Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Jesus of Suburbia

La Suburb est le lieu où se retrouvent les punks, les travestis, les marginaux. Hélas, la mafia, la prostitution et la drogue font régner la misère et la peur. Gaara, le jeune drogué, et Shizune, l'adolescente perdue, sauront ils se trouver dans ce monde impitoyable?
Classé: -16D | Spoil | Action/Aventure / Romance | Mots: 4612 | Comments: 6 | Favs: 2
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sakurachan_37 (Féminin), le 07/03/2010
Cette fic est directement inspirée du clip "Jesus of Suburbia" de la chanson de Green Day. Au départ, les héros s'appelaient Jimmy et Marianne, mais je l'ai "adaptée" en version Naruto. Enjoy :)



Chapitre 1: Drinkin' tonight [Hangover]



Une bouteille venait d'exploser contre le mur. La troisième, nota le barman désabusé. Il se pencha derrière son comptoir et servit deux grands verres de Smirnoff à deux amis visiblement bien éméchés. Dans un coin, deux filles vomissaient. Les enceintes continuaient de hurler une musique assourdissante. Début de soirée dans la Suburb.

23 heures. Gaara, assis au comptoir, recommanda un whisky. Il avait l'alcool triste, ce soir. Aucune envie de hurler à tue tête, de se taper une fille ou de vomir à l'unisson avec sa bande. Juste envie de se défoncer encore un peu plus, envie d'oublier et de repousser un réveil toujours plus gris.
Il allumait son premier pétard quand une jeune fille s'accouda à côté de lui et commanda, d'une voix rauque, un double gin tonic. Pendant que le barman s'affairait, elle appuya sa tête sur ses coudes, détournant son visage de la lumière. Gaara la détailla d'un regard morne. Brune, pâle, elle n'avait sans doute pas plus de 18 ans. Il remarqua cependant les jolis yeux, le sourire éteint et la fossette au menton. Quand le barman déposa sans douceur le verre devant elle, elle le saisit à pleine main et le but d'un trait, avec avidité. Elle le reposa, en commanda un autre, essuyant une goutte qui perlait à ses lèvres. Gaara se tourna franchement vers elle.

« -Eh, gamine, tu vas jamais tenir. L'alcool, c'est pas une boisson pour les fillettes. »

La jeune fille planta ses yeux sombres dans ceux du garçon, qui la dévisageait franchement à présent.

« Mec, de la part d'une tarlouze esseulée, je prends ça comme une vanne, ok ? »

Gaara fronça les sourcils. Avant, on le traitait souvent d'homosexuel, avec ses yeux noircis, ses pantalons étroits, ses cheveux savamment ébouriffés. Plus ici. La Suburb était le royaume des gothiques, des punks, des travestis, des marginaux. La petite n'avait pas l'air d'avoir bien saisi.

« - Tu crois quoi, là... A la fin de ton gin, tu seras en train de tituber en bafouillant, au troisième, tu vomiras tes tripes, et au quatrième, un mec paiera ta note et t'embarquera, et puis demain, tu vas te réveiller dans la rue : tu te seras faite mettre et tu auras du vomi collé dans tes cheveux. Essaie pas de jouer les dures. Ici, on aime pas les culs montés.
- On parie ? Fit-elle soudain.
- De quoi tu parles ?
- On va voir si c'est bien toi qui de nous deux tient le mieux l'alcool. »

Ils se dévisagèrent un instant. Le garçon poussa un soupir.

« Tu vas regretter. Et je vais savourer. »

Pour la première fois, la jeune fille sourit. Elle fit un signe au barman.

« - Deux verres de gin ton... 
- Non, coupa Gaara. Deux bouteilles de vodka. »

Il se tourna vers la jeune fille, un sourire moqueur aux lèvres et se pencha près de son oreille.

« -Petite joueuse », souffla-t-il.

La jeune fille frissonna. Gaara recula et attendit les bouteilles. Quand elles arrivèrent, il en prit en une, tendit l'autre à sa voisine. Avant de commencer à boire, il se tourna pour une dernière question.

« -Tu t'appelles comment ?
- Shizune.
- Gaara. A la tienne. »

Alors, ils se lancèrent. Gaara, comme à son habitude, buvait à longs traits rapides. Tout en avalant, il jeta un œil vers Shizune. Elle buvait vite. Sa gorge blanche se soulevait à chaque gorgée. Deux gouttes translucides glissèrent le long de ses joues, de chaque côté de ses lèvres. Il y avait quelque chose d'animal dans sa façon de boire. Hmm.
Ils reposèrent leur bouteille presque en même temps. Essoufflés, ils respirèrent un moment, puis se concertèrent du regard. Alors, dans une même exclamation, ils se tournèrent vers le barman.

« Une autre ! »

Vingt minutes plus tard, ils riaient aux éclats, bras dessus dessous, chacun sa bouteille à la main. Une heure plus tard, ils se soutenaient mutuellement dans la rue, en vidant leur gosier saturé d'alcool, riant quand leur corps secoué par les jets de vomi le leur permettait.
Tard, très tard, allongés dans la rue, ils riaient encore, la tête brûlée par l'alcool, les yeux levés sur la voûte sombre du ciel.

* * *


Shizune ouvrit péniblement un œil. Sa joue lui faisait mal. Sans bouger, elle fit un rapide état des lieux. A perte de vue, elle distinguait un gris sale. L'air empestait. En se soutenant sur ses coudes, elle releva la tête. Elle avait passé la nuit sur le bitume froid, dans la rue voisine du bistrot dans lequel... Ah, elle se rappelait maintenant. Elle avait fait ce pari stupide avec Gaara. Se tournant sur le côté, elle constata qu'il dormait par terre lui aussi. Marianne se mit debout, étirant ses membres engourdis. Elle passa une main dans ses cheveux. Ils étaient emmêlés. Ses vêtements étaient tachés d'alcool et de vomi. L'odeur nauséabonde venait sans doute de là.

Il fallait qu'elle rentre. Elle se tourna vers Gaara, toujours avachi sur le sol. Soudain, son visage se fendit d'un immense sourire. Elle s'approcha de lui et lui envoya un formidable coup de pied. Le garçon, brusquement dégrisé, ouvrit les yeux, cherchant d'un air torve qui avait bien pu le réveiller ainsi. Shizune partit en courant à travers les rues vides, éclairée par l'aube grise et poursuivie par les vociférations de Gaara.

Le garçon poussa un soupir de bien être en sentant l'eau brûlante couler sur son visage. A peine rentré dans son appartement, il s'était précipité dans la douche, sans même se débarrasser de ses vêtements. A présent, sentant le délassement gagner son corps sous le jet d'eau bienfaisant, il s'en débarrassa. Sa chemise, son pantalon puis son caleçon tombèrent au fond de la douche, trempés, froissés, foulés aux pieds par Gaara qui ne songeait plus qu'à la chaleur qui se répandait en lui. Il tenait une sacrée gueule de bois, cette fois. Tout ça à cause de cette p... de Marianne. Il inspecta son bras où un magnifique bleu apparaissait, lentement mais sûrement.

« -La salope ! Elle m'a défiguré ! »

Gaara s'habilla et jeta ses vêtements de la veille dans un grand sac, dans l'attente d'une hypothétique lessive. Il but un rapide café, puis descendit dans la rue, rejoindre la Place. Ah, la Place. C'était le lieu de rassemblement de la Suburb par excellence ; située au croisement de quelques grands axes, largement abritée par un vaste préau, tous les résidents de la Suburb s'y rendaient presque quotidiennement. Les murs, comme partout ailleurs, étaient couverts de tags dont le nombre augmentait chaque jour ; les artistes locaux, armés de leurs bombes et de leurs pinceaux, venaient apporter leur contribution à l'immense fresque qui recouvrait la Suburb. Sous le préau, des groupes de punks à l'air mauvais piétinaient autour de bidons dans lesquels brûlaient jour et nuit des feux à l'éclat malsain ; des bandes de musiciens jouaient à qui mieux mieux, martyrisant leurs batteries, faisant hurler leurs guitares. Les autres, ceux qui ne faisaient rien, qui n'aspiraient qu'à ce rien qui était leur présent, traînaient sur les quelques canapés défoncés qui se trouvaient là, le regard vague, la cigarette au bout des doigts.

Arrivé à la Place, il jeta un regard circulaire. C'était plutôt calme, aujourd'hui. Le fait que ce soit un dimanche n'y changeait rien : dans la Suburb, les dates ne comptaient plus. Gaara fit un rapide signe de tête à quelques connaissances. Dans un vieux fauteuil au velours rouge délavé, il aperçut Shizune. Mutine, elle était allongée en travers, les jambes pendant des accoudoirs, secouant ses cheveux clairs. Il s'approcha, mains dans les poches, et se planta devant elle. Il resta là, en silence, plantant ses yeux clairs dans ceux de la jeune fille. Soudain, il se pencha, l'attrapa par un bras et la tira violemment du fauteuil. Avant qu'elle ait eu le temps de protester, il l'entraîna hors de la Place, dans un endroit plus calme. Elle allait protester, quand, sans prévenir, il lui décocha une paire de gifles monumentale. Shizune, interloquée, resta immobile, bouche entrouverte. Il la gifla de nouveau, encore et encore. Alors, furieuse, elle lui répondit avec une vigoureuse claque en travers de la figure, bientôt suivie par de nombreuses autres. Gaara sourit. Elle avait compris. Leur petit duel dura longtemps, chacun frappant l'autre, sans plus se préoccuper du sang qui coulait de leurs lèvres fendues, des bleus qui apparaissaient, de la douleur dans leurs membres. Enfin, haletants, ils s'administrèrent un dernier coup, puis s'arrêtèrent. Le garçon essuya le sang qui coulait sur son menton avec nonchalance.

« Je dois avouer que tu t'es pas mal défendue. »

Shizune sourit. Elle aurait du savoir qu'il ne la laisserait pas s'en tirer après une victoire aussi facile qu'un coup de pied alors qu'il était à terre. Maintenant qu'ils avaient évalué leurs forces, ils pouvaient se fréquenter et pourquoi pas tenter un embryon d'amitié. Elle alluma une cigarette, en tendit une à Gaara.

« On fait un tour ? »




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