Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Uchiha no Sensô

La Quatrième Grande Guerre Shinobi opposant l'Akatsuki et les Cinq Grands Nations Ninjas vient de commencer. L'Akatsuki continue de chercher les Jinchurikis de Hachibi et de Kyûbi afin de mettre la main sur leurs pouvoirs. Pendant ce temps les Cinq Kages s'organisent pour faire face à Madara Uchiwa, leader de l'Akatsuki. Naruto Uzumaki se prépare à affronter son ami Sasuke Uchiwa dans ce conflit mondial. La plus grande guerre shinobi vient de débuter ....
Classé: -16D | Spoil | Action/Aventure / Humour / Romance | Mots: 260371 | Comments: 76 | Favs: 127
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AlexIchi (Masculin), le 27/05/2014
Après une TRÈS LONGUE absence, je reviens pour vous offrir la suite de "la Guerre". On retourne enfin sur la guerre avec un chapitre assez complexe à écrire pour ma part que j'ai dû divisé en deux chapitres car il était trop loin. Désolé encore du retard, j'espère que cela vous plaira !
N'hésitez pas à commenter et à donner vos avis !

Bonne lecture !




Chapitre 35: Les revenants - Partie 1



Sur la plaine, l’herbe ployait sous les bourrasques de vent. A l’unisson, les plants se laissaient bercer et guider par la brise irrégulière et imprévisible, formant une envoutante danse végétale. Les murs du village caché de l’Herbe s’élevaient au beau milieu de cette plaine, entourés de ces vastes étendues herbeuses qui lui offraient une large vision dans chaque direction, lui permettant de détecter toute intrusion dans les alentours du village. Les veilleurs sur les murailles de Kusa, bien qu’ils ne possédaient pas le dôjutsu héréditaire des Hyûga, pouvaient apercevoir tous ceux qui foulaient l’herbe des plaines environnantes qu’ils soient alliés ou ennemis. Ces derniers pouvaient se dissimuler des yeux de Kusa en se réfugiant sous les arbres qui formaient un cercle en périphérie du village.

C’est ainsi que les shinobis décidèrent d’utiliser leur atout. Assis en tailleur à la lisière de la forêt, Yamato était en pleine concentration. Ses paumes posées au sol, immobile, imperturbable, les yeux fermés, il semblait en transe. Autour de lui, des shinobis veillaient au grain à ce qu’il ne soit pas dérangé dans la tâche confiée par les leaders de l’Alliance.

Neji faisait partie de ceux qui devaient veiller sur l’utilisateur du Mokutôn, toujours en semi-transe. Ils étaient cinq. Tous dissimulés dans les arbres dominant Yamato. Trois d’entre eux étaient des Hyûga. La tâche de Yamato était délicate mais capitale pour le siège. Aussi Konoha avait mis un point d’honneur à assurer sa sécurité et le Byakugan des Hyûga offrait une vigilance optimale.

Mais le jeune homme de la Bunke ne se focalisait pas sur Yamato. Son regard allait au-delà. Ses Byakugan étaient dirigés de l’autre côté de la plaine vers les murailles de Kusa. Ils inspectaient les murailles de long en large à la recherche de guetteurs ou de silhouettes. La distance entre lui et le mur ne lui permettait pas de distinguer précisément ce qui se déroulait derrière les remparts.

-Ça aurait été trop beau, songea Neji.

Avec toutes les capacités héréditaires qui se trouvaient dans leurs rangs, il aurait été facile pour l’Alliance de s’approcher lentement du village de Kusa et pour percer leurs plans de bataille. Mais les Kages avaient été clairs, leur siège reposait sur l’effet de surprise. Une attaque directe sans sommation. Et c’était là où Yamato intervenait. Une immense plaine herbeuse séparait l’Alliance du village caché de Kusa. Usant de son Mokutôn, le jônin devait étendre la forêt qui entourait le village afin qu’elle forme un vrai camouflage pour les shinobis. Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, de jeunes pousses émergeaient du sol et poussaient en quelques heures pour former de véritables arbres à l’épais feuillage. Plus les heures passaient, plus la forêt gagnait du terrain sur la plaine et convergeait vers le village de Kusa. Yamato avait pour ordre d’arrêter son avancée à quelques kilomètres des remparts. Les Kages ne prenaient pas leurs ennemis pour des imbéciles, ils remarqueraient très vite leur stratagème et mettraient le feu à la forêt créant un gigantesque brasier meurtrier. La forêt, l’herbe, la campagne, tout partirait en fumée mais Kusa serait à l’abri derrière ces grands murs de pierre. Mais avant que leur Ennemi ne le réalise, l’Alliance serait déjà partie à l’assaut. Les arbres menaient déjà la charge.

Neji vit Shikamaru le rejoindre entre les branches de l’arbre. Le Nara affichait toujours son air détaché comme si rien ne pouvait l’atteindre. Pourtant, rien n’avait été de tout repos pour Shikamaru. Lui et ses compagnons avaient rejoints le campement de l’Alliance, un jour avant Naruto et son groupe. Leur oiseau avait pu les rapprocher un maximum du quartier général. A leur arrivée au campement, les ninjas de Konoha qui les croisèrent leur faisaient de grands signes. Certains les applaudissaient et d’autres les acclamaient. Ils recevaient des tapes dans le dos, on leur serrait la main. Apparemment, leurs exploits contre Ryuk Aburami sur l’Archipel de l’Etoile étaient parvenus aux oreilles des shinobis de Konoha. Ceux qui auparavant avaient affronté Aburami et sa bande lors de leur assaut sur Konoha les portaient aux nues comme des héros. Ces exaltations de joie intriguaient grandement les shinobis des autres villages mais cela changeait de l’ambiance morose des baraquements.

Même Shikamaru et ses compagnons avaient été gênés par la réaction de leurs compagnons d’armes. Les Hyûga étaient allé saluer Neji et Hinata avec bienveillance félicitant les héritiers de la Soke et de la Bunke. Chôze Akimichi avait fendu la foule pour aller embrasser Chôji et Shikamaru. «Bravo, les petits ! Bravo ! Vous avez été brillants ! » S’évertuait-il à répéter. Gai avait fondu en larmes en voyant tous ses élèves revenir en vie. Lee s’était également mis à sangloter en retour de revoir son maitre. Kakashi avait accueilli Sai et Sakura avec un simple mot de réconfort. Comparé à son rival, la bête de jade de Konoha, Kakashi n’était pas émotif mais Sai et Sakura savaient bien qu’il était content de les revoir en vie. Lorsque Shikamaru avait revu son père, Shikaku avait laissé apparaitre un fin sourire avant d’ajouter : « Félicitations, vous êtes tous revenus en vie. »

Tout ceci avait presque fait oublier à tous qu’ils allaient à la bataille. Mais Shikamaru avait vite été ramené à la réalité. Il avait été convoqué par les Kages. Devant un tribunal improvisé, il avait été reconnu comme celui qui était à l’initiative du sauvetage de Naruto et ce malgré les ordres des leaders. Il avait endossé le rôle du souffre-douleur pour les Kages. Gaara avait conservé le silence pendant la parution du Nara. Il avait également été impliqué dans ce sauvetage mais Shikamaru se doutait bien qu’il s’était déjà fait réprimandé. Il avait affronté la sentence avec calme et sérénité.

Il avait été rabaissé au rang de Chûnin. En fait, les choses étaient revenues à la normale. Tsunade l’avait promue au rang de jônin car l’Hokage savait que son intellect serait plus qu’utilise. Mais le Raikage voulait une sanction et c’est la seule qui avait satisfait tout le monde. Pendant une fraction de secondes, Shikamaru avait pensé qu’ils le destitueraient de toute fonction et le renverraient à Konoha en tant que simple civil. Ca n’avait pas déplu à Shikamaru qui se voyait plus que ravi de quitter le champ de bataille. Mais il s’était vite ravisé. Sa tête servirait plus ici qu’à Konoha, surtout si l’Alliance voulait gagner la guerre.

Shikamaru s’approcha de Neji. Le Nara suivit le regard de l’Hyûga en direction des murailles de Kusa.

-Est-ce que tu arrives à voir quelque chose ?

-Rien. Répondit Neji frustré de ne pas voir d’au-delà des murs. Juste quelques silhouettes qui dépassent des créneaux.

Ils posèrent les yeux sur Yamato. Le jonin n’avait pas bougé depuis des heures. Il devait être relayé par un de ses clones de bois qui se reposait dans sa tente alors que l’original s’affairait à sa lourde tâche. Il devait agir avec précaution et finesse. Les arbres devaient grandir rapidement mais de manière progressive de façon que l’ennemi ne voit pas que la forêt se rapprochait peu à peu. Toutes les cinq minutes, une centaine de pousses sortaient du sol avant d’atteindre une stature d’arbre imposant aux longues branches quelques heures plus tard. C’était un travail difficile qui demandait beaucoup de chakra, de la rigueur, de la patience et du calme.

-C’est vraiment un plan étrange. Répliqua Shikamaru.

-Ce n’est pas commun. Répondit Neji impassible.

-Le Raikage veut qu’on se tienne prêt à tout moment, dès que Yamato aura étendu les arbres à une distance suffisamment proche du village, il voudra lancer l’assaut.

Un silence passa entre les deux shinobis de Konoha.

-Et que penses-tu de cet assaut ? demanda Neji.

-Hum ?

-C’est toi le génie de la stratégie. Que penses-tu de nos chances de gagner ce siège ?

Shikamaru soupira et se gratta la tête.

-C’est le Raikage qui dirige tout maintenant apparemment. L’influence de Tsunade n’est plus la même depuis la révélation de l’implication de Konoha pour le massacre des Uchiwa et la disparition de Naruto. Elle a perdue en crédibilité. D’après ce que m’a dit Temari, c’est la même chose pour Gaara, les autres Kages n’ont pas aimé qu’il ait participé à notre opération de sauvetage désespérée. Iwa et Kiri ont été trop impliqués avec l’Akatsuki donc le Tsuchikage et le Mizukage sont hors de l’équation eux aussi.

-Reste le Raikage … compléta Neji.

-Il est le Commandant de l’armée shinobi et son village est le seul qui n’ait pas trempé dans les affaires de l’Akatsuki. Donc il est presque tout indiqué. Cependant, le Raikage a un caractère … comment dire ….

-Impétueux ?

-Ouais … On peut dire ça comme ça …

Le Nara marqua une pause et se tourna vers la plaine. Les Byakugan de Neji s’attardèrent sur les gigantesques portes en bois du village. Elles semblaient épaisses et lourdes rien en comparaison avec celles de Konoha.

-Si cela ne tenait qu’à lui, le Raikage nous enverrait à la charge sur le champ comme des animaux enragés. Reprit Shikamaru.

Neji ne fit aucune remarque. Le village de Kumo n’a jamais été tenu en grande estime en son cœur. C’était eux qui lui avaient enlevé son père. Le Raikage avait joué son rôle et le clan Hyûga avait rempli le sien mais Neji avait été le seul perdant dans cette affaire.

-Pourquoi agirait-il de manière aussi inconsidérée ? S’agaça Neji. Il s’agit d’une guerre, des vies sont en jeu. On ne part pas à l’assaut d’un village ninja sur un coup de tête.

Shikamaru eut un léger rictus et souffla un grand coup.

-Je pensais que tu aurais compris depuis plus longtemps, Neji. Toi aussi, on te présente comme un génie.

Le Hyûga le regarda avec des yeux ronds.

-Le Raikage veut prendre sa revanche. Expliqua Shikamaru. Son village est à moitié détruit et le Pays de la Foudre a subi de nombreux pillages suite à l’invasion de Kusa, Taki et d’Oto. Il veut leur rendre la monnaie de leur pièce. Il veut raser Kusa de la carte et je crains que ce ne soit le début.

-Il va tous nous faire tuer si on ne s’interpose pas …

-Les autres ne sont pas fous, ils comprennent bien les motifs du Raikage et essayent de contenir ses ardeurs. Il a accepté suite à une demande de Tsunade de former des cohortes distinctes composant de petites unités avec des shinobis aux capacités complémentaires et polyvalentes. En une journée, mon paternel et d’autres types ont pu finalement arriver à une répartition équitable. Si nous devons partir au combat, ce ne sera pas comme des chiens fous.

Neji reporta son attention sur le village de Kusa.

-Nous serons à découverts et vulnérables sur cette plaine. Il faudra agir vite pour entrer dans la cité. Il faudra aussi compter sur le nombre de défenseurs.

-Nous sommes la plus grande armée shinobi constituée à ce jour. Dit Shikamaru. Et nous pouvons bénéficions de l’effet de surprise.

Cependant la voix du Nara laissait sous-entendre un doute persistant. Neji avait cette même inquiétude. Rien ne leur assurait que leurs ennemis ignoraient leur présence. Ils avaient alors préparé la défense du village et s’attendaient surement à une attaque à chaque instant. Sans l’effet de surprise, leurs troupes en grand nombre se retrouveraient sous les murailles de Kusa sous le feu et les attaques ennemies. Si c’était le cas, alors l’Alliance irait droit au massacre.



***




Naruto sortit de la tente. Les manches de sa tunique étaient bien trop longues et il nageait dans sa veste de shinobi. Son pantalon bouffant tombait sur ses chevilles et ses pieds dans de vielles sandales abimées. Il baissa les yeux sur sa tenue et son visage se fendit en une grimace dégoutée. Il croisa ensuite le regard de Sakura et l’œil visible de Kakashi qui s’écarta un instant de sa lecture pour observer le blond.

-A … Alors ? demanda Naruto.

-Trop grand. Rétorqua Sakura.

Kakashi se plongea à nouveau dans son livre sans dire mot.

-Vous n’avez pas un autre uniforme ? demanda Naruto à un petit shinobi de Konoha assis sur une caisse à l’entrée de la tente.

-Moy ! Moy ! C’est l’un des tout derniers ensembles ! grogna-t-il. Fallait venir plus tôt !

-Disons que j’ai eu un empêchement, répondit Naruto embarrassé.

Le shinobi souffla avec mépris et se pencha sur d’autres caisses de ravitaillement. Après quelques minutes de recherches, il ressortit un ensemble du fond d’un paquetage.

-Essaie celui-là. Il a l’air plus adapté.

-Merci ! répondit Naruto avant d’entrer à nouveau dans la tente.

La kunoichi devait aussi se faire à son nouvel équipement. Par chance, Shizune lui avait réservé une tenue depuis bien longtemps avant que les réserves d’équipement soient vides. Malheureusement pour Naruto, il devait faire avec celles qui restaient. Au départ, c’était très inconfortable pour Sakura. Elle trouvait que le pantalon allait la gêner dans ses mouvements. Même sa veste lui semblait lourde. Elle pesait sur ses épaules et pressait son torse. Dans cette situation, Sakura avait pensé qu’elle était finalement chanceuse de ne pas avoir la même poitrine que Tsunade. Mais la kunoichi s’y était fait. La veste offrait une bonne protection pour le torse qu’il ne fallait pas négliger sur le champ de bataille.

La bataille. Sakura songea à ce que cela signifiait. A Kumo, elle s’était sentie protégée, à l’abri. Les shinobis avaient eu pour avantage que le village de Kumo était une grande place forte. Cependant l’attaque avait tournée en leur défaveur et l’ennemi avait dévasté le village. D’après ce que lui avait raconté Kakashi, le Léviathan, le vaisseau volant du village d’Oto, avait été pisté après la bataille de Kumo. Les traqueurs l’avaient suivi jusqu’au Pays de l’Herbe où il avait disparu derrière les murailles du village de Kusa. A partir de cet élément, les Kages avaient planifié leur prochain mouvement.

Tous les shinobis que Sakura avait croisés étaient en tenue de combat, prêts à partir à l’assaut. Voilà où résidaient les inquiétudes de la kunoichi. C’était à eux d’attaquer en territoire ennemi, presque inconnu. Assiéger un village shinobi n’était pas une chose anodine. A chaque individu qu’elle voyait, elle se posait la question si il ou elle allait survivre à la journée de demain. Elle préférait également effacer de son esprit la simple pensée de la possibilité qu’elle perde la vie dans cette bataille.

Le comportement de Kakashi Hatake n’arrangeait en rien l’angoisse qui dévorait Sakura. Le shinobi au Sharingan continuait à lire son ouvrage grivois avec insouciance. Son maitre avait toujours fait preuve d’un sang-froid exemplaire dans des situations où d’autres auraient laissé leurs émotions le submerger. Kakashi avait participé à la Troisième Grande Guerre Shinobi à l’âge où Sakura, Naruto et Sasuke venaient juste de sortir de l’Académie. Il avait déjà vécu la guerre et les horreurs qui l’accompagnaient. Cependant son attitude ne faisait qu’exacerber l’anxiété de son élève.

-Comment se fait-il que vous ayez accepté ? dit-elle à haute voix.

-Hum ? demanda Kakashi en relevant la tête de son « Paradis du Batifolage ».

-Vous laissez Naruto combattre sur le champ de bataille … Aux yeux et à la portée de ceux qui veulent l’enlever et le tuer ?

-Ce n’est pas aussi simple que ça, reprit lentement Kakashi en refermant son livre. Ce n’est pas ma décision …

-Je croyais les Kages plus intelligents que ça ! Si l’Akatsuki met la main sur Naruto, ils auront gagné et ce qu’importe le nombre de personnes qui se seront sacrifiés.

-Tu oublies qu’il leur reste également le Jinchuriki d’Hachibi à capturer et que celui-ci contrôle parfaitement son Bijû.

-Cela ne change rien. Naruto reste le plus vulnérable des deux. Sur le champ de bataille, il va foncer droit sur l’ennemi sans réfléchir. Le piège se sera refermé sur lui avant même qu’il ne réalise.

Kakashi avait bien écouté son élève mais il se replongea immédiatement dans sa lecture. Cette attitude distante l’agaça au plus haut point.

-Pourquoi faire comme si cela ne vous atteignait pas ? Malgré tout ce qui nous est arrivé, nous restons une équipe. C’est bien vous qui nous l’avez appris : «Ceux qui ne respectent pas les règles et transgressent les lois sont considérés comme des moins que rien. Mais ceux qui ne pensent pas à leurs compagnons sont encore pires ». Alors auriez-vous oublié vos convictions ?

Sakura avait piqué son maitre au vif. Il était resté de marbre mais elle savait qu’elle avait touché un point sensible. Il ferma son livre et son regard se perdit dans le ciel.

-Je comprends tes inquiétudes. Dit-il d’une voix calme. Je les partage.

Son œil droit croisa les yeux émeraude de son ancienne élève.

-La guerre et la mort balaient les convictions. Mais j’ai déjà vécu la guerre, je ne compte abandonner ni mes convictions ni mes compagnons. Pas avant que vienne la fin.

Un frisson parcourut le dos de Sakura. Le ton lugubre de son maitre avait fait rejaillir les profondes angoisses de la rose.

-Naruto et toi, vous n’êtes plus des enfants. Vous avez suivi l’enseignement de Tsunade et de Jiraiya. Vous pouvez prendre vos propres décisions sans qu’on vous encadre comme des bambins. Naruto est fort, surement plus fort que moi.

Sakura fit la moue. Elle n’était pas convaincue.

-Cela ne change rien. Répliqua-t-elle. Naruto est la cible de nos ennemis et …

-Et nous n’allons pas les laisser faire.

Il avait un regard brillant de détermination qui ne trahissait aucun doute. Il n’était pas d’accord avec la décision des Kages. Mais il allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour protéger Naruto. Son ton était ferme et solennel. Sakura ne répondit pas. Elle se sentait presque honteuse d’avoir douté de Kakashi.

-Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour le protéger, ajouta-t-elle.

Kakashi acquiesça alors que sous son masque Sakura crut distinguer un discret sourire. Ce fut à ce moment-là que Naruto sortit de la tente.

-Je crois que ça me convient mieux, dit-il ravi de sa tenue.

Les manches de sa tenue noire étaient amples comme ceux de sa tenue habituelle, cela lui permettrait de dissimuler des kunais qu’il pourrait utiliser en derniers recours lors des combats. Sa veste était surement une taille en dessous car Naruto ne faisait que la réajuster. Il haussa les épaules pour se rendre compte à quel point la veste de shinobi présentait une charge qu’il devrait prendre en compte. Le pantalon était peut-être un peu large mais sa longueur convenait bien à la morphologie de l’Uzumaki. Sur son front, il avait toujours son bandeau noir frappé du symbole de Konoha dont les pans retombaient sur sa nuque.

Le blond s’étira et fit quelques pas alors que sa coéquipière et son maitre s’étaient levés et l’examinaient. Sakura trouvait que la tenue de shinobi avait vieilli l’Uzumaki. Cela lui donnait une stature plus imposante que s’il portait sa tenue orangée habituelle. Pour Kakashi, la nouvelle tenue de Naruto faisait écho à des souvenirs mêlés de nostalgie et de mélancolie.

-Alors est-ce que tu prends celle-ci ? S’impatienta Sakura.

-Je crois que tu ne trouveras pas mieux, reprit Kakashi.

-Ouais, je vais la garder, répondit Naruto en examinant les poches de sa veste.

-Moy ! Moy ! Tant mieux, répliqua le shinobi de Konoha, j’ai rien d’autre à te proposer, ça m’arrange.

Il alla récupérer ses affaires dans la tente et lorsqu’il ressortit, il aperçut trois personnes qui traversaient le campement dans leur direction. La plus petite d’entre elles étaient une enfant aux longs cheveux noirs. A vue d’œil, Naruto songea qu’elle devait avoir le même âge que Konohamaru, Udôn et Moegi. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait faire ici ? Depuis son arrivée au campement, il n’avait vu aucun enfant. Ceux qui s’étaient rassemblés pour la guerre, étaient en âge de combattre ou avaient un rang shinobi suffisamment élevé pour qu’on puisse croire et se reposer sur leurs aptitudes.

Naruto vit alors les deux hommes qui encadraient la jeune fille. Des hommes qui portaient la tenue des shinobis de Konoha. De loin, ils étaient parfaitement identiques et lorsqu’ils atteignirent Naruto, Kakashi et Sakura, ils purent apercevoir leurs yeux immaculés cernés de veines qui les rendaient menaçants. Les deux Hyûga escortaient la jeune fille comme si leur vie en dépendait, constamment sur leurs gardes bien qu’ils étaient au beau milieu du campement de l’Alliance.

Ils remarquèrent la présence de Kakashi et de ses anciens élèves. Ils s’arrêtèrent devant eux et les saluèrent.

-Bonjour Hatake-san. Firent-ils respectueusement.

Même la jeune fille s’inclina légèrement avec prestance. Naruto put l’examiner plus attentivement. Ses longs cheveux ruisselaient sur ses fines épaules tandis qu’une mèche de cheveux tombait devant deux Byakugan. Ses yeux étaient froids comme ceux des membres du clan Hyûga. Cependant, Naruto crut voir une certaine douceur dans le regard de la petite qui lui rappelait quelqu’un d’autre.

Kakashi répondit par un simple « Yo » alors que Sakura obligea Naruto à retourner la salutation. Les Hyûga rejoignirent le shinobi de Konoha à l’entrée de la tente.

-Bonjour, salua la petite. Je crois qu’il vous reste une tenue de shinobi pour moi.

-C’est exact. Moy ! Moy ! Répondit l’homme chargé de l’équipement en cherchant dans une caisse. Voilà, pour vous !

Il lui tendit une pile de vêtements pliés qu’elle récupéra en le remerciant avec un sourire discret.

-Venez, Hanabi-sama. Ne perdons pas de temps et allons rejoindre votre père.

-Oui.

Ils repassèrent devant Naruto sans leur accorder un seul regard sauf la petite qui jeta un dernier coup d’œil au blond, par-dessus son épaule.

-Je ne sais pas pourquoi cette gamine me fait penser à quelqu’un. Déclara Naruto lorsque les Hyûga furent suffisamment loin.

Sakura haussa les sourcils.

-C’est Hanabi, la sœur d’Hinata.

-Ah ! S’exclama-t-il. J’ignorais qu’Hinata avait une sœur.

-Tu ignores tellement de choses sur elle, soupira Sakura.

-Mais elle va vraiment se battre avec nous ? C’est une enfant. Elle a quoi 10 ans ? 11 ans ?

-Je ne savais même pas qu’elle était ici. Dit Sakura. Je me demande même si Tsunade est au courant.

-Elle est au courant, répondit Kakashi. Comme toutes les chefs de clan du village.

Cette révélation avait laissé Naruto et Sakura stupéfaits.

-Comment peuvent-ils la laisser combattre ? clama Sakura.

-Ils la laissent combattre car elle est plus que qualifiée. Répliqua Kakashi. Hanabi est devenue Chûnin, il y a deux ans, alors que la plupart des shinobis de son âge devenaient des Genins. Son entrainement est supervisé par son père lui-même qui a demandé à l’Hokage un régime exclusif pour elle pour son apprentissage. En contrepartie, elle devait débuter l’examen Jônin, cette année. Mais avec la guerre, les choses sont devenues compliquées … Mais d’après ce que j’ai pu entendre, elle est douée, voire très douée.

Pour son âge, elle était un prodige. La fierté du clan Hyûga. Hiashi chérissait la perle rare qu’était Hanabi. Tout le monde savait qu’il avait peu à peu écarté Hinata au profit de sa jeune sœur mais l’ainée ne faisait pas le poids face à sa cadette. Le clan Hyûga pouvait s’apitoyer sur le sort d’Hinata mais il estimait et respectait la force d’Hanabi. Kurenai avait eu pour lourde tâche de rendre Hinata plus forte afin qu’elle soit respectée dans son clan au même titre que sa sœur. Elle avait réussi à être reconnue au sein du clan mais Hanabi avait également gagné en renommée. Cette jeune prodige était maintenant Chûnin et sur demande expresse de son père, elle avait rejoint les troupes de Konoha. Hiashi voyait en elle un atout indéniable pour l’Alliance et pour le clan Hyûga. Kakashi supposait qu’Hiashi voulait également endurcir sa cadette. La guerre formait les Shinobis. Kakashi le savait.

Kakashi n’était encore un enfant quand il avait vécu la guerre. Il avait été éduqué au sein même des batailles, au sein de la douleur, au sein de la mort, au sein des victoires et des défaites. Il avait vu nombre des siens tomber au combat ou partir sur le front pour ne jamais revenir. C’était monnaie courante pour les gamins pour lui. Depuis l’aube des shinobis, les enfants avaient toujours été envoyés au combat aux côtés des adultes. « La Guerre façonne le Shinobi ». Kakashi s’était souvenu de ces mots prononcés par un vieux ninja qu’il avait rencontré il y a fort longtemps alors qu’il effectuait des manœuvres durant la Troisième Guerre Shinobi. Un fermier les avait hébergé et s’était étonné que Kakashi fasse partie de l’escouade malgré son jeune âge. Il avait fait remarquer que la place du fils du Croc Blanc était à l’école avec d’autres enfants et non avec des soldats. Le vieux shinobi avait sèchement répliqué avec mépris devant la naïveté du fermier « La Guerre façonne le Shinobi. » A cette époque, Kakashi aurait appuyé le vieil homme mais plus aujourd’hui.

Il se revoyait en Hanabi. Il percevait toutes les épreuves qu’elle allait traverser au cours de cette guerre et comment elle influencerait sa vie. Oui, la Guerre façonne le Shinobi. Mais elle peut également briser le Shinobi et ou créer des blessures qui ne cicatriseront jamais. Après la Troisième Guerre Shinobi, les villages s’étaient mis d’accord pour instaurer un âge de paix afin de prospérer et que les futures générations ne connaissent pas la guerre. Mais le destin est cruel …

Pourtant, ce ne fut pas l’unique chose qui attira l’attention de Kakashi. Les deux gardes du corps d’Hanabi avaient activés leurs Byakugan et semblaient aux aguets, prêts à toute éventualité. Dès leur arrivée, Kakashi avait observé les alentours. La plupart des shinobis qui les entouraient provenaient du village de la Foudre. Le symbole de Kumo ornait leurs bandeaux frontaux et leurs regards ne se détachaient pas des trois Hyûga. Leurs yeux étaient mêlés de peur, de ressentiment et de colère. La rancune ne disparaissait pas aussi facilement. Le village Kumo avait autrefois tenté de subtiliser le Byakugan aux Hyûga en enlevant Hinata alors qu’une délégation du Pays de la Foudre était l’invité de Konoha. Leur enlèvement s’était soldé par un échec ce qui avait eu pour conséquence d’affecter les relations entre Konoha et Kumo. Pour éviter une guerre, le Raikage avait ordonné que le corps d’Hiashi Hyûga lui soit remis et ainsi tous les tords seraient oubliés. Et pour empêcher Kumo de mettre la main sur ce dôjutsu, Konoha et le clan Hyûga avait livré le corps de son frère jumeau Hizashi qui s’était sacrifié pour son village et les siens. Grâce au sceau de servitude sur son front, les yeux d’Hizashi furent sabotés dès qu’il perdit la vie. Kumo fut trompé et Konoha maintint une paix fragile.

Les tensions existaient toujours entre Kumo et les Hyûga. Les shinobis du pays de la Foudre avaient tenté de kidnapper Hinata, rien ne les empêchait de faire de même avec sa jeune sœur. Hiashi se méfiait donc du Raikage et de Kumo. L’attitude des gardes du corps d’Hanabi trahissait cette hostilité entre les deux factions. Ces tensions n’existaient pas qu’entre les Hyûga et les Yotsuki de Kumo. Auparavant dans la matinée, une rixe avait eu lieu entre des shinobis de Suna et d’Iwa. Personne n’avait été blessé mais cette nouvelle avait fait le tour du campement. Encore pire, certains shinobis se murmuraient d’étranges rumeurs : certains shinobis de Kiri seraient des espions au service de l’Akatsuki. D’autres bruits faisaient part d’une éventuelle trahison du Tsuchikage.

Les rancunes ne meurent pas facilement. Kakashi avait pu se rendre compte des scissions au sein même de l’Alliance. Le campement était partagé entre les différents villages et les shinobis se regroupaient en fonction de leur village. L’Alliance Shinobi était plus désunie qu’unie. Des équipes avaient été formées pour la bataille de demain, mélangeant des shinobis de tous les villages. Sans aucune vraie cohésion entre les villages, l’Alliance allait à la catastrophe.

-Bon maintenant, je suis prêt pour aller à la bataille !

Naruto fit sortir Kakashi de ses pensées. Le blond semblait explosif, même maintenant à l’aube de l’assaut, il restait optimiste.

-Ne va te jeter dans la mêlée comme un chien fou ! S’énerva Sakura. Tu dois être prudent. Tu es leur cible.

-Je sais. Je sais. Je ne compte pas charger dans le tas.

-Alors comment vois-tu les choses ? demanda Kakashi, curieux, en rangeant son livre dans sa sacoche.

-Il n’y a qu’une personne que je dois cibler. Expliqua le blond.

Il repensa aux paroles de Karin sur l’Archipel de l’Etoile :

-Depuis leur rencontre, Sasuke est guidé par les conseils de cet homme. Il le manipule pour arriver à ses fins.

-La seule personne à abattre dans cette guerre, c’est celui qui en est l’instigateur. Celui qui est à la tête de l’Akatsuki et qui a monté les autres villages contre l’Alliance. Celui qui a pris pour cible tous les Jinchurikis.

Kakashi et Sakura comprirent que Naruto n’allait pas se montrer prudent. Il allait se focaliser sur cet objectif et il n’arrêterait pas avant de l’avoir atteint.

-Celui qu’il faut battre pour mettre fin à cette guerre. Mon objectif c’est l’homme masqué.



***




Karin n’osait pas bouger un muscle. La chaise sur laquelle on l’avait placée était inconfortable et dure comme de la pierre. Pourtant, elle supportait cette gêne car c’’est tout ce qui lui était permis. Face à elle, les Kages silencieux l’observaient et la jaugeaient. Ce n’était pas la première fois qu’ils voyaient la nukenin rousse. Après tout elle avait aidé Sasuke Uchiwa à s’infiltrer au Pays du Fer. Danzô Shimura avait succombé sous la lame de l’Uchiwa après que celui-ci ait mit fin aux discussions entre les Kages. Karin sentit le poids de chaque regard sur elle. Elle ne pouvait savoir si on allait l’interroger ou la juger.

-Est-ce qu’il y a d’autres passages pour entrer dans Kusa ?

La question du Yondaime Raikage était directe et sans détours.

-Je ne suis … pas sûr …

-Vous étiez un shinobi de Kusa. Vous devriez connaitre des moyens plus discrets pour entrer dans le village. Supposa Mifune.

Karin avait beau chercher dans ses souvenirs, rien ne lui revenait. Elle se souvenait des grandes portes du village si impressionnantes qu’elles craignaient que leurs battants cèdent et qu’elles écrasent l’insignifiante kunoichi qu’elle était.

-La dernière fois qu’elle a été enregistrée par les registres de nos villages, expliqua Tsunade, c’était il y a quatre ans lors du dernier examen Chûnin à Konoha. C’est à ce moment-là qu’elle a disparu et qu’elle est entrée dans les rangs d’Oto. Elle n’a pas suffisamment vécu à Kusa pour connaitre tous ses secrets.

Un râle d’agacement s’échappa d’entre les dents du Raikage. Gaara soupira et replongea dans ses pensées tandis que le silence revint sous la tente. Karin ne comprenait même pas pourquoi elle était là. Elle avait déjà été interrogée par les services de renseignement de Konoha. Karin avait échappé à la mort après que Sasuke l’avait tout bonnement utilisé pour tuer Danzô, c’est pour cela qu’elle avait dit tout ce qu’elle savait à Konoha. Malheureusement pour eux, elle détenait peu d’informations qui auraient pu intéresser l’Alliance Shinobi. Elle n’avait participé aux affaires de l’Akatsuki qu’un temps. Un temps bien trop court pour qu’elle puisse détenir des informations déterminantes sur l’organisation. Tandis que pour ce qui est du village d’Oto, la mort d’Orochimaru et la folie de Kabuto laissaient entendre que les shinobis du village du Son ne se relèveraient pas et finiraient par disparaitre. Mais Oto s’était reformé dans l’ombre, bien plus puissant qu’auparavant, sous l’égide de Kabuto qui s’était accaparé le pouvoir de son défunt maitre. Et Karin ne savait rien des manigances et des plans de Kabuto dans cette guerre.

-Si c’est tout ce qu’elle peut nous offrir comme informations, soupira le Tsuchikage, il est inutile de perdre notre temps avec elle.

Le cœur de la jeune femme s’allégea, elle voulait plus que tout quitter cette tente où régnait une ambiance étouffante.

-Nous n’en avons pas fini. Coupa le Raikage. Est-ce que vous avez déjà rencontré cette femme ?

Karin posa son regard sur une personne en bout de table presque mise à l’écart par les autres dirigeants de l’Alliance. Un instant passa. A quelle femme s’adressait-t-il ? Elle ou celle aux cheveux bleus ?

-Alors ? Répondez ! hurla le Raikage à l’attention de la rousse.

Elle sursauta sur sa chaise et réexamina la femme aux cheveux azur impassible habillé d’un manteau noire.

-Je ne la connais pas. Je l’ai vu pour la première fois, il y quelques jours lorsqu’elle est venue nous porter secours sur l’Archipel de l’Etoile.

Cette réponse ne satisfit pas Aa.

-Pourtant vous faisiez tous deux partis de l’Akatsuki. Reprit la Mizukage.

-C’est Madara qui a intégré Sasuke et ses coéquipiers dans l’Akatsuki, s’empressa de répondre Konan, nous n’avons pas eu notre mot à dire. Il contrôle tout ce qui touche à l’organisation. L’éminence grise derrière Pain.

-L’Akatsuki s’était-elle rapprochée des villages de Kusa et de Taki par le passé ? Poursuivit le Raikage.

-Non, nous n’allions jamais à la rencontre des villages shinobis. Akatsuki était indépendante et travaillait sur commande contre rémunération. Si un village avait besoin de nous, il nous trouvait d’une manière ou d’une autre. A ma connaissance, Taki et de Kusa n’ont jamais été approchés par nos membres. Kusa ne représentait aucun intérêt pour nous. Taki avait Nanabi mais nous l’avons pris et les shinobis de la Cascade en gardent un profond ressentiment.

-Cela ne les a pas empêché de s’allier avec Madara Uchiwa, celui même qui avait planifié l’enlèvement des Jinchurikis. S’amusa Onoki.

-Qu’a-t-il bien pu leur promettre pour qu’ils se joignent à lui ? Souleva comme question Mei.

Le chef actuel du village de Kusa était Ryûshin Kizoku. Karin se souvenait bien de cet homme. La moitié du continent shinobi connaissait cet homme. Ryûshin était autrefois un ninja de Kusa sans histoire. Il était doué à l’art du katana et c’était son plus grand atout. Bien avant la naissance de Karin, alors qu’il était à l’aube de sa vie, il partit du village avec la bénédiction du seigneur de Kusa pour découvrir le monde et ses merveilles. Pendant six longues années, il parcourut de part en part le monde shinobi à la recherche d’aventures. Par hasard, il s’était égaré dans les montagnes gelées du Pays du Fer et fut recueilli par les guerriers Samouraïs. C’est durant cette période qu’il perfectionna sa maitrise du sabre aux côtés de ces redoutables soldats en armure. En peu de temps, son talent supplanta celui du chef du Pays du Fer. Ses compagnons d’armes le respectaient et l’admiraient tant pour sa modestie que pour son talent.

Auréolé de ces mérites, il avait poursuivi son entrainement en solitaire dans des montagnes reculées. Entre temps des rumeurs étaient parvenues à Kusa. On racontait qu’il avait mis fin aux attaques d’une bande de bandits qui sévissait dans le sud du Pays des Rivières. Un gigantesque serpent de mer avait été retrouvé éventré sur une plage au nord du Pays de la Cascade juste après que Ryûshin ait été vu à bord d’un navire en direction du Pays de la Foudre. Ses exploits avaient attirés l’attention des chasseurs de primes et des nukenin en mal d’argent. Ils avaient poursuivi le bretteur de Kusa espérant le capturer mort ou vif. Mais ils échouèrent dans leur entreprise car ils avaient en chasse une proie bien trop dangereuse.

Après avoir vécu maints périples, Ryûshin revint à Kusa où il fut accueilli comme un héros. Le Seigneur du Pays de l’Herbe n’avait pas tardé à le prendre en tant que chef de sa garde personnelle. En tout cas, c’est qu’on avait raconté à Karin lorsqu’elle était enfant. Concernant l’individu même, malgré sa tâche, elle se souvenait qu’il n’était pas très scrupuleux. Il aimait passer ses journées à lambiner dans le village, son sabre à la ceinture. Il passait par l’académie pour village et racontait des blagues cochonnes aux enfants dans la cour. On le retrouvait dans les bars à raconter ses aventures aux soulards et aux serveuses qui buvaient ses paroles. Il passait du côté du vendeur de dangos pour acheter des friandises qu’il allait déguster sur un banc du parc du village où il finissait par piquer un petit somme sous le regard des passants.

Son comportement cavalier plaisait à tout le monde. Il était serviable, bon camarade, rieur, bon mangeur, à l’écoute des autres. Les enfants aimaient son insignifiance, les femmes aimaient son charme et les hommes l’admiraient. Mais son manque de sérieux déplaisait fortement au Seigneur du Pays de l’Herbe qui l’employait. Il se trouvait rarement à son poste et trouvait toujours une occasion pour échapper à sa charge. Le Seigneur enrageait de voir qu’il n’avait aucune emprise sur le capitaine de sa garde. Les grands chefs shinobis du village partageaient ce ressentiment envers le bretteur. Ils le respectaient pour sa force mais le méprisaient pour le reste. Mais Ryûshin n’accordait aucune importance à tout ça. Lorsque son seigneur avait l’occasion de le réprimander pour ses absences, il ne le faisait pas de peur que le bretteur ne se vexe et le tranche en deux pour faire bonne mesure. Ainsi Ryûshin conservait son poste et sa paye alors qu’il passait ses journées à flâner et le Seigneur de Kusa n’avait qu’à ruminer son exaspération.

Karin se remémora un après-midi où profitant du beau temps, elle était partie au parc. Elle s’était installé sur un banc pour y lire son livre sur l’histoire du contient shinobi. Ryûshin était passé par là après sa visite chez le confiseur, des dango pleins la bouche. Il s’était assise à côté de la rousse et profitait des rayons du soleil du début d’après-midi. Karin n’appréciait pas les regards en biais du bretteur sur son livre.

-Qu’est ce qu’il raconte ton livre ? Avait-il demandé.

-Ca raconte l’histoire des shinobis en général. Avait répondu Karin par politesse.

-Tu veux dire la création des villages ? Les clans ?

-Ça parle surtout des guerres.

Ryûshin avait haussé les épaules avec dédain.

-Rien de bon ne résulte des guerres, petite. C’est connu.

-On nous demande de connaitre les grandes guerres shinobis, avait-elle répliqué avec agacement.

-On devrait plutôt vous enseigner les moyens d’éviter les guerres.

Karin n’avait rien répondu à cela. Un long moment passa entre eux jusqu’à ce que Ryûshin décide de se relever.

-Il fait trop chaud et je n’ai plus faim. Je dois trouver un coin plus à l’ombre pour dormir. Est-ce que tu veux des dango, petite ?

Karin avait regardé les boules plantées sur un pic de bois que Ryûshin avait sorti d’un sac en plastique. Bien que les friandises l’aient tenté, elle avait répondu :

-Non merci, je n’ai pas faim.

C’est à ce moment que son ventre avait émis un gargouillement la trahissant. Ryûshin avait alors ricané dans sa barbe et avait déposé les dango sur une serviette aux côtés de la fillette.

-Tiens, si ça te tente.

Il était alors reparti un peu plus loin laissant Karin captivée par cet étrange personnage.

Après son entrée dans les forces d’Oto, Karin n’avait eu plus aucun lien avec l’ancien village de Kusa. Elle avait appris par la suite que Ryûshin avait pris le pouvoir à Kusa où il avait instauré un système shinobi semblable aux Cinq Grandes Nations. Cela l’avait étonné connaissant sa personnalité mais en se fondant sur sa force, elle ne pouvait pas penser que Ryûshin Kizoku avait une certaine légitimité pour être le chef de ce village.

Mais il y a quelques jours, elle avait appris avec plus de surprise que Kusa s’était joint à Madara Uchiwa contre les Cinq Grandes Nations. Cet acte martial insensé ne ressemblait pas du tout au caractère de Ryûshin. Mais le connaissait-elle si bien ? Elle avait quitté le village depuis si longtemps, bien des choses pouvaient avoir changé. Même le bretteur de Kusa pouvait avoir changé de bien en mal.

-Kuroeris Hakuhen n’a jamais caché son désir de voir nos villages réduits en cendres. Argumenta le Tsuchikage. Elle déteste bien plus les Cinq Grandes Nations que l’Akatsuki. Taki trouve son intérêt dans ce conflit. Pour Kusa, je n’arrive pas à percevoir leurs objectifs dans cette guerre …

-Madara Uchiwa veut amener la destruction et la fin de ce monde, dit Gaara. Si nous perdons cette guerre et que la Plan de l’œil de la Lune est complété, il sera le seul et l’unique gagnant, Kusa et Taki n’échapperont pas à cette illusion.

-Il y aurait peut-être un moyen de les faire revenir à la raison, intervint Konan.

-Nous ne pouvons pas négocier avec celle qui s’est nommée « Takikage ». Grogna le Raikage. Elle rêve d’un monde où les Cinq Grand Villages sont rayés de la carte. Après ce qu’ils ont fait à Kumo, la diplomatie n’est plus envisageable.

L’attention des Kages se tourna de nouveau vers Karin.

-C’est tout ce que tu peux nous révéler ? Cracha le Raikage avec mépris.

Karin sentit les petits yeux inquisiteurs du Raikage la transpercer.

-Nous lui avons déjà soutirée toutes ses informations, expliqua Tsunade. Nos équipes ont tout consigné dans un rapport qui vous a été fourni.

-Je ne compte pas bâcler un interrogatoire. Répliqua le Raikage. Elle a été impliquée dans les stratagèmes de notre ennemi. Elle a les informations qu’il nous faut, il faut juste lui délier la langue.

-C’est inutile, coupa Gaara.

-Si vous voulez des informations sur Akatsuki, c’est à moi que vous devriez vous adresser. Dit Konan sur un ton de défi.

-Votre tour viendra, grogna Aa en d’un coup d’œil enragé.

L’ambiance dans la tente des Kages devenait glaciale. Heureusement quelqu’un entra pour mettre fin au silence pesant qui régnait à l’intérieur.

-Raikage-dono. Annonça Baki de Suna. Les shinobis d’Ame viennent d’arriver.

Aa souffla et porta son attention sur le shinobi de Suna dont la moitié du visage était dissimulé sous un pan blanc de turban.

-Devons-nous les laisser entrer dans le campement ? demanda le shinobi de Suna.

Même en tant qu’otage, Konan conservait toujours un air impénétrable et fier qui exaspérait le Raikage. Jusque-là, elle avait coopéré avec les Kages. Mais pendant combien de temps ? Le doute n’était cependant plus permis.

-Laissez-les entrer, maugréa-t-il. Nous avons préparé des emplacements pour les baraquements de leurs troupes.

-Puis-je aller voir les shinobis de mon village ? demanda Konan d’une voix douce.

Aa l’observa par-dessus son épaule.

-Et pourquoi ? demanda le Tsuchikage.

-Ces shinobis sont mes subordonnés. Si Ame doit coopérer avec l’Alliance, vous devez respecter les seules conditions que je pose. Je veux simplement voir mes effectifs avant la bataille de demain. Après cela, je reviendrai et je vous dirai tout ce que vous voulez savoir.

Mei Terumi, Tsunade, Gaara et Mifune n’émirent aucune objection. Onoki d’Iwa tordit sa bouche en une étrange grimace ce qui fit tanguer ses moustaches blanches. Aa soupira avec dédain et ordonna :

-Baki de Suna. Emmène cette femme voir les shinobis d’Ame. Elle les regardera passer les remparts et rejoindre leurs baraquements puis tu la ramèneras ici. C’est bien compris ?

-Parfaitement, Raikage-dono. Termina Baki.

Konan se leva lentement et contourna la longue table pour rejoindre le shinobi de Suna qui la laissa sortir de la tente avant de la suivre à la trace. Le Raikage rumina sa colère et reporta pleinement son attention sur la pauvre Karin, terrifiée.


TO BE CONTINUED





Ne vous inquiétez pas la suite arrivera sous peu !

Cependant, j'ai toujours pas soigné mon addiction aux commentaires ...

A la prochaine !







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