Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.
La Suburb est le lieu où se retrouvent les punks, les travestis, les marginaux. Hélas, la mafia, la prostitution et la drogue font régner la misère et la peur. Gaara, le jeune drogué, et Shizune, l'adolescente perdue, sauront ils se trouver dans ce monde impitoyable?
sakurachan_37 (Féminin), le 29/03/2011 Déjà le troisième chapitre :D
Je crois qu'il n'y a pas beaucoup de lecteurs, mais bon, c'était à prévoir, avec un couple aussi atypique. Et puis le fait qu'il n'y ai que deux personnages extraits de Naruto joue sûrement.
M'enfin, pour une fois que jsuis à peu près satisfaite d'une fiction, sans vouloir me la jouer auteur péteuse, jvais pas me plaindre.
Bref, bonne lecture, lecteur solitaire ;)
Chapitre 3: Dark Night [Grey Morning]
« Ciao ciao, Gaa' ! On se voit plus tard !
- C'est ça », marmonna Gaara, mal réveillé.
Lucy claqua la porte. Le garçon, encore allongé dans son lit, grimaça. Il avait une migraine incroyable. La veille, il avait beaucoup bu. Pendant que Shizune déprimait, il avait retrouvé des amis. Ils avaient fait un peu n'importe quoi. Avec Paolo, Hans et Rick, remarque, on pouvait s'attendre à tout. Ensemble, ils avaient crié, cassé une dizaine de verres, fait un tapage monstre jusqu'à ce qu'ils se fassent éjecter par le barman après que Hans eût vomi dans le décolleté de sa femme. Il est vrai que les avances répétées de Rick et Gaara à sa petite sœur n'avaient pas encouragé sa clémence, et qu'il avait moyennement apprécié de découvrir un magnifique étron au pied de son bar, étron dont la paternité était fièrement revendiquée par Paolo. Ils s'étaient retrouvés dans la rue, complètement saouls.
C'est alors que Sarah, Lucy, Victoria et Gloria avaient fait leur apparition. Gloria, la compagne de Hans, s'était chargée de le raccompagner. Sarah, belliqueuse, voyait là une façon inattendue de se venger de Rick qu'elle avait retrouvé avec trois de ses meilleures amies dans son lit. En y repensant, Gaara se demanda ce qu'elle avait bien pu faire de lui. Victoria avait tenté une approche avec Paolo, approche hélas vaine, Paolo étant homosexuel. Enfin, Lucy, à peu près dans le même état que Gaara, s'était invitée dans son lit ; et avant qu'il ait pu réaliser quoi que ce soit, elle était en train de le chevaucher, nue, esquissant une danse sensuelle. Vraiment un bon coup, cette fille.
Ce n'était pas la première fois qu'il finissait la soirée ainsi. C'était même assez fréquent. Parfois, il connaissait les filles, mais de temps en temps, il ignorait jusqu'à leur nom et ne les revoyait jamais. La pire expérience de ce genre qu'il ait pu vivre était la fois où il avait passé la nuit avec une prostituée qui, au réveil, avait exigé d'être payée.
Gaara se leva difficilement et se gratta le crâne. Il se dirigea vers la cuisine et fouilla les tiroirs pour enfin en tirer une petite boîte d'aspirine. Il prit deux comprimés qu'il avala avec un verre d'eau. Il avait la bouche pâteuse. Après une douche rapide, il s'habilla, inspecta son frigo, n'y trouva que du saucisson, qu'il engloutit sur un coin de table, avant de se recoucher et de sombrer aussitôt dans le sommeil.
Quand il se réveilla, il était tard. Son mal de tête avait très nettement diminué, mais il était encore de mauvaise humeur. Il se rappela également que c'était le dernier jour du temps imparti par son dealer pour le rembourser. Merde. Il avait devoir vendre son lecteur DVD. Avec un soupir résigné, il débrancha l'appareil et le fourra dans sa besace. Il ajouta quelques DVD, au cas où ce ne serait pas suffisant.
Ensuite, il se rendit chez le revendeur le plus proche : Bo. Bo était un petit homme à l'air chafouin, qui se débrouillait toujours pour racheter au prix le plus bas des objets qu'il revendait triplement plus cher, sous l'œil impuissant de ses victimes. Enfin, cela valait toujours mieux que Doug. Gaara allait chez lui autrefois. C'était un immense gothique, silencieux et menaçant. Il annonçait un prix et il n'y avait pas de discussion. C'était simple. Un jour, las de gagner aussi peu d'argent, Gaara avait osé contester le prix donné. Non seulement Doug lui avait littéralement cassé un bras et deux côtes, mais il avait gardé l'objet sans le payer. Depuis, Gaara faisait affaire avec Bo.
Il réussit à négocier un prix étonnamment élevé pour son lecteur DVD ; ce qu'il ne savait pas, c'est que c'était Bo lui même qui le lui avait précédemment vendu, en y cachant, en cas de coup dur, quelques petits sachets de poudre blanche.
Arrivé à la Place, il n'eut pas à chercher longtemps pour trouver son dealer : celui ci, un garçon très frisé, grand et mince, lui sauta dessus.
« - Mec, le pognon ! T'as intérêt à l'avoir sinon t'es mal !
- Ca va, Max, calmes toi, grogna Gaara. Je te devais combien ?
- 450 $ ! Et encore, je suis sympa ! »
Merde. C'était cher. Il espérait qu'il lui resterait plus d'argent. Il compta les billets, les tendit à Max qui les recompta puis s'en alla harceler un autre de ses nombreux mauvais payeurs... Gaara grinça des dents. Quelle saleté. Les idées de plus en plus noires, il continua de marcher à travers la Place. Il sentit alors quelqu'un le tirer par le bras. Il se retourna, prêt à pulvériser celui ou celle qui osait venir le voir un jour pareil. C'était Shizune. Il soupira d'exaspération. Pas aujourd'hui. Il n'avait pas envie de servir de baby-sitter à une inconsciente pareille. La jeune fille ne prit pas garde au regard noir que lui lança Gaara.
«- Salut. J'espère que la fille à la perruque s'est bien occupé de toi hier soir, fit elle avec un brin de reproche dans la voix.
- C'est pas une perruque, fut tout ce que Gaara trouva à répondre, l'air mauvais.
- C'est pas le problème, t'aurais pu respecter un peu ce qui est arrivé à cette pauvre femme.
- Justement, Katarina n'est pas une pauvre femme. Elle mérite ce qui lui est arrivé. Ne m'interromps pas, reprit-il en voyant que Shizune s'indignait, parce que c'est ce qui va t'arriver si tu continues à vouloir sauver le monde. Et toi aussi, tu l'auras bien cherché.
- Hein ? Tu me menaces, en plus ? Ah oui, c'est sûr qu'en choisissant la sécurité -pardon, la lâcheté- tu ne risques pas d'être lié à ce genre d’histoires !
- Ce n'est pas de la lâcheté, crétine ! C'est du bon sens ! Si tu vis ici, il faut en assumer les conséquences, au lieu de faire n'importe quoi et de t'en plaindre. C'est facile, ajouta-t-il, une lueur mauvaise au fond des yeux, d'observer le malheur des autres et de juger. C'est facile de tourner de l'œil parce que tu as vu des choses trop violentes pour tes petits yeux fragiles. Au fond, c'est toi la plus lâche de nous deux.
- C'est ça ce que tu penses ? C'est comme ça que tu vois les choses ? S'écria Shizune, la voix vibrante d'indignation. Tu ne te rends même pas compte que...
- Tais-toi. Je te dis de te taire », reprit-il, voyant que la jeune fille ouvrait la bouche pour protester.
Passablement énervé, Gaara passa une main nerveuse dans ses cheveux hérissés. Pourquoi, mais pourquoi fallait-il que cette fille soit aussi bête ? C'est qu'elle lui plaisait bien, Shizune. Elle était jolie et elle avait du caractère. Il n'en demandait pas plus. Mais son comportement était plus qu'irresponsable, plus qu'irréfléchi : il était dangereux. Si elle se mettait en tête de régler les injustices de la Suburb, elle n'avait plus qu'à aller acheter elle même le flingue qui servirait à la descendre. En laissant filer son regard sur la gigantesque fresque du mur devant lequel ils se tenaient tous les deux, quelque chose heurta soudain son regard. Quelqu'un avait scotché une feuille de papier blanc sur les tags et les peintures précédents et dessiné une énorme fleur fluorescente. Ses yeux se posèrent sur Shizune. C'est alors qu'il avisa la bombe orange qu'elle tenait à la main, et les deux autres posées à ses pieds. Il réalisa brusquement l'ampleur du sacrilège qu'elle venait de commettre.
« -Tu as vu ? Je viens de la terminer. Pas mal, non ? » Déclara fièrement la jeune fille.
Devant le regard abasourdi du jeune homme, elle reprit avec une petite moue :
« C'est vrai que les bombes coûtaient cher... Le vendeur m'a fait un prix, je crois que personne n'en voulait, mais ça m'a couté 60 $ quand même. Ca va être ric-rac cette semaine. »
Plus qu'un cri, c'est un rugissement qui s'échappa de ses lèvres tandis que Gaara se ruait sur la jeune fille.
« Tu es complètement folle ! Éructa Gaara. Tu as envie de te faire buter, hein, c'est ça, tu es venue parce que tu avais envie de crever ?! »
Totalement égaré, Gaara disait n'importe quoi. Il explosait. Trop, c'était trop. Quand il se tut un instant pour reprendre son souffle, il réalisa qu'il venait de se montrer dans toute sa vulnérabilité à Shizune. Il s'était promis de ne jamais, jamais perdre le contrôle. Pas d'abandon. Même ivre mort. Pas de confidences sur l'oreiller. Il réussit tant bien que mal à se recomposer une face à peu près impassible. Il inspira une grande bouffée d'air, puis s'apprêtait à partir sur le champ, lorsqu'il reposa les yeux sur la fleur géante. Une vague de colère pure l'envahit de nouveau. Il avança à grandes foulées rapides vers l'affiche qu'il déchira de haut en bas puis piétina rageusement. Quand Shizune, outrée, se rapprocha pour protester, il fit volte face et saisit les trois bombes qu'il vida dans la poubelle la plus proche avant de les jeter à ses pieds. Interloquée et blessée, la jeune fille le fixa. Gaara plongea ses yeux dans les prunelles sombres, si sombres de Shizune. Et ce qu'il y vit le fit se détourner. Il partit à grands pas, sans se retourner. Parce que c'était le regard d'une petite fille qu'il venait de croiser. Et que cette putain de petite fille, elle lui plaisait beaucoup trop.