Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Les possesseurs

Naruto fuit le village.Ses buts: REUNIR LES JINCHURIKIS et SE VENGER DE KONOHA. Dans sa quète, il devra faire face aux différents villages ninjas,il apprendra de sombres secrets,et il deviendra...
Classé: -16D | Spoil | Général / Action/Aventure | Mots: 367793 | Comments: 115 | Favs: 226
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Sarhtorian (Masculin), le 08/10/2014
Salut à tous.

L'espace commentaire étant trop petit pour dire tout ce que j'ai à vous dire, je le mets au début du chapitre.




Chapitre 59: L'Ennemi Suprême (P1)



Salut à tous.
Déjà plus d’un mois depuis le dernier chapitre, et voici donc venu l’heure de vous apporter le nouveau. Comme je vous l’avais dit, j’ai posté une carte du monde de Naruto tel qu’il se trouve dans la fic. Comme vous le voyez, la taille du monde shinobi est quelque peu réduite au niveau mondial. Maintenant, rappelons-nous où nous en étions.
Les neuf jinchurikis ont appris ce qu’était vraiment la Légende de Gueryan, ainsi que l’existence de démons à queues semblables aux bijuus, qui se confond avec l’histoire du Rikudô Sennin, connu comme l’initiateur du ninjutsu, et de la lutte qu’il mena autrefois contre Juubi. Ils ont également appris qu’il existe d’autres êtres comme eux, sauf qu’eux ne sont pas des jinchurikis, mais des ningenkarais, des humains-pantins possédés par les démons à queues.
Et là où nous avions les laissés, une attaque qui visait l’hôpital où se trouvaient les neufs possesseurs et Nadia « Black Dragon » de Blutsauger, vient de disparaitre… Qui l’a lancé ? Pourquoi ?
Cela étant dit, je vous souhaite une bonne lecture à tous et à toutes.
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L’œil rougeoyant, dont la pupille noire avait pris pendant un temps la forme d’une étoile à quatre branches reliées par un fin cercle noir, revint à son état normal. Debout sur le toit d’une habitation à proximité de l’hôpital, Kagami soupira en haletant, s’appuyant un peu plus sur sa canne. Depuis qu’il avait acquis cette évolution du sharingan face à Kyubi, il devait bien admettre qu’elle lui avait plusieurs fois sauvé la mise… Mais qu’est-ce qu’elle était épuisante à utiliser ! Son grand âge y était peut-être pour quelque chose, mais Kagami écarta cela de son esprit. Il avait peut-être aux alentours de soixante-quinze ans, ce n’était pas pour autant une excuse pour s’écarter du champ de bataille.
Le vieil homme vit sortir Nadia de l’hôpital qu’il venait de protéger quelques minutes plus tôt. La femme en armure noire l’aperçut d’un simple coup d’œil, mais ne s’arrêta pas pour autant. Elle joignit les mains, et disparut dans un bref et vif éclat de lumière. Le doyen des Uchiwa ne put s’empêcher de ressentir une certaine frustration. Lui aussi, il aurait voulu aller combattre sur place, pour aider son ami, le grand Prêtre de Jashin, un homme de son âge avec qui il aimait souvent à discuter sur le temps passé. Mais si son âge était un handicap, plus gênante encore était l’escorte des deux Uchiwa qui ne le lâchaient pas d’une semelle, et qui n’avaient pas la moindre attention de laisser le plus vieux de leur clan aller risquer sa vie.
Il vit ensuite sortir de l’hôpital Shisui, ainsi que les neuf possesseurs. Ils allaient se battre, ceux-là ? Oh certes, c’était un apport indéniable, mais ce genre de combattant n’avait pas tendance à faire dans la dentelle et risquait bien de toucher leurs alliés… Quoique, ce n’était pas comme si les moines de Jashin avaient à risquer de prendre un mauvais coup. Son fils, suivi de Némésis, le rejoignit sur le toit où il se trouvait, tout sharingan dehors.

-Père, fit-il. Où en est la situation ?
-Que veux-tu que je te dise ? Je suis ici depuis tout à l’heure. Les seules choses que je peux te dire est que Nadia est allée sur place, et que le démon n’est pas sorti du temple… Enfin, disons plutôt que les moines ne le laissent pas sortir.
-Ils ont raison, je vais les rejoindre… Avec quelques alliés, rajouta Shisui en désignant les porteurs de bijuus.
-A vrai dire, seulement trois d’entre nous, précisa Naruto en désignant à son tour Bee, Yagura et Roshi.
-Deux d’entre eux sont des jinchurikis parfaits, constata Kagami.
-Les trois, rectifia Roshi sachant parfaitement que sa nature de possesseur parfait n’était connu de personne.
-Le temple est creusé dans la montagne, révéla Kagami sans se préoccuper de l’intervention. Si vous rejetez le démon suffisamment loin, vous aurez la place pour vous transformer en vos bijuus.
-On aura vraiment la place ? demanda Yagura.
-J’ai affronté Kyubi il y a quinze ans à l’apogée de sa puissance. Dans la montagne, on peut en placer dix de sa taille, alors à moins que vos bijuus soient chacun quatre fois plus que le démon renard, ce dont je doute sérieusement, vous aurez largement la place, oui.
-Merci de l’information, père, fit Shisui avant de se tourner vers ses futurs compagnons d’armes. Ne tardons pas. Chaque minute perdue, c’est un pas de plus du démon vers la sortie du temple. Autrement dit, vers la population civile qui n’a aucun moyen de se défendre.
-Cesse de parler et va, mon fils, ordonna Kagami d’un ton sec avant de se tourner vers ses gardes du corps. Et vous deux, allez-y avec lui. Qu’il ne lui arrive rien. A partir de maintenant, je suis entouré de six jinchurikis. Je n’ai absolument rien à craindre.

Les deux Uchiwa qui se tenaient jusque là en retrait derrière Kagami se regardèrent avant d’interroger du regard Shisui qui acquiesça. Celui qu’on surnommait le mirage bondit du toit pour aller sur un autre, et ce le plus vite qu’il pouvait, afin de rejoindre le temple de Jashin, l’édifice même que Naruto avait remarqué quand il était allé voir les Uchiwa. Les deux gardes du corps de Kagami le suivirent sans discuter, pendant que Yagura, Bee et Roshi lançaient un dernier regard à leurs compagnons de Némésis avant d’y aller à leur tour.
Gaara posa deux doigts sur l’un de ses yeux et leva sa paume devant lui. Du sable s’y rassembla pour prendre la forme d’un globe oculaire. Il ferma le poing dispersant l’œil de sable. Une fine volute de sable s’envola doucement dans les airs, prenant lui aussi la direction du temple. Puisqu’il n’allait pas combattre, au moins verrait-il tout de l’affrontement… Cependant, Kagami ne l’entendit pas de cette oreille, et posa sa main droite sur l’épaule du fils du Yondaime Kazekage

-Petit, si tu comptes observer le combat, ne reste pas ici.
-Je verrai très bien avec ma technique, ne vous inquiétez pas pour m…
-Non, ce n’est pas ça. Si tu observes le combat, tu ne pourras te battre ici.
-Me battre ? répéta Gaara. Contre qui ?
-Contre elle, déclara le vieil Uchiwa en tendant un doigt noueux vers le toit de l’hôpital.

Une femme blonde se tenait là, sur ce bâtiment d’où elle pouvait voir toute la ville. D’un air tranquille, elle regardait au loin, en direction du temple, ne semblant même pas remarquer tout le tumulte qui y régnait. A première vue, elle n’avait absolument rien de spéciale. Vêtue d’une simple tunique et d’un pantalon noir, ses longs cheveux dorés flottaient au vent… Alors même qu’il n’y avait pas de vent. Ses yeux étaient dorés, eux aussi, et ne reflétaient rien d’autre, tel un miroir sans tain derrière lequel se serait cachées toutes ses émotions. Elle n’était pas armée, à vue de nez, et ne semblait pas constituer un danger.
Gaara jeta un regard d’incompréhension à Fuu, comme si cette dernière pouvait montrer que la femme blonde les mettait en péril. La porteuse de Nanabi pensa aussitôt que la femme en question était l’une de ces ningenkarai, mais alors, pourquoi était-elle ici, et pas au temple avec l’autre ? Et pourquoi Kagami avait-il congédié ses gardes du corps s’il savait qu’une menace se trouvait là ?
Ce raisonnement avait aussi fait son chemin dans les esprits d’Utakata, de Yugito et de Han, et les trois fixèrent la femme avec suspicion. La porteuse de Nibi posa sa main sur son ventre, à l’endroit même où la lame de Sabishii s’était enfoncée dans sa chair, et se mordit la lèvre quand elle effleura de ses doigts la chair tuméfiée. Sa blessure avait été bien soignée, mais elle était encore récente. Dans quelques jours, elle serait complètement guérie, mais actuellement, elle l’empêchait de faire des mouvements trop violents d’une part, et d’utiliser des techniques nécessitant de concentrer du chakra dans l’abdomen, comme la quasi-totalité de ses techniques Katon. Yugito ressentit alors une puissante frustration. En l’état actuel des choses, elle était inutile.
Le possesseur de Rokubi, lui, se moquait bien de ses blessures. A vrai dire, il avait surtout souffert du souffle des explosions, et certains de ses organes internes avaient été un peu secoués, mais il n’estimait pas que ce fût un grand handicap pour autant. Il regrettait juste d’avoir passé autant de temps inconscient. Ses muscles s’étaient engourdis, le fait qu’il ait eu un peu de mal à marcher en était une bonne preuve. Et dans l’intensité des combats, il savait qu’il ne tiendrait pas longtemps. Il avait besoin de reprendre l’effort physique peu à peu avant de retrouver son endurance habituelle. Cependant, cela ne concernait que sa forme physique, car il se sentait capable d’utiliser son chakra sans trop de problème. Il porta à sa bouche son appareil à faire des bulles et plissa ses yeux orangés. Pour peu que ses semblables maintiennent cette femme à distance, il n’aurait aucune difficulté à attaquer. Il s’apprêta d’ailleurs à le faire quand Naruto s’avança d’un pas.
Il ne pouvait y croire. Il connaissait cette femme, mais elle ne pouvait pas se trouver là. Il l’avait rencontrée durant les deux ans où Némésis avait été séparée. Il l’avait rencontré dans un lieu où il n’avait pensé rencontrer personne. Là où la terre ne donnait vie à aucune plante, et là où des vents brulants balayaient tout. Un endroit où il avait voulu lui-même allé, et où il n’était resté que six mois, avec la fratrie du Tourbillon : Yomi no kuni, le pays des enfers.
Ils avaient croisé une tribu qui les avait aidés alors que leurs vivres commençaient à manquer. Cette tribu croyait dure comme fer que des créatures divines étaient présentes sur Terre, à l’extrême Ouest du monde. Naruto avait pris cela à la rigolade, mais les trois du Tourbillon, eux, avaient gardé un air grave. Et cette femme, avec qui il s’était lié d’amitié ce jour là, et qui se trouvait aujourd’hui devant lui, lui avait dit qu’elle serait un jour l’enveloppe charnelle d’un de ces dieux. Le ninja renard avait pris ça pour un rêve d’enfant que la femme entretenait pour réussir à vivre dans ce lieu horrible qu’était Yomi no Kuni. Pas une seule seconde il ne s’était imaginé qu’elle pouvait dire vrai, comme il ne s’était pas imaginé qu’il pouvait y avoir, par delà les frontières du monde connu des êtres aussi puissants, voire davantage que Kyubi.

-Que fais-tu là, Magoya ? demanda-t-il d’une voix tremblante.

La femme cessa brusquement de regarder dans le vide, et ses yeux se braquèrent sur le porteur de Kyubi. Elle leva un bras et posa sa main sur sa poitrine.

-Magoya, dis-tu ? répéta-t-elle d’une voix grave.
-C’est ton nom, rappela Naruto.
-C’était son nom, rectifia la femme. Je suis Muhou, serviteur du seigneur Shuuwai.
-Alors, c’était vrai. Elle est devenue un réceptacle, souffla le ninja renard.
-Sois sûr qu’elle en est très honorée. Elle vit en moi.
-Ce qui revient à être mort, conclut le meneur de Némésis. Elle m’avait dit qu’elle serait bénie par ses dieux. Je n’imaginais pas que… c’étaient vous, ses dieux.
-Nous autres, démons à queues, sommes mille fois supérieurs à vous, humains. Il n’est pas anormal de nous nommer dieu.
-Les dieux sont immortels, eux, rétorqua Naruto.
-Peuh, vous n’avez fait que parer mon orbe de flux sacré, humains. C’est loin d’être suffisant pour me vaincre.
-On verra, ça.

Le ninja renard exécuta le mudra du multiclonage. Dix doubles de lui apparurent alors, et ils dégainèrent leur sabre. Dans un cri, ils se lancèrent tous à l’assaut, tandis que l’original, lui, restait sur place. Il était en colère… Pire, il bouillait de rage. Mais puisque tout ce que lui avait raconté Nadia « Black Dragon » était vrai, il affrontait un bijuu sous forme humaine. Il savait qu’il n’avait aucune chance de l’abattre en se lançant dans la mêlée les yeux fermés. Quand ses clones se battraient, ils arriveraient bien à trouver une faille. Malheureusement pour Naruto, aucun de ses doubles ne put faire quoi que ce soit, car le corps de Magoya, ou plutôt de Muhou, se recouvrit d’une enveloppe de chakra, rappelant la forme d’un loup... Un animal doté de croc et de griffe.
Quand les clones atteignirent le toit de l’hôpital, Muhou se rua sur eux. Ses griffes de chakra fendirent l’air et en embrochèrent deux. En tournant sur lui-même, le démon dans son corps d’humain en décapita quatre autres. Les quatre derniers n’hésitèrent cependant pas à l’attaquer. Ils étaient des clones, ils allaient de toute façon disparaitre. A ce compte, autant tout tenter. Levant leur sabre, ils s’apprêtèrent à accueillir le démon à queue, qui ne tarda pas. Mais avant qu’il ne soit arrivé au corps à corps, les clones se dissipèrent d’eux-mêmes, déclenchant un rideau de fumée. La réceptacle-pantin grogna et fit un geste. Son chakra dispersa la fumée, et lui révéla un spectacle des plus étonnants.
Une bonne centaine de Naruto couvrait tous les toits environnants. Un sourire se dessina sur le visage de la femme. Mais ce n’était pas elle qui souriait, c’était le démon, amusé qu’il était par l’acharnement de l’humain. N’avait-il donc pas vu à quelle vitesse il avait vaincu ses doubles ? Une centaine de plus ne changerait rien à l’affaire. Comme il avait du temps à perdre, Muhou décida de prendre son temps pour éliminer les clones.
En voyant cela, le ninja renard grimaça. Le nombre ne suffisait pas, et en plus, il n’arrivait pas à lire les mouvements du ningenkarai. Même s’il avait un autre nom, l’affronter revenait à affronter un jinchuriki, ennemi que le meneur de Némésis n’avait jamais eu à affronter puisqu’il s’en était fait des alliés. Désappointé qu’il était, il pesta et s’apprêta à sortir son sabre. Mais une main sur son épaule l’en empêcha, en le retenant fermement. C’était Kagami. Il semblait furieux, ses sharingans se plongèrent dans les yeux de Naruto et glacèrent le sang de celui-ci.

-Que comptes-tu faire exactement, Naruto Uzumaki ? demanda-il d’un ton sévère.
-Le tailler en pièce, répondit du tac au tac le susnommé.
-J’ai cru comprendre que tu connaissais cette femme. Es-tu vraiment capable de faire abstraction de tous tes sentiments, et de la tuer ?
-Euh… J’imagine que oui, fit le ninja renard d’une voix moins assurée.
-Et, comment comptes-tu t’y prendre pour le vaincre, sans que celui-ci ne détruise la moitié du village dans sa fureur ?
-Hm… Avec Kyubi, je pourrai…
-Contrôles-tu Kyubi parfaitement ?
-Non, mais…
-Donc, tu veux te lancer à l’attaque contre un adversaire de cette envergure sans avoir la moindre petite stratégie, et en étant prêt à laisser le démon renard à neuf queues la chance de te contrôler, quitte à mettre en danger la totalité du village ?
-Je…
-Je croyais que tu étais le chef de ton organisation, déclara Kagami d’un ton dédaigneux. Je me demande comment font des shinobis de la trempe du ninja de la lave, ou du Yondaime Mizukage pour t’accepter en tant que tel. Dans un combat, il faut réfléchir à une stratégie, prévoir à l’avance les coups de l’adversaire, l’empêcher d’utiliser ses atouts, et en finir le plus vite possible. Pas foncer à l’aveuglette et laisser le temps à l’ennemi de dévoiler tout son potentiel.

Naruto resta quelques instants sans voix. C’était bien la première fois que quelqu’un lui faisait des remarques sur sa manière de se battre. La fratrie du Tourbillon lui avait expliqué l’intérêt de bien réfléchir durant un combat, mais le ninja renard avait écarté ça dans un coin de son esprit. Dans le même coin, où il avait rangé tous les cours qu’il avait suivis à l’académie de Konoha. Pour lui, affrontement rimait avec intensité, et dans l’intensité d’un combat, il n’était question de réflexe, d’agilité et d’instinct, pas de calcul de trajectoire de kunai, ou de tentative aléatoire de réflexion sur ce que pensait l’adversaire. D’ailleurs, généralement, une stratégie naissait au fur et à mesure que le combat avançait. Face à Sasuke et Sakura, il avait su instinctivement quelles techniques utiliser et il s’était très bien débrouillé.
Toutefois, à chaque fois, il se battait seul, et jamais en groupe. La seule fois où il avait combattu en groupe, il avait perdu… De plus, il savait que Kagami avait une grande expérience des batailles. Mieux valait le laisser faire peut-être, d’autant qu’il le trouvait très sympathique, depuis qu’il lui avait révélé l’identité de ses parents. Il dodelina la tête, et au prix d’un certain effort, tendit une main vers Kagami.

-Que proposez-vous, alors ?
-Si le démon se libère de son enveloppe, il sera difficile de l’arrêter. En revanche, si nous tuons la ningenkarai, nous tuons le démon en même temps.
-Quand un jinchuriki meurt, son démon réapparait au même endroit tôt ou tard, rappela Yugito les bras croisés.
-Cela est vrai pour les neuf bijuus, approuva Kagami. Mais pas pour ces démons à queues-là.
-Pourquoi ? demanda Fuu.
-Les bijuus sont peut-être plus forts, proposa Gaara. Cette femme dégage un chakra bien inférieur à celui qu’ont Bee, ou Yagura dans le même état.
-Hm, ou plus simplement, intervint Han, nos neuf bijuus faisant visiblement à la base partie intégrante d’un seul être, ils ne peuvent pas mourir tant que les autres sont vivants.
-Hypothèse intéressante, jugea le doyen des Uchiwa, mais hors de propos compte tenu de la situation. La seule chose à retenir est qu’il faut tuer cette femme. Néanmoins, si le démon se juge en danger, il n’aura aucun scrupule à détruire son enveloppe humaine et à s’en extirper.
-Ah ouais, c’est vrai qu’ils peuvent faire ça, fit Naruto. Comment procède-t-on ?
-Je m’en occupe. Ce ne sera l’affaire que de quelques secondes. J’aurai juste besoin que certains d’entre vous gênent ses mouvements. Et qu’il ne fasse pas attention à moi pendant la minute qui va suivre.

Ses sharingans brillèrent fortement, et se métamorphosèrent, les trois tomoe se liant entre eux pour reprendre la forme d’étoile à quatre branches reliées par un fin cercle noir. Les veines à l’intérieur de ses sclérotiques gonflèrent légèrement si bien que des lignes rougeoyantes étaient clairement visible dans le blanc de ses yeux. Les cheveux du vieil homme se mirent à bouger lentement à cause de la concentration de chakra autour de lui. Muhou, bien que taillant toujours des clones en pièces, sentit l’accumulation d’énergie autour de cet humain plus ridé que les autres, et, délaissant ses adversaires, sauta dans sa direction pour l’éliminer.
Naruto n’hésita pas une seconde, et, mettant sa lame à nue, sauta du toit pour aller à la rencontre de celui qui occupait le corps de celle qui s’était appelée le Magoya. Un air surpris se dessina sur le visage de la femme. Le démon à l’intérieur n’arrivait pas à comprendre comment un si petit être pouvait avoir le courage d’aller affronter un être comme lui. L’indignation suivit la surprise. De quel droit un de ces êtres inférieurs osait s’attaquer à lui ? Son indignation augmenta derechef quand il sentit le poing du ninja renard s’écraser sur sa joue. Stoppé dans son élan par le choc, il retomba sur l’un des toits environnants. Il essaya de se relever, mais le ninja renard lui tomba dessus, et enfonça son épée, bardée de Futon, dans l’une de ses paumes. La lame transperça la main et s’enfonça dans le toit, clouant le démon au sol. Celui-ci ne sembla même pas sentir la douleur, et leva l’autre main encore enrobée de chakra.
D’un geste ample, il donna un coup dans l’épaule de Naruto et l’envoya voler à trois mètres. Le porteur de Kyubi s’écrasa lourdement sur le sol, et si la seule blessure dont il écopait était une légère commotion, il n’arriva pas à se relever, tandis que Muhou arrachait la lame, encore plantée dans sa main. En deux pas, le démon dans le corps de femme fut sur Naruto, et ce dernier vit son propre sabre pointé vers sa gorge.
Muhou allait frapper, quand il reçut le pied de Fuu en plein visage. Il recula , sonné, et le meneur de Némésis en profita pour lui faire lâcher son arme et la récupérer. Puis, il recula, tandis que Fuu se mettait derrière lui, et le ceintura. Elle se fit pousser six ailes de chakra, et en battit pour s’éloigner, avec le ninja renard, loin de Muhou. Ce dernier essaya de les suivre en sautant, mais il n’arriva pas à se détacher du toit sur lequel il se trouvait, retenu par quelque chose qui enserrait ses chevilles. Il y jeta un œil, et vit deux mains de sable qui les tenait. Il écarquilla les yeux. Cette capacité de manier le sable n’avait échu qu’à cinq êtres à travers les âges, réduits à quatre par un grand et ancien conflit. Cette fois-ci, le visage de Magoya se teinta de terreur, tandis que Muhou cherchait à comprendre. Qu’avait-il fait pour s’attirer la colère d’un des quatre… D’autant que deux d’entre eux avaient disparus il y avait bien longtemps.
Cherchant à retrouver son calme, il analysa le chakra qui parcourait le sable, et le trouva familier. Il ne mit quelques secondes à comprendre. Son hôte tourna alors la tête dans tous les sens comme s’il cherchait quelque chose. Il se retourna vers le groupe, et vit l’un des humains juché sur un nuage de sable.

-Seigneur Antei ? fit d’un ton perdu mais d’où perçait l’espoir le démon à travers son ningenkarai. Est-ce bien vous ?

Quand Kagami vit la créature à queues réagir ainsi, il fit un signe de tête aux autres jinchurikis qui se trouvaient encore là, à ses cotés. Il avait accumulé assez de chakra et il pouvait utiliser le «Jigen no hin’i », la majesté des dimensions. Il suffisait juste que le démon reste immobile quelques secondes. Yugito, Han, et Utakata comprirent le message, et firent chacun appel au chakra de leur bijuu respectif.
Quand Muhou ressentit ces énergies séparées qui auraient du appartenir à un seul être, il resta interloqué. C’était ce qu’attendait le doyen des Uchiwa, et il passa à l’attaque. Ses deux yeux se fermèrent une seconde, avant de se rouvrir. Le démon sentit alors l’air se distordre autour de lui. Trop surpris, il n’eut que le réflexe de reculer pour esquiver, mais il en fut incapable. Troublé par les chakras des hôtes, il avait oublié de se débarrasser des entraves de sable autour de ses chevilles qui l’immobilisaient toujours.
L’air continua à se distordre dans un périmètre de deux mètres. Les shinobis de Némésis regardaient la technique agir sans rien faire, impressionnés par la capacité de ce vieil homme à utiliser à un tel niveau le ninjutsu spatio-temporel. Ce fut à ce moment que le corps de la dénommée Magoya sembla se consumer. Muhou avait décidé de sacrifier sa ningenkarai et de reprendre sa vrai forme, afin d’être assez grand pour sortir de ce piège dans lequel il était tombé. Mais il était déjà trop tard. Kagami ferma une deuxième fois les yeux, et tout ce qui se trouvait dans le périmètre où l’air se distordait fut comme aspiré par on ne sait quoi. Ce fut ainsi que le démon Muhou disparut purement et simplement.

-Voilà, fit le vieil homme en haletant, et en s’appuyant derechef sur sa canne, alors que ses yeux redevaient de simples sharingans une seconde avant de reprendre leur couleur noire d’origine.
-C’est tout ? demanda Naruto en le rejoignant avec Fuu.
-Comment ça, « c’est tout » ?
-Et bien, je pensais que le démon allait trouver un moyen de s’en sortir. Réussir à échapper à la technique et contre-attaquer en se libérant… Je sais pas, mais là… C’est un peu simple, non ?
- Il ne connaissait pas la technique, la technique était mortelle, il est mort, fin de l’histoire, résuma Utakata d’un ton sec. C’est l’exaspérante réalité des combats. Tout le monde ne meurt pas par épuisement du chakra après avoir déballé toutes ses techniques.
-Hm, le moindre moment d’inattention peut se montrer fatal, fit sentencieusement Han en se remémorant la façon dont il avait été vaincu à Ame.
- Je ne compte pas le nombre de shinobis tués sans qu’ils ne puissent réagir par ton père et son jutsu de téléportation, ajouta Kagami. Quand bien même ils étaient forts, Naruto Uzumaki, ils ne pouvaient plus rien faire, une fois leur gorge tranchée.
-Mouais, fit le ninja renard moyennement convaincu. Bon, ben, du coup, il ne reste plus qu’à attendre que les autres aient fini.
-J’imagine qu’ils se débrouillent bien, déclara Fuu en jetant un œil en direction du temple. Ça a l’air plutôt calme là-bas.
-A l’extérieur, peut-être, reprit Kagami. A l’intérieur, la bataille doit faire rage… Je vais y aller, rajouta-t-il après une courte réflexion.

Il avança d’un pas, mais Naruto se plaça devant lui, manifestement décidé à ne pas le laisser passer. Le vieil homme était plus grand que lui, mais il ne se sentit pas pour autant intimider. Si Shisui avait accepté que son père se déleste de ses gardes du corps, c’était parce qu’il serait entouré de six combattants suffisamment puissants pour le protéger. Le mirage de Konoha tenait à son père, et il voulait qu’il ne lui arrive rien, c’était évident. Et le ninja renard avait une dette envers Shisui, et empêcher son père d’aller combattre était la moindre des choses pour la rembourser. Même si Kagami ne l’entendait pas de cette oreille.

-Ecarte-toi, Naruto Uzumaki, je dois y aller.
-Vous n’avez pas besoin d’y aller, répliqua le susnommé. Bee, Yagura et Roshi sont des possesseurs parfaits. Ils vaincront le démon sans votre aide.
-J’y vais pour protéger mon fils.
-C’est un ninja accompli, non ? Il doit pouvoir se débrouiller seul.
-Face à un shinobi, sans aucun problème, mais c’est un démon qu’il affronte.

Kagami s’approcha de Naruto, et le saisit au collet. Sa colère transparaissait sur son visage ridé.

-J’ai eu trois fils, poursuivit-il. L’ainé a été tué par l’un de mes petits-fils sur ordre de Konoha. Le cadet, qui était sous la tutelle de ton père, est mort durant la troisième grande guerre shinobi. Il ne reste que Shisui. Tu es jeune, Naruto. Tu ne sais pas ce que c’est de perdre un être cher, et si tu le sais, tu ne dois avoir perdu que des gens plus âgés ou aussi âgés que toi. Mais il n’y a rien de pire que de voir partir un de tes enfants.
-Je…
-Ils sont nés après moi, l’interrompit Kagami d’une voix qui tremblait. Ils devaient partir après moi… ils auraient dû partir après moi. Pour deux d’entre eux, ça n’a pas été le cas. Le troisième, je ferai tout pour qu’il me survive. Parce que je l’aime, et que c’est dans l’ordre des choses.
-… D’accord, acquiesça le ninja renard. Mais vous allez rester ici, et je vais aller protéger Shisui.
-Et je viens avec toi, continua Gaara. Mon sable pourra te protéger, toi.
-Et moi aussi, rajouta Fuu. Ma capacité à voler sera utile s’il faut évacuer quelqu’un.

Kagami les regarda les uns après les autres silencieusement. Il était sur le point de fléchir. L’utilisation de ses yeux l’avaient épuisé, plus qu’il n’aurait osé le dire, et il n’était pas sur de pouvoir faire quoi que ce soit s’il allait sur place. Et puis, si les trois possesseurs allaient au temple, il n’y aurait pas moins de six jinchurikis là-bas, dont trois parfaits qui allaient affronter le démon, et trois qui assureraient la protection de son fils. Ses dernières hésitations furent balayées quand il vit les deux yeux bleus de Naruto. Dans ces derniers brillaient une telle détermination, si semblable à celle qu’il y avait dans ceux de Kushina et de Minato quand ils étaient encore vivants que le doyen des Uchiwa se laissa convaincre.
Par ailleurs, son fils était aussi accompagné par deux Uchiwa, ses propres gardes du corps, des shinobis braves et compétents, qui ne manqueraient pas d’être dans une situation déplaisante s’il devait le protéger lui aussi. Il soupira, et s’assit par terre, fatigué par ses efforts.

-Très bien, allez-y, mais faites attention. Ce démon a vraisemblablement déjà détruit son ningenkarai et est sous sa véritable forme.
-Ne vous inquiétez pas, répondit Naruto. Je ne pense pas que nous nous battrons. Je fais pleinement confiance à Yagura, Bee et Roshi pour éliminer le démon.

***
Dans la montagne sur les pentes de laquelle s’était bâti le village des tempêtes, il y avait une gigantesque cavité, que les premiers shinobis de ce village avaient réaménagée pour en faire un temple en l’honneur de l’un des cinq dieux de Gueryan, celui dont on disait qu’il régissait la vie et la mort, celui qu’on appelait le dieu des massacres, Jashin. Pour accéder à ce temple, il fallait aller sur une place, voulue immense pour que tous les fidèles puissent prier au même moment lors des grandes cérémonies, et de cette place, il fallait monter un grand escalier, creusé aussi dans la pierre, et avancer vers les deux énormes portes du temple.
Ces portes étaient finement ciselées. Sur elles étaient gravées les différentes étapes de la vie de Jashin. Les parties de sa vie qui n’étaient pas connu, telle que son enfance, avaient été avantageusement remplacées par des évènements qui ne rendaient Jashin que plus divin encore. D’ordinaire, les deux portes restaient fermées, pour que les moines puissent prier en paix. A quelques occasions cependant, les portes s’ouvraient, et plus précisément, lors de ce qu’on appelait « Les fêtes de Jashin », des évènements religieux qui se déroulaient quatre fois par an. Ces fois-là, les adeptes de Jashin pouvaient venir prier, pendant une semaine, afin de renouveler sur eux la protection de leur dieu. Et ils le faisaient, bien que d’un point de vue technique, seuls les moines bénéficiait réellement du pouvoir de Jashin.
Quand les deux ningenkarais avaient attaqué, la place était couverte de civils. Par chance, ou par la volonté de Jashin comme l’avait supposé lesdits civils, les pantins des démons à queues ne s’étaient pas préoccuper d’eux, et avaient tous deux foncer vers le temple. L’un, un homme grand et brun, avait bousculé violemment tous ceux qui s’étaient dressés devant lui et avait pénétré dans le lieu sacré. L’autre, Magoya, ou plutôt Muhou puisque tel était le patronyme du démon à l’intérieur de la femme, avait profité de l’agitation qu’avait causé l’intervention de son semblable pour se fondre dans la foule qui fuyait et rejoindre l’hôpital où se trouvait un chakra que connaissait son hôte involontaire.
La place était maintenant complètement déserte, même si tous les toits environnants étaient couverts de shinobis, prêts à réagir si les moines n’arrivaient pas à contenir le démon dans le temple, et les portes s’étaient refermées. On ne pouvait plus entrer dans le temple, ou en sortir, que par une petite entrée cachée et connue seulement des moines, ou de défoncer purement et simplement les portes, une broutille pour un démon à queues. C’était pour cela que l’un d’entre eux était dehors à attendre des renforts, et notamment les Uchiwa, la plupart des autres grands shinobis de Fuusetsugakure étant soit en mission, soit des prêtres de Jashin déjà sur place. Le moine, un homme d’âge moyen aux cheveux gris et aux yeux violets, commençait d’ailleurs à s’impatienter quand il vit un éclat de lumière et l’instant d’après, Nadia « Black dragon » en personne. Il s’approcha d’elle, et fit une légère révérence.

-Nadia-sama, vous voilà enfin, fit-il. Le démon est à l’intérieur.
-Evidemment qu’il est à l’intérieur, répondit la combattante de Blutsauger. Il veut probablement saccager tout le temple
-Mais pourquoi vouloir accomplir un tel blasphème ?
-Parce qu’il y a à l’intérieur les effets personnels de Jashin, et qu’il va chercher à les détruire.
-Ses effets perso… Vous parlez de son médaillon ? Mais il a été volé.
-Son médaillon n’est qu’un exemple. Il doit y avoir d’autres objets, bien cachés.
-Alors… Que faisons-nous là à discuter ? Vous devez…
-J’irai affronter ce démon dans quelques instants, mais il faut attendre des alliés.

Le ton était péremptoire. En plus d’être la garde du corps personnel de la souveraine de Blutsauger, Nadia était aussi l’officière la plus gradée de son armée, la grande Maréchale de l’une des terres de Gueryan. Elle avait l’habitude de commander, et quand elle disait quelque chose sur ce ton, il valait mieux ne pas la contredire. Le moine avait conscience de cela, bien qu’étant assez peu au fait des coutumes du continent doré. Il ne protesta pas, mais jeta un regard inquiet en direction du temple. Plus le temps passait, plus le démon, qui n’avait sans doute pas attendu longtemps pour se débarrasser de son ningenkarai, risquait de juger avoir suffisamment dévasté l’intérieur du temple et décidait de s’attaquer au village.
Au bout de cinq minutes arrivèrent six shinobis. Shisui, ses deux gardes du corps, et les trois jinchurikis parfaits de Némésis. Nadia fit aussitôt un signe au moine qui acquiesça silencieusement avant de se diriger vers l’entrée secrète. Il se plaça devant les portes, et appuya sur l’un des bas reliefs qui s’y trouvaient, plus précisément sur l’une des représentations de Jashin. Un léger bruit se fit entendre, et devant la porte, un passage s’ouvrit dans le sol. Les huit s’y engagèrent, les uns après les autres. Ils durent d’abord descendre le long d’une échelle en fer rouillé, parcourir une dizaine de mètres sous terre, et remonter une autre échelle.
Ils aboutirent en plein dans l’entrée du temple, c’est-à-dire juste derrière la porte. C’était une immense allée, encadrée de statue de prêtres en toges qui effectuaient des mudras. L’allée continuait sur une centaine de mètres avant d’aboutir à une paroi seulement percé par une porte qui devait donner sur une sorte de cour intérieure, d’où de nombreux cris parvenaient. Le moine allait commencer à courir, quand Shisui le retint d’une main sur l’épaule.

-Retournez dehors, ordonna-t-il. Il n’est pas impossible que les shinobis à l’intérieur doivent pénétrer dans le temple si la situation l’exige.

Le moine acquiesça et reprit le passage sous les yeux des sept autres personnes présentes. Dès qu’il fut parti, lesdites personnes, comme si elles n’avaient été qu’un seul et même être, se tournèrent vers la paroi… Qui explosa littéralement. Un hurlement, d’abord lointain, se rapprocha rapidement, en même temps qu’un corps atterrissait au pied des sept combattants. C’était un homme, qui lui aussi avait les cheveux gris et les yeux violets. Mais ce ne fut pas lui qui attira l’attention.
Maintenant que la paroi était brisée, tout le monde pouvait voir ce qu’il y avait de l’autre coté, et c’était un spectacle à la fois fascinant et… répugnant. Il y avait énormément de gens, mais si certains étaient debout, d’autres étaient à terre, et la plupart de ceux-là étaient démembrés, mais pourtant bien vivant. Même s’ils ne pouvaient plus bouger car leurs jambes avaient été broyés, ou plus simplement parce qu’ils avaient été décapités, les moines ne cessaient de crier des encouragements à leurs confrères, ou à invectiver le démon qui ne semblait pourtant pas les entendre. Ce démon était pour le moins impressionnant. C’était une créature très semblable à un scorpion, à ceci près que chacune de ses pattes était terminée par une main humaine, qu’il avait sept queues, et donc sept dards, et qu’enfin, il mesurait près d’une dizaine de mètres.

-Il est immense, fit Agasa, l’un des deux Uchiwa chargés d’escorter Shisui. On va se faire massacrer.
-Bof, répondit l’autre, qui s’appelait Edogawa. Kyubi était diablement plus impressionnant.
-Je te rappelle qu’on s’est fait massacrer par Kyubi.
-Mais face à Kyubi, intervint Shisui qui bien qu’il n’eut eu que huit ans à l’époque se souvenait très bien des dégâts causés par le démon renard. Nous n’avions pas de tels alliés.

Il avait raison. Les inquiétudes du premier Uchiwa n’étaient pas partagées par les membres de Némésis, et par Nadia. Cette dernière avait déjà vu pire en termes de démon à queues, et les jinchurikis parfait avaient eux-mêmes l’habitude de côtoyer leurs démons qui étaient bien plus grands que ça. D’ailleurs, cela s’entendait dans leur discours.

-Elle est minuscule, cette bestiole, déclara Bee. Dès qu’elle recule, elle s’étiole.
-On va quand même l’attaquer à plusieurs, proposa Roshi en songeant au jour où Rokubi et Sanbi s’étaient libérés. Un démon inamical est toujours dangereux.

‘’J’estime être tout de même dangereux’’ intervint Yonbi dans son esprit. ‘’Quand bien même nous nous entendons bien’’
‘’Ce n’est pas ce que je voulais dire’’ rétorqua Roshi ‘’ Et tu le sais parfaitement. Tu n’es plus un danger pour moi’’
‘’Mais pour les autres, en revanche, il n’y a pas pire menace que ma personne’’
‘’Là, je ne peux qu’être d’accord avec toi’’

- Etre beau parleur est une chose, agir en est une autre, maugréa Nadia d’un ton sévère alors que Bee allait répondre. Et nous sommes là pour agir.

Elle n’attendit pas plus longtemps, et leva sa lance devant elle. La point de la lame s’illumina soudain et irradia d’une lumière intense, attirant sur eux l’attention de tous, et en particulier du démon, qui se désintéressa momentanément des moines pour se concentrer sur les nouveaux venus. Les adeptes auraient bien voulu profiter de l’occasion pour attaquer la bête à queues derechef, mais la plupart d’entre eux était soit trop blessée pour bouger, soit trop occupée à protéger les divers objets sacrés telles que les statues et les peintures qui se trouvaient là où ils se trouvaient, livrés au déchainement de l’ennemi.
Nadia planta sa lance dans le sol à coté d’elle, et composa quelques mudras pour lancer une technique issus du répertoire Kôton, qu’elle était la seule à maitriser. Mais brusquement, l’atmosphère s’alourdit, sans que le démon à queues ait rien fait. La guerrière de Blutsauger ne comprit d’abord pas, mais remarqua bien vite que cela était dû à une concentration de flux sacré et que ladite concentration avait lieu derrière elle. Elle se risqua à jeter un œil en arrière, et vit que les trois jinchurikis parfaits avaient laissés place à trois créatures hybrides, à mi-chemin entre l’homme et le bijuu, de couleur rouge sang. Les trois concentrèrent du chakra en une boule devant eux, l’avalèrent et la recrachèrent.

-Bijuu-dama !! rugirent-ils d’une même voix.

Les trois salves vinrent frapper presque simultanément le démon. Ce dernier, malgré sa stature, fut éjecté plus loin dans le temple, en direction de la cavité dont avait parlé Kagami. Les trois possesseurs abandonnèrent leur manteau de chakra pendant que Nadia les regardait d’un air appréciateur, et, même si son heaume empêchait qu’on le voie, ébahi.

-Qu’avez-vous fait ? ne put-elle s’empêcher de demander.
-On a agi, répondit Yagura en souriant.
-Et ça fait que commencer, reprit Bee. Ce démon va nous sentir passer.

Et dégainant deux sabres, il s’engagea dans l’allée en braillant en direction du démon, suivi des autres. Ils coururent aussi vite qu’ils purent et arrivèrent là où se trouvait tous les moines.

-On va s’occuper du démon, fit Roshi en désignant les restes d’une porte en face d’eux qui continuait le temple, et à travers laquelle le démon avait été propulsé. Occupez-vous des blessés.
-Bonne idée, fit Agasa. On sera plus utile comme ça.
-Bof, répondit Edogawa. Ils sont immortels, les moines, non ? Z’ont pas besoin de nous.
-Pour ne pas rien vous cacher, intervint Yagura. Nous non plus, on n’a pas vraiment besoin de vous.
-Génial, répondit Agasa désabusé. Nous voilà confiné à l’inutilité.
-Bof, faut bien protéger le gamin, fit son camarade en regardant Shisui.

Shisui ne releva pas son appellation. Elle était assez vrai du reste, Agasa et Edogawa étaient deux jumeaux qui avait bien neuf ou dix ans de plus que lui. En arrivant au niveau des moines, Yagura constata une chose. Ils avaient tous les cheveux gris et les yeux violets. Comme lui, en fait. Il ne le savait pas, mais dès qu’une personne devenait un moine de Jashin, elle recevait une pseudo-immortalité qui l’empêchait de trépasser lorsqu’il recevait des blessures, et ses yeux devenaient violets, signe qu’elle était maintenant liée à Jashin. Quant aux cheveux gris, il s’agissait d’une teinture que se faisaient les moines afin de ressembler davantage à leur dieu.
Shisui s’arrêta, imité par ses gardes du corps, et par Nadia, mais pas par Yagura, ni par Roshi et encore moins par Bee, qui continuèrent à foncer droit devant eux pour aller se frotter au plus tôt au démon. Le fils de Kagami regarda autour de lui d’un air désolé. L’allée les avait menés dans la grande salle du temple, qui était d’ailleurs encore plus grande maintenant que le mur qui la séparait du hall du temple avait disparu.
D’ordinaire, on y entrait et on pouvait voir à gauche à une cinquantaine de mètres, une immense statue de Jashin, hissée sur un socle de cinq mètres, dominant un sol sur lequel était tracé maintes fois le symbole du dieu, un triangle dans un cercle. Chaque cercle était assez grand pour qu’un moine puisse s’y allonger. Il ne leur restait alors plus qu’à s’enfoncer une épée dans le ventre pour souffrir et prier en paix. Il y avait sur les murs d’autres statues, des peintures et d’autres scènes de la vie de Jashin, mais aucun meuble à même le sol. Et c’était heureux, car les moines de Jashin auraient été bien incapables de protéger des meubles de la fureur du démon.
Shisui avait toujours trouvé que la salle était trop grande et se disait souvent qu’elle devait toujours avoir l’air vide, même si des centaines de personnes devaient s’y trouver. Mais aujourd’hui, il ne pouvait que penser le contraire. Le sol était rouge de sang et recouverts de membres, des bras, des jambes, et partout les suppliques des têtes des moines, qui profitaient que la bête à queues soit éloigné pour demander qu’on les rattache à leur corps. L’Uchiwa frissonna, la scène lui donnant un peu la nausée. Il parcourut la salle du regard, et tomba enfin sur la personne qu’il cherchait. Assis près de la statue de Jashin, il s’agissait d’un vieillard, qui, lui aussi, avait des cheveux gris et des yeux violets. C’était le Grand Prêtre de Jashin. Il semblait fatigué. Son visage ridé reflétait sa fatigue, mais s’illumina tout de même en voyant arrivé Shisui et Nadia, flanqués d’Agasa et d’Edogawa.

-Je ne vous espérais plus tous les deux, déclara-t-il.
-Tous les qua…, voulut rectifier Agasa avant que son frère ne l’interrompe d’un coup de coude.
-Les dégâts… commença Shisui.
-Comme vous pouvez le voir, nous avons réussi à les limiter autant que possible. Pas de mort, bien évidemment, et aucune relique détruite. Les moines ont fait office de bouclier.
-Parfait, fit d’un ton impatient la guerrière de Blutsauger. Maintenant, allons-nous occuper du démon.

Elle avait préféré suivre Shisui jusqu’au Grand Prêtre par pure politesse. Elle aurait préféré aller éliminer la bête à queue directement d’autant qu’à la base, elle était venue pour ça. Le fils de Kagami acquiesça, et partit avec elle vers la porte qui permettait d’accéder aux tréfonds du temple, Agasa et Edogawa sur leurs talons. Ils s’attendaient presque à ne trouver personne dans la salle suivante, qui était une grande pièce en train d’être rénovée, mais le démon était encore là, et les trois possesseurs aussi. Ils ne se battaient pas. Yagura, Roshi et Bee avaient à peine avancé dans la pièce, et les trois Uchiwa, accompagné de la combattante de Gueryan n’eurent aucun mal à les rejoindre.
Le scorpion à sept queues s’était reculé, et semblait s’être momentanément calmé. Il toisait du regard les sept humains qu’il avait en face de lui, remarquant mentalement qu’il y en avait un pour chacune de ses queues.

-VOUS ETES TOUS LA ? OU BIEN DOIS-JE ATTENDRE QUE DEUX OU TROIS AUTRES VIENNENT ? railla le démon. VOUS NE SEREZ PAS TROP DE DIX POUR VAINCRE LE GRAND TENAN.
-C’est toi, Tenan ? demanda Roshi.
-BIEN SUR QUE C’EST MOI, répliqua le susnommé visiblement vexé que son simple nom n’ait pas figé de terreur ses ennemis.
-Parfait, commençons alors. Yoton, rage liquide !!

Le sol sous le démon commença à se craqueler, tandis que des fissures ainsi créées laissaient jaillirent de la lave. La bête grogna de douleur en sentant le liquide incandescent sur ses pattes, ou plutôt sur les paumes des mains qui terminaient celle-ci. Il jeta un œil sur le plafond. Celui-ci était à vingt mètres au-dessus de lui. Ayant largement la place, il pensa alors à sauter, mais quand il voulut prendre appui, le sol se brisa pour laisser place à un lac de lave, dans lequel Tenan s’enfonça, hurlant derechef de douleur. L’instinct prit le dessus sur la raison, et il prit le parti le plus simple : éliminer la cause de cette piscine de magma. L’une des queues zébra l’air pour transpercer le vétéran d’Iwa, mais fut stoppé net quand elle rencontra … Yagura.
L’ancien Mizukage s’était doté de l’armure de S anbi, et s’était interposé entre l’attaque et sa cible. Le choc le fit à peine frémir. La queue n’ébrécha même pas l’armure, et le chakra qu’avait utilisé Yagura pour se fixer au sol l’empêcha de décoller. Tenan ouvrit des yeux ébahis, ne comprenant pas par quel miracle un humain pouvait résister à une telle attaque. En tout cas, il devait reconnaitre que ces humains ne manquaient pas d’audace, et Bee décida de lui en donner un exemple supplémentaire.
Faisant jaillir un tentacule de son dos, le frère du Raikage s’accrocha à la queue du démon scorpion, et se propulsa pour atterrir dessus. Y adhérant à l’aide de son chakra, il courut le long de la queue pour se rapprocher du démon, et pour passer au-dessus du lac de lave créé par Roshi. Tenan remua cette queue dans tous les sens pour que Bee s’en décroche, mais ce dernier tenait bon. Il dut néanmoins s’arrêter de courir pour sauter sur le dos de la bête. Il attendait juste que le démon cesse de bouger cette queue pour être sûr d’atterrir au bon endroit.
Ce fut Nadia qui lui fournit l’occasion. Elle tapa du sol avec sa lance et il y eut un très léger flash de lumière. En apparence, rien ne se passa. Pour les sept shinobis, en tout cas, car pour le démon, tout changea. Les humains comptent qui il se battait disparurent subitement de son champ de vision. Il les chercha du regard mais n’en vit aucun, et pourtant, il sentait toujours leur chakra. Toujours est-il qu’il se figea. Bee sauta alors sur le dos du démon, et y planta deux de ses sabres imprégnées de Raiton.

-Qu’as-tu fait ? demanda Shisui.
-Quand tu vois un objet, c’est parce que cet objet renvoie une lumière précise. En contrôlant la lumière, je peux donc faire en sorte que mes cibles voient ce que j’ai envie qu’elle voie, et ce démon ne voit plus aucun d’entre nous.
-Pratique, même si ça m’empêche un peu d’agir.
-Que veux-tu dire ?
-Mon sharingan me permet de prendre le contrôle de mes ennemis par contact optique, mais si l’ennemi ne voit pas ma pupille, je ne risque pas de l’hypnotiser.
-C’est bien pour ça que je déteste les utilisateurs de dons héréditaires, intervint Yagura. Dès qu’on les empêche de les utiliser, ils deviennent complètement inutiles.
-Le sharingan est une arme à double tranchant, fit mélancoliquement Shisui. Très puissant, mais quand on l’utilise trop, il amène à la cécité. Il a conduit mon clan à la grandeur mais il l’a poussé vers sa déchéance.
-Et où veux-tu en venir ? demanda le porteur de Sanbi.
-Que j’ai appris depuis bien longtemps à me débrouiller sans lui… Même que j’ai été aveugle à un moment, et je m’en suis plutôt bien sorti. Si j’excepte le moment où j’ai failli mourir en chutant dans une crevasse, bien sûr.
-Quoiqu’il en soit, intervint Roshi, Bee va s’occuper du reste.

En effet, le frère du Raikage commençait déjà à se transformer en Hachibi, à la totale stupeur de Tenan. Ce dernier ne voyait plus Bee, mais il avait senti la morsure de ses lames, et maintenant, il sentait son chakra augmenter de manière exponentielle, à la façon d’un démon jaillissant de son ningenkarai. Encore une chose qui sortait de la sphère de compréhension de Tenan. Il ne pouvait pas affronter un autre démon. Les démons ne s’affrontaient jamais entre eux. Du coup, il était dans la plus complète incapacité d’expliquer ce que faisait son adversaire. C’était tout juste s’il comprenait qu’il était en danger.
Hachibi finit par apparaitre totalement. Il avait au moins deux fois plus d’envergure que le scorpion à sept queues et l’écrasa de son poids. La bête essaya de se dégager de l’emprise, mais il n’y arriva pas. Vaincu, il courba l’échine.

-Hachibi t’écrase et moi, Bee, je fais table rase, rappa le gigantesque taureau à huit tentacules.
-Si tous les démons sont de ce niveau, remarqua Yagura, la fin du monde n’est peut-être pas aussi proche que je le pensais.
-Ils ne sont pas tous de ce niveau, répliqua Nadia. Il en existe de bien plus puissants que ça. Je te rappelle qu’il y a déjà deux démons à dix queues autres qu’Antei, et chacun de vos bijuus n’est qu’un neuvième de ce dernier. De plus, d’après les témoignages que nous avons pu recueillir au fil des siècles, il existe des démons au moins aussi puissants que vos bijuus.
-J’ai du mal à le croire, entre nous, répondit l’ex-Mizukage.
-Pourtant…
-Vous avez déjà terminé ?

Toutes les personnes présentes, à l’exception de Bee qui rimait toujours en écrasant Tenan, et ce dernier qui s’épuisait en essayant de se libérer, se retournèrent à l’entente de la voix. C’était Naruto, accompagné de Fuu et de Gaara. Les trois possesseurs avaient rapidement atteint la porte du temple, et n’avaient eu aucun mal à le convaincre de les laisser entrer. Ils s’étaient ensuite précipités droit devant eux, jusqu’à arriver auprès de leurs camarades.

-RIEN N’EST TERMINE, beugla le démon.
-Dans ta posture, la ramène pas trop, fit Bee. Sinon, j’te crève la toiture, comme un vrai maestro.
-Il vaut mieux en finir au plus vite, proposa Shisui. Il pourrait préparer quelque chose.
-La situation me parait parfaitement maitrisé pourtant, fit Naruto en s’avançant jusqu’à la bête à queues.

Le ninja renard toisa le démon qui pointa sur lui deux yeux noirs d’encre où brillait un curieux mélange de haine et de dégout. De haine, car il détestait le genre humain, de dégout, car il ne supportait pas l’humiliation qu’il était en train de vivre. Et le regard de cet humain aux cheveux d’or et aux pupilles d’azur le mettait presque mal à l’aise. Comme il aurait aimé l’éliminer, mais comment aurait-il pu imaginer qu’il tomberait sur des ennemis aussi puissants… ou plutôt, comment aurait-il pu croire qu’il existât des humains aussi forts ?
De son côté, le meneur de Némésis ne se sentait pas plus rassuré. Cet ennemi n’était pas une menace, mais sa présence constituait la preuve que la légende de Gueryan n’était pas qu’un récit imaginaire, et l’existence de créature neuf fois plus puissante que Kyubi était pour le moins préoccupant, surtout quand on savait ce qu’avait fait le bijuu renard à Konoha, quinze ans auparavant. Qui savait ce que pourrait faire une créature égalant en pouvoir tous les bijuus réunis ?
Naruto allait dire quelque chose, mais les mots s’étranglèrent dans sa gorge. Bee, ou plutôt Hachibi, avait brusquement cessé d’écraser le démon scorpion pour… s’envoler. Il ne voltigea pas partout en vérité. Il se mit simplement à léviter, à un mètre de Tenan. Puis, le corps du bijuu se mit à luire étrangement pendant quelques secondes avant que dans une détonation, il disparaisse purement et simplement pour laisser place à son hôte qui retomba sur le démon.




La suite arrive aussitôt^^.







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