer avec un katana. Kitsuchi, de par son expérience et sa robustesse, était un adversaire redoutable. Sa taille et son poids mettaient en évidence sa force. Les shinobis qui se mettaient en travers de son chemin le payaient amèrement. Mais Tetsu était un shinobi de la même trempe.

Le lieutenant de Taki se laissa tomber en direction du jônin d’Iwa. Kitsuchi, qui venait de projetait un ennemi dans le vide, eut quelques secondes pour réaliser que Tetsu fonçait vers lui. Kitsuchi bloqua le coup de pied du ninja de Taki avec son bras. D’un simple coup d’œil, il remarqua que de son adversaire était plus petit que lui d’une tête, et que sa carrure n’était pas aussi imposante. Kitsuchi sut qu’il n’aurait aucun mal à l’éliminer. Cependant le coup asséné par Tetsu faillit le faire chuter. Kitsuchi augmenta la dose de chakra sous la plante de ses pieds pour ne pas tomber dans le vide. Une fois qu’il eut retrouvé son équilibre, il composa quelques signes.

-Doton - Kengan no jutsu – Poing de pierre.

Kitsuchi concentra son chakra dans ses mains qui se muèrent en pierre. Il s’élança sur Tetsu et leurs poings s’entrechoquèrent. La main de Kitsuchi enserra le poing de Tetsu dont la peau avait pris un teint gris sombre. Le jônin avait changé sa peau en un métal froid et résistant. Les deux colosses se livraient un véritable duel de force, l’un essayant de faire ployer l’autre.

-Tu es plus fort que je ne le pensais, répliqua Kitsuchi.

-Tu devrais arrêter de sous-estimer les shinobis de Taki, grogna Tetsu avant d’asséner un puissant coup de tête à son adversaire.

Kitsuchi ne se laissa pas déstabiliser par la douleur et relâcha la pression qu’il exerçait sur Tetsu avant de le frapper au ventre. Le coup projeta Tetsu en arrière mais le shinobi n’exprima aucune douleur. Il sortit un kunai de sa manche et fonça sur Kitsuchi qui s’était mis en position de défense tandis qu’autour d’eux, les shinobis s’affrontaient, acier contre acier, poing contre poing.

Kuroeris Hakuhen jaugeait Gaara du regard. Un simple adolescent, qui aurait pu être son fils, élevé au rang de Kage d’une des Cinq Grandes Nations Shinobi, elle trouvait ça aberrant. Gaara la regardait avec tant de suffisance du haut de sa particule de sable que l’égo de Kuroeris en fut blessé.

-Tu as beau faire le fier, petit mais tu n’es qu’un simple pion dans l’échiquier des autres Kages. Annonça Kuroeris d’une voix forte afin que le Kazekage l’entende. Suna est le plus pauvre de tous les grands villages, avant que la guerre ne soit finie, ton village sera le laquais de Konoha, d’Iwa ou de Kumo. Et ils se battront pour disputer tout ce qui restera des richesses de ton désert aride.

- Peu importe ce vous dites. Mon village a toujours su garder sa souveraineté même à travers les périodes les plus sombres de son histoire. On ne peut pas en dire autant de Taki, qui substitue sa loyauté et sa dignité politique et les monnaye au premier venu.

Bien que sa physionomie ne trahissait aucune colère, Kuroeris avait été touché au vif. D’un simple mouvement de bras, elle jeta sa lame de glace en direction de Gaara qui l’esquiva sans difficulté. Kuroeris enchaina les mudras.

-Hyôton – Nakeru – Larmes gelées

De la glace se forma sur les doigts de la Takikage, tels des ongles acérés. Avec des gestes brusques mais précis de ses bras, elle envoya les lames de glaces formées à ses ongles en direction du Kazekage. Les projectiles gelées fendirent l’air et frôlèrent de peu Gaara qui se déplaçait dans les airs, soutenu par la fine couche de sable sous ses pieds. Kuroeris poursuivait ses attaques en suivant les mouvements aériens du Kazekage jusqu’à ce que celui-ci ne file soudainement en direction de la kunoichi en piquant vers la muraille. Kuroeris ne se sentit pas menacée et continua de lancer ses lames de glace sur le Kazekage.

-Abattez-le ! Hurla un shinobi de Kusa.

Les défenseurs se joignirent à Kuroeris pour tenter de toucher le Kazekage. Gaara maintint sa position et se protégea avec son sable. Les kunais et les lames de glace s’enfoncèrent dans l’épaisse masse de sable qui entourait Gaara.

Lorsqu’il fut suffisamment à portée du sommet, le sable de Gaara se transforma en deux gigantesques mains qui se jetèrent sur Kuroeris et les shinobis l’environnant. La Takikage sauta pour éviter les bras de sable qui projetaient les défenseurs de Kusa dans le vide. Le sable précipita les shinobis à l’intérieur des murs et leurs corps percutèrent les bâtiments au pied des murs, les tuant sur le coup. Kuroeris profita d’être en l’air pour envoyer une nouvelle salve de lames de glace sur Gaara. Le Kazekage put bloquer in extremis l’attaque par une fine particule de sable placée par simple reflexe devant son visage.

Gaara se décida à poser pied sur la muraille. Il fut rejoint par quelques shinobis de l’Alliance qui avaient réussi à gravir les murailles sans encombre. Ils se regroupèrent autour du Kazekage pour le protéger tandis que Gaara déploya son sable autour d’eux afin de leur offrir une protection en cas d’attaque. A quelques mètres plus loin sur le mur, un groupe de shinobis ennemi s’était rassemblé derrière Kuroeris. Autour d’eux, le chaos faisait rage. Une nouvelle secousse ébranla le mur. Une flèche de baliste, bardée de parchemins explosifs, venait de frapper le mur, à quelques distances de leur position, emportant une demi-douzaine de shinobis avec elle. Le Kazekage et la Takikage se fusillaient du regard. La tension était à son apogée.

-Finissons-en, Kazekage ! répliqua Kuroeris.

En un instant, Kuroeris et son escouade chargèrent Gaara et les siens. Le Kazekage étendit les bras et concentra son sable autour des alliés avant de le lâcher sur ses ennemis.


***



Le regard de Sasuke se porta sur tout ce qui s’étendait à ses pieds. La mort, la désolation, les corps brisés, éventrés, le chaos, c’était tout ce qu’il pouvait apercevoir du haut des murs. Pourtant Sasuke n’avait aucun intérêt devant ce morbide spectacle. Il scrutait les silhouettes amoncelées sur la prairie où elles menaient un combat acharné tel un rapace à la recherche de sa proie. L’Uchiha restait immobile au sommet de l’édifice surmontant la porte de Kusa, insensible au danger de la bataille.

Une nuée de kunais fendit l’air dans sa direction. Une cage thoracique spectrale mauve entoura l’Uchiha. Les kunais percutèrent les os fantomatiques et virevoltèrent dans les airs avant de retomber au sol dans un cliquetis d’acier. Plus tard, une technique Futon le frôla mais Sasuke n’avait toujours pas bougé. Ses yeux étaient encore sa meilleure protection.

-Ouh ! C’est pas passé loin… répliqua Suigetsu en mettant Kubikiribôchô; sur son épaule.

Le nukenin de Kiri s’approcha de Sasuke d’un air détaché, tout en gardant sa gigantesque lame prête à l’usage. Non loin d’eux, Jûgo observait le ciel. Suigetsu était presque en extase devant le champ de bataille.

-Tous ces cris ! Tout ce sang versé ! Ah ! Quel dommage ! Quel dommage ! s’écria-t-il.

-De quoi est-ce que tu parles ? demanda Sasuke, sorti de sa transe.

-Tout ça ! Répondit Suigetsu en ouvrant les bras au champ de bataille. C’est durant les guerres et les batailles que les Sept Epéistes de Kiri gravaient leur légende par l’acier et le sang ! Cette guerre rassemble quasiment tous les shinobis de la péninsule, une guerre totale, un conflit mondial ! Si les Sept Epéistes étaient toujours en vie, ils auraient fendu les lignes ennemies comme un seul homme. Ceux qui se tiendraient en face d’eux pisseraient dans leur froc et détaleraient en sanglotant et en hurlants comme des marmots.

Sasuke crut déceler un brin de regrets dans la voix de Suigetsu.

-Si les Sept avaient participé à cette guerre, les chroniques et les histoires conteraient leur victoire sur le champ de bataille. C’en est presque rageant…

Sasuke ne répondit pas, son regard toujours porté sur la plaine d’où provenaient les cris et les hurlements du combat. C’est Jûgo qui rompit le silence entre les trois :

-Les oiseaux ont tous disparu. Ils ont fui le ciel. Ils n’aiment pas ce désordre.

Suigetsu regarda par-dessus son épaule son partenaire de Taka avec une grimace blasée.

-C’est normal que les petits oiseaux décident de se tirer ailleurs … C’est la guerre ! Tu connais ? Les combats ? La destruction ? La mort ? Et tout ce qui va avec ?

Les sarcasmes de Suigetsu tombèrent dans l’oreille d’un sourd. Jûgo n’accorda aucune attention à l’épéiste de Kiri, les yeux toujours rivés vers le ciel.

-De nombreux animaux et oiseaux vivaient sur cette plaine et dans les forêts environnantes. Dit Jûgo. Mais ils sont tous partis …

-Et alors ? Qu’est-ce que ça peut te foutre ? demanda Suigetsu avec la même indifférence que lui avait accordé Jûgo.

Jûgo baissa les yeux vers Suigetsu et lui accorda un regard neutre.

-L’absence de vies dans ces forêts, ça m’intrigue. Je me sens … Je me sens …

La main de Jūgo était tremblante et ses lèvres se crispèrent. Suigetsu le remarqua aussitôt. Craignant un autre accès de folie de Jûgo, il se mit en position de garde avec son épée.

-Oi ! Oi ! C’est bon Jûgo, tu vas pas nous faire une crise pour des piafs ? s’exclama Suigetsu agacé.

Les yeux du colosse de Taka s’écarquillèrent et sa respiration s’accéléra. Ses pulsions meurtrières se manifestaient enfin au milieu du désordre de la bataille. Suigetsu espérait que cela arrive lorsque Jūgo serait au beau milieu des shinobis de l’Alliance afin de pouvoir pleinement satisfaire sa folie assassine mais Suigetsu était habitué à ce que rien ne se passe comme il l’espérait.

-Jûgo. Calme-toi.

Sasuke s’était finalement retourné vers ses deux compagnons. Ses Mangekyou Sharingans fixaient Jûgo qui s’était immobilisé comme pétrifié. Suigetsu recula d’un pas pour s’éloigner de Jûgo mais ce dernier posa ses mains sur son visage en geignant.

-Conserve ton sang-froid, Jûgo. Répliqua Sasuke. Je ne serais pas toujours derrière toi pour inhiber ton pouvoir. Je n’ai pas de temps à gaspiller à ça.

-Oui … Oui, répondit-il hésitant. Je suis désolé …

-D’ailleurs, on peut savoir ce qu’on fait maintenant ? S’interrogea Suigetsu visiblement énervé qui planta son épée dans la pierre de la muraille comme si c’était du sable. On attend tranquillement ici que la bataille se termine ? Ou bien on va se battre ?

Non loin d’eux, un shuriken géant lancé par les assaillants venait de percuter avec fracas le haut d’un engin de siège du mur et avait fini sa course en s’écrasant à l’intérieur des murailles sur plusieurs habitations. Les shinobis de l’Alliance avaient l’avantage sur la muraille à la gauche des murs. Le flanc droit de l’Alliance rencontrait cependant des difficultés à avancer sur les remparts. Au sol, les Zetsu et les monstres transformés par la Marque Maudite d’Oto empêchaient toute possibilité de soutien direct aux shinobis alliés combattant sur les murs qui risquaient d’être submergés par le nombre.

Mais Taka n’avait pas encore joué un rôle dans la bataille. Sasuke, Suigetsu et Jûgo semblaient en total décalage avec le tumulte environnant.

-Libre à toi d’aller te battre, répondit Sasuke. Rien ne retient…

Ce fut à cet instant précis que deux silhouettes apparurent dans le dos de Sasuke. D’audacieux shinobis de l’Alliance s’étaient frayés un chemin jusqu’au sommet de la structure du rempart supérieur de la porte de Kusa. Un shinobi de Suna brandissait un long sabre et menaçait de l’abattre sur Sasuke tandis que l’autre, une kunoichi d’Iwa, formait rapidement des mudras. Avant même qu’ils puissent attaquer l’Uchiha, ils furent transpercés en plein vol par de minuscules projectiles presque invisibles à l’œil nu. Ils s’écroulèrent sur le sol en couinant de douleur.

Suigetsu s’approcha des deux shinobis à terre. La technique du nukenin de Kiri avait été instantanée et précise. Les pouces et les index de ses mains étaient tendus alors que les autres doigts s’étaient pliés sur sa paume. Cela donnait aux mains du nukenin l’aspect d’un pistolet. Le Mizudeppô no Justu, la technique du pistolet à eau, ne faisait pas partie des techniques Suiton les plus impressionnantes mais elle était l’une des plus redoutables. Le clan Hôzuki de par son affinité héréditaire avec l’élément Suiton en avait une de ses techniques élémentaires. Et Suigetsu ne faisait pas exception à la règle.

Il avait liquéfié ses mains et en mimant un pistolet avec ses mains, il avait compressé une goutte d’eau au bout de son index. Ainsi sous la force de la pression, la balle d’eau est lancée à une vitesse semblable à un tir de pistolet. Les deux shinobis l’avaient appris à leur dépend.

La kunoichi d’Iwa avait reçu la balle d’eau en plein cœur. La balle avait traversé sa veste de ninja ainsi que ses vêtements et elle était morte sur le coup avant même d’avoir pu lancé sa technique. Pour ce qui est du ninja de Suna, la balle était passé à travers sa gorge et le sang gisait rouge par l’ouverture crée par Suigetsu alors que le shinobi agonisait en crachotant et toussant ce liquide vital écarlate. Suigetsu arma une nouvelle fois sa main et acheva le shinobi.

-Je crois que je vais rester ici, avoua Suigetsu. Après tout, il faut bien que quelqu’un te protège Sasuke. On forme une équipe, non ? On se protège les uns les autres ?

Sasuke ne releva pas le sarcasme de Suigetsu mais esquissa un rictus.

-N’essaie pas de te faire mousser. Répondit Sasuke en faisant face à nouveau à la bataille qui se déroulait sur la plaine.

Au même endroit que Taka, se tenaient la plupart des chefs opposés à l’Alliance. Kabuto Yakushi, le chef d’Oto, avait à ses côtés l’ancien membre d’Akatsuki, Akasuna no Sasori, ramené d’entre les morts par la technique interdite de l’Edo Tensei. Ils observaient Kakuzu, lui aussi revenu d’entre les morts, appelé par la morbide technique de Kabuto. Le nukenin de Taki, ancien membre d’Akatsuki, aux cinq cœurs se tenait sur les remparts inférieurs et bombardait les shinobis de l’Alliance de jutsu Katon, Suiton, Suiton et Raiton qui tentaient d’approcher la porte en fer du village caché de Kusa. Kakuzu avait pris une forme monstrueuse afin de repousser l’ennemi. Ses longs membres noirs balayaient les shinobis et kunoichis qui essayaient de se mesurer à lui au corps à corps. Kakuzu créait un espace mortel au pied des portes de Kusa. La plupart des shinobis qui tenaient de s’y engager n’en ressortait pas vivant.

Kabuto se délectait de la puissance du shinobi qu’il avait sous son contrôle. Le visage de Sasori ne dissimulait pas son ennui.

-Pourquoi m’avoir rappelé pour combattre ? demanda Sasori indifférent. Je ne suis qu’un corps de chair. Je n’ai rien avec moi pour me battre, je suis inutile. Un marionnettiste n’est rien sans ses pantins.

-Tu n’es plus le marionnettiste aujourd’hui, siffla Kabuto. Tu n’es qu’un pantin parmi tant d’autres.

-Autrefois tu étais mon espion. Ajouta Sasori. Plutôt, tu étais un agent double. Tu n’étais pas l’homme que tu paraissais. Je t’ai grandement sous-estimé, Kabuto.

-Votre orgueil vous a mené à votre chute, Sasori-sama. Répondit Kabuto d’un ton sarcastique pour humilier l’homme à qui il avait faussement juré loyauté. Vous n’aviez même pas imaginé que votre réseau d’espionnage puisse être infiltré.

Sasori porta une main dans ses cheveux alors qu’un sourire se dessina sur son visage juvénile.

-Ainsi le marionnettiste est devenu le pantin et le pantin, le marionnettiste…. Soupira Sasori. C’est tellement risible…

Trois kunoichi de Taki se tenaient non loin de Kabuto et Sasori et pourtant leurs regards ne se portaient pas sur le champ de bataille mais sur Taka à quelques mètres d’elles. Reikoku, la fille de Kuroeris, observait avec insistance le meneur du trio. Parmi ses coéquipières, la plus petite et la plus juvénile, Kaji, murmura à son oreille :

-Il est plutôt mignon.

La plus grande des trois, Shunbin, svelte, coiffée à la garçonne examina l’Uchiha.

-Je l’imaginais plus grand …

Reikoku croisa les bras et son visage se changea en une moue amusée.

-Tu as raison sur ce point, Shun. Il est moins intimidant que je le pensais.

-On a mis sa tête à prix quand même, poursuivit Kaji. Une somme considérable. Il doit être fort, très fort.

-Il a tué Danzô Shimura, reprit Shunbin, ce n’était pas n’importe qui.

-Une chose est certaine, répondit Reikoku. C’est qu’il s’agit bien de son petit frère, il lui ressemble beaucoup …

Teinou, le leader des anciens loyalistes d’Hanzô d’Ame, jetait un œil mauvais au groupe de trois kunoichis de Taki qui murmuraient dans leur coin. Il les observa avec dégoût et s’adressa à son pupille Atotsugu :

-L’insolence de cette gamine est insupportable. Sa mère ne lui a donc pas appris à respecter ses ainés et les grands shinobis ?

Atotsugu leva les yeux au ciel avant de lui répondre :

-Sauf que tu n’es pas un grand shinobi.

Le vieil homme prit un air mécontent. Sa bouche se déforma comme un crapaud rendant son visage plus laid qu’il n’était déjà.

-Que veux-tu dire ? dit Teinou d’une voix rauque.

-Je veux dire que tu n’es pas un grand shinobi, au sens propre comme au sens figuré. Répondit Atotsugu sur un ton de défi.

Teinou grinça des dents et ravala sa colère alors que ses joues s’empourprent. Puis il se mura dans le silence.

Quant au chef du village de Kusa, Ryûshin Kizoku contemplait d’un œil attentif et le chaos du champ de bataille. A côté de lui, Seika Nodoka, un fidèle de Kuroeris Hakuhen, partagea ses inquiétudes concernant le champ de bataille.

-Nous perdons du terrain sur notre côté droit.

Les forces menées par la Mizukage avaient réussi occuper une grande partie de la muraille à la droite de la grande porte. Là où cependant sur le côté gauche de la porte, les forces de Gaara avaient rencontré une plus grande résistance de la part des défenseurs.

-Il va falloir réagir au plus vitre, répondit Ryûshin.

Une boule de feu passa au-dessus de leur tête et alla s’écraser à l’intérieur des murs. Ce fut à ce moment-là que Madara décida de réapparaitre parmi eux. Il sortit d’une distorsion dans l’air et toute l’attention des shinobis présents sur le toit de l’édifice se concentra sur lui. Teinou failli sursauter de peur en le voyant surgir de nulle part ce qui provoqua un rire moqueur à Atotsugu.

-Uchiha-sama. dit-il en cachant sa gêne. Vous êtes de retour ! Où étiez-vous passé ?

Madara ne se tourna même pas vers le leader des forces rebelles d’Ame.

-L’Alliance n’a même pas essayé d’éloigner le Jinchûriki de Kyûbi. Dit-il à voix haute.

La surprise parcourut l’assemblée.

-Vous voulez dire qu’on a fait tout ça pour rien ? grommela Shunbin. Génial …

-Les Kages pensaient surement pouvoir assurer la protection de Naruto. Expliqua Kabuto en remettant ses lunettes sur son nez. Après tout, s’il n’est pas en sécurité auprès des cinq grands chefs shinobis, il n’est en sécurité nulle part.

-Une tentative vaine … rajouta Madara.

-Si vous savez où il se trouve. Dit Teinou. Alors pourquoi ne pas l’avoir ramené ?

Madara fit semblant de remarquer Teinou. Le chef d’Ame vit l’œil rouge de Madara se poser sur lui. Cela terrifia le petit homme qui semblait transpercé par la lueur écarlate s’échappant de l’ouverture du masque orange. Mais le regard de Madara se porta sur Sasuke.

-Le destin du Jinchûriki de Kyûbi est scellé, c’est lui qui va venir à nous. Annonça Madara. Il va se joindre à la bataille.

Sans attendre, Reikoku intervint et porta son poing à sa poitrine.

-Laissez-nous le capturer pour vous, Uchiha-sama. dit-elle d’un ton solennel.

Reikoku fut aussitôt imité par Shunbin et Kaji. Madara resta neutre devant la dévotion des kunoichis de Taki tandis que Teinou maugréa quelque chose entre ses dents.

-Ne vous occupez pas du Kyûbi, déclara Madara. Ce n’est pas de votre ressort.

Les lèvres souriantes de Reikoku s’inversèrent. Ce n’était pas à quoi, elle s’attendait. Elle se releva mimée par ses coéquipières. A la nouvelle de la venue du Jinchûriki de Kyûbi, Atotsugu ne cacha pas son impatience. Un sourire s’était dessiné sur son visage ce qui intrigua grandement Suigetsu qui avait remarqué ce changement. Sasuke accorda peu d’importance à Madara. Qu’importe ce qu’il pouvait dire, Sasuke savait déjà ce qu’il devait faire.

-Nos défenses vont être exterminées sur le mur droit. Annonça Ryûshin. Toute aide serait la bienvenue.

Seika, jusque alors silencieux, prit la parole :

-Je vais m’y rendre.

-Dans ce cas, nous venons avec toi, ajouta Shunbin pour aller au combat pour soutenir son père.

-Non, ma fille. Vous devriez plutôt rejoindre nos forces aériennes. Prenez vos montures rejoignez les airs. Vous serez plus utile de cette façon. Je suis sûr que Takikage-sama serait d’accord avec moi.

La dernière phrase de Seika était adressée directement à Reikoku. La fille de la Takikage ravala sa fierté et décida de se conformer au conseil émis par le bras droit de sa mère.

-On y va. Shun. Kaji.

En quelques instants, elles avaient invoqué leurs chauves-souris noires géantes puis elles s’envolèrent sur le dos de leurs bêtes ailées en direction des directions des nuages.

-Envoyez vos monstres sur une autre partie du mur, ordonna Ryûshin à Kabuto. Je pourrais défendre la porte seul.

-Si vous le dites, siffla Kabuto.

Teinou croisa les bras et prit l’attitude d’un grand seigneur.

-Je vais rester avec Ryûshin-dono pour empêcher les shinobis de franchir les portes, dit-il impérieux.

-Faites ce que vous voulez, répondit sèchement Ryûshin. Mais ne me gênez pas.

Teinou rumina sa colère face à un tel affront. Tandis qu’Atotsugu se rapprocha de Sasuke et de son équipe.

-On dirait que tu n’as pas l’intention de te mêler à la bataille, remarqua le garçon aux cheveux blancs.

-Pas pour l’instant, répondit simplement Sasuke.

-Qu’est-ce que tu attends alors pour te joindre à la bataille ?

Sasuke n’aimait pas le ton inquisiteur d’Atotsugu. Suigetsu aurait pourtant bien aimé aussi avoir la réponse à cette question. L’épéiste de Kiri n’en pouvait plus d’attendre pour rejoindre la mêlée.

-Cela ne te concerne pas, répondit sèchement le jeune Uchiha.

-Pourtant je t’ai observé depuis toute à l’heure, expliqua Atotsugu. Tu scrutes la bataille à la recherche de quelque chose ou plutôt de quelqu’un…

Le visage de Sasuke ne se troubla pas mais l’instinct d’Atotsugu lui intima qu’il avait trouvé la réponse à sa question.

-Qu’est-ce que cela peut bien te faire ? reprit Sasuke.

Atotsugu passa la main dans ses cheveux blancs bouclés en ricanant.

-Eh bien, vois-tu. Je crois que nous attendons tous les deux la même personne. Dit-il d’un ton sérieux. Heureusement d’après ce que vient de dire le type au masque, cette personne se dirige en ce moment vers le champ de bataille.

Sasuke se mura dans le silence mais ses traits se durcirent ce qui amusa grandement Atotsugu. L’Uchiha s’interrogea finalement sur celui qu’il avait connu autrefois alors qu’il était encore dans les rangs d’Oto. Atotsugu et son maitre Teinou avaient été les hôtes d’Orochimaru pendant un temps. Faisant partie des dernières forces loyalistes d’Hanzô la Salamandre, ils devaient vivre clandestinement ce qui les avaient amenés à traiter avec le village d’Oto. Orochimaru en avait profité pour demander à Atotsugu de s’entrainer avec Sasuke. Après tout, ils partageaient tous deux la même affinité.

Cependant Sasuke n’avait jamais éprouvé une quelconque sympathie pour le shinobi d’Ame. Il le trouvait trop narquois et vaniteux. Atotsugu le savait bien et il savait en jouer. Cependant Sasuke ne pouvait que s’interroger sur les motifs d’Atotsugu. Mais quelque chose d’autre attira son attention.

Une carcasse géante d’un oiseau en feu fendit les airs en direction du sommet de la porte du village. Le cri déchirant du volatile se répercuta sur les murs de Kusa tandis qu’il fonçait sur le haut de la porte. Ryûshin était cependant aux aguets. Il dégaina son katana et d’une simple taille en direction de la carcasse, la trancha en deux. Les parties du cadavre se séparèrent : l’une s’écrasa sur un pan de la muraille tandis que l’autre poursuivit sa chute derrière les murailles du village.

Il s’agissait d’une mouette géante faisant partie de l’escadron Kamome du village de Kumo. La bataille aérienne qui se déroulait au-dessus de la plaine faisait rage également. Des corps tombaient fréquemment à travers les nuages pour s’écraser sur le champ de bataille. Une mort rapide et brutale, qu’importe le camp. C’est alors que Ryûshin tourna son attention sur Madara.

-Comptez-vous vous joindre au combat ? S’interrogea le Kusakage avec une colère non dissimulée.

-Ne vous inquiétez pas pour les vôtres, Kusakage. Répliqua Madara. La bataille n’est pas encore finie.

Madara tourna le dos à la plaine, marcha lentement en direction du village de Kusa. D’un simple saut, il rejoignit les troupes de Kusa stationnées derrière le mur droit qui croulait sous les attaques de l’Alliance. Les ninjas de Kusa s’écartèrent lorsque Madara retomba parmi leurs rangs. L’Uchiha exécuta une série de mudras et apposa sa main au sol.

-Kuchiyose no jutsu.


***


Mei Terumi évita l’attaque d’un monstre d’Oto en se baissant. Elle asséna un coup de pied à la créature suffisamment puissant pour qu’elle puisse être déséquilibrée. Le monstre transformé par la marque maudite recula de quelques pas et Mei en profita pour exécuter des mudras.

-Yôton - Yôkai no Jutsu – Dissolution monstrueuse

Un flux de lave s’échappa de la bouche de la Godaime Mizukage et recouvrit le monstre ainsi que d’autres shinobis ennemis alentour. Mei ne ressentit aucune compassion lorsqu’elle les entendit hurler de douleur. Elle esquiva en sautant la lame de la naginata d’un shinobi de Kusa. Mei pivota dans les airs avant de répliquer à l’attaque par un puissant coup de pied que le shinobi reçut en plein visage. Le shinobi, sonné, dégringola du haut des murailles ce qui laissa à Mei, un instant de répit pour évaluer la situation.

Les combats sur la muraille s’éternisaient. L’ennemi recevait de nombreux renforts pour contrer leur assaut alors que le reste de la cohorte de la Mizukage était bloqué au pied des murailles par les créatures d’Oto ainsi que les pantins blancs appelés Zetsu. A cause de ces derniers, Mei et son avant-garde avait été privés de renforts et ils étaient peu à peu encerclés par les ennemis. La Mizukage et ses escouades tentaient de maintenir leur position sur le mur mais chaque shinobi qu’ils perdaient les rapprochait de la défaite totale.

Derrière elle, Mei vit Samui de Kumo utiliser le corps d’un shinobi dont elle venait de trancher la gorge avec son ninjatô pour se protéger d’une salve de kunais lancée par deux kunoichis ennemis. Son ancien coéquipier Ao projetait un torrent d’eau sur ses ennemis. Non loin du borgne de Kiri, une kunoichi de Konoha venait de se faire transpercer par un katana, tuée par un ninja de Taki. Mei aperçut le visage surpris de la kunoichi, bouche béante, dont le destin venait d’être scellé. Mei se concentra à nouveau sur ce qui se passait devant elle. Elle évita le kunai d’un shinobi masqué d’Ame et du revers de son poing, elle l’envoya au sol.

Mei entrevit une créature d’Oto, à la carrure colossale, plaquer violemment la tête d’une kunoichi de Kiri sur un rempart du mur. Cette pauvre kunoichi avait beau être du même village que Mei, il lui était impossible de la reconnaitre tant son visage ensanglanté et tuméfié la rendait méconnaissable. Le monstre d’Oto examina sa victime. La main du monstre englobait la tête de la jeune femme. Il la souleva dans les airs comme une simple poupée. Les membres de la kunoichi pendaient mollement. Elle était morte. La créature d’Oto lança sa victime par-dessus le rempart comme s’il s’agissait d’un jouet cassé. Le monstre colossal se tourna vers Mei. Sa peau était brune et ses yeux jaunes luisaient et reflétaient sa démence. Il faisait trois têtes de plus que Mei et sa transformation grâce à la marque maudite avait gonflé sa gorge et ses avants bras. Il n’avait plus rien d’humain.

Tout alla très vite. Hurlant comme une bête, le monstre fonça sur Mei. La Mizukage plongea au sol pour saisir un sabre ensanglanté dissimulé sous un cadavre. Réagissant à la seconde près, elle leva le sabre tandis que le colosse s’apprêtait à fondre sur elle. La lame du sabre s’enfonça sur le menton du monstre, traversa sa bouche et ressortit au sommet du crâne. Mei poussa l’arme jusqu’à ce que la garde du katana touche le menton de la bête. Dans un long râle, la vie quitta le monstre d’Oto et un puissant flot de sang coula de sa bouche sur l’épaule de la Mizukage. Mei lâcha l’arme et le monstre s’écroula sur le marbre avec fracas détruisant une partie du rempart.

Mei reprit son souffle. Elle perdait trop de shinobis. Si l’ennemi continuait à intensifier sa riposte. Ils allaient être submergés. Pourtant Mei pouvait apercevoir au loin l’édifice surplombant la porte de Kusa. Elle était si proche.

-Mizukage-sama ! hurla Samui. La situation est critique ! Nous allons être dépassés par le nombre !

-Je le sais, dit Mei en se tournant vers sa seconde.

La kunoichi de Kumo fit un pas de côté et bloqua le kunai d’un shinobi d’Oto avec son propre ninjatô. Ao en profita pour se placer derrière lui et planta son kunai dans la nuque. Le shinobi cracha une gerbe de sang et mit genou à terre. D’un coup de pied dans le corps du shinobi, Ao retira son kunai.

-Il faut se replier ! s’écria le borgne, il n’y a pas d’autre issue !

Mei porta sa main à son oreille.

-Tsunade-sama ! La situation de notre flanc gauche est au plus mal ! Nous n’allons plus pouvoir tenir le mur !

La voix qu’entendit Mei ne fut pas celle de l’Hokage de Konoha mais la voix grondante du Raikage :

-Maintenez vos positions, coûte que coûte ! Les renforts vont arriver !

-Baki-san. Déclara Tsunade. Il est temps de vous mettre en marche.

Une voix rauque répondit dans l’oreillette de la Mizukage :

-Ai ! Nous vous rejoignons au plus vite.

La réponse que Mei donna à ses subordonnées fut claire et sans équivoque :

-Il faut tenir.

C’est alors qu’un nuage de fumée éclata à l’intérieur des murs, tout proche de la Mizukage et de ses troupes. Le panache de fumée s’élevait haut vers le ciel et s’était étalé sur une grande surface. Samui et Mei se protégèrent les yeux tandis qu’Ao activa le Byakugan dissimulé derrière son cache-œil. C’est ainsi qu’il le vit.

-Qu… qu’est-ce que c’est que cette chose ?!

Lorsque la fumée s’était dissipée, tous purent voir ce qui avait été appelé à jouer un rôle dans cette bataille. C’est une statue monumentale qui surplombait les murailles de Kusa. Ce golem de pierre avait des saillies dans le dos qui montaient vers les cieux et neuf yeux tous clos.

A cet instant, les combats avaient cessé. Le champ de bataille s’était tut et tous les regards étaient tournés vers l’apparition gigantesque qui se tenait derrière la muraille de Kusa. Qu’importe la faction combattante, la statue provoqua la peur et la stupeur sur le champ de bataille.

A l’arrière-garde, Tsunade resta de marbre à l’apparition de ce stratagème de l’ennemi. Cependant, elle avait un très mauvais pressentiment. La plupart des shinobis était intriguée par cette mystérieuse statue.

-On dirait une statue …, déclara Sakura non loin de son maitre, en portant sa main au-dessus de ses yeux.

A côté de l’Hokage, se tenait une Hyûga qui était «les yeux » de Tsunade sur le champ de bataille. Avec ses Byakugans activés, elle examina la statue

-Ce … ce n’est pas une simple statue …. Elle … dégage une gigantesque quantité de chakra… Je n’avais jamais vu ça …

Même le ninja sensoriel de Kumo qui se tenait aux côtés de l’Hokage semblait dépassé par l’ampleur du chakra dégagé par la statue invoquée par Madara Uchiha.

-C’est monstrueux … dit-il. Une telle densité de chakra … Elle pourrait aisément rivaliser avec celle de Bee-sama.

Le Jinchûriki d’Hachibi, qui devait rester sous les ordres de Tsunade, se borna au silence alors qu’il tapotait au sol au rythme qui travaillait l’esprit de Bee. Tsunade ne perdit pas un instant pour entrer en contact avec les autres Kages via son système de communication.

-Cette statue renferme les sept bijûs, elle correspond à ce que nous a décrit Konan.

Plus à l’avant, vers le front, Aa s’était arrêté pour examiner le colosse de pierre. Konan qui l’accompagnait, avait parfaitement reconnu la statue du Gedô Mazô.

-S’il invoque cette statue à ce moment précis de la bataille, dit Aa. C’est qu’il compte libérer et utiliser la puissance combinée des Bijûs.

-Dans ce cas, pas un instant à perdre ! s’écria Ônoki à travers l’oreillette. Il faut stopper cette chose !

Un hurlement caverneux et grondant s’échappa de la bouche du colosse de pierre. Le Gedô Mazô venait de s’éveiller. Son cri perçant se propagea sur toute la plaine. La puissance du cri entraina de violentes douleurs aux belligérants dont les tympans ne pouvaient supporter un son de cette ampleur. Le rugissement du Gedô Mazô avait paralysé le champ de bataille. La statue ouvrit ses yeux exorbités, seul deux d’entre eux restèrent clos, tandis que ses longs bras se levèrent au-dessus du mur.

Juste sous la gargantuesque silhouette du Gedô Mazô, Mei, Ao et Samui restèrent tétanisés. Alors que leur ouïe se remettait du hurlement de rage de la statue, celle-ci levait ses mains vers le ciel. Ao avait du mal à respirer. Il se sentait écraser par la concentration de chakra contenue dans ce réceptacle de pierre. Tous les shinobis présents sur le mur s’étaient tournés vers le Gedô Mazô, fascinés et effrayés.

Les informations que Konan avaient transmises aux Kages faisaient de nombreuses références à cet avatar de pierre où étaient enfermé les bijûs capturés par Akatsuki. Mei était sûre qu’elle se trouvait devant ce géant animé par le chakra de sept bijû. L’attitude d’Ao lui donnait raison.

-De puissants chakras émanent de cette chose ! s’écria-t-il.

Les mains ouvertes du Gedô Mazô étaient maintenant au-dessus de sa tête.

-Elle va nous attaquer ! hurla Samui.

Les paumes de la statue allaient écraser tout ce qui se trouvait au sommet des remparts, alliés ou ennemi.

-Sautez ! Hors du mur !

Les mains du Gedô Mazô frappèrent le sommet du mur, faisant trembler tout le rempart. Les shinobis de l’Alliance et leurs ennemis, ayant anticipé le coup, s’étaient jetés dans le vide. Cependant, ils s’agissaient de ninjas. En laissant filtrer une fine couche de chakra sous la plante de leurs pieds, les shinobis purent adhérer au mur et éviter une chute mortelle. Les combats reprirent alors. Un shinobi de Kusa profita de l’ascendant sur une kunoichi de Suna et lui taillada le torse de l’épaule à la hanche. Samui envoya voler un adversaire d’un coup pied en plein estomac. Celui-ci, trop loin des murs pour pouvoir se rattraper, s’écrasa au milieu des shinobis de l’Alliance ahuris par l’attaque du géant de pierre.

Mei se remit en garde, les pieds collés à la paroi de la muraille. Le colosse n’avait fait aucune distinction entre les assaillants et les défenseurs. Il avait écrasé tous les shinobis qui se tenaient sur le mur devant lui. Mei vit les mains du Gedô Mazô s’agripper au sommet de la muraille. Le corps du colosse s’arqua et la tête du Gedô Mazô apparut au-dessus du mur en présentant sa gueule béante. La Mizukage aperçut enfin la silhouette et le masque orange de Madara Uchiha qui se tenait sur la tête de son invocation.

Une énorme quantité de chakra se forma dans la bouche du colosse. Le chakra se modela en une sphère noire dans un son strident. La sphère de chakra s’agrandissait à vue d’œil et gagnait en puissance. Mei sut qu’elle devait agir vite. La statue allait libérer cette immense sphère de chakra sur l’armée de l’Alliance et tuer une grande partie des troupes.

-La statue charge du chakra ! Elle va lancer une attaque ! Communiqua Mei aux autres Kages.

La boule de chakra condensée dans la bouche du Gedô Mazô ressemblait fortement à la technique utilisée par les bijûs : le Bijûdama. Les Kages firent directement le lien entre cette technique et les gargantuesques sources de chakra enfermées à l’intérieur de la statue. Tsunade, Aa et Onoki étaient parfaitement au courant de la puissance de cette technique ainsi que son rayon d’action dévastateur. Un unique coup serait fatal pour l’Alliance.

-Faites tout ce que vous pouvez pour stopper cette chose ! hurla le Raikage à travers l’oreillette.

Mei ordonna aux quelques shinobis de l’Alliance de la suivre :

-Attaquez la statue ! Elle ne doit pas lancer cette technique !

Mei et ses hommes remontèrent vers le sommet des murs. Un hurlement de rage émana de la petite troupe menée par la Godaime Mizukage. Avant même qu’ils rejoignent le sommet du mur, des shinobis ennemis avaient déjà repris position du rempart.

-Défendez cette chose ! Hurla un shinobi de Taki, supposant que cette créature de pierre était dans son camp.

A l’arrière-garde, Tsunade, angoissée, essayait de trouver un moyen pour contrer la technique du Gedô Mazô. Créer une barrière de roche serait inutile, la Bijûdama la traverserait comme s’il s’agissait d’une simple paroi de verre. Ils pourraient essayer de dévier la sphère de chakra mais il fallait une force et une technique de puissance équivalente. L’Hokage avait beau examiner toutes les options, une seule avait une chance de fonctionner.

La sphère de chakra englobait pratiquement toute la tête du Gedô Mazô. Son attaque était imminente. Mais sous la tête de la statue, Mei examina plus attentivement la trajectoire que devait emprunter la Bijûdama. La statue s’était positionnée comme un énorme canon et la tête n’était pas assez inclinée vers le sol pour toucher les shinobis de l’Alliance. La tête du Gedô Mazô était dirigée vers une cible qui se trouvait au-delà de la plaine.

-La statue vise les campements ! Réalisa Mei.

-Il veut nous priver de nos unités médicales ! Pensa Tsunade.

-Mizukage ! Vous devez les arrêter ! s’écria le Raikage à travers le système de communication.

-Trop tard … souffla Mei impuissante.

Le Gedô Mazô cracha la Bijûdama. La sphère de chakra fila au-dessus du champ de bataille et Tsunade mit son plan en route.

-Bee ! A toi de jouer !

Le Jinchûriki d’Hachibi sauta dans les airs en hurlant un cri guerrier. Son corps enfla en quelques secondes pour se transformer en l’imposant bijû à huit queues. Les tentacules d’Hachibi fendirent l’air alors que le bijû s’interposa entre le Bijûdama et sa cible. A la surprise de tous, Hachibi ouvra grand sa gueule et goba la Bijûdama du Gedô Mazô. Le Hachibi rumina comme s’il s’agissait d’un aliment difficile à avaler. Le bijû taureau leva la tête et recracha la bijûdama qui se termina sa course dans les nuages. Un instant passa avant que la bijûdama n’explose. Une aveuglante lumière éclaira Kusa et les plaines alentour. La zone de l’exposition était considérable. Les forces aériennes des deux factions durent se rapprocher du sol pour éviter d’être pris dans la déflagration grondante de la bijûdama. Le souffle de l’exposition frappa la plaine herbeuse de violentes rafales de vents.

Lorsque la déflagration de la bijûdama s’effaça, une partie du ciel au-dessus du village de Kusa était privée de nuages, soufflés par la puissance de la technique. Tsunade sentit ses membres se relâcher. Bee leur avait permis de contrer la technique du Gedô Mazô sans subir aucune perte. La puissance d’Hachibi pouvait égaler celle d’Ichibi, Nibi, Sanbi, Yonbi, Gobi et Nanabi combinée. Mais le Jinchûriki, toujours sous la forme complète de son bijû, semblait déconcerté.

-Bien joué ! hurla Tsunade à Bee. Rien n’est terminé ! Reste sur tes gardes !

-C’était chaud ! répondit Bee. Cette bijûdama c’était du costaud ! Je ne vais pouvoir faire ça toute la journée ! En renvoyer une, c’est déjà assez compliqué ! Yeah !

Sakura s’était cachée les yeux comme la plupart des shinobis pour se protéger du halo lumineux de l’explosion. Elle reconnaissait cette technique. C’était celle du Kyûbi. Par deux fois, elle avait pu voir les dégâts de la bijûdama. Sakura savait que l’Alliance avait évité le pire.

Sakura porta son regard sur la Sannin. Le visage de Tsunade trahissait son inquiétude. Elle avait simplement fait gagner du temps à l’Alliance. Pourtant, elle avait dévoilé à l’ennemi la position du Hachibi. Du haut de sa quarantaine de mètres, le bijû ne passait pas inaperçu sur le champ de bataille.

A ce moment précis, une seconde bijûdama se formait à la bouche du Gedô qui n’avait pas changé son angle de tir, toujours dirigé vers les campements dissimulés au loin par la forêt. Sous la statue, Mei ne tarda pas à réagir et monta sur le bras de la statue, encastré au sommet du mur.

-Il prépare une seconde salve ! Informa la Mizukage par son oreillette.

-Détruisez cette statue, par tous les moyens ! Ordonna Aa.

Mei arriva à l’épaule du monstre de pierre. Elle sentait le lourd regard de Madara, posté au sommet du crâne du Gedô Mazô. Elle jeta une volée de shurikens dans sa direction. Madara n’esquissa aucun mouvement, laissant les shurikens passer à travers lui. Mei tourna autour de son adversaire et exécuta quelques mudras :

-Katon – Haisekishô – Nuées Ardentes.

Elle cracha un épais nuage de cendres sur Madara qui se trouva encerclé par des particules sombres d’où aucune lumière ne transparaissait. L’homme au masque tourna la tête, regardant par-dessus son épaule, il avait pressenti un mouvement dans son dos. Il aperçut un kunai qui passa sous ses yeux. Un kunai auquel était attachée une note explosive. Une étincelle apparut sur le bout de papier écarlate et le nuage de cendres s’embrassa.

Mei observa les flammes se propager aux cendres et exploser en immense brasero.

-Cela ne le tuera pas, pensa la Mizukage. Mais ça va l’obliger à réagir.

Madara s’échappa du nuage de fumée, indemne et fondit sur la Mizukage. D’un simple coup de pied, il essaya de frapper Mei en plein thorax. Mais la Mizukage se mut avec dextérité pour éviter l’attaque et tenta de riposter avec un kunai qui s’échappa d’une de ses longues manches bleus. Mais la lame du kunai passa au travers du masque de Madara. L’Uchiha reprit ses distances avec la Mizukage qui fut rejoint par deux shinobis alliés. Sous leurs pieds, le Gedô Mazô tremblait. La puissance qu’il emmagasinait allait bientôt être libérée sur la plaine.

-Tenez-le à distance. Ordonna Mei aux deux shinobis. Je vais arrêter cette chose.

-Vous ne pouvez pas l’arrêter. Répondit Madara en exécutant des mudras, je suis le seul à avoir une emprise sur ce golem. Katon - Bakufû Ranbu - Danse de l'Explosion Sauvage.

Madara expulsa un puissant vortex de feu vers Mei et ses hommes. Le tourbillon de flammes avait atteint une commensurable taille lorsqu’il arriva à la hauteur de la Mizukage. Mei arriva à esquiva les langues de feu mais ce ne fut pas le cas de ses alliés qui furent emporté par les flammes.

Mei se trouvait à nouveau seule face au leader de l’Akatsuki. Elle n’était pas une kunoichi sensorielle mais elle pouvait sentir dans l’air l’impressionnante quantité de chakra qui s’amoncelait au creux de la gueule du colosse de pierre. L’air était lourd, étouffant, vicié. Les tremblements s’étaient intensifiés et la sphère de chakra avait triplé de taille. Madara jaugeait Mei avec un regard plein de suffisance. La Godaime Mizukage sut qu’elle n’aurait rien pu faire.

La seconde bijûdama reprit la même trajectoire que la précédente en filant au-dessus du champ de bataille où avait repris les combats. Pourtant certains shinobis tournèrent leur attention vers la sphère grondante et vrombissante. Bee s’était préparé à contrer à nouveau l’attaque mais avant même que le Hachibi puisse faire un mouvement, quelque chose s’interposa devant la bijûdama.

- Jinton - Genkai Hakuri – Détachement du monde primitif.

La minuscule silhouette du Tsuchikage avait fusé à travers les nuages en direction du sol. Il s’était placé entre la bijûdama et sa cible, effectuant in extremis sa technique. Le cube de Jinton d’Onoki s’était refermé sur la bijûdama la stoppant dans sa course. Mais le plus ardu était maintenant de réduire cette attaque débordante de chakra hurlant en un résidu de poussière. Le cube de chakra rayonna d’une puissante lumière, le Tsuchikage rencontrant de la résistance. Une bijûdama d’une telle ampleur ne pouvait disparaitre sans laisser de traces. Pourtant, le vieil homme maintint son emprise sur le cube dont l’enveloppe se craquela sous la puissance de la bijûdama. Ses mains commencèrent à trembler tandis qu’un son strident provint du cube.

Tous les regards se portèrent vers le Tsuchikage. En interceptant la technique du Gedô Mazô, il avait pris un risque. S’il n’arrivait pas à contenir la bijûdama, elle exploserait et ferait de gigantesques dégâts dans les rangs de l’Alliance. Cela il ne pouvait le permettre. Onoki rassembla ses forces et resserra son cube de Jinton autour de la bijûdama. Le son strident de la technique s’intensifia de même que la lumière provenant à l’intérieur du cube. Les shinobis au sol commencèrent à s’éloigner le plus possible du rayon d’action de la technique. Des perles de sueur coulèrent sur le front ridé du Sandaime Tsuchikage. Le cube s’ébrécha et les parois volèrent en éclat, libérant une puissante onde de choc qui se répercuta sur la plaine. Aux environs, les troupes au sol furent soufflées, la terre fut retournée et de nombreux shinobis ployèrent sous la force de l’onde de choc.

Le Tsuchikage fut frappé de plein fouet par l’explosion résultant de la confrontation des deux techniques. Son corps rabougri dégringola en direction du sol avant d’être rattrapé par une nuée de papiers immaculés volants.

Une fois le contrecoup de la technique passé, les shinobis de l’Alliance restèrent quelques instants sonnés par les évènements. Tsunade pouvait à nouveau souffler mais rien n’était encore jouer. Konan créa une main avec ses nombreux morceaux de papier pour ramener le Tsuchikage au sol en attendant que celui-ci reprenne ses esprits. Lorsqu’Onoki revint à lui, il prit sa tête dans sa main, il était entouré du Raikage et de Konan.

-Pas mal pour un vieillard, déclara le Raikage avec un rictus sincère.

Ônoki se leva du nuage de papiers qui lui avait sauvé la vie et fit un signe de tête discret à la kunoichi d’Ame.

-J’ai été imprudent, répondit-il. La puissance de cette chose est considérable.

Les shinobis de l’Alliance, qui se trouvaient rassemblés autour du Raikage et du Tsuchikage, avaient tous le visage marqué par la peur et l’inquiétude. La puissance des deux bijûdama avait réussi à décourager la plupart d’entre eux. Ils n’avaient même pas encore atteint les murailles, que certains cachaient leur profond désir de prendre leurs jambes à leur cou.

Sur le Gedô Mazô, Mei Terumi n’avait pas abandonné l’idée d’empêcher ce colosse de pierre de tirer une troisième salve. D’autres shinobis s’étaient rassemblés autour d’elle. Ils étaient prêts à aller au contact avec Uchiha Madara. Deux kunoichis de Kumo s’élancèrent vers Madara, alors que certains restés en retrait lancèrent une nuée de kunais sur le nukenin. Avant même que ses ennemis ne l’atteigne, Madara plaça sa main devant lui, son index et son majeur déployés.

A la surprise de tous, le Gedô Mazô disparut, laissant derrière lui un épais nuage de fumée. Mei et ses troupes qui se trouvèrent sur le sommet du crâne de la statue, sentirent le sol s’évaporer sous leurs pieds. La fumée leur obstruait la vue. Mei resta sur ses gardes et ses subordonnées l’imitèrent.

-Là ! Il est là ! s’écria un shinobi.

Il montra une large silhouette qui se distinguait à travers la fumée. Le masque orange se dessina sous les regards des shinobis. Ces derniers armèrent leurs bras et lancèrent leurs kunais sur Madara. Ce dernier plongea son bras dans les méandres de la fumée et tira vers lui, une kunoichi dont il se servit comme bouclier humain. Les kunais transpercèrent la kunoichi dont le regard se perdit soudainement dans le vide. Madara relâcha son emprise sur la kunoichi qui s’écrasa sur le chemin de garde quasiment détruit. La Mizukage atterrit non loin du corps de la kunoichi en hurlant :

-Emmenez-là à l’unité médicale !

Un shinobi prit la kunoichi sur son dos et sauta du mur pour rejoindre au plus vite les troupes médicales. Rien n’assurait Mei que cette dernière pourrait survivre mais tant que la vie n’avait pas quitté le corps d’un shinobi ou d’une kunoichi, il était impensable d’abandonner son camarade au combat. Genin, Chûnin, Jōnin, n’importe quelle vie était importante. D’autres batailles viendraient, il fallait que l’Alliance conserve ses forces.

Mei examina les alentours. Aucune trace de Madara. La gigantesque statue s’était évaporée sous un nuage de fumée. La Mizukage comprit que le leader de l’Akatsuki avait rappelé sa créature de pierre. Mais pourquoi ? Le Gedô Mazô lui permettait d’avoir une puissance de feu redoutable. Par deux fois, il avait réussi à mettre l’Alliance en difficulté. Et pourtant, le Gedô Mazô avait disparu laissant un profond sentiment d’effroi parmi les shinobis de l’Alliance. Mais ce qui inquiétait Mei, c’était la disparition de Madara. Elle devait rester sur ses gardes.

-La statue a disparu … déclara une kunoichi de Kumo, intriguée.

-Restez concentrés ! Il faut trouver l’homme au masque ! Il ne faut pas qu’il invoque à nouveau cette chose.

Sur le champ de bataille, Aa et Ônoki avaient remarqué la soudaine disparition du Gedô Mazô.

-Elle a disparu ? S’interrogea à voix-haute Ônoki.

-Il faut en profiter. Déclara Konan à l’attention du Raikage.

Alors que le Tsuchikage reprit son envol pour rejoindre les nuages, le Yondaime Raikage interpella les shinobis et kunoichis qui se trouvaient rassemblés autour de lui :

-Il pense pouvoir nous exterminer avec de sombres techniques. Mais il sous-estime la puissance des shinobis de l’Alliance et des Cinq Kages !

Les visages des ninjas s’étaient renfrognés. Le commandant de l’Alliance avait réussi à redonner le moral aux troupes. Il ne lui restait plus qu’à les exhorter à prendre Kusa.

-Je vais aller fracasser les portes de cette forteresse ! Hurla-t-il. Allons mettre fin à cette bataille !!

Un cri de rage parcourut la cohorte entourant le Raikage. Cette clameur se transmit à une grande partie de l’armée démotivée par la venue du Gedô Mazô. Aa prit la tête de sa cohorte et fonça en direction des premières lignes en balayant tous les ennemis qui se trouvaient devant lui. Avec sa prothèse de métal et son poing chargé de chakra Raiton, le Raikage repoussait les Zetsu et les shinobis d’Oto transformés par la marque maudite.

Au passage du Raikage, les shinobis reprirent courage et se relancèrent dans la bataille avec plus d’ardeur et de détermination. Omoi et Karui qui étaient en plein combat aperçurent leur Kage exploser le thorax d’un Zetsu d’un simple coup de poing.

-Raikage-sama ! s’écria Omoi brandissant son katana.

-Ralliez-vous à lui ! Tous avec Raikage-sama ! S’égosilla Karui.

En quelques instants, Aa de Kumo avait constitué autour de lui une véritable vague de shinobis déferlant sur le champ de bataille jusqu’à repousser les créatures de l’ennemi.

En retrait du front, Tsunade reçut une transmission par son oreillette.

-Hokage-sama. Nous sommes en position.

-Parfait.

C’est alors qu’une phase du stratagème des Kages s’enclencha. Deux cohortes de jōnin avaient contourné le champ de bataille pour escalader de mur à des endroits peu protégés du village. Ces cohortes devaient ensuite prendre en tenaille les défenseurs de chaque côté de la muraille en se taillant un chemin sur le chemin de garde. Mifune devait ainsi prêter main forte aux unités sous le commandement de Gaara, sur le flanc droit tandis que Baki devait frapper les ennemis de Mei et ses troupes sur le flanc gauche. L’attaque par surprise s’était soldée par un échec mais ce stratagème allait rééquilibrer la balance des forces. Parmi ces deux unités de renforts, se trouvaient des shinobis d’élite de tous les villages, des ANBU, ainsi que les samouraïs du Pays du Fer aguerris au combat.

L’arrivée des unités de Baki et Mifune bouleversa les défenseurs qui s’étaient senti en position de force. Les ANBUS et les jônin ne faisaient pas de quartier. Même les samouraïs se révélaient de redoutables adversaires contre des shinobis qui n’avaient pas le même usage du chakra dans l’art du combat. Cependant après la surprise de l’assaut, d’autres shinobis renforcèrent la défense des murs. Des Zetsu émergeaient au pied des murailles comme de la mauvaise herbe et les monstres d’Oto étaient très nombreux.

Tsunade sentait que le vent allait bientôt tourner en leur faveur après que le Raikage ait rejoint le front. L’Hyûga à côté d’elle, annonça soudainement :

-Deux personnes, derrière-nous ! Des shinobis de Konoha !

Tsunade jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Sakura, Bee et beaucoup l’imitèrent. Deux silhouettes s’approchaient d’eux. Tsunade reconnut bien le bleu foncé et le vert des tenus de ninja de Konoha. Impossible pour elle de déterminer s’ils s’agissaient de simples ninjas qui revenaient de transporter des blessés du front ou des éclaireurs. Les shinobis qui faisaient la navette entre les unités médicales et le front prenaient un itinéraire différent. Ils ne passaient pas derrière cette « zone de commandement de l’Alliance ». Le ninja senseur et l’Hyûga étouffèrent un cri de surprise.

-Hokage-sama ! Ce chakra …

Tsunade et Sakura se tournèrent vers lui. L’Hyûga balbutia :

-C’est … c’est …

Au même moment, les deux shinobis portant les tenues de Konoha étaient arrivés à leur portée. Le plus jeune des deux prit appui sur le sol et sauta pour dépasser la troupe de shinobis rassemblés autour de l’Hokage. Le vieux shinobi l’imita. Tsunade et Sakura reconnurent en un fragment de seconde le plus jeune des deux.

Naruto baissa les yeux vers sa coéquipière et la vieille Hokage. Il se retint de sourire devant l’air ahuri de Tsunade. Même les pupilles vertes de Sakura laissaient éclater son étonnement. Néanmoins, Naruto n’avait pas de temps à perdre à s’expliquer avec l’Hokage ou à l’engueuler pour l’avoir écarté du champ de bataille. Après son long saut, Naruto se réceptionna sans mal sur l’herbe et, sans accorder un seul regard derrière lui, partit vers le champ de bataille. Le dénommé Kagami partit sur les pas de Naruto, son katana à la main. Il fallut une seconde à Tsunade pour réagir.

-Unité Zéro ! Unité Zéro ! Vous me recevez ? hurla-t-elle en activant son oreillette.

Aucune réponse ne vint. L’Hokage pesta entre ses dents. Il fallait que Naruto vienne bouleverser le cours de la bataille.

-Abruti ... Imbécile. Imbécile. Imbécile ! grogna-t-elle.

Le cerveau de Tsunade était en ébullition. Comment avait-il pu échapper à la surveillance de ses geôliers ? Tout avait été soigneusement préparé concernant Naruto et les différents sosies, placés dans des invocations, aux destinations opposées, sensés leurré l’ennemi. Tsunade devait agir vite. C’était trop risqué de laisser Naruto à la portée de l’Akatsuki. Madara n’aurait qu’à capturer Naruto et tous leurs efforts seraient vains. Il fallait prévenir les autres Kages.

-Le Jinchûriki de Kyûbi s’est échappé. Dit-elle à travers l’oreillette sur le canal réservé aux Kages. Naruto se dirige vers le champ de bataille.

-Comment ? S’étonna Mei qui crut avoir mal entendu.

-Que s’est-il passé, Tsunade ? demanda Ônoki.

-Je ne sais pas comment il a réussi à se libérer, répondit Tsunade. Mais l’unité d’ANBU assignée à sa surveillance ne répond pas.

Sakura aurait dû s’en douter. Naruto n’était pas du genre à faire ce qu’on lui ordonne. Tsunade aurait pu anticiper que le blond trouverait un moyen de contrecarrer les mesures de surveillance des Kages. Ce n’était plus un simple gamin. La Haruno savait que son coéquipier voulait combattre l’Akatsuki aux côtés des autres shinobis de l’Alliance et elle comprenait ce sentiment. Mais elle avait été soulagé de le voir absent du champ de bataille parce qu’il était un Jinchûriki et donc une cible. Pourtant, Naruto avait été là où on ne l’attendait pas. Il avait un rôle à jouer dans cette bataille comme tous les autres shinobis. Et Sakura, aussi, avait un rôle à jouer.

-Je n’ai pas le temps de m’occuper de ce gamin, Tsunade ! Meugla le Raikage suffisamment fort dans l’oreillette pour que tout le monde puisse entendre autour de l’Hokage. Ramenez-le au campement avant que l’ennemi ne remarque sa présence !

-Il ne va pas se laisser faire et je ne peux pas envoyer n’importe qui ! Argumenta Tsunade qui voyait les secondes défiler.

Sakura s’échappa du groupe sous la surprise de tous les shinobis. Tsunade retira le doigt sur son oreillette.

-Sakura ! s’écria Tsunade.

L’Haruno eut juste le temps de répondre en se tournant vers son maitre :

-Je vais le ramener ! Il va m’écouter, moi ! Je ne vous décevrais pas !

Tsunade ne sut pas quoi répondre. Elle placerait finalement tous ses espoirs en son apprenti. Aucun son ne sortit de sa bouche, mais Sakura vit une lueur familière dans les yeux de Tsunade. Une lueur qu’elle prenait pour de l’inquiétude et de la frustration. Les yeux de Tsunade disaient : « Sois prudente ».

Sakura tourna le dos à son maitre et partit à la poursuite de Naruto et du mystérieux vieil homme qui l’accompagnait.

TO BE CONTINUED




L'art de couper au moment opportun ...

La suite arrivera très bientôt. Le chapitre 41 s'intitulera "Disparition". J'espère que cela vous a plu ! A la prochaine !




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