Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Uchiha no Sensô

La Quatrième Grande Guerre Shinobi opposant l'Akatsuki et les Cinq Grands Nations Ninjas vient de commencer. L'Akatsuki continue de chercher les Jinchurikis de Hachibi et de Kyûbi afin de mettre la main sur leurs pouvoirs. Pendant ce temps les Cinq Kages s'organisent pour faire face à Madara Uchiwa, leader de l'Akatsuki. Naruto Uzumaki se prépare à affronter son ami Sasuke Uchiwa dans ce conflit mondial. La plus grande guerre shinobi vient de débuter ....
Classé: -16D | Spoil | Action/Aventure / Humour / Romance | Mots: 260371 | Comments: 76 | Favs: 127
Version imprimable
Aller au
AlexIchi (Masculin), le 06/09/2014
Après une longue absence, je reviens parmi en ce moment décisif. En effet, vous allez avoir de l'action pour les futurs chapitres. Je n'en dis pas plus, je vous laisse immédiatement à cette lecture. Je fonctionne toujours par paire de chapitres donc vous aurez le chapitre 38, très peu de temps après celui-ci !

J'espère que vous aimerez ce chapitre ! N'hésitez pas à commentez et à donnez vos impressions !
Bonne lecture !




Chapitre 37: Une guerre comme une autre



Les ténèbres l’entouraient. L’obscurité l’enveloppait dans son épais et lugubre manteau. Mais ce noir de mort ne l’affectait point. L’ombre avait été son refuge durant des années. Il ne l’avait jamais craint, même enfant. On lui avait appris que l’ombre était le domaine des shinobis. Son père lui avait enseigné qu’il devait faire de l’obscurité, son alliée. Il devait embrasser les ténèbres et les faire sienne. Mais il avait fait mieux. Il était devenu les ténèbres.

Il traversa le passage lentement, totalement concentré sur son objectif. Il était déjà passé par ce tunnel par le passé mais cela ne lui inspirait aucune nostalgie. Il n’aurait jamais pensé revenir ici. Mais malheureusement pour ses plans, des imprévus s’étaient présentés. Cependant depuis le temps qu’il préparait son œuvre, il n’allait pas laisser un contretemps le forcer à abandonner. Il s’était préparé à contrecarrer tout éventuel défaut qui se présenterait dans son plan.

Il arriva enfin devant une porte. Au lieu de l’ouvrir, il la traversa et déboucha sur une immense salle. Une crypte creusée dans la roche, il y a fort longtemps. Une somptueuse statue du Rikudô Sennin se tenait face à lui, dominant ce sanctuaire à sa gloire. Une lueur bleutée provenant du sol éclairait ses Rinnegans gravés dans la pierre. Cette lueur émanait d’un puits qui se trouvait en contrebas, au pied de la statue. Un escalier traçait un chemin à travers les pierres pour descendre jusqu’au puits. Il l’emprunta et se rendit jusqu’au bord du puits. A l’intérieur, il voyait des panaches bleus, comme si un feu reposait dans les tréfonds du puits. Une voix mit fin au silence qui régnait dans la crypte.

-Ainsi donc tu es revenu.

Un grand rapace au plumage blanc qui semblait danser comme un puissant feu le dévisageait du haut du bâton de la statue du Rikudo Sennin. Mais l’homme au masque n’y accorda même pas un regard. La voix profonde, glaciale et pleine d’orgueil de l’oiseau résonna dans le sanctuaire.

-Tu auras beau utiliser tous les stratagèmes, toutes les mystifications pour te dissimuler. Tu ne pourras jamais me tromper. Que viens-tu faire ici ?

L’homme au masque resta silencieux. La lueur bleutée du puits illuminait son masque orange et laissait percevoir son œil droit rouge sang. L’espace autour de son masque sembla se distordre et une silhouette s’échappa de cette rupture. Il s’agissait d’une silhouette pâle, nue aux cheveux verdâtre qui portait dans ses bras, un corps décharné aux longs cheveux blancs.

-Cela ne te concerne pas, répondit dit-il avec indifférence.

-Si tu penses encore pouvoir le ramener, tu te berces d’illusions. Tu as toi-même été ramené.

Les Rinnegans de l’oiseau se portèrent sur la créature nue qui venait d’être appelée. Sa peau était immaculée mais ses cheveux étaient verts. Dans ses yeux brillaient d’intenses pupilles rouges. Au creux de ses yeux rouges, on pouvoir voir une forme noire semblable à une fleur. Un Mangekyou Sharingan.

-Qu’as-tu fait à cette misérable créature ? demanda l’oiseau. Serait-ce encore une de tes tentatives pour pouvoir le ramener ?

Madara ignora l’oiseau et se tourna vers le Zetsu qu’il avait fait apparaitre.

-Tu sais quoi faire, dit-il à mi-voix.

Le Zetsu acquiesça et se dirigea vers le puits, toujours en portant le cadavre aux cheveux blancs. Le Zetsu leva les yeux vers le rapace et ses Mangekyou Sharingans croisèrent les Rinnegans du volatile au plumage de feu immaculé.

-Tu penses contrecarrer le rituel en implantant les yeux des héritiers à cette créature ?

-Vas-tu faire quelque chose pour m’en empêcher ? S’interrogea Madara en levant enfin les yeux vers le Gardien du Sanctuaire.

-Depuis toutes ces années, depuis que tu as été ramené. Qu’as-tu donc fait ?

L’œil rouge de Madara s’illumina. Le Gardien sut que derrière ce masque venait de se dessiner un fin sourire.

-Je ne devrais pas en discuter avec un vestige du passé comme toi. Mais tu es coincé depuis tellement longtemps dans cette grotte, il est temps de te donner des nouvelles du monde extérieur.

Le Gardien s’agita sur le bâton du Rikudo.

-Le monde shinobi est en guerre. Annonça Madara. Les villages shinobis s’affrontent tandis que j’amasse les fragments qui, autrefois, formaient le Jûbi.

Le Gardien ne cilla pas mais son ton fut plus menaçant.

-Alors c’est cela qui t’occupait durant toutes ces années ?

-En partie, répondit Madara.

Pendant ce temps, le Zetsu aux Mangekyou Sharingans avait déposé le corps à la surface du puits. Le cadavre flotta comme s’il était sur de l’eau alors que des flammes bleues léchaient son corps. Puis sans prévenir, il coula au fonds du puits et les nuances bleues que contenait le puits se muèrent en un immense brasier rougeoyant dont la lueur se répercuta sur les parois de la grotte.

-Le pouvoir de Jûbi est immense, dit le Gardien. C’est une vaine entreprise de penser que ce pouvoir puisse être contrôlé.

-Il y en a un qui a réussi à le contrôler …

Au fond du puits, le puissant brasier de flammes s’était apaisé et le corps commençait à remonter à la surface. Le Zetsu se remit debout. Le Gardien et Madara ne quittèrent pas des yeux le corps qui se distinguait de plus en plus alors qu’il revenait vers eux. Le corps émergea de la surface et s’anima soudainement. Il prit une grande inspiration et se débattit dans l’eau. Ses bras étaient terriblement maigres et, malgré ses cheveux blancs qui dissimulaient une partie de son visage, on pouvait voir des joues creuses et des traits de vieillard. Il balançait ses bras cherchant un endroit où se raccrocher et émettait des râles qui restaient coincés dans sa gorge.

Le Zetsu s’avança finalement pour lui venir en aide. Il le saisit sous les bras et le ramena sur la terre ferme. Le ressuscité toussa et grelotta sur le sol de la grotte. Il n’avait que la peau sur les eaux et ses jambes n’étaient pas assez robustes pour le soutenir. Madara s’approcha du ressuscité sous le regard attentif du Gardien.

-Tu es revenu dans le monde des vivants, Nagato.

Le ressuscité réagit à l’évocation de son nom. Ses yeux ne s’étaient pas réhabitués à la vie. Il ne distinguait que de sombres formes et son esprit était toujours dans les brumes de l’entre-deux monde. Mais il avait bel et bien reconnu qu’on l’appelait.

-Cette … cette voix …

L’homme au masque se mit au niveau de Nagato. L’ancien leader d’Akatsuki haletait. Ses poumons retrouvaient leur usage. Ses membres tremblaient.

-Madara… C’est toi …

L’homme au masque posa sa main sur l’épaule de Nagato.

-Oui. C’est moi, Nagato.

-Où … où suis-je ?

-Tu as été ramené à la vie.

La physionomie de Nagato trahit sa surprise. Sa bouche béante, il regarda autour de lui.

-Comment est-ce possible ?

-Cela n’a pas d’importance, reprit Madara plus pressant. Tu ne dois pas te fatiguer.

Le Zetsu aux Sharingans se tint derrière Nagato et lui saisit les bras pour qu’il évite de bouger. Nagato sursauta lorsqu’il sentit le contact de la créature. Madara repoussa la mèche de cheveux qui tombait sur le visage de Nagato. Ses Rinnegans s’étaient ranimés également. Six cercles concentriques se dessinaient sur ses pupilles grises. Sans que Nagato ait eu le temps de comprendre, Madara porta sa main à son œil gauche. Et Nagato hurla de douleur.

Madara examina le Rinnegan gauche de Nagato dans la paume de sa main. L’ancien leader d’Akatsuki gémissait et serrait les dents tandis que le Zetsu l’empêchait de se débattre.

-Je suis navré, répliqua Madara en fourrant la pupille gauche dans un bocal rempli d’un liquide verdâtre. Ce n’était pas censé se terminer ainsi. Mais à cause de ta défection, j’ai dû recourir à des moyens plus drastiques pour récupérer les pupilles que je t’avais greffé autrefois.

Le Rinnegan droit de Nagato se posa sur Madara. Bien que son apparence sénile l’ait rendu misérable, l’homme au masque aperçut toute l’étendue du pouvoir à sa portée dans cet œil.

-Alors … Alors …, souffla Nagato.

-Tu as été un parfait instrument, mais ton rôle prend fin maintenant. Merci pour ton aide. Je suis désolé de te renvoyer dans l’autre monde après tout fait pour te ramener.

La main de Madara s’approcha du second Rinnegan. Nagato tenta de se débattre mais l’emprise du Zetsu était trop forte. Les doigts de Madara s’agrippèrent à l’œil quand Nagato puisa dans ses dernières forces.

-Shinra Tensei – Répulsion Céleste.

Une puissante force écrasa et projeta Madara et le Zetsu de chaque côté du sanctuaire. Alors qu’il allait rencontrer la paroi rocheuse, Madara usa de son mystérieux pouvoir et passa à travers. Le Zetsu percuta la pierre avec un gros mais se remit immédiatement sur pieds. Le masque de Madara émergea de la paroi rocheuse. Nagato était toujours étalé près du Puits des Âmes, trop faible pour se mouvoir seul. Le Zetsu s’élança en direction de celui qu’il avait ramené à la vie lorsqu’un cri strident fendit l’air. En un éclair blanc, le Zetsu fut projeté au sol. Madara vit le Gardien donner de violents coups de becs à cette créature étendue au sol. L’oiseau se retourna vers l’homme au masque, un Sharingan ensanglanté pendait par un morceau de son bec. Le Gardien le goba en instant et s’empressa de faire de même avec l’autre pupille du Zetsu.

Madara sortit de la roche, prêt à se jeter sur Nagato, tandis que le Gardien se préparait à reprendre son envol pour attaquer son adversaire. Cependant, une forme gigantesque apparut derrière Nagato. C’était la tête grotesque d’un homme ayant des Rinnegans et portant une coiffe marqué du kanji « Roi ». Le Roi des Enfers, qui faisait partie des pouvoirs de Pain Rikudô, ouvrit en grand la bouche. Une langue rouge s’échappa et s’enroula autour du corps de Nagato. La forme spectrale du Roi des Enfers avala Nagato et s’évapora en un instant.

Le Gardien regagna son perchoir sur le bâton du Rikudô. Sa lueur blanche s’était ravivé et illuminait le plafond du sanctuaire. Nagato avait disparu avec le second Rinnegan qui lui restait. Le Gardien toisa Madara avec des yeux de défi. L’homme au masque avança lentement vers le Puits des Âmes.

-Ton projet est voué à l’échec. Répliqua le Gardien. Qu’importe que tu t’accapares les yeux du Rikudô Sennin, tu n’arriveras jamais à l’égaler. Si tu libérais le Jûbi, tu ne ferais que condamner ce monde.

Madara leva les yeux vers l’oiseau de flammes blanches qui le dominait.

-Ce n’est pas le Jûbi qui détruira ce monde. Avoua-t-il d’un ton calme. J’ai déclenché une grande guerre car les Grandes Nations Shinobis ont refusé de me céder le Hachibi et le Kyûbi. Cela faisait partie du déroulement des évènements.

Le Gardien l’observa encore plus attentivement alors que Madara plongea son regard au fonds du Puits des Âmes.

-Tout est préparé depuis longtemps. Rien ne pourra m’arrêter. Ce monde tombera en ruines. Et toi, ultime fossile du passage du Rikudô Sennin sur cette Terre, enfermé dans cette prison de pierre, tu ne pourras rien n’y faire.



***




Cinq jours étaient passés depuis. Il était sur une des hautes tours de garde qui encadraient la porte sud du village de Kusa. Trônant sur les tuiles noires de la tour, il avait un très large panorama sur la plaine verte qui s’étalait aux pieds des murs. Le soleil s’était levé dissimulé derrière des cieux gris et parsemés de sombres nuées. Les nuages étaient gonflés et bombés prêts à éclater en une pluie torrentielle. Il porta son regard au loin. Tout ce qu’il pouvait apercevoir c’est l’épaisse brume qui s’étendait sur une grande partie de la prairie. Le brouillard l’empêchait de voir la forêt qui bordait les larges étendues aux alentours de Kusa.

Cette brume soudaine était-elle un coup du sort ? Ou un stratagème de l’Alliance ? Cela lui importait peu. Les rouages étaient en place depuis des années. Les mécanismes s’étaient activés et la machine s’accélérait de jour en jour pour atteindre l’objectif final. Rien ne pouvait s’opposer à son plan. Même le plus léger, le plus petit des imprévus ne pourrait enrayer la redoutable et terrible machination qu’il avait enclenchée. Son regard se perdit dans l’horizon. Bientôt le rideau de brume s’effacerait et il serait aux premières loges pour assister à cette macabre représentation.

Au loin, par-delà la plaine, la forêt était silencieuse. Le vent brassant les branches et les feuilles des arbres était tout ce qu’on pouvait entendre. A l’orée des arbres, des silhouettes émergèrent de la forêt, alignées sur de nombreuses distances. Elles s’amoncelèrent d’un pas assuré et lent sur l’herbe. Le brouillard ne laissait percevoir que de fantomatiques silhouettes. Mais plus les secondes passaient, plus ces formes se réunissaient en une masse gigantesque qui englobait une grande partie de la plaine.

Puis elles se mirent en marche, dissimulées par la brume. Leurs pas légers sur l’herbe ne produisaient aucun bruit. Le moindre son aurait pu les trahir. Elles devaient profiter de la brume matinale pour s’approcher un maximum des murailles de Kusa.

Ce fut à cet instant que le soleil perça l’épaisse couche de nuages et ses rayons éclairèrent la plaine. La brume s’effaçait peu à peu dévoilant les rangs alignés des cohortes shinobis de l’Alliance qui avaient envahi la vaste étendue verte au pied des murailles de Kusa. L’auto-proclamée Alliance Shinobi avait rassemblé plus de dix milles hommes sur la plaine silencieuse et embrumée. Konoha, Suna, Iwa, Kiri et Kumo avaient réussi à rassembler la plus grande armée shinobi ayant foulé cette terre. Les forces du Pays d’Ame et du Pays du Fer avaient grossi également grossi leurs rangs. Cette armée hétérogène de différents villages, autrefois ennemis, était partie au combat afin d’empêcher que le plan de l’homme au masque ne s’accomplisse et que leur monde se retrouve coincé dans une illusion sans fin.

Aa Yotsuki, le Yondaime Raikage, se tenait en tête de la cohorte centrale, impassible. A ses côtés, Tsunade, la Godaime Hokage, fixait l’immense porte de bois encastrée entre trois murailles qui les empêchait d’investir le village. Konan d’Ame avait reçu l’ordre de ne pas quitter le Raikage et l’Hokage. C’était une opportunité pour elle de gagner leur confiance et elle ne désirait pas gâcher cette chance. La tignasse blanche de Kakashi Hatake n’était pas loin derrière eux. Il avait été choisi pour mener l’assaut épaulé par un jônin de Kumo nommé Darui. Le flanc droit de l’armée shinobi avait à sa tête le jeune Godaime Kazekage de Suna, Sabaku no Gaara, qui demeurait aussi impérial que les autres leaders de l’Alliance. Derrière lui, se tenait le colosse d’Iwa, l’unique fils d’Oonoki Ryûtenbin, Kitsuchi. Quant au flanc gauche, il revenait à la plantureuse Godaime Mizukage de Kiri, Mei Terumi qui affichait un air confiant à ses subordonnés. Secondant la leader de Kiri, Samui de Kumo restait à ses côtés, impassible tout comme le Raikage.

L’Armée de l’Alliance Shinobi retenait son souffle. Tout avait été soigneusement préparé par les Kages et leurs commandants depuis des jours. Toutes les stratégies et les tactiques avaient été envisagées. Mais l’envergure de leurs troupes leur donnait un grand avantage. L’Alliance voulait également compter sur la surprise. Un atout non négligeable qui leur permettrait de gagner rapidement la bataille sans essuyer de lourdes pertes. Dès lors que le brouillard s’était dissipé, le temps était compté pour les shinobis de l’Alliance. Il fallait frapper avant que les ennemis ne se mettent en position de défense.

L’armée de l’Alliance retenait son souffle. Non loin derrière Tsunade, Sakura Haruno sentait son cœur battre intensément dans sa poitrine. L’Hokage avait demandé qu’elle soit à ses côtés durant la bataille. Lorsque l’Haruno avait demandé ce qu’il était advenu de Naruto, son maitre ne lui avait donné aucune réponse. Même Kakashi avait refusé de répondre. Il avait disparu la veille alors qu’il allait participer au conseil de guerre. Même ce matin, personne ne l’avait vu. Sakura s’était bien douté que les Kages avaient décidé de mettre Naruto à l’abri plutôt que de le laisser combattre sur le champ de bataille. Ils avaient menti au blond pour le protéger mais Sakura savait bien que quelque part son ancien coéquipier fulminait de rage d’avoir été trompé.

Mais ce n’était pas exactement le moment pour penser à Naruto. Sakura était en première ligne. De là, elle voyait les murs gris de Kusa qui barraient la voie. Du haut des murailles, les shinobis de l’Alliance faisaient des cibles faciles. Elle regarda aux alentours. Les visages étaient fermés. Ceux qui étaient marqués par l’âge et les balafres restaient stoïques, indifférents, parés à la bataille. Pour les plus jeunes, les teints étaient pâles, les bouches muettes et les dents grinçantes. Elle vit une goutte de sueur perler le long de la tempe d’une kunoichi de Suna. Elle était plus âgée que Sakura mais aucune des deux n’avait affronté un tel danger. Elle aperçut la main tremblante d’un shinobi de Kiri. Il tentait bien que mal de stopper ses tremblements avec son autre main mais rien n’y faisait. Elle pensa à ses compagnons de Konoha. Ino lui avait raconté que Chôji avait vomi deux fois ce matin avant de rentrer dans les rangs. Auparavant, elle avait croisé Kiba et Shino. L’Aburame s’était toujours montré aussi taciturne que d’habitude mais le maitre-chien s’était lui aussi muré dans le silence. L’Inuzuka ne manquait jamais une occasion pour se vanter de ses capacités. Or il était passé devant elle sans même l’apercevoir. Akamaru, qui les suivait, fut le seul à la remarquer. Il avait émis une légère plainte et était reparti à la suite du maitre-chien en pleurant. «Les animaux peuvent sentir, percevoir la mort qui rôde dans l’atmosphère » avait pensé Sakura. Parmi tous les shinobis autour d’elle, combien allaient survivre à l’heure suivante ?

Sakura reprit son souffle. Elle avait été formée, préparée pour tout ceci. Les ninjas médecins avaient un rôle crucial sur le champ de bataille. Sakura devait rester calme sinon elle commettrait des erreurs qui pourraient coûter la vie à de nombreuses personnes. Le ninja médecin ne fonce pas dans la mêlée, il reste en arrière pour soigner les blessures et d’empêcher les shinobis de subir une mort atroce. Et pourtant, elle était en première ligne avec l’Hokage alors que les équipes médicales étaient restées non loin de la forêt à l’abri des regards. Tsunade avait probablement quelque chose derrière la tête pour l’avoir fait venir en première ligne. Mais la jeune Haruno ignorait tout cela et en observant les murailles de Kusa, elle sentit leur ampleur l’étouffer.

Le Raikage leva les yeux vers les grandes portes de Kusa. Il aperçût la silhouette immobile de Madara qui contemplait l’armée shinobi. Le Raikage se gonfla de colère et de rage à la vue de son ennemi qui les attendait au sommet de la tour de garde. D’autres silhouettes émergèrent du haut des murailles. Des ninjas de Kusa, d’Oto et de Taki s’alignaient le long des fortifications. Ils poussaient de grands engins de sièges, des balistes armés d’immenses kunais, pointés sur les shinobis de l’Alliance. Kuroeris Hakuhen, la chef des shinobis de Taki du Pays de la Cascade, sortit de la masse en armure de combat pour jeter un regard de mépris à l’armée shinobi assemblée sous les murs. Derrière la femme aux longs cheveux sombres et au regard de glace, se tenaient deux hommes. Seika Nodoka, son bras droit, était un homme aux cheveux châtains, aux fines moustaches avec une barbichette portant un sabre dans son dos. Le second dominait par sa taille tous les autres défenseurs des murs. Il était chauve avec un bouc noir encadrant une bouche fermée et sévère sous des yeux marrons enragés. Il se nommait Tetsu Hakka et il était le garde du corps de celle qui s’était nommée Takikage pour se hisser au niveau des leaders des Grandes Nations Shinobis.

Un peu plus en retrait se tenait un homme bedonnant aux cheveux sales et noirs parsemés de mèches blanches. Il avait des petits yeux de fouines qui furetaient tout ce qui se passait autour de lui. Sa veste de combat était celle porté par les subordonnées d’Hanzô la Salamandre lorsque celui-ci gouvernait le Pays d’Ame. Sur son plastron gris se trouvait un manteau de pluie noire qui lui recouvrait le dos et les épaules. Au tour de son cou, un masque à gaz restait accroché, unique héritage de l’ère de gloire d’Hanzô. Chaque homme de la Salamandre avait un masque pour se protéger des gaz empoissonnés qui étaient l’arme de prédilection d’Hanzô. Cet homme d’aspect pathétique, nommé Teinou, avait néanmoins réussi à tirer son épingle du jeu pour rallier les derniers vestiges des forces de la Salamandre sous sa coupe. A ses côtés, se tenait un jeune homme plus grand que lui au visage fin et aux cheveux blancs bouclés. Il portait un manteau de pluie noir qui dissimulait en grande partie son corps.

La silhouette encapuchonnée de Kabuto Yakushi apparut au sommet des murailles, entourée par un groupe de shinobis. Les membres restants de l’Akatsuki s’étaient rassemblés autour du chef d’Oto. Kisame Hoshigaki, armé de son épée Samahada, avait ôté l’encombrant manteau noir aux nuages rouges de l’Akatsuki. A la place, il avait un pantalon noir et un débardeur bleu sombre qui lui donnait une plus grande liberté de mouvement. Ses bras étaient protégés par des brassards et sur son front trônait toujours son bandeau frontal de Kiri rayé d’une balafre. Deidara portait une veste de shinobi brune semblable à celle qu’il portait lorsqu’il était encore un shinobi d’Iwa. Ses poches étaient pleines d’argile explosive qu’il malaxait constamment avec ses mains dotées de bouches mâchant et ruminant la substance blanche. Pour ce qui est d’Hidan, il s’était simplement limité à un pantalon simple laissant son torse nu sans aucune protection. Il faisait tourner son faux rouge à trois lames autour de lui, priant Jashin d’accepter ses futures offrandes et de lui accorder les pires souffrances. Les membres de Taka étaient également présents. Suigestu Hôzuki, le nouveau propriétaire du Kubikiribôchô, affichait fièrement l’ancienne épée de son maitre Zabuza Momochi. Jûgo gardait un air impérial, impassible, contrôlant au maximum ses pulsions meurtrières afin de mieux les laisser l’envahir au moment opportun. Le dernier membre du trio, Sasuke Uchiwa observa l’armée de shinobis qui s’était amassée aux portes de Kusa. Ses yeux s’illuminèrent de rouge lorsqu’il aperçut Tsunade et le Raikage en première ligne.

L’Ennemi était bien présent. Et il avait préparé ses défenses. Des centaines d’hommes étaient postés au sommet des murailles et d’autres encore attendaient derrière les murs. L’Alliance avait perdu l’effet de surprise et la peur s’empara des cœurs des shinobis. Mais elle avait l’avantage du nombre et c’était le seul atout que détenait encore l’Alliance.

Du haut des portes du village, Ryûshin Kizoku contemplait cette immense armée. Sur sa tunique grise, un plastron de cuir brun, sans épaulettes, protégeait son torse et un pantalon sombre constituait sa seule tenue de combat. Attaché sur son front, un bandeau affichait, marqué dans le fer, le symbole de Kusa. Il s’appuyait sur son katana rangé dans son fourreau trônant sur les hautes portes de sa cité.

Les défenseurs du village avaient les yeux rivés sur celui qui avait été nommé Kusakage. L’armée, qui guettait sous ses murs, allait mener un assaut furieux sur sa cité, son village. C’était à lui de le défendre, de défendre ses shinobis, ceux qui l’avaient choisi comme leur chef, leur leader, leur Kusakage. « L’Ombre de l’Herbe ». Un très beau titre, qui devait l’élever au rang des shinobis les plus puissants du continent. Un titre prétentieux aurait pensé le Raikage.

Aa de Kumo sortit de la masse et s’avança lentement en direction de la cité suivi de près par Tsunade. Ils s’arrêtèrent à quelques mètres de leurs premières lignes et firent face aux murs de Kusa. Pendant ce temps, des lignes s’ouvrirent dans les rangs de l’Alliance. De longs parchemins d’invocations furent déroulés. De grandes machines de guerre émergèrent des panaches de fumée. D’immenses shurikens et kunais étaient placés sur de grands lanceurs en bois. Des onagres et des balistes parsemaient les lignes de l’Alliance qui se tournèrent et grincèrent en direction des assiégés. Cependant elles demeurèrent armées et immobiles. Les deux armées shinobis retinrent leurs souffles tandis que l’Hokage et le Raikage s’adressèrent aux défenseurs de la cité.

-Ryûshin Kizoku !

La voix de Tsunade se répercuta sur les murailles. Les deux Kages s’étaient placés à une distance des murs où ils ne craignaient rien des engins de siège ennemis.

-Nous vous offrons une chance de vous rendre, vous et les vôtres ! Lâchez vos armes, ouvrez vos portes et aucun shinobi de Kusa ne perdra la vie aujourd’hui !

La proposition de l’Hokage ne concernait que les shinobis du village de l’Herbe. Kuroeris de Taki posa son regard de dédain sur le Kusakage, elle s’attendait presque à le voir jeter son épée et supplier qu’on l’épargne. Les membres de l’Akatsuki l’observèrent avec attention. Les gens d’Ame s’étaient aussi tournés vers Ryûshin. Tous attendaient la réponse du Kusakage.

Ryûshin ne s’était pas attendu à une telle offre. Il cacha sa surprise sous un masque impassible et répondit avec véhémence.

-Vous me proposez la paix pour les miens. Mais en même temps, vous portez un couteau à ma gorge. C’est plus une menace qu’une négociation.

Il lui suffisait d’observer le chef de l’Alliance Shinobi pour comprendre où cette négociation allait les mener. Le regard du Raikage était ardent et empli de colère. Des yeux pleins de rage, une mâchoire dont les dents grinçaient de fureur. Il lui suffisait de prononcer un seul mot pour déclencher un massacre. Tsunade se voulait conciliatrice, ce n’était pas le cas d’Aa. Ryûshin avait vu clair en lui et il avait depuis longtemps pris sa décision.

-Il n’est pas encore trop tard, Ryûshin. Essaya à nouveau Tsunade. Konoha et Kusa étaient alliés autrefois. Il n’est pas nécessaire d’en finir ainsi.

Le Raikage s’impatientait et la tension était de plus en plus palpable. Les regards étaient rivés sur le Kusakage, sauf celui de l’homme au masque. Ryûshin l’apercevait, posté sur la tour de garde. Il ne semblait pas réagir. Tout comme Ryûshin, il savait qu’importe sa réponse, cela n’empêchera pas ces terribles évènements de se produire. Taki, Oto et Ame étaient dans la place, ainsi que l’Akatsuki, qui comptait les plus dangereux nukenins dans ses rangs. S’il ouvrait ses portes à l’Alliance, Kuroeris n’hésiterait pas à planter une lame de glace dans son cœur, les shinobis de Taki massacreraient les siens et il n’osa pas penser à ce que l’homme au masque pourrait lui faire, s’il prenait parti pour l’Alliance. Le point de non-retour avait été atteint et Madara Uchiwa attendait simplement que commencent les hostilités.

-Les Alliances vont et viennent, reprit Ryûshin. Durant la Troisième Grande Guerre, notre alliance avec Konoha n’a pas empêché nos villages d’être pillés, et de voir les nôtres massacrés par les shinobis d’Iwa et de Suna. Aujourd’hui, Suna, Iwa et Konoha sont alliés. Et vous vous présentez en armes devant notre village. Sachez que je compte défendre mon village contre tous ceux qui le menaceraient. Ce qui est votre cas.

-Une dernière fois, répéta Tsunade. Rendez-vous et il n’y aura aucun sang versé entre l’Alliance et Kusa !

Cette négociation était une farce, un simulacre pour cacher les apparences, afin que jusqu’au bout, l’Alliance puisse se convaincre qu’elle ait tout fait pour éviter le conflit. Mais tout était déjà scellé, pour Ryûshin et tous les autres.

-Vous autres Kages, vous savez quel genre de sacrifice, il faut accomplir pour protéger votre village. Je suis également prêt à tout pour la protection des miens.

C’est alors que le Raikage prit la parole. Sa voix grondante retentit dans toute la cité :

-Ne t’imagine pas être en sécurité derrière ces murs ! Rends-toi, ce sera ta seule échappatoire ! Nous n’aurons aucune pitié ! Nous raserons cette cité jusqu’à ce qu’il n’en reste que des cendres ! Nous effacerons toute trace du village caché de l’Herbe ! Tu regretteras de t’être allié avec l’Akatsuki ! Rends-toi ou il n’y aura nulle part où tu pourras te cacher pour échapper à notre fureur !

Le silence tomba sur la plaine. Ryûshin esquissa un léger sourire comme ultime provocation à la tirade du Yondaime Raikage. Les efforts de Tsunade venaient d’être réduits à néant en un instant, elle était devenue pâle tandis que Aa maintenait une posture de défi. Ryûshin frappa le sol avec son fourreau. Trois coups.

-Ainsi-soit-il. Annonça-t-il.

Aa souffla avec mépris et se détourna des murs suivi par Tsunade qui accorda un ultime regard attristé au Kusakage. Ces instants parurent une éternité pour les combattants. Le pas du Raikage était rapide alors qu’il se dirigeait vers son armée mais tout semblait au ralenti. Un moment de grâce, de pur silence. Le vent était tombé. Le soleil était à nouveau caché par les nuages. C’était hors du temps. Un instant précis où tout s’était arrêté. Un instant entre le jour et la nuit. Un instant entre la glace et le feu. Un instant entre le calme et le chaos. Un instant entre la vie et la mort.

Le Raikage rentra dans le rang, fit un signe rapide de la tête. Un son guttural sortit d’un cor. L’Alliance lança son assaut.

Un autre cor répondit du haut des murs de Kusa. Un hurlement parcourut les premières lignes de l’Alliance tandis que mugissaient les shinobis ennemis sur les murailles. Cette clameur envahit toute la plaine et la cité en portant la terreur chez les ennemis et en enflammant l’ardeur des troupes. Tous étaient prêts à en découdre.

L’Alliance chargea d’un seul front en direction des murs et des portes. Le flanc droit mené par Gaara et le flanc gauche guidé par Mei s’étaient élancés vers les murs alors que les troupes devant les portes avaient à leurs têtes Kakashi Hatake de Konoha et Darui de Kumo. Sakura aperçut son maitre partir au combat, pensant que cela pourrait être la dernière fois qu’elle voyait le shinobi au Sharingan. Aux côtés de la jeune Haruno, Tsunade et Aa restèrent de marbre alors qu’autour d’eux, des centaines de shinobis s’élançaient dans la bataille avec une bravoure furieuse.

Les défenseurs ripostèrent. Les engins de siège crachèrent leurs projectiles sur leurs assaillants qui faisaient des cibles faciles. Parmi les premières lignes se trouvaient, Hinata dont l’unité convergeait vers Kusa. D’un simple coup d’œil avec son Byakugan, la kunoichi vit le nombre d’ennemis qui garnissaient le haut des murs. Mais elle ne faillit pas. Le chef de son unité était un vieux shinobi de Kiri, dont le visage était parsemé de balafres. Il avait une voix menaçante et ses ordres étaient directs et clair.

-Maintenez le pas ! Plus vite ! On est sous leur feu !

Hinata entrevit, l’immense structure de bois d’une baliste ennemie se tourner vers eux, et son cœur se serra :

-Attention ! On nous vise !

Le vieux de Kiri grogna :

-Mur !

Un shinobi d’Iwa exécuta sans tarder des mudras et plaque ses mains contre l’herbe. Tous les autres s’accroupirent pour se mettre à l’abri alors qu’un gros mur de terre s’éleva pour protéger les shinobis environnants. Une détonation se fit entendre alors qu’Hinata détourna les yeux.

La flèche en acier de la baliste avait pénétré le mur et sa pointe s’était stoppé sous les yeux du vieil homme et du jeune d’Iwa. Alors que la pointe acérée se trouvait à quelques centimètres de leur tête, le shinobi de Kiri s’accorda un rictus :

-Pas passé loin, bien joué, petit.

Le shinobi d’Iwa étouffa un rire. Hinata souffla un unique instant, avant de remarquer la dizaine de parchemins explosifs qui entourait la base de la flèche qui avait percé le mur de pierre. Le vieil homme écarquilla les yeux et l’explosion survint.

Hinata fut projeté en arrière et sentit quelque chose heurter son dos et sa tête. Lorsqu’elle revint à elle, elle avait un horrible gout dans la bouche et toussa. Du sang coulait sur son œil droit et ses oreilles sifflaient. Un long hurlement émergea du silence puis ce fut le tour du chaos de la charge.

-Hinata ! Il faut pas rester là !

Elle connaissait cette voix. Tenten la tenait dans ses bras et la secouaient frénétiquement. Autour d’elle, il y avait des débris de pierre et des silhouettes qui filaient sans même qu’elle put les discerner. Tenten réussit à la lever alors qu’elle reprenait peu à peu ses esprits. Devant elle, il ne restait plus rien du mur, hormis des gravats, de la terre brulée et du sang. Un membre de son unité, un shinobi de Suna, agonissait lentement alors que la moitié de son corps avait été arrachée par la force de l’explosion. Hinata se retint de vomir. Sa respiration s’accéléra.

-Reste avec moi ! S’écria Tenten.

Hinata ne devait pas faillir. Elle ne pouvait pas.

-Je vais bien. Je vais bien, dit-elle. Il faut continuer.

Elle ne devait pas mourir. Elle ne devait pas fuir. Il fallait qu’elle continue le combat. Car ce combat, elle le menait pour tout ce qui lui était cher. Elle le menait pour « lui ».

La charge se poursuivait. Lorsqu’ils atteignirent une distance suffisante des murs, les shinobis de l’alliance essuyèrent les traits de l’ennemi. Des kunais fusaient du haut des murs de Kusa ainsi que des boules de feu et des bourrasques sifflantes qui décimaient les rangs de l’armée de l’Alliance. Des murs de terre sortaient çà et là pour protéger quelques instants les unités de l’Alliance. Cependant, les engins de siège de Kusa ne donnaient aucun répit aux shinobis qui devaient immédiatement reprendre leur assaut et faisaient de nombreux dégâts grâce aux explosifs fixés sur leurs projectiles.

Seul le flanc droit, disposait d’une défense totale. Les troupes, menées par Gaara, avançaient vers Kusa protégées par un gigantesque mur de sable qui protégeait une grande partie de l’armée des projectiles lancés par les défenseurs. Le jeune Kazekage avait pris la tête aux côtés d’une garde personnelle qui portait des jarres de sables sur leurs dos. Ce sable mélangé à celui de l’ancien Jinchuriki d’Ichibi lui permettait de créer cet immense bouclier ensablé qui leur permettait d’avancer sans essuyer de dégâts. Derrière Gaara, son second, Kitsuchi, exhortait les troupes :

-Aujourd’hui, nous vaincrons ! Soyons les premiers à monter sur les murs et à ouvrir les portes aux nôtres !

Des acclamations s’échappèrent de derrière la barrière de sable et les shinobis hurlèrent : « Gaara ! Gaara ! Gaara ! ». Le Godaime Kazekage conservait son calme, maintenait sa gigantesque œuvre de sable qui subissait les détonations des projectiles lancés des murs.

Le courage des défenseurs flancha lorsqu’il vit cette vague de sable lentement déferler sur ses murs. Tous avaient le regard fixé vers le flanc droit mené par Gaara qui s’approchait lentement des murs.

-Rien n’y fait ! Hurla un shinobi de Kusa. On ne passe pas à travers !!

Aucun des chefs des défenseurs n’était impressionné par cette gigantesque couche de sable. L’Alliance n’était pas la seule à avoir des atouts dans sa poche. Ryûshin rejoignit Kuroeris, Teinou et Kabuto.

-Il faut faire quelque chose contre ce sable, dit-il.

Un grondement se fit entendre. Un gigantesque shuriken venait de percuter le haut de la muraille et avait emporté une partie du mur et s’était écrasé sur les habitations plus loin en emportant plusieurs shinobis avec lui.

-Je vais me charger de tenir ce mur, grommela Teinou. Je ne vois pas ce que nous pouvons faire contre cette barrière de sable.

Kuroeris répondit immédiatement avec suffisance :

-Si vous pensiez qu’on comptait sur vous pour stopper cette chose, vous vous trompiez. C’est moi qui vais m’en charger personnellement.

Le chef des mutins d’Ame fusilla la femme aux cheveux noirs de Taki qui ne réagit même pas à cette hostilité. Cependant sa remarque avait fait sourire Ryûshin et le jeune homme aux cheveux blancs qui accompagnait Teinou. Seika, le bras droit de Kuroeris émit un léger ricanement tandis que Tetsu resta de marbre.

-Tenez le mur, ordonna-t-elle à ses subordonnés.

-Bien, madame. Dirent-ils ensemble.

La Takikage longea le mur en direction du flanc droit de l’armée shinobi en hurlant :

-Y a-t-il des shinobis aux affinités Suiton ici ?

Deux shinobis de Taki, deux autres d’Ame et un de Kusa la rejoignirent.

-Très bien, suivez-moi, dit-elle d’un ton ferme en se dirigeant vers la prodigieuse barrière de sable.

Ryûshin se tourna vers Kabuto qui observait la bataille en croisant les bras.

-Vous comptez rester longtemps à rien faire ? demanda le Kusakage.

Sous sa capuche, le chef d’Oto laissa apercevoir un sourire carnassier.

-Non, vous avez raison. Il est temps que je rentre dans la partie.

L’ancien élève d’Orochimaru exécuta plusieurs mudras et apposa ses mains au sol.

-Kuchiyose - Edo Tensei – La réincarnation des âmes.

Cinq cercueils émergèrent du sol sous le regard stupéfait de Teinou et du jeune homme aux cheveux blancs. Les cinq couvercles s’ouvrirent pour laisser apercevoir ce qu’ils contenaient. Kabuto esquissa un sourire. Il était temps de réunir l’Akatsuki.

Nagato, Kakuzu, Deidara, Sasori et Itachi avaient été invoqués de l’au-delà grâce à cette terrifiante technique. Kabuto ne perdit aucun temps et les fit sortir de leur prison de bois. Comme il s’y attendait, lorsque le Deidara réincarné sortit du cercueil, celui-ci s’éparpilla en cendres laissant apercevoir le cadavre du shinobi de Konoha qui avait été utilisé pour l’invocation. Deidara n’ayant pas trépassé, Kabuto pouvait bien donner l’apparence qu’il souhaitait au cadavre mais sans l’âme du défunt, il était impossible d’animer sa macabre marionnette. Kakuzu et Sasori s’étaient bien avancés mais la surprise saisit Kabuto lorsque les corps désincarnés de Nagato et d’Itachi s’écroulèrent ne laissant que des cendres. L’étonnement fut total pour Kabuto. Le souffle coupé, il regarda les cadavres pâles des shinobis utilisés pour le sacrifice. Son esprit pensa à toutes les possibilités mais la plus improbable lui vint finalement en tête. D’une manière ou d’une autre, Nagato et Itachi n’avaient pu être réincarné par l’Edo Tensei car, ils étaient toujours vivants.

-C’est impossible ! Pensa-t-il. Les rinnegans de Nagato étaient le seul moyen connu pour ramener les morts à la vie. Naruto l’avait vaincu et Sasuke avait également terrassé son frère. Comment-est-ce possible ?

Cela fusa dans son esprit, comme un éclair soudain. Kabuto se tourna vers Madara Uchiwa toujours placé au sommet de la tour, surplombant le champ de bataille. Il savait. Kabuto aurait mis sa main au feu. L’homme au masque était surement impliqué dans cette mystérieuse réapparition. Après tout, le pouvoir du Rinnegan et du Mangekyô Sharingan n’étaient pas négligeables dans cette guerre. Madara préférait surement se les approprier plutôt que de laisser Kabuto les utiliser à sa guise, craignant qu’il ne retourne ce pouvoir contre lui. Kabuto pesta intérieurement et se concentra sur les deux membres qu’il avait réussi à invoquer. Madara s’était peut-être joué de lui. Mais un jour, il lui rendrait la pareille.

Suivi par ses marionnettes revenues de l’au-delà, il rejoignit les membres de l’Akatsuki.

- Tout ces hurlements ! S’extasia Hidan. Tout ce sang ! Tous ces morts !!! Ohh Jashin-samaaaa !!

-C’est quoi le problème de ce type ? Soupira Suigetsu.

-C’est un grand malade, déclara Kisame.

-J’en connais un autre, reprit Suigetsu en jetant un coup d’œil à Jûgo.

Sasuke et Deidara remarquèrent l’arrivée de Kabuto et de ses marionnettes. Le manipulateur d’argile eut un rictus en voyant son ancien comparse revenu à la vie :

-Hum ! Le grand Sasori des Sables Rouges utilisé en tant que marionnette. Quelle ironie !

Le regard noir du nukenin de Suna se porta sur le blond d’Iwa qui lui répondit en toute indifférence :

-Epargne-moi tes sarcasmes, Deidara. Revenir d’entre les morts est suffisamment pénible.

-Ce n’est rien en comparaison de mon calvaire, annonça Kakuzu.

La voix de son ancien coéquipier interpella Hidan et le fit sortir de sa transe. Il se tourna vers la silhouette décharné du nukenin de Taki aux cinq cœurs et afficha un air de pure satisfaction.

-Oi ! Kakuzu ! Alors, on a trépassé ? On a finalement cassé sa pipe ?!

Les ricanements d’Hidan n’affectèrent pas Kakuzu.

-Avant de repartir pour les étendues mortes, je n’oublierai pas de t’emmener avec moi. Dit-il sèchement.

-Hé hé ! D’autres ont essayé ! Jubila Hidan.

-C’est qui ceux-là ? demanda Suigetsu avec suspicion.

-D’autres grands malades, répliqua Kisame.

-Vous aurez le temps de régler vos comptes après la bataille, dit Kabuto.

Kakuzu et Sasori portèrent leurs attentions sur les troupes shinobis qui chargeaient en direction de Kusa.

-Une autre guerre ? Supposa le marionnettiste.

-La Quatrième Grande Guerre Shinobi, reprit Kabuto.

-Une guerre comme une autre, railla Kakuzu.

Un projectile de baliste frôla les membres d’Akatsuki et alla s’écraser plus loin dans les quartiers résidentiels du village de Kusa.

-Etre utilisé comme de simples outils, des armes, soupira Sasori en observant sa main craquelé et fêlé. C’est humiliant.

-Vous avez êtes ramené à la vie pour servir un plus grand dessein, expliqua Kabuto. Ma technique vous permet de combattre sans craindre le trépas. Vous êtes immortel et indestructible. L’arme parfaite.

-C’est une consolation en soi, termina Kakuzu.



***




Pendant ce temps, Mei Terumi menait le flanc gauche de l’armée jusqu’aux murs. Bien que la Mizukage ne disposait pas d’une défense semblable à Gaara, elle arrivait à créer des murailles Dôton suffisamment larges et épaisses pour protéger ses unités. Bien qu’elle ait essuyé des pertes, ses troupes avaient avancé plus rapidement que celle du Kazekage et avaient atteint en premier les murs de Kusa.

Les murailles n’avaient que peu d’importance lorsqu’ils s’agissaient d’affronter des shinobis. Elles servaient principalement à impressionner les potentiels envahisseurs et à apporter une certaine sécurité au village qu’elles englober. Mais les shinobis maitrisaient le chakra et on leur apprenait une chose très importante dès le rang de Genin.

-Grimpez aux murs ! Ordonna la Mizukage.

Des centaines de shinobis, le chakra concentré sous la plante des pieds, montrèrent les murailles de Kusa. Les défenseurs n’attendirent pas qu’ils aient atteint le sommet des murs. Certains sautèrent par-dessus les remparts, imitèrent leurs assaillants en rassemblant une fine couche de chakra sous leurs pieds, et allèrent à la rencontre. Les deux armées s’entrechoquèrent avec fracas. L’acier rencontra l’acier. L’acier entra dans la chair et le sang fut répandu sur le blanc des murs. Kiba faisait partie des premiers à monter sur les murs.

L’Inuzuka montait Akamaru, son compagnon d’armes canin, qui grimpait à toute allure les murailles de Kusa. Le clan des maitres-chiens avait réussi à apprendre à leurs fidèles alliés à concentrer leur chakra sous leurs pattes. Un exercice long et délicat pour ces animaux mais qui les rendaient par la suite, exceptionnels. Akamaru grimpait plus vite que n’importe quel shinobi. Il évita un homme d’Iwa, touché par un kunai en pleine tête, qui tombait à pleine vitesse. Deux shuriken frôlèrent in extremis le bras de Kiba. Le maitre-chien, le torse collé au dos de son compagnon gardait dans sa ligne de vue le sommet des murs. Une explosion se produisit au sommet des remparts et projeta deux shinobis dans le vide.

Arrivé au sommet, Kiba quitta le dos d’Akamaru et se tint aux aguets. Il entrevit une baliste ennemie en flammes entourée de shinobis s’affrontant, kunai contre kunai, katana contre bô, katon contre suiton. Son nez était empli d’odeurs : la poudre, le feu, le sang, la chair, la sueur et la mort. Pourtant l’Inuzuka devait se détacher de ce que lui disait son odorat affuté. Cela allait le distraire et le mener peut-être à sa perte.

Un grognement d’Akamaru lui indiquait la menace la plus proche. Un colosse de Taki, presque obèse, s’avançait lentement vers lui. Il était chauve et une longue cicatrice lui coupait la bouche en deux. Une immense massue de bois ensanglanté, parsemée en son haut de morceaux d’acier, reposait sur son épaule, tenue par une main ferme.

-Tu veux jouer, gamin. Grommela-il à l’attention de Kiba. On va jouer …

Kiba ne pouvait pas rester insensible à cette provocation. Il ne pouvait pas mourir ici. Surtout de la main d’un homme aussi grotesque et laid.

-Jouons alors !

Le colosse chargea Kiba qui d’un simple saut, l’esquiva. D’un simple retournement, il griffa le dos de son adversaire. Ce dernier serra les dents, cachant sa douleur et se retourna, la fureur dans les yeux.

-Tu gueules, tu aboies, mais c’est tout ce que tu sais faire, jubila Kiba.

Akamaru couina pour avertir son maitre. L’Inuzuka eut le temps d’entrevoir un shinobi d’Ame dans son dos qui s’apprêtait à abattre son katana. D’un pas sur le côté, il évita l’attaque mais le ninja d’Ame fit siffler l’acier de son arme. Kiba n’eut aucun problème pour esquiver la lame. Il riposta avec un puissant coup de pied qui sonna le bretteur avant de se reconcentrer sur le colosse. Avant qu’il ait pu comprendre ce qui se déroulait, le colosse s’était jeté sur lui et l’avait saisi à la gorge. Le souffle coupé, il se débattait en frappant l’autre avec ses pieds.

-On rigole moins, maintenant !

Il écrasa violemment l’Inuzuka au sol. Kiba grommela de douleur tandis que le colosse savourait le supplice de son adversaire. Akamaru s’élança pour sauver son maitre mais le colosse de Taki l’ayant vu venir, balança sa massue qui frappa le chien et l’envoya contre deux shinobis qui combattaient. L’air manquait à Kiba, la tête lui tournait. Le colosse avait lâché sa massue et sortit un kunai prêt à en finir.

-Adieu, gamin, susurra-t-il.

Kiba rassembla ses dernières forces et, d’un coup soudain et direct, marqua le visage du colosse avec ses griffes acérées. Le colosse le relâcha et hurla comme un damné, cachant son visage dégoulinant de sang. Sans perdre, un instant, Kiba

-Voilà de nouvelles cicatrices, pensa Kiba. Tsûga – Les crocs lacérants !

Kiba tourna sur lui-même et trancha son ennemi. Le colosse fut éjecté au-delà des murs pour s’écraser à l’intérieur de la cité. Kiba se stoppa net avant de tomber dans le vide, il devait reprendre son souffle avant de continuer. Il tata sa gorge et cracha une petite gerbe de sang. Un parfum agréable lui parvint au nez. Une odeur de fleurs sauvages qui l’intrigua au plus haut point. Mais il ressentit quelque chose de froid dans son bas ventre. Une kunoichi portant le bandeau frontal de Kusa le regardait avec des yeux effrayés et enragés. En quelques secondes, Kiba baissa les yeux et vit le kunai qu’elle venait de planter entre dans entre ses côtes. La lame avait traversé la veste de shinobi et avait mordu la chair du maitre-chien. La kunoichi aux cheveux blonds retira la lame et poussa Kiba d’un coup de pied et qui s’étala au sol.

Les mots manquaient à l’Inuzuka qui essayait d’empêcher le sang chaud de couler de sa blessure. La kunoichi lâcha le kunai et se saisit du katana qu’elle portait dans son dos. Il haletait, la douleur l’envahit. La kunoichi s’apprêtait à le percer de son sabre lorsqu’Akamaru survint et la mordit à l’épaule. Elle gémit de douleur et essaya de se libérer de l’étreinte du chien. Elle se dégagea de son emprise en le frappant au visage avec la garde de son katana. Alors qu’elle se reporta sur Kiba, sa respiration se coupa net. L’Inuzuka s’était remis debout, surmontant sa peine, et avait frappé la jeune fille au thorax avec son kunai. Les yeux bleus de la kunoichi croisèrent ceux de Kiba. Des larmes s’échappèrent et perlèrent sur ses joues alors que ses bras se relâchèrent et que son katana toucha dans un tintement le marbre. Kiba vit la détresse envahir les yeux de la kunoichi, puis son regard se figea et elle tomba en arrière. Kiba chuta à son tour et sa tête se logea sur le ventre de la jeune fille. C’était elle qui sentait les fleurs sauvages. Un parfum agréable qui rappelait à Kiba les longs après-midi qu’il passait avec Akamaru dans les forêts environnant Konoha. C’était ça qui l’avait distrait. Et qui l’avait mené à sa perte. Un frisson lui parcourut l’échine tandis que le temps semblait ralentir autour de lui.

Qu’est-ce qu’il avait fait ? Rien ne lui venait à l’esprit. Pourtant, il avait tellement de choses à accomplir. Il devait devenir le chef de son clan. Il devait gagner la guerre, épouser une belle et forte kunoichi et peut-être devenir Hokage. Tout ça semblait loin. Il pensa à ses camarades de classe : Shikamaru, Chôji et cet abruti de Naruto. Il se remémora la douce Hinata et le taciturne Shino ainsi que leur maitre, Kurenai. Tsume et Hana restèrent dans ses pensées, tout comme sa famille, les membres de son clan et Akamaru. Son compagnon devait fuir cet endroit s’il voulait vivre. Il préférait partir en sachant son plus fidèle ami en liberté et en vie plus que de le voir mourir inutilement à ses côtés.

-Merde … parvint-il à dire. Merde …

Mourir comme ça. C’était frustrant. Il avait trop d’orgueil pour pleurer. Il s’était imaginé tuer une centaine d’ennemis. Et pourtant, il était tombé après avoir occis trois ennemis. Il s’était fait prendre par surprise comme un débutant. La kunoichi avait l’air tellement effrayée. Elle avait de beaux cheveux blonds et un parfum si agréable.

Les forces de Kiba le quittèrent quand il sentit de puissantes mains le soulever. Quelques instants plus tard, il sentit quelque chose de chaud sur sa joue et d’épaisses touffes de poils dans ses paumes. Il s’y accrocha et sombra dans l’obscurité.



***




Tsunade et Aa observaient le déroulement de la bataille. Ils étaient placés assez loin des murs pour que les engins de siège ne les atteignent pas. Pourtant à droite et à gauche, les projectiles lancés des murs de Kusa faisaient des ravages dans l’armée de l’Alliance. Ils voyaient d’énormes explosions à certains endroits de la plaine et percevaient les effroyables détonations qui les accompagnaient. Les premiers lignes étaient partis au combat mais d’autres contingents de shinobis étaient restés en retrait, pour une seconde charge lorsque les premières défenses de l’ennemi seraient enfoncés.

Mais ces troupes en retrait percevaient toute la violence du champ de bataille. Chaque détonation les terrifiait et on pouvait lire l’angoisse sur leur visage. Les escouades allaient et venaient entre le front et l’arrière garde transportant sur des civières des shinobis meurtris et parfois au seuil de la mort. La vision de leurs compagnons blessés et agonisants avait entamé le peu de moral qu’ils conservaient. Sakura, restée aux côtés de Tsunade, entrevoyait des shinobis de Konoha lourdement blessés revenir du champ de bataille. A chaque retour des escouades de secours, elle craignait de voir quelqu’un qu’elle connaissait étendu sur une civière entre la vie et la mort.

Le Raikage avait le regard perdu au loin, vers les grandes portes de Kusa. Tsunade conservait la même attitude de marbre, calqué sur celle d’Aa. Derrière eux, Sakura remarqua enfin l’individu qu’elle avait croisé il y a peu de temps à Kumo avant que le village caché ne soit attaqué. C’était Killer-Bee, le petit frère du Raikage, et, plus important, le Jinchuriki d’Hachibi. Il était immobile non loin de son frère, encadré par une cohorte de jônin d’élite de Kumo. Sakura l’examina attentivement, il semblait s’impatienter. Ses bras étaient croisés et l’index de sa main droite ne faisait que de tapoter son bras avec une certaine cadence, un rythme.

Konan, la kunoichi leader des forces d’Ame, restait silencieuse et conservait un air impassible. Sakura avait appris que les shinobis d’Ame avaient été rassemblés sous l’égide de Mifune. L’Haruno devinait que la kunoichi d’Ame s’inquiétait surement pour ses camarades. Son esprit semblait ailleurs. Sakura se méfiait encore un peu de l’ancien membre d’Akatsuki malgré le fait que Naruto lui accordait toute sa confiance. Cependant elle avait dans le regard quelque chose de mélancolique, une immense tristesse.

Soudain une plus grande détonation survint. A quelques mètres d’eux, un lance shuriken géant était dévoré par les flammes et autour de lui, des shinobis gisaient inertes. L’oreillette du Raikage laissa échapper une annonce que même Sakura put entendre :

-Ils attaquent par les airs !

-Dans ce cas, c’est à nous d’entrer en scène. Déclara une seconde voix dans l’oreillette.

Le Raikage ne répondit rien et reporta son regard sur Kusa en proie à l’assaut de l’Alliance. Un cri aigu résonna du campement de l’Alliance. L’escadron Kamome venait de prendre son envol. La force d’intervention aérienne de Kumo - en tout cas, ceux qui avaient survécu à l’assaut de leur village - se joignait enfin à la bataille. Les cavaliers avaient pour armes de longues lances tandis que leurs montures avaient leurs becs et leurs serres. Parmi les grandes mouettes rieuses aux ailes blanches, se trouvaient également d’autres volatiles au plumage immaculé. Cependant ce n’étaient pas des oiseaux faits de chair et de sang mais des oiseaux d’encre. Sai de la Racine faisait également partie de cette escouade. Les créatures animées et crées par sa technique du Chôju Giga – La toile aux monstres fantomatiques constituait une véritable nuée. Sur chaque volatile d’encre se trouvaient deux shinobis. Sai avait eu comme coéquipière, la jeune fille de Kumo, Aoki qui semblait peu à l’aise dans les airs. Cette formation aérienne était guidée par l’unique utilisateur du Jinton, Ônoki Ryûtenbin, le Sandaime Tsuchikage d’Iwa. Le minuscule vieillard flottait dans les airs à la tête de son escouade spéciale en direction du champ de bataille.

Deidara les attendait, dissimulé derrière les nuages, monté sur une de ses créations d’argile. Le visage du nukenin d’Iwa s’illumina lorsqu’il vit son ancien Kage foncer droit sur lui.

-Oi ! Papy Noki ! Tu es encore plus vieux et plus petit que la dernière fois où je t’ai vu !

-Plus petit et plus âgé mais je n’ai rien perdu de ma technique ! Répondit Ônoki d’un ton de défi. Tu vas le découvrir bientôt, gamin !

Alors que l’escadron Kamome et les créatures de Sai se déployaient autour de l’ancien membre d’Akatsuki, les défenseurs dévoilèrent également leur jeu. Des vrombissements fusèrent dans le ciel. Il s’agissait des ninjas d’Oto qui avaient récupéré les appareils volants de l’ancien village du Ciel. Les shinobis du village du Son avaient un appareil qui en puissant dans leur chakra leur permettait de voler. Ils disposaient d’armes avancés dont des fusils à kunai qui amélioraient la pénétration de l’arme mais qui était difficile et long à recharger après avoir lancé les six kunais dans le chargeur. Les vrombissements qu’entendaient les shinobis de l’Alliance provenaient de ces étranges appareils.

Ônoki ne perdit pas une seconde et exécuta des mudras :

-Jinton - Genkai Hakuri no Jutsu – Détachement du monde primitif !

Une sphère blanche naquit dans les mains du Tsuchikage et s’étendit pour former un gigantesque cône orienté vers Deidara et les troupes d’Oto. Le nukenin d’Iwa savait à quoi s’attendre et prit de la hauteur tandis que les shinobis volants d’Oto foncèrent sans réfléchir vers le vieil homme. Le cône de lumière engloba les premiers appareils volants d’Oto et en un instant, tout disparut. La technique avait réduit les assaillants en poussière.

-Maintenant ! Nous avons l’avantage ! s’écria Ônoki. En avant !

Les piaillements des oiseaux de l’Alliance recouvrirent les vrombissements des appareils d’Oto et ils se jetèrent sur leurs ennemis. Les mouettes enserraient les ennemis dans leurs serres et piquaient avec leurs becs pendant que leurs cavaliers fendaient l’air avec leurs lances. La monture de Sai évita de peu une rafale de kunai. Aoki riposta en dégainant pour fendre l’adversaire qui les avait ciblés. Ônoki se faufila entre les différents opposants à la poursuite d’un shinobi ennemi. Il s’abattit sur lui et atterrit sur le dos de son appareil. Il posa sa main sur les ailes d’or parcourues de chakra.

-Doton - Kajûgan no Jutsu – La Garde de Pierre

L’appareil volant gagna en poids et le shinobi eut l’impression qu’avoir une gigantesque pierre dans son dos. Avant qu’il réalise ce qui se passait, l’appareil le tira vers le sol. Ônoki reprit son envol laissant le shinobi chuter dangereusement. Il eut beau hurler et essayer de se détacher de son appareil. Le monde tournait autour de lui et le tumulte de la bataille au sol se rapprochait.

Il s’écrasa à la base d’une muraille de Kusa et les débris de son appareil retombèrent aux pieds de Shikamaru, Temari et Kankurô. Ils avaient rejoint le gros des troupes et se préparaient à gravir les murs. Lorsqu’un Hyûga hurla :

-Des barils explosifs !

Ils ne levèrent même pas les yeux en direction des tonneaux embrasés et se préparèrent à leur défense. Les barils percutèrent le sol avec fracas et les explosions se succédèrent sous les hurlements des défenseurs sur les murailles. Une fumée noire remonta jusqu’aux murailles. Les défenseurs remettaient en position les engins de siège sur lesquels ils plaçaient de nouveaux barils emplis de poudre explosive.

-On va lancer une autre salve ! hurla un ninja de Kusa.

Au bas, les défenseures commençaient à apercevoir les corps blessés et brulés des shinobis qui n’avaient pas pu se protéger des barils. Mais certains avaient surement survécu à la première salve, protégés par des murs et des boucliers de roche. Il fallait continuer les bombardements. Une kunoichi commençait à allumer les mèches des barils tandis que l’un des meneurs s’apprêtait à donner le signal. En bas, la fumée commençait à se dissiper et il commença à abaisser la main.

-Fûton –Dai kamaitachi no Jutsu - La Grande Lame du Vent !

Une grande vague de vent fendit le nuage de fumée et de poussière. Elle percuta les machines de sièges des défenseurs qui volèrent en éclats. Les barils enflammés tombèrent des engins de siège et roulèrent entre les shinobis sur les murailles. Ceux qui prirent la fuite furent les plus chanceux, lorsque les barils explosèrent. La fumée avait envahi à nouveau une partie des murailles et une fois que celle-ci fut dissipée, on put discerner les forces de l’Alliance qui avaient pris position sur la muraille.

-Montrez leur ce qu’on a dans le ventre ! Exalta Kankurô s’improvisant en chef.

Les shinobis de l’Alliance répondirent par un hurlement de rage tandis qu’ils se jetaient dans la mêlée. Temari et Shikamaru les rejoignirent sur la muraille. A vrai dire sans Kankurô, ils n’auraient pas pu échapper aux barils explosifs en s’abritant dans sa marionnette Sanshôuo – la Salamandre.

La kunoichi blonde de Suna se tourna vers une baliste ennemie située plus loin. Elle balança son éventail.

-Fûton – Daitoppa – La Grande Percée.

La technique de vent fusa sur la baliste et l’explosa en morceaux ainsi que les shinobis ennemis alentour. Deux ninjas d’Ame chargèrent la blonde qui replia sans tarder son éventail. Elle envoya valser le premier par-dessus la muraille. Le second reçut l’éventail dans le ventre avant qu’elle ne l’abatte au sol avec ce même ustensile en le frappant à la tête.

-Meurs ! Hurla un shinobi d’Oto armé d’un kama.

Temari eut le temps d’apercevoir son assaillant par-dessus son épaule, qu’un second shinobi de Taki se plaça devant elle, katana à la main. La kunoichi se préparait à sauter lorsque le shinobi d’Oto armé d’une faucille la porta au niveau de son oreille. D’un geste sec, il la lança sur la blonde qui l’évita d’un simple mouvement de tête. Elle alla se placer dans le crâne du ninja de Taki, à la surprise de Temari.

-Je ne peux … plus bouger … grogna le shinobi d’Oto.

Une lame noire lui transperça la gorge et il s’écroula au sol. Une ombre se détacha de celle du shinobi et Temari reconnut la technique de manipulation des ombres de Shikamaru. Le Nara avait un petit sourire au coin de la bouche.

-Je couvre tes arrières ! dit-il.

La blonde lui rendit son sourire alors qu’elle déploya son éventail et créa un clone d’elle-même. Le clone de Temari replia son éventail et se prépara au corps à corps tandis que l’originale se chargerait de lancer des techniques Fûton.

-Je n’ai pas besoin de toi pour assurer mes arrières ! répondit-elle à l’intéressé d’un ton moqueur.

-Ce n’est pas le moment de se disputer ! reprit le Nara.

-C’est toujours un plaisir avec toi …

Leur conversation fut écourtée à cause de l’explosion d’un kunai explosif non loin d’eux. Sur ce, ils se lancèrent aux côtés d’autres shinobis à la destruction des engins de sièges.


TO BE CONTINUED





J'espère que ce chapitre vous a plu ! Le chapitre 38 arrivera bien vite !

A la prochaine !

Chapitre 38 - Les portes de Kusa







Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: