Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Les possesseurs

Naruto fuit le village.Ses buts: REUNIR LES JINCHURIKIS et SE VENGER DE KONOHA. Dans sa quète, il devra faire face aux différents villages ninjas,il apprendra de sombres secrets,et il deviendra...
Classé: -16D | Spoil | Général / Action/Aventure | Mots: 367793 | Comments: 115 | Favs: 226
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Sarhtorian (Masculin), le 08/09/2014
Salut à tous.
Comme j'avais un peu d'avance pour ce chapitre, je me suis dit que je pourrais le poster avant, et justement, me voilà.
J'espère aussi que vous avez passé de bonnes vacances et que ce chapitre égaiera un peu votre rentrée (même si je ne nourris pas de grandes espérances là-dessus.)
Ceci étant dit, je n'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture à toutes et à tous.




Chapitre 58: La Légende de Gueryan



Les neuf jinchurikis, derniers membres de Némésis, attendaient que Nadia commence à parler, pour enfin connaitre la Légende de Gueryan, encore entourée de mystère. La femme à l’armure noire, elle, patientait, sachant sciemment à quel moment l’attention de son auditoire serait à son comble. Elle fit un léger mouvement de bras, et dans un léger éclat de lumière, un livre apparut entre ses doigts. Elle le regarda d’un air absent. Elle aurait pu raconter la Légende selon ses propres souvenirs. Après tout, la coutume voulait que chacun des enfants de Gueryan, quel que soit leur pays d’origine, apprennent par cœur cette histoire afin de la transmettre à d’autres et qu’ainsi, de génération en génération, elle ne soit pas perdue. Mais certains passages ne l’avaient jamais vraiment intéressée, et elle savait qu’elle risquait de les négliger si elle devait se fier à ses souvenirs. Et pour rien au monde, elle n’aurait présenté une version édulcorée du mythe fondateur de son continent.
Elle ouvrit donc le livre, et tourna les pages jaunies par les années jusqu’à en arriver à la première page du récit. Celle-là était peut-être la plus usée de toutes, celle qu’on avait le plus lue à travers les âges. Une bouffée de nostalgie s’empara de Nadia, à ce moment-là. Il était encore proche, le temps où c’était à elle que l’on racontait cette histoire. Aujourd’hui, c’était son tour de la transmettre. Elle leva une dernière fois les yeux sur les ninjas de Némésis, et sourit. Elle n’aurait pu rêver meilleur public. Elle commença à lire, d’une voix lente et mesurée :

« Ecoute bien, petit enfant de Gueryan. Ecoute cette histoire transmise de génération en génération depuis des siècles. Qu’elle t’apprenne que Gueryan, puissante parmi les puissantes, doit encore affronter la plus grande des menaces, et qu’elle t’exhorte à combattre à nos cotés quand le péril surviendra.
Oui, grande est la puissance de Gueryan, mais fut un temps où tel n’était pas le cas. Un temps où les humains étaient asservis par des êtres qui leur étaient de très loin supérieurs. Tout commença en des temps anciens dont seuls se souviennent ces êtres, à l’époque où les démons et les humains s’éveillèrent au monde. Les démons avaient des queues, d’une à neuf, les humains en étaient dépourvues. Les démons avaient une longévité infinie, les humains étaient mortels. Les démons ne pouvaient se reproduire, les humains si. Et pendant des millénaires, les deux races vécurent en harmonie : les uns à l’Ouest, les autres à l’Est. Tel était le pacte qui partageait le monde.
Tout aurait pu fonctionner ainsi jusqu’à la fin des temps. Les démons étaient dotés d’une telle puissance qu’il ne serait jamais venu aux humains, qui étaient bien faibles en comparaison, l’idée de s’opposer à eux. Pourtant, certains démons voyaient en l’humain une réelle menace. Seul, il n’était rien, uni, il pouvait tout. Et leur nombre, bien qu’encore limité, ne cessait de croitre, tandis que celui des démons restait fixe, comme il en avait été décidé au commencement du monde.
Parmi les démons, il en était cinq, les seuls dotés de dix queues, si puissants que tous leurs congénères faisaient pâle figure en comparaison: Aku, Shuuwai ,Antei, Saikai et Zen. Tant que ces êtres suprêmes s’entendaient, tout allait bien. Mais ils étaient par trop opposés. Aku haïssait les humains, tandis que Zen les adorait. Shuuwai soutenait Aku, tandis que Saikai soutenait Zen. Et Antei restait neutre. Si bien que fatalement des dissensions naquirent entre ces êtres.
Ces derniers savaient cependant que des dissensions naissaient le conflit, et que le conflit engendrait la destruction. Plutôt que risquer une guerre fratricide, qui risquait au mieux de les affaiblir, et au pire, de sonner le glas pour leur espèce, Saikai et Zen, suivis par ceux de leurs pairs qui partageaient leurs idées, firent route vers l’Est. Ils traversèrent ce qui était appelé à devenir Gueryan, et permirent aux humains qui le souhaitaient de les suivre, avertissant les autres que plus jamais ils ne se montreraient.
On dit qu’ils traversèrent les mers pour s’installer sur une terre nouvelle, que l’on nomma Asryan « Le continent perdu ». Tous ceux qui firent route à leur suite disparurent sans laisser de trace, et personne ne sut ce qu’il était advenu d’eux avant de nombreux siècles.
Aku, Shuuwai et Antei pleurèrent longtemps leurs frères disparus et par respect pour leur souvenir, aucun d’entre eux ne s’attaqua aux humains. Si ceux-ci avaient continué à vivre en petites tribus, peut-être les démons n’auraient jamais agi, mais survint alors l’Unificateur. Nul ne sait d’où il était issu, mais il s’éleva de la masse pour rallier à lui tous les humains. Cependant, certains refusèrent de se joindre à lui, et partirent vers le Sud, s’installant dans ce qui devait être plus tard appelé le continent « Shinshû ». Quant à ceux qui restèrent, l’Unificateur les réunit tous sous une bannière, et nomma la terre où ils vivaient Gueryan « le continent doré ». Et une grande période de prospérité s’ensuivit pour l’humanité, où les humains, trop nombreux pour la seule terre de Gueryan, prirent possession de terres qui n’étaient pas les leurs.
Mais les démons virent cela d’un œil inquiet. Ils connaissaient l’ambition sans limite de l’humain, et ils réagirent. Aku et Shuuwai, toujours nostalgiques de l’époque où Zen et Saikai étaient parmi eux, ravalèrent leur haine et partirent à l’Extrême Ouest, qu’aujourd’hui l’on nomme Veryan « Le continent damné », là où les humains ne risquaient pas de les atteindre. Seul Antei resta. Il passa mille nuits et mille jours à méditer, et au terme de cette réflexion, il décida de mettre définitivement un terme à l’expansion humaine. D’un cri, il appela à lui dix mille démons et avec leur aide, il marcha sur Gueryan. Mais ses craintes s’avérèrent fondées. Unis, les humains étaient invincibles, et bien plus nombreux que les siens. Sous le commandement de l’Unificateur, ils combattirent pour leur salut, et réussirent à repousser les démons.
Ces derniers savaient que seul l’Unificateur était capable de réunir les humains, et puisqu’ils n’avaient pas été capables de le vaincre, ils décidèrent d’attendre… D’attendre que l’Unificateur s’incline face au seul ennemi dont il ne pourrait jamais triompher : le Temps. Et un demi-siècle s’écoula avant que cela n’arrive. Mais dès que l’Unificateur eut finalement trépassé, Antei mena ses démons contre les humains, encore orphelins de leur héros, et incapables de choisir un nouveau chef. Alors, Gueryan fut brisé.
Satisfait, Antei repartit sur son territoire, divisant Gueryan en quatre parties, confiée chacune à un démon à queues. Ils dominèrent les humains, contrôlant leur vie comme bon leur semblait, les considérant comme de simples animaux, le faisant se reproduire seulement quand ils le jugeaient nécessaire. Et cela dura pendant trois siècles. Trois cents longues années durant lesquelles les humains attendirent qu’un d’entre eux se lève pour les libérer. Trois cents longues années durant lesquelles ils patientèrent, espérant en silence que leur héros, l’Unificateur, revienne sous l’apparence d’un autre.
Mais l’Unificateur était mort, et les morts ne reviennent pas…Loi immuable depuis qu’humains et démons existaient.
Ce fut après quelques vingt-huit décennies que survint en Gueryan un jeune homme, de quinze printemps. Il avait ceci d’exceptionnel qu’il venait d’Asryan. Il était le premier être, humain comme démon, à faire le voyage dans ce sens. Il portait avec lui maints rouleaux sur lesquels était retranscrit l’art des démons : Le Shinshû. D’aucuns dirent ensuite que c’était là la manière qu’avaient choisi Saikai et Zen pour désapprouver les actes d’Antei. D’autres affirmèrent que le jeune homme avait volé ces rouleaux aux deux grands démons. Le jeune homme emporta bien des années plus tard ce secret dans sa tombe, mais pas avant d’avoir accompli bien des miracles.
Durant deux ans, il voyagea à travers tout Gueryan, et fut témoin de l’état de servitude dans lequel avait été plongée l’humanité. Et au gré de ses pérégrinations, et de ses rencontres, il se trouva quatre humains, non moins exceptionnels que lui, appelés à devenir à son instar les Dieux de Gueryan.
Le premier était issu de ce qui allait devenir les Terres du Nord. D’ébène était ses cheveux et de sang étaient ses yeux. A lui, le jeune homme d’Asryan confia la lumière sacrée, et les ténèbres qui engloutissent jusqu’à l’espoir lui-même, afin qu’il puisse guider les humains quand viendraient des temps nouveaux.
Le deuxième venait de l’actuel Blutsauger. Opposé au précédent, de sang étaient ses cheveux et d’ébène étaient ses yeux. A lui, le jeune homme d’Asryan offrit la capacité de modeler le matériel et l’immatériel, afin de reconstruire le monde quand il serait détruit.
Le troisième était originaire de la zone au centre même de Gueryan, aujourd’hui nommée l’Ombre. D’argent étaient ses cheveux, et d’améthyste étaient ses yeux. Le jeune homme d’Asryan lui confia l’Invulnérabilité et la Vitalité, afin que seul le Temps puisse le tuer, et qu’il puisse être encore longtemps le dépositaire d’une époque bientôt révolue.
Le quatrième était natif de la puissante Glaronn. D’or étaient ses cheveux et d’opale étaient ses yeux. Le jeune homme d’Asryan lui confia les cinq éléments, afin qu’il puisse être garant de l’équilibre de la nature, quand celle-ci se verrait chamboulé par la lutte destructrice qui se profilait déjà à l’horizon.
Nagash, Totsuka, Jashin et Mens, tels étaient leurs noms. Et le jeune homme d’Asryan les emmena loin, très loin des démons, afin qu’ils puissent maitriser les pouvoirs qu’il leur avait confié. Ses cheveux bruns flottant au vent, et ses yeux verts brillant d’intelligence à l’affut de leur moindre difficulté, il les entraina pendant dix longues années, alors même qu’aucun démon ne soupçonnait ce qui se tramait. »

Les ninjas de Némésis, qui avaient, jusque-là, écouté silencieusement et sans interrompre Nadia, ne purent s’empêcher de jeter un regard et à Yagura et à Roshi. Il fallait dire que ces deux-là cadraient exactement avec le physique des gens dont il était question dans la Légende. La femme de Gueryan remarqua d’ailleurs aussitôt que l’attention avait subitement baissé, et elle releva la tête de son livre. Elle comprit ce qui se passait aux simples regards étonnés des jinchurikis. Après tout, elle-même n’avait pas manqué de remarquer la similitude entre la description de la Légende, et le physique des deux hommes, la première fois qu’elle les avait vus.

-La ressemblance est frappante, n’est-ce pas ? fit-elle. Pourquoi croyez-vous que je vous ai tout deux détaillés avec autant d’attention lorsque nous nous sommes rencontrés ?
-Serait-ce à dire que nous serions des descendants de ces hommes ? demanda Roshi.
-C’est évident. Tous les descendants avérés des cinq Dieux de Gueryan partagent leurs traits.

Comme pour donner plus de crédit à ses paroles, elle ôta son casque, révélant à tous son visage. Un visage fin, un beau visage, sur lequel on pouvait lire une résolution à toute épreuve, un visage encadré de cheveux bruns, et dont les yeux verts luisaient d’une intelligence exceptionnelle. Naruto en eut le souffle coupé. Nadia était pour ainsi dire le portrait craché de Yomika, à ceci près qu’elle avait des cheveux bien plus courts, ne descendant pas plus bas que le cou, et paraissait dix fois plus redoutable.
Non seulement la puissance de cette femme transparaissait clairement sur son visage, mais surtout, le simple fait de plonger son regard dans le sien causait un certain malaise à celui qui s’y risquait. Un frisson coula d’ailleurs le long de la nuque du ninja renard. Il ne s’imaginait pas une seconde capable de la vaincre. Et c’était d’autant plus étrange qu’il s’était élancé à l’assaut de l’enfant de Kusa sans plus le craindre que ça, quand bien même Mangetsu Hozuki était bien plus puissant que Nadia. Même lui, qui n’était pas un expert dans la perception des forces pouvait sentir cette différence entre le maitre de Yagura et cette femme venue de Gueryan. Toutefois, l’enfant de Kusa était un shinobi. Quand bien même, il était surpuissant, ses capacités étaient liées à un art que connaissait Naruto, alors que ce n’était pas le cas de la femme. Et puis… Mangetsu ne ressemblait pas à l’un de ses meilleurs amis, lui.
Il n’avait jamais entendu dire qu’une personne puisse maitriser quelque chose comme la lumière, et de plus, son surnom : « Black Dragon » qui ne devait pas être là pour rien, lui faisait envisager que cette guerrière de Blutsauger, comme elle s’était elle-même présentée à Roshi, était au moins aussi redoutable que les plus puissants membres de Némésis. Par chance, elle n’avait pas manifesté la moindre animosité à leur égard… Sans quoi, leur arrivée au village des tempêtes aurait sans doute été bien plus violente.

-Le garçon en noir l’avait remarqué, rappelez-vous, reprit Nadia. Lui comme moi descendons de ce jeune homme venu d’Asryan. Et à Gueryan, nombreux sont les descendants de ces cinq Dieux. L’actuel roi de Glaronn est un descendant de Mens. Il porte d’ailleurs le même nom que lui. Tema, ma reine, descend de Nagash et de Totsuka, tandis qu’Archaon a vraisemblablement lui aussi du sang de ces deux-là. Quant au seigneur Jashura, le souverain de l’Ombre, il est le descendant de Jashin.
-Mais comment se fait-il que nous deux, qui n’avons jamais été en Gueryan, soyons leurs descendants ? demanda Yagura en se désignant lui et Roshi.
-Gueryan ne s’est généralement pas mêlé de vos affaires, à vous autres, shinobis. Néanmoins, il n’est pas rare que la noblesse des différents pays parte en pèlerinage chez vous. Je vous l’ai dit. Un jeune homme de quinze ans, descendant de Totsuka, est venu ici, il y a un siècle et demi. Et je crois savoir que le seigneur Jashura a fait de même, il y a une quarantaine d’année. C’est pour cela qu’il y a des chances, voire même plus que de simples chances, que tu sois lié à lui.

Yagura haussa un sourcil. Alors, comme ça, son père serait un des quatre seigneurs de Gueryan. Rien que ça. Enfin, ça ne restait qu’une hypothèse, à laquelle on ne pouvait pas accorder plus de crédit que ça. L’ancien Mizukage ne se fondait jamais sur des racontars pour se faire ses certitudes. Tant qu’il n’aurait pas de preuve avérée, il n’y croirait pas.

‘’Mais c’est ton père, ce type’’ intervint Sanbi dans son esprit, coupant court à tout doute possible. ‘’Je l’ai croisé du temps où Horos était mon jinchuriki.’’
‘’ Et comment était-il ? ‘’
‘’ Physiquement, il te ressemblait beaucoup. Mais surtout, il était horriblement puissant. Au moins autant que l’enfant de Kusa, si ce n’est plus.’’

Yagura s’était toujours douté que son père était exceptionnellement puissant. D’abord, parce que sa propre mère le lui avait dit alors qu’il était encore enfant, et ensuite, parce que lui-même s’était révélé particulièrement doué pour son âge, et il fallait bien que ses deux parents soient exceptionnels pour qu’il le fut lui aussi. Il se sentit frémir d’excitation en entendant cela. Si ce Jashura était vraiment son père, et ça devait bien être le cas puisque le bijuu à trois queues l’avait confirmé, et si Sanbi avait bien estimé sa force, ce dont l’ancien Mizukage ne doutait absolument pas, cela ferait toujours un allié de poids pour plus tard. Et même sans cela, il restait le plaisir d’avoir été engendré par l’un des êtres les plus forts du monde.

-Et puis, élément qui sert ma supposition, c’est ton apparence, continua Nadia. Je t’ai traité de bambin, l’autre jour, mais tu n’es pas qu’un gamin. Tu dois avoir vingt ou trente ans, non?
-Vingt-sept ans, pour être précis. A bien y réfléchir, d’après mon maitre, c’est dû à ma lignée, mais…
-C’est bien une caractéristique de la lignée de Jashin, le coupa la combattante de Blutsauger. Pendant les dix à quinze premières années de votre vie, vous grandissez normalement. Puis, il s’écoule autant d’année pendant lesquelles votre croissance s’arrête. Et quand ce temps est écoulé, vous vieillissez d’un an tous les deux ans. C’est très simple.
-Et comment connais-tu cela ? demanda Yagura, soudainement suspicieux, et se rappelant que du temps où il était Kage, ceux qui en savaient le plus sur lui étaient ceux qui tentaient d’attenter à sa vie.
-Il est normal que je me sois intéressée à la lignée de Jashin. Nous avons à peu près le même âge. Si tu avais vécu en Gueryan, et si tu es bien le fils du seigneur Jashura, nous aurions tôt ou tard été amené à nous unir.
-Pardon ?
-C’aurait été un bon moyen de conserver l’alliance entre nos deux pays, expliqua Nadia. Et puis, l’enfant, que nous aurions eu, aurait été un descendant du jeune homme d’Asryan et de Jashin. Il aurait forcément eu des dispositions exceptionnelles.
-Peut-être, mais pourquoi accepter…
-Dans ce cas hypothétique, l’union aurait eu lieu quand tu aurais eu quatorze ans, et soumis à l’autorité de ton père, tu n’aurais eu d’autres choix que d’accepter. D’ailleurs, s’il te l’ordonnait aujourd’hui, tu…
-Je l’enverrai se faire foutre, oui, l’interrompit à son tour Yagura. Il n’est que mon père biologique. Je ne l’ai jamais vu de ma vie. Pourquoi devrais-je obéir à un homme qui a abandonné ma mère et n’a pas été capable de la sauver quand elle en avait besoin ?

Nadia ne répondit pas, tandis que Yagura baissait les yeux pour mieux réfléchir. En soi, il n’en voulait absolument pas à son père de n’avoir pu aider sa mère, dont la mort n’était pas due à un quelconque combat. Après tout, celle qui l’avait enfanté n’était rien de moins que l’une des shinobis les plus exceptionnels qui avaient foulé le sol de Kiri et à son époque, aucun ninja n’aurait pu en venir à bout. En fait, il était même plutôt intéressé à l’idée de le rencontrer. Mais même s’il était son père, il n’avait absolument aucun droit de décision sur la vie que menait Yagura, et quand bien même il était mille fois plus fort que lui, l’ancien Mizukage ne risquait pas de se plier à ses ordres sous le simple prétexte qu’il était son père.
La surnommée « Black Dragon » pouvait comprendre le sentiment de Yagura. Elle n’avait jamais apprécié elle-même qu’on décide à sa place. En tant que descendante du jeune homme d’Asryan, on l’avait d’abord élevé dans l’idée qu’elle devrait faire un mariage arrangé, elle s’y était, dès qu’elle avait atteint l’âge où on comprenait ce genre de chose, farouchement opposée. Mais son propre avis comptait assez peu à l’époque. Par chance, elle était la confidente, et habituellement la garde du corps, de Tema, dirigeante de Blutsauger, et cette dernière, en sa qualité de souveraine, avait le droit d’interférer dans les unions de ses sujets, si bien que Nadia n’aurait en aucun cas pu être forcée à se marier, sans l’accord de Tema Sanguinem. Il allait sans dire que cette dernière laissait toute latitude à Nadia pour choisir à quel moment et avec qui elle voudrait s’unir.

-Et vous, fit la combattante de Gueryan en sortant de ses pensées, et en se tournant vers Roshi. Votre ancêtre est forcément Totsuka. Cheveux rouge, yeux noirs, et une expérience du combat qui se ressent dès que l’on pose un œil sur vous, ça ne trompe pas. Vous êtes sûr que vous n’avez aucun lien avec cette personne venu jadis sur vos terres ?
-Non, répondit le doyen de Némésis. Il n’y a jamais eu d’autres personnes que moi avec des cheveux rouges plus âgés que moi à Iwa. Et puis, si j’analyse bien ce que dit la Légende, Totsuka avait le pouvoir de créer le matériel et l’immatériel. Donc, il devait probablement être capable de fabriquer des outils de chakra. Personne ne pouvait…

Il s’interrompit quelques secondes. Des outils de chakra... Autrement dit, des artefacts utilisant du chakra, comme les lames Kusanagi, dont la paternité était justement attribuée à un artisan de génie nommé Totsuka. Dans le même genre, il y avait aussi quelques rares pantins utilisés par les marionnettistes de Suna. En y réfléchissant bien, Roshi avait croisé récemment un homme aux cheveux rouge, qui était en outre un maitre marionnettiste… Sasori du sable rouge, petit-fils de Chiyo de Suna, une kunoichi du clan Asazuna, dont lui avait parlé feu son élève Kazuki. D’après ce dernier, le clan Asazuna était vieux de plusieurs siècles, et l’un de ses premiers membres, celui-là même qui avait créé l’art des marionnettes, Monzaemon Chikamatsu avait lui aussi les cheveux rouges. Dire que Monzaemon et Totsuka n’étaient qu’une seule et même personne était peut-être aller un peu trop vite dans la déduction. Néanmoins, ils pouvaient avoir un lien de parenté.
En songeant à cela, le ninja de la lave fronça les sourcils. Décidément, les gens de Gueryan avaient beau dire qu’ils ne se mêlaient pas des affaires shinobis, ils s’étaient quand même assez impliqués pour semer des descendants de leur cinq « dieux » un peu partout. Mais pas à Iwa. Il n’y avait pas d’artefact de chakra au village des roches… En fait, si, il y en avait un. Le lotus d’Iwa… Son diadème.

-Korai, fit-il d’une voix si puissante qu’il fit sursauter la moitié des gens présents.

Tous se tournèrent automatiquement vers lui. Le ninja de la lave réfléchissait à toute vitesse. Korai avait cent huit ans de plus que lui. Or, lui-même avait cinquante-sept ans. Si son vieux maitre était encore en vie, il aurait exactement cent soixante-cinq ans. Il n’avait jamais eu les cheveux rouges, mais la première fois que Roshi l’avait vu, Korai était déjà plus que centenaire. Il n’y avait alors rien d’anormal à ce que ses cheveux aient été blanchis par l’âge.
Dire qu’il avait toujours cru que Korai avait accepté d’être son maitre uniquement parce qu’il avait été un jinchuriki comme lui. Mais s’il y avait effectivement un lien filial entre eux, cela pouvait expliquer pourquoi le vieil homme avait été aussi facile à convaincre quand il lui avait demandé s’il pouvait être son élève. A vrai dire, pourquoi un ermite coupé aussi longtemps de la civilisation aurait accepté d’entrainer un gamin venu de nulle part ? Et puis, maintenant qu’il y repensait, il avait commencé son entrainement avec Korai à l’âge de dix ans, et son maitre avait dit que cinq années seraient suffisantes pour lui transmettre son savoir. Son premier apprentissage s’était donc arrêté à l’âge de quinze ans, au moment où il avait pris part à sa première bataille, soit l’âge exact qu’avait ce jeune homme venu d’Asryan en débarquant en Gueryan et l’âge qu’avait Korai quand il était parti de Gueryan si c’était bien de lui dont il s’agissait. Ce n’était pas un hasard, il en était sûr. D’ailleurs, Korai avait lui-même déclaré ne pas venir d’Iwa… Il venait de Gueryan. L’évidence lui sautait aux yeux.

-Hm, le vieux Korai, mon prédécesseur, serait donc venu de Gueryan et serait ton père ou ton grand-père ? supputa Han
-Ca me semble logique, oui, répondit Roshi. Le jour de sa mort, il m’a dit mot pour mot : « Je suis fatigué de vivre, et je ne me sens pas la force de retourner là où je pourrais retrouver un intérêt pour la vie. » et il avait rajouté quand je lui ai demandé s’il voulait que je l’y accompagne : « Non, tu es destiné à y aller… Mais il est encore trop tôt. Beaucoup trop tôt… Quand tu iras là-bas, tu seras entouré de personnes qui ne sont pas encore nés aujourd’hui… ».

Korai avait disparu plus de trente ans auparavant en léguant son bijuu à Han, encore un nourrisson à cette époque. Et c’était uniquement maintenant que ses paroles prenaient tout son sens. Roshi devait aller en Gueryan, mais seulement en faisant partie de Némésis, dont le chef n’était effectivement pas encore venu au monde à ce moment. Ces derniers mots, eux-mêmes, avaient prophétisé qu’un jour, être un possesseur vaudrait le respect de tous. Oui, pour le ninja de la lave, cela ne faisait plus aucun doute, Korai avait vu la création de Némésis, et il avait vu que l’organisation ferait des choses immenses. Le doyen de Némésis tourna son regard vers Naruto, dont il avait appris, par le biais de Han, l’ascendance. Oui, peut-être que le ninja renard serait l’initiateur de cette ère nouvelle dont avait parlé Korai.
Il se tourna alors vers la guerrière de Gueryan.

-Quel était le nom de cet adolescent venu de votre continent ? demanda-t-il.
-Euh… Je ne sais pas, mais du peu que je sais sur lui, il a fondé un de vos clans.
-Et comment s’appelait ce clan ?
-Hasu, si je ne m’abuse.
-Hasu, « Le lotus », répéta pensivement Roshi. Alors, c’était bien lui.

Le vétéran se mura dans le silence, et eut un sourire. La vie était on ne peut plus surprenante. Quand il avait eu cinquante-cinq ans, il pensait avoir tout vécu. Et finalement, deux ans plus tard, il apprenait sur lui et sur ceux qui l’avaient entouré, des choses qu’il n’aurait jamais soupçonnées. Naruto, qui avait ressenti lui-même la joie d’en savoir plus sur ses origines quelques jours auparavant, s’était bien gardé d’interrompre l’échange, mais son impatience de vouloir écouter la suite, et il invita alors Nadia à continuer. Cette dernière acquiesça et reprit son livre, et sa lecture. L’attention de Némésis redoubla. Chacun voulait savoir la suite de cette Légende. La voix de Nadia reprit du même ton lent et mesuré qu’elle avait utilisé pour la première partie.

« Alors commença la contre-attaque de l’Humanité. Les cinq se séparèrent. Le jeune homme d’Asryan partit vers le Sud pour convaincre les tribus qui avaient refusé de suivre l’Unificateur trois siècles plus tôt de se battre à ses cotés. Et il réussit cet exploit, alors qu’en Gueryan, ses quatre amis unirent chacun une des quatre parties du continent doré, et éliminèrent les quatre démons qui les dominaient. C’était la première fois depuis la bataille qui avait opposé l’Unificateur et Antei que le sang des démons coulait.
Les démons vivant éternellement, ils avaient l’habitude de dormir pendant parfois des décennies. Hasard ou Destin, qui peut le dire ? Mais c’était le cas d’Antei alors que Gueryan commençait à se libérer de ses chaines. Quand le démon à dix queues s’éveilla, il sentit immédiatement que ceux qu’il avait laissés derrière lui n’étaient plus. Mais trois ans s’étaient écoulés depuis lors, et déjà débutait l’année anniversaire des trois siècles de domination démoniaque. Il n’attendit pas plus longtemps et marcha de nouveau vers Gueryan. Mais il ne l’atteignit jamais, car ce fut sur la plaine qui séparait son territoire de Gueryan que lui et ses troupes virent arriver face à eux les armées coalisées du continent doré…
Le jeune homme d’Asryan avait prévu qu’Antei réagirait et avait appelé à lui ses amis, conscient que tout se jouerait lors de cette unique bataille… Pourtant, ils n’étaient que quatre ce jour-ci sur la plaine. Jashin n’avait pas répondu à l’appel. En apprenant qu’il ne viendrait cela, le jeune homme d’Asryan frémit, car il savait. Il savait que seuls les cinq unis pouvaient vaincre les armées d’Antei. Mais il était néanmoins trop tard pour différer l’affrontement et convaincre Jashin de venir.
D’un coté, dix milliers de démons, et derrière eux, la carcasse gigantesque d’Antei, haut comme cent montagnes. De l’autre, vingt fois plus d’humains, dominés par le jeune homme d’Asryan qui regardait du haut d’un monticule le champ de bataille. On dit que lorsque les deux armées se firent face, il y eut un moment de sérénité suprême, où un silence parfait régnait, et durant lequel les deux armées auraient pu partir sans heurt… Mais cela ne dura pas. Et dans un grand fracas, les deux armées s’élancèrent l’une vers l’autre.
Les démons étaient plus forts, bien plus forts que les humains, mais ces derniers portaient en eux trois siècles de rancœurs, et sur la plaine, pour la première fois, les forces s’égalisèrent. Démons et humains s’effondraient, leur sang se mêlant sur le sol pierreux. Cependant, alors que la nuit tombait, après des heures d’âpre bataille, la différence se faisait sentir et la balance commençait à pencher en faveur des démons à queues. Les humains ne pouvaient supporter autant de fatigue alors que les démons en étaient parfaitement capables. Et l’Humanité recula. Même la présence des quatre héros ne suffisait plus à les motiver pour se battre, et, comble du malheur, ce fut à ce moment que Totsuka, resté en première ligne pour permettre à ses troupes de se replier, posa un genou à terre. Tous ne virent que ce signe de faiblesse, et tous virent un démon à quatre queues lever une de ses pattes pour l’abattre. Toutefois, au moment où il allait frapper, un cri retint l’attention du démon, qui hésita une seconde, permettant à Totsuka d’esquiver le coup. C’était un cri de rage, et de haine, un cri lancé par cinquante mille voix, venant du Sud. Tous se tournèrent dans cette direction, et le jeune homme d’Asryan sourit.
Car Jashin était là.
Le messager qui lui avait été envoyé ne l’avait jamais atteint. Les démons l’avaient éliminé à distance, malgré les milliers de kilomètres qui les séparait de lui, si bien que Jashin n’avait absolument pas su que le jeune homme d’Asryan l’avait appelé. Mais il avait senti la décharge de flux sacré libéré dès le début de la bataille, et comprenant que ses compagnons se battaient, il avait réuni ses troupes, qui attendaient toutes ce moment, et était parti en direction du Sud, décidant de retarder son arrivée sur le champ de bataille de quelques heures afin de s’assurer une position d’attaque déterminante. Ce choix aurait pu condamner l’humanité, mais il la sauva. Et alors que la nuit tombait et que la pleine lune s’élevait dans le ciel, Jashin et les siens déferlèrent sur le flanc de l’armée démoniaque.
Nagash et Mens profitèrent de la diversion pour voler au secours de leur camarade aux cheveux flamboyants, tandis que les démons se repositionnaient afin d’affronter au mieux ce nouvel arrivage d’humain. D’abord, confiants, les démons déchantèrent vite. Jusqu’à maintenant, ils leur suffisaient de frapper un humain pour qu’il ne se relève plus, mais, ceux qui arrivaient, dotés du pouvoir de Jashin, étaient proprement invulnérables. Même décapités, ils continuaient à soutenir leurs camarades. Même le cœur broyé, ils se relevaient inlassablement pour continuer à se battre. Et, cette fois-ci, les démons reculèrent. Profitant de cet instant de faiblesse, les autres troupes humaines firent une seconde charge, et repoussèrent plus loin encore, les démons.
Alors que la victoire semblait proche pour les humains, malgré les milliers de pertes, un rugissement horrible se fit entendre, les humains s’arrêtèrent de bouger, terrifiés. La nuit était tombée, et seule la pleine lune éclairait encore le champ de bataille. Les démons, en entendant ce rugissement, tournèrent les talons. Ils savaient que leur chef, le puissant Antei, allait enfin se battre. Les humains eux aussi les imitèrent, conscients qu’ils ne pouvaient vaincre une telle créature. Seul un humain s’avança : le jeune homme d’Asryan. Dans la plaine désolée, ce fut un spectacle inédit que de voir un simple homme face à un démon qui faisait un million de fois sa taille. Pourtant, le jeune homme ne tremblait pas. Dans sa main droite, un shakujo, dans sa main gauche, un sabre, il se tenait prêt à affronter le démon.
En voyant le seul adversaire assez courageux pour l’affronter, Antei éclata d’un rire cruel. Son œil unique, une immense pupille concentrique dont chaque cercle était doté de tomoe, se plissa pour mieux voir son ennemi, et quand il vit que nulle peur n’imprégnait ses traits, Antei décida d’y remédier. Ouvrant l’orifice qui lui servait de bouche, il concentra une énorme quantité de flux sacré, et la recracha en direction de la lune. Celle-ci fut traversée de part en part par le rayon, et vola en éclat, sous les yeux exorbités des démons et des humains.
Mais le jeune homme d’Asryan ne se laissa pas troubler. Elevé par Saikai et Zen, il avait hérité d’un pouvoir capable de vaincre n’importe qui. Il frappa le sol de son shakujo. Aussitôt, la terre se mit à briller et moult glyphes apparurent. Antei frémit en les reconnaissant, et essaya d’atteindre le jeune homme. Celui-ci fut plus rapide, et joignant ses deux paumes, il déclencha son pouvoir. La lumière des glyphes entoura Antei le paralysant sur le coup. Le démon poussa un ultime rugissement, cette fois-ci de détresse, avant qu’une énorme quantité de fumée ne s’élève sur le champ de bataille.
Nagash créa alors une boule de lumière afin de mieux voir, car la lune disparue, l’obscurité avait repris ses droits. Pendant cinq minutes, les flux sacrés d’Antei et du jeune homme furent entremêlés et personne n’aurait su prévoir qui des deux allait prendre l’ascendant sur l’autre. Puis, les deux flux s’éteignirent quelques secondes. Avant de se réactiver tout d’un coup.
Et alors, seul le flux sacré d’Antei fut ressenti par tous, au grand dam des humains, et à la grande joie des démons.
Mais ceux-ci remarquèrent que quelque chose n’allait pas. Le flux sacré d’Antei était là, certes, mais il semblait filtré, comme jugulé par une autre force. La lumière invoquée par Nagash permit à tous de voir une boule d’énergie noire jaillir de la fumée, et se diriger vers les cieux, emportant le corps d’Antei, sous les yeux incrédules et ébahis de tous, alors même que son flux sacré restait sur terre. La boule noire s’envola haut, très haut jusqu’à la lune, où elle s’arrêta, et attira à elle les fragments de l’astre qui se collèrent au corps d’Antei. Alors, la lune fut recréée, et en son sein, depuis, repose la carcasse de l’un des cinq grands démons à dix queues.
Sur la terre, la fumée retomba, dévoilant le jeune homme d’Asryan. En lui était dorénavant toute la puissance d’Antei, et ses yeux verts brillants d’intelligence avaient été remplacés par deux pupilles aux motifs concentriques. Les hommes scandèrent son nom et l’appelèrent « Le Sauveur », tandis que les démons survivants, terrassés par la disparition de leur chef et certains de leur défaite face à cet homme qui avait fait sien le flux sacré d’Antei, prenaient la fuite vers l’Ouest, là où se trouvaient Shuuwai et Aku. »

Dès que Nadia eut terminé sa phrase, elle s’interrompit, savourant le passage qu’elle venait de lire. C’était le passage préféré de la plupart des enfants de Gueryan, et elle-même n’avait pas fait exception à la règle, il y avait plus de vingt ans, quand on lui avait raconté la Légende pour la première fois. Comme elle descendait du Sauveur, on l’avait entrainé depuis qu’elle avait appris à marcher. Combien de fois s’était-elle imaginée luttant contre ces démons au coté de ces personnages légendaires ? Même aujourd’hui, alors qu’elle était devenue la guerrière qu’elle avait toujours voulu être, qu’elle avait acquis la force nécessaire pour faire plier la quasi-totalité des combattants de ce monde et qu’elle avait un contrôle parfait de ses émotions, elle ne pouvait s’empêcher de sentir une furieuse envie de se battre à chaque fois qu’elle relisait ce passage.
Alors qu’elle s’apprêtait à reprendre, elle remarqua que Bee discutait avec Yugito. Elle s’éclaircit la gorge pour récupérer l’attention du porteur du démon à huit queues, mais celui-ci l’ignora et continua à murmurer à l’oreille de la kunoichi, qui au fur et à mesure des paroles du ninja rappeur semblait de plus en plus pensive. A vrai dire, il ne fut pas le seul à parler, puisque Roshi fit de même. Il dit quelque chose à Han, qui sembla ne pas comprendre. Yugito répondit à Bee, si bas que seul lui put entendre, et le petit frère du Yondaime Raikage regarda machinalement son épaule, là où était tatoué le kanji du fer, le sceau qui retenait Hachibi en lui. Yugito dut prendre ça pour un acquiescement, puisqu’elle prit la parole, à voix haute, cette-fois ci.

-Et le moine vainquit Juubi, le démon à dix queues, rétablissant l’équilibre du monde, commença-t-elle à réciter. Il en devint la prison et transcenda l’humanité. Doté de rinnegan, il enseigna à quiconque le voulait le ninshû, et répandit la paix partout où il allait. Ses pouvoirs étaient si grands qu’un beau jour, alors que les hommes craignaient les ténèbres de la nuit, il créa la lune afin de les rassurer. Et au crépuscule de sa vie, il scinda le démon en neuf pour qu’il ne reparaisse plus.
-A toi aussi, cela t’est tout de suite venue à l’esprit ? demanda Roshi de manière purement rhétorique.
-Evidemment, la similitude est frappante, non ?
-Oui, elle est frappante, fit le ninja de la lave pour souligner l’évidence.
-C’est la Légende du Rikudo Sennin, ça, intervint Yagura.
-Une partie, oui, approuva Yugito.
-Le Riku-quoi ? demanda Naruto.
-Le Rikudo Sennin, répéta la kunoichi. Ne me dis pas que tu ne connais pas ça ?

Naruto se renfrogna. Encore une fois, il passait pour un ignorant, mais cette fois-ci, il n’était pas le seul. Gaara, Fuu, et Utakata semblaient perdus tout comme lui. Le porteur de Rokubi grimaça en songeant qu’il était sur le même plan du supposé chef de Némésis. Il se reprocha intérieurement d’être tombé si bas, et essaya de se rappeler de cette Légende du Rikudo Sennin. Il connaissait le personnage, évidemment, mais il était convaincu que personne ne lui avait rien raconté sur lui. On disait juste de lui qu’il avait créé le ninshû, qui était devenu le ninjutsu et que c’était un moine qui prêchait la paix, en bref, le genre de personnage que n’appréciait absolument pas le porteur de Rokubi. Il fallait dire qu’il avait développé une telle haine envers les humains lambda qu’il restait indifférent à un personnage qui préconisait la non-violence et l’entente entre tous les hommes. Il jeta un regard interrogateur à Yagura comme si son ami pouvait expliquer son ignorance.

-Le Rikudo Sennin est, selon ce qui se dit, l’initiateur du ninshû, ancêtre du ninjutsu, révéla Roshi d’un ton docte.
-Ca, on le sait parfaitement, rétorqua le possesseur du démon à six queues d’un ton âpre. Mais aucune Légende précise n’existe sur…
-Allons, ne sois pas ridicule, l’interrompit Yugito. Je viens de t’en réciter un fragment.
-Ne me dis pas que je suis ridicule. Je sais ce que je dis. Tu peux interroger qui tu veux dans le village de Kiri, tous te répondront qu’aucune histoire ne raconte la vie du Rikudo.
-Alors, explique-moi pourquoi Yagura connait cette Légende, si tu es si malin.

Utakata fit un mouvement de main rageur comme s’il voulait écarter cette question à laquelle il ne pouvait répondre. L’ancien Mizukage, habitué au tempérament emporté de son ami, prit lui-même la peine d’expliquer.

-Utakata a raison sur un point. Personne à Kiri ne connait cette Légende. Tout comme personne ne l’a connait dans les autres pays ninjas.
-Mais… commença Yugito.
-Mais rien, l’interrompit-il. Tu la connais car les seuls personnes qui la connaissent sont les jinchurikis parfaits.
-Et pourquoi seulement eux ? demanda Fuu.
-Tout simplement parce que cette Légende du Rikudo Sennin, personne ne nous l’a raconté. Nous la connaissons, c’est tout, grâce à notre statut.
-Je ne comprends absolument rien, fit Naruto ayant de plus en plus de mal à suivre la conversation.

La plupart des membres de Némésis étaient aussi perdus que lui. Les jinchurikis parfaits, maintenant que Yagura avait dit ce qu’il avait dit, constataient qu’effectivement, s’ils connaissaient la Légende du Rikudo Sennin, ils n’étaient absolument pas capables de dire qui la leur avait raconté. Nadia suivait toute la conversation sans se faire remarquer. Elle ne savait pas exactement quels en étaient les tenants et les aboutissants, mais elle commençait peu à peu à comprendre que les membres de Némésis étaient plus liés à la Légende de Gueryan qu’elle n’aurait pu le supposer de prime abord.

-En fait, cette Légende est transmise par les bijuus, révéla Yagura. Quand j’ai remarqué que je savais des choses sur le Rikudo, alors que personne ne me l’avait raconté, j’en ai discuté avec Sanbi. Et on en a conclu que ce type a fait en sorte d’enfouir ces informations dans le subconscient des bijuus. Et comme en obtenant un contrôle total de son bijuu, on entre dans un état d’osmose, on a accès à ce subconscient.
-Attend un peu, fit Utakata. Si ce que tu dis est vrai, et si ce que Yugito a récité tout à l’heure est effectivement l’histoire du Rikudo, ça ne veut quand même pas dire que le Rikudo Sennin, et le Sauveur dont il est question dans cette histoire sont une seule et même personne ?
-Non seulement, ça, approuva son ami. Mais aussi et surtout que le démon Juubi et ce Antei était le même être. Que la création de la Lune ne correspond en fait qu’à sa reformation, et que…
-Arrête, l’interrompit le porteur de Rokubi. A t’entendre, ça voudrait dire que cette Légende de Gueryan n’est pas une fable.

Utakata était blanc comme un linge en prononçant ces mots. Alors qu’il était si fier d’habitude et qu’il semblait constamment habité d’une rage inextinguible, toute trace de fureur, même celle qui persistait pourtant toujours dans ses yeux orangés, avait disparu de son visage. Seule la peur était présente sur ses traits. Et le mot peur lui-même était encore trop faible pour décrire ce sentiment. Ce que ressentait Utakata en ce moment était une sourde terreur qui se propageait dans tout son être.
Cette terreur fut communicative, car les mots qu’il venait de prononcer signifiait clairement une chose. Il existait bien plus que neuf démons… Il en existait même des milliers, et parmi ces milliers, deux, au moins, d’une telle puissance que les neuf bijuus ne pourraient rien faire face à eux. En prenant conscience de ça, Yugito sentit de la sueur couler le long de sa nuque. Elle avait peur, elle aussi. Elle avait peur alors qu’elle était déjà habituée à voir des horreurs sans nom dans les souvenirs de Nibi. Il fallait dire que si la Légende de Gueryan n’était pas qu’une simple Légende, c’était toute l’espèce humaine qui était menacée et qui risquait de s’éteindre.

-Continuez, fit Naruto d’une voix tremblante. Je veux connaitre la fin de l’histoire.
-C’est vrai qu’il vaut mieux que vous sachiez tout avant de vous lancer dans des hypothèses hasardeuses, fit Nadia en reprenant sa lecture.

« Shuuwai et Aku entendirent le cri de détresse d’Antei, et se maudirent de ne pas l’avoir aidé alors même que c’était eux deux qui avaient voulu éliminer les humains, des milliers d’années auparavant. Ils firent route vers Gueryan pour l’aider, ou, s’ils arrivaient trop tard, pour le venger. Le Sauveur et ses compagnons avaient commencé à poursuivre les démons d’Antei, mais quand ils sentirent que d’autres arrivaient, ils surent qu’ils devaient réagir vite, car ils avaient pleinement conscience qu’ils ne pourraient pas vaincre les deux pairs d’Antei.
Alors, sur les terres maudites où Antei avait vécu, le Sauveur, Nagash, Totsuka, Jashin et Mens conjuguèrent leurs pouvoirs afin de repousser à jamais les démons. Ainsi fut créée une grande barrière, que nul démon ne pouvait traverser. Leurs cinq voix se mêlèrent alors en une seule, et ils proclamèrent ensemble La Prophétie :

Le chemin s’arrête ici. La route est barrée.

Pour sept siècles, Gueryan est protégée.

Mais, quand ce temps sera écoulé,

Quand sa volonté aura été maintes fois bafouée

Et quand son sang longtemps aura coulé

Ils reviendront plus nombreux et plus forts

Alors, seule l’unité pourra lutter

Quand l’un sera neuf, et que les neuf seront un

Quand la montagne s’écroulera, rougie par le sang

Quand la vengeance sera là, gisante

Soutenue par les sept et par l’Inversé

Quand les deux frères ennemis combattront ensemble

Quand l’héritier le plus puissant sera vaincu, et ses projets bafoués

Quand faible devenu fort, il mourra

Quand les dépositaires séparés se retrouveront enfin

Quand ils marcheront côte à côte

Quand l’enfant-élu se sera éveillé

Quand il rencontrera ses pairs

Quand il pourra enfin s’endormir une dernière fois

Quand la voie par trois fois aura été trahie

Quand la plus grande des souffrances aura été vaincue

Quand l’ancien s’en ira, et quand les cinq se relèveront

Quand l’ennemi originel reviendra

Plus puissant encore qu’il n’était parti

Alors, le glas sonnera pour beaucoup

Mais l’espoir sera de nouveau là

Et lors de l’Ultime Affrontement, le sort du monde sera joué

Démons et Humains

Mêlés dans le maelstrom du sang et de la terreur

Mêlés dans la rancune ancestrale

Combattront une dernière fois

Et Nous vaincrons



La paix revint en Gueryan, et le continent fut partagé en quatre royaumes : Les Terres du Nord pour Nagash, Blutsauger pour Totsuka, l’Ombre pour Jashin et Glaronn pour Mens. Quant au Sauveur, il ne demanda rien. Après quelques années en Gueryan, il partit pour le Sud dispenser le Shinshû aux peuples qui l’avaient aidé durant la grande bataille.
Le temps s’écoula, et le Sauveur, Mens, Totsuka, Nagash et Jashin, séparés par la vie, se rejoignirent les uns après les autres dans la mort. Leurs souvenirs se perpétuent encore aujourd’hui. Leur sang ne s’est pas tari, et tant qu’il coulera, tous les espoirs seront permis.
Telle est la Légende de Gueryan. Mais n’oublie pas, enfant, les paroles du Sauveur, car la menace reviendra, plus forte que la dernière fois, et ce jour-là se jouera notre destin »

Nadia, dont la voix avait baissé graduellement au fur et à mesure qu’elle prononçait les derniers mots, se tut finalement. Comme les deux fois où elle s’était interrompue, elle releva la tête pour guetter les réactions des membres de son public. Elle fut presque surprise de voir que les neuf jinchurikis partageaient le même air soucieux. Elle referma son livre, et se leva dans un léger cliquetis métallique dû à son armure. Elle s’étira puis se rassit. Elle attendit alors les questions des membres de Némésis… Car elle savait qu’ils en auraient et que son rôle était d’y répondre.
Ce fut Yagura qui posa la première. Ce n’était pas vraiment une question d’ailleurs, mais plutôt une affirmation, basée sur les paroles prononcées par son maitre, qui attendait une confirmation.

-Les sept siècles seront écoulés dans trois ans.
-Exact, répondit Nadia. Nous sommes en l’an 997 du calendrier de Gueryan, et la barrière a été érigée, selon toutes nos sources, en 300.
-Il y a vraiment des milliers de démons qui vont déferler sur nous dans trois ans ? demanda Gaara, totalement incrédule.
-Hm, moi ce que j’aimerai savoir, intervint Han, c’est où s’arrête la Légende et où commence l’Histoire. Hm, j’ai du mal à croire qu’il y ait des milliers de démons.
-Personnellement, j’ai le sentiment que cette Légende reflète l’Histoire, Han. Mais qu’elle la présente de manière à ce que les humains aient le beau rôle, intervint Roshi.
-Intéressante façon de penser, fit Nadia « Black dragon » qui semblait attendre que quelqu’un dise cela. Qu’est-ce qui vous amène à cette conclusion ?
-Ma connaissance de la nature humaine. Je remarque deux choses dans la Légende de Gueryan : d’abord les démons semblent craindre que les humains s’allient. S’ils craignent cela, c’est qu’il y a une preuve du danger. J’en viens donc à penser que l’Unificateur n’a pas unifié les humains pour le plaisir, comme c’est suggéré dans la Légende, mais a décidé de dominer les démons en réunissant les humains.
-Et qu’est-ce qui vous permet d’affirmer cela ?
-L’expérience de quarante ans à me battre, répondit le vétéran de Némésis. Je sais comment sont les hommes. Ils veulent toujours plus que ce qu’ils ont, et ils n’hésitent pas à plier l’échine devant les forts pour profiter de leur pouvoir. Je pense donc également que tous les hommes ne se sont pas opposés aux démons. Il y en a forcément qui se sont soumis pour avoir plus de pouvoir.
-L’expérience est mère de victoire, dit-on, constata Nadia. Et effectivement, la vôtre vous permet de raisonner très justement. Nos historiens ont estimé qu’il y a eu un schisme entre les humains après la mort de l’Unificateur. Quand les démons ont attaqué, certains se sont soumis à eux, tandis que les autres ont tenté, en vain, de résister.
-Et qu’on fait les démons ?
-Ils les ont « récompensés » en permettant à certains d’entre eux de recevoir un démon en eux.
-En d’autres termes, des jinchurikis, fit Yagura.
-Non, rectifia Nadia. On m’a expliqué ce qu’étaient les jinchurikis… ce que vous étiez. Vous avez en vous des démons à queues, certes, mais vous êtes comme des prisons vivantes pour eux. Ils vous donnent leur pouvoir mais ne peuvent pas vous contrôler.
-Sous certaines conditions, intervint Gaara en resongeant au calvaire qu’il avait vécu.
-Mais les humains infestés par les démons perdent toute leur identité. Leur esprit est balayé. Ils ne sont plus que des pantins contrôlés par les démons. On les nomme Ningenkarai. (NDA : Ningen= humain, Karai= pantin).
-A ce compte-là, vous auriez du les appeler des Akuma no Tsukareta (NDA : littéralement : possédé du démon), railla le ninja du sable.
-Mais quel était l’intérêt pour les démons de prendre possession d’humain ? demanda Fuu. Si justement, ils les détestent, pourquoi ont-ils fait ça ?
-Parce que la barrière érigée par les cinq Dieux de Gueryan ne concerne pas les humains, et les démons ont découvert qu’en s’enfermant dans des enveloppes humaines, ils pouvaient la traverser. Du peu que nous savons, ce processus de scellement est cependant trop long pour que nous puissions craindre un assaut massif. C’est probablement pour ça qu’ils attendent que la barrière disparaisse avant d’attaquer massivement.
-Tu veux dire qu’il y a peut-être des dizaines de démons dissimulés parmi tous les ninjas ? fit Naruto.
-Non, car nous arrivons toujours à les détecter, et dans ce cas, nous dépêchons des combattants pour les éliminer. Je suis sur que vous avez déjà entendu parler de l’apparition de quelques démons dans l’histoire du continent Shinshû.

Les neuf se turent pour réfléchir. A vrai dire, il y avait effectivement quelques histoires comme cela chez les shinobis. Notamment deux. A la fin de la guerre des clans, un crapaud immense était apparu et n’avait pu être abattu que par l’alliance des forces de deux des plus puissants shinobis de l’époque : Madara Uchiwa et Hashirama Senju. D’aucun disait que la bataille fut si rude qu’une montagne émergea durant l’affrontement, montagne qu’on appela du nom de la bête.
Il y avait cinquante ans, on avait parlé d’une salamandre gigantesque qui était apparu de nulle part à Ame. Elle avait été vaincue par un inconnu, dont on savait seulement, que son visage et tout son corps étaient dissimulés par les ténèbres, et sa poche de poison avait été greffée à un enfant du village. Et s’ajoutait à cela diverses rumeurs ça et là sur des bêtes sorties de nulle part. Sauf que bien sur, personne n’avait jamais songé à relier ces créatures aux bijuus.

-Et d’ailleurs, reprit Nadia, je suis là pour…

La fin de sa phrase fut étouffée par le bruit d’une puissante explosion. Les murs tremblèrent et la moitié des tableaux qui s’y trouvaient s’en décrocha pour tomber au sol. Nadia ferma les yeux, et se concentra quelques secondes. Elle se leva aussitôt, et reprit son casque qu’elle avait posé à coté d’elle. Elle l’enfila, ne laissant plus voir de son visage que ses deux yeux verts brillants d’intelligence, à peine visibles dans l’ombre de la visière en croix de son heaume. Elle saisit sa lance, et, semblant avoir oublié la présence des neuf jinchurikis qu’elle avait autour d’elle, la pointa vers la porte.
La pointe de l’arme s’illumina brusquement, éblouissant au passage les membres de Némésis, et un rai de lumière en jaillit, traversant la pièce en une nanoseconde pour aller frapper la porte. Celle-ci ne vola pas en éclat, comme on aurait pu s’y attendre, mais devint comme transparente, laissant voir l’extérieur, alors même qu’il était censé y avoir quelques murs derrière elle.
Bee, dont les yeux avaient été protégés par ses lunettes de soleil, vit une boule d’énergie qu’il identifia automatiquement comme une bijuu dama. Aussitôt, il déploya les huit tentacules de Hachibi et protégea de chacun d’entre eux ses compagnons. Nadia apprécia intérieurement le réflexe du jinchuriki et se concentra. Sa technique lui permettait de voir à l’extérieur, et ce qu’elle voyait prouvait qu’elle avait eu raison. Les deux Ningenkarai qu’elle était venue chasser s’étaient enfin dévoilés d’une part, et d’autre part, savaient qu’elle se trouvait là. C’était elle qui était visée par la boule de chakra, et pour faire bonne mesure, le démon qui l’avait lancé avait décidé de raser l’hôpital tout entier.
Elle allait s’en sortir. Eviter le choc de l’explosion et les éboulis ne lui poserait aucun problème. Et elle était convaincue que Bee saurait probablement aussi s’en sortir, en protégeant, par ailleurs, ses camarades. Cela dit, elle ne pouvait rien faire pour les autres occupants de l’hôpital. Il s’agissait de malades pour la plupart, et la majorité ne pourrait supporter au voyage à la vitesse de la lumière en lequel consistait sa propre technique de transport instantané. La majorité, mais pas tous. Il valait mieux en sauver le plus possible, et le temps lui manquait de toute façon pour peser le pour et le contre. Elle joignit les mains, et commença à se concentrer, ses yeux encore grands ouverts. Elle vit la boule de chakra se rapprocher et pesta intérieurement. Elle n’était pas assez rapide.
Tout à coup, alors qu’il lui semblait que la bijuu dama allait frapper l’édifice, l’air se tordit. La guerrière de Blutsauger se demanda une seconde si ce n’était pas la technique qu’elle avait utilisé pour voir au-dehors qui s’affaiblissait, mais changea vite d’avis. L’air se tordait autour de la boule d’énergie, et en moins d’une seconde, cette dernière fut comme aspirée par un vortex menant dieu savait où. Nadia cessa aussitôt d’accumuler son chakra. Bee prit immédiatement conscience que la menace avait disparu, sans pour autant comprendre comment elle avait disparu.
Les tentacules de Hachibi se rétractèrent, libérant les membres de Némésis qui, éblouis par la lumière, n’avaient pu voir la menace arriver et qui, donc, n’avaient pas compris pourquoi Bee avait agi ainsi. Avant que le petit frère du Yondaime Raikage ait pu s’expliquer, des bruits de course se firent entendre dans le couloir. La porte s’ouvrit à la volée, tandis que se dissipait la technique de Nadia, pour laisser entrer un Shisui Uchiwa, inquiet.

-Nadia, fit-il rapidement. Ils sont là.
-J’ai remarqué, répondit la guerrière de Gueryan. Où précisément ?
-Dans le temple de Jashin, apparemment. Ils se sont embusqués près de la montagne et ont attaqué pendant la prière des moines.
-Allons-y, il faut régler cette affaire au plus vite.
-Une petite seconde, intervint Naruto. On vient avec vous.

Nadia se tourna vers lui, de même que Shisui. L’Uchiwa lança un regard interrogateur à Nadia avant de voir que celle-ci acquiesçait silencieusement. Le shinobi aux sharingans comprit alors que le ninja renard, et, entre autre, toute son organisation, avait été mis au courant de la Légende de Gueryan, et savait donc de quoi il retournait. Dire qu’il avait utilisé le mot « Ils » exprès pour ne pas éveiller leur soupçon.
Toutefois, le fait que les porteurs de démons étaient au courant était une chance inouïe. Shisui connaissait la puissance des jinchurikis et celle-ci était tellement importante qu’il était ridicule de s’en priver, surtout face à de tels ennemis. Son regard rougeoyant, car ses sharingans étaient activés et ce, avant même qu’il fut entré dans la pièce, se porta sur les neuf ninjas qui le regardaient. Il vit parfaitement leur chakra, et ne put s’empêcher d’être impressionné par leur quantité et leur densité. Il avait même du mal à comprendre comment de simples humains pouvaient porter en eux une telle puissance sans mourir.
Mais l’heure n’étant pas à ce genre de question, il secoua la tête.

-Toute aide est la bienvenue, cependant, il n’est pas question que ceux qui sont blessés, viennent. Cela vaut notamment pour vous deux, déclara-il en désignant Utakata et Yugito.
-Même blessé comme je le suis, je pense être plus fort que toi, rétorqua le porteur de Rokubi d’un ton acide.
-Ca n’a rien à voir avec la puissance, répondit calmement Shisui. Si vos blessures devaient se rouvrir, vous seriez vulnérables et pourriez être tués. Et si vous êtes tués, ce sont vos bijuus qui finiront par réapparaitre dans le village. Bijuus que nous serions bien incapables de capturer sans perdre de nombreux shinobis.
-Exaspérant raisonnement, mais somme toute logique, convint Utakata. Je n’ai pas spécialement envie de perdre du temps à te convaincre. Je ne me battrais pas, mais j’observerai le combat de loin.
-Faites comme bon vous semble, du moment que vous restez en vie.
-C’était bien mon intention.

Shisui esquissa un petit sourire et repartit vers la sortie, suivi de Nadia. Les neuf possesseurs s’entreregardèrent. Ils avaient bien tous compris que si celle qu’on surnommait « Black Dragon » leur avait parlé des humains-pantins, c’est qu’il devait y avoir un rapport de près ou de loin avec sa présence en ces lieux. Ils venaient d’en avoir la confirmation. Il était évident que le responsable de l’attaque était l’un de ces pantins, et cela déplaisait à tous les membres de Némésis. Parce qu’ils étaient eux-mêmes en possessions d’un bijuu, ils savaient qu’il devait y avoir coexistence et entente plus ou moins bonne entre eux et leur démon. Comme le principe des ningenkarai remettait en cause cette idée d’entente, inconsciemment, les jinchurikis étaient en colère, et ils allaient le faire payer au responsable.
Mais seuls certains d’entre eux pouvaient se battre, et parmi ceux-là, encore moins pouvaient être vraiment utiles. Car si ce qu’on leur avait raconté était vrai, Naruto, Gaara ou encore Fuu étaient encore bien trop inexpérimentés pour pouvoir se frotter à des démons, qui ne devaient rien avoir à envier aux neuf bijuus. Utakata et Yugito étant blessés, il ne restait donc plus que Roshi, Yagura, Bee et Han pour combattre. Mais Han n’était pas, ou disons plus, en état de batailler. L’orbe tourbillonnant que lui avait envoyé dans le ventre le chef de Némésis un peu plus tôt n’était certes pas tout à fait à pleine puissance, mais il avait été suffisamment destructeur pour empêcher le porteur de Gobi d’aller affronter des démons.
Ne restaient donc plus que les possesseurs des démons à trois, quatre et huit queues. Ceux-ci n’hésitèrent même pas. Si la Légende était vraie, et tout semblait indiquer que c’était le cas, ces démons n’étaient pas les premiers qu’ils auraient à affronter. Les combattre maintenant serait donc un gain d’expérience qui pourrait se révéler déterminant pour les années qui suivraient. D’autant que c’était une manière plus que satisfaisante de remercier le village des tempêtes de les avoir soignés.

-Rejoignons-les, ordonna Naruto. Hormis Yagura, Roshi et Bee, nous allons tous rester à distance sur les bâtiments, et si on en a l’occasion, on essaiera de se rendre utile.

N’attendant pas la réponse de ses pairs, il sortit en trombe de la salle, bien vite rattrapé par eux, et courut pour rattraper Shisui, qui ne fut qu’à moitié surpris de voir arriver le fils du Yondaime Hokage. Son père l’avait mis au courant de la filiation entre Naruto Uzumaki et Minato Namikaze, et à bien y regarder, leur ressemblance lui sautait tellement aux yeux qu’il se demandait pourquoi il ne l’avait pas remarqué avant. Nadia n’était déjà plus là. Elle avait planté là l’Uchiwa pour se rendre au plus vite au temple de Jashin, où la bataille avait commencé.

-Vous allez prendre part au combat ? demanda-t-il.
-Trois d’entre nous, révéla Naruto.
-Je devine déjà lesquels. Ils ne seront pas de trop.
-Une boule d’énergie a foncé sur l’hôpital, commença Bee. On a bien réagi, et elle n’a pas été fatale. Mais elle s’est volatilisé soudainement, à quoi est du cet évanouissement ?
-Une technique spatio-temporelle, expliqua Shisui. C’est un jutsu de mon père.






Et voilà.Bon, j'imagine que l'inspiration Tolkienesque se voit quelque peu, sans oublier celle laissé par Warhammer. J'en ai évidemment profité pour laisser un énième référence.
J'espère que ça vous a plu (et pourquoi pas, surpris), et n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.

Ne reste plus qu'à vous dire à la prochaine pour le chapitre suivant qui s'appellera: L'ennemi Suprême.







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