Fiction: Fais ton choix.

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Tous progressaient régulièrement, et la distance les séparant du village caché de la Pluie ne cessait de diminuer. La bonne quantité de pilules de combat que chacun avait emporté leur permettait de ne souffrir ni de la faim, ni de la soif. La fatigue désertait leurs épaules et leur pas se faisaient plus sûrs lorsqu'ils croquaient rapidement les gélules nutritives, avançant inexorablement vers leur objectif.

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Asuma, mâchonnant sa cigarette, examinait attentivement l'échiquier. Un vaste terrain, champ de bataille, où son armée de pions de bois affrontait celle de Shikamaru.
“Senseï, c'est à vous.”, annonça ce dernier.
Déjà les pions de Shikamaru arrivaient au milieu de l’échiquier, à la frontière de son domaine.
Asuma soupira en voyant le diagramme : une nouvelle fois, il était très mal parti…

“Kemushi à toutes les équipes.”, grésilla le micro. “Nous avons la frontière en visuel. Conservez la vitesse de croisière, et soyez vigilants.”
Le silence s’installa pendant quelque secondes, avant qu’il ne reprenne.
“Nous sommes en territoire ennemi.”

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Cela s’annonçait bien mal pour le Jônin instructeur…
Ah, peut-être pas...
“Et voilà...”, sourit-il intérieurement en plaçant l'une de ses pièces face à celles de Shikamaru. “Echec. Tu as intérêt à partir...”

La première attaque de shinobis eut lieu un matin alors qu'ils fonçaient toujours vers le Nord. Soudainement, leurs oreillettes se remplirent de fracas d'armes et de cris. La voix de Kemushi s'éleva :
“Attaque de Jônins d'Ame, ils sont douze, binômes Kamakiri et Asahi, accélérez l'allure, nous avons besoin de renforts !”
D'un signe, Kamakiri s'assura que son équipière, qu'elle savait désormais s'appeler Yoko, la suivait bien, et accéléra brutalement en tirant son ninjatô. Déjà, elle entendait les bruits de ferraille des armes qui claquaient, et, entre les branchages, elle voyait parfois le bleu marine des tenues shinobi transparaître. Sous son masque, un sourire se dessina : le combat venait à elle, et elle l’accueillait à bras ouverts.
Elle était une guerrière… Un shinobi de Konoha.

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Shikamaru retint un sourire, et Asuma sut alors qu’il avait prévu son coup depuis bien longtemps. En effet, deux secondes plus tard, son pion de bois se trouvait sur le bord de l’échiquier, vaincu par une pièce adverse…
“Bien joué, Shikamaru…”, grommela-t-il : il avait complètement oublié la tour vigilante dissimulée en bordure du terrain.
-Merci, senseï…”, apprécia le Chuunin. “C’est à vous.”

Kamakiri arriva sur le lieu du combat, et estima rapidement la situation : il s’agissait de Jônins. Dépenser une attaque Ninjutsu n’avait aucune utilité, il vaudrait mieux s’économiser pour le combat pour le rouleau. Son équipier ne tarderait pas, il valait mieux faire une entrée en surprise et puissance pour abréger le combat, aussi, d’un geste, retint-elle Yoko qui s’apprêtait à aller batailler, et patienta dans les branches.
“Qu’est-ce que vous faites ?”, siffla la Chuunin, étonnée.
Kamakiri ne répondit pas : elle n’avait pas à le faire. Et, de toute manière, elle n’en aurait guère eu le temps : Asahi émergea d’entre les troncs.
D’un geste précis, code entre Anbu, elle lui fit comprendre son plan, et, montrant qu’il avait enregistré, Asahi se déporta vers l’Est, entraînant « son » Chuunin.
Les deux femmes reprirent leurs sauts entre les branches, et, dans un cri, pénétrèrent la zone de combat, alors que l’autre Anbu faisait de même.
Pris en tenaille, les assaillants eurent à peine le temps de lever le regard vers les nouveaux arrivant qu’ils passaient déjà de vie à trépas.
Essuyant le sang de son ninjatô sur l’herbe fraîche, Kenami approcha le discret micro de ses lèvres, et murmura :
“Problème réglé. Nousagi, Kenami, stoppez vos équipes : j’accorde 2 minutes de pause à tous.”

Asuma soupira, fouillant dans ses cheveux : Shikamaru avait, une nouvelle fois, déjoué son plan très à l’avance. Il devait réfléchir dès maintenant à une contre-attaque, ou tout du moins une solide défense, afin que rien ne vienne menacer son Roi. Déjà un nouvelle menace se profilait dans le camp adverse… Shikamaru était un adversaire sans pitié.

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Le pays d'Ame n'était pas très vaste... Tout au plus une centaine de kilomètres du Nord au Sud. Cependant, l'escouade en avait déjà parcouru soixante, dont trente en territoire ennemi.
“Yamaarashi à Kemuchi-taichô. Les Chuunins commencent à montrer des signes de fatigue.
-Même avec les soldier pills ?”, répondit vaguement le chef.
-Oui.
-Alors il est temps de faire une pause.”, entendirent-ils tous grogner dans leurs oreillettes. Préparez vous à une halte d'une nuit. Formation en pentacle, chacun espacé d'un kilomètre. J'occupe le Nord, Kamakiri l'Est, Asahi Sud-Est, Yamaarashi Sud-Ouest, Kenami Ouest. N'oubliez pas la règle : les binômes doivent être vus ensemble le moins souvent possible. Evitez tout contact avec quelqu'un d'autre que votre Chuunin ou Anbu.”
Bien qu'ils savaient qu'il ne les voyait pas, tous hochèrent la tête, habitués aux ordres.
“Stop !”, continua le capitaine. “Dispersez-vous selon mes instructions. A partir de cet instant, toute communication est interdite entre les groupes. Brouillez la fréquence. Le signal que j'utiliserai pour reprendre mes fonctions demain sera court-court-court-long. Reposez-vous. Fin de la communication.”

“Asuma-san... Désirez-vous un peu de shiruko ?”
Souriant aimablement, Yoshino était descendue, un plateau à la main. Deux verres remplis de pâte de haricots rouges et une assiette de friandises y reposaient, attendant d'être consommés.
“Ah, c'est bien gentil à vous, Yoshino-san.”, sourit l'instructeur alors qu'elle posait le plateau à portée. “Votre fils est impitoyable... Une pause ne pourra que me faire du bien...”

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Le rayon de soleil matinal frôla la peau des Chuunins encore endormis. Les Anbus, réveillés depuis plusieurs heures déjà, dépourvus de leurs masques, profitaient de leurs derniers instants en tant qu'êtres humains avec leurs peurs, leurs rêves, leurs espoirs... Ils esquissèrent un pâle sourire en voyant les adolescents qui les accompagnaient paisiblement assoupis, retenant au fond de leurs prunelles le lourd sentiment de honte qui les rongeait.
“Top-top-top-tuuuuuu...”
Le signal.
Dans un même mouvement, et bien qu'ils ne puissent se voir, les Anbus attrapèrent leurs masques, et les posèrent sur leurs traits, dissimulant leur visage, et leur humanité. Un dernier élan de compassion leur étreignant la poitrine, chacun réveilla doucement le Chuunin qui l'accompagnait, avant de lançer :
“Il est temps.”

“Merci beaucoup, Yoshino-san...”, sourit Asuma en reposant le verre vide.
Son regard amusé croisa celui morne de son élève :
“Si nous reprenions, Shikamaru ?”

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“Kemuchi à toutes les équipes. Il est temps de repartir.”
La remise en route s'était faite sans une seule parole, les équipiers n'en ayant guère besoin. Ici, en territoire ennemi, la voix était un ustensile dont il fallait se passer, sous peine de mort. L'escouade reprit son organisation en ligne droite, et fila vers le centre du pays, vers son objectif, vers le rouleau dérobé.

Shikamaru jeta un regard sur l'échiquier mis à sa disposition, et sentit les rouages de ses méninges se mettre en marche. Lentement, grinçant, geignant en quittant leur habituel immobilisme... Puis, bien huilés, tourner à toute vitesse, explorer telle et telle possibilité, rejeter telle ou telle option pour une raison que lui même ne saurait pas exposer... Une, dix, vingt, cent stratégies se proposèrent à lui, et, dans un demi-sourire ironique, il choisit la plus sûre : cette fois encore, Asuma-senseï ne s'en tirerait pas.

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La file de shinobis montait inexorablement vers le Nord, s'approchant dangereusement du village caché... Lorsque soudain...
“Kemuchi à toute les unités !”, cria la voix hachée et précipitée du capitaine. “Nous sommes tombés dans un piège, je répète, il y a une rangée de pièges droit devant, montée de tous les binômes imm...”
Avant que la communication ne soit définitivement coupée par un “Urgh !” de bien mauvais augure. Tous les shinobis sentirent aussitôt leur coeur battre plus vite, alors qu'ils accéléraient pareillement le rythme de leurs foulées. Ils étaient repérés. Et rentraient désormais dans la partie la plus dangereuse de leur plan. Celle du combat.




Voilaaaa... J'espère que ça va vous plaire...

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