Fiction: Les possesseurs

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‘’Shukaku’’
‘’CESSE DE PRONONCER MON NOM AVEC CE TON SUPPLIANT. CA FAIT TROIS JOURS QUE CA DURE’’ maugréa le bijuu à une queue.

Gaara était assis sur le sable, en face de la grille derrière laquelle était enfermé son démon. Depuis le combat à Ame où il avait été touché par le nuage de poison, le ninja du sable était complètement paralysé. Il sentait néanmoins qu’il retrouvait peu à peu ses sens, et supposait donc que l’effet du poison allait bientôt finir par s’estomper. Quoiqu’il en fût, depuis qu’il était arrivé à Fuusetsugakure, il était dans son esprit à essayer d’établir un dialogue que refusait Ichibi.
Ce n’était pas uniquement en raison de l’intervention de cet étrange individu nommé Tars et de la promesse qu’il lui avait faite que le fils du Yondaime Kazekage essayait de discuter avec le démon à une queues, mais aussi à cause de la sourde terreur qu’il ressentait en pensant à ce qui serait arrivé si Tars n’avait pas été là. Non seulement il serait mort, mais en plus, ses compagnons n’auraient peut-être pas survécu eux non plus. Non pas qu’il était pour grand-chose dans leur sauvetage, mais le peu de temps qu’il avait fait perdre à l’Akatsuki avait peut-être eu un impact.

‘’J’insiste’’ fit Gaara ‘’Je reconnais que je n’ai pas eu spécialement de bienveillance à ton égard, et j’aimerais que ça change’’
‘’OH, ET TU PENSES QU’EN PARLANT, JE VAIS SUBITEMENT TE FAIRE CONFIANCE’’ rétorqua le démon d’un ton cynique
‘’Ca ne se fera pas en un jour, mais…’’
‘’CA NE SE FERA JAMAIS’’ l’interrompit Shukaku ’ VOUS ETES INDIGNE DE CONFIANCE, VOUS, LES HUMAINS’’
‘’C’est faux’’
‘’C’EST ON NE PEUT PLUS VRAI. SOUVIENS-TOI DANS CETTE VILLE LA CONVERSATION QUE NOUS AVONS ENTENDU ENTRE L’UN DE TES PRETENDUS CAMARADES ET CE TYPE D’AKATSUKI’’
‘’De… De quoi ?’’ balbutia Gaara ‘’Une conversation ? Quelle conversation ?’’
‘’AH OUAIS, J’OUBLIAIS QUE T’ETAIS ENCORE ENFERME A CE MOMENT’’
‘’Quelle conversation ?’’ répéta le fils du Yondaime Kazekage, livide.
‘’ECOUTE BIEN, ET TU VERRAS QUE VOUS N’ETES ABSOLUMENT PAS DIGNE DE CONFIANCE’’

Gaara écouta sans rien dire le récit de son bijuu, devenant de plus en plus blême au fur et à mesure que celui-ci avançait dans son histoire. Cette dernière fut d’ailleurs le déclic qu’il fallait à l’adolescent pour vaincre définitivement le poison. Celui-ci ne paralysait plus qu’en partie le shinobi du sable, et quand le démon du même élément eut terminé ses révélations, Gaara sortit de son esprit et mit toutes ses forces et toute sa volonté pour faire bouger ses membres. Il devait impérativement prévenir Naruto. Il y avait un traitre dans Némésis.
Il sentit d’abord comme un fourmillement dans chacun de ses muscles, mais finalement, au bout de dix minutes, qui lui en semblèrent cent, il parvint à se redresser, et il s’appuya sur ses coudes. Fuu, qui l’avait veillé jusque là et qui était assise à coté du lit où était resté Gaara, se rapprocha de lui pour le serrer dans ses bras. Le ninja tanuki rendit l’étreinte, mais il chuchota à l’oreille de la porteuse de Nanabi :

-Fuu, va chercher Naruto, s’il te plait, fit-il d’un ton empressé pourtant rare chez lui.

Le jeune fille lui jeta un regard étonné, mais en voyant la lueur de détresse dans ses yeux pâles, elle acquiesça et sortit quelques minutes pour aller prévenir le ninja renard qui se trouvait dans la chambre adjacente. Celui-ci la suivit sans discuter, et arriva avec elle dans la chambre de Gaara. Dès qu’ils eurent franchi le cadre de la porte, celle-ci, poussée par le sable, se referma, et fut recouverte par un écran de verre. Naruto jeta un regard interrogateur à son ami.

-Naruto, quand j’étais dans Ichibi, donna pour réponse Gaara sans plus de préambule, il a vu quelque chose de très important. L’un de nous est un traitre.
-Oui, je sais, répondit le ninja renard, ne bronchant pas pour deux sous. Je m’en doute depuis un bout de temps, en fait. Et je crois savoir qui c’est.
-Mais moi, je sais qui c’est. Shukaku l’a nettement vu.
-… Qui ?

Gaara prononça le nom. Fuu sursauta, tandis que Naruto fit un « non » silencieux de la tête, en fermant les yeux. Il respira un coup, avant de sourire légèrement. Puis il dit quelque chose qui étonna les porteurs d’Ichibi et de Nanabi.

-Attends, tu es sur de ce que tu avances ? demanda Gaara quand son ami eut fini sa phrase.
-Vu ce qu’on sait, ce n’est pas possible, continua Fuu.
-Faites-moi confiance, ordonna Naruto. Faites passer le message à tous de se réunir quand on sera sur pied. Dans cinq jours. C’est là que nous confondrons le traitre.

***
Les cinq jours passèrent rapidement. Gaara le passa en rééducation, et au bout de trois jours, il avait de nouveau un contrôle parfait de son corps. Naruto en eut le témoignage la nuit où il passa devant la chambre que le ninja tanuki partageait avec Fuu, en entendant les bruits qui s’en échappaient. Durant ces cinq jours, les derniers blessés de Némésis, à savoir d’abord Yugito, et puis Utakata se réveillèrent eux aussi. Les ninjas médecins du village des tempêtes étaient visiblement très compétents, car les deux jinchurikis récupérèrent plus vite qu’on aurait pu s’y attendre.
L’ancienne kunoichi de Kumo fut la première à se réveiller. Contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, les médecins lui assurèrent qu’elle n’aurait aucune séquelle, le coup de poignard ayant mystérieusement évité la plupart des organes. Visiblement, Sabishii avait formidablement bien visé pour éviter de courir le risque que la porteuse de démon ne meure avant l’extraction… C’était bien la seule chose pour laquelle elle pouvait lui être reconnaissante. La détentrice du démon chat à deux queues se jura que la prochaine fois, non seulement elle ne tomberait pas deux fois dans le même piège, mais en plus, elle l’éviscérerait elle-même. Elle se réveilla deux jours avant la réunion fixée par Naruto et passa le temps en se remettant tranquillement à l’exercice physique auquel elle s’astreignait.
Quant à Utakata, il se réveilla la veille. Les explosions avaient causé des dommages à son corps, mais le chakra libéré en dernier ressort par Rokubi avait amorti le plus gros des dégâts, si bien qu’Utakata non plus ne risquait pas de séquelle. Quand il apprit que Naruto voulait que tous soient présents pour qu’il puisse annoncer quelque chose, il eut un sourire féroce. Peut-être enfin, cet insupportable gamin allait finalement révéler ce qu’il avait caché. Ce fut pour cela que le jour venu, même s’il n’était pas complètement rétabli, il ne se fit pas prier deux fois pour se lever et se diriger vers la pièce où les attendait le meneur de Némésis, accompagné par Yagura, prêt à le soutenir au cas où ses blessures venaient pour une raison ou pour une autre à se rouvrir.
Quand les deux disciples de Mangetsu Hozuki pénétrèrent dans la pièce qu’on avait mise à leur disposition, et qui se trouvait à quelques pas des chambres d’hôpital où chacun logeait, même ceux qui n’avaient pas été blessés, ils purent voir qu’ils étaient les derniers à arriver. Tous étaient assis sur des fauteuils, notamment Han, Bee, et Roshi, ou des canapés à trois places que se partageaient d’un coté, Gaara Fuu et Yugito, et de l’autre, les trois du Tourbillon. Ils étaient en tout cas tous confortablement installés, en cercle autour de Naruto. La pièce était une sorte de salle de détente où pouvait venir se reposer les convalescents. On y avait placé toutes sortes de meubles, du bureau au billard, en plaçant par l’indispensable frigo. Yagura et Utakata prirent tous les deux places sur un canapé vide, et le ninja renard détailla chaque personne présente, en particulier les nouveaux guéris.

-Au moins, tout le monde va bien, fit Naruto après avoir jaugé l’état chaque membre de Némésis. Si je vous ai demandé de venir, c’est pour vous faire part de quelque chose d’important.
-Tu vas enfin t’expliquer sur nos objectifs ? supposa Utakata.
-Non, plus important que ça.
-Parce qu’il y a plus important ? demanda d’un ton désabusé le jinchuriki de Rokubi.
-Oui, répondit Naruto. Car, parmi nous, il y a un traitre.

Si Fuu et Gaara, qui étaient au courant, ne montrèrent pas la moindre émotion, ce ne fut pas le cas du reste. Utakata bondit sur ses pieds, oubliant qu’il devait se ménager. Ses yeux orange lançaient des éclairs, et il lança un regard meurtrier à chacun des membres de Némésis présent, à la seule exception de Yagura, qu’il n’imaginait vraiment pas dans ce rôle, comme s’il était capable de trouver et d’éliminer d’un regard ledit traitre. Sa réaction était des plus légitimes au regard des blessures qu’il avait subi à Ame.
La réaction de Yugito fut plus mesurée en apparence, puisqu’elle se contenta de froncer les sourcils, mais l’aura de Nibi, glaciale, l’entoura lentement, faisant frissonner tout le monde. Les dents serrées, la kunoichi avait la main crispée sur l’accoudoir de son canapé. Nibi lui-même émit un petit ricanement en voyant la fureur de son hôte, d’ordinaire toujours si calme.
Han porta machinalement sa main à sa jingasa et la rabattit sur ses yeux en gardant le silence, tandis que Bee écrivait tout aussi machinalement sur son petit carnet, troublé et réfléchissant intensément à ce que venait de dire Naruto. Yagura, pour sa part, s’appuya sur son coude et posa sa tête sur sa paume. Des trahisons, il en avait connu un bon nombre à une époque. Et visiblement, ça risquait de le poursuivre encore un temps. Dire qu’il pensait que c’était le bon moment pour parler à ses camarades de la découverte qu’il avait faite à Ame, et pour donner à Naruto ce que lui avait apporté le pseudo-jinchuriki de Kusa à Otoramaya.
Roshi fut peut-être le seul à garder la tête froide. Sa longue expérience lui intimait, avant de chercher qui pouvait être le traitre, de savoir pour quelles raisons Naruto prétendait cela.

-Et comment sais-tu ça ? demanda le vétéran d’Iwa.
-Je ne sais pas si tu as remarqué, répondit Naruto qui attendait cette question. Mais les types d’Akatsuki me paraissaient un peu trop préparés à notre venue, comme s’ils savaient qu’on allait venir.
-Eh bien, fit d’un ton haché Yugito, Sab les aura prévenus.
-Sauf que nous avons décidé de suivre Sab-je crois que son nom, c’est Sabishii, si je me trompe pas- au dernier moment. Je veux bien qu’ils soient bien organisés entre eux, mais de là, à préparer en quelques heures, en pleine guerre civile, un piège aussi élaboré ? Non, Yugito, il y a forcément autre chose.
-Hm, et ce traitre, ce serait donc… fit Han en se tournant vers Thosvorn. Hm, je me disais bien qu’il ne fallait pas te faire confiance.

Le ninja du Tourbillon, jusque là en train de feuilleter son livre, n’écoutant pas vraiment, à l’instar de Thosbald et Yomika, qui ne s’étaient visiblement pas senti concernés du tout par cette affaire, releva soudain la tête, et ferma son livre.

-Et pourquoi serait-ce moi le traitre ? demanda-t-il.
-Hm, toi ou Thosbald, ou Yomika, fit Han. Hm, les seuls qui n’ont pas de démons et qui n’avaient rien à craindre de l’Akatsuki.
-Erreur, Han, reprit Naruto. De ce que nous a raconté Bee, il y a un membre dans Akatsuki, Kakuzu, qui pouvait changer son cœur pour éviter de mourir. Rien ne nous dit qu’il ne peut pas le faire pour un jinchuriki. Ainsi, le traitre pouvait demander en échange de ses services à être débarrasser de son bijuu. Voyons, voyons, on peut cependant retirer de la liste des suspects tous les jinchurikis parfaits, puisqu’ils ont plus d’intérêt à garder leur démon qu’autre chose, donc, Yagura, Bee, Roshi, Yugito. De plus, Gaara était contrôlé par Ichibi, ce qui l’innocente de base. Fuu, elle, est tellement fière de son statut que je la voie mal vouloir sans défaire. Quant à Utakata, il hait trop les autres ninjas lambda pour vouloir leur ressembler. Ne reste donc plus que toi et moi. Seulement, je suis le chef de Némésis, donc aucun intérêt pour moi de vous vendre, puisque j’ai besoin de vous. De plus, étonnamment, il me semble que de tous ceux qui ont été blessés, tu as été le moins touché, alors que tu affrontais le squale de Kiri.
-Mais, attends, fit Roshi. En raisonnant comme ça, le traitre, c’est…
-Le plus prompt à m’accuser de l’être, fit Thosvorn, en pointant son épée vers Han.

Un léger silence s’installa dans la pièce. Les trois du Tourbillon et Naruto fixaient Han d’un air belliqueux, visiblement tous bien convaincus qu’il était le coupable. Utakata et Yugito jetèrent tous deux un regard brulant de haine au porteur de Gobi. Non pas qu’ils avaient d’animosité particulière pour lui, mais ils avaient trop soufferts à Ame, et pour rien en plus, pour réfléchir calmement. Roshi affichait un air plus que sceptique. Il connaissait Han pour l’avoir élevé, et il doutait franchement que son fils spirituel ait quoi que ce soit à voir, de près ou de loin, avec une quelconque trahison. Son sentiment était partagé par Bee.
Le ninja rappeur s’était peu impliqué dans Némésis, restant souvent dans son coin, mais il avait quand même observé ses compagnons, et pour avoir discuté avec Han à Otoramaya, il n’avait en rien décelé en lui quelqu’un qui s’apprêtait à envoyer des gens qu’il fréquentait de longue date à l’abattoir. Fuu et Gaara restèrent neutres, n’ayant pas l’intention d’intervenir avant que Naruto le leur demandent. Quant à Yagura, il ne se prononçait pas. Il n’était pas assez proche de Han pour pouvoir deviner ce qu’il pensait, et même si l’état d’Utakata lui avait causé de grandes inquiétudes, il ne l’avait pas angoissé au point de ne pas peser le pour et le contre.

-C’est ridicule, intervint Roshi. Han n’a rien d’un traitre. Je…
-Ton jugement est biaisé par l’amour filial que tu lui portes, vieil homme, le coupa Yugito d’un ton glacial.
-Et le tien est tronqué par la rage d’avoir été blessée. Il me semble que tu n’as même pas été fichue de voir la trahison venir de Sabishii, ce qui me laisse à penser que ton avis sur la question compte peu, rétorqua Roshi s’attirant le regard noir de la kunoichi. Et nul besoin de me toiser ainsi, j’ai vu bien plus terrifiant que toi, gamine.

Ce fut au tour de Yugito de se lever, prête à répondre à la provocation du vieil homme. Elle fut retenue par Bee qui posa une main apaisante sur son épaule, et la força à se rasseoir.

-On se calme, ordonna-t-il d’un ton qui ne lui était pas coutumier avant de se tourner vers Han. Puisqu’on t’accuse, qu’as-tu à dire pour ta défense ?
-Hm, que je n’ai absolument rien fait, se défendit Han d’un ton plutôt calme malgré le fait qu’on l’ait accusé d’être un traitre dont la sentence irrévocable serait la mort. Hm, effectivement, présenté comme cela, Naruto, je suis effectivement le traitre. Hm, cependant, il me semble qu’Eiji ou Shogorai ont autant de chance de moi de l’être. Hm, Eiji s’est enfui bien facilement, à mon gout. Hm, peut-être avait-il infiltré Akatsuki pour Akuma, et a ensuite été envoyé vers Némésis. Hm, mais bien sur, je peux comprendre que ce choix ne te convienne pas, Naruto. Hm, après tout, c’est toi, et toi seul, qui l’a recruté sur un coup de tête, et sans penser à la moindre conséquence.

Le ton du jinchuriki changeait au fur et à mesure, et devenait de plus en plus acide, si bien qu’à la fin, il avait prononcé ses derniers mots comme s’il s’était agi d’une insulte. Le ninja renard apprécia d’ailleurs peu ces mots, et se mordit la lèvre pour ne pas jurer. Han se redressa de toute sa taille. Ses deux mètres et bien plus le rendait particulièrement impressionnant surtout en comparaison du ninja renard qui faisait au bas mot trois têtes de moins que lui. Il eut d’ailleurs l’envie de reculer, mais n’en fit rien. Il était le chef de Némésis, il devait se montrer fort pour garder en crédibilité.

-Eh bien, j’ai rarement vu un innocent usé d’intimidation pour convaincre qu’il n’est pas un traitre, fit Naruto d’un ton qui se voulait assuré.

Han le regarda de ses deux yeux terrifiants, et se rassit lentement. Lui aussi, d’ordinaire si calme, commençait à être sérieusement échauffé par les soupçons dont il faisait l’objet. Il reprit la parole pour se défendre.

-Hm, et puis n’oublions pas ce membre qui aurait voulu rester jusqu’à Ame. Hm, qui sait pourquoi il voulait rester, en fin de compte ?
-Attends un peu, intervint Yagura en pianotant des doigts sur son arme. Peut-on savoir à qui tu fais allusion ?
-Ca m’intéresse aussi, exaspérant renégat, ajouta Utakata.
-Hm, je ne suis pas un renégat, grinça Han. Hm, Et je fais bien sur allusion au troisième larron de votre bande. Hm, Shogorai…
-N’aurait jamais fait ça, l’interrompit Yagura d’un ton sec. Il n’avait aucune raison. Et quand bien même, on pourrait lui reprocher nos liens, personne ne pourra jamais rien tenter contre lui. Il est le petit-frère du plus puissant des shinobis.
-Quel bel contre-argument, fit Roshi, railleur. Il me semble que Mangetsu n’a pas levé un petit doigt pour Shogorai pendant les dix ans où il a été enfermé.
-Ou bien ses raisons te passent au-dessus de la tête, proposa Utakata.
-Demande donc à Rokubi ce qui va arriver à la tienne si tu continues à me provoquer. Il te rappellera ce que Kegatsu a vécu.
-C’est une menace ?
-Hm, depuis quand es-tu aussi perspicace, Utakata ? demanda Han.
-Je…
-Ca suffit, tonna le meneur de Némésis. Inutile de se disputer.
-Hm, tu m’accuses sans preuve, je…
-Non, il y a une preuve, intervint Gaara en se levant. Ou plutôt un témoin.

Tous se tournèrent vers lui, Han le premier qui avait soudainement pâli.

-Je t’ai vu à Otoramaya, Han, révéla le ninja tanuki. A l’aide de l’œil de sable, je t’ai clairement vu discuter avec un membre d’Akatsuki.
-Eh oui, Han, ton plan a bien marché jusque-là, fit Naruto triomphal. Mais tu aurais dû être un rien plus prudent.

Han sentit peser sur lui les regards de tous les membres de Némésis. Il sentit qu’il était perdu. Clamer son innocence ne servirait à rien s’il y avait un témoin pour l’accuser. Il jeta un regard à la porte qui se recouvrit soudainement de sable. Le porteur de Gobi soupira, et ferma les yeux une seconde. En les rouvrant, il se leva si soudainement qu’il fit tomber le fauteuil sur lequel il était assis. Un peu de vapeur sortit de son appareil, et propulsa son poing en direction de celui qui le faisait face, Naruto.
Celui-ci avait cependant vu venir l’attaque, et quand il reçut le coup de poing, il disparut dans un nuage de fumée. Avant que cette dernière ne se fut dissipée, le ninja renard réapparut avec un clone à ses cotés, et dans sa main, une masse de chakra tournoyant. Il fut trop rapide pour que la grosse carcasse de Han puisse l’esquiver et l’atteignit en plein torse avec l’orbe tourbillonnant. L’armure rouge absorba une partie du choc, mais Han décolla du sol, et voltigea vers le mur, brisant tous les meubles qu’il rencontrait en chemin. De la vapeur s’échappa en quantité de son appareil, et amortit le choc quand il rencontra le mur.

-Et tu te trahis toi-même, conclut Naruto. Gaara, s’il te plait.

Le susnommé leva un bras, et une masse de sable s’abattit sur Han, l’empêchant de faire le moindre geste. Le sable souleva l’ancien shinobi d’Iwa, et l’amena au milieu du cercle formé par les jinchurikis. Pour ces derniers, le geste de Han avait valeur d’aveu, et dorénavant, dans leurs yeux, ne brillaient plus que haine et rage, et pas le moindre petit soupçon de pitié. Seul Roshi faisait un « non » silencieux de la tête, ne pouvant croire que cet homme qu’il avait lui-même élevé les avait tous vendus, lui compris.
Le ninja renard toisa Han, qui était maintenant à genoux devant lui, les bras entravés par des liens de sable, et sous la menace des différentes armes des membres de Némésis. Le porteur de Gobi sut alors qu’il était perdu, alors que le meneur de Némésis le regardait avec un sourire victorieux.

-Au moins, nous allons pouvoir récupérer des infos sur Akatsuki, fit le blond.
-Hm, Naruto, tu te trompes, je n’ai absolument rien…
-Silence, traitre. Tes jérémiades ne m’intéressent pas, l’interrompit le ninja renard avant de se tourner vers Thosbald. Analyse son esprit grâce à un de tes jutsus, et extirpe toutes les infos que tu juges utiles.
-A tes ordres, fit le ninja du Tourbillon, tout de blanc vêtu.

Il se leva à son tour, et se plaça devant Han, Naruto ayant un peu reculé pour lui laisser la place. Il tendit sa main vers la jingasa de Han, qui essaya de lever le bras pour l’attraper à la gorge, mais si sa force physique réussit à supplanter celle du sable, il fut trop lent et le bâton de Yagura s’abattit sur son épaule lui arrachant un cri de douleur. Thosbald posa sa main sur le métal rouge, concentra son chakra pour lire dans ses pensées et… sentit une brusque douleur au niveau du flanc.
Il y jeta un regard, s’attendant presque à voir la main de Han plantée dedans. Mais il ne s’agissait que d’un sabre… Celui de Naruto. Le ninja du Tourbillon releva la tête, et put voir une lueur féroce dans les yeux bleus du jinchuriki. Ce dernier lui donna le saisit à la gorge, et retira son épée de la blessure. Thosbald ne fit un pas un bruit, il ne poussa aucun gémissement. Il se contenta de plaquer sa paume là où la lame du ninja renard s’était enfoncée, et de dégager du chakra. Le chef de Némésis eut un sourire triomphant, alors que tous, absolument tous, le dévisageaient d’un air proprement stupéfait.

-Cette technique de soin est vraiment utile, fit-il sans faire attention aux autres. Mais elle ne permet que de refermer les blessures, c’est ça ?
-Tu le sais parfaitement, répondit Yomika effarée que Naruto ait blessé son frère.
-Exact, c’est pour ça que quand Thosbald s’est remis de la blessure de Sasori, ça m’a étonné. Il utilisait du poison de son propre aveu. Tu n’aurais pas dû t’en sortir aussi facilement, à moins… à moins que tu aies eu un antidote.

Yomika resta silencieuse, tout comme Thosbald qui ne pipait toujours pas mot. A vrai dire, l’attention du ninja renard n’était pas accaparée par eux, mais par le troisième de la fratrie. Thosvorn le regardait d’un œil rond, comme si Naruto était pris de folie.

-De fait, désolé, Han, je voulais garder l’occasion d’atteindre Thosbald, fit Naruto. T’accuser alors que tu avais raison, et t’envoyer un orbe tourbillonnant, ce n’était vraiment pas sympa de ma part.
-Hm, pas grave, fit le jinchuriki de Gobi toujours sous l’emprise du sable mais dont le soulagement perçait à travers sa voix. Hm,la fin justifie les moyens.
-Donc, c’est Thosbald, le traitre, fit Roshi, lui aussi soulagé de savoir que toutes les accusations sur Han n’étaient visiblement qu’une mise en scène.
-En partie, approuva Naruto. J’ai dit que Han avait raison, non ?
-Que veux-tu dire ? demanda Yagura qui ne savait plus vraiment comment réagir.
-Disons que si c’est bien Thosbald qui a utilisé l’antidote, j’ai remarqué que Sasori avait eu l’air troublé en le voyant se relever. L’évidence est apparue à mes yeux. Si Thosbald n’était pas l’espion, il devait au moins le connaitre, et s’entendre suffisamment bien avec lui pour ne pas le trahir. De plus, j’ai formulé une autre hypothèse : celle que l’espion avait plusieurs doses d’antipoison au cas où. Mais au vu de la virulence du poison, je doute que Sasori ait été capable de créer beaucoup d’antidote. Et d’ailleurs, Sasori m’a lui-même confirmé n’avoir conçu que deux doses. Uniquement deux… En soi, juste assez pour que le traitre puisse donner une dose à son frère et sa sœur, mais pas assez pour lui. Il n’avait alors qu’à faire en sorte que je ne le choisisse pas pour affronter Sasori.
-Et comment-a-t ’il fait ? fit Utakata qui semblait étrangement emballé par la démonstration de sagacité que faisait Naruto et qui préférait largement que l’espion ne soit pas un jinchuriki.
-Il s’est débrouillé pour aller avec le groupe qui poursuivait Deidara. Rappelez-vous, il s’est proposé lui-même. De plus, c’est aussi lui qui a proposé d’aller à Otoramaya, endroit où nous avons croisé Sabishii. N’est-ce pas Thosvorn ?

Celui-ci resta silencieux quelques secondes. Puis un fin sourire se dessina sur son visage, avant qu’il finisse par éclater de rire. De le voir se gausser, dans une telle situation alors qu’on l’accusait ni pus ni moins de trahison avait de quoi déconcerter, mais aucun des jinchurikis ne baissa sa garde. Ils n’avaient absolument pas le cœur à rire, et n’avaient pas l’intention de courir le risque de laisser au ninja du Tourbillon l’occasion de s’enfuir.
Celui-ci continua à rire, comme si on lui avait fait une bonne blague, mais constata rapidement que personne ne l’imitait. Il haussa les épaules et dodelina la tête, avant de se lever.

-Alors, oui, mais non. Naruto, je ne suis absolument pas un traitre.
-Mais tu ne peux pas le prouver.
-Comment suis-je censé prouver mon innocence ? Il faudrait que quelqu’un ait vu l’espion en question en train de discuter avec un membre d’Akatsuki. Mais il me semble que c’est justement ce qu’a vu Gaara, non ?
-Tu as raison, Thosvorn, l’interrompit Naruto. Ce que tu viens de dire prouve une chose.
-Ah ? Comment cette chose m’innocente ?
-Ben, justement, mon vieux, ça ne t’innocente pas. Moi, je parle d’un traitre depuis le début. Alors, dis-moi, ton histoire d’espion, tu la sors d’où ?

Thosvorn écarquilla les yeux une seconde en prenant conscience de ce qu’il avait dit. Il jeta d’abord un coup d’œil à Yomika, puis à son épée courte, et enfin à… Gaara. Il pointa ses yeux verts brillants d’intelligence dans ceux, glacés, du porteur d’Ichibi, comme s’il s’attendait à ce qu’il intervienne, pour qu’il renouvelle son témoignage. Après tout, il avait bien vu Han. En guise de seule réponse, le porteur de Shukaku ferma le poing, libérant le jinchuriki de Gobi de l’emprise du sable. Naruto reprit la parole.

-Si j’ai pris Han comme bouc émissaire, ce n’est pas pour rien. C’est lui dont tu as pris l’apparence à Ame, quand tu es allé voir ton supérieur. Et tu t’es arrangé pour que Gaara te voit, afin qu’il puisse l’accuser au bon moment. Seulement, Han n’est pas un ninja sensitif. Il n’avait donc aucune chance de repérer Gaara, et pourtant, d’après ce que m’a dit notre cher ami tanuki, Han ne s’est mis à bouger que lorsque l’œil de sable s’est arrêté de se former, comme s’il attendait ce moment.
-Et paradoxalement, intervint le ninja aux yeux cernés de noirs, c’est une chance qu’Ichibi m’ait contrôlé à ce moment, car moi, je suis incapable d’établir un lien oculaire avec un œil pas encore formé. Si ça avait été juste moi, je n’aurai pas remarqué que tu avais attendu ce moment précis. Et puis, étonnant que quelqu’un d’aussi réfléchi que Han ne prenne même pas la précaution de changer d’apparence, non ?
-Tout ça, c’est bien joli, sauf que cela aurait nécessité que je sache repérer le chakra, ce dont je suis incapable, se défendit Thosvorn. En conséquence de quoi, j’aurai été incapable de savoir que Gaara était là pour me fournir d’alibi.
-Toi, non, mais Thosbald ? proposa Naruto en serrant un peu plus la gorge du susnommé.
-Allons, on a bien parlé d’UN traitre.
-Vous comptez pour un, tous les trois. Vous êtes liés mentalement. Eiji me l’a dit quand il m’a raconté son combat au pont de la terre et du ciel. Yomika a su que tu avais utilisé une technique, au moment même où tu as l’utilisé. Si c’est bien toi, le traitre, Thosvorn, ça veut dire que vous l’êtes tous les trois.
-Seulement, je ne suis pas un traitre, répéta Thosvorn.
-Malgré tous les éléments que j’ai notés, tu continues à nier ?
-Je ne nie rien. J’ai utilisé le bon terme tout à l’heure. Je n’ai pas trahi Némésis, tout simplement car j’ai été engagé en tant qu’espion d’Akatsuki avant que Némésis ne se réunisse.
-Donc, tu es un espion.
-Oh, ça ? Oui, fit le ninja du Tourbillon en souriant. Et comme tu l’as dit, on est trois.
-Espèce de…

Thosvorn alla trop vite pour Naruto. Il lança son épée courte, que Thosbald, jusque là amorphe, attrapa au vol. Même si le ninja renard le tenait, il restait plus grand que ce dernier, et n’était pas spécialement entravé par l’étreinte du chef de Némésis. Ainsi armé, il planta violemment la pointe de l’épée dans le dos de la main de Naruto, qui grogna de douleur, et le lâcha. Thosbald recula de trois pas, et fut dos à dos avec son frère et sa sœur. Les neufs possesseurs les entouraient néanmoins, prêts plus que jamais à en découdre, et la fratrie du Tourbillon se trouvait donc dans une fâcheuse posture sans pouvoir s’enfuir.
Pourtant, aucun membre du trio ne semblait vraiment inquiet. Yomika avait, à l’instar de Thosbald un air étrangement paisible peint sur le visage, tandis que Thosvorn avait toujours son imperturbable sourire collé aux lèvres. Il reprit son épée des mains de son frère, et la leva devant ses yeux, parant in-extremis deux ongles extrêmement longs et acérés qui appartenait à Yugito. L’ancienne kunoichi de Kumo comptait bien profiter de l’occasion pour se venger en avance de la blessure que lui avait infligée Sabishii. Et le sourire continuel de Thosvorn commençait vraiment à lui porter sur les nerfs.
Bee, qui avait suivi toute la scène avec un vif intérêt, avait dégainé ses lames, et savait qu’en étant rapide, il pouvait trancher la gorge de Yomika. Il n’avait jamais assez parlé avec les membres du trio pour se sentir proche de l’un d’entre eux, si ce n’était de Thosvorn dont il appréciait l’humour et les allusions grivoises. Pour sa sœur, en revanche, il ne ressentait que de l’indifférence. D’un geste précis, il fit un pas en avant, et planta sa lame dans la gorge de l’adolescente qui, bien qu’elle eut vu l’attaque venir, ne put esquiver compte tenu de la promiscuité du lieu où elle était.
Un flot de sang s’échappa de sa gorge, et elle essaya de parler, mais seul un gargouillis macabre sortit de ses lèvres. Elle plaqua cependant sa main sur sa blessure, et le chakra qui en émana reforma la peau du cou en quelques secondes à la grande surprise du porteur de Hachibi.

-Si le fer ne marche pas, laissez-moi faire, fit Roshi en composant des mudras. A cette distance, je n’aurai aucun mal à bien les dissoudre dans ma lave.
-Attends un peu, fit Gaara. Ca fait quand même un bout de temps qu’on les connait, et, même si ce sont des traitres…
-Il y a deux ans, tu les aurais déchiqueté dans ton sable, fit remarquer Naruto amusé. Mais tu as raison, nous devrions les capturer.
-Pas question, désapprouva Roshi d’un ton sec. Vous n’êtes que des enfants, mais vous devriez prendre conscience qu’ils en savent trop sur nous, et qu’il vaut mieux les éliminer de suite.
-Je suis d’accord, approuva Utakata. Traitre ou espion, peu importe. C’est de leur faute si on a failli crever à Ame.
-Je suis d’accord, intervint Yagura. La trahison, ou l’espionnage, ne mérite qu’un châtiment.
-Hm, idem, d’autant qu’ils ont essayé de me faire passer pour le traitre de l’affaire, fit Han.
-Ils nous ont causé du tort. Condamnons les à mort, acquiesça Bee.
-Ils ne portent pas de bijuu, ajouta Yugito. Ce ne sera vraiment pas une grosse perte.
-Et puis, ce n’était que des espions, rappela Fuu. Ils étaient constamment avec nous. Je ne suis même pas sure qu’on perd beaucoup d’infos.

Naruto resta silencieux. Il jeta un regard à Gaara, qui fit un signe de dénégation de la tête. Le porteur d’Ichibi savait que c’était le ninja renard le plus proche parmi tous les membres de Némésis des ninjas du Tourbillon. Il avait donc proposé de les épargner afin que son chef, mais surtout son ami n’ait pas trop à souffrir. Toutefois, puisque, pour une fois, Némésis toute entière était d’accord, il ne fallait pas faire le mauvais choix. Il fallait éliminer Thosbald, Yomika… et Thosvorn.

-Hey, je vous rappelle qu’on est toujours en état de se battre, On n’a pas spécialement envie de mourir parce que ça vous arrange, les gars, fit ce dernier en sortant de sa sacoche le premier tome de la série du Batifolage. J’ai bien l’intention de lire cette série encore longtemps.

Gaara fit un large mouvement de son épée de verre, qu’il venait de créer, et trancha dans le sens de la largeur le livre de Thosvorn.

-Depuis le temps que ça me démangeait, argumenta-t-il en souriant.
-Oh, fit Thosvorn en regardant le demi-livre qu’il tenait toujours. Coup de chance, c’était pas un exemplaire dédicacé. Cela dit, puisqu’on en est là, je pense qu’on ferait mieux de partir.
-Et comment comptes-tu t’y prendre ? demanda Naruto.
-Répulsion céleste, cria soudainement Thosbald.

Comme il était en contact avec son frère et sa sœur, ces derniers ne furent pas touchés par son jutsu. Ce ne fut pas le cas des neuf possesseurs qui furent tous projetés contre les murs de la pièce. Naruto grogna d’abord en entendant le nom de la technique de ce type au rinnegan qu’il avait affronté à Ame, il grogna ensuite quand il sentit l’onde de choc le frapper, et il grogna enfin quand il atterrit violemment contre le mur.
Pendant les quelques minutes de répit qu’ils s’étaient accordés, Yomika et Thosvorn posèrent leurs mains sur les épaules de Thosbald et lui transmirent leur chakra pendant que ce dernier entamait une longue série de mudras. Roshi utilisa sa vitesse exceptionnelle pour tenter de les séparer, mais, dans sa précipitation, il trébucha sur Han, étalé de tout son long sur le sol, et ne put que constater impuissant à la technique de Thosbald. Ce dernier posa sa main sur le sol, et dans une fumée blanche, les trois du Tourbillon disparurent.

***
Pendant ce temps à Ame, à l’endroit même où Akatsuki avait affronté Némésis, Sabishii se reposait à même le sol. Il regardait le ciel d’un air rêveur, ne pouvant s’empêcher de ressasser la manière dont s’était déroulé le combat contre les jinchurikis, et de maudire une fois de plus les trois misérables qui leur avaient permis de s’enfuir.

-La peste soit de ces foutus jutsus spatio-temporels, maugréa-t-il à voix haute.

Une raison de plus de détester ces techniques lui fut donnée quand apparurent au-dessus de lui les trois shinobis du Tourbillon, qui lui tombèrent littéralement dessus. Allongé comme il l’était, et encore convalescent du combat avec Yagura, il n’était pas en état de les éviter, et ils lui atterrirent dessus. Il n’eut pas spécialement mal, mais ce n’était pas non plus agréable. Il pesta de nouveau, et en profita pour appeler Pain grâce à la technique de dialogue mental de ce dernier .Tendô mit cinq minutes à arriver, le temps qu’il fallut à chacun pour se relever et fronça les sourcils en les voyant.

-Mais qu’est-ce que vous faites là ? demanda Tendô. Vous étiez censé…
-Continuer d’espionner Némésis, termina Thosvorn. Ouais, mais ils nous ont découverts.
-Comment ça, découverts ? fit Sabishii. Je croyais que vous étiez insoupçonnables.
-Nous l’aurions été, si certains avaient bien fait leur boulot et avaient capturé les possesseurs il y a quelques jours. Mais là, ils ont eu le temps de cogiter, et forcément, on s’est fait repéré. Mais on sait où ils sont, il suffira d’envoyer Zetsu.
-Bon, fit Tendô. Pour le moment, vous allez nous donner toutes les informations que vous avez. Puis, nous discuterons de votre intégration à Akatsuki, comme je te l’avais promis, Thosvorn.
-Parce que tu vas les récompenser, alors que ces trois incapables se sont fait prendre, Nagato ? demanda Sabishii, incrédule.
-J’ai donné ma parole, fit Tendô. C’est celle d’un Dieu, et elle est sacrée. De plus, ils ont rempli leur mission. Nous aurons d’autres occasions de récupérer les bijuus.

Ce faisant, il disparut dans un nuage de fumée. Sabishii se gratta la joue, et s’allongea de nouveau par terre, sans faire plus attention aux trois ninjas. Ces derniers se regardèrent entre eux, et fermèrent les yeux quelques instants, comme pour communier entre eux. Thosvorn les rouvrit en premier, et eut un léger sourire avant de murmurer d’une toute petite voix :

-C’est maintenant que tout commence… Naruto.
***
A Fuusetsugakure, les membres de Némésis contemplaient tous l’endroit où quelques instants plus tôt se trouvaient les trois espions d’Akatsuki. Naruto se releva tant bien que mal, n’arrivant toujours pas à comprendre comme Thosbald avait pu utiliser une telle technique de répulsion. De ce qu’il voyait, aucun des membres de Némésis ne semblait blessé, mais savait-on jamais.

-Tout le monde va bien ? demanda-t-il à tout hasard.
-Non, je n’irai bien que quand j’aurai buté ces trois gosses, répondit Utakata qui semblait particulièrement furieux, du moins plus que d’habitude, que les trois se soient enfuis.
-Ils nous ont échappés, et on ne les a pas étripés, fit Bee. Ce sera pour la prochaine fois, ils nous fileront pas toujours entre les doigts.
-Quand je pense qu’on leur a fait confiance, fit Yagura d’un ton amer.
-Hm, je n’ai jamais eu confiance en Thosvorn, rappela Han en se relevant difficilement et en se tenant le ventre, à l’endroit où l’orbe de Naruto l’avait atteint.
-T’avais bien raison, fit Fuu. Mais comment aurait-on pu deviner que sous ses dehors de pervers libidineux se cachait un espion ?
-On ne pouvait pas, statua Gaara.
-Ouais, en tout cas, je suis doublement désolé, Han, fit Naruto. Je t’ai faussement accusé et t’ai blessé pour rien.
-Hm, pas de problème, il fallait tenter de les arrêter, et puis, tu n’as pas frappé si fort que ça. Hm, en tout cas, je dois reconnaitre que tu as été particulièrement perspicace, Naruto. Hm, relier tous les évènements comme tu l’as fait, je ne l’aurais pas attendu de ta part.
-Euh… Je suis censé le prendre comment ? demanda le ninja renard d’un ton amusé.

Malgré la trahison et la fuite de la fratrie du Tourbillon, les membres de Némésis ne ressentaient pas spécialement d’amertume. Au contraire, ils étaient tous très satisfaits que tout se fut fini ainsi. Maintenant, ils étaient entre porteur de démon uniquement, et ce simple fait les galvanisait. Gaara garda pour lui son étonnement. Naruto ne semblait pas troublé plus que ça par le fait que Thosvorn, ce compagnon de si longue date qu’ils avaient tous deux rencontré dès le début de leur périple, ait été un espion, ou un traitre. Au contraire, le ninja renard semblait soulagé. Peut-être était-ce parce qu’il soupçonnait cela depuis un certain temps. Enfin, Gaara haussa les épaules. Si Naruto venait à avoir besoin de soutien, il serait là pour lui en apporter.
Le ninja renard s’étira, satisfait lui aussi de la tournure des choses, et jeta un regard à la pièce. Son léger sourire s’effaça en voyant son état. Déjà que quelques meubles avaient été brisés quand Han avait été propulsé, la répulsion céleste de Thosbald avait repoussé tous ceux qui restaient contre les murs, et les avaient mis en miette. Il chercha du regard un endroit où s’asseoir, mais bien évidemment, si les fauteuils et les canapés n’avaient pas été détruits, car bien rembourrés, ils étaient quand même complètement collés au mur. Naruto soupira, et échangea un regard avec Gaara, qui claqua des doigts. Il fallut alors cinq minutes aux bras de sable ainsi invoqué pour remettre un semblant d’ordre dans la pièce, et permettant à tous les membres de Némésis de s’asseoir de nouveau, à l’exception de Naruto qui resta debout. Utakata profita de ce moment pour reprendre la parole.

-Je dois reconnaitre que, pour une fois, tu as prouvé que tu as l’intelligence nécessaire pour être notre chef, déclara-t-il. Mais, revenons plutôt à ce qui nous intéresse. Le délai que nous t’avions, enfin que certaines personnes t’avaient, accordé touche à sa fin.
-On lui a laissé quinze jours. On en a passé sept à Otoramaya, puis durant la même journée, on est allé à Ame, on a combattu à Ame, on s’est fait vaincre à Ame, et on a atterri ici. Puis, on a du se rétablir et ça fait six jours, compta Yugito qui, une fois que les ninjas sur lesquels elle aurait pu calmer ses nerfs avaient disparus, avait subitement retrouvé son calme. Le délai se termine demain.
-Et justement, demain, je pourrais tout vous dire, décréta Naruto d’un ton assuré. Mais d’abord, il me faut en savoir un peu plus sur Gueryan, et c’est pourquoi j’ai demandé à Nadia « Black dragon » de venir nous raconter cette fichue légende que l’enfant de Kusa jugeait importante.
-Cette fichue légende, comme tu l’appelles, est un des patrimoines les plus sacrés de Gueryan, alors mesure tes paroles, jeune avorton, lui intima Nadia en apparaissant à coté de lui.

Le ninja renard écarquilla les yeux, et recula de quelques pas, manquant de trébucher et de tomber. Il voulut prononcer quelque chose, mais la voix lui manqua. Il balbutia quelque chose, en regardant fixement la femme, qui profita de la surprise générale pour aller s’asseoir dans le fauteuil qui était au centre du cercle fermé par les jinchurikis.

-Mais co… Comment vous avez fait ça ? demanda Fuu.
-Kôton (NDA : Art d’utiliser la lumière), révéla la guerrière de Blutsauger. Ce serait compliqué à expliquer, et ce n’est pas ça dont je suis venu parler. Qui sait ? Vous pourriez peut-être nous être utile, en y réfléchissant bien.




Et voilà.
Pas mal de chose importante dans ce chap. Entre les Uchiwa, Nadia "Black dragon" (qui est une référence à une auteure qui saura se reconnaitre^^) et l'espion...
Et dans le prochain, vous saurez (enfin) la légende de Gueryan. D'ailleurs, le chapitre 48 s'appellera en toute originalité: La légende de Gueryan.
Allez, à la prochaine

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