Fiction: Fatigante (terminée)

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Quand j’me lève le matin
Elle est douce tendre elle est sereine
Elle est excellente.

Ce matin, je m’étais réveillé vers neuf heures. La place à côté de moi était vide, mais c’était normal : elle détestait faire la grasse matinée. Après m’être douché, je suis descendu à la cuisine, où elle était en train de préparer le petit déjeuner. Je me suis approché d’elle, doucement et je l’ai embrassée sur la joue. Sa peau était fraîche et douce ; elle sentait bon le savon.

«-Tu t’es enfin levé, mon petit flemmard, elle m’a dit.
-Au moins, je profite de mon temps de sommeil, lui ai-je répondu.
-Maintenant que je suis en congé maternité, je vais pouvoir faire des siestes, Shikamaru ! Franchement, je me demande où tu caches ton cerveau. »

C’était vrai, Temari attendait un enfant. Malgré ça, elle garde une sacrée pêche. Je me suis assis à la table et je me suis versé un peu de café dans ma tasse. Elle m’a imité, sauf qu’elle, elle avait déjà pris son petit déjeuner.

«-Tu sais, tu devrais plus te reposer. Qu’est-ce qui t’empêche de dormir plus longtemps ?
- Le lever du soleil, peut-être. Sauf que moi, je me couche plus tôt que toi.
-Encore habituée à ton horaire de Suna ? Ai-je demandé.
- Là-bas, je me levais à l’aube. Dépêche-toi de finir de manger ton petit déjeuner, tu vas encore être en retard et tu sais très bien que Kakashi ne le permettra pas.
-Oui, mais lui, il est toujours en retard. Alors,...
-C’est ton supérieur hiérarchique, montre-lui un peu plus de respect. »

J’ai fini mon petit déjeuner en quatrième vitesse et je suis sorti dehors après avoir embrassé Temari. La maison où on vivait, on la partageait aussi avec mes parents (qui sont partis en souvenir de leurs vingt ans de mariages). Ca fait des économies pour l’eau et l’électricité.

Elle dit ce soir «allez on va danser »
Ce soir au matin couché
Elle est désespérante

Le soir, lorsque je suis rentré, elle m’attendait, habillée avec sa robe verte qui ne servait que pour les grandes occasions. Ca m’a étonné, parce qu’il n’était pas prévu qu’on aille à un mariage ou à un baptême. Me voyant la regarder avec mes gros yeux ronds, elle m’a expliqué pourquoi elle s’était habillée ainsi :

« -Sakura fait une petite fête, chez elle, ce soir. Elle nous a invités à venir à cette soirée. On pourra y danser.
-Ecoute, Temari, je suis fatigué et ...
-Oui, mais demain, c’est ton jour de repos. Tu peux bien venir. Allez, s’il te plaît, dis oui.
-Temari ! Ai-je protesté faiblement.
-Tant pis, j’y irai toute seule.
-D’accord, j’arrive. Mais attends-moi.
-Merci ! »

Elle m’a serré contre elle et cette fois-ci c’est elle qui m’a embrassé.

«-Temari, est-ce que tu voudrais ne pas me serrer aussi fort ? Sinon, je crains que notre enfant ne soit écrasé.
- Hahaha ! Tu es sûr que tu n’exagères pas un peu ?
- Si tu ne me lâches pas, je ne pourrais m’habiller comme il faut.
-Mais tu es très bien comme ça !
-Oui, oui, bien sûr, avec mes vêtements tout tachés de boue. »

Elle a fini par me lâcher, je suis parti à la salle de bain et je me suis lavé entièrement pour la deuxième fois de la journée. Heureusement, sinon je sentirais le phoque, ce qui est un peu dégoûtant dans une soirée. Lorsque je suis descendu en bas, Temari m’attendait avec un gros gâteau. Elle a tout de suite dit que ce gâteau, elle allait l’emmener car chacun devait ramener quelque chose à manger. Je l’ai laissée porter son gros dessert dans les rues de Konoha.

Elle dit toujours bonjour comme ça
Elle dit toujours au revoir comme ça.

Temari a inventé un drôle de ‘‘jeu’’ : elle dit aux passants «Bonjour» puis tout de suite après «Au revoir ». Ca la fait rire. Je suis sûr que les passants doivent penser que ma femme est folle, mais bon. Mais j’aime bien l’entendre rire, ça me rassure.

Elle dit toujours j’veux ça, ça, ça
Elle est fatigante

On est passé devant une boutique de fringues et de chaussures. Elle s’est arrêtée et a collé son nez contre la vitre. Temari regardait des chaussures. Je me suis arrêté moi aussi.

«-Temari, on va être en retard !
-Tu tombes bien, Shika, j’hésite entre plusieurs paires de chaussures : les noires à talons, les ballerines bleues, les vertes kaki et les bottes rouges. Lesquelles sont les plus belles et m’iraient bien ?
-Temari, tu sais bien que je déteste choisir des vêtements ou d’autres trucs de ce genre pour moi. Alors pour toi, qui est une fille...
-Hep ! A-t-elle fait à l’intention du vendeur, sans me laisser terminer ma phrase. Je veux ça, ça, ça et ça.
-Temari !
-Oui, madame.
-Pourriez-vous me les mettre de côté ? Je reviendrai les chercher demain.
-Pas de problème, madame. »

Dès qu’on s’est éloignés du magasin, je lui ai dit qu’elle était fatigante. Elle m’a répondu que si je n’étais pas content, je n’avais qu’à pas venir à la soirée. Elle est gonflée, je trouve ! C’est elle qui a insisté pour que je vienne à cette stupide soirée et puis, maintenant, elle me dit que je n’avais qu’à rester à la maison. Je me suis bien gardé de le lui dire, elle pouvait être capable de me mettre une gifle, ou, encore plus pire, appeler son frère Kankurô. Il a été un peu réticent à l’idée que Temari vive à Konoha et avec moi. Et puis, il en a fait une tête quand Temari lui annoncé, à Gaara aussi, qu’elle était enceinte de moi. Remarquez, ma mère en a fait une belle de tête, elle aussi, mais bon, elle était contente même si elle m’a dit : « Maintenant, tu devras être plus responsable. »

Elle de la suite dans les idées
Soudain elle te dit «Bonsoir, à demain »

Temari vient d’inventer une variante de son jeu : maintenant elle dit aux passants «Bonsoir, à demain ». Et elle éclate d’un rire cristallin. Enfin, nous sommes arrivés devant la porte de Sakura. Un peu plus loin, Naruto et Hinata couraient à toute vitesse, avec une grosse soupière dans les mains. Eux aussi venaient à la soirée de Sakura. Hinata et Temari ont entamé une discussion sur leurs trajets respectifs. Naruto a sonné et il m’a dit :

« -Toi aussi, elle t’a obligé à venir ?
-Oui. Tu connais Temari : une fois qu’elle a une idée en tête, elle n’abandonne pas de sitôt, voire pas du tout. »

Sakura est venue nous ouvrir.

« -Oh, c’est vous !
-Tu vois, Sakura, je suis quand même venue ! A fait Temari avec un énorme sourire.
- Oh, il ne fallait pas ! A dit Sakura quand elle a vu l’énorme gâteau et la soupière.
-Je suis en congé, j’en ai profité pour faire ce gâteau.
-Et moi, j’ai fait de la soupe au porc ! A déclaré Hinata.
-Allez, entrez, je vous en prie, » nous a murmuré Sakura en refermant la porte derrière nous.

A l’intérieur, on a vu Ino qui empêchait Chôji de se jeter sur les biscuits apéritifs et les amuse-gueules. Plus loin, on a vu Tenten qui apprenait à Neji comment danser sans écraser les pieds de sa partenaire.

Mais quand elle danse, belle, franche une reine
Elle est pour moi tout ça
Pour moi un ange qui tourne autour de moi.

Après avoir posé son énorme gâteau dans la cuisine de Sakura, Temari m’a entraîné sur la ‘‘piste de danse’’. On s’est mis à danser. En fait, je n’avais pas vraiment le choix, mais j’ai quand même dansé avec elle. Elle danse merveilleusement bien, Temari. Au bout d’un moment, elle s’est arrêtée et s’est assise sur une chaise. Je lui ai tendu un verre d’eau qu’elle a bu d’un trait. Après, ma femme a pioché quelques amuse-gueules qu’elle a mis sur une assiette. Temari a commencé à les manger doucement en fixant la prote la porte d’entrée.

Et pourtant elle dit toujours bonjour comme ça
Elle dit toujours au revoir comme ça
Elle dit toujours j’veux ça, ça, ça.

Elle a recommencé son jeu débile, mais avec Tenten. Neji s’est écroulé de rire sur Tenten. Cette dernière se mit à rire aussi. Tout le monde dans la salle rigolait même moi. Le problème c’est que Chôji s’était étouffé avec une cacahuète et Ino, tout en riant, pratiquait la méthode d’Heimlich. Puis Kurenaï est arrivée avec son fils. Mon filleul avait deux ans, mais il arrivait toujours à se faire comprendre. Il parlait très bien pour un enfant de son âge. Dès qu’il m’a vu, il a couru vers moi en criant «Tonton Shika !». Kurenai nous a tous salués. Après, Mineo est reparti vers sa mère. Puis Kakashi et Anko sont arrivés avec leur fils, Will. Lui n’avait pas un an, mais il commençait à parler. Il savait dire Papa, Mama, miam, beurk. Eux aussi nous ont salués avant de s’asseoir sur le canapé de Sakura. Puis ils (Anko, Kurenai et Kakashi) ont entamé une conversation sur leur passé quand ils organisaient des méga fêtes qui duraient jusqu’à six heures du matin. Apparemment, tous les senseis et les examinateurs étaient impliqués, même Ibiki Morino. Qui l’eut cru ? Temari parlait, elle aussi mais avec Hinata. La petite timide semblait plutôt intéressée par le ventre de Temari.

On s’est mis à table tout de suite après. La soupe d’Hinata était merveilleusement bonne, les nouilles sautées d’Ino aussi, le yaourt de Tenten pareil. Sakura avait préparé un jus -qu’elle avait nommé «Cocktail du paradis »- extrêmement bon. Heureusement qu’il y en avait plusieurs litres sinon ç’aurait été le régime. Puis on a attaqué le dessert. Le gâteau de Temari était si bon que Chôji, à lui seul, en prit la moitié.

«-Chôji, si tu en manges trop, tu auras mal au ventre, lui ai-je dit.
-Chôji ? A demandé Temari.
-Quoi ?
-Mon gâteau était vraiment si bon que ça ?
-Oh oui ! C’est un des meilleurs gâteaux que je n’aie jamais mangé !
-Je suis quand même vexée. Si mon gâteau était si bon que ça, tu l’aurais mangé entièrement alors que là...
- J’avoue que c’est ce qui m’a traversé l’esprit en l’espace d’un instant, mais la politesse et Ino m’y empêchent...Tu as de la chance d’avoir une femme qui cuisine bien, Shikamaru.
-C’est à mon tour d’être vexée, Chôji. Je cuisine si mal que ça ?
-Non, non, pas du tout. »

Puis on est restés à discuter de tout et de rien. Ce n’est qu’à onze que nous nous sommes séparés. Chacun rentra chez soi.

Elle dit toujours bonjour comme ça
Elle dit toujours au revoir comme ça
Elle dit toujours je veux ça, ça, ça
Elle est fatigante

Dans la rue, il y avait des Anbus qui patrouillaient. Je me suis dépêché de changer de rue pour pas que les jeux de Temari ne se transforment en une poursuite à travers tout le village, et un carnage par conséquence.

Fatigante, intelligente,
Négligente, excitante

On est enfin arrivé chez nous. Temari s’est tapée le front et elle a couru vers la terrasse ramasser le linge. Elle a redescendu quatre à quatre les marches de l’escalier avec le panier. Puis elle a vérifié que toutes les fenêtres étaient fermées.
On n’aime pas trop les visites nocturnes, même quand il s’agit d’un animal (un chat ou un oiseau par exemple, mais pas les cerfs vu qu’ils ne peuvent pas monter aux fenêtres sinon ce serait le suicide) parce qu’il peut laisser certains souvenirs pas très agréables (je pense que vous voyez de quoi je parle).

Après avoir fait ses petites vérifications, elle est montée à l’étage pour aller se brosser les dents et aller se coucher. Temari ne met jamais de chemise de nuit ou de pyjama, ce sont les tee-shirts de son frère Kankurô (pas Gaara, sinon, il y aurait du sable partout) qui font office de tenue pour dormir. Ou quelquefois, mes tee-shirts. Bref, elle est venue dans la chambre et s’est allongée à côté de moi. Je lui ai dit que si elle continuait comme ça, elle allait accoucher prématurément. Elle m’a donné un coup de pied en disant qu’elle s’en fichait et que ça n’arriverait pas. Moi, je ne m’en fichais pas du tout : Kankurô ne serait pas très content. La porte était ouverte et c’était un sujet où nous étions en parfait désaccord, Temari et moi. Moi parce que les fenêtres du couloir n’avaient pas de volets et qu’à l’aube, il y a tout de suite la lumière qui rentre dans notre chambre. Ce n’est pas agréable de se lever tous les matins à cinq heures. Mais Temari veut qu’on laisse la porte ouverte car elle est claustrophobe. Après avoir assisté à une crise de claustrophobie, je peux vous assurer que ça m’a fait complètement changer d’avis. J’ai trouvé une technique pour ne pas avoir la lumière dans les yeux : je tourne le dos à la porte.

Désespérante, attirante,
Pas très galante, souriante

En y réfléchissant bien, je crois que tous mes ancêtres mâles ont épousé une femme du même genre que Temari ou maman. Je n’ai jamais vu ma grand-mère paternelle (elle est morte) mais mon grand-père paternel, si. C’est devenu un ermite quelque part. Malgré leur caractère de chien, les femmes Nara sont très jolies quand elles sourient (ça, ce n’est pas uniquement pour Temari, j’ai déjà vu Maman sourire, et ma grand-mère paternelle aussi, mais sur une photo).

Affligeante, rassurante,
Désobligeante, souriante

Après la mort d’Asuma-sensei, c’est elle qui m’a aidé à tenir le coup. C’est normal, son père, sa mère et son oncle sont morts. C’est ce jour-là où on a commencé à sortir ensemble.

Enervante, sur la bonne pente,
Un rien méchante, surprenante

Maintenant que j’y repense, même si Temari peut être insupportable parfois, elle est plus gentille avec moi que Maman avec Papa. Il faut dire que je ne bois jamais de saké et que ce n’est pas moi qui rentre tout éméché à la maison. Et puis Temari me surprend à travailler autant, vite et avec la même efficacité. Je crois que s’il n’y avait pas de congé maternité, elle continuerait à faire des missions.

Menaçante, militante,
Parfois charmante, très très changeante.

Je repense à la première fois où j’ai présenté Temari à mes parents. Maman et elle se sont entendues tout de suite et Temari ne m’a pas fait de reproches. Elle a été très charmante ce jour-là. Mais elle est aussi schizophrénique que ma mère.
Pas aussi schizophrénique que Gaara, mais elles sont gentilles et, la seconde d’après, elles sont méchantes (l’inverse aussi est possible). Temari veut que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, ce qui n’est pas toujours le cas dans tous les pays ninjas.

Très importante, imposante,
Correspondante, suffisante,
Alléchante, intéressante

Je me demande comment je ferais pour vivre sans Temari. Je serais extrêmement triste. Nos disputes me manqueront beaucoup. Temari pourrait être aussi un sujet d’écriture d’un roman. Je l’intitulerai : ‘‘Temari, les délies d’une princesse.’’ Mais j’ai peur de finir au cimetière. Peut-être pas tué par elle, mais par un de ses frères. Ou par un autre Sunien, vexé par les propos de ce livre. Les relations diplomatiques entre Konoha et Suna pourraient en pâtir. Sur ces pensées, je me suis endormi.

Le lendemain je me suis réveillé vers dix heures. Dix heures sept, d’après le réveil posé sur ma table. Un cadeau de Temari. Je me suis assis et j’ai regardé Temari qui dormait. Dure quand elle était réveillée et elle paraissait douce, fragile et vulnérable quand elle dormait. J’ai posé ma main sur sa joue. Temari a immédiatement ouvert les yeux. Elle a ouvert les yeux. Avec un grand sourire, elle a pris ma main et l’a posée sur son ventre. J’ai senti notre enfant bouger. Puis j’ai attiré Temari contre moi et je l’ai embrassée. Je t’aimerai, toujours Temari. Quoiqu’il arrive.





Bon, j'espère que ça vous a plu. Je sais, je sais, la fin n'est pas géniale, mais bon...

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