Fiction: Une vie parfaite... ou pas ? (terminée)

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''Ouvrez vos livres à la page 156, s'il vous plait !''

Une semaine après la rentrée, on commençait par un cours de français avec monsieur Iruka. Il tenait absolument à ce qu'on l'appelle par son prénom au point qu'il en était imbuvable. Il avait fait une présentation rapide du programme de l'année, et, alors que j'aurais dû être attentive pour connaître les cours à réviser pour le bac, mon esprit dérivait vers la nuit tourmentée que j'avais passée.

Je cherchai des yeux mon amie blonde. Elle était absente. Son frère aussi, ainsi que ce gang d'élèves fantômes. Cela faisait une semaine qu'elle ne venait plus et je m'inquiétais. Monsieur Iruka ne fit pas la moindre remarque. Il semblait avoir été averti du séchage fréquent des cours par ces personnes. En revanche, il s'enquit de l'état de santé de Kankuro et de sa sœur.

Le professeur se racla la gorge et me ramena ainsi à la réalité. Je me rendis alors compte que tout le monde me dévisageait car j'étais la seule à ne pas avoir sortit et ouvert mon manuel.
Je bredouillai une excuse et m'empressai de saisir mon sac... qui se vida de son contenu lorsque je le tirai vers moi ( ça ne vous est jamais arrivé ? ).

M. Iruka leva ses yeux au plafond et soupira. Il attendit patiemment que je remette mes affaires en ordre et reprit son cours. Il semblait avoir mis cet incident sur le compte de la fatigue. Et moi j'étais morte de honte.

Le cours suivant n'enchantait personne. Éducation civique avec monsieur Ibiki Morino... Comment dire... c'était plus une torture mentale sur le fonctionnement de la société qu'un véritable cours...
Nous sommes sortis de cette heure d'éducation civique légèrement secoués...

Et moi je trouvais toujours pas le moyen pour aider mon amie alors que plus le temps passait, plus elle souffrait. Et je souffrais aussi, pour elle.

C'est ainsi que la demi-heure de vie de classe arriva, en fin de matinée, avec monsieur Hatake. On allait élire nos délégués de classe.
Lee passa entre nous avec une boîte en carton à la main et collecta nos ''bulletins'' de vote. Il m'envoya un de ses sourires éclatants qui ne manqua pas de me faire détourner les yeux.

Tout comme l'année précédente, les élèves choisis pour être représentants au conseil de classe furent Neji et Tenten. Quelques rires et regards en coin car ils sortaient ensemble depuis l'année dernière et une rumeur traînait comme quoi ils auraient profité d'une soi-disant réunions pour aller s'enfermer dans une salle de cours... Oh ! Désolée, je fait courir des ragots... Enfin voilà, l'élection était terminée et le prof aux cheveux gris annonça :

'' Bon ! J'ai pu regarder vos résultats de l'année dernière et je constate qu'il y a des énormes différences de niveau. C'est pourquoi j'ai demandé à notre chère proviseur Tsunade d'organiser des cours de rattrapage.''

Un murmure parcouru la salle. Des cours de rattrapage ? Oh, non !

''Bien, continua le professeur. Vous avez tous l'air de savoir ce que cela signifie. Tous ceux que j'appelle seront destinés à se présenter ce soir à six heures devant la salle de classe. Je serais là pour vous ouvrir, ne vous inquiétez pas. Alors... ceux devant se présenter à la porte sont : Naruto Uzumaki, Shikamaru Nara, Choji Akimichi, Ino Yamanaka ainsi que Sakura Haruno, Gaara no Sabaku, Neji Hyuga et Shino Aburame.
- Mais monsieur ! protestai-je en me levant. Neji, Shino, Gaara et moi-même n'avons pas de problèmes dans aucune matière alors pourquoi nous convoquer aussi ?
- Parce que justement vous n'avez aucune difficulté scolaire. Je veux former des équipes de deux. Les meilleurs s'adapteront au niveau de compréhension des moins bons. Ainsi, vos résultats entreront plus en concordance. Veuillez choisir vos équipiers.
- Peu importe, déclara Neji.
- Je m'en fiche, fit Gaara.
- Il n'y a pas d'intérêt de choisir un équipier trop hâtivement, cela ne servira en rien à augmenter le pourcentage de réussite scolaire, dit Shino d'une voix monocorde.
- Naruto, annonçai-je d'une voix décidée.''

Pas un bruit ne suivit mes paroles. Seul le balbutiement gêné de Naruto brisait le silence lourd de la salle. Même le prof ne disait rien. Moi-même je ne savais pas pourquoi j'avais décidé de faire son ''coach''. Mais il fallait fournir une explication plausible et rapidement pour éviter que des fausses idées se créent dans les esprits retors de certaines personnes...

'' Bah quoi ? Je suis la... euh... moins en difficulté de la classe et Naruto est le moins bon, alors ça s'équilibre. Et puis il faut bien la patience d'une fille pour apprendre quoi que ce soit à ce cancre !

Rire général. Ouf ! J'ai réussi à dissiper le malentendu ! Seul Kakashi Hatake continuait de me fixer avec un sourire plein de sous-entendus. Il passa derrière moi tandis qu'il distribuait des copies et me glissa :

'' Pourquoi tu ne dis pas simplement que tu l'aimes ?''

Je ne sais plus très bien ce que j'ai fait ensuite. Je me suis levée d'un bond, rouge comme une écrevisse bouillie, et j'ai fait face à mon prof, mon prof principal. Il souriait. Et là, il fit la chose la plus humiliante que je n'ai jamais vécue :

'' Ecoutez tous ! Sakura Haruno, élève de la première 3, est amoureuse du pire cancre de sa classe !''

Je vous laisse imaginer les visages sidérés des mes camarades... Ino, Lee, Shikamru, Kiba, Hinata, Neji, Shino (même Shino ! Vous vous rendez compte ?)...

Je récupérai rapidement mes affaires et quittai la salle en quatrième vitesse.

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Je pleurais seule dans les toilettes. Comment un professeur avait-il pu m'humilier à ce point ? La sonnerie du déjeuner retentit. Je m'en fichai.
Une heure après, j'entendis la porte s'ouvrir. Une envie pressante ? Non, la fille pleurait... Et il me sembla que cette fille était Hinata... Je l'entendis gémir et vomir dans le lavabo. Puis je perçus nettement le bruit d'une lame de canif que l'on déplie...
Non ! Pas ça !
J'ouvris la porte d'un coup et bondit sur la jeune fille aux yeux décolorés juste avant qu'elle ne s'entaille les veines. D'un coup de talon monumental, j'envoyai le couteau suisse à deux mètres de la main de mon amie. Je l'écrasai au sol, de manière à ce qu'elle se calme.
Et je m'aperçus que ses vêtements étaient recouverts de sang.
Je roulai sur le côté pour ramasser le couteau et le mettre hors d'atteinte de mon amie aux cheveux noir de jais. Maintenant que je la voyais en entier, je me rendis compte que sa jupe était déchirée et également le col de son T-shirt. Un liquide blanc à moitié fluide coulait le long de sa jambe...

Je compris, avec horreur, ce qu'il venait de se passer. Je pris Hinata dans mes bras et la serra très fort contre moi. J'entrepris d'arracher le reste des ses vêtements et retirai les miens. Je sais bien que ce n'était pas très doux comme geste mais la douceur n'a jamais été mon truc.
Une fois mon amie habillée, je plongeai vers mon sac pour enfiler mes affaires de sport. La pauvre était en état de choc. Allongée sur le carrelage, elle semblait sur le point de défaillir. Après qu'elle se soit levée pour la cinquième fois pour vomir dans le lavabo, je la pris dans mes bras et murmurai :

''Qui ?
- …
- Qui, Hinata ?
- Le... le professeur d'histoire géographie... Ebisu...
- Merci.''

Je ne savais pas ce que je remerciais mais je disais merci quand même. Puis je sentis Hinata s'affaisser complètement sur moi. Elle s'était évanoui pour de bon. Je la soulevai et sortis des toilettes en hurlant à l'aide. De nombreux professeurs sortirent la tête de leur classe mais très peu vinrent vers moi pour proposer de l'aide. Quels enfoirés, ces profs ! Trois d'entre se précipitèrent : messieurs Iruka, Morino et Hatake. L'un prit Hinata dans ses bras tandis que les deux autres me bombardaient de questions. Ma fureur contre mon professeur principal s'était envolée. On se dirigeait droit vers l'infirmerie.

Une fois devant la porte, un grand soulagement m'envahit. Je voulus dire ce qu'il était arrivé mais aucun son ne sortit de ma bouche. Ma vision se brouilla, et mes jambes cédèrent sous mon poids. Je sentis ma tête heurter le sol alors que monsieur Morino se penchait vers moi.

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''Aucun doute, la première s'est fait violer. Quand à la deuxième, il semblerait que seule sa volonté d'aider sa camarde l'ait tenue sur pieds jusqu'à l'infirmerie. Une fois son amie en sécurité, la tension la maintenant consciente s'est retrouvée à plat et elle s'est évanouie. Quelle horreur ! Un viol dans notre beau et réputé lycée !''

Ma tête me faisait un mal de chien. Une image me revint en mémoire : Hinata en pleurs, les vêtements tachés de sang.

Je me relevais d'un bond mais des lumières dansèrent devant mes yeux et je dus reposer ma tête sur l'oreiller. Mlle Shizune se pencha vers moi et posa une main fraîche sur mon front. Elle hocha la tête d'un air satisfait. Je ne devais pas avoir de fièvre.

La jeune femme brune me tendit un gobelet dans lequel une aspirine était en train de se dissoudre. Je m'en saisis d'un air reconnaissant et vidai le tout d'un trait, sans attendre que le cachet aie entièrement disparu.

Nous attendîmes en silence dix minutes le temps que le médicament fasse son effet puis l'infirmière me dit :

''Mme le proviseur voudrait te poser quelques questions. Tu te sens capable de répondre ?''

J'acquiesçais. Alors la grande femme blonde aux formes si proéminentes entra dans mon champ de vision et s'assit sur un tabouret. Elle me demanda d'une voix douce :

''Alors, Sakura, que s'est-il passé ?
- Je... j'étais aux toilettes quand j'ai entendu Hinata rentrer en pleurant. Puis j'ai entendu une lame de canif que l'on déplie et puis... bah... j'ai eu un terrible pressentiment alors je suis sortie d'un coup et je lui ai arraché le couteau des mains. Et là je me suis rendue compte que ses vêtements étaient tachés de sang...''

Un haut le cœur soudain faillit me faire vomir. Mlle Shizune me tendit une bassine et demanda à Mme Tsunade de me laisser peu de temps. Sur ma droite, étendue, Hinata semblait dormir. Un deuxième haut le cœur finit de me faire recracher tout mon petit déjeuner. Mon ventre gargouilla, et je me rappelai que je n'avais rien avalé depuis... depuis quand ?

''S'il vous plait, mademoiselle, combien de temps suis-je restée inconsciente ? demandai-je.
- Et bien, à partir du moment où tu t'es écroulée devant la porte de mon infirmerie, il s'est passé environ dix heures... répondit la jeune infirmière.
- QUOI ?!
- Oui, oui... Mais ne t'inquiète pas... Tu te sens prête pour une autre question ?
- Oui, ça devrait aller.
- Très bien. Madame ?
- Je suis là. Bon, Sakura. J'aimerais savoir si tu sais qui a fait cet horrible ''méfait'' ?
- Oui, je le sais.
- Très bien. Qui est-ce ?
- M Ebisu, professeur d'histoire géographie.
- Comment ? Mais alors... cette histoire d' il y a quatre ans... c'était lui aussi ?
- De quel histoire parlez-vous ?
- Une jeune fille de votre âge s'est fait agresser de la même manière et a mis fin à ses jours, si bien que l'on a jamais su qui était celui qui lui avait fait subir quelque chose d'aussi atroce.
- Mais... rien ne prouve que c'était lui aussi il y a quatre ans !
- C'est vrai... enfin bref. Merci pour le renseignement. Tu peux te reposer à présent.''

Et sur ces mots la splendide et terrifiante madame Tsunade se leva et me quitta, en murmurant à voix basse avec l'infirmière.

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Perdue dans un mélange de souvenirs, d'impressions, et de pensées, je ne vis pas arriver M Hatake. Le professeur s'était approché furtivement, comme s'il craignait que je ne l'envoie balader s'il avançait. Le contact de sa paume sur mon épaule m'arracha de ma torpeur. L'homme masqué semblait chercher ses mots.

''Hahem... Je... Je voulais m'excuser pour t'avoir mise en rogne ce matin. T'es une élève assez susceptible, en fait. Je m'en était déjà rendu compte le jour de la rentrée quand je t'ai demandé si tu n'avais pas compris.
- Merci, c'est toujours agréable.
- Euh, oui... enfin non. Bref, je voulais te dire aussi que tu m'as vachement étonné lorsque je t'ai vue sortir des toilettes avec cette fille inconsciente dans tes bras. Tu beuglais comme une grosse vache et... Aïeuh !
- Ne m'insultez plus... et ''cette fille'' c'est Hinata Hyuga, votre élève.
- Oui, enfin voilà. Je dois dire que j'ai été super surpris aussi quand tu as dit que c'était Ebisu qui avait fait le coup. Je le connais bien. Il n'aurait jamais fait ça, je le sais.
- Parfois, on croit connaître des gens et on se rend compte qu'on ne connaissait que ce qu'ils voulaient nous montrer...''

Mon menton trembla et ma voix se fit chétive. Je ne devais pas y repenser, pas maintenant, devant mon prof ! Je secouai la tête et ma voix redevint ferme. L'homme aux cheveux gris sourit derrière son masque. Il dit simplement :

''Parle-moi de ton amie blonde, Temari... Qu'est-ce qu'il lui arrive ?''

Jamais je n'aurais cru qu'il serait si facile de confier son plus gros problème à un prof qu'on ne connait qu'à peine.



Beaucoup de dialogues sur la fin de ce chapitre mais je manquais de contenu, alors...
Quel salaud, cet Ebisu !
Bon enfin n'hésitez pas à lâcher vos coms ! Bons ou mauvais, je suis preneuse !

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