Fiction: Uchiha no Sensô

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Trois jours après leur départ, Kagami, Kujira et Keiko arrivèrent enfin dans une vallée encastrée entre deux montagnes. Ils avaient longuement parcouru cette contrée profonde et sauvage du Pays du Feu et ils avaient enfin trouvé ce que Kagami recherchait. C’était un ancien village en ruines construite au cœur de la vallée avec de la pierre, de l’argile et le bois.

Ces ruines dataient de bien avant l’âge sombre des clans qui bataillaient entre eux et mettaient le continent à feu et à sang. Les lieux avaient été depuis longtemps abandonnés par ses habitants et les pillards avaient dépouillé tout ce qui restait de valeur dans les temples et les habitations. La nature avait repris ses droits. L’herbe poussait entre les dalles de pierre et les arbres émergeaient des toits démolis. Les racines serpentaient le long des marches des temples. Les fontaines du village étaient remplies d’eau de pluie verte et sale et quelques batraciens en avaient fait leur repaire. Les oiseaux s’installaient dans des trous aux murs avec tout ce qu’ils avaient pu récupérer aux alentours afin de faire prospérer leurs petits.

Keiko ne pouvait s’empêcher d’être émerveillé par ce lieu antique. La jeune fille aux cheveux noirs ne connaissait que la forêt aux alentours de la maison dans la montagne où elle avait vécue sous l’autorité de l’imposante Kujira. Ce voyage de trois jours l’avait enchanté. Elle regardait chaque habitation et tentait de s’imaginer les gens qui y vivaient leurs histoire, leurs passions, leurs peines, leurs combats. La jeune fille tenta d’examiner chaque recoin des ruines mais la grosse Kujira la réprimandait à chaque fois qu’elle s’éloignait trop.
Car Kagami avait un objectif en tête en venant dans cet ancien village. Il ne s’éloigna pas de l’avenue principale et poursuivit son chemin entre les hautes herbes jusqu’au temple principal situé sur le versant de la montagne qui fermait la vallée. Il monta les longs escaliers qui menaient au temple surplombant le village perdu. Le temple ne ressemblait pas à ce dont il se souvenait.

C’était un temple fort simple et humble, un toit et deux parois de bois abimées. L’édifice semblait chancelant aux yeux du vieil Uchiwa. Les poutres le soutenant étaient rongés par les termites et le toit était parsemé de trous. Il se réfugia sous le toit du temple et vit un nid de rouges gorges coincés dans un coin du plafond. Il entendit le gazouillement d’oisillons et en profita pour s’assoir sur l’autel du temple qui n’était plus qu’un vulgaire bloc de pierre ébréché.

Keiko et Kujira vinrent le rejoindre quelques minutes plus tard après une dispute forte animée.

-Alors qu’est-ce qu’on est venu faire ici ? demanda la jeune fille.

-On n’est pas venu faire du tourisme, en tout cas, maugréa sa tutrice.

Les deux kunoichis croisèrent le regard et les éclairs jaillirent de leurs yeux. Kagami eut un petit ricanement et repoussa ses cheveux en arrière.

Avant leur départ, Kujira lui avait coupé ses longs cheveux gris. Ils étaient maintenant plaqués en arrière dévoilant le front plissé du vieil homme. Ils descendaient sur sa nuque en ondulant. Sa longue barbe avait été raccourcie en un collier de barbe et une fine moustache Il aimait gratter la petite barbe qu’il avait gardé sur son menton.

-Kujira sait pourquoi nous sommes ici, commença Kagami. Je ne t’ai rien dit, Keiko, pour un seul motif.

La petite sembla soudainement très attentive et intéressée.

-Il faut que tu obéisses à mes ordres à partir de maintenant, dit-il. Si je te demande quelque chose, tu t’exécuteras sans te poser de questions.

La jeune fille haussa les sourcils, surprise par le ton sérieux soudain de son aïeul.

-Tu me le promets ? Demanda-t-il calmement.

La jeune fille hocha la tête en pinçant les lèvres et le vieil homme sourit en prenant appui sur ses genoux pour se lever.

-Bien, suis-moi. Ordonna Kagami.

Il passa au-delà de l’autel et se dirigea vers l’arrière du temple et arriva devant un mur encastré dans le flanc de la montagne. Keiko s’empressa de le rejoindre tandis que Kujira s’installa sur l’autel et sortit de sa poche, une longue pipe en bambou et une tabatière.

Keiko observa le mur devant lequel s’était arrêté son grand père. Il était envahi par la végétation qui l’envahissait. Les feuilles et les plantes empêchaient de voir la totalité du mur et des sculptures travaillées par les anciens artisans du village. Au centre du mur avait été sculptée la
statue d’un individu de grande taille tenant un bâton de sage et une longe cape. Dans son autre main, la sculpture faisait un mudra mais ce qui attira l’attention de Keiko, ce furent les yeux de la statue : ses pupilles étaient formées par six cercles concentriques. Bien qu’elle fût de pierre, le regard de la statue était saisissant et Keiko eut un frisson dans le dos en croisant les yeux de la statue.

-Est-ce que Kujira t’as raconté l’histoire du Rikudô Sennin ? Questionna Kagami.

-No… non, répondit-elle. Qui-est-il ?

- Selon la légende, il aurait été celui qui a créé l’art du ninjustu. Il possédait un puissant dôjutsu appelé : les Rinnegans, des yeux qui
surpassaient les Byakugans et les Sharingans.

Keiko en déduisit que la sculpture représentait le Rikudô avec ses fameuses pupilles.

-Les gens de ce village vénéraient le Rikudô et c’est pourquoi ils ont édifié ce temple mais ils ignoraient que cet endroit cache un grand secret.

Kagami ferma les yeux et lorsqu’il les rouvrit, ses pupilles étaient noires avec un carré rouge en son centre qui encadrait une fine hélice noire à quatre pales. Keiko ne se rendit pas compte qu’elle venait d’apercevoir le Mangekyou Sharingan de son grand-père lorsque celui-ci se plaça face à la statue du Rikudô Sennin. Kagami affronta le regard de la statue. Celle-ci trembla soudainement et les Rinnegans de pierre de la statue rougeoyèrent.

La partie du mur où était sculpté le Rikudo s’enfonça dans le sol sous les yeux étonnés de Kujira et de Keiko alors que Kagami resta impassible. Elle disparut pour laisser place à une ouverture sombre à travers le mur. Kagami se tourna et fit un signe de tête à sa petite fille.

-On y va.

-Ou…oui. Acquiesça la jeune fille.

Elle s’approcha du mur et entendit la voix rauque de Kujira derrière elle.

-Soyez prudents !

La grosse kunoichi fumait sa pipe au coin de sa bouche et observait avec un regard soutenu les deux Uchiwa qui s’apprêtaient à entrer dans les profondeurs de la montagne.

-Tu ne viens pas avec nous ? S’étonna Keiko.

-Non, répondit Kujira.

-Elle doit rester en arrière, au cas où. Dit Kagami en pressant la jeune fille d’entrer.

Keiko sentit son cœur battre très vite lorsqu’elle entra dans la cache secrète ne sachant pas quel danger allait l’accueillir dans l’obscurité. L’Uchiwa fit un signe de tête à sa vieille amie qui le lui rendit, ils se comprenaient parfaitement sans dire le moindre mot. Kagami pénétra dans la montagne à la suite de sa petite fille. L’ouverture se referma immédiatement après, laissant Kujira seule avec son tabac.

L’obscurité régnait dans le passage. Keiko tendit les bras pour tenter de trouver la paroi mais elle ramena vite ses bras près de son corps, par peur de toucher quelque chose d’étrange dans le noir.

-Grand-père, appela-t-elle à mi-voix.

Elle pesta que les Sharingans ne permettent pas de voir dans le noir lorsqu’elle sentit quelque chose qui frôla son bras. Elle sursauta et entendit :

-C’est moi.

Kagami saisit la main de sa jeune fille et Keiko toucha la barbe du vieil homme pour le reconnaitre. Aucun son ne parvenait à leurs oreilles, le silence et l’obscurité régnaient.

-Ne bouge pas, ordonna Kagami. Il devrait y avoir un moyen de faire la lumière.

Il lâcha la main de sa petite fille et disparut. Keiko entendit les pas de Kagami s’éloigner jusqu’à ce qu’elle n’entendit que des tâtonnements sur une surface dure. Un cliquetis aigu se fit entendre et quelques instants plus tard une lueur rouge éclaira le passage. Keiko vit Kagami revenir avec une lanterne rouillée qu’il portait devant lui. La kunoichi put enfin apercevoir ce qui les entourait. C’était un passage taillé et aménagé dans la roche. De la faible lueur de la lanterne, elle vit des murs avec des motifs gravés à même la roche de la montagne. La plupart étaient simplement des ornements mais certains motifs lui faisaient penser à une écriture. Le plafond était haut et le passage assez grand pour laisser passer cinq hommes côte à côte.

-Le danger est droit devant nous, annonça Kagami à la lumière de la lanterne. Tu te souviens de ce que tu m’as promis ?

La lueur ardente rendait le visage de Kagami profondément sévère. La kunoichi acquiesça une nouvelle fois.

-Reste derrière moi et écoute.

Kagami mena la kunoichi à travers l’obscurité du passage

-Tu connais le chemin de cet endroit, n’est-ce pas ? Tu as bien repéré la route depuis ce temple au refuge ? S’interrogea Kagami à voix basse.

-Oui.

Il ne répondit pas alors qu’ils s’enfonçaient de plus en plus long dans le tunnel. Les parois du passage ne changeaient pas. Keiko crut apercevoir de vieux braseros accrochés au mur mais Kagami, avec la lanterne, poursuivait sa route dans les profondeurs de la montagne et la kunoichi dut le suivre de près à moins de rester seule dans les ténèbres. Ils arrivèrent enfin à une grosse porte de pierre. Kagami posa sa lanterne au sol et fixa sa petite-fille avec ses Mangekyou Sharingans.

-Il te faut avoir les Mangekyou Sharingans pour arriver à cet endroit. Dit-il. Tu dois confronter tes yeux à la statue du Rikudo pour entrer dans ce sanctuaire. Mais maintenant, il te faut fermer les yeux. Tu ne t’es pas éveillée au Mangekyou Sharingan alors tu dois garder tes yeux absolument fermés. Quoi qui se passe dans cette salle, peu importe, ce que tu sens, ce qui bouge autour de toi, tu ne dois rien voir de ce qui se passe de l’autre côté. Tu feras tout ce que je te dis sans réfléchir.

-Pourquoi veux-tu que je sois là, si je ne dois rien faire ou rien voir, demanda-t-elle en faisant la grimace.

-Je veux que tu écoutes, car il est possible que tu doives revenir ici, tôt ou tard.

Kagami et Keiko s’observèrent pendant un long moment. La jeune fille n’avait pas vu son grand père depuis sa petite enfance et maintenant ils se trouvaient tous les deux dans un endroit secret. Les yeux rouges vifs du vieil homme le rendaient menaçant. Une facette que la jeune fille n’aurait jamais voulu connaitre de son grand père, qui contrastait avec l’attitude rieuse et enjouée dont elle avait souvenir dans son enfance

-Allons-y. Termina-t-elle en fermant les yeux avec tant de force que cela fit apparaitre un sourire sur le visage de Kagami.

Il ouvrit en grand la double porte de pierre qui laissa déverser une lumière bleutée dans le passage. Il prit Keiko par la main et l’emmena dans la grande salle. L’endroit était gigantesque et ressemblait à un amphithéâtre souterrain. L’entrée surplombait la grotte ainsi que ce qui s’étendait plus bas. La crypte était éclairée par un gigantesque trou à au plateau inférieur qui éclairait les parois avec une lueur bleutée. Sur celles-ci, il aperçut de nombreuses inscriptions gravé dans le roc. Un ancien langage qui appartenait à un autre temps. Surplombant, cette ouverture bleue, il vit la forme imposante d’une statue du Rikudô Sennin qui dominait la salle du regard avec ses Rinnegans. Kagami s’approcha du rebord et vit un escalier qui serpentait le long des gradins de pierre brute pour arriver en bas où se trouvait le puits de lumière.

Il accompagna Keiko jusqu’à l’escalier et lui fit descendre lentement et surement les marches de pierre. Keiko voulut ouvrir les yeux mais alors qu’elle tenta d’ouvrir les paupières, elle fut rappelée sévèrement à l’ordre par son aïeul :

-Ferme les yeux et garde-les fermés.

Ils arrivèrent en bas où le sol était constitué de grandes dalles de pierre et Kagami put voir plus clairement le puits de lumière. Il ne se rappelait plus quel effet il avait ressenti lorsqu’il s’était approché de ce puits pour la première fois. Il se souvenait cependant de l’air froid qui s’en dégageait. A l’intérieur, il lui semblait voir des reflets d’une eau bleue pure, ou bien des éclairs silencieux. A certains instants, il crut voir des flammes qui bougeaient et ondulaient au fond du trou. Les reflets bleus du puits illuminaient les contours de la salle et le regard de la statue fut plus pesant lorsque Kagami fut au seuil du puits. Il amena Keiko contre une paroi et l’adossa au mur lui ordonnant d’attendre, de ne pas bouger et surtout de ne pas ouvrir les yeux. Au moment il se détacha d’elle, une voix profonde résonna dans la grotte :

-Qui ose entrer dans ce sanctuaire ?

Kagami chercha du regard d’où provenait la voix mais il ne répondit pas à sa question. Ses yeux s’illuminaient toujours des reflets rouges de ses Mangekyou Sharingans. Il s’approcha du puits bleue et en examina le fond. Il ne pouvait le distinguer car les flammes et les ondes bleues ondulaient sur des dizaines de mètres en dessous de lui.

-Qu’espère-tu voir au fond de ce trou, toi aux yeux puissants ?

Kagami leva le regard et il le vit. Un grand oiseau au pelage immaculé se tenait au pied de la statue du Rikudô Sennin et le dévisageait avec des Rinnegans. Il rayonnait d’une lueur blanche, son regard était agressif et sa voix, froide et pleine d’arrogance.

-Qui es-tu ?

Kagami resta un instant à dévisager le rapace au plumage de lumière. Alors c’était à ça que ressemblait le Gardien. Il n’avait pu affronter son regard la dernière fois mais aujourd’hui à la moitié de sa vie, il sentait son cœur se serrer de peur alors que l’oiseau aux Rinnegans pivota légèrement la tête.

-Tu es déjà venu, ici. Dit-il alors que sa voix parcourut tous les recoins de la grotte. Tu n’étais qu’un vulgaire enfant.

-Aujourd’hui, je peux enfin affronter ton regard, répondit-il sur un ton de défi ou de simple inconscience.

-C’est exactement ce qu’aurait dit un enfant. Répliqua le Gardien.

Il regarda par-dessus l’épaule de Kagami et aperçut Keiko qui se collait au mur en se forçant à fermer les yeux.

-Et elle ? Peut-elle affronter mon regard ?

D’un battement d’aile, il dépassa le vieil homme et se posa sur l’épaule de la kunoichi. Elle sentit les serres de l’oiseau entrer dans son épaule et émit un gémissement de surprise et de douleur.

-Garde les yeux fermés ! ordonna Kagami.

-Pourquoi ça ? Siffla le Gardien. Je ne te ferais aucun mal.

L’oiseau approcha son bec du visage de la kunoichi. Ses serres s’enfonçaient dans la peau de la jeune fille qui sentait la chaleur
oppressante se dégager de l’animal.

-Ne l’écoute pas ! hurla Kagami. Il veut te tromper !

-Ouvre les yeux, juste un petit peu … souffla le Gardien.

-Non, ne le fais pas !!

-Juste un peu, Keiko.

D’un geste rapide, la kunoichi repoussa l’animal qui émit un cri aigu puis elle se laissa tomber au sol avec le visage face contre terre. Elle gémissait et répétait à mi-voix :

-Les yeux fermés, les yeux fermés, les yeux fermés …

Le Gardien atterrit à côté d’elle et tapota avec son bec le dos de la jeune fille comme tenter de la faire réagir mais elle ne cessait pas de répéter la même chose.

-Les yeux fermés, les yeux fermés, les yeux fermés …

L’oiseau continua de frapper Keiko avec son bec jusqu’à ce qu’il fut lassé de la chose et porta de nouveau ses Rinnegans sur Kagami.

-L’histoire se répète comme la dernière fois. Dit le Gardien. Tu as bien appris de celui qui t’avait emmené ici, il y a fort longtemps.

-Je ne suis pas là pour discuter du passé, répondit Kagami.

Le Gardien vola jusqu’à un perchoir en pierre situé près de l’autel sur lequel trônait la statue du Rikudô.

-Le Puits des Âmes est un lieu sacré, dit l’oiseau au plumage immaculé. Seuls ceux possédant la puissance des yeux du Rikudô peuvent y pénétrer et aujourd’hui, ton destin te ramène ici Kagami Uchiwa avec des yeux emplis de puissance.

-Je souhaite ramener quelqu’un d’entre les morts. Annonça Kagami.

Le Gardien dévisagea le vieil Uchiwa avec un regard amusé.

-Tu n’es pas le seul à être venu me demander la même chose, ces derniers temps. Répliqua l’oiseau.

Kagami porta son intérêt sur le Gardien et demanda vivement :

-Qui est venu ?

L’oiseau détourna ses Rinnegans du vieil homme et répondit solennellement en picorant sous son aile blanche.

-Pourquoi me poses-tu la question alors que tu en connais la réponse ?

-Quand est-il venu ? Insista Kagami.

Le gardien battit des ailes sur son perchoir de pierre et fixa de nouveau les pupilles rouges de Kagami.

-Il est venu, il y a deux jours.

Kagami réalisa qu’il avait encore de l’avance sur lui. Il ne devait plus perdre de temps. Il fallait agir rapidement et discrètement. Il sortit de sous sa cape de voyage grise, un parchemin qu’il déroula devant lui. Il se mordit le pouce et du sang goutta sur le parchemin blanc. Il y traça une marque et appliqua sa main dans un cercle tracé sur le papier.

Un nuage de fumée se dégagea du parchemin pour laisser apparaitre ce qu’avait invoqué Kagami. C’était un corps enveloppé dans un linceul blanc qui ne laissait rien voir au travers. Kagami inspira un bon coup et commença à soulever le corps. Ses genoux le faisaient atrocement souffrir, signe que le temps avait bel et bien fait des ravages sur lui. Il avança en direction du puits aux lueurs bleues et sembla présenter le corps au Gardien qui gardait le silence.

-Tu es certain de ton acte ? demanda le rapace aux Rinnegans. Te souviens-tu de ce que cela entraine ?

-Je connais les conséquences, dit-il avec gravité.

Le Gardien descendit de son perchoir et se posa de l’autre côté du puits.

-Dépose le corps dans le Puits, déclara l’oiseau du bec en montrant le trou béant dans le sol.

Kagami resta un instant troublé par les paroles du rapace. Comment pouvait-il déposer le corps alors qu’il ne voyait pas le fond du puits. Des ondes et des reflets bleus ondulaient à l’intérieur. L’Uchiwa s’agenouilla et mit le corps sur l’ouverture. Kagami toucha avec le dos de sa main ce qui s’échappait du puits et sentit un froid profond envahir tout son corps. Étonnamment, il eut l’impression de toucher de l’eau mais lorsqu’il ressortit la main, elle n’était pas mouillée. Le corps flotta à la surface du puits et dériva jusqu’au milieu du puits.

Tout à coup, il s’enfonça dans le puits et les lueurs calmes et bleutées se transformèrent en des ondes rouges ardentes et agitées. Kagami recula sous la surprise alors que le Gardien resta impassible. Un sifflement semblable à un feu qui se consumait envahit la salle qui fut parcouru par un souffle chaud et apaisant. Keiko tourna la tête sur le sol pour pouvoir demander :

-Qu’est ce qui passe ?

L’Uchiwa regarda par-dessus son épaule pour voir se petite fille, toujours au sol avec les mains plaqués sur ses yeux.

-Tout va bien, assura Kagami. Puis il s’approcha lentement du puits et des lumières rouges. Il vit une silhouette au loin dans les profondeurs, le linceul avait mystérieusement disparu ou bien avait été consumé par le puits. Kagami ne pouvait expliquer cela. Cela ne faisait pas parti de ce qu’il avait vécu auparavant.

Quelques moments passèrent avant que les lueurs du puits redeviennent bleues et que les ondes ne retournent un flux normal. Kagami vit le corps remonter lentement à la surface.

-C’est fait, Kagami Uchiwa, annonça le Gardien.

L’oiseau dont le plumage illuminait le sanctuaire s’éleva dans les airs et disparut dans l’ombre de la statue du Rikudô. Le corps s’approcha peu à peu de l’ouverture du puits. Il était nu mais sa peau n’était pas celle d’un cadavre. Ses cheveux mi- courts et raides n’avaient pas changé tout comme les deux traits qui se dessinaient de chaque côté de son nez. Lorsque le corps émergea du puits, le corps reprit soudainement sa respiration. Il se débattit dans le liquide proche de la noyade. Sa respiration s’apparentait à des cris.

Kagami s’approcha du bord et essaya d’attendre l’homme aux cheveux noirs.

-Par ici, calme-toi ! s’écria-t-il.

L’homme suivit les paroles du vieil homme jusqu’au bord du puits. Kagami le saisit par les épaules et le tira hors du puits pour l’allonger sur la pierre froide. Il haletait, son torse se soulevait à rythme soutenu alors que l’air envahissait ses poumons. Kagami vit les deux orbites vides que le jeune homme tentait de cacher. Il prit les mains du jeune homme et dit d’un ton calme :

-Tout va bien. Tu es en sécurité ici.

Le jeune homme aux cheveux noirs tourna la tête vers le vieil homme et reconnut sa voix, bien qu’il ne pouvait le voir.

-Grand … père, murmura-t-il.

-Oui, Itachi, répondit-il en soupirant de soulagement. C’est moi. Tu es revenu …


***


Le matin de leur départ, Naruto avait merveilleusement bien dormi. Le banquet d’hier l’avait rassasié et il se sentait d’aplomb. Tsunade ne voulait pas s’attarder une seconde de plus sur l’Archipel de l’Etoile. Elle avait passé la nuit dans un casino à se ruiner en machine à sous et s’était réveillé avec un mal de crâne insoutenable. L’humeur de la Sannin était massacrante et elle poussa les shinobis à s’activer pour rejoindre le continent au plus tôt.

Une troupe de Kumo partit tôt dans la matinée pour ramener le navire utilisé par Shikamaru et ses amis pour atteindre l’archipel. Ils prirent la mer alors que le soleil ne s’était pas encore levé. Pour les autres, ils devaient voyager avec rapidité et discrétion. Suna avait laissé l’Hokage et la Mizukage utiliser les rapaces voyageurs, les percnoptères géants qui servaient de transport grâce à des nacelles fixées sur leurs dos.

Naruto regarda le premier rapace prendre son envol. C’était un magnifique animal aux plumes blanches comme les nuages et au bec jaune et doré comme le soleil. Après plusieurs battements d’ailes, le gigantesque rapace disparut au-dessus des cumulonimbus.
Naruto avait été séparé de ces compagnons. Tsunade voulait garder personnellement un œil sur lui et depuis la disparition du blond avant la Bataille de Kumo, elle s’était juré qu’elle ne le laisserait plus s’échapper à sa vigilance. Ainsi elle avait ordonné qu’il prenne place dans le second percnoptère avec elle et la Mizukage tandis que ses amis de Konoha et Suna partiraient avec le premier.

L’oiseau attendait patiemment dans le port du Quartier des Étoiles, les pattes dans l’eau bleutée et l’aile allongée sur la terre pour permettre aux shinobis de rejoindre la nacelle. Naruto patientait, proche de l’oiseau, assis sur un banc entre le colosse d’Iwa, Kitsuchi, et le gringalet épéiste de Kiri, Chôjûrô. Autant, il trouva le fils du Tsuchikage fort impressionnant et imposant autant il trouva Chôjûrô effacé et chétif. Tsunade les avait assignés à la surveillance du Jinchuriki de Kyûbi et celui-ci le regretta. Ils n’étaient pas bavards malgré les efforts de Naruto qui tentaient d’engager la conversation. Il s’étirait longuement en inspirant profondément pour s’imprégner de l’air marin alors que les mouettes piaillaient au-dessus de sa tête.

Le percnoptère femelle qui allait les ramener sur le continent était quant à elle plus bavarde.

-Il fanfaronne, il fanfaronne. Dit-elle en observant le premier rapace disparaitre dans les nuages. Il se fait vieux, mon mari. Il devrait ralentir son battement sinon il va se fatiguer.

Naruto ne faisait pas attention au rapace qui parlait toute seule. Elle lui rappelait les petites vieilles de Konoha qui donnaient à manger aux oiseaux dans les parcs alors qu’il jouait seul sur la balançoire. Elle émit de petits roucoulements de désapprobation et continua :

-Furui ! Fais attention à ton cœur d’oiseau ! Ne vole pas trop près du soleil, ou tu vas te brûler les ailes !

Tsunade, accompagnée par Konan et Mei Terumi, arriva enfin suivi par d’autres shinobis haut gradés. Naruto voyagerait avec l’élite et aurait ainsi les meilleurs protecteurs et geôliers. Tout était une question de point de vue.

-Hokage-sama ! Mizukage-sama ! s’écria l’invocation ailée. Quel plaisir de vous revoir ! Quand allons-nous partir ?

-Très bientôt, Toki. Répondit Mei avec un sourire amical.

Le Prince Sarhtorian, futur souverain de l’Archipel de l’Etoile, arriva également avec sa garde : Ushi, toujours blessé et Lizaado tous les deux en armures parcourues d’étoiles scintillantes. Etsu et Histu suivaient la cour dans leurs longues robes colorées de conseillers. Sarhtorian était dans une tenue brune avec des étoiles brodées en or sur le torse. Ses cheveux gris foncés autrefois en bataille étaient peignés et ses yeux mauves pétillaient. Sa silhouette élancée arriva jusqu’aux shinobis pour leur faire leurs adieux.

-Ainsi vous nous quittez. Annonça-t-il solennellement.

Tsunade salua le jeune homme et répondit :

-Nous n’avons que trop profité de votre hospitalité. De plus, des affaires importantes nous attendent sur le continent.

Les shinobis n’avaient pas mis les dirigeants de l’Archipel de l’Etoile au courant du gigantesque conflit qui grondait sur le continent. Bien sûr, des rumeurs s’étaient répandues dans l’archipel mais les habitants n’y prêtaient aucune intention car les shinobis avaient toujours été selon eux de stupides belliqueux. Ce qu’ils ignoraient, c’est que l’issue de cette guerre déterminerait également le salut de l’Archipel de l’Etoile et de toutes les personnes qui s’endormaient sous la pâle lueur de la lune.

Les deux Kages avaient décidé d’épargner au peuple de l’Archipel de vivre de nouveau dans la peur et l’angoisse d’un funeste destin. Le régime d’Aburami et de Janbon les avaient terrifiés et les deux kunoichis de Konoha et de Kiri ne désiraient pas faire subir une nouvelle épreuve pour le Prince et ses sujets.

-Nous avons une dette éternelle envers les shinobis. Vous serez éternellement les bienvenus sur cet archipel. Dit le Prince.

Ce fut alors à Sarhtorian et à sa garde de s’incliner devant les shinobis. Parmi tous les passants et les curieux qui assistaient au départ des shinobis, attroupés sur le port, la plupart observait avec curiosité et méfiance, le gigantesque oiseau qui baignait dans les eaux moyennement profondes du port. Des enfants s’approchaient suffisamment pour l’examiner de plus et les plus courageux tentèrent de toucher les plumes de l’invocation qui ne prêtait pas attention à tout ce qui se déroulait autour d’elle. Toki gardait les yeux au ciel et émit de petits cris aigus comme pour se gratter la gorge qui surprirent les curieux autour du port.

Un shinobi de Suna sortit de la nacelle et s’adressa à la troupe de shinobis :

-Tout est chargé, Hokage-sama ! Mizukage-sama ! Nous sommes prêts à partir !

La Godaime Mizukage fit un signe au shinobi et celui-ci retourna à son poste.

-Il est temps. Dit-elle en rejoignant l’Hokage.

Les deux femmes se tournèrent vers le Prince et sa cour.

-Votre peuple est libre, votre majesté. Déclara la Sannin. Maintenant, il est temps de rebâtir votre royaume. Les Nations Shinobis feront tout ce qu’elles ont en leur pouvoir pour vous assister.

-Vous avez suffisamment fait, coupa Histu précipitamment. Vous …

Sarhtorian fit taire son conseiller en levant la main et répondit :

-Un lien vient de se créer entre nos nations et je ferai tout pour le préserver pour honorer votre aide inespérée. Faites bon voyage et que les étoiles vous guident dans vos épreuves futures.

La cour du Prince et les deux Kages se saluèrent une dernière fois. Les kunoichis leur tournèrent le dos pour atteindre leur transport. Alors que les shinobis se dirigeaient vers le percnoptère, les habitants de l’archipel commencèrent à les acclamer et à les applaudir. Surpris, les ninjas se sentirent un peu gênés mais alors que les applaudissements se propageaient autour du port, ils se mirent à sourire et à saluer de la main discrètement ceux qui les célébraient comme leurs sauveurs.

Naruto s’embarqua dans la nacelle le sourire aux lèvres sous les acclamations de la foule au dehors. A l’intérieur de la nacelle, il y avait suffisamment de places pour trente personnes avec des banquettes, des sièges et des tables pour le voyage. Pourtant, de nombreuses places resteraient vides car la majorité des shinobis étaient partis avec la première invocation, la seconde ne transportait qu’une quinzaine de personnes. Le blond put s’échapper à la surveillance de ses deux geôliers et alla s’installer sur une banquette où il pouvait voir les habitants les saluer par une fenêtre.

Une fois, la porte de la nacelle refermée, les acclamations des habitants de l’Archipel de l’Etoile diminuèrent et tout à coup, le percnoptère prit son envol. Naruto vit alors les silhouettes des habitants rétrécirent peu à peu avant de disparaitre totalement après quelques battements d’ailes. Il vit alors la totalité de l’archipel. Cinq longues bandes de terres qui émergeaient de l’océan atour d’une grande île centrale où il aperçut le Palais où il avait enfermé. L’ensemble formait à s’y méprendre une étoile à cinq branches et l’Uzumaki comprit pourquoi cet archipel avait été nommé ainsi. Du ciel, il put observer la beauté de l’archipel dans l’immensité bleue où se reflétait la lumière du soleil. Il ne put admirer le panorama qu’un seul instant, l’oiseau entra dans la mer de nuages et l’Archipel de l’Etoile disparut dans le tumulte blanc.

Cela faisait deux heures qu’ils étaient partis de l’archipel et Naruto en avait déjà assez. Tous ses amis étaient partis avant lui dans l’autre invocation et Tsunade était la seule personne à qui il voulait parler. Il ne connaissait aucun des shinobis qui avaient embarqué avec lui et il semblait qu’il passerait le voyage dans le silence. Bien qu’il fût seul sur la banquette, il sentit le regard soutenu de Kitsuchi. Un peu plus loin, le Jônin d’Iwa était assis à une table avec sa fille Kurotsuchi. Celle-ci semblait assoupie tandis que le colosse gardait toujours un œil sur le Jinchuriki. Naruto n’en fut pas étonné. Tsunade avait été claire, Naruto serait sous haute surveillance dorénavant. Et il ne pouvait rien faire pour changer cela.

L’Akatsuki était à sa recherche. Elle était même venue le trouver sur l’Archipel où il était retenu. Si Sasuke était présent sur l’archipel c’était pour l’enlever pour le compte de l’organisation. Il devait poursuivre son entrainement, son combat avec Sasuke à Kumo ne s’était pas déroulé comme prévu. Aucun des deux n’en était sorti victorieux et il avait été capturé par Ryuk Aburami. Mais il avait été sauvé et se retrouvait de nouveau au centre de la guerre. Tout ce qu’il redoutait commençait à prendre forme. On allait le cacher aux yeux de l’Ennemi. Il ne serait plus libre de ses mouvements. Et cela ne lui convenait pas. Il voulait se battre pour mettre fin à cette guerre dont il était le déclencheur. Il ne laisserait pas ses amis mourir alors qu’il serait dissimulé à l’autre bout du monde.
Il avait fait la promesse qu’il affronterait Sasuke en combat singulier et il était le seul rempart entre l’Uchiwa et sa vengeance dévastatrice contre Konoha.

Tant de choses qui lui trottaient en tête et ce voyage semblait s’éterniser. Il s’enfonça dans la banquette et soupira longuement en fermant les yeux.

-Puis-je m’assoir ?

Naruto vit alors Konan devant lui. Elle avait retiré son long manteau noir pour être plus à l’aise pendant le voyage. Elle portait seulement une tunique bleue sans manches mettant en valeur ses formes et un pantalon noir moulant. Le blond, quelque peu surpris, fut troublé par les yeux jaunes or de la kunoichi d’Ame et lui répondit :

-Oui … bien sûr.

La kunoichi aux cheveux bleus s’assit aux côtés de Naruto et celui-ci dit dans l’embarras :

-J’ignorais que tu faisais partie du voyage.

-C’est à la demande de l’Hokage que je suis parti avec vous, dit-elle.

Naruto regarda par-dessus-son épaule et vit Kitsuchi qui l’observait d’un œil alors que sa fille somnolait contre son bras.

-Je dois t’avouer, Naruto, Commença Konan, que je ne suis pas venu sur cet archipel uniquement pour te sauver des mains d’Akatsuki et de ton ravisseur. J’avais également une autre arrière-pensée.

Le blond fut un peu étonné par la déclaration directe de la kunoichi mais il sourit.

-Tu n’as pas à m’expliquer ça, dit-il. Je te suis déjà reconnaissant d’être accouru pour me sauver. Mais alors qu’est-ce que tu avais en tête ?

-Je désirais m’entretenir avec les Kages pour que moi et les miens puissions entrer en guerre à vos côtés.

La bouche de Naruto se tordit. Il se remémora les paroles de Nagato lors de leur dernière rencontre.

-Dans la guerre, le malheur frappe d’ordinaire tous les camps avec son lot de morts et de blessés. Un contact réel avec la mort ouvre dans l’âme une plaie qui ne se refermera jamais … Une douleur qui ne passera jamais. Voilà ce qu’est la guerre. Voilà le fléau qu’il te faudra combattre, Naruto.

Avant de mourir, Nagato avait placé ses espoirs en Naruto. Ses espoirs de paix que désirait ardemment leur maitre à tout deux, Jiraiya. Mais la guerre s’était déclenchée et Naruto n’avait pu rien y faire. Les Cinq Grandes Nations Shinobis s’étaient unies et le conflit prenait une dimension mondiale. La nouvelle de Konan lui déplut et celle-ci le remarqua :

-Qui y a-t-il ?

-La promesse que j’ai faite à Nagato. Soupira le blond. Avec la guerre qui prend de l’ampleur, j’ai peur que ce conflit s’éternise. J’aimerais faire tout ce qui est possible pour pouvoir y mettre fin mais (le blond se rapprocha de la kunoichi) ils voudront me garder à distance des combats. Ils me cacheront, ils me protégeront mais pendant ce temps, des personnes mourront pour empêcher Akatsuki de s’emparer de moi.

A l’entente du nom du Nagato, la kunoichi se mordit la lèvre. C’était ce qui l’avait poussé à conclure rapidement un accord avec l’Alliance Shinobi. Le corps de Nagato avait disparu de son caveau et elle redoutait que ce soit une conspiration de Madara. Elle avait quitté Akatsuki et s’était attendue rapidement à des représailles de l’homme au masque. Elle n’avait pas prévu qu’il frapperait en utilisant Nagato. Ses Rinnegans s’étaient effacés quelques jours après sa mort pour devenir gris et vides. Elle avait su que ses redoutables pupilles venaient de disparaitre à jamais. Mais Madara Uchiwa n’était pas n’importe quel homme et ses plans ne concernaient que lui.

Konan vit Kitsuchi, par-dessus l’épaule du blond, qui les observait. Son visage était maintenant sévère. Il n’aimait pas voir un ancien membre d’Akatsuki s’approcher trop près du Jinchuriki de Kyûbi. Elle comprit alors ce qui inquiétait Naruto. Ils étaient sous étroite surveillance dans cette nacelle et les voir discuter ensemble ne plaisait pas à tout le monde. Un shinobi de Suna s’installa sur un siège non loin d’eux et un jônin de Kiri venait de rejoindre Kitsuchi et sa fille pour observer la kunoichi d’Ame et l’Uzumaki.

-Je te l’ai déjà dit, dit-elle à mi-voix. Dès lors que Nagato a placé ses espoirs en toi. Il en va de même pour moi. Les shinobis d’Ame lutteront pour réaliser ce rêve. Nous t’aiderons à mettre fin à cette guerre, quoi qu’il en coûte.

La kunoichi sourit et ses yeux dorés s’illuminèrent. Naruto sut à cet instant, qu’il pourrait avoir confiance en elle. Ils avaient tous deux été les élèves de l’ermite des Crapauds.

-Cependant notre alliance avec les Cinq Grandes Nations n’est pas conclue pour autant. Dit Konan. Mon passé avec Akatsuki les a rendu méfiant et l’Hokage veut que j’aille défendre ma cause devant les autres Kages.

-Ils ne te font pas confiance ?

-L’Hokage et la Mizukage semblent en ma faveur mais il reste à convaincre le Raikage, le Tsuchikage et le Kazekage.

-Comment comptes-tu faire ?

-Le corps de Nagato a disparu de son caveau. Et je soupçonne Madara d’être à l’origine de cet acte. Expliqua-t-elle. Les Rinnegans sont de pupilles puissantes et même si elles se sont éteintes avec la mort de Nagato, j’ai peur que Madara puisse percer le secret de ces yeux et de les utiliser contre vous. J’espère que cette menace les convaincra, les amènera à la prudence et qu’ils accepteront notre aide.

Naruto ne put cacher la colère qui survint à cette nouvelle. L’homme masqué qui se faisait appeler Madara avait traité Nagato et Konan comme de simples pions dans son plan. Lors de leur entretien au Pays du Fer, il l’avait explicitement dit au blond. Nagato avait été sa marionnette, manipulé dans l’ombre depuis le début. Les deux élèves de Jiraiya avaient été trompés par cet homme qui avait utilisé leurs peines et leurs blessures pour parvenir à ses fins. Et aujourd’hui encore, il continuait à se jouer d’eux.

-L’homme au masque, Madara, déclara le blond. C’est lui qui est derrière tout ça.

Il se remémora la conversation qu’il eut avec Karin dans sa chambre du Palais de l’Etoile, la veille.

***

La rousse était assise sur le lit et le blond lui posa la question :

-Tu faisais partie du groupe de Sasuke. Depuis quand a-t-il soudainement changer ?

Karin ne voulait pas parler de Sasuke. Il l’avait mortellement blessé et son changement d’attitude au fil des mois l’avait profondément peinée tant elle ne reconnaissait plus l’homme qu’elle avait connu lors de l’Examen Chûnin. Mais les yeux azur pénétrants de Naruto la poussèrent à parler.

-Lorsqu’il était chez Orochimaru, il était moins sombre, moins cruel. dit-elle. Il voulait se venger de son frère Itachi mais sa haine s’arrêtait là. Il avait formé une unité dont je faisais partie pour l’aider dans la traque de son frère. Il restait le Sasuke que j’avais connu, peu bavard, calme, avec un chakra réconfortant parfois. Mais dès qu’il eut tué son frère et après sa rencontre avec l’homme au masque, poursuivit-elle tristement, il devint froid, distant et obnubilé par sa revanche envers Danzô et Konoha pour le massacre de son clan.

Naruto restait silencieux à l’écoute des paroles de la rousse. Elle remit ses lunettes noires sur son nez et croisa de nouveau les yeux de Naruto qui l’invitèrent à poursuivre.

-Lors du conseil des Kages, son chakra était devenu glacial et menaçant et il alla jusqu’à abandonner les membres de son équipe et à m’achever pour pouvoir tuer Danzô et accomplir sa vengeance.

Elle termina son explication, le cœur lourd et Naruto l’assaillit d’une nouvelle question :

-Alors sa rencontre avec l’homme masqué est responsable ce changement ?

Karin fit oui de la tête et ajouta :

-Depuis leur rencontre, Sasuke est guidé par les conseils de cet homme. Il le manipule pour arriver à ses fins.

***

Il ne faisait plus aucun doute au Jinchuriki de Kyûbi. Sasuke, tout comme Nagato, n’était qu’un simple instrument entre les mains de Madara. Un pantin qu’il guidait sur la voie de la haine et de la vengeance contre Konoha. S’il voulait mettre fin à la guerre, il devrait s’occuper du leader de l’Akatsuki. Il plongea son regard dans les yeux jaunes de Konan.

-Je t’aiderais à les convaincre, répliqua Naruto. Tu peux compter sur moi.

Konan salua de la tête le blond et le remercia pour son soutien. Profitant d’avoir la kunoichi avec lui, il demanda :

-Le voyage risque d’être long. Pourrais-tu me parler de vous et de Jiraiya-sensei ?

Konan eut un petit sourire gêné ce qui amusa le blond.

-Il y a tant de choses que je pourrais te raconter à propos de lui …

Elle fut interrompue par l’arrivée de deux autres personnes qui se figèrent devant Naruto et Konan. Le Jinchuriki reconnut Chôjûrô, l’épéiste de Kiri qui était accompagnée d’une jeune fille aux cheveux blonds sombres du même village.

-Vas-y demande-lui, déclara la blonde en donnant un coup de coude à son ami.

Chôjûrô semblait embarrassé et ne voulait même pas croiser le regard de Naruto. Ses joues prirent une teinte rouge et il se gratta le bras, gêné.

-Excusez-moi, Naruto-senpai. Dit-il à mi-voix. Mais moi et mon amie, Aoki, nous aimerions savoir si vous faisiez bien parti de l’unité de Konoha qui s’est battu contre Zabuza Momochi ?

Naruto fut fort étonné qu’on l’appela « senpai ». Il rit intérieurement et répondit simplement le sourire aux lèvres.

-Oui, j’ai bien fais partie de cette mission.

-Vous étiez alors un élève de Kakashi Hatake ? interrogea Aoki.

Naruto acquiesça et la jeune kunoichi blonde reprit :

-Pourrions-vous nous raconter comment s’est déroulé le combat contre Zabuza ?

Les deux shinobis regardèrent le Jinchuriki avec des étoiles dans les yeux. Naruto montra les sièges libres derrière eux.

-Bien sûr, asseyez-vous. Dit-il. Ça pourrait être plus long que vous ne le pensez.

Naruto commença son récit devant Chôjûrô et Aoki très attentifs. Cela ne les empêcha pas de poser de nombreuses questions sur son histoire auquel Naruto tenta de répondre en cherchant dans sa mémoire alors que Konan les écoutait toute aussi attentive. Finalement, le voyage fut beaucoup plus léger que Naruto aurait pu le penser.


TO BE CONTINUED



Un ancien personnage refait son apparition et Naruto s'envole vers la guerre.
Ce chapitre vous a plu ? Sachez que la drogue est le COMMMEEENNNTTTAAAIIIIREEE de l'auteur !
Ou c'est peut-être l'inverse ... ?

Au prochain chapitre : L'ombre du passé

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