Fiction: Hi no iri: la fin du monde ninja

Version imprimable




Les deux jeunes filles eurent un frisson dans le dos. Sakura n’avait jamais vu un Naruto aussi pessimiste. Elle était couchée en avant sur le lit, ses mains tenant sa tête à l’horizontale par le menton. Asuka avait décidé d’écrire quelque chose sur un bout de papier. Naruto la laissa faire. Il se tourna à nouveau vers la fenêtre. Le ciel déjà sombre, s’assombrissait de plus en plus. Les nuages se rassemblaient autour du village de Kumo. Etait-ce la fameuse technique de Sasuke ? Ou la nature tout simplement ? Il préféra rappeler son éclaireur. Il alluma sa radio.

« Sasuke ? Tu m’entends ? chuchota-t-il.
-Oui. Qu’y a-t-il ?
-Tu en es où ?
-J’ai repéré le bâtiment Raikage. Des dizaines d’ANBU surveillent le palais.
-C’est bon, rentre. Ne te pose pas de questions. Et vérifie que personne ne te suis.
-Reçu. »

Sasuke se replia donc. Après avoir rapidement inspecté la zone, il se faufila dans les rues sombres, rejoignant petit à petit l’auberge d’où il provenait. Quand il arriva dans la rue, la fenêtre de leur chambre était ouverte, et Naruto lui faisait signe de passer par là. Ce qu’il fit. Il bondit, et passa par l’entrebâillement de la fenêtre, en s’appuyant sur le rebord avec son bras. Le blond s’empressa de la fermer.

« Naruto, que se passe-t-il à la fin ? le questionna Sakura.
-J’ai un très mauvais pressentiment. Si on suit le Raikage ce soir, je sens que quelque chose de dramatique va se produire. Et j’ai une explication rationnelle : si on tombe nez à nez avec Madara, et le Raikage, on ne fera pas le poids. De plus, aujourd’hui, c’est l’orage, ce qui renforce le pouvoir de tous les ninjas de type foudre du village, et Dieu sait s’il y’en a beaucoup. On n’y va pas ce soir.
-Mais Naruto… intervint Sakura.
-Il n’y a pas de mais ! Je sais que ce serait du suicide. Tant pis pour la mission. Je ne veux pas perdre mes subordonnés qui sont aussi mes amis, et en ayant raté la mission de surcroît ! J’ai déjà envoyé un clone prévenir Kakashi. On va attendre, pour le moment. »

C’est bizarre. Naruto était si sûr de lui, tout à l’heure. C’est comme s’il s’était produit quelque chose… se dit Sakura.

Naruto se tourna à nouveau vers la fenêtre. Il n’avait sorti cette explication que pour en dissimuler une autre. Il savait que si Sasuke s’approchait de Madara avant que Naruto n’ait pu lui retirer son sceau de dépendance, il serait à nouveau sous le contrôle de celui-ci. Il savait qu’un jour il devrait lui expliquer, mais en ce moment même, il ne s’en sentait pas le courage. Il tourna la tête vers Sasuke.

Celui-ci s’était adossé contre un mur, la tête baissée. Lui aussi avait sombré dans ses pensées. Il devait se poser toute une série de questions, ce qui était normal. Sakura, elle, devait se poser elle aussi des questions, mais avait, elle, plutôt les yeux rivés vers le plafond. Elle était couchée sur le lit, et un léger voile recouvrait sa pupille. Quand à Asuka… Elle venait juste de terminer la rédaction de sa lettre, à en juger le rouleau, sur lequel était apposé un sceau, qu’elle tenait fermement en main. Fermement décidée à accomplir une mission sûrement annexe à la leur, elle s’approcha de Naruto.

« Je dois remettre ce paquet, à un destinataire dont je n’ai pas le droit de te donner l’identité.
-Tu veux ma permission, c’est ça ?
-Oui.
-Tu ne l’auras que si tu me présentes un mandat de Kakashi. Je n’ai pas été informé d’une quelconque mission que tu aurais à exécuter, et donc je ne peux pas être sûr de ta totale loyauté envers le village de Konoha. Tu me comprends, n’est-ce pas ?
-Bien sûr. Cela va prendre un peu plus de temps, alors.
-J’ai bien l’impression. Mais est-ce si urgent que ça ?
-Oui.
-Donc si c’est le cas, n’aurais-tu pas mieux fait d’envoyer le message quand nous nous sommes séparés ? »

Elle resta sans voix. Elle baissa légèrement la tête, honteusement. Soudainement, Naruto leva sa main vers la tête d’Asuka.

« Tu permets ?
-De ?
-Lire tes pensées ?
-Comment peux-tu lire mes pensées…
-Tais-toi ! Si c’est non, tu n’as pas la permission d’envoyer ce message.
-Bien, bien. »

Il posa doucement sa main sur sa tête. Elle ferma les yeux, anxieuse. Mais elle ne sentit rien. Son esprit sombra dans un léger état d’inconscience, alors que Naruto épluchait ses pensées récentes. Il ne trouvait rien d’anormal, jusqu’à ce qu’il remonte au moment où ils s’étaient séparés.

***

Asuka vagabondait dans les rues, en quête d’une boutique de vêtements suffisamment bien pour elle. Finalement, elle opta pour une boutique relativement petite, et assez sombre. Le vendeur était assez bizarre. Il l’observait pendant qu’elle regardait les vêtements achetables. Finalement, quand elle arriva pour lui donner sa commande, elle sombra dans l’inconscience. Quand elle se réveilla, elle avait un sceau apposé sur elle, sur sa moelle épinière, au milieu du dos. Un sceau d’emprise psychique, assez astucieux, pensa Naruto. Il avait donc apposé ce sceau à une ninja qu’il avait reconnue de Konoha, afin d’accomplir une sombre mission, dont les conséquences retomberaient sur Konoha. Il est soit très bien informé, soit extrêmement rusé, premièrement, pour prévoir l’infiltration de ninjas de Konoha, et deuxièmement, pour échafauder ainsi un plan au profit du village. J’opterai pour la première option. Cela ne peut pas être un ninja isolé. Il est forcément sous les ordres du Raikage, ou même de Madara. Mais pour l’instant, il faut se concentrer sur le cas d’Asuka. Je pense que c’était d’elle que provenait le danger, et c’est pour ça qu’il était si proche de nous.

Il enleva sa main des cheveux d’Asuka. Il lui demanda ensuite de ne pas bouger et de respirer profondément. Ce qu’elle fit, sans broncher. Naruto exécuta quelques mudras, et sa main droite devint complètement blanche, émanant une lumière quasi-surnaturelle. Puis elle vint rapidement se poser sur le crane d’Asuka. A ce moment là, il y eut un grand choc dans l’esprit de celle-ci. Une lumière bien plus intense s’échappa de la main de Naruto. Les cheveux des occupants de la chambre se soulevèrent légèrement. Les yeux d’Asuka, quand à eux, étaient devenus translucides, et produisaient eux aussi une lumière intense, tout comme sa bouche. Finalement, Naruto relâcha la tête d’Asuka et celle-ci s’effondra. Elle était inconsciente, et cela allait peut être durer quelques heures, voire une journée entière. Le capitaine d’équipe la prit dans ses bras, et alla délicatement la poser sur le lit. Puis, il se tourna vers Sakura, qui s’était rapprochée de Sasuke. Il pouvait donc rapidement leur expliquer la situation. Une fois ceci fait, il rajouta :

« Je sais maintenant que notre présence a été remarquée, et que nous sommes probablement surveillés. Et tout concorde. La présence d’un nombre important d’ANBU autour du bâtiment du Raikage n’est pas un hasard, tout comme l’envoûtement d’Asuka par un marchand douteux. Madara a tout prévu, et nous ne pouvons absolument rien faire. Tout ce que l’on peut demander, c’est le repli.
-Mais, la mission ? s’étonna Sakura.
-Elle est déjà accomplie, avec tous les éléments en notre possession, ajoutés à mes récentes observations, la mission a été largement menée à bien. Et j’ai déjà, même si vous ne l’avez pas remarqué, envoyé un deuxième clone à Konoha. La réponse va bientôt nous parvenir. »

En effet, Naruto recevait à présent toutes les informations collectées par son clone. Kakashi acceptait tous les éléments, et trouvait cela amplement suffisant. Ils pouvaient maintenant rentrer au bercail.

« Bien, on y va. Sasuke, descends payer la chambre au tenancier, mais fais vite. Quand à toi, Sakura, prépare tes affaires ainsi que celles d’Asuka. Elle n’est pas en état de le faire comme tu peux le voir. »

Sakura acquiesça, Sasuke s’éclipsa. Après quelques minutes, ils étaient de nouveau rassemblés.

« Bon, nous allons prendre le chemin inverse de tout à l’heure. Je compte sur vous pour tenir fermement Asuka. Si jamais vous la lâchez, nous la perdrons en route, et elle apparaîtra à mi-chemin entre ici et Konoha. Ce serait fini pour elle.
-Bien ! répondit Sakura. »

Sasuke mit Asuka sur ses épaules, et la tenant par un bras, il utilisa l’autre pour s’accrocher à Naruto. Sakura, elle, empoigna elle aussi Naruto, tout en tenant fermement le costume d’Asuka. A son signal, et après quelques signes de mains, ils disparurent.

***

Sur la fameuse statue accueillant les Bijuus, un nouvel oeil s’ouvrait, et une pupille noire comme la nuit apparaissait. Un nouveau Bijuu venait d’y être transféré. Et ce démon, c’était Hachibi. Le corps de son Jinchuriki, Bee-san, comme tout le monde l’appelle, gisait sans vie. Le coût de l’extraction du démon pour un Jinchûriki est la mort. C’était donc la fin du huitième Jinchuriki, et bientôt la fin d’une nouvelle ère.

Huit œil, huit Bijuu. Il aura fallu une vingtaine d'années pour les rassembler. Mais une fois encore, il manque un démon à l’appel. Celui connu chez tous les hommes comme le « Roi des démons », le plus puissant, mais le plus vital. Kyûbi, le démon à neuf queues. Son hôte, Uzumaki Naruto, est maintenant la cible d’Uchiha Madara, l’instigateur du clan Uchiha, et descendant direct du sage originel. Son pouvoir lui provient directement de son ancêtre : le Sharingan. Il permettra à son possesseur de contrôler la bête qu’il créa en rassemblant tous les Bijuus : le Juubi, le démon originel, battu et divisé par le Rikudou Sennin en neuf démons, qui constituent les neufs Bijuus. Bientôt, la fin du monde va approcher. Bientôt, Madara sera le maître du monde.


***

Après un court voyage spatio-temporel, les quatre ninjas jaillirent sur le toit du bâtiment de l’Hokage. Asuka demeurait inconsciente, sur les épaules de Sasuke. Les deux subordonnés de Naruto étaient complètement désorientés. Ils avaient beau s’attendre à arriver dans un espace complètement différent, leur organisme ne pouvait pas s’adapter seulement sous une pression mentale à la situation. Après quelques secondes, ils s’étaient remis du choc et réorientés. Naruto leur fit signe de le suivre. Ils empruntèrent l’escalier extérieur qui menait au bas du bâtiment Hokage, et entrèrent dans le bâtiment, au niveau du rez-de-chaussée. Ils grimpèrent calmement les marches, et entrèrent dans le bureau de l’Hokage.

« Bon, j’ai eu le message de Naruto, commença Kakashi. Nous avons tous les éléments en notre possession pour déclarer la guerre au pays de la foudre. Cependant, nous ne disposons malheureusement pas d’informations suffisantes pour établir un lien entre Madara et le Raikage. Cette mission est donc un échec. Naruto, tu restes ici, et les autres vous pouvez disposer. »

Tous obéirent. Une fois tout le monde, excepté Naruto, sortis, Kakashi reprit :

« Ce n’est pas dans tes habitudes d’échouer une mission. Que s’est-il passé ?
-J’avais fait disperser tous les membres de l’équipe pour trouver des informations, des rumeurs, qu’on devrait vérifier par la suite, ce qui a été fait. Mais au moment d’enquêter, la nuit, dans le palais du chef du village, j’ai ressenti un grand danger, comme un malheureux pressentiment. J’ai su un peu plus tard qu’Asuka avait été… ensorcelée. On lui a apposé un sceau de maîtrise psychique.
-Qui était-ce ?
-D’après ce que j’ai lu dans les pensées d’Asuka, ce serait un marchand. Mais une idée me trottait dans la tête, si on avait modifié les informations d’Asuka ? Ce pourrait ne pas être ce fameux marchand, et au contraire un ANBU, ou autre membre des hautes instances.
-Tu as probablement raison. Jamais un marchand n’apposerait un sceau de contrôle psychique sur une jeune fille qui passe. Qu’est-ce qui t’as mis la puce à l’oreille ?
-Asuka avait un comportement bizarre. Elle a écrit d’ailleurs une lettre, qu’elle n’aura jamais pu envoyer.
-Tu l’as lue ?
-Non, elle pourrait libérer une technique. C’est assez courant.
-Essaye, je vais te soutenir.
-Bien. »

Naruto exécuta quelques signes et apposa sa main sur le bureau. Une grenouille apparut dans un nuage de fumée.

«Le parchemin, s’il te plaît ? demanda Naruto. »

Un parchemin sortit de la bouche de la grenouille, intact. Naruto le prit, et congédia la grenouille. Un sceau de forme inconnue était apposé sur le parchemin. Naruto prit un kunai, et commença à lentement gratter le dessous de la cire. Finalement, elle lâcha, et le parchemin s’ouvrit.




Fin.

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: