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Fiction: Les possesseurs

Naruto fuit le village.Ses buts: REUNIR LES JINCHURIKIS et SE VENGER DE KONOHA. Dans sa quète, il devra faire face aux différents villages ninjas,il apprendra de sombres secrets,et il deviendra...
Classé: -16D | Spoil | Général / Action/Aventure | Mots: 367793 | Comments: 115 | Favs: 226
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Sarhtorian (Masculin), le 19/11/2014
Voici la suite directe du dernier chapitre.



Chapitre 62: Jashin, le Dieu du Massacre (P2)



-Hm, allez-y, Kagami, ordonna Han. Hm, mais n’oubliez pas votre promesse. Hm, attendez-nous avant de faire quoi que ce soit.
-Et quand pourrais-je compter sur votre présence ? répondit le susnommé.

Han haussa les épaules pour éluder la question. Il ne pouvait pas y répondre. Après avoir attendu un certain temps, la patience du doyen des Uchiwa s’était épuisée. Malgré son âge, et la soi-disant réputation d’immobilisme des vieilles personnes, il ne cessait de trépigner, et voulait se rendre là où la bataille faisait rage le plus vite possible. Malheureusement, les trois jinchurikis qui l’accompagnaient étaient encore convalescents, et devaient garder leur force. Or, s’ils allaient au temple, ils risqueraient de se battre. Ils avaient donc opté pour un compromis.
Kagami partirait devant et atteindrait le temple en sautant de toit en toit. Les trois possesseurs, eux, se ménageraient en marchant simplement, et seraient donc fatalement plus lents, mais plus reposés en cas d’affrontement. Les quatre se retrouveraient donc au temple, et en fonction de la situation, choisiraient ou non d’entrer dans le temple de Jashin.

-Très bien, fit le doyen en comprenant qu’il n’obtiendrait aucune précision. Ne tardez pas trop !

Un mudra plus tard, il disparaissait dans un nuage de fumée. Han porta la main à son jingasa et le rabattit devant ses yeux. Un clone, il parlait à un clone depuis le début, et il ne l’avait même pas remarqué. Belle marque de confiance de la part de Kagami, mais il pouvait le comprendre. Perdre du temps à bavarder quand un proche se battait pas si loin que ça n’était pas ce qu’il préférait non plus. Il se tourna vers ses « camarades » de Némésis.

-Hm, vous avez la force de continuer ? demanda-t-il.
-C’est à toi qu’il faut demander ça, répondit Utakata, aussi incisif qu’à son habitude. Je te rappelle que l’exaspérant gamin qui nous sert de chef t’a envoyé un orbe tourbillonnant en pleine poitrine pas plus tard que tout à l’heure.
-Hm, c’était pour la bonne cause.
-Je suis ravi que tu penses qu’il y ait une cause qui justifie de blesser ses propres subordonnés.
-Hm, laisse-moi moi aussi te rappeler quelque chose : tu étais tout à fait enclin à croire que j’étais le traitre de Némésis, et tu n’aurais pas hésité à me tuer pour ça, sans le moindre remord.
-Evidemment. La traitrise doit être punie par la mort, et ne me fais pas croire que tu penses différemment. Mais j’ai tout de même été content que ça n’ait pas été toi.

Han lui jeta un regard pénétrant. Utakata ? Content ? Dans son esprit, ces deux mots n’étaient pas faits pour être accolés l’un à l’autre. Depuis le temps qu’il le fréquentait, il ne se souvenait pas d’une seule fois où le porteur de Rokubi s’était montré agréable.

-Hm, je croyais que tu n’avais pas grand-chose à faire de nous, finit-il par répondre.
-Tu te trompes complètement. Parmi tous les shinobis, vous huit, vous êtes mêmes assez important pour moi, fit Utakata avant de jeter un bref coup d’œil à Yugito.

Il avait visiblement l’envie de lui dire quelque chose, mais Yugito lui coupa l’herbe sous le pied en prenant un ton particulièrement acerbe.

-Epargne-moi tes regards lubriques, répliqua la jeune femme même si le coup d’œil ne l’était pas du tout. On dirait Thosvorn.
-Que…Quoi ? Comment peux-tu oser me comparer à ce…
-Bref, l’interrompit-elle. Parlons en marchant plutôt que rester là les bras ballants.

Elle passa devant Utakata, qui lui jeta, cette fois-ci, un regard noir, et Han, qui avait regardé la scène d’un œil amusé… Bien qu’un rien invraisemblable sur les bords. Les anciens ninjas d’Iwa et de Kiri emboitèrent le pas à celle qui avait été jadis une kunoichi de Kumo. Ils ne redescendirent pas dans les rues. Ils risquaient trop de se perdre, puisqu’ils ne connaissaient pas du tout le village. Ils se contentèrent d’avancer sur les toits. Par chance, les habitations étaient pour la plupart construites côte à côte et faisaient plus ou moins toutes la même hauteur… Si bien qu’ils pouvaient passer de toits en toits sans avoir à sauter.
Les premières minutes, le silence s’instaura. Utakata s’était renfrogné, et lançait un regard sévère droit devant lui, sans accorder son attention à ses deux semblables. Etre comparé à un traitre… Et surtout à une larve qui n’était pas un jinchuriki, ne lui avait vraiment pas plu, ce qui était compréhensif. Yugito, elle aussi, s’était murée dans le mutisme. Elle réfléchissait. Depuis le début de cette journée si riche en évènements, elle avait un très mauvais pressentiment. Une impression qu’elle avait généralement quand la mort prochaine d’une de ses connaissances était au bord de la mort. C’était un pouvoir inconscient que lui fournissait Nibi, mais qu’elle abhorrait particulièrement et qui expliquait sa mauvaise humeur actuelle.

-Hm, donc, Utakata, tu disais que nous étions importants pour toi, c’est cela, reprit Han qui marchait entre les deux. Tous les huit, c’est ça ?
-Les huit autres jinchurikis, oui, répliqua l’homme aux yeux orangés d’un ton féroce. Je te l’ai dit, il me semble. Les autres hommes et les autres femmes ne sont des êtres médiocres. Ils haïssent les autres parce qu’ils ne sont pas comme eux, parce qu’ils ne pensent pas comme eux.
-Hm, c’est de la lie de l’humanité dont tu nous parles, là.
-Oui. Toute l’humanité, à quelques exceptions près, est la lie de l’humanité, statua Utakata.
-Dans ce cas, qu’est-ce que tu es, toi ? demanda Yugito. Tu haïs les humains, tu haïs même les possesseurs.
-Ma haine pour les humains n’est qu’une réponse à la leur. Quant au fait de haïr mes semblables, je ne vois absolument pas de quoi tu veux parler.
-De Naruto, évidemment. On ne peut pas dire que tu es tendre avec lui.

Le porteur de Rokubi resta quelques secondes sans répondre et son regard alla successivement de Yugito à Han. Ce dernier, s’il n’avait pas posé la question de vive voix, attendait impatiemment la réponse.

-Qu’on se le dise une fois pour toute, déclara Utakata. Je ne déteste pas Naruto. Je suis juste en profond désaccord avec le fait qu’il soit notre chef. Il n’est pas assez fort. Il n’est pas à notre écoute. Il n’a aucune expérience dans le domaine. Il n’est pas fait pour ça. Quand je m’insurge contre lui, je ne fais que dire à voix haute, ce que vous pensez tout bas. Et ne le niez pas.
-Sur le fond, je suis d’accord avec toi, fit Yugito. Mais, de toute façon, que voudrais-tu y faire ?
-Le remplacer par Yagura, tout simplement. C’est un ancien Kage, et c’est un meneur-né. A la limite, Roshi pourrait aussi convenir, puisqu’il est le plus âgé d’entre nous, et qu’il a plus d’expérience.
-Hm, dans ce cas… Hm, si Naruto te prouvait que ses objectifs tenaient la route, qu’il avait les moyens objectifs d’arriver à ses fins, tu serais prêt à l’accepter comme chef ? demanda Han.
-Et bien… je lui pardonnerais tous ses mystères. A condition qu’il soit capable aussi de me dire pourquoi il a attendu aussi longtemps avant de tout nous dire. Mais je resterai sans doute convaincu qu’il n’a pas les épaules pour nous diriger.

Yugito se tourna vers lui, et le sonda. Utakata avait peut-être la tête un peu moins dure qu’il n’y paraissait. Au final, il était logique, et la seule chose qui le différenciait d’elle était sa façon de s’exprimer. Elle était bien plus patiente que lui, et n’aimait pas hausser la voix. C’était pour ça qu’elle avait préféré favorisé le dialogue à la dispute. Mais elle avait tout de même eu un mouvement d’impatience quand Naruto avait demandé un délai pour s’expliquer. Elle s’en rendait un peu plus compte maintenant, mais elle partageait complètement l’avis d’Utakata.
Han, en revanche, était un peu plus disposé à suivre Naruto indépendamment de sa capacité à se justifier. Le ninja renard avait regagné des points à ses yeux quand il avait confondu la fratrie du tourbillon. Le simple fait qu’il avait partagé les mêmes doutes que le porteur de Gobi suffisait à ce dernier pour lui faire un peu plus confiance. De plus, il y avait un autre élément qui incitait Han à croire au chef de Némésis.

-Hm, tu sais, Utakata, tu dis vrai. Hm, Naruto n’a pas bien tenu son rôle jusque-là.
-Nous sommes tous d’accord, là-dessus, renchérit Yugito.
-Hm, mais il peut prétendre à être notre chef. Hm, tu dresses de lui un portrait trop sévère, Utakata.
-Trop sévère ? C’est exaspérant. Comment pourrais-je être trop sévère ? Je…
-Hm, si, car tu mets de côté ce qu’il a fait. Hm, et puis, tu ne sais peut-être pas ce que j’ai appris sur lui, dernièrement. Hm, au sujet de ses parents.
-Il est orphelin, non ? répondit Utakata. Si ses parents sont morts, peu importe qui ils sont.
-Laissons les morts en paix, fit d’un ton morne Yugito. Ils n’ont plus aucun impact sur le présent.
-Hm, c’est important tout de même, son père n’est pas n’importe qui. Hm, c’était le Yondaime Hokage.

Yugito et Utakata écarquillèrent les yeux de surprise. Naruto Uzumaki… Leur chef autoproclamé… était le fils de celui dont on disait qu’il était le plus puissant ninja du monde ? Les enfants n’héritaient certes pas toujours des dons de leurs parents, mais il y avait souvent un lien.

-Je n’y crois pas une seconde, répliqua le porteur de Rokubi. Il ne serait pas aussi faible si…
-Sauf qu’en y repensant, la ressemblance physique est frappante, le coupa Yugito. Quant à sa faiblesse, elle pourrait s’expliquer par le fait qu’il n’ait pas eu de maitre digne de ce nom. Il a été surtout entrainé par les trois du Tourbillon, non ?
-Hm, oui, je suis convaincu que si l’un d’entre nous l’aidait à se former, il serait capable de devenir beaucoup plus fort qu’aujourd’hui.
-Mouais. Qu’il commence d’abord par justifier son comportement, fit Utakata. Ensuite, on verra. Je… Attendez, pourquoi est-ce qu’il y a des Yagura partout ?

Les trois membres de Némésis avaient, sans vraiment le remarquer, parcouru toute la distance qui les séparait de leur destination, et ils étaient sur le toit d’un bâtiment qui donnait sur la place devant les portes du temple. Ils avaient donc une vue imprenable sur ladite place, et ils pouvaient constater sans peine qu’elle était noir de monde… Ou plutôt grise, car on voyait les tignasses grisonnantes de ceux qui se trouvaient contrebas, ainsi que l’éclat violet de leur yeux.
Ils descendirent à terre et s’avancèrent vers la foule. La première chose qu’ils purent lire sur les visages fut un mélange de terreur et de tristesse. Le pourquoi de cette expression était à déterminer, mais surtout, il convenait de retrouver Kagami. Ce dernier, puisqu’il n’était visible nulle part, avait dû se fondre dans la foule. Han s’approcha de l’une des personnes présentes et l’interpella.

-Hm, excusez-moi, qu’est-ce qui se passe exactement ? Hm, où en est la situation ?

Ladite personne, une jeune femme, évidemment prêtresse de Jashin, porta un regard étonné sur l’homme immense qui lui adressait la parole. Elle le détailla du regard, et elle fit le lien dans son esprit.

-Vous êtes un jinchuriki ? demanda-t-elle.
-Nous sommes tous trois des possesseurs, approuva Yugito en s’avançant d’un pas.
-Je vois. Suivez-moi.

Aucun des trois membres de Némésis ne savait à quoi rimait ce manège, mais ils emboitèrent docilement le pas à la jeune prêtresse. Les autres moines s’écartèrent sur son chemin, leur permettant de passer, et de progresser au plus vite vers le temple. Au bout d’une minute, ils sortirent de la cohue, et remarquèrent que tous les moines se tenaient à dix mètres de distance d’un petit groupe, qui se trouvait lui-même juste devant l’une des portes.
Ce groupe était composé de Bee, de Roshi, de Gaara qui semblait convulser, de Fuu, de Kagami, de Nadia, de Shisui et de ses deux gardes du corps. Ils étaient tous regroupés autour de quelque chose, et tournaient résolument le dos à l’assemblée des moines. Han et Utakata froncèrent les sourcils, et échangèrent un regard inquiet. Où se trouvaient Naruto et Yagura ? De son côté, Yugito sentait son mauvais pressentiment s’accentuer. Quelque chose n’allait pas.
Ils progressèrent tous trois vers le petit groupe, laissant derrière eux la prêtresse qui avait silencieusement rejoint le rang de ses compatriotes.

-Hm, vous allez bien ? cria Han à l’intention de ses compagnons.

Roshi fut le premier à se retourner, et le porteur de Gobi grimaça. Son père spirituel affichait une mine inquiétante. Il ne semblait pourtant pas blessé. Il se rapprocha de lui, et lui jeta un regard interrogateur. Pour seul réponse, le ninja de la lave tendit un doigt devant lui. Han se tourna dans la direction indiquée… Et ce fut alors qu’il le vit.
Naruto était là, allongé sur une table de verre, colorée en rouge par le sang du ninja renard. Ce dernier était très pale, et toute vie semblait même l’avoir quitté. Cela n’empêchait pas un autre prêtre de Jashin, un grand homme avec une longue barbe, de presser sa blessure en tentant d’endiguer l’hémorragie, et de soigner la plaie grâce à du ninjutsu médicale. Mais le sang continuait à s’écouler inexorablement de la blessure.
A ses côtés, Gaara, secoué par les sanglots, tenait la main du ninja renard de toutes ses forces, comme s’il pouvait lui transmettre son énergie. Naruto avait les yeux ouverts, et ses yeux bleus étaient vitreux. Il n’était pas mort… Mais il semblait savoir qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps.

-Que… Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Han.
-Shuuwai, répondit Nadia d’une voix éteinte. Il est venu lui aussi… Et il nous a écrasés. Yagura est resté en arrière pour le combattre, mais malheureusement, Naruto…
-Non, l’interrompit Han. Ne nous inquiétons pas. Kyubi aura vite fait de soigner cette blessure.
-Le chakra de Kyubi lutte contre celui de Shuuwai, révéla Shisui qui regardait le ninja renard tout sharingan éveillé. Et il va réussir à l’éjecter, mais il ne peut pas soigner son hôte en même temps.
-Hm… La blessure est-elle si grave que ça ?

Le prêtre médecin qui se trouvait là releva la tête et la secoua.

-L’estomac a été perforé… Je ne peux rien faire contre ça. Tout ce que je peux faire, c’est tenter de le maintenir en vie.

Han grimaça. Non seulement, Naruto avait subi une blessure mortelle, mais en plus, il devait souffrir le martyr. Il ne criait pas… Mais peut-être était-ce parce qu’il n’avait même plus la force de crier. Le porteur de Gobi regarda chaque membre du groupe. Roshi et Bee avaient tous deux une mine grave, Fuu, si elle ne faisait pas autant d’effusion que Gaara, se tenait collée à lui, en regardant tristement le chef de Némésis. Shisui était très pâle, il semblait être en vrai conflit avec lui-même, et surtout, il semblait dévoré par la culpabilité. Edogawa et Agasa, eux, gardaient la tête baissée, silencieux. Quant à Kagami, il gardait un air neutre, même s’il ne pouvait dissimuler l’éclat de tristesse dans ses pupilles noires. Intérieurement, il se maudissait de l’avoir laissé y aller.

‘’Minato, Kushina, pardonnez-moi’’ songea-t-il.

Yugito avait un visage aussi grave que Bee ou Roshi. Son mauvais pressentiment se vérifiait. Naruto allait mourir… Elle en était convaincue. Utakata, lui, était blême. Mais, ça n’avait qu’un rapport limité avec la situation du ninja renard. Certes, cela lui avait fait un petit choc en le voyant ainsi à l’article de la mort. Mais… C’était la seconde partie de la phrase de Nadia qui avait capté son attention. Shuuwai était l’un des cinq grands démons. Il était aussi fort que Juubi… Yagura n’avait aucune chance.

-Comment entrer dans le temple ? demanda-t-il.
-Ne compte même pas y aller, fit Roshi. Tu n’y survivrais pas.
-Vous avez laissé Yagura là-bas, et tu penses que je vais rester ici à ne rien faire? Je vais aller l’aider, oui. Quoiqu’il m’en coûte !!
-Ce n’était pas vraiment Yagura, en fait.
-Quoi ?

Le ninja de la lave prit le temps d’expliquer tout ce qui s’était passé dans le temple. Le bref combat contre Tenan, l’apparition de Shuuwai, le combat entre lui et le groupe, la blessure qu’avait reçue Naruto, l’histoire du médaillon, comment Jashin avait ainsi pris possession du corps de son descendant, et comment ils l’avaient laissé combattre pendant qu’ils sortaient du temple. Yugito, Han, et Utakata l’écoutèrent en silence, arrivant à peine à en croire leurs oreilles…. Ou peut-être ne voulaient-ils pas croire ce qu’ils entendaient. Qu’un être aussi puissant existe et que son seul objectif soit l’extinction de l’espère humaine n’avait rien de très engageant.
Finalement, quand le récit fut terminé, Utakata regarda le temple, avant de jeter un œil à Naruto. Ce dernier avait affronté Shuuwai en étant pleinement conscient de risque. Comme Kyubi un peu plus tôt, Utakata était sincèrement impressionné par ce qu’avait le chelf de Némésis. Il s’approcha de la table et le regarda. La lueur de détermination qui n’avait pas cessé de briller dans les yeux du ninja blond le convainquit. Il se détourna de la table, et regarda les immenses portes du temple.

-Alors, comment entre-t-on ? insista-t-il.
-Tu es sourd ou quoi ? demanda Roshi. Tu n’as pas entendu ce que je t’ai dit ?
-Si. Mais l’idée de le laisser se débrouiller seul me…
-Utakata… Reste…

La voix de Naruto, bien que très faible, était parfaitement audible, et tous se tournèrent vers lui. Toute couleur avait déserté son visage, mais son ton était assuré. Visiblement, il avait surmonté le déni de la mort, et il était conscient qu’il allait mourir. Mais avant de trépasser, il voulait faire en sorte que tout ce qu’il avait fait jusqu’à maintenant ne soit pas vain.

-Nadia… Puis-je vous demander… une faveur ?

La guerrière de Blutsauger s’approcha de lui, et se pencha sur Naruto. Ce dernier lui dit quelque chose, si bas qu’elle fut le seul à l’entendre. Elle se redressa ensuite et ses pupilles vertes brillantes d’intelligence se posèrent sur la blessure de l’adolescent.

-Je le ferai, dit-elle. Je te le promets, Naruto Uzumaki.

Le susnommé lui adressa un pauvre sourire reconnaissant, et se tourna vers celui qui se trouvait juste à côté de lui.

-Ga…Gaara, passe-moi le carnet dans ma sacoche, s’il… te plait.

Presque à contrecœur, comme s’il craignait qu’en le lâchant, Naruto s’en aille là où il ne pourrait pas le suivre, le ninja du sable fouilla une à une les sacoches que portait son ami à la ceinture, jusqu’à en extirper un petit carnet, à la couverture noire d’encre, qui semblait tout à fait banal, de prime abord. Son contenu, en revanche, était extrêmement précieux, surtout aux yeux du ninja renard. Mais ce dernier était si affaibli que le simple fait de tenir un objet était au-delà de ses forces. Le carnet, que Gaara venait de glisser dans sa main, échappa à Naruto, et tomba à terre.
Roshi se pencha et ramassa le carnet. Il croisa le regard du chef de Némésis, et y lut une demande tacite. Il commença donc à feuilleter le carnet, puis le referma, et ferma les yeux en se lissant la barbe.

-Hm, qu’est-ce qui est écrit ? demanda Han.
-Tout, répondit le ninja de la lave. Des listes de noms et d’effectifs, des schémas de batailles.
-Et… Et certaines vérités cachées… Comme… mon objectif final, compléta Naruto. Mais je vais mou… Non… Je ne… pas pouvoir… accomplir…même.
-Nous le ferons à ta place, répondit Gaara.
-Hm, sois sans crainte, fit Han, complètement maître de ses émotions, quand bien même il était troublé intérieurement. Nous perpétuerons ta volonté.

Tous les membres de Némésis acquiescèrent. Ils ne savaient même pas s’ils allaient réellement le faire, mais ils ne pouvaient s’empêcher de vouloir que celui qui avait été aussi longtemps leur chef parte en paix. En vérité, après avoir vus à quel point les shinobis d’Akatsuki étaient puissants, ils savaient plus ou moins tous que si Naruto n’était pas venu les déloger de leur village, ils seraient probablement morts dans une large majorité à l’heure qu’il était.
Promettre à leur chef de poursuivre son œuvre, c’était bien la moindre des choses. Naruto eut un faible sourire. Au moins, il ne s’en allait pas sans avoir rien fait. Il avait créé une force qui pouvait tout changer. Il voulait juste que cette force lui survive. Il tenta de dire une dernière chose.

-Une…dernière…encore…

La voix de Naruto n’était plus qu’un murmure.

-Ne… séparez… Némésis… pas. Ensem… combattez…ensemble. Je…

Ces derniers mots ne dépassèrent pas les lèvres. La main du ninja renard retomba sur la table de verre, et ses yeux se fermèrent. Le ninja médecin cessa aussitôt de soigner l’hémorragie, et porta sa main à l’emplacement du cœur. Il ne sentit pas le moindre battement. Il appuya de ses deux mains dessus, dans l’espoir de faire repartir l’organe vital… Une fois… Deux fois… Trois fois. C’était inutile. Le médic-nin ôta ses mains de la poitrine de l’adolescent, et secoua la tête.

-C’est fini, déclara-t-il.
-NON !!

Ce n’était pas Naruto qui venait de parler, mais c’était de sa bouche qu’était sorti ce hurlement. Kyubi avait enfin réussi à chasser complètement le chakra de Shuuwai, mais au moment où il s’apprêtait à s’occuper de la blessure, il avait senti le cœur de son hôte s’arrêter de battre. En temps normal, il n’aurait rien fait. Cela lui aurait permis de retrouver sa liberté… A plus ou moins long terme. Quand un jinchuriki mourrait, le bijuu à l’intérieur sortait au bout d’un laps de temps généralement aléatoire, mais qui pouvait s’amenuiser selon certains critères. Mais plus ce laps était long, plus la mémoire du bijuu était altérée, et il mettait autant de temps à la recouvrer.
Cela, ajoutée à la volonté de Tars de ne pas laisser Naruto mourir, motiva définitivement Kyubi à aider son hôte. Il savait qu’une fois que son jinchuriki mort, il aurait cinq secondes. Cinq secondes durant lesquelles il pourrait contrôler son corps. C’était bien trop court pour ouvrir le sceau qui le retenait prisonnier. C’était bien assez pour en déclencher un autre. Kyubi porta une des mains de Naruto, désormais griffue, à son cœur, et entama la peau.
Aussitôt, un sceau, petit mais complexe, se dessina, et disparut dans le même élan. Mais il eut l’effet escompté et relança toutes les fonctions vitales de Naruto qui rouvrit doucement les yeux, sous les regards ahuris de tous ceux qui se trouvaient là. Gaara était passé des larmes au rire et saisit de nouveau la main de Naruto.

-Tu es vivant, s’exclama-t-il. Tu es vivant. Tu es vivant.

Il avait besoin de le répéter, tant il n’y croyait pas.

-Pour l’instant, murmura le ninja renard en remerciant intérieurement celui qu’il avait en son sein d’avoir pensé à ce sceau qu’il avait lui-même complètement oublié.

Le sceau qu’avait activé Kyubi avait été tracé par Thosvorn, du temps où ils étaient encore alliés. Il s’agissait d’un dernier recours. Si Naruto était sur le point de mourir, il pourrait permettre à son corps de se remettre… Pendant exactement trois minutes. Passé ce délai, s’il n’était pas soigné, il mourrait de nouveau… Et pour de bon, cette fois-ci. Kyubi commença à soigner l’estomac, mais hurla de rage au bout de quelques secondes. Il savait qu’il ne pourrait pas aider en si peu de temps.
A l’extérieur, Naruto venait de leur expliquer le pourquoi du comment. Les jinchurikis faisaient grise mine. Aucun d’entre eux n’avait de capacités pour aider leur chef… Et le simple fait que ce fut un traitre qui lui ait permis, bien qu’indirectement, de s’en sortir leur restait en travers de la gorge. Ce fut alors que Shisui s’avança.

-J’ai la solution, déclara-t-il. Naruto va accomplir le pacte de Jashin. Il deviendra immortel et…
-Impossible, fit le prêtre médecin. Il faut un sacrifice humain pour…
-Je serai le sacrifice, répondit le mirage de Konoha.
-Pas question, intervint Kagami. Pourquoi ferais-tu ça ?
-Il m’a sauvé tout à l’heure. Sans lui, je serais mort. Ce n’est qu’un retour des choses.

Kagami cilla, mais il constata que son fils avait bien pesé le pour et le contre. C’était pour ça qu’il était en plein dilemme interne tout à l’heure. Le doyen des Uchiwa n’eut besoin que de réfléchir une seconde pour savoir ce qu’il devait faire et attrapa son fils par le bras.

-Si quelqu’un doit se sacrifier, ce sera moi.
-J’ai une dette envers lui, et toi non. Au nom de quoi devrais-tu prendre ma place ?
-Je suis ton père, Shisui. C’est la seule raison, et la meilleure que j’ai à te four…

La fin de sa phrase fut engloutie par un grondement sourd. L’ensemble des prêtres de Jashin reculèrent, tandis que le groupe, des possesseurs, se tourna vers l’origine du bruit, et tous furent témoins d’un spectacle pour le moins inédit. Les portes du temple étaient en train de s’ouvrir. Instinctivement, ils se mirent en garde, tous convaincus qu’il s’agissait de Shuuwai. Quelle ne fut pas leur surprise quand ils constatèrent que ce qui avait ouvert le temple n’était rien de moins qu’une gigantesque main faite de lianes.
Et Yagura, ou plutôt Jashin, sortit du temple. Il s’était un peu remis du choc du combat, et il ne titubait plus. Il balaya l’assemblée d’un regard, et aperçut la silhouette allongée de Naruto. Dans un silence pesant, il s’avança dans sa direction, ignorant l’attention dont il était la cible. Utakata, en le voyant, et pensant qu’il s’agissait de son ami, s’approcha de lui, un sourire aux lèvres.

-Yagura…
-Pas du tout, répondit aussi sec le fondateur de l’Ombre. Je suis Jashin.
-Tu… as…vaincu Shuuwai ? demanda Naruto en se redressant un peu, malgré son état.
-Rassure-toi, enfant au renard. Il ne vous causera plus d’ennui avant longtemps.

Ces quelques mots furent suivis par une forte clameur. Les prêtres s’étaient tous, en un ensemble parfaitement coordonné, agenouillés, et ils s’inclinèrent tous, tandis qu’une voix jaillit de la foule de religieux :

-Jashin est revenu parmi nous, et Il nous a sauvés de Shuuwai. Gloire à Lui.

Et d’une seule voix, tous acclamèrent le dieu au centre de leur culte :

-GLOIRE A JASHIN !!!! GLOIRE A JASHIN !!!

Le susnommé ne put retenir un petit sourire. Même après tout ce temps, c’était toujours aussi enivrant de se sentir ainsi adoré, et ça l’était d’autant plus puisque cela faisait plus de sept siècles qu’il était mort. Pour lui, né dans un monde où l’humanité n’avait rien à espérer de l’avenir, n’était-ce pas sublime d’être considéré comme un symbole d’espoir ? En pensant à cela, il se souvint d’un jour lointain où sa vie avait pris un tournant que nul n’aurait su prévoir. Ce jour lointain où un garçon un peu ahuri aux yeux verts brillants d’intelligence lui avait tendu une main. Sa vie aurait bien été terne s’il n’avait pas fait sa rencontre…

‘’Sans vouloir t’arracher à ta nostalgie, pourrais-tu te dépêcher ?’’ demanda Yagura.
‘’Oui, tu as raison’’

Jashin franchit les derniers mètres qui le séparait de Naruto, et, en chemin, fit deux mudras. Autour de la table de verre, deux arbrisseaux jaillirent et leurs branches s’enroulèrent autour de l’adolescent blond. Jashin posa ensuite ses mains sur sa blessure et une étrange lueur sortit des arbres pour envelopper la plaie. Le Dieu soupira. En agissant ainsi, il venait d’accorder au porteur de Kyubi le temps nécessaire à sa guérison. Mais il savait qu’il ne pourrait rien faire contre la douleur.

-Résiste tant que tu peux, enfant au renard ! ordonna-t-il. Ce sera bientôt fini.
-M…Merci, soupira Naruto en grimaçant de douleur.

Il rejeta la tête en arrière. Il lui semblait que son ventre était en feu. Toutefois, il ne cria pas. Il ferma les yeux, et serra les dents. Mais il ne put retenir un gémissement quand il entendit la réponse de Jashin.

-Remercie-moi dans huit heures, enfant au renard. Quand tu seras tiré d’affaire !




Et voilà, c’est fini. J’espère que ça vous a plu.
Je vous ai dit dans le commentaire du début du chapitre (donc du 61) (va le lire, toi qui es passé par-dessus), que la fin de Naruto m’avait momentanément coupé l’envie d’écrire. La vérité est que ça m’a surtout fichu un peu le cafard, et que la version originale que j’avais faite du chapitre se terminait sur la mort pure et simple de Naruto.
C’aurait été intéressant, mais comme ça aurait signifié que je devais jeter le scénario prévu pour les cinquante prochains chapitres, j’ai finalement décidé de ne pas le garder.
Allez, au mois prochain pour le chapitre 51 qui s’intitulera : L’histoire de Konoha : le destin du clan Uchiwa.
N’hésitez pas à laisser un commentaire. Tous vos avis sont les bienvenus.







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