Fiction: Un coeur aussi explosif que de l'argile (terminée)

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- P-Pardon ? manqua de s'étrangler notre blond habituel.

Hinata prit une grande inspiration et répéta :

- Tue-moi, s'il te plait.
- Mais...

Deidara le regarda comme si elle était folle. Au contraire, jamais elle n'avait été aussi lucide. Tout lui paraissait simple, tellement simple... Elle ne pouvait plus voir ses amis, et si elle restait avec Deidara, elle serait amenée à commettre des actes contre sa nature.
Elle n'avait donc plus que cette solution. Radicale, certes, mais efficace.

Pourtant le jeune homme persistait à croire qu'elle avait perdu la raison. Il s'éloigna un peu, comme répugné par ses paroles.

- Je... je veux pas !
- Hein ? Mais...
- Je veux pas, et c'est tout.

Il se détourna. Tobi le fixait sans comprendre, où plutôt en comprenant trop bien la situation. Le mal-être de son senpai était évident. Son regard était incertain, ses mouvements fébriles.
Il était plus que certain que Deidara, même s'il l'avait voulu, n'aurait pas pu tuer cette fille. Parce qu'il était épris d'elle.

Mais dans la tête de Hinata, l'explication de ce changement brutal de comportement suivait un autre raisonnement...

Tu vois ? Lui non plus ne t'aime pas. Tu as fait tout ça pour rien, pour te retrouver délaissée, comme une idiote. Il va t'abandonner, comme tout les autres, et jamais, JAMAIS tu ne connaîtras le bonheur. D'ailleurs, puisqu'il ne veut pas te tuer, c'est qu'il a compris tout cela, et qu'il va te regarder mourir à petit feu...

- N-Non... sanglotait la Hyuuga. C'est pas ju... juste. C'est pas juste !
- Hein ? Quoi ? fit Tobi, interloqué.

Pfff... Tu n'as toujours pas compris que ça ne sert à rien de pleurer ? Il te faut agir !

- T'as pas le droit... T'as pas le droit, Deidara ! Tu peux pas me faire ça !
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Il ne se méfie pas du tout... profite-s-en ! Abats ta colère ! TUE-LE ! Fais-le disparaitre, et pars avec lui !

Guidée par cette voix, la jeune fille ne réfléchit pas deux fois. Un kunai dans la main, un parchemin explosif dans l'autre, elle fonça sur le blond, le renversa d'un coup d'épaule et se plaça à califourchon sur lui.
Sa voix hésita un peu lorsqu'elle dit :

- Tu as t-toujours été attiré par les ex... explosions, pas vrai ? Et bien dans ce cas mourrons ensemble... dans une explosion...

*****

- Il est temps de partir, dit un des deux mystérieux personnages.
- Non, la scène est plus que palpitante... répondit l'autre au regard mauvais.
- Sasuke, maître Orochimaru n'attendra pas pour t'enseigner ta nouvelle technique. Si nous ne nous mettons pas en route immédiatement, ce sera trop tard. D'ailleurs, ce petit jeu de manipulation commence à m' insupporter sérieusement.
- La ferme. Orochimaru attendra encore un peu. Et ce n'est pas toi, Kabuto, qui me dictera mes gestes !
- Sasuke ! Tu renies donc l'enseignement de maître Orochimaru ?
- ...
- Sasuke !
- C'est bon, allons-y... De toute façon ces deux-là n'en ont plus pour très longtemps...

*****

Tobi se précipita vers les deux amants mais fut brutalement retenu en arrière. En regardant par dessus son épaule, il s'aperçut que Hinata avait fiché un shuriken dans son manteau, ce qui le clouait là où il était. Impuissant, il écarquilla les yeux pour mieux voir son senpai, avant que celui-ci ne disparaisse...

Deidara, quand à lui, était totalement immobile. La brune assise sur lui... Il en avait rêvé, de cette situation ! Mais pas dans ces conditions... Le kunai appuyé sur sa gorge ne lui laissa pas d'autre choix que d'être sage. Sage ? Alors qu'il allait mourir en explosant ? Et même pas avec son argile ? Certainement pas ! Mais comment se sortir de là ? ...
C'est alors qu'il le vit. Cet éclat de noirceur au fond des iris sans pupilles de son aimée. Cette vibration de ténèbres qui suintait par tous les pores de sa peau... Ce n'était pas elle.
Ce n'était pas elle.

L'autre main de la Hyuuga, celle tenant le parchemin, s'éleva un peu et s'activa pour dérouler le papier. Mais une douleur soudaine se fit sentir dans son épaule, et elle le lâcha précipitamment. En jetant un coup d'œil à son articulation meurtrie, elle se rendit compte qu'elle avait été entaillée nette par un kunai. Kakashi, Shino et Sakura arrivaient au bout du plateau.

- Non... fit la jeune brune.

Le garçon d'Akatsuki profita de son inattention pour se dégager et sauta sur son oiseau. Il attrapa Tobi par la manche et le détacha en tirant vers le haut alors qu'il décollait.

- Tant pis pour l'hôte... dit-il.

Et il disparut derrière les nuages.

*****

Assis avec son sense sur le lit en face de ceux d'Ino et de Chôji qui se tordaient de douleur, Shikamaru réfléchissait à toute allure sur la manière dont les esprits de ses deux compagnons d'armes avaient pu être pénétrés. Mais, pour la première fois de sa vie, la peur de perdre ses amis l'empêcha de raisonner correctement et il ne réussit pas à percer ce mystère.

- Shikamaru, dit Asuma, crois-tu qu'ils vont s'en sortir ?

Le Nara regarda un instant son maître et baissa les yeux. Il l'espérait de toutes ses forces, mais il ne pensait plus que ça arriverait, à présent.
Ils furent tirés de leur angoisse par une agitation soudaine dans les couloirs, et deux anbus firent irruption, accompagnés de Shizune.
L'assistante de Tsunade fit de grands moulinets des bras pour les chasser du matelas qui leur servait de siège et fit signe à deux personnes restées dans le couloir de s'approcher. Il s'agissait de Kakashi et Sakura, et le juunin portait Hinata dans ses bras, suivi de près par Shino qui, pour une fois, était en proie à la plus grande panique. Et pour cause, Shikamaru reconnut l'expression froide et mortelle qui déchirait le visage tranquille de la Hyuuga, la même que celle qu'affichaient ses coéquipiers.

Il s'écarta immédiatement pour leur laisser la place, et la brune fut déposée sur le lit. Aussitôt, les deux membres des services spéciaux s'activèrent pour repousser le maléfice qui torturait la pauvre fille.
Mais rien à faire : elle était dans le même état que les deux autres à côté d'elle.

Tsunade arriva comme un ouragan, renversant infirmières et médecins sur son passage, tempêtant contre ceux qui refusaient de s'écarter. Elle finit même par casser les murs pour circuler plus facilement dans le bâtiment.
Et lorsqu'elle fut présente, elle fit le même diagnostic que les deux précédents examinateurs. En tant que doctoresse, elle ne pouvait rien faire : le corps était sain, à part les pieds et les genoux écorchés et la plaie à l'épaule. Seul l'esprit était victime de ce mauvais sort, et rien ne pourrait la soigner.

Il a fallu attendre, attendre...
... et puis, le lendemain, leurs convulsions se calmèrent, leurs visages devinrent sereins...
Ils étaient morts ? Non, mais enfin le lanceur de la possession d'esprit avait relâché son emprise, ou alors il était sorti du champ maximal d'action.
Toujours est-il qu'ils étaient bien réveillés, bien qu'un peu fatigués...

Neji fut le premier à se présenter au chevet de sa cousine quand celle-ci ouvrit les yeux après une sieste comateuse de neuf jours. Ses cernes laissaient entendre le temps qu'il l'avait veillée.
Mais il n'était pas seul. Autour, tous les ninjas de Konoha étaient présents, tous ceux qui avaient prié pour elle, pour son retour. Et Hinata, fidèle à elle-même, s'étaient évanouie et avait dormi trois jours de plus.
Et ainsi on l'informa que tous ses méfaits avait été placés sur le compte du maléfice ; elle ne serait donc pas jugée.

Ce soir-là, quand elle sortit enfin de l'hôpital, son premier réflexe fut de se rendre sur la cascade, seule. En observant l'eau bouillonnante, elle se remémora la voix qu'elle avait entendu et se rappela également qu'elle n'était apparue qu'à partir du moment où elle avait compris les véritables intentions de Deidara. Mais avant... avant c'était bel et bien l'amour qui l'avait poussée.
Oui, elle avait aimé ce blond agité qui voulait détruire son village et celui qu'elle s'était persuadée d'aimer... Naruto... Oui, elle avait désiré ce paria classé S dans tous les bingos books connus des pays ninjas. Et elle voulait le revoir. au moins une fois.

Mais il ne vint pas.
Elle s'apprêtait à faire demi-tour quand elle vit, dépassant d'un buisson, un objet brillant. Un CD.

Quand elle le plaça dans l'appareil de son défunt père, une chanson française envahit la pièce...

*****

Quelques mois plus tard, affrontement de Deidara et Sasuke...

Deidara regarda fixement les yeux de l'Uchiwa et y décela une noirceur qu'il avait déjà ressentie auparavant... Alors que son ennemi résorbait ses Sharingans, le mettant hors de lui, il se souvint que cette sensation avait été perçue dans des yeux très blancs... Les yeux d'une jeune fille brune. Et cette jeune fille s'appelait Hinata.
Tout en crachant sa colère sur Sasuke, il se rappela tous les événements qui s'étaient déroulés quelques mois plus tôt. Tout. Et ces souvenirs avaient quelque chose de doux et de si doloureux...

Sa rage le poussa à avaler sa propre argile par la bouche qu'il avait sur la poitrine. Il savait à présent que celui qui s'était caché derrière la jeune Hyuuga était le type qu'il avait sous les yeux, et qui paraissait paniqué à l'idée qu'il se fasse sauter, en l'emmenant dans la mort. Donc, s'il le tuait maintenant, il aurait vengé le jeune fille qui avait été menée par ce sale gamin.

Avant de partir en cendres, ses pensées furent pour celle qui avait fait battre son cœur explosif comme l'argile pour la première et dernière fois de sa vie.

Hinata... pensa-t-il. Cette situation a quelque chose de cocasse, non ? C'était toi qui voulais m'emmener dans la mort en te faisant sauter, et c'est moi qui, au final, me charge de le faire...

Il sourit en sentant son corps grossir et s'entendit crier "Ça ne sert à rien de t'enfuir ! Tout va être rayé de la carte dans un rayon de 10 kilomètres !"

Finalement son corps fut disloqué et éparpillé aux quatre coins du monde.

Adieu, petite chef de clan.

FIN



Et voilà ! Je sais pas quoi dire... Ça fait beaucoup d'émotions de clore cette fiction, que j'ai développée jusqu'à arriver à ce chapitre final.
Ma plus longue fiction ! Et la voilà terminée...
Woaw, je trouve pas les mots.
En tout cas merci, amis lecteurs, pour votre soutien !

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