Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Uchiha no Sensô

La Quatrième Grande Guerre Shinobi opposant l'Akatsuki et les Cinq Grands Nations Ninjas vient de commencer. L'Akatsuki continue de chercher les Jinchurikis de Hachibi et de Kyûbi afin de mettre la main sur leurs pouvoirs. Pendant ce temps les Cinq Kages s'organisent pour faire face à Madara Uchiwa, leader de l'Akatsuki. Naruto Uzumaki se prépare à affronter son ami Sasuke Uchiwa dans ce conflit mondial. La plus grande guerre shinobi vient de débuter ....
Classé: -16D | Spoil | Action/Aventure / Humour / Romance | Mots: 260371 | Comments: 76 | Favs: 127
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AlexIchi (Masculin), le 29/04/2013
Le chapitre 29 arrive en trombe et comme d'habitude le chapitre est trop long donc on le divise en deux !
Voici la première partie ! J'espère qu'elle vous plaira !
N'hésitez pas à commenter !

Et surtout bonne lecture !!




Chapitre 29: Ramens - Partie 1



Le lendemain de l’attaque du Palais de l’Etoile, la défaite de Ryuk Aburami et le retour sur le trône de l’héritier des Rois de l’Etoile, Sarhtorian, firent le tour de l’archipel. Une clameur parcourut toutes les iles de l’Archipel pour célébrer le retour du roi et la mort de l’usurpateur. Le Quartier des Comètes, l’île la plus riche de l’archipel, retrouva en une seule matinée, sa beauté d’antan. Les commerçants rouvrirent leurs boutiques et les enfants retournèrent sur les plages de sable blanc pour se jeter dans l’eau turquoise et faire voler des cerfs-volants multicolores. Partout dans l’archipel, les taverniers ouvraient leurs échoppes et offraient de grandes tournées d’alcool qu’ils dissimulaient dans leurs plus profondes caves. Les chants et les rires de joies envahirent les rues pour célébrer la nouvelle ère qui commençait pour le royaume.

De nombreux habitants avaient fait le déplacement jusqu’au Palais de l’Etoile pour acclamer le retour du Prince. Les rebelles et les soldats avaient repris ce qui restait des défenses du palais et tentaient comme ils le pouvaient d’empêcher les éventuels débordements. La cour du palais était occupée par cette immense foule qui acclamait le futur roi et la fin de leurs temps de malheurs. Les plus pauvres vinrent réclamer de la nourriture et la générale Lizaado sortit avec ses subordonnées pour distribuer une partie de la nourriture emmagasinée par Janbon pendant l’absence de son maitre. Ils furent accueillis par des cris de joie et de hourra et des sourires dansaient sur les figures de tous.

A travers une fenêtre, Sarhtorian observait son peuple amassé devant les portes qui baignait dans un bonheur qu’il n’aurait jamais pu espérer. Il avait enfilé le long manteau rouge sombre que portaient ses ancêtres avant lui. Etrangement, il reconnut une bride d’odeur qui lui rappelait son père lorsqu’il portait cette tunique.

-Qui aurait cru que ce jour viendrait ? demanda Etsu à ses côtés.

Le conseiller enrobé affichait un petit sourire sous son épaisse moustache alors qu’il regardait le peuple sous les fenêtres.

-Certains n’ont jamais perdu l’espoir de voir ce Royaume renaitre de ses cendres. Des hommes et des femmes braves qui ont versé sur leur sang pendant ces longues années de résistance. Dit solennellement le Prince.

-Le peuple attend quelque chose de votre part pour votre retour. Hitsu a pris quelques initiatives, votre Altesse. Il prépare une grande fête pour la libération de l’Archipel et votre retour. D’après ce que j’ai entendu cela se passera sur la grande place du Quartier des Comètes.

-Il ne perd vraiment pas de temps, rit le Prince.

-Hé ! Hé ! Il est incorrigible ! répondit le conseiller sur son compère. Dès que le soleil avait fait son apparition, il avait déjà disparu pour accomplir tous les préparatifs.

-N’oublions pas les shinobis sans quoi tout cela n’aurait pas été possible. Ajouta Sarhtorian.

-Evidemment, évidemment, ils sont conviés à la fête. Nous leur devons beaucoup. D’ailleurs, qu’en est-il de l’ami qu’ils étaient venus récupérer ? A-t-il récupérer de ses blessures ?

Sarhtorian se frotta le menton et répondit :

-Je crois plutôt qu’il doit récupérer des forces avant qu’ils puissent repartir pour leur long voyage.


***


-Raaaahhh ! J’ai tellement faim !!

-La ferme ! On le sait depuis le nombre de fois que tu l’as dit depuis que tu es réveillé !! Explosa Sakura.

Dans une chambre du palais, les trois membres de l’équipe sept profitaient d’un repos matinal. Assis sur le rebord d’une fenêtre ouverte, Sai peignait la forêt et la mer qui s’étendaient au-delà des murailles sous les cris de la foule. Sakura s’impatientait sur une chaise tandis que le ventre du Jinchuriki de Kyûbi, allongé dans un lit, émit un long gargouillement.

-Faim …. Terriblement faim … ! Cracha Naruto.

Alors que Sai ne prêtait pas attention au blond et se concentrait sur sa peinture, la rose tapotait nerveusement sur les accoudoirs de la chaise et semblait fulminer à l’intérieur. La porte de la chambre s’ouvrit pour laisser apparaitre une silhouette féminine.

-Tsunade-sama, lâcha Sakura à l’entrée de son maitre.

La Godaime Hokage de Konoha entra vivement dans la pièce suivie par Tsuzumi, la subordonnée du général Lizaado.

-Oh ! Baa-chan ! s’écria Naruto. Laisse-moi sortir d’ici ! J’ai suffisamment été enfermé, tu ne trouves pas ?

Une veine apparut sur le front de Tsunade et celle-ci grinça les dents.

-Je ne changerai pas d’avis, tu resteras là sous notre surveillance. Répliqua l’Hokage. Nous serions déjà dans le bateau si d’autres affaires ne nous retardaient pas ici. J’ai déjà cédé pour que nous partions demain matin afin que tu puisses récupérer alors ne me fais pas regretter mon choix.

Naruto fit une moue de dégoût, s’enfouit sous sa couverte et enfonça sa tête dans l’oreiller. Le blond avait été l’otage d’Aburami pendant de nombreux jours sans manger, ni dormir et bien qu’il possédait le pouvoir du Kyûbi, son corps avait finalement lâché après son combat contre le nukenin. L’Hokage avait alors établi qui lui fallait du repos avant qu’ils ne reprennent la route pour le continent. Cela satisfaisait la plupart des shinobis qui désiraient visiter l’Archipel anciennement hostile aux ninjas.

Mais Naruto Uzumaki était coincé au lit avec pour geôliers ses deux coéquipiers. Il était évident que cette situation ne plaisait pas non plus à la rose, coincée avec son agaçant coéquipier pour lequel, elle avait traversé la mer. Sai n’en avait cure. Le soleil faisait de magnifiques reflets dans la mer et il s’interrogeait principalement comment il allait pouvoir le rendre parfaitement sur le dessin.
Devant l’attitude boudeuse du blond, Tsunade soupira avant d’afficher un sourire rassurant.

-Mais vu que je ne suis pas un monstre, je suis venu chercher Tsuzumi. Sache qu’en plus d’être une redoutable combattante, elle est une excellente cuisinière et fait office aux cuisines. Tu peux lui demander ce que tu veux comme plats, elle te les apportera.

-Comptez sur moi ! Annonça la jeune fille.

Naruto se leva d’un bond et accourut pour s’agenouiller devant la Godaime.

-Moi qui pensais …. Moi qui pensais que tu n’étais qu’une vieille emmerdeuse aigrie. Déclara l’Uzumaki en larmes. Aujourd’hui je réalise que tu n’es qu’une vieille aigrie ! Merci pour l’attention, Baa-chan !!

-Cela suffit les compliments !! Ragea la blonde.

Sakura se tourna vers Tsuzumi qui avait sorti un bloc-notes et un crayon.

-Pouvons-nous commander quelque chose, nous aussi ? demanda l’Haruno.

-Evidemment ! Répondit Tsuzumi.

-Moi d’abord ! Moi d’abord ! S’imposa le blond devant la cuisinière.

Naruto se frotta les mains et se lécha les babines avant de fermer les yeux et de s’échapper dans ses pensées. Cela faisait plus d’un mois qu’il avait quitté Konoha pour le Mont Myobokû. Un mois qu’il avait laissé les succulentes et délicieuses nouilles de chez Ichiraku. Les gargouillements de son ventre ne pourraient s’apaiser tant qu’il n’aurait pas mangé son met favori. Intérieurement, il savait que les ramens que pourrait faire cette jeune fille ne vaudraient pas celles d’Ichiraku. Et pourtant, il avait attendu. Il avait patienté. Il avait mangé les plats fait maison de la grenouille Shima qui avaient laissé de nombreuses séquelles dans les papilles gustatives du blond. Sa captivité n’avait rien arrangé aux choses et maintenant qu’il était libre à nouveau, il ne désirait qu’une seule et unique chose.

-Je veux un énorme bol de ramens !

Tsuzumi regarda un long moment le blond avec un regard intrigué avant de finalement demander :

-Qu’est-ce que c’est des ramens ?

Un ange passa dans la chambre tandis que le Jinchuriki de Kyûbi ne détacha pas son regard de la cuisinière. Après un silence pesant, Sakura tenta d’éclairer la jeune cuisinière :

-Ce sont des nouilles, des pâtes alimentaires …

-Navré mais il n’y a pas ce genre de nourriture. Les nouilles sont interdites dans notre Archipel.

Naruto resta de marbre, ses yeux rivés sur Tsuzumi. Tsunade, Sakura et Sai se fixèrent sur Naruto qui après un moment, pivota sur lui-même regagna lentement son lit et s’enfouit sous les draps en se larmoyant :

-Pourquoi êtes-vous venu me sauver ? Vous … vous auriez dû me laissez mourir ….

-Arrête de dire des conneries ! s’écrièrent Sakura et Tsunade en chœur.

-Désolé ! Intervint Tsuzumi. Ne vous inquiétez pas ! Il doit bien y avoir de pâtes dans cet archipel. Je vais demander à des commis d’aller en chercher. Nous fouillerons l’archipel de fond en comble pour les trouver pour vous.

Malgré la profonde détermination dans les paroles de la cuisinière guerrière, Naruto resta sous les draps, l’air morne.

-A quoi bon, la vie n’a plus aucun sens, marmonna-t-il. Je veux mourir.

-Sois plus optimiste ! rétorqua Sakura.

Encore plus gênée qu’avant, Tsuzumi ne s’attarda pas et lâcha avant de sortir de la chambre comme une flèche :

-Nous n’aurons aucun répit tant que nous n’aurons pas trouvé vos précieuses ramens.

Naruto ne répondit pas et continua à se morfondre dans son lit. Tsunade soupira de fatigue et se tourna vers la porte.

-Je vous laisse à vos affaires, j’ai des choses urgentes à traiter de mon côté. Déclara l’Hokage.

-Est-ce que ce serait trop de vous demander lesquelles, Tsunade-sama ? Osa timidement Sakura. Cela concerne la guerre ?

La blonde plongea ses yeux noisette dans les pupilles vertes de sa jeune apprentie et répondit :

-Cela ne vous concerne pas, aucune inquiétude à avoir.

Elle sortit de la chambre laissant Sakura dans ses pensées. Normalement, elle lui aurait tout dit. Son maitre avait l’habitude de partager de nombreuses informations avec son élevé car elle savait que ces informations seraient biens gardés et maintenus à la discrétion de tous. Sakura réalisa que c’était bien normal que Tsunade préféra garder ses secrets. Après tout, elle avait désobéi aux ordres pour partir au secours de Naruto avec les autres. Pouvait-elle encore lui faire confiance après ça ? La rose laissa ces pensées de côté et se reconcentra sur celle qu’elle devait surveiller.

-Non mais qu’est-ce que tu fabriques ?! s’écria-t-elle.

Naruto avait quitté son lit et s’était approché de Sai toujours assis sur le rebord à peindre le paysage.

-Excuse-moi Sai je sais que tu es occupé mais pourrais-tu me laisser passer pour que je puisse me jeter par la fenêtre et mettre fin à mes jours ?

-Arrête tes conneries !! S’égosilla Sakura.

-Bien sûr, je t’en prie, répondit Sai.

-Arrête de le soutenir, toi !!


***



Suigetsu Hozûki nettoyait lentement le Tranchoir de Kiri, la lame de son maitre Zabuza Momochi, pendant que Jûgo observait les gens qui grouillaient dans la rue, assis sur le rebord de la fenêtre. Quelques oiseaux virevoltaient autour de lui et se posaient sur son épaule de temps à autre. Suigetsu leva plusieurs fois les yeux sur son compagnon d’armes. Le bretteur gardait toujours un œil sur lui car il savait qu’à tout moment les désirs de meurtres de Jûgo pouvaient réapparaitre et qu’il pourrait succomber à ses pulsions en étripant tous ceux qui croiseraient sa route.

Suigetsu frottait lentement son chiffon contre la lame de son épée, Jûgo nourrissait les oiseaux avec des miettes de pain qu’il disposait sur le rebord de la fenêtre et le silence régnait dans la chambre de l’auberge qu’ils occupaient depuis ce matin. Entre les deux hommes, Sasuke Uchiwa était installé sur un futon à moitié endormi.

Ils avaient été envoyés sur l’Archipel de l’Etoile pour récupérer Naruto Uzumaki, le Jinchuriki de Kyûbi, mais finalement Ryuk Aburami avait été vaincu et Naruto avait été sauvé par l’Alliance Shinobi. C’était le second échec de Taka depuis qu’elle s’était liée à l’Akatsuki. Il n’avait pas réussi à capturer Hachibi et le Kyûbi leur avait également échappé.

Suigetsu n’aimait pas ce sentiment d’échec. L’échec n’était pas acceptable dans l’idéologie du village de Kiri où il avait grandi. Ses mentors ne pouvaient considérer qu’un shinobi ayant échoué dans sa mission puisse revenir au village avec bonne conscience et la tête haute. Un shinobi de Kiri devait réussir sa mission ou mourir en tentant.

Bien sûr, cela ne concernait pas Jûgo. Suigetsu ne l’avait jamais considéré comme un shinobi. C’était un type dérangé avec un pouvoir qui lui avait valu de servir de sujet de laboratoire à Orochimaru. Alors que pouvait-il ressentir de leur échec ? Il n’était redevable de personne. Il ne devait rendre aucun compte sauf à Sasuke. Jûgo n’avait intégré Hebi que pour protéger Sasuke pour lequel Kimimaro avait donné sa vie. Sasuke, que pouvait-il ressentir ? Il était le leader du groupe, l’échec de cette mission lui incombait. Il était un shinobi de Konoha, il connaissait le devoir du ninja d’accomplir la mission qu’on lui avait confié. Et pourtant, lorsqu’ils étaient revenus du palais de l’Etoile, Sasuke avait simplement demandé un peu de repos. Suigetsu connaissait les problèmes qu’avait l’Uchiwa concernant ses yeux. En tout ça, il savait peu de choses dans les détails. Sasuke avait passé énormément de temps en convalescence après avoir reçu les yeux de son frère afin qu’il puisse s’habituer à ses nouveaux pouvoirs. Depuis cela, Sasuke avait connu de nombreux incidents avec ses nouveaux yeux. Du sang coulait de ses orbites et une intense douleur traversait ses yeux lorsqu’il utilisait de manière exagérée son Mangekyou Sharingan. Sasuke s’inquiétait plus pour ses yeux que pour la mission que lui avait assignée Madara Uchiwa. Suigetsu stoppa son geste lorsqu’il vit l’Uchiwa s’éveiller et s’assoir sur le futon.

Sasuke se frotta délicatement les yeux. La douleur était toujours présente mais il sentait quelque chose était différent par rapport à hier. Une présence familière semblait l’habiter. Quelque chose qui lui rappelait son frère. Qu’est-ce que cela signifiait ? Auparavant, il avait trouvé une partie du chakra d’Itachi dissimulé dans celui de Naruto. Il avait pu récupérer ce chakra et grâce à Jûgo et Suigetsu, il a pu s’enfuir avant d’être capturé par l’Alliance. Mais de nombreuses questions lui parcouraient l’esprit.

Ce corbeau possédait les yeux d’Itachi et Sasuke avait réussi à l’extraire du chakra du Jinchuriki pour l’intégrer au sien. Seul Itachi aurait pu céder une partie de son pouvoir. Mais alors pourquoi aurait-il mélangé une partie de son chakra avec celui de Naruto ? Quel était le but d’Itachi en cédant une partie de son pouvoir à Naruto ? L’aîné des Uchiwa savait qu’il devait mourir dans un combat contre son petit frère alors cela se serait déroulé avant leur combat.

Sasuke ferma les yeux pour éclaircir le trouble dans son esprit. La présence qui habitait ses yeux était celle d’Itachi. Il n’avait jamais ressenti cette sensation depuis la greffe. Sasuke sut que les yeux de son frère avaient recouvré la totalité de leurs pouvoirs.

-Sasuke. Comment te sens-tu ? demanda calmement Jûgo qui se leva faisant s’envoler les oiseaux posés sur son épaule.

-Mieux, répondit le brun. Bien mieux.

-Tu es sûr ?! grogna Suigetsu. Tu nous dis toujours ça et il suffit d’un combat pour que tu tombes à moitié-mort et qu’on t’emmène en urgence pour que tu reçoives des soins et du repos. Tu es plus le boulet du groupe au lieu d’être le leader. Si cela continue, je n’hésiterais pas à prendre moi-même ta place de leader ainsi que ta tête.

Sasuke et Jûgo restèrent silencieux devant les menaces du bretteur de Kiri.

-Cela ne se reproduira plus, termina l’Uchiwa. Je te l’assure.

-Tss. Pesta le nukenin de Kiri. Encore des promesses en l’air.

-Lorsque Karin était encore avec nous, son pouvoir nous permettait de récupérer plus rapidement, fit remarquer Jûgo.

-Mais elle n’est plus là. Cracha Suigetsu et on fait avec.

Devant l’humeur noire du bretteur de Kiri, Sasuke se tourna vers Jûgo.

-Combien de temps ai-je dormi ?

-Peut-être neuf ou dix heures, c’est le milieu de l’après-midi. Dit Jûgo.

Sasuke jeta un coup d’œil par la fenêtre pour voir un ciel bleu parsemé de fins nuages. L’air chaud s’infiltrait dans la chambre de l’auberge et on parvenait à entendre les habitants dans la rue vaquer à leurs occupations.

-Nous devons partir dès que possible. Déclara Sasuke. Si les Shinobis de l’Alliance sont sur cette île, ils ne tarderont pas à nous retrouver.

-Surtout que Karin est avec eux. Dit Suigetsu en se relevant. Elle peut reconnaitre la signature de nos chakras.

Soudaine une détonation quasi-sourde se fit entendre. Le serrure de la porte de la chambre fut projetée contre le mur en face et rata de peu l’Uchiwa qui ne vibra point. D’un coup direct la porte s’ouvrit et un individu fort peu commun fit irruption dans la chambre.

-J’eeeeeeeennnnnnnntttttrrrrrreeeeeee !!

Avant qu’il ait pu faire un pas de plus dans la pièce, il se retrouva avec l’épée de Suigetsu sous la gorge et le bras transformé en hache de Jûgo sur la nuque. L’individu les regarda d’un œil étonné et joueur alors qu’il commença à dire en raclant la gorge :

-Oh ! Oh ! Calmos ! Les gars ! Je suis avec vous !

Suigetsu et Jûgo se regardèrent avec un air suspicieux tandis que Sasuke toujours installé sur son Futon restait de marbre.

-Je ne t’ai jamais vu, déclara Sasuke.

-Moi non plus, reprit Suigetsu.

-De même, ajouta Jûgo.

-Oi ! Oi ! Oi ! Je suis Kansû Abumi, je viens d’Oto ! Je suis avec vous les gars !!

-N’importe qui pourrait dire ça. Siffla Suigetsu.

-Et pourtant, il ne ment pas, fit une voix.

Une silhouette émergea derrière Kansû Abumi et Jûgo. Il s’agissait d’un homme dans une cape de voyage noire avec des petits yeux dissimulés derrière des lunettes rondes noires. Sasuke ne pouvait oublier son adversaire lors de la phase préliminaire de l’Examen Chunin.

-Yoroi Akadô, souffla le brun.

-Tu as bien changé depuis la dernière fois, Uchiwa. Répliqua Yoroi.

Jûgo et Suigetsu reconnurent l’un des shinobis d’Oto qui avaient participé à l’examen chunin il y a trois ans et surtout celui qui fut leur tortionnaire. Il avait la capacité d’aspirer le chakra par simple contact mais cela n’avait pas empêché le jeune Uchiwa de le battre en usant de la technique de la feuille morte qu’il avait assimilée en observant Rock Lee.
Suigetsu et Jûgo retirèrent leurs lames de la gorge et de la nuque du shinobi d’Oto alors que Yoroi les rejoignit dans la chambre. Il fut stoppé dans son geste par l’épée de Suigetsu qu’il avait pointé sur lui.

-Yoroi, je me souviens de toi, sale enflure. Cracha Suigetsu. Tu as été mon tortionnaire pendant plus d’un an.

-Suigetsu, laisse-le parler, déclara Sasuke d’un ton calme.

Le bretteur hésita un instant puis écarta sa lame du chemin du shinobi d’Oto.

-Comment as-tu fais pour nous retrouver ? S’interrogea l’Uchiwa.

Yoroi s’installa à une chaise près d’une table et répondit simplement.

-Kabuto a de nombreuses oreilles sur l’Archipel et il a appris également la mort d’Aburami. Je ne pense pas que tu aies caché le Jinchuriki de Kyûbi sous ton matelas. Je dois en conclure que la mission confiée par Madara est un échec.

Les yeux noirs de l’Uchiwa lancèrent des éclairs vers son ancien ennemi.

-Cet échec est le mien, dit-il sèchement. J’en répondrais devant Madara seul. Je n’obéis pas à Kabuto.

La tension entre les deux était palpable. Yoroi Akadô resta un instant silencieux, jaugeant Sasuke du regard.

-Peu m’importe, dit-il enfin. Sache que je ne suis ici avec Kansû depuis plusieurs jours à la recherche de potentiels recrues pour Oto.

-Kabuto continue d’agir dans la clandestinité tout comme Orochimaru, fit remarquer Jûgo.

-Oto a toujours été un village fantôme, c’est ce qui fait sa force. Aucun shinobi du Son ne désirera agir autrement surtout maintenant où nous commençons à être craint.

-Et lui ? Qui c’est ? Questionna finalement Suigetsu en montrant de la tête l’homme qui accompagnait Yoroi.

Le jeune homme brun aux cheveux noirs en pétard et aux yeux malins s’était installé à la fenêtre de la chambre à la place qu’occupait auparavant Jûgo.

-Moi je suis Kansû Abumi. Dit-il. Je suis d’Oto comme je vous l’ai déjà dit. Tu connaissais surement mon petit frère, Uchiwa. Il se prénommait Zaku.
A l’entente de ce nom, Sasuke revit le gamin vaniteux et cruel qui avait participé à l’examen Chunin de Konoha, il y a trois ans. C’était un pion d’Orochimaru et après cela même dans les rangs d’Oto, il n’avait plus revu le garçon. Il avait supposé qu’il avait péri.

-Tu te souviens de lui, Uchiwa ? poursuivit Kansû. Tu devrais. Après tout, tu lui avais cassé le bras.

La dernière réplique de Kansû sonna avec un ton menaçant. Le regard du ninja d’Oto ne quittait pas l’Uchiwa qui soutint le regard appuyé du frère de Zaku.

-Pourquoi ce regard ? Demanda-t-il d’un ton agressif.

-Pourquoi t’inquiètes-tu ? Plaisanta Kansû. Je sais que tu n’es en rien dans la mort de mon petit frère.

Sasuke fut pris d’une certaine curiosité à l’encontre du shinobi.

-Tu cherches à venger ton frère ?

Kansû fut surpris par le changement du ton de l’Uchiwa.

-Oui, tout comme toi. Je souhaite venger la disparition de celui qui était tout pour moi.

L’Uchiwa eut une empathie pour le shinobi d’Oto qui partageait le même objectif que lui. Et il s’étonna d’éprouver une sympathie pour lui.

-Assez de sentiments, déclara froidement Yoroi. J’ai avec moi un parchemin d’invocation inversée pour le continent. Voulez-vous faire partir du voyage ?

Les trois membres de Taka avaient rejoint l’Archipel de l’Etoile grâce au pouvoir de Tobi mais ils n’entendaient pas lui demander de l’aide surtout avec l’échec de leur mission. La proposition de Yoroi tombait à pic bien qu’ils se méfiaient des plans et des intrigues de Kabuto. Yoroi n’était pas un shinobi redoutable aux yeux de Sasuke, il connaissait la plupart de ses capacités. Pour ce qui est de Kansû, il ne savait rien de lui.

-Nous acceptons ton invitation. Termina Sasuke. Quand comptes-tu partir ?

Yoroi s’adossa à la porte et remit ses lunettes sombres sus son nez.

-Nous devons encore attendre trois autres personnes qui doivent elles aussi faire partie du voyage.

-Ce sont les nouvelles recrues ? demanda naïvement Jûgo.

-Mhm … Plus ou moins. Répliqua Yoroi. Ils ont autrefois combattu pour Oto avant de déserter. Nous avons pu les convaincre de revenir se battre. Vous devez les connaitre. Sasuke, ils t’ont permis de rejoindre Orochimaru alors que Konoha était sur tes traces.


***


Les shinobis s’étaient installés sur une plage de l’île centrale, à l’endroit même où Shikamaru et les autres avaient débarqué. Les forces de Kumo, Iwa, Konoha et Kiri avaient établis un campement à l’orée de la forêt où le sable et l’herbe verte se mélangeaient. Une cinquantaine de ninjas formaient le corps de sauvetage de Naruto Uzumaki avec à sa tête la Godaime Hokage Tsunade et la Godaime Mizukage Mei Terumi. Le bateau leur servait de baraquements pour soigner les blessés de la bataille de la veille. Par miracle, personne n’avait été tué et face à un ennemi comme Ryuk Aburami ce n’était pas rien. Les plus âgés des shinobis de Konoha se souvenaient de la force du nukenin. Naruto avait été sauvé et aucun shinobi n’avait perdu la vie dans ce combat, un constat comme celui-ci, Shikamaru ne l’aurait pas espéré il y a quelques jours.

Et pourtant, il était bien en vie ainsi que ceux qui avaient désobéi aux ordres des Kages pour aller au secours du Jinchuriki de Kyûbi. Il n’aurait jamais pu imaginer que lui et ses compagnons recevraient de l’aide dans leur quête. Mais il avait pu compter sur le Prince Sarhtorian et les Rebelles pour entrer dans le Palais de l’Etoile. Shikamaru s’était grandement méfié d’eux au prime abord mais ils s’étaient révélés de fidèles alliés. Quel combat inespéré, pensait-il. Et même alors que le combat avait atteint son apogée, les renforts étaient venus de nulle part. Même si ces renforts n’étaient pas ceux auquel il se serait attendu : Sasuke et son équipe ainsi que des shinobis d’Ame. Leur coopération avait néanmoins permis la chute d’Aburami cependant le combat était terminé. Sasuke et ses compères s’étaient enfuis et les shinobis d’Ame menés par un ancien membre d’Akatsuki s’était rendu à l’Alliance.

Shikamaru étala ses bras sur le bastingage du navire. La fatigue le harcelait, le sauvetage de Naruto lui avait pris une nuit, et le combat, l’angoisse ainsi que les sensations fortes de la veille ne l’avaient pas arrangé. Il désirait une seule et unique chose : un lit ou un endroit confortable pour s’allonger. Le bruit reposant des vagues s’échouant sur la plage semblait une berceuse à ces oreilles.

Malgré tout cela, sa curiosité lui disait de rester éveillé. Il gardait ses yeux concentrés sur la mer où il distinguait trois silhouettes sur l’eau entre l’ile centrale et celle du Quartier des Comètes. A sa droite, Neji avait activé ses Byakugans et fixait la même chose que le Nara. Cela faisait quelques minutes que le silence régnait entre les deux garçons. Shikamaru savait que Neji n’était pas bavard mais il n’avait pas la chance d’avoir des yeux permettant de distinguer les choses ou les personnes à très longue distance donc il demande :

-Alors comment ça se passe ?

Neji attendit un instant avant de répondre :

-Elles parlent toujours. Je ne vois aucune animosité dans leur discussion.

-Tu ne saurais pas lire sur les lèvres, par hasard ?

-Non, malheureusement. Répondit-il.

Le Nara tourna légèrement la tête et baissa les yeux sur la plage. D’autres shinobis observaient avec intérêt la conversation. Parmi eux, il y avait Atsui et Samui, le frère et la sœur de Kumo, et non loin d’eux, Kitscuhi et sa fille Kurotscuhi patientaient sur des rochers à demi ensevelis par le sable. Shikamaru leva le regard vers un petit escarpement rocheux au bout de la plage. Sur celui-ci, les shinobis d’Ame restaient immobiles, le regard porté sur les silhouettes au loin sur l’eau.

-Ils attendent également le dénouement de cette conversation, fit remarquer Shikamaru.

-L’enjeu de cette conversation est déterminant. Fit une voix.

Shikamaru regarda par-dessus son épaule et vit Kurenai se placer à sa gauche. Elle croisa les mains et tout comme les deux garçons, ses yeux rouges vifs se portèrent sur les trois silhouettes au loin. Shikamaru soupira de fatigue, ses pupilles étaient lourdes. L’arrivée de la compagne de son ancien maitre le mit mal à l’aise. L’une des trois personnes dont ils surveillaient la conversation était un membre d’Akatsuki. Un membre de cette organisation avait tué Asuma et avait privé l’enfant de Kurenai de son père.

-Qu’est-ce que vous en pensez, Kurenai-sensei ? S’interrogea à haute voix Shikamaru.

-A propos de quoi ? dit-elle.

-Vous savez parfaitement quel a été le rôle cette femme dans l’attaque de Konoha. Elle avait une place importante dans l’Akatsuki.

-Ou veux-tu en venir ? demanda la kunoichi.

Shikamaru se frotta les yeux. Il aurait préféré demander ça à Kurenai en privé mais comme Neji semblait ne pas écouter, il se lança.

-Je m’interrogeais sur votre ressentiment vis-à-vis de la perte d’Asuma.

La jeune femme regarda Shikamaru avec un air étonné et se détourna en souriant. Elle posa ses mains sur la bastingage et leva les yeux au ciel.

-Tu aimerais savoir si je ressens de la rancœur envers cette femme ?

Shikamaru ne répondit point et son silence valu comme un « oui » pour la kunoichi.

-Elle s’est présentée elle-même comme une kunoichi d’Ame. Les personnes qui l’accompagnent semblent compter sur elle. Face à notre ennemi, les anciennes rancœurs doivent cesser. Regarde ces shinobis autour de nous, je suis certaine qu’au travers de générations précédentes, leurs ancêtres se sont rencontrés et combattus sur des champs de bataille pour leurs villages ou clans respectifs. Ils se sont tués et entretués durant les guerres et pourtant aujourd’hui ils coopèrent faisant table rase sur le passé.

Elle marqua un temps d’arrêt avant de finalement reprendre :

-Asuma a déjà été vengé. Aujourd’hui je dois me concentrer sur ce qu’il m’a légué.

La réponse de Kurenai laissa Shikamaru sceptique. Pouvait-on oublier les exactions du passé ? Comment s’organiserait le monde shinobi, une fois cette guerre terminé et cette alliance shinobi rompue ? Enfin, s’ils gagnaient cette guerre.
Kurenai changea de conversation pour détendre l’atmosphère.

-Pourquoi n’êtes-vous pas avec les autres ? J’ai vu Hinata, Ino, Tenten et les garçons partir du campement en direction du Quartier des Comètes.

Neji lui répondit :

-Le Godaime veut nous parler et elle nous a interdit de quitter le campement avant que ce ne soit fait.

-Apparemment les Kages veulent nous punir de notre insubordination même le Kazekage qui était dans la confidence a eu des réprimandes. Poursuivit Shikamaru. Et en tant que jônin, nous prenons toute la responsabilité de la chose.

Kurenai vit que cela affectait plus le Nara que le jeune Hyûga.

-Vous ne devriez pas y penser, votre mission de sauvetage a été un succès, Naruto est sain et sauf comme le reste d’entre nous.

-Depuis le temps, Kurenai-sensei, coupa Shikamaru en ricanant, je pensais que vous me connaissiez. Je ne redoute pas cette sanction. On m’a donné le grade de jônin car j’étais compétent et parce qu’il fallait des officiers dans nos rangs mais je n’ai même pas passé le même examen que Neji et les autres jônins. Cela m’est bien égal s’ils m’enlèvent ce grade. Tout ce qui m’inquiète pour le moment, c’est le rendu de cette conversation.

Il émit un long et bruyant bâillement.

-Quand je pense que Naruto est allongé dans un lit douillet au palais, pesta-t-il.


***


Les trois femmes s’étaient éloignées du campement afin de pouvoir discuter à l’abri des oreilles indiscrètes. Konan avait dit aux deux femmes Kages qu’il fallait se méfier de la terre car Madara avait parmi ses alliés des créatures pouvant se mêler à la roche et au bois. Tsunade, Mei et Konan s’étaient donc déplacés sur l’eau entre les deux iles de l’archipel et une fois qu’elles n’arrivaient plus à distinguer les silhouettes des ninjas sur le campement, elles débutèrent leur conversation.

-Pourquoi t’être rendu à nous ? Commença Tsunade.

Le soleil de midi frappait de son ardente chaleur les trois femmes. Konan avait ouvert son long manteau noir laissant dévoiler un long justaucorps bleu sans manches mettant en valeur sa poitrine et sa silhouette et qui laissait voir son bas ventre et son nombril entouré par quatre piercings. La chaleur la harassait. Elle n’était pas habitué aux régions chaudes et ensoleillés, elle qui avait grandi dans le pays froid et humide d’Ame.

-Je souhaite m’entretenir d’affaires importantes avec l’Alliance Shinobi. Dit-elle d’un ton neutre.

-Konan, vous étiez dans les affaires d’Akatsuki. Rappela Mei. Pourquoi devrions-nous entendre une requête de notre ancien ennemi ?

-Je suis ici en tant que dirigeante du village caché d’Ame. Répondit Konan. Je ne suis plus mêlé aux affaires d’Akatsuki et mon village et moi-même sommes prêt à coopérer avec vous afin de faire chuter Madara Uchiwa.

-Alors pourquoi êtes-vous venus ici, poursuivit la Mizukage. L’Archipel de l’Etoile n’est régi par aucun ninja de l’Alliance. Etes-vous venus pour le Jinchuriki de Kyûbi ?

-Nous avons appris qu’il avait été capturé et emmené sur cet archipel et j’ai décidé que de sauver Naruto Uzumaki serait le meilleur moyen de montrer notre bonne foi à l’Alliance Shinobi.

-Ou vous auriez très bien pu le livrer à Madara Uchiwa, supposa Mei d’un ton doux mais ferme.

La remarque de Mei fit un froid entre les deux femmes. Tsunade garda son attention sur Konan. Naruto avait défendu la kunoichi d’Ame lors du combat contre Aburami et Tsunade ne pouvait s’empêcher de se rappeler de la petite fille affamée, accompagnée par deux autres garçons, qui avait fait une fleur de papier blanc avec l’emballage de biscuits. Jiraiya avait traité et aimé ses gamins comme ses propres enfants.

-Nous t’écoutons, déclara Tsunade.

Konan reporta son attention sur l’Hokage et commença ses explications.

-Madara Uchiwa était l’éminence grise de l’Akatsuki. Il avait placé à sa tête l’homme aux rinnegans, mon ami Nagato. Il était connu sous le nom de Pain. Nagato avait pacifié le Pays d’Ame grâce à son pouvoir notamment en éliminant Hanzô et tous ses proches. Il était devenu aux yeux des gens du Pays d’Ame comme un véritable dieu. Mais Nagato a perdu la vie après son attaque sur Konoha. Il s’est sacrifié afin de ressusciter les villageois qui avaient péri suite à son raid.

Konan marqua une pause. Malgré sa convalescence, Tsunade avait entendu que Pain, suite à une entrevue avec Naruto, avait finalement usé de son pouvoir pour ramener les villageois morts à la vie. Tsunade avait beau tenté de ne pas y croire mais Naruto avait ardemment défendu les deux shinobis d’Ame.

-Malheureusement, poursuivit la kunoichi aux cheveux bleus, les shinobis d’Ame se sont rendus compte de la disparition de Pain. J’ai pris sa tête à la tête du village mais je n’ai pas pu empêcher d’anciens ennemis de refaire surface.

-Lesquels ? demanda Mei à mi-voix.

-D’anciens partisans d’Hanzô, la Salamandre, qui vivaient dans la clandestinité depuis la chute de celui-ci. Mais avec la disparition de Pain, ils sont sortis de leur cachette et ont décidé de reprendre la Pays d’Ame et ils sont nombreux à rejoindre leur cause.

Tsunade se rappela du combat acharné qu’elle mena avec Orochimaru et Jiraiya contre Hanzô. Ils avaient gagné plus qu’un titre lors de cette bataille, ils avaient gagné une renommée, celle des Légendaires Sannins. Mais cette renommée ne fut jamais aussi grande que celle d’Hanzô la Salamandre. Un homme charismatique et redoutable qui aurait monté une armée de shinobis à sa cause uniquement en clamant son nom et son titre.

-Qui mène ces partisans ? Osa questionner Tsunade.

-Hanzô avait de nombreuses femmes et une multitude d’enfants. Il avait également adopté de nombreux orphelins de guerre pour les former au combat et en faire un corps armé redoutable qui lui serait totalement dévoué. Nagato s’était attelé à tous les éliminer afin qu’aucun d’entre eux ne puisse rallier les partisans de la Salamandre. Quant à ses lieutenants, la plupart avait péri avec lui mais certains ont préféré prendre la fuite et se cacher. Les derniers évènements à Ame nous ont prouvé le contraire. Un homme du nom de Teinou a rallié les shinobis qui autrefois combattaient sous l’égide de la Salamandre.

-Qui est-il ? Je n’ai jamais entendu parler de lui. Déclara Tsunade. Comment un simple inconnu pourrait faire un tel soulèvement ?

-Cet homme a avec lui, un des derniers orphelins de guerre adoptés par Hanzô, le seul qui ait survécu à la purge orchestrée par Pain. Il a présenté cet enfant comme le successeur d’Hanzô celui qui vengerait son père et reprendrait les rênes du pays d’Ame. Teinou rassemble des troupes en utilisant ce « fils » d’Hanzô. Et selon mes craintes, il y a de fortes chances que ces partisans d’Hanzô s’allient avec l’Akatsuki et rejoignent les rangs de vos ennemis.

Mei resta pensive et Tsunade baissa les yeux sur l’immensité bleue et mouvante sur laquelle elles tenaient toutes debout. La Quatrième Grande Guerre Shinobi, son apparition dans un monde calme et en paix depuis une vingtaine d’années, était inopportun et elle savait que celle-ci allait s’étendre à l’ensemble du monde shinobi. C’était inévitable à ses yeux. Comme la goutte qui tombe dans une flaque d’eau et dont les remous s’étendent sur sa surface. La guerre qu’ils avaient déclenchée était une énorme goutte et les remous qu’elle formerait en tombant sur le monde shinobi seraient immenses et destructeurs. Plus celle-ci se poursuivait, plus le continent sombrerait dans le chaos.

Konan déglutit alors que quelques perles de sueur coulèrent sur sa nuque et annonça :

-Voilà ce qui explique tout d’abord ma présence ici. En tant que dirigeante du Pays d’Ame, je voudrais que nos forces rejoignent l’Alliance Shinobi.

Les deux Kages ne furent pas étonnés car elles avaient deviné ce qui motivait la jeune femme.

-Ce n’est pas une décision que nous pouvons prendre entre nous, les autres chefs de l’Alliance doivent être mis au courant de votre proposition, expliqua la Mizukage. Mais en tant qu’ancien membre d’Akatsuki, vous devez savoir que votre passé ne joue pas en votre faveur. Je ne suis pas très enclin à cette idée.

-Il n’est pas question de moi, répondit-elle. Il est question d’Ame. Un pays qui a autrefois été la victime collatérale de vos guerres. Nous avons souffert de vos conflits et nous en avons payé le prix fort. Aujourd’hui, nous voulons nous battre comme l’égal des Cinq Grandes Nations Shinobis et mater les dissensions qui menacent notre contrée.

-Je ne vois pas pourquoi je m’y opposerais, coupa Tsunade.

Mei et Konan se tournèrent vers la Sannin. Celle-ci avait un petit rictus qui surprit les deux autres femmes.
-Si le plan de Madara s’accomplit, il touchera tout ce qui est vivant en ce monde. Notre conflit se résume à combattre et vaincre ou succomber à son illusion. Kiri a également eu des rapports nébuleux avec Akatsuki et malgré cela, le doute ne plane pas sur vos intentions, Mizukage.

Le village de Kiri avait toujours été le plus mystérieux des villages shinobis. Il n’avait pris part à aucune guerre depuis la Seconde Guerre Shinobi et la mort du Nidaime Mizukage contre le Nidaime Tsuchikage qui s’entretuèrent sur le champ de bataille. Le village avait quasiment vécu en autarcie sous les régimes du Sandaime et Yondaime Mizukage bien que de nombreuses rumeurs parvinrent aux autres villages shinobis. L’arrivée de Mei au poste de Mizukage avait permis à Kiri de s’ouvrir de nouveau au monde shinobi et d’afficher une certaine transparence dans les affaires du village. Malgré cela, le passé sombre du village de Kiri ne pouvait disparaitre en un claquement de doigt et Mei Terumi devrait encore payer pour les erreurs de ses ainés. Elle réalisa que la situation de Konan et la sienne n’étaient pas si différentes.

-Cette alliance est envisageable, dit Mei Terumi. Le Kazekage et Mifune pourront être d’accord. Mais il reste encore à convaincre le Raikage et le Tsuchikage, ils sont bornés et méfiants.

-Pour que nous ayons une chance, il va falloir que Konan leur démontre sa bonne foi et celle des siens. Lâcha l’Hokage.

L’étonnement se lut sur le visage de la jeune fille d’Ame et sur celui de la Mizukage. Tsunade affichait un air malicieux comme si elle avait une idée en tête.

-Konan, tu iras avec nous voir les dirigeants de l’Alliance seule et sans tes hommes. A leurs yeux, tu montreras ta volonté de rejoindre l’Alliance en te présentant comme un otage.

-Il y aurait peut-être une autre solution … interrompit Mei.

-Tes hommes sont-ils prêts à rejoindre les nôtres sur le champ de bataille ? demanda la Sannin en se tournant vers Konan.

-Ils sont sur le pied de guerre, Hokage-sama. Mais je ne vous ai pas tout dit. J’ai une nouvelle inquiétante pour l’Alliance.

Un vent soudain balaya la surface bleuté de l’eau et les femmes frissonnèrent sous sa morsure.

-Il y a quelques jours, le caveau qui renfermait le corps de Nagato avait profané. Son corps a été emmené et je suis certaine que Madara Uchiwa est pour quelque chose dans cette affaire. Je crains qu’il ne mette la main sur les rinnegans et cela devrait être aussi votre crainte.


***


Naruto jeta un œil en biais sur Sai qui, assis sur une chaise, veillait à son chevet tout en dessinant. Le Jinchuriki de Kyûbi mourrait de faim et son estomac ne réclamait qu’une seule chose : ses précieux ramens. Mais il n’y avait aucune trace de ce met délicieux sur l’archipel car il avait été interdit, banni du royaume. Naruto ruminait sa peine. Il déprimait tant sa faim et sa fatigue étaient grandes. Il soupira tout en observant son camarade dessiner sur un parchemin avec un air insouciant.

-Sai. Dit-il d’un ton morne.

Le jeune garçon de la Racine stoppa son fusain et leva les yeux vers le blond.

-Est-ce que tu me considères comme ton ami ? demanda Naruto.

Les yeux de Sai s’écarquillèrent de surprise tant la question de Naruto sortait de nulle part.

-Oui, tu es un membre de l’équipe 7, répondit-il. un coéquipier, un ami, un confident.

-Sache que je te considère aussi comme un ami proche. Alors tu comprends que je ne peux te demander ça qu’à toi.

Le brun fut encore plus intrigué par les propos du blond.

-Qu’est-ce que tu veux me demander ?

-Lorsqu’un homme est déterminé à aller jusqu’au bout, il a besoin d’un véritable ami pour l’assister.

-Qu’est-ce que tu comptes faire ? S’interrogea Sai.

-Mes forces m’abandonnent Sai. Sans mes ramens, j’ai perdu la volonté de vivre. Répondit-il alors que des larmes montèrent à ses yeux.

Le trouble s’installa dans le cœur de Sai.

-Qu … qu’attends-tu de moi ? Balbutia le brun.

-Je veux me faire seppuku. Mettre fin à mes souffrances. Continua Naruto alors des larmes coulaient sur ses joues et que son visage se transformait en une grimace grotesque et pathétique.

-Mais je ne peux pas faire ça.

-Tu as dit être mon ami ! Je ne peux compter que sur toi pour cette lourde tâche !

Sai sentit un poids peser sur les épaules et resta en émoi devant les larmes pitoyables de Naruto.

-Passe-moi un kunai pour que je m’ouvre le ventre et si tu es un véritable ami tu mettras fin à mon agonie en me décapitant.

Sai sentit son cœur se serrer alors que Naruto s’était déjà préparé en se mettant à genoux sur son lit de convalescence en dévoilant son torse nu, prêt à recevoir l’entaille fatale. Sai ne pouvait se résoudre à aider Naruto à mettre fin à ses jours mais c’était une demande qu’on ne pouvait faire qu’à un très proche ami. Il avait lu cela dans un livre et il serait un bien mauvais ami s’il ne tenait pas un tel engagement. Sai déglutit et posa son parchemin et son fusain au sol. Il sortit un kunai de sa poche et le posa sur le lit face à Naruto. Il se plaça debout dans le dos du blond et dégaina son tantô. Naruto se saisit du kunai et le pointa sur son ventre. Le silence régna dans la chambre alors que les deux shinobis n’entendirent que les hurlements des gens de l’archipel dans la cour du palais.

-Tu es sûr que c’est ce que tu veux ? demanda Sai.

-Je n’ai plus le goût à rien, déclara Naruto. Je ne tiendrais pas un jour de plus sans manger de ramens et vu qu’ils sont interdits ici alors autant en finir avec la vie.

Naruto tenta de retenir ses larmes et bégaya :

-Tu expliqueras ça à Sakura. Et … et …. Tu diras à Teuchi et Ayame que … que je n’ai pas pu le supporter. Que je suis désolé.

-Ils le sauront. Je te le promets. Répliqua à mi-voix Sai alors que les larmes lui venaient aux yeux.

-Tu es un véritable ami, Sai.

-Merci, Naruto. Mon ami.

Ce fut à cet instant que Sakura entra.

-Naruto, tu vas pouvoir sortir car … MAIS QU’EST-CE QUE VOUS FOUTEZ !?

Deux énormes gnons plus tard, Sai était assommé contre un mur et Naruto ne voyait plus rien de l’œil droit tant le coup de la rose avait laissé sa marque.

-VOUS ALLEZ ARRETER VOS CONNERIES, MAINTENANT ?

Naruto couvrit sa tête meurtrie sous les draps et marmonna :

-Oui, Sakura-chan mais les ramens …

-JE NE VEUX PLUS EN ENTENDRE PARLER !! C’EST COMPRIS ?!

Sakura fulminait de rage et ses yeux lançaient des éclairs meurtriers sur le Jinchuriki de Kyûbi.

-JE T’AI AMENE KARIN POUR QUE TU PUISSES TE REMETTRE D’APLOMB ET TOI TU DECIDES DE FAIRE LE MARIOLLE AVEC SAI ?!! MA PATIENCE A DES LIMITES, NARUTO !!

-Dé… dé … désolé, bégaya le blond.

La rose se radoucit et expira longuement.

-Franchement, pesta-t-elle. Faire tout ça pour des ramens. Penses un peu à ceux qui ont risqué leurs vies pour te sauver.

La remarque sembla déplaire à Naruto qui baissa les yeux et soupira et murmura un « ouais » désintéressé.

-Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Sakura vivement car elle avait remarqué que quelque chose le troublait.

-Non … rien. Merci de te préoccuper pour moi, Sakura-chan. Dit-il d’un ton neutre.

Naruto se retourna sur son lit en évitant le regard de Sakura. Celle-ci resta quelques instants devant le lit de Naruto, en espérant que celui-ci vide son sac mais après aucune réaction de la part du blond, elle quitta silencieusement la chambre en trainant le corps inanimé de Sai.
Karin fit son entrée dans la chambre et Naruto regarda par-dessus sa couverture, l’arrivée de la rousse. Celle-ci remit ses lunettes sur son nez et retroussa sa manche.

-Bon dépêchons-nous, j’ai énormément de temps de sommeil à rattraper. Dit-elle. Si tu penses être le seul à te remettre du combat d’hier soir tu te trompes.

Elle s’avança vers le lit et tendit son bras marqué par des traces de morsure sous les yeux dubitatifs de Naruto.

-Allez mords, ordonna-t-elle.

Naruto pencha la tête et mordit timidement la rousse à l’avant-bras. Soudain une chaleur envahit toutes les parties de son corps, comme si on avait mis son sang à ébullition. Il sentit son chakra vibrer en lui et ses muscles se compresser. Son œil au beurre noir disparut et sa fatigue disparut tout autant. Une sensation qu’il avait déjà ressentie la veille.
Lorsqu’il finit de mordre la jeune fille, il s’exclama :

-Oui, je me souviens, tu es la fille d’hier soir. Tu m’as déjà remis sur pieds.

-Bravo, gros malin, cracha Karin. Tu aurais pu me remercier pour ça.

Alors qu’elle allait s’écarter du lit pour sortir de la pièce, quelque chose la retint. Naruto la retenait par le bras et Karin ne put cacher la surprise qui se lut sur son visage.

-Attends ! dit-il. Tu faisais partie du groupe de Sasuke, c’est bien ça ?

Les lunettes de Karin retombèrent sur le bout de son nez. Ses yeux orangées montraient bien à quel point, elle se sentait gênée par la question de Naruto. Son attitude était fuyante mais les yeux azur de Naruto la fixaient de manière appuyée. Elle acquiesça d’un signe de tête.

-J’aimerais que tu me parles de Sasuke, annonça Naruto.


TO BE CONTINUED




La seconde partie arrivera très prochainement ! J'espère que cela vous a plu !

Et surtout n'hésitez pas à commenter car le commentaire est la DROOOOGGGUUUEEE de l'auteur !







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