Fiction: Quand nos chemins se croiseront... (terminée)

Version imprimable




Les feuilles mortes tombaient délicatement sur le sol et les arbres orangés se mêlaient à la couleur dorée du soleil couchant. Il n'y avait pas de vent et nous étions en pleine forêt car nous pensions que nous aventurer sur une route nous ferait repérer plus vite. Mon compagnon de route s'était mis à me parler avec joie et à sourire plus facilement après l'épisode avec la jeune fille aux cheveux rose. Je lui souriais aussi et ne répondais que très rarement à ses questions puisqu'il connaissait toujours la réponse. Je me demandais alors l'intérêt qu'il en tirait que de parler ainsi. J'haussai les épaules car j'aimais bien le son de sa voix et que cela ne me dérangeais pas tant que ça…
Je me crispais en chassant ce genre de pensées de ma tête. Je lui glissai un regard puis me focalisait sur mes pieds. Je fronçai les sourcils en me disant que j'étais devenue plus douce avec le temps et que j'avais de nombreux points faibles maintenant. Et le premier d'entre eux, c'était lui. Lui, ce blond aux yeux saphir. Lui, ce blond au sourire magique. Lui, ce blond aux paroles maladroites, mais tellement justes.

- A ton avis, quand vont-ils nous attaquer ? demanda t-il soudain un brin de peur dans la voix.

Je levai un sourcil surprise. Il s'était mis à me tutoyer du jour en lendemain sans que je ne sache pourquoi. Non pas que cela me dérangeais vraiment, mais j'avais l'impression d'être son amie et non plus quelqu'un un à respecter. C'était ça qui me décevais un peu. Je me demandais si c'était à cause de moi. Si c'était parce que je l'avais tutoyé en premier quelques jours plus tôt. Si c'était parce que j'avais fait la bêtise de paniquer en le voyant partir. Je soupirais. Oui, c'était sans doute pour ça. Il s'était imaginé qu'il pouvait me tutoyer comme n'importe qui…

- Je n'en sais rien. Ils vont sans doute rassembler un nombre important de combattants. Tachez de vous tenir prêt. C'est tout. Concluais-je.

Il sourit et mis les mains dans ses poches. Il me dit que moi je n'avais pas à m'inquiéter, mais que lui il n'arrivait plus à en dormir la nuit. Il me racontait ses inquiétudes parce qu'il ne savait pas se servir d'une arme.

- Et mon Katana ? Vous l'avez bien utilisé la dernière fois non ?
- Oui, mais moins bien que toi je crois…

J'haussai les épaules et ajoutai:

- De toute manière, vous n'avez pas besoin de vous battre. Je le ferais pour vous.
- Ah ça non ! Protesta t-il en se mettant face à moi.

Je m'arrêtai en regardant ses sourcils se froncer progressivement, puis je me plongeais dans ses deux orbes bleus.

- Un homme doit savoir se battre et affronter n'importe quels dangers ! Enrichit-il.

Allons bon…voilà qu'il se mettait à être sexiste. Je souris en coin en lui avouant qu'il était le plus peureux des hommes que je n'avais jamais vu. Il s'énerva et je rigolai en le contournant soigneusement. Il me rattrapa et me demanda de lui apprendre à se battre. Je l'étudiai un moment du coin de l'œil et je finis par acquiescer en silence.
Il se tourna vers moi les yeux brillant de joie. Son sourire affichait sa gratitude et il me prit doucement les mains en me remerciant. Je les retirais vivement en sentant mon cœur s'activer au fond de moi. Que se passait-il avec lui ?
Il continua de sourire bêtement et je finis par me détendre un peu.
Le soleil déclinait progressivement dans le ciel rougeâtre et je me demandai si nous pourrions trouver un village à temps…
Au final, la nuit s'étendit paresseusement dans le ciel lorsque nous franchîmes les portes d'un village oublié.
En effet, l'atmosphère était vraiment pesante car personne ne semblait vivre ici. Les maisons étaient grises et terne. Il n'y avait aucune lumière, ni même des lampadaires éclairant les rues et le blond commençait déjà à se poster derrière moi comme le gros froussard qu'il était.
Je frappais aux protes des maisons, mais rien. Personne ne répondait et aucuns bruits ne sortaient des murs de ces constructions aux allures impénétrables.

- Il n'y a personne ici.
- Tu viens de le remarquer ? Ironisa Naruto pour se donner un peu de courage.

Je soupirai et lui informai que l'on passerait la nuit ici.

- Hein ? M-mais pourquoi ? demanda t-il en regardant furtivement autour de lui.
- Je croyais que vous étiez quelqu'un de courageux…non ? Lui dis-je en souriant d'un air mauvais.

Il se renfrognait en croisant les bras et décida finalement de prouver sa bravoure. Je souris et, satisfaite, je commençais à chercher une maison confortable. Lorsque je défonçais les portes, je trouvais généralement des pièces délabrées par le temps. Parfois, il n'y avait plus de meubles et je ne retrouvais que deux ou trois photos éparpillées ici et là sur le sol.
Lorsque je regardais les sourires des enfants avec leurs parents, une étrange sensation m'envahissait.

- Hinata ! Regarde, ici c'est bien non ? Fit le blond en me pointant une maison des plus luxueuses.

Je fronçais les sourcils en me rappelant que Naruto vivait dans un temple semblable et que cela devait lui manquer. Je me dirigeais vers lui et entrais dans la demeure en m'arrêtant en plein milieu de la pièce. Je restais ébahie par ce que je voyais. Naruto avait allumé un énorme lustre de bougies et je pouvais distinguer de longs escaliers menant à un étage. Sur ma gauche une pièce assez grande semblait être un salon des plus confortables avec un piano, trois grands canapés et une table basse au centre de la pièce. Sur ma droite, une porte fermé qui ne semblait pas vouloir s'ouvrir. Je n'insistais pas et montai à l'étage. Je vis alors trois portes. La première était une chambre avec un lit deux places et une commode. Il y avait près de la fenêtre _qui filtrait les rayons de la lune_ une chaise et un petit bureau. Je pus distinguer quelques papiers qui traînaient encore. Il y avait aussi un grand miroir et des bougies pour éclairer la pièce.
Je me dirigeais ensuite vers la deuxième pièce qui me dévoilait une agréable salle de bain. La baignoire occupait tout l'espace du fond et seul un petit lavabo et des WC occupaient l'espace droit et gauche de la pièce.
Enfin, la troisième pièce était une immense bibliothèque. Tout un tas d'ouvrage étaient réunis ici et chaque étagères étaient remplis.
Lorsque je redescendis, Naruto me demanda mon avis.

- C'est…magnifique ici.
- Alors on reste dormir là ?
- Non. Tranchai-je.

Naruto s'étrangla et je quittai la maison sans lui prêter un regard. Il me rattrapa et me demanda pour quelle raison je ne voulais pas rester ici.

- Toutes les autres maisons sont délabrées. Pourquoi celle-ci serait-elle en bonne état ? C'est trop louche…et puis…
- Et puis ? demanda Naruto en me pressant un peu.
- Et puis il n'y a qu'un seul lit. Avouais-je en déviant le regard.

Il éclata de rire et moi je me renfrognais en me sentant rougir.

- Ce n'est pas un problème, je dormirais ailleurs ! Dit-il en essayant de me convaincre d'entrer.

Je le regardais un instant, puis au bout de quelques minutes, je me laissais convaincre et entrais de nouveau dans cette maison. J'éternuais en respirant l'air poussiéreux de l'habitation. A qui cela avait-il pu appartenir ? Je me dirigeais vers le salon et allumais quelques bougies pour y voir plus claire. Il me semblait déjà avoir vu cet environnement…
Je pris une des bougies et montais à l'étage pour étudier la bibliothèque avec soin. Je tressaillis lorsque je remarquai que tous ses ouvrages étaient destinés à faire souffrir le monde. Je lisais les titres des livres avec une certaine crainte. Empoisonnement alimentaire, Écartèlement, Pendaison, Décapitation sur la place publique,…
Je déglutis et avisais un petit bureau dissimulé derrière une grande étagère de bouquins. Je la poussai avec force pour me dégager le chemin et regardai incrédule les thèses écrites sur de vieux parchemins. Je déposai doucement la bougie et m'assis sur la chaise à côté de moi.
Qui pouvait bien vivre ici ? Qui était responsable de ces obscènes expériences ?
Je murmurai doucement le contenu des parchemins sans m'en rendre vraiment compte:

- " 18 juin 1861: Plusieurs cobayes ont été rapatriés ici. Il m'est demandé de tester un nouveau produit potentiellement capable de dissoudre la chair. Je me demande quel genre de cris et de pleurs je vais entendre. J'ai hâte de commencer. 26 août 1861: Après cet épisode, j'ai déclaré que ce produit n'anéantissait pas seulement la chair, mais elle attaquait aussi les os. Le directeur a trouvé cela très intéressant, bien que macabre au vue du reste des cobayes… Je me délecte à l'avance de la suite."

Je parcourus ainsi des pages et des pages d'horribles expériences jusqu'au moment où je m'arrêtai interdite:

-" 9 Mai 1902: Un homme tout de noir vêtue et au sourire cruel est venue frapper à ma porte. Il était accompagné d'un petit garçon de sept ans environ. Il m'a demandé de le transformé en une arme sanguinaire. J'ai accepté… Ce petit deviendra mon plus grand chef-d'œuvre."

Mes yeux s'écarquillèrent et je tombais de ma chaise en voyant un portrait de Naruto à la page suivante. C'était lui. J'en étais certaine. Il était devenu monstre à cause de cet affreux psychopathe ?! Il était devenu quelqu'un de détestable suite à une expérience ? Il était devenu un être capable de tuer à cause de cet homme ? Cet homme qui lui a injecté je ne sais quoi dans le sang.
Mes larmes envahirent bien vite mes yeux opalins et j'attrapais le reste des documents pour y mettre dans mon sac. Je ne resterais pas ici une seconde de plus. Je le sauverais. Je chercherais le moyen de lui redonné toute sa personne. Je chercherai le moyen de le libérer de son "frère". Je courus dehors en pensant à l'effroyable vérité que j'avais découverte. Naruto m'avait-il volontairement montré cette maison ? M'avait-il guidé ici pour me dire qui il était ? Je secouai la tête. Non. Naruto était bien trop naïf pour penser ce genre de chose.

- Hinata ?

Je me retournai et vis le blond sur le pas de la porte. Ses yeux semblaient inquiet et je me demandai si c'était parce qu'il se préoccupait de moi ou plutôt de ce que j'avais appris.

- Vous connaissez cet endroit ? Dis-je sèchement.
- Hein ? Euh…

Il regarda un moment autour de lui avant de sourire et de me répondre:

- Non, pourquoi ?

Je le regardais sévèrement et le tirais par la manche. Je l'éloignais le plus possible de cette maison des horreurs.

- Qu'est-ce que tu fais ? fit-il surpris.
- J'ai dit que nous ne dormirions pas ici.
- Mais…
- Taisez-vous.

Il finit par se détacher de moi et il n'ajouta rien. Il me regardait étrangement, mais je m'efforçais de rester fixer sur un point inexistant à l'horizon. Je savais ce qu'il voulait me demander et je voulais en aucun cas l'inquiéter et le paniquer en partageant mes découvertes avec lui.
Je trouverais seule le moyen de le sauver. Je n'avais vraiment pas besoin de lui en parler. Non, vraiment pas.

- Hinata ?

Et puis, à quoi cela me servirait-il ? Je n'avais aucunement l'intention de le faire souffrir. Non, je ne pouvais décidément pas le mettre dans l'embarras en lui racontant pourquoi il était comme ça.

- Hinata…?

Et puis cela faisait tellement longtemps qu'il n'était pas redevenu monstre. Peut-être avait-il guéri seul ? Oui, peut-être avait-il surmonté ce mal inconsciemment.
Naruto m'attrapa soudain par l'épaule et me tourna vers lui en plongeant son regard inquiété dans le mien.

- Hinata, que se passe t-il à la fin ? demanda t-il en ne me lâchant pas.
- R-Rien. Voulez-vous me lâcher maintenant ? Demandais-je en souriant comme je pouvais.
- Pourquoi est-ce que tu me mens ? dit-il en haussant légèrement le ton.

Son regard sévère traduisait en même temps toute sa peine et son inquiétude de me voir dans cet état. Je me mordis la lèvre inférieure en me refusant à parler. Non, je ne parlerais pas. Je ne le ferais pas pour lui. Pour le protéger de la triste vérité.
Il restait là à me fixer et mes lèvres brûlaient d'envie de tout lui raconter. Mais comment lui dire que je savais pourquoi il tuait sans raison ? Comment le lui dire sans le blesser ? Je baissais les yeux et me séparais de lui sans avoir trop à me forcer. Il me laissa sans rien ajouter mais je sentais sa déception. Je le sentais clairement, mais je ne voulais en aucun cas lui apprendre qu'il avait été un cobaye.
Je repartis sans lui expliquer quoi que ce soit et il se contenta de me suivre en gardant ses distances. Je me sentais terriblement coupable du malaise qui venait de naître entre nous deux. J'avais un pincement au cœur et une irrésistible envie de me retourner pour voir son visage.
Je fermai un moment les yeux, puis fixai de nouveau l'horizon.
Désolée Naruto, mais tu verras, un jour tu comprendras pensais-je en le regardant discrètement.





Naruto était donc un cobaye dans ses jeunes années. Donc comme je vous l'ai dit précédemment (hé oui je l'avais dit !) au début c'était censé être Hinata la cobaye, mais en fait...je lui réserve un rôle un peu plus... Bah ! vous verrez bien de toute manière ! ^^
En tout cas, j'espère (comme d'habitude) que cela vous a plu et que vous lirez la suite avec autant de plaisir.
(dois-je faire connaitre l'identité de ce savant fou ???)

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: