Fiction: Tes yeux de neige (terminée)

Petit One-Shot très doux entre une petite fille aveugle et un petit garçon autiste. Hinata a huit ans et intègre une classe de CP spécialisée. Et dans sa classe il y a un petit garçon au comportement bizarre... Juste envie de changer de style et de mettre un peu de tendresse dans ce monde. Naru/Hina
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Rahjenaimar (Féminin), le 23/03/2010
Cette idée de fic a germé dans mon esprit alors que je lisais la bande dessinée "Mon année", histoire d'une petite fille trisomique qui se bat pour avancer. Cette histoire peut paraître banale mais racontée du point de vue d'un enfant, ça prend tout son sens.
Voilà, levée de rideau ! ^^




Chapitre 1: Tes yeux de neige



Moi c'est Hinata. J'ai huit ans et je suis au CP. Papa dit que mon retard n'est pas grave tant que je progresse. Il est très gentil mon papa. Juste qu'il est très fatigué depuis que maman a retrouvé mamie.
Hanabi, ma petite sœur, est en grande section de maternelle. Elle a sauté une classe. Pas qu'elle est plus intelligente que moi, mais seulement, elle, elle peut voir le monde et lire comme les autres. Parce que ses yeux sont colorés.
Mes yeux à moi ils sont tout blancs, vides. Enfin c'est ce qu'on m'a dit parce que moi je ne peux pas les voir. Je sais juste qu'ils sont comme la neige. Froids, glacés.

Aujourd'hui papa m'a dit que j'allais intégrer une école où ils s'occupent des enfants comme moi. Il me l'a décrite comme un très bel endroit où je serais bien. Mais il me dit ça à chaque fois que j'intègre une nouvelle classe. Mais c'est pas grave parce qu'il est très gentil, papa.
Comme c'est mon premier jour dans cette école, mon papa il a demandé à la dame de ménage de me faire toute belle. Alors la dame m'a enfilé un vêtement doux et serré. Elle a aussi mêlé mes cheveux. Elle appelle ça des nattes, moi je dis plutôt "tire-cheveux", parce que c'est lourd et que ça tiraille le crâne.

On sort sur la rue. Je n'arrive toujours pas à m'habituer au bruit des voitures. Pourtant ça arrive tous les matins depuis deux ans, quand on a quitté la campagne parce que maman est partie.
L'odeur des pots d'échappement me fait retrousser la lèvre supérieure. L'air pollué me pique les yeux et le nez. La petite main de Hanabi se serre sur la mienne. Elle essaie de me rassurer. Elle a quatre ans de moins que moi.

Papa m'embrasse sur le front et dit que je suis courageuse. Il doit emmener Hanabi à la maternelle et ne peut pas m'accompagner. Je souris mais j'ai peur. Comme je ne vois rien je bute sur le gravier de la cour, ma canne ne changeant rien. J'appelle pour qu'on vienne me guider mais je n'entends que ma voix qui résonne sous un préau.
Soudain une main s'abat sur mon épaule. Je crie et je tombe en essayant de courir. Une voix intervient aussitôt :

- Doucement, petite. Je m'appelle Isabelle et je veux juste te guider à ta classe. Tu es arrivée en retard ? Je suis la concierge, tu n'as pas à avoir peur comme ça...

Je l'entend s'arrêter au milieu de son mouvement quand elle se penche vers moi pour me relever. Elle a du apercevoir mes yeux gelés comme la glace, qui font frissonner même les méchants. Mais cette dame-là elle a un accent agréable et j'aime bien son prénom. Il sonne comme une clochette dans mes oreilles. Alors je tends la main et j'écoute sa respiration tandis qu'elle m'entraîne dans l'école. J'entends des voix qui traversent les murs. Des maîtresses qui grondent, des enfants qui rient, des maîtres qui félicitent...
Mais on ne s'arrête pas là. Je crois qu'on traverse une porte double et qu'on se retrouve dans une seconde partie de l'école. Je crois que la dame cherche quelqu'un car elle frappe à toutes les portes. Je sens les nains de mon ventre qui emprisonnent mon estomac et qui appuient dessus pour me faire mal. Les fées des gouttes passent devant mes yeux et je dois renifler pour ne pas avoir le nez qui coule.
Isabelle pousse un soupir. De soulagement, je crois. Elle appelle fort :

- Hé, Kurénaï ! Excuse-moi de te déranger en pleine réunion mais cette petite vient d'arriver. Tu peux t'en occuper, s'il te plait ?

La femme que Isabelle a appelé doit se lever car j'entends une chaise racler le sol. Des pas se rapprochent de moi et une odeur douce de parfum rentre dans mon nez. Mais au fur et à mesure qu'elle reste l'odeur s'intensifie et j'éternue. Elle croit que j'ai froid et m'emmène dans son bureau. Isabelle s'en va. Je suis déçue. Moi j'aime bien Isabelle. Mais madame Kurénaï est très gentille aussi. Je sais qu'elle a vu mes yeux mais elle ne dit rien. Elle me porte pour que je puisse m'assoir dans le fauteuil en face de son bureau. Parce que je suis trop petite et chétive pour mon âge.

- Alors, dit madame Kurénaï, tu as quel âge ?
- Hu... Huit ans...
- Et tu es en quelle classe ?
- CP...
- Oh, je vois. Tu es bien Hinata Hyuuga ?

Je dis oui. Mes yeux se ferment et je baisse la tête. Je n'aime pas garder les yeux ouverts car ils gênent ceux qui veulent me parler. Pas Hanabi ni mon père, bien sûr. Mais tous les autres.
Mais la gentille madame Kurénaï me dit :

- Tu peux relever la tête. Ici pour moi tout le monde est pareil. Ce serait stupide de te sentir gênée pour ça. Au fait, je m'appelle Kurénaï Yûhi et je suis psychologue. Si tu veux me parler de quoi que ce soit tu peux venir dans mon bureau et je t'écouterai. Par contre je ne suis pas là le mercredi. Mais normalement toi non plus puisqu'il n'y a pas école ce jour-là.

Je souris un peu. C'est facile de parler avec madame Kurénaï.

- Je vais appeler ton nouvel enseignant. Il travaille avec les CP et les aide à progresser. Avec lui tu vas sûrement passer au CE1. Il s'appelle Iruka et il est très gentil.

J'entends le bruit du téléphone et les "tut tut" quand elle appuie sur les touches. Elle dit quelques mots brefs et raccroche puis elle m'aide à descendre de ma chaise. Je sais qu'elle fait attention à ce que je ne bute pas sur les plis du tapis. Je n'ai presque plus peur. Les dames sont très gentilles et si monsieur Iruka est aussi gentil qu'elle le dit alors c'est qu'il est comme mon papa. Et papa il est le plus gentil de la terre.
On retraverse les couloirs. Je n'ai pas le temps de mémoriser le chemin. Madame Kurénaï frappe à une porte et celle-ci s'ouvre. Sans doute sur monsieur Iruka. Je sais qu'il me dévisage parce qu'il est silencieux. Je sais aussi qu'il s'interrompt en regardant mes yeux aveugles. Sans rien dire il me fait entrer et me présente à sa classe.

Je vais m'assoir dans le fond. Ou plutôt on me fait assoir dans le fond. J'ouvre grand mes oreilles. Il faut être très attentive pour progresser. C'est ce que m'a dit papa. Soudain j'entends les cahiers qui s'ouvrent et les autres enfants qui cherchent leurs crayons pour écrire. Je tremble un peu parce que moi je sais ce qu'il faut copier mais je ne peux pas car je n'ai pas ma machine. Je vais être grondée...
Mais pas du tout. Au contraire monsieur Iruka s'approche de moi et me demande ce qui ne va pas. Je bredouille. Il dit que c'est pas grave. Je suis soulagée.

Mais j'entends des bruits de voix. Un des enfants a fait tomber son crayon et s'énerve. Il dit des mots bizarres que je connais pas. Et puis j'entends aussi ses poings qui frappent la table et ses cris. Je sais qu'il est emmené dans le couloir par monsieur Iruka. Le maître est gentil et le rassure puis retourne dans le classe. Mais le garçon ne rentre pas avec lui. J'entends ses pas qui s'éloignent dans le couloir avec un adulte.
Il est dix heures. Monsieur Iruka me félicite car j'ai écouté le cours sans rien dire. Je suis heureuse. C'est la récréation. Dans cette école elle dure une demi-heure. Je reste seule sous le préau. Je n'ai pas besoin de camarades car je peux les inventer. Mes yeux ne sont pas vraiment aveugles parce que eux je peux les voir. Je joue avec eux. Personne ne fait attention à moi. Mais je me cogne contre un mur et je tombe. J'ai mal au front. Une maîtresse court vers moi et m'emmène dans le couloir pour me soigner. Dans le couloir il y a aussi la salle des maîtres et maîtresses. J'entends leur conversation :

- Tous mes élèves sont en nette progression. Même les deux intégrés. Et vous ?
- Pareil pour moi. Nous formons une équipe d'enseignants de génie !
- Non, pas tout le monde malheureusement. Pas vrai, Iruka ?
- Oui, c'est vrai... La petite Hinata qui est arrivée aujourd'hui est un ange. Elle écoute bien le cours et répond à quelques questions. Par contre...

La fierté qui m'avait fait bomber la poitrine retombe d'un coup lorsque je comprends qu'il est triste, monsieur Iruka. Il dit :

- ...par contre Naruto a encore fait une crise aujourd'hui. Son crayon est tombé et il s'est énervé. Je n'ai pas pu le ramener en classe. Et il ne fait plus le moindre progrès depuis des mois. Il faut le replacer en grande section spécialisée car il ne suit plus rien du tout.

La porte de la salle des maîtres et maîtresses se referme car la maîtresse qui me soigne a trouvé le sparadrap. Elle me ramène doucement à ma classe car les cours ont repris et monsieur Iruka m'attend.
A la fin de la journée monsieur Iruka me félicite encore et me raccompagne jusqu'au grillage où papa et Hanabi m'attendent. Papa est heureux car il voit que je me suis déjà habituée à ma nouvelle école. Monsieur Iruka parle en privé avec papa mais ce sont des choses gentilles car papa sourit. On rentre à la maison où m'attend un bon goûter.

Une semaine passe. Monsieur Iruka a fini par s'habituer à mes yeux de glace et parle tous les jours de moi à papa. Et papa il est heureux et il est moins fatigué que d'habitude. Monsieur Iruka dit que je devrais pas avoir de problèmes pour rentrer en CE1. Je suis contente car c'est mon envie depuis un an et demi.
Le petit garçon appelé Naruto a refait plusieurs "crises" en classe. J'ai demandé à papa pourquoi ça lui arrivait. Papa m'a répondu que c'était parce qu'il est autiste. Je n'ai pas compris ce mot. Papa a dit qu'il était enfermé en lui-même et qu'il fallait l'aider à sortir. Je ne comprends pas comment on peut être enfermé en soi-même. En fait si, je comprends. Parce que moi je suis coincée dans mon monde froid. Et je sais que c'est difficile de s'ouvrir au monde.

Aujourd'hui le directeur convoque papa. Je croyais que c'était de ma faute. Mais papa m'a dit que c'était pas important, que c'était juste des conseils pour moi, pour travailler à la maison. Papa est radieux. Tout va bien. Le troisième trimestre commencera après les vacances de deux semaines et je pars en campagne retrouver papi. Papi c'est un vieux monsieur qui grince quand il marche mais il est gentil, papi. Et il me fait rire.
Hanabi a toujours peur de lui. Elle dit qu'elle est pas beau, qu'il a un rire d'ogre. Moi je peux pas le voir et son rire ne me dérange pas. En plus, ses yeux aussi sont tout blancs, comme les miens. Il dit qu'on peut vivre heureux, même aveugle. Il rappelle sans cesse qu'il s'est marié avec la plus belle femme du comté. Moi je lui dis "chut" parce que ça rend triste papa. Mais lui il dit qu'il faut faire hommage aux disparus en parlant d'eux jusqu'à son dernier souffle.
Papi il est comme papa : gentil et fort mais triste à l'intérieur.

Après les vacances on retourne à l'école. Hanabi est triste de quitter la campagne car elle trouve que ça ramène maman. Moi aussi. L'odeur de la terre fraîche et du foin me rappelle son tablier et ses mains avaient toujours la senteur des oranges du jardin de papi.
Monsieur Iruka m'accueille les bras grands ouverts et me demande si j'ai passé de bonnes vacances. Il dit que j'ai le droit de me rapprocher un peu du tableau parce que j'ai été sage au trimestre d'avant. Je souris un peu et lui demande toute gênée une place au deuxième rang. Mais la seule place au deuxième rang de libre est celle à côté du petit garçon que papa nomme "instable". Mais moi je veux juste passer en CE1 et je m'assois à côté de lui.
Durant le premier morceau du matin, il n'a pas parlé et est sortit en même temps que tout le monde. J'ai entendu les bégaiements de monsieur Iruka qui était surpris de le voir tranquille comme ça.

Pendant la récréation je joue avec mes amis imaginaires qui m'accompagnent partout. Plus personne ne murmure en passant à côté de moi. Parce que mes yeux font fuir même les plus méchants. Mais je sens que quelqu'un me regarde. Sans doute que je le sens parce que je peux pas le voir. J'ai peur parce que la dernière fois des grands étaient venus m'embêter. Mais je sais que c'est pas méchant, juste un peu curieux. Alors je fais comme si de rien n'était et je sais que le regard est heureux.
La sonnette fait du bruit. Il faut retourner voir monsieur Iruka. En cours monsieur Iruka il est troublé parce que Naruto est sage. Et moi je sens à nouveau qu'il me regarde. Parce que j'ai compris que c'est lui qui me regardait pendant la récréation. Et monsieur Iruka nous demande d'écrire les chiffres au tableau. Mais moi je les vois pas alors il me dit comment ça se prononce et je répète alors qu'il guide ma main sur ma feuille. Et à côté de moi j'entends Naruto faire pareil. Il faut juste lui montrer l'exemple, en fait.
A la fin de la journée quand je sors comme tous les soirs j'entends un bruit de tristesse dans mon dos. J'ai reconnu la voix de Naruto. Il veut pas que je parte. Je me retourne et je fais un sourire mais comme je sais pas ou il est je tourne ma tête de droite à gauche. Naruto n'est plus triste et écoute tranquillement les remarques gentilles de monsieur Iruka.

J'ai décidé d'aller voir madame Kurénaï pour lui demander de m'expliquer pourquoi Naruto il est comme ça. Madame Kurénaï elle me dit qu'il est comme ça parce qu'il a pas eu un bon développement dans le ventre de sa maman. Et du coup il n'arrive pas à se développer comme les autres à l'extérieur du ventre. Il est comme moi, Naruto. Il est né comme ça.

Trois jours après Naruto arrive presque en même temps que moi. Je m'installe et il fait pareil. Et quand je cherche mes crayons au fond de mon cartable il cherche aussi sans savoir ce qu'il cherche. Aujourd'hui son stylo est tombé et je l'ai ramassé. Il a juste émis un petit bruit chagriné mais n'a pas fait une autre "crise".
Monsieur Iruka me retient un peu à la fin de la journée. Il dit qu'il est content parce que j'influence Naruto sur la bonne voie. Il me remercie. Mais moi j'ai rien fait pourtant. Je dis non, je dis qu'il fait ça tout seul et monsieur Iruka rit. C'est pas drôle pourtant.

Je sais que Naruto est resté dans le couloir. Quand je sors moi aussi je me cogne sur lui. Il est troublé et commence à bégayer. Les mots sortent de sa bouche comme une cascade sans queue ni tête. Finalement comme je n'arrive pas à me relever il m'aide et je me dirige vite vers la porte du préau. Mais il me suit comme s'il s'était mis en tête de me protéger si je tombais encore. Et au grillage papa est heureux. Il dit qu'il est content que j'ai trouvé un ami. Mais mes amis je les vois. Pas lui.
Papa dit que c'est pas grave si je comprends pas ce qu'il dit. Il rit comme monsieur Iruka et me caresse les cheveux.

Le lendemain Naruto est là aussi à la grille. Il me suit partout jusque devant les toilettes des filles. Et finalement je lui parle de mes amis. Je les lui présente et il fait un gazouillis d'oiseau. Sans doute pour dire bonjour. En classe il écoute mieux et il utilise des phrases simples pour parler avec moi. Aujourd'hui on a appris à parler du temps. Il regarde le ciel et dit qu'il y a du soleil. Il dit que ses yeux sont comme le ciel. Ce sont des yeux profonds qui pleurent.
Monsieur Iruka a demandé à parler avec papa. Il dit que je vais passer en CE1 et que je suis sur la bonne voie. Il dit aussi que j'ai été une maîtresse pour Naruto. Moi je dis que c'est lui qui a tout fait mais monsieur Iruka me dit merci quand même. Les adultes sont tellement bizarres.

Dehors l'air est chaud. Naruto trottine derrière moi comme d'habitude. Finalement il tient ma main et il dit :

- En été... le soleil chaud. Mais toi... toujours tes yeux c'est de la neige. Et c'est joli.

Et moi je sais pas quoi dire et j'attends papa. Mais papa il arrive quand je fais un bisou sur la joue de Naruto. Et il dit qu'on fera un beau couple comme maman et lui. Et moi je dis que je sais pas.
Et on rentre à la maison mais on invite Naruto pour le goûter.

Naruto a encore progressé au cours du dernier mois et il peut passer en CE1. Je n'ai jamais senti monsieur Iruka aussi heureux. Même madame Kurénaï quand elle me croise dans le couloir elle me dit merci pour avoir aidé Naruto. Et moi je me dis finalement que c'est vrai et je suis heureuse d'avoir fait quelque chose pour lui.

Le jour des vacances d'été il me regarde et il fait un bruit triste. Moi je le serre dans mes bras et je dis que je l'inviterai pendant les vacances. Il rit aux éclats et je ris avec lui. Et je décide de demander quelque chose à papa.
Ce soir alors que je pars pour les vacances je dis au revoir à madame Kurénaï, à monsieur Iruka et à Isabelle... mais pas à Naruto qui part en vacances avec nous. Je veux lui présenter papi.

Et dans le campagne Naruto et moi on se ballade et Naruto il trouve un trèfle à quatre feuilles. Il en fait un anneau et il prend ma main pour me la mettre au doigt. Et il dit :

- Toujours avec moi... Toi et tes yeux de neige.



Et voilà ! Alors ? Comment vous avez trouvé ? C'était mon tout premier One-Shot et j'aimerais avoir vos avis, bons ou mauvais. La moindre chose, le moindre problème, la moindre appréciation me serait d'une grande aide pour des One-Shot éventuels à venir. Donc voilà et on se retrouve une autre fois sur d'autres fictions !



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