Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Uchiha no Sensô

La Quatrième Grande Guerre Shinobi opposant l'Akatsuki et les Cinq Grands Nations Ninjas vient de commencer. L'Akatsuki continue de chercher les Jinchurikis de Hachibi et de Kyûbi afin de mettre la main sur leurs pouvoirs. Pendant ce temps les Cinq Kages s'organisent pour faire face à Madara Uchiwa, leader de l'Akatsuki. Naruto Uzumaki se prépare à affronter son ami Sasuke Uchiwa dans ce conflit mondial. La plus grande guerre shinobi vient de débuter ....
Classé: -16D | Spoil | Action/Aventure / Humour / Romance | Mots: 260371 | Comments: 76 | Favs: 127
Version imprimable
Aller au
AlexIchi (Masculin), le 27/05/2014
Voici maintenant la seconde partie de ce chapitre intitulé les revenants. L'explication du titre se trouve notamment dans ce chapitre qui contient pas mal de surprises. N'hésitez pas à me donner vos avis !

Bonne lecture !




Chapitre 36: Les revenants - Partie 2



Keiko écarta les branches qui obstruaient sa vue. De la cime de ce sapin, elle avait un panorama étendu des environs. La forêt s’étendait tout autour d’elle. De lointaines montagnes tapissaient l’horizon à sa droite et à sa gauche. Elle activa ses Sharingans et examina les environs. Ses yeux rouges étaient encadrés par trois virgules noires. C’était le signe que la jeune Uchiwa avait porté son dôjutsu à sa capacité maximale. C’était lors d’un de ses nombreux entrainements avec Kujira que Keiko avait finalement remarqué que ses yeux avaient évolué. Une immense satisfaction l’avait envahi et maintenant que son grand-père était revenu après une si longue absence, elle voulait à tout prix faire ces preuves. Elle attendait avec impatience le moment où elle devrait utiliser ses nouvelles pupilles. Et elle sentait que ce moment allait survenir bientôt.

Quelque chose attira son regard. Ses Sharingans distinguèrent deux chakras qui brulaient à quelques lieux entre les arbres. Ils ne bougeaient pas et la signature de leur chakra était presque imperceptible. Keiko maintint son regard vers leur position en espérant percer à travers les arbres pour voir ces guetteurs. Leurs chakras ne cillèrent pas et la jeune fille abandonna. Un « coucou » parvint à ses oreilles et Keiko se laissa retomber sur la branche inférieure pour entamer sa descente.

Au pied du sapin, Kagami fit résonner un autre « coucou » grâce à un appeau, levant les yeux vers la cime de l’arbre pour voir sa petite-fille les rejoindre. Itachi était assis, adossé contre le tronc du conifère, avec un bandeau sur les yeux et ses mains sur ses cuisses, inerte et silencieux comme un infirme. La grosse Kujira était accroupie, non loin de lui et avait la main posée sur le sol. Kagami, debout, attendait Keiko, la main posée sur la garde de son sabre à sa ceinture. Elle atterrit devant lui en toute discrétion.

-Qu’as-tu vu ? Demanda Kagami.

-Il y a deux personnes dans cette direction, dit-elle en pointant du doigt l’ouest. Ils ne bougent pas, ils doivent monter la garde.

Elle tourna la tête vers leur direction, toujours avec ses Sharingans activés. La signature de leur chakra était toujours là mais elle s’était affaiblie.

-Cela confirme bien que nous nous rapprochons. Reprit Kagami. Kujira ?

La kunoichi ne répondit pas immédiatement. Elle restait toujours concentrée avec la paume de sa main sur le sol.

-Ils arrivent.

Un petit trou s’ouvrit dans le sol et deux tamias en sortirent. Leurs minuscules yeux ronds se posèrent sur Kujira.

-Il y a un gigantesque campement à quelques kilomètres d’ici, dit la tamia à la voix rauque et légèrement rondouillarde. Ils ont installé un immense périmètre de sécurité avec des shinobis expérimentés.

-C’est tout ? grogna Kujira.

-Non, répondit l’autre tamia élancé à la voix douce et fluette. Ils ont mis en place une barrière pour dissimuler leur présence.

-Ils ont paré à toute éventualité. S’amusa Kagami.

Keiko soupira de fatigue. Ils avaient traversé le Pays du Feu de jour et de nuit pour atteindre leur nouvel objectif. Elle aurait tout donné pour pouvoir dormir quelques instants. Elle désirait du dépaysement, quelque chose qui romprait avec la routine de sa vie. Depuis quelques jours, elle n’était pas déçue.

Elle jeta un coup d’œil à Itachi toujours immobile au pied de l’arbre. Il parlait peu. Depuis qu’il avait rejoint le groupe, il s’était toujours limité aux politesses entre Kujira et Keiko. Kagami était le seul avec lequel il conversait. Mais à chaque fois que cela se produisait, Kagami faisait bien attention à ce que les oreilles de Keiko ne soient pas dans les parages. Itachi était encore trop faible pour marcher et Kujira dut le porter durant tout le voyage. Contrairement à Keiko, il avait pu s’endormir sur le dos inconfortable de Kujira et reprendre peu à peu des forces.

Elle bailla longuement et se frotta les yeux alors que le rapport des tamias se poursuivait.

-De quels villages provenaient les shinobis du campement ?

-Tous, répondit la grosse tamia. Kumo, Suna, Iwa, Kiri et Konoha, je n’ai jamais vu ça ! Quelque chose de mauvais se trame, si tu veux mon avis.

-Je crois avoir aperçu des ninjas du village d’Ame sauf que leurs bandeaux étaient barrés. Ajouta la petite.

-Qu’est-ce que tu racontes, Suppa ? J’les ai pas vu tes types d’Ame.

-Et pourtant, ils étaient là, Rappa. Je les ai vus. Ils sont arrivés il y a peu de temps au campement et les autres shinobis les ont fait entrer.

Itachi releva la tête.

-Qui est à la tête des shinobis d’Ame. ? demanda-t-il.

Suppa sa rapprocha de sa sœur, intimidé par la question du jeune homme. Un coup de coude de Rappa l’obligea à répondre.

-Je crois … qu’il s’agissait d’une femme. Une femme aux cheveux bleus. C’était la seule qui était dans le campement avant que les autres shinobis d’Ame la rejoignent. Elle était aux portes du campement lorsque les shinobis d’Ame sont entrés et ils portaient la même longue tunique noire.

Itachi se tut et plongea dans de profondes réflexions avant d’être interrompu par Kagami :

-Cette femme. Tu l’as connais ?

Itachi tourna la tête vers la direction d’où provenait la voix de Kagami.

-Je ne la connais pas. Pas plus que les anciens membres d’Akatsuki. Dit-il de son habituel ton morne. Mais si elle a rejoint l’Alliance et que les Kages lui font confiance. Alors il y a une possibilité qu’elle puisse également nous aider.

-On ne sait rien d’elle, insista Kujira avec méfiance.

Les yeux suspicieux de la kunoichi croisèrent le regard de Kagami qui semblait indifférent aux inquiétudes de son amie.

-C’est pourtant notre seule opportunité. Répliqua-t-il.

-«Les amis de mes amis sont mes amis», récita Keiko en souriant bien qu’Itachi ne put le voir. Mais comment allons-nous faire pour entrer dans le campement ?

-C’est bien ce que ton grand-père semble oublier… ironisa Kujira.

Alors que Kagami allait répondre, une voix grasse résonna.

-Si vous en avez terminé avec nous, grogna l’épaisse tamia, alors payez-nous !

Kujira chercha quelque chose dans une poche intérieure de son manteau de voyage. Elle ouvrit son immense paume à la hauteur des deux rongeurs. Deux grosses noix aux coquilles craquelées reposaient dans sa main. Rappa s’empressa de prendre les deux fruits et de les mettre sous ses bras. C’était ainsi, une mission, deux noix.

-Bon, merci d’avoir fait appel à nous ! S’exclama-t-elle. Sur ce, à la prochai…

-Attendez ! Coupa Kagami. J’ai une mission pour vous.

Rappa fusilla le vieil homme avec ses petits yeux sombres. Elle aurait préféré disparaitre avec ses noix. Suppa, sa jeune et timide sœur, demanda timidement :

-La … laquelle ?

-J’espère que vous pouvez payer … maugréa Rappa.

Un sourire se dessina sur le visage barbu de Kagami.

-Evidemment, dit-il d’une voix douce en faisant apparaitre trois noix dans sa main.

Le visage de Rappa s’éclaira et sa voix se fit plus mielleuse.

-Oh ! Monsieur est bon payeur, vous offrez une noix supplémentaire pour notre bon travail.

Rappa donna un coup de coude à sa sœur qui faillit chanceler.

-Oui, vous êtes très généreux ! répéta Suppa d’un ton maladroit.

-Non, vous n’allez pas manger cette troisième noix. Déclara Kagami. A vrai dire, elle fait partie de l’objet de votre mission.

Cela attira l’attention de tout le monde sur cette troisième noix. Bien qu’Itachi ait les yeux bandés, sa tête s’orienta vers la voix de Kagami. Kujira et les deux invocations rongeuses examinèrent le fruit plus attentivement. Keiko porta son regard sur la noix. Contrairement aux deux autres noix, elle crut apercevoir quelques lignes noires qui étaient tracées sur la coquille.


***



L’interrogatoire qu’avait subi Konan était rude. Le Raikage s’était acharné à poser toutes les questions qui lui passaient par la tête. Cela allait de sa simple participation à l’Akatsuki au rôle qu’elle pouvait avoir joué lors de la bataille de Kumo. Il avait posé de nombreuses questions sur le présumé Madara Uchiwa. Konan les avait mis en garde à son propos. Son identité et ses motifs étaient toujours mystérieux malgré le fait qu’elle ait été sous ses ordres, des années durant. Tout ce qu’elle avait pu dire sur l’homme masqué, c’est qu’il était très fort, et qu’il ne fallait surtout pas le sous-estimer. Durant tout l’interrogatoire, elle s’était répétée maintes fois car le Raikage persistait à poser les mêmes questions qui aboutissaient aux mêmes réponses. Cet entêtement n’avait que pour seul but de déstabiliser la kunoichi d’Ame. Les autres Kages restaient silencieux et se permettaient de poser les seuls questions pertinentes. Mifune du Pays du Fer dut, à plusieurs reprises, rappeler le Raikage au calme. Alors que Konan conservait son sang-froid, le leader de Kumo s’emporta à plusieurs reprises pendant ce long interrogatoire.

Lorsque trois heures furent écoulées, et que le Raikage eut encore répété les mêmes questions, le Kazekage proposa de mettre fin à l’interrogatoire ce qui fut approuvé par les autres chefs de l’Alliance. Aa dut ravaler sa frustration de n’avoir pas récupérer d’informations primordiales de la kunoichi d’Ame et ils la laissèrent enfin rejoindre ses hommes avant la grande réunion de la soirée concernant le plan de bataille.

Bien sûr, Konan était encore accompagné du shinobi de Suna. Baki ne l’avait pas lâché d’une semelle lorsqu’elle avait eu la permission d’assister à l’entrée de ses troupes dans le campement. Elle s’était tenue immobile aux côtés du Jônin de Suna et avait observé machinalement ses subornées passer les portes et se dirigèrent vers leur aire du campement. Même les ninjas d’Ame avaient senti une tension lorsqu’ils avaient traversé les remparts. Les nouveaux arrivants avaient attiré tous les regards. Même Konan était devenu l’objet de nombreuses rumeurs dans le campement. Pour certains, elle était un otage qui allait faire entrer les shinobis de l’Alliance dans Kusa. Pour d’autres, c’était une espionne de l’Akatsuki qui avait fomenté un faux accord avec l’Alliance dans l’unique but de la trahir au moment propice. La kunoichi ne s’attardait même pas sur ces dires. Les shinobis du village d’Ame étaient entrés dans le camp de l’Alliance et allaient se battre aux côtés des Grandes Nations pour le bien de tous. C’était une récompense qui n’avait pas de valeur à ses yeux.

Ses subordonnées l’avaient salué d’un hochement de tête lorsqu’ils étaient passés devant elle. Elle avait pu entendre quelques « Konan-sama » et d’autres marques de respect auxquels elle répondait également d’un simple signe de tête tandis que les chariots d’armes et de ravitaillement défilaient sous ses yeux. Elle n’osait pas leur parler de crainte que Baki, son garde du corps et geôlier attitré, ne prenne ça pour des ordres ou manigances à l’encontre de l’Alliance. Yudachi et Yaen avaient passé les remparts ensemble. Le couple ne se séparait que rarement. Alors que les autres ninjas d’Ame affichaient des mines angoissées et fatiguées, Yaen et Yudachi se comportaient comme deux amoureux. Ils étaient trop jeunes pour avoir connus les tristes années d’Ame. Konan repensa un instant à Yahiko.

Chûryû fut le dernier à passer les portes du campement de l’Alliance. Le vieux lieutenant de Konan avait réussi à amasser plus d’une centaine d’hommes pour rejoindre la guerre. C’était peu comparé aux Grandes Nations mais c’était tout ce qu’ils pouvaient offrir. Chûryû s’était approché de Konan. Le manchot restait impressionnant malgré les années passées au service d’Hanzô la Salamandre. Le père de Yudachi s’était autrefois opposé au grand Hanzô sur une attaque contre un village dissimulant des rebelles. Il l’avait payé de son bras et avait été banni du Pays d’Ame. Il aurait très bien pu être exécuté mais son salut il le devait à Hanzô. Car Chûryû descendait de puissants shinobis, tous serviteurs loyaux de la famille de la Salamandre. Konan ne l’avait recruté que très récemment après de nombreux refus du vieux guerrier. Adhérant pleinement à la cause de Konan, il s’était montré le plus fidèle et le plus dévoué des lieutenants.

Chûryû s’était présenté devant Konan et Baki et avait déclaré : « Le voyage s’est déroulé comme prévu ». Baki n’avait pas réagi mais Konan avait parfaitement compris. Chûryû n’était pas le genre d’homme à faire un rapport sur le fait que rien n’était arrivé pendant le voyage. Chûryû était le genre d’homme à considérer ce genre d’informations comme inutile. Seuls les imprévus méritaient d’être rapportés. Or le guerrier avait enfreint sa règle et comme il l’avait supposé Konan était surveillé de près. Lorsqu’il avait dit : « Le voyage s’est déroulé comme prévu. », il voulait véritablement dire que les shinobis d’Ame avaient rencontré un imprévu durant leur route.

Cela avait complétement obnubilé Konan. Elle s’interrogeait constamment sur cet imprévu soudain. Que s’était-il passé pour que son lieutenant l’informe dès son arrivée au campement. Elle allait bientôt avoir les réponses. Baki marchait à ses côtés d’un pas souple qu’elle imitait. Elle ne voulait pas se montrer pressée pour éveiller d’éventuels soupçons.

-Devez-vous me suivre jour et nuit ? demanda-t-elle poliment.

-J’exécute les ordres. Répondit sèchement Baki.

-Le Raikage vous a ordonné de me ramener au campement de mes troupes, nous ne sommes plus très loin. Vous pouvez très bien me laisser m’y rendre seule, je ne compte pas m’enfuir.

-Je ne vous fais pas confiance, répliqua-t-il. C’est à vous de vous y faire.

-J’ai coopéré avec vos chefs, dit-elle calmement. J’ai transmis des informations capitales pour la guerre. Demain, moi et les miens marcheront aux côtés de Suna, Iwa, Konaha, Kiri et Kumo. Et pourtant, je suis toujours traitée comme une criminelle.

Baki lui bloqua la voie et son unique œil visible transperça les pupilles orangées de la kunoichi.

-Et les ninjas que l’Akatsuki a tué lors de l’enlèvement de notre Kazekage ? Ceux qui ont été assassinés aux portes de Suna ? On ne vous traite pas comme une criminelle mais comme une meurtrière. Vous avez leur sang sur vos mains.

Les paroles de Baki n’eurent aucun effet sur Konan qui affronta le regard accusateur du Jônin de Suna.

-Avez-vous entendu parler des villages de Kunou et de Kurushimi ? Ce qui s’y est déroulé durant la Seconde Guerre Shinobi ?

Baki avait déjà entendu ces noms quelque part. Siégeant au conseil de Suna, le Jônin avait parcouru les archives du village afin d’aider au mieux le futur Kazekage à régner. Il était tombé sur un rapport sordide de l’époque de la Deuxième Guerre Shinobi. Alors que la guerre se poursuivait entre Suna, Iwa et Konoha, les troupes guidées par le Sandaime Kazekage étaient entrées dans le Pays d’Ame où se dérouleraient les batailles futures. Ils arrivèrent aux villages voisins de Kunou et de Kurushimi. Des informateurs avaient appris au Kazekage que les villageois avaient caché des shinobis de Konoha lorsque les éclaireurs de Suna étaient venus patrouiller dans la région. Le Sandaime n’avait pas agi dans la demi-mesure. Il avait exécuté tous les villageois, brûlé leurs maisons et salé leurs terres. Personne ne fut épargné. Les femmes, les vieillards, les enfants. Ils furent tous passés au fil du sabre. La lecture du rapport avait donné un sentiment amer à Baki. Même en repensant à cet évènement, Baki sentit son ventre se nouer.

-Oui, répondit-il. Je sais ce qui s’est passé.

-Vous aviez bien exécuté les ordres ce jour-là. Termina Konan sans changer de ton.

Elle poursuivit sa route seule laissant Baki dans son dos. Elle arriva enfin dans la partie du campement prévue pour les troupes d’Ame. Elle se dirigea vers la grande tente principale. Le soleil avait commencé sa longue chute vers l’Ouest lorsqu’elle passa les pans de l’entrée de sa tente.

Elle découvrit Chûryû adossé contre le poteau central porteur de la tente. Yaen et Yudachi attendaient tranquillement sur une caisse de ravitaillement l’arrivée de leur chef. Dès qu’ils virent Konan, ils émergèrent de leur transe.

-Enfin ! s’exclama Yaen, la blonde explosive.

-Ils ont enfin décidé de te relâcher, c’est pas trop tôt, grogna Chûryû.

-Que s’est-il passé ? S’empressa-t-elle de demander. Tu as laissé sous-entendre que quelque chose s’était produit pendant mon absence ?

Yaen et Yudachi changèrent d’attitude et prirent un air grave. Chûryû esquissa un rictus de satisfaction. Elle avait parfaitement compris le message qu’il voulait lui faire passer.

-Ouais, dit-il de sa voix caverneuse. Il s’approcha d’une partie de la tente dissimulée derrière un long rideau et l’ouvrit. Konan le rejoignit et jeta un coup d’œil. La zone de la tente était plongée dans l’ombre. Quatre lits étaient disposés en bon ordre et l’un d’eux étaient occupé. Konan se rapprocha lentement afin de mieux discerner celui qui était alité. De loin, on aurait dit un vieillard. A travers l’obscurité, Konan parvenait à entendre une respiration saccadée et faible.

Lorsqu’elle fut au pied du lit, cela la frappa. Elle étouffa un cri de surprise et resta immobile devant le lit de camp. C’était un homme au visage allongé, maigre, aux joues creusés comme s’il n’avait pas mangé depuis des mois. Il cachait son corps affaibli sous d’épaisses couvertures. Il avait de longs cheveux blancs dont une partie tombait sur le côté gauche de son visage. Son œil droit était gris et contenait six cercles concentriques.

-Konan … murmura-t-il en reconnaissant la femme aux cheveux bleus.

Il tendit son bras décharné dans la direction de la kunoichi qui se mit à genoux à son chevet. Elle prit délicatement sa main et la serra. Des larmes perlèrent sur ses joues.

-Je suis là… Je suis là …

Un sourire se dessina sur son visage et il reprit une longue inspiration. Il était bien trop faible pour se lever. Il haletait comme s’il avait un énorme poids sur la poitrine.

-Tu dois te reposer. Dit Konan à mi-voix.

Elle caressa les cheveux de l’homme et souleva la mèche qui lui tombait sur l’œil gauche. Elle retint un sursaut lorsqu’elle découvrit que son orbite gauche était vide. Un sentiment d’effroi la saisit et elle se releva en caressant avec douceur la joue de l’homme.

-Repose-toi, repose-toi. Répétait-elle.

Elle sortit lentement rejoindre les autres et essuya ses larmes qui ne cessaient de couler. Elle ne voulait pas montrer ses faiblesses devant ses hommes.

-Comment est-ce arrivé ? Questionna-t-elle en ravalant ses sanglots.

-Lorsqu’on est revenus de l’Archipel de l’Etoile, il était déjà là. Expliqua Chûryû.

-Nos gars du quartier général d’Ame l’ont trouvé, il y a moins d’une semaine dans les anciens appartements de la Grande Tour d’Ame. Continua Yudachi. Il était seul, recroquevillé et appelait à l’aide.

Konan pesa toutes ces informations. Son esprit commençait à s’embrouiller comme si ce qu’elle avait vu allongé dans ce lit n’était qu’un rêve. Elle se frotta les yeux et soupira longuement, le temps de réfléchir. Sous la tente, Chûryû et son fils restaient plongés dans le silence tandis que l’attention de Yaen se porta sur un tamia qui venait de passer sous la toile de la tente avec une noix dans la main.

-Son œil gauche. Qu’est-il arrivé avec son œil gauche ?

-Les gars nous ont dit qu’il lui manquait déjà un œil lorsqu’ils l’ont trouvé. Répondit Chûryû.

Konan avait compris comment la chose s’était déroulée.

-Alors la pire de mes craintes est arrivée. Déclara-t-elle. D’une façon ou d’une autre, Madara a ramené Nagato à la vie afin de récupérer le Rinnegan.

L’étonnement se lut sur les visages des shinobis d’Ame.

-Ramener les morts à la vie, c’est impossible … dit Yudachi.

-Et même si c’était possible, comment se fait-il que Nagato détient toujours son œil droit ? Si Madara avait voulu récupérer le Rinnegan, il aurait pris les deux pupilles. Insista Chûryû.

Yaen vit le tamia traverser la tente en lâchant la noix non loin de Konan. Apparemment la jeune kunoichi fut la seule à se rendre compte de sa présence.

-Je ne comprends pas pourquoi, il est toujours en vie. Répliqua Konan. Madara ne l’aurait surement pas laissé en vie …

Soudain un « plop » retentit et un nuage de fumée apparut non loin de la chef d’Ame. Konan recula de quelques pas et ses bras s’éparpillèrent en une nuée de papiers prêts à fendre sur l’ennemi. Chûryû se mit en position de défense tandis que son fils sortit son kusarigama. Yaen vint se placer à ses côtés, aux aguets. Le nuage de fumée se dissipa et laissa apparaitre un groupe de quatre personnes.

L’une d’entre elle était grosse aux cheveux auburn portant une longue bure noire avec un manteau de voyage. Sur son dos, elle portait un jeune homme aux cheveux noirs avec un foulard qui lui bandait les yeux. La plus jeune du groupe était une gamine d’un peu plus de dix ans aux cheveux noirs et aux yeux noirs qui portaient une tenue bleue marine sous un manteau de voyage identique à celui de la femme presque obèse qui l’accompagnait. Le dernier du groupe était un homme d’un âge avancé. Ses cheveux gris viraient au blanc. Sous son manteau de voyage, un pantalon noir et une tunique beige constituait sa tenue. A sa ceinture, il disposait d’un katana dont la garde était gravée. Sa courte barbe encadrait un sourire amical qu’il adressa aux shinobis d’Ame.

-Bonjour ! Bonsoir peut-être ! dit le vieil homme en levant les mains. Inutile d’être sur la défensive, nous ne vous voulons aucun mal.

Konan examina ces intrus. La gamine et la grosse femme semblaient méfiantes. Elles aussi étaient prêtes à se battre si nécessaire, malgré l’homme que portait la femme aux cheveux auburn. Yaen, Yudachi et Chûryû n’avaient toujours pas baissé leurs gardes. Ils attendaient un ordre de Konan dont les papiers imbibés de chakra virevoltaient autour d’elle.

-Qui êtes-vous ? demanda-t-elle. Qu’est-ce que vous voulez ?

Le vieil homme baissa lentement les mains. La fille et la femme qui l’accompagnaient se détendirent pour inciter les shinobis d’Ame à leur faire confiance.

-Je m’appelle Kagami Uchiwa, fit le vieil homme. Je veux discuter avec vous, Konan du village d’Ame, car d’après un ami ici présent, nous partagerions le même objectif …

***



Au fond de son écuelle, les haricots rouges s’entassaient dans leur jus. Ces petites boules rouges étaient tièdes et certains étaient ouverts. Naruto pouvait voir leurs entrailles blanches. Il resta un long moment devant son écuelle, indécis. Il n’était pas un grand fan des légumes. Il préférait la viande, le poisson et surtout les nouilles. Il se décida enfin à plonger sa cuillère en bois. Il porta les haricots à sa bouche. Ils étaient froids et ça n’arrangeait pas Naruto concernant leur goût.

Les shinobis du rationnement étaient venus avec une immense marmite d’haricots rouges. Ils allaient de feu de camp en feu de camp à travers les baraquements shinobis pour distribuer à chacun leur part de la soirée. Naruto et les autres avaient fait partie des derniers à être servi. Le rationnement n’était resté que quelques instants, pas assez pour que les haricots se réchauffent grâce à leur brasero. S’ils avaient été chauds, ils les auraient peut-être appréciés.

Naruto déposa son plat à entre ces pieds. A sa droite, Kiba mangeait sa part sans plaisir. Il partageait ses haricots avec Akamaru qui couinait pour obtenir de quoi se rassasié. Ce serait la seule ration de nourriture pour ce soir mais demain sur le champ de bataille, Kiba et Akamaru ne devraient faire qu’un. Shino raclait son écuelle pour récupérer ses derniers haricots rouges. En face de l’Uzumaki, Chôji dégustait le plat comme s’il s’agissait de son dernier repas tandis que Shikamaru était plongé dans ses pensées. Naruto avait connu une soirée plus festive lors de leur soirée de départ de l’Archipel de l’Etoile. Il ne s’était pas rendu compte que ses repas se résumeraient dorénavant à de simples portions froides. Il rêva d’un immense morceau de bœuf saignant avec de la sauce sucrée et à des makis disposés autour de la viande. Il songea aux merveilleux ramens de chez Teuchi. : Les nouilles chaudes cuises dans le bouillon au misô aux côtés des œufs durs, parsemés de morceaux de porc, de menma et de gingembre. Naruto en avait déjà l’eau à la bouche. Mais Konoha était loin. Si Naruto voulait espérer manger de nouveau des ramens de chez Ichiraku, il devait mettre fin à la guerre. Et pour cela, l’homme au masque devait tomber.

-Oi, Naruto. Appela Chôji.

Naruto sortit de ses pensées. L’Akimichi le dévisageait.

-Est-ce que tu vas finir tes haricots ?

-Non, je n’ai plus faim, dit Naruto.

-Tu devrais manger, conseilla Shikamaru.

Naruto prit l’écuelle et la tendit à Chôji qui hésita un instant à la prendre car il sentait le regard pesant et désapprobateur de Shikamaru.

-Autant ne pas gâcher la nourriture. Dit le blond.

L’Akimichi prit l’écuelle et poursuivit son repas.

-Chôji en aura plus besoin que moi, s’il veut utiliser son Décuplement.

-Si tu n’aimes pas les haricots, Naruto, supposa Kiba. C’est pas parce que ça fait pét…

-Non, c’est pas pour ça que j’en mange pas ! Manifesta le blond.

-Haha ! Rugit l’Inuzuka. Tu préfèrerais des ramens d’Ichiraku.

-Ouuiiii … se lamenta Naruto.

-Je donnerais tout pour manger une bonne grillade de chez Yakiniku-Q, déclara Chôji. Ces haricots ne sont vraiment pas bons.

-Alors pourquoi tu les manges ? S’interrogea Kiba.

-Parce que je suis angoissé. Répondit Chôji. Et quand je suis angoissé, je mange. Et je dois prendre des forces pour demain.

-La seule chose qui me conviendrait, confia Shikamaru. Ce serait un dangô. Quelque chose de très sucré.

-Ouais, un bon gros mochi … suggéra Naruto.

-Arrêtez ! Supplia Chôji. Vous me donnez faim !

Ils éclatèrent tous de rire.

-Ah ! Chôji. La première chose qu’on fera en rentrant, dit Shikamaru. Ce sera d’aller manger de la bonne viande chez Yakiniku-Q.

-Tu parles ! S’exclama Chôji. Lorsque je retourne à Konoha, j’achète le restau’ !

Ils repartirent en éclat de rire. Même Shino esquissa un discret sourire. Lorsque les rires cessèrent, ils se turent longuement. Ils s’étaient murés dans le silence. Ils allaient à la guerre demain. Qui parmi eux allaient revenir du champ de bataille ? Qui pourrait déguster à nouveau un plat de chez Ichiraku ou la viande de Yakiniku-Q ? Allaient-ils rire à nouveau ensemble ?

-Eh, Naruto, demanda Shikamaru en rompant le silence. Tu n’étais pas censé assister à la réunion de plan de bataille ?

-Ouais, se vanta l’Uzumaki. Les Kages veulent que j’y participe mais c’est surtout un motif pour qu’il garde un œil sur moi.

-Oh ! Je comprends, réalisa Chôji. Tu ne veux pas manger d’haricots rouges car durant la réunion, tu ne ferais que pét…

-Mais vous allez arrêter de penser à ça !? S’agaça Naruto.

-Tu n’es pas du genre à enregistrer et mémoriser les tactiques et les stratégies, déclara Shikamaru. Mais sois attentif durant cette réunion, tout ce que tu pourras apprendre sera bénéfique pour demain.

-Bien reçu ! Compte sur moi.

-Mais tu aurais dû manger, rétorqua Shino qui prit enfin la parole. Un shinobi ne doit pas aller au combat le ventre vide. Toute nourriture qui peut donner des forces au shinobi doit être prise. Qu’importe si ce sont des haricots rouges et que tu as peur que ça te fasse pét…

-Non, mais vous allez arrêter à la fin ! J’ai pas mangé ces haricots car ils étaient froids et dégeulasses, pas parce que j’avais peur que me fasse pét…

-Naruto.

Le blond sursauta. Kakashi était apparu derrière lui. Le visage de Naruto s’empourpra alors que son maitre conservait un air sérieux.

-Il est temps d’y aller. Annonça Kakashi.

-Ou …. Oui.

Il laissa Kiba et Chôji à leurs ricanements, rejoignit son maitre et prirent la direction de la tente des Kages. Le soleil disparaissait peu à peu derrière les arbres laissant des trainées roses et orangées dans le ciel.

-Sois attentif, dit Kakashi. Si tu veux participer à la bataille, il te faut connaitre notre plan d’attaque et le déroulement de la bataille de demain.

-Ne vous inquiétez pas, je ferai de mon mieux.

Un instant, Naruto pensa que les Kages pourraient avoir de meilleures rations que les simples soldats. Il salivait d’avance en pensant à tous les mets raffinés que les chefs se gardaient pour eux-mêmes.

-Kakashi-sensei !

Naruto et Kakashi se retournèrent pour voir Sakura arriver en courant dans leur direction.

-Je veux assister au conseil. Tsunade-sama m’a autorisé.

-Personne ne te l’interdit, expliqua Kakashi. Nous verrons bien là-bas.

Ils reprirent leurs routes en compagnie de Sakura. Elle s’approcha de Naruto.

-Comment te sens-tu ? demanda-t-elle.

-Oh ! S’étonna Naruto. Tu t’inquiètes pour moi, Sakura-chan ? Je suis plutôt détendu pour l’instant.

-Ne prends pas ça comme un jeu. C’est un conseil de guerre. Tu devras écouter très attentivement ce qu’ils devront dire. Les Kages ne t’ont pas convié à la réunion pour rien. Ils veulent que tu joues un rôle durant la bataille.

-C’est fou, tu es la troisième personne à me le rappeler… Vous me prenez pour qui ? Désespéra Naruto.

Finalement la grande tente des Kages apparut au loin et les trois shinobis accélèrent le pas. A l’entrée de la tente, deux ANBU montaient la garde. L’un des deux portait la tenue des forces spéciales de Konoha tandis que l’autre portait un masque de chasseurs de déserteurs du village de Kiri. Naruto songea à Haku qu’il avait affronté autrefois.

-Kakashi Hatake, commença l’ANBU de Konoha. Vous êtes attendu.

Kakashi et Naruto passèrent devant lui mais il empêcha Sakura d’entrer dans la tente. Elle ne dissimula pas son étonnement.

-Désolé, mais pas vous. Dit sèchement l’ANBU.

-Quoi ! L’Hokage m’a autorisé. Kakashi-sensei !

Mais c’était trop tard, Naruto et Kakashi étaient entrés sans se retourner.

A l’intérieur, tous les grands chefs de l’Alliance s’étaient réunis. Le Raikage, commandant de l’Armée Shinobi, était entouré de Tsunade, de la Mizukage, du papy d’Iwa, de Gaara, du samouraï du Pays du Fer et Konan. Ils étaient tous autour d’une immense carte des environs où étaient disposées des figurines représentants les armées et les unités. De part et d’autre de la tente, des ANBU étaient postés. Les gardes d’élite des Kages portaient tous un masque représentant des animaux, des créatures mythiques, des esprits ou des démons. D’autres jônins étaient présents, Naruto reconnut Baki de Suna ainsi que Kitsuchi d’Iwa qui dominait l’assistance. Un borgne de Kiri était également présent avec un shinobi de Kumo à la peau noire at aux cheveux blonds portant une courte mais large lame.

Dans un coin, sur un siège, le Jinchuriki d’Hachibi, Killer-Bee, grattait un carnet de notes avec un crayon de bois en chantonnant à mi-voix. Naruto s’approcha de la table où ils étaient tous regroupés et ils relevèrent tous la tête dans sa direction. Leur mine était grave et austère. Un frisson parcourut le dos de Naruto.

-Naruto Uzumaki est enfin là, nous pouvons donc commencer. Annonça le Raikage.

Naruto examina la table, la carte et les pions. Les mouvements et les tracés des troupes étaient déjà dessinés. Les tactiques étaient déjà marquées sur des parchemins. Quelque chose paraissait bizarre. Deux ANBU se détachèrent des parois de la tente et se dirigèrent vers le blond.

-Naruto.

Naruto se retourna vers son maitre. Il sentit un léger impact sur son front. En une fraction de seconde, il vit qu’on avait apposé un bout de papier sur son front. Ses jambes chancelèrent. Ses forces le quittèrent et il tomba. Il vit les toiles blanches de la tente et la silhouette de Kakashi au-dessus de lui alors que ses yeux se fermèrent. La dernière chose qu’il entendit fut :

-Désolé.



TO BE CONTINUED







C'est déjà fini, malheureusement. La prochaine fois, la bataille commence ! Trahisons, jeux de pouvoirs, amour, secrets, combat à mort ! J'espère que cela vous a plu !
A très bientôt, n'hésitez pas à commenter et à la prochaine !







Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: