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Fiction: Les possesseurs

Naruto fuit le village.Ses buts: REUNIR LES JINCHURIKIS et SE VENGER DE KONOHA. Dans sa quète, il devra faire face aux différents villages ninjas,il apprendra de sombres secrets,et il deviendra...
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Sarhtorian (Masculin), le 12/07/2014
La suite directe du précédent.



Chapitre 55: La défaite de Némésis (p2)



Si Itachi Uchiwa était désemparé, alors il n’en montrait rien. Son visage était déserté de toute expression, sauf peut-être de celle de la concentration. Ses sharingans ne restaient pas en place une seconde, détaillant chaque individu qui lui faisait face, allant de Roshi à Yomika, en passant par Thosvorn. A un contre un, lui et Roshi se valaient. A trois contre un, la balance ne pouvait que se pencher du coté de Némésis. Pourtant, le grand frère de Sasuke gardait son calme, comme il le faisait en toute circonstance. Le perdre aurait signifié sa perte, de toute manière.

Roshi soupira. Pourquoi l’homme à la pupille rougeoyante n’utilisait pas son genjutsu ? Certes, contre lui, c’était inutile puisqu’il était un jinchuriki parfait, mais contre Yomika ou Thosvorn, cela pouvait être utile… En théorie, du moins. Le ninja de la lave savait qu’en pratique, comme il était l’un des ninjas les plus rapides du monde, il pourrait être auprès de ses compagnons d’arme en une seconde et leur transmettre du chakra. Il hocha la tête d’un air appréciateur, reconnaissant la valeur d’Itachi, que la situation dangereuse où il était, ne semblait pas troubler.

‘’Tant pis’’ soupira ce dernier en regardant Roshi.

Une larme de sang coula sur sa joue, tandis que les veines de son œil droit gonflèrent subitement. Le ninja de la lave recula instinctivement, esquivant ainsi les flammes noires qui venaient d’apparaitre à l’endroit où il était.

-Les flammes noires et éternelles d’Amaterasu, fit le porteur de Yonbi d’un ton étonné. Je croyais qu’il me voulait en vie.

Itachi réitéra son opération, sans cette fois-ci viser Roshi ni Yomika ou Thosvorn, et bientôt le mur, fut la proie des flammes noirs… De prime abord, c’était un vrai brasier qui étaient devant les trois shinobis de Némésis, mais à bien y regarder, entre les flammes, il y avait un chemin… Le seul qu’ils pourraient emprunter s’ils voulaient atteindre l’héritier des Uchiwa. Celui-ci venait de se faire une formidable barrière de défense… Mais il ne pouvait plus atteindre ses adversaires, à moins d’utiliser de nouveau les flammes noires, et donc de les tuer, ce qu’il ne voulait pas. Conscient qu’il ne pouvait pas affronter les trois en même temps, Itachi avait simplement décidé d’attendre de l’aide d’un de ses compagnons.

En temps normal, il aurait peut-être pu se débrouiller, mais d’une part, il avait dû entamer ses réserves de chakra plus qu’il ne l’aurait cru. Il comptait à la base vaincre Roshi rapidement grâce à Tsukoyomi, mais comme ce dernier contrôlait parfaitement son bijuu, cela n’avait servi à rien, et au taijutsu et au ninjutsu, Roshi était un rien plus fort que lui, fort de son expérience et de ses trente et quelques années de plus. Par ailleurs, depuis le début du combat, Itachi ressentait une sourde douleur au niveau du cœur.

-Il ne me reste plus beaucoup de temps, murmura-t-il sachant parfaitement que d’ici deux ans, il ne serait plus du monde des vivants, emporté par la maladie.
-C’est bien vrai, fit la voix de Balthazar derrière lui.

Itachi se retourna, et vit le changeur de monde marcher vers lui, en faisant tournoyer la partie marteau de son arme à l’aide de la chaine. Il l’a lança sans préambule, et Itachi se prépara à esquiver, quand un cercle bleu apparut devant lui, et à ses cotés. Le marteau rentra dans l’un pour sortir par l’autre. Le sharingan vit l’arme sortir du cercle avec une telle lenteur, que le membre de l’Akatsuki n’eut qu’à faire un pas de coté pour l’esquiver. Il essuya le sang qui avait coulé sur sa joue, et essaya de croiser le regard de Balthazar, mais ce dernier avait rabattu son chapeau devant ses yeux. Itachi ferma les siens, et les rouvrit soudainement.

-Amaterasu !

Balthazar s’enfonça littéralement dans le sol, à l’entente de la technique. Un énième cercle bleu était apparu sous ses pieds, et un autre s’était ouvert juste au-dessus d’Itachi. Le combattant des Terres du Nord rugit de joie quand il en sortit… l’espace d’une seconde. Comme il n’avait pas pris d’élan, et la gravité aidant, il tomba aussitôt vers le sol, droit dans le champ de flamme qu’avait créé l’homme au sharingan pour empêcher les ninjas de Némésis d’avancer.

-Meeeeeerde, cria Balthazar en ayant juste le temps de recréer un cercle bleu qui le ramena à proximité d’Itachi en faisant bien attention à rester sur le mur.

Il reprit son souffle et se releva.

-Tes flammes noires sont impressionnantes, shinobi. Elles n’ont pas réussi à m’abattre, mais elles m’ont quand même ridiculisé.
-Je ne tiens pas à me battre contre toi, déclara Itachi.
-Je comprends bien, tu es là pour ces types et pas pour moi. Cela étant dit, en Gueryan, il est de mauvais ton de refuser un défi, et je suis venu ici pour t’affronter. En conséquence de quoi, moi, Balthazar « Le changeur de monde », combattant des Terres du Nord, sous les ordres d’Alek Sychi 79e du nom, ou Archaon, à ta convenance, je te défie en combat singulier.
-J’accepte, répondit le frère de Sasuke après avoir réfléchi quelques secondes.

Il avait estimé que c’était la meilleure solution. Si les ninjas de Némésis trouvaient un moyen de traverser son chemin, et il leur avait donné ce moyen puisqu’il avait lui-même tracé un chemin pour mieux les cueillir, il ne pourrait pas vaincre en quatre contre un. Alors que là, il avait au moins l’assurance que ce Balthazar ne les laisserait pas intervenir. Parmi le peu d’information qui filtrait de Gueryan, il y avait au moins leur sens de l’honneur et l’importance que les habitants de ce continent y accordaient.

-On ferait mieux de descendre, fit Yomika en entendant l’échange.
-Pourquoi cela ? demanda Roshi.
-C’est un combat singulier selon les règles de Gueryan, nous n’avons pas le droit d’intervenir.
-J’ai commencé ce combat, et je le finirai, fit le ninja de la lave.
-Ce type vient des Terres du Nord, révéla Thosvorn en secouant la tête. Les habitants de cette contrée sont butés comme pas deux, et font si grand cas de l’honneur, qu’il ne te laissera pas combattre.
-Eh bien, je l’éliminerai aussi.
-Plus facile à dire qu’à faire, déclara Yomika.
-Ne t’inquiète pas pour moi, je me sens tout à fait capable de…
-Mais pourquoi t’obstiner à vouloir le combattre, le coupa-t-elle, alors que quelqu’un se propose de le faire à notre place ?
-Je n’en sais rien, on n’a qu’à dire que c’est une question d’honneur, fit Roshi d’un ton laconique.
-De… l’honneur ?

Yomika avait un ton franchement surpris, tandis que Thosvorn haussait les épaules. Ce dernier avait compris depuis bien longtemps qu’il ne servait à rien de discuter avec le doyen de Némésis, mais il avait bien fallu qu’il fasse une résistance de principe. Quant à sa sœur, malgré ses airs de sagesse habituels, elle semblait comme perdu, comme si ce que venait de dire Roshi était ridicule, ou tout du moins comme s’il était la dernière personne à être en mesure de dire cela.

-Nous sommes des shinobis, fit Yomika. Depuis quand l’honneur est-il une préoccupation pour nous ?
-Et à fortiori, pour toi, Roshi, fit Thosvorn. Tu ne m’as pas raconté l’histoire d’un type de ton village dont tu as écrasé le crâne alors qu’il était à terre en plein champ de bataille ?
-Oui, et alors ? Il s’était mis en travers de mon chemin alors que je m’apprêtais à combattre Horos, je ne l’ai même pas remarqué.
-Peu importe, ça ne change rien au fait que tu as tué un de tes alliés, alors ne me parle pas d’honneur, je…
-Ne dis pas un mot de plus, Thosvorn, ordonna le jinchuriki. Tu as bien retenu ce que je t’ai dit sur moi, mais il semblerait que tu n’y ais rien compris.
-J’ai juste retenu que tu as laissé mourir ton maitre, tous tes amis et un de tes élèves, railla le ninja du Tourbillon. Et je passe sur le fait que le résultat de tout ça est que tu es un déserteur. Bravo, beau bi…

Le poing de Roshi s’abattit en pleine joue du jeune homme qui ne broncha pas. Les yeux noirs et les yeux verts s’affrontèrent dans un duel muet, avant que Thosvorn détourne le regard en rabattant la capuche de sa cape sur sa tête.

-Désolé, je n’aurai pas du dire ça, s’excusa-t-il. C’était aussi inutile qu’injustifié.

Sans attendre de réponse, il sauta du mur, et atterrit auprès des blessés, de Fuu et de son frère. Le ninja de la lave fut surpris d’un si brusque revirement, mais sa colère reprit le pas. Ce sale gosse était une vraie plaie, et il se demandait pourquoi Naruto ne l’avait pas exclu de Némésis depuis le temps. D’autant que ce n’était même pas un jinchuriki, et donc pas un membre spécialement utile. Enfin, non, il ne se le demandait pas, il savait parfaitement que Thosvorn et le ninja renard étaient de bons amis. Mais si l’unité du groupe était mise à mal à cause d’une amitié, cette dernière avait tout lieu d’être remise en question.

Roshi jeta un dernier regard vers les flammes noires, et soupira rageusement. D’accord, il allait laisser ce type de Gueryan combattre. Pour l’heure, il avait autre chose pour s’occuper. En effet, sur le sol, la balance des forces commençait sérieusement à être déséquilibrée. Du coté de Némésis, il y avait Yagura, Bee, Franck Nyvas et Shinkuu Uzumaki. De celui d’Akatsuki, l’homme plante, le gars masqué, ce traitre de Sabishii, les six shinobis aux rinnegans, Deidara, la femme papier, et Kisame Hoshigaki. Ca faisait tout de même du douze contre quatre. Le ninja de la lave concentra du chakra dans ses jambes et sauta rejoindre ses compagnons, non sans avoir enjoint à Yomika de rejoindre ses deux frères. Il ne voulait pas l’avoir dans les pattes.

Fuu, en voyant le porteur de Yonbi rejoindre les autres, reprit son souffle, et se releva. Elle croisa le regard de Gaara. Ce dernier était complètement paralysé à la seule exception de ses yeux verts et glacés qui continuait à bouger de droite à gauche, comme pour lui dire de ne pas y aller. La porteuse de Nanabi aurait pu se sentir vexer par le fait que le détenteur d’Ichibi doute de sa puissance, mais elle savait que ce dernier était inquiet, inquiet car il ne voulait pas la perdre, et qu’épuisée comme elle l’était Fuu ne ferait pas forcément long feu face aux membres d’Akatsuki.

Néanmoins, elle devait combattre jusqu’à la fin, tant qu’elle le pouvait encore. Elle rejoignit, en titubant un petit peu, donc à son tour les cinq ninjas défendant Némésis. Grâce à elle, le rapport de force était maintenant d’un contre deux en faveur d’Akatsuki. De leur coté, les trois ninjas du Tourbillon ne semblaient pas spécialement prêt à combattre. Ils restaient en retrait, en examinant tour à tour les différents blessés. Thosbald, aidé par Yomika, utilisait ses maigres capacités médicales pour soigner les plus blessés. Quant à Thosvorn, il s’était assis en tailleur à coté de Naruto, triturant l’une de ses lames, visiblement prêt à pourfendre quiconque voudrait s’en prendre au chef de Némésis.

Les membres de Némésis et leurs alliés toisaient les shinobis d’Akatsuki qui les toisaient en retour. Les deux groupes se regardaient en chien de faïence que seul brisait le bruit de l’affrontement entre Itachi et Balthazar. Ce dernier appréciait toutes les capacités de son adversaire. Il semblait prendre le combat comme un test. Il ne manquait pas de féliciter l’Uchiwa pour chacune de ses esquives et de ses attaques. Il ne semblait pas s’inquiéter du fait que depuis tout à l’heure, il n’avait pas pu, ne serait-ce qu’une seule fois, l’atteindre. Les sharingans prévoyaient ses mouvements, et ses déplacements spatiaux étaient handicapés par le fait que les deux ennemis étaient à la verticale. Au bout de quelques minutes d’un combat où ni l’un ni l’autre des combattants n’avait prit l’avantage, le dialogue s’instaura de lui-même.

-Tu es doué, très doué, constata le changeur de monde. Et très courageux, aussi.
-Que veux-tu dire ? demanda Itachi.
-Eh bien, de combattre dans ton état, expliqua le combattant de Gueryan. Pour ne rien te cacher, je pensais m’être fait une trop grande idée des ninjas. Je pensais que vous péroriez beaucoup pour ne finalement pas faire grand-chose. Tu peux te féliciter pour avoir chamboulé cet avis. Quel âge as-tu ?
-Vingt ans. Et comment sais-tu que mon état…
-Tu n’as connu que vingt hivers, et tu es si puissant, souffla Balthazar. Pour te répondre, sache que je suis un expert dans le shinshu spatial, et si c’est le cas, c’est en partie dû à ma capacité de me concentrer instantanément. Depuis que je t’affronte, je ne peux que constater ta respiration légèrement trop rapide et un rien rauque. Par ailleurs, tu as tendance à porter ta main gauche à l’emplacement de ton cœur. Et pour finir, la phrase que tu as dite au moment où je suis arrivé. La conclusion logique qui s’impose est tout simplement que tu es malade…
-Je…
-Attends, laisse-moi finir. Tu souffres au niveau du cœur, ta respiration rauque semble logiquement indiquer un afflux sanguin dans tes bronches. Tu dois être tuberculeux, ou quelque chose de ce genre, non ? Et ça me dérange pour tout te dire.
-Ne sommes-nous pas ennemis ? répondit Itachi. Malade, car je le suis comme tu l’as deviné, je fais pour toi une proie facile.
-N’essaye pas de faire en sorte que je te sous-estime, j’ai bien vu que même atteint par la maladie, tu parviens quand même à te battre et à me mettre en difficulté. Mais ce n’est pas ça qui me dérange. Moi, un guerrier des Terres du Nord, j’ai défié un homme de dix ans mon cadet, atteint d’une maladie mortelle. Peux-tu comprendre à quel point cela malmène mon honneur ? Comme tu as relevé mon défi, nous sommes obligé d’aller jusqu’au bout. Toutefois, rien ne nous oblige à combattre maintenant. Soigne-toi d’abord, et…
-Malheureusement, ce mal dont je suis atteint, l’interrompit Itachi, est une maladie uniquement présente chez les membres de mon clan. Elle se déclare rarement, mais quand elle est là, il faut un remède bien spécifique pour s’en débarrasser.
-Eh bien, tu n’as qu’à prendre ce remède et venir me combattre.
-Le dernier dépositaire de ce remède était mon grand-père, Kagami Uchiwa. Il est mort en emportant le secret.
-Tu es en train de me dire que tu es condamné à mourir tôt ou tard, et que tu ne peux que retarder l’inévitable ?
-Tu as tout compris.
-Mais… Pourquoi faire ça ? Je vois que tu souffres. Pourquoi t’astreindre à une telle douleur plutôt que de simplement mourir ?
-Disons qu’il y a quelque chose qu’il faut que je fasse avant de mourir.
-Ce doit être important, j’imagine, fit Balthazar. Bon, tu m’as convaincu. Je vais t’aider à trouver un moyen de t’en sortir.

Itachi haussa un sourcil, symbole de son étonnement face à la singulière, et incompréhensible, déclaration de son ennemi. Pourquoi une telle empathie envers lui ? Cet étrange hurluberlu avait-il vraiment conscience qu’ils étaient tous deux en train de lutter à mort ? Oui, évidemment qu’il le savait, cela se voyait dans ses yeux clairs. Malgré le sourire railleur arboré par Balthazar, les pupilles de ce dernier reflétaient son sérieux, et sa détermination.

Le changeur de monde comprenait la surprise de l’Uchiwa. Il se doutait bien que les shinobis n’avaient pas tendance à aider leurs ennemis. Pourtant, c’était différent en Gueryan, et plus particulièrement dans les Terres du Nord. Dans ces dernières, un combat n’avait de valeur que si les deux participants avaient toutes leurs capacités. La moindre blessure extérieure à l’affrontement, le moindre handicap rendait nul un combat singulier… Pire, quand le vainqueur avait été avantagé par des circonstances extérieures, il était considéré comme un lâche, et finissait généralement défié puis tué à son tour, quel qu’il fut. Et Balthazar savait que son souverain respectait cela à la lettre.

Si ce dernier apprenait que le changeur de monde avait tué un gamin de vingt ans mortellement malade, nul doute qu’il enverrait Thanpolt ou Kai pour le tuer. A moins qu’il ne s’en charge lui-même. Et ce, même si stratégiquement le changeur de monde devait rester en vie pour combattre le péril qui surviendrait dans trois ans. Archaon était particulièrement intransigeant à ce sujet. Cela étant dit, Balthazar, en choisissant de soigner son ennemi, s’évitait tout risque de représailles de la part de son seigneur. D’autant que lui-même n’aimait pas l’idée de tuer un malade. Mieux valait un combat où l’on risquait de mourir avec honneur qu’un affrontement où tout était déjà joué, et donc d’une lâcheté inouïe. Ce fut ce raisonnement que présenta le combattant de Gueryan, soucieux d’être compris par son ennemi, au grand frère de Sasuke.

‘’S’il savait que je suis un misérable qui a tué toute sa famille, il serait peut-être moins indulgent’’ songea ce dernier.

-Bon, puisque nous sommes d’accord, fit Balthazar, je te propose de rejoindre nos camps respectifs.

Ce faisant, il sauta dans le vide, et, bien évidemment, un cercle bleu apparut sous lui, l’absorbant complètement, et le faisant réapparaitre juste à coté de Yagura, qui lui jeta un regard en coin. Balthazar salua l’ancien Mizukage, qu’il avait aussitôt reconnu, d’un bref signe de tête. Pour sa part, Itachi rejoignit les rangs d’Akatsuki en deux bonds, arrivant à coté de Kisame qui accueillit son binôme d‘un sourire qui ne se voulait peut-être pas carnassier, mais qui l’était à cause des dents pointues de l’épéiste. Visiblement, le squale de Kiri semblait content que son coéquipier s’en soit tiré. Après tout, s’il ne se faisait jamais d’ami, Kisame appréciait certains shinobis et notamment ceux qu’il jugeait valeureux selon ses critères, et il respectait grandement Itachi. Respect qui était d’ailleurs partagé par l’Uchiwa.

Tendô jeta un rapide regard à Madara qui recula un peu. Ce dernier ne semblait pas vouloir étaler sa véritable identité aux yeux de tous, et laissa l’homme aux rinnegans reprendre les commandes. Il s’avança d’un pas.

-Vous vous êtes battus courageusement, déclara-t-il. Seulement, vous avez perdu. Nous sommes deux fois plus nombreux que vous, et quand bien même vous être très fort, vous ne pouvez nous battre. Au mieux, vous pourriez tuer quelques uns d’entre nous, mais à la fin, nous sortirions inévitablement vainqueur de la rencontre.
-Et donc ? demanda Yagura. Je veux dire, d’accord, on n’est pas dans une situation très avantageuse, mais tu n’espères quand même pas qu’on va se rendre ?
-En tout et pour tout, vous êtes quinze, comptabilisa d’une voix monocorde Tendô. Six d’entre vous n’ont pas de bijuus. Nous sommes prêts à les épargner si vous vous rendez.
-Oh, c’est sympa, ça, fit Shinkuu, mais tu permets qu’on choisisse nous-mêmes si on veut vivre ou non. D’autant que je doute que la priorité de mes compagnons d’infortune soit de me sauver la mise.
-Le prends pas mal, mais on ne t’a jamais vu, fit Bee à son intention. Te sauver serait un imprévu, et sacrément pas optimal.
-Il n’y a pas de problème, j’en suis bien conscient moi-même, répondit gaiement l’Uzumaki en jetant le mégot de sa clope par terre.
-Et puis, fit Roshi en jetant un rapide regard en arrière. Je n’ai pas spécialement envie de mourir pour les trois qui sont derrières.
-Non plus, rajouta Yagura en dardant un regard rempli de haine vers Madara. D’autant qu’il y en a un parmi vous que je veux tuer à tout prix. Alors, garde ton marché pour toi.
-Dire que je pensais que tous les shinobis étaient couards, remarqua Balthazar. Je vais de surprise en surprise aujourd’hui.
-J’apprécie de voir de quelle manière tu me considères, fit Shinkuu « Ikari » d’un ton faussement grinçant.
-Bon, tout ça, c’est bien joli, mais tu es capable de nous sortir de là, changeur de monde, chuchota Franck à l’oreille de l’homme des Terres du Nord
-Exact, mais pourquoi le ferais-je, chien de Mens ? répondit d’un ton dur ce dernier.
-Ecoute bien ce que je vais te dire, mon roi semble connaitre Naruto, le gamin blond qui git à terre. D’où ? J’en sais rien. Mais quand j’ai parlé de lui à sa Majesté, cette dernière m’a ordonné de tout faire pour qu’il ne lui arrive rien. Alors, si le seigneur Mens devait apprendre que tu as laissé une de ses connaissances dans une situation critique, je ne donne pas cher de ta peau.
-C’est une menace ?
-Bravo, très perspicace, railla Franck.
-Ne te prends pas pour ce que tu n’es pas, minable, rétorqua son interlocuteur. Tu ne m’arrives pas à la cheville.
-Peut-être pas, admit l’homme de Glaronn. Mais je cours assez vite pour t’échapper, et TU n’arrives pas à la cheville du roi Mens. Ce serait dommage que quelqu’un le prévienne que…
-Mouais, j’ai compris le message… Enfin, de toute façon, je ne comptais laisser mourir des types aussi prometteurs que les types de cette Némé-machin. Puisque tu es là, rends-toi utile et gagne le temps nécessaire pour que je puisse réunir du flux sacré.

Franck ferma les yeux, et se concentra, tandis que le changeur de monde plaquait ses mains l’une contre l’autre. Son dos commença à changer, deux excroissances poussant à vue d’œil. Les différents membres d’Akatsuki regardaient avec méfiance le combattant de Glaronn finir ce qu’il avait commencé. La prudence aurait peut-être recommandé d’attaquer, mais Tendô avait fait un signe de main pour empêcher quiconque d’aller à l’assaut. Ses rinnegans permettaient de voir en partie le chakra de ses adversaires, et il savait qu’il y avait dans les excroissances n’étaient pas assez concentré pour servir d’arme.

Dans un cri libérateur, Franck relâcha justement son flux sacré, et les deux excroissances devinrent brutalement une immense paire d’ailes. Derrière son masque, Madara eut un sourire méprisant. Il connaissait en partie les techniques des guerriers de Gueryan, et il savait que certains pouvaient modifier leur enveloppe corporelle. Et si se faire pousser des ailes était un bel exploit, il ne servait pas à grand-chose si ce n’est à s’enfuir… Bien qu’à vrai dire, les ailes étaient si larges que Franck manquerait à coup sur de place pour décoller. Elles étaient déjà suffisamment larges pour cacher les membres de Némésis aux yeux d’Akatsuki.

Les jinchurikis, eux, n’en croyaient pas leurs yeux. Sur le dos des ailes dont s’était doté leur allié du jour, il y avait des signes, et ces signes formaient une phrase tout à fait compréhensible et sans la moindre équivoque.

« Reculez, et laissez-nous nous charger du reste, Némésis »

Yagura, Bee, Roshi et Fuu se regardèrent, et décidèrent de faire confiance à Franck. Après tout, ce dernier n’était-il pas l’allié de Naruto ? Et même si ce n’était pas le cas, ils étaient déjà tellement acculés que perdre quelques mètres ne changerait absolument rien. Ils se retirèrent donc, et retournèrent près de leurs compagnons évanouis, et de la fratrie du Tourbillon.

Franck battit des ailes, et déclencha une violente bourrasque qui obligea les shinobis d’Akatsuki à se protéger les yeux de leurs mains. Il devait gagner du temps, et… un cri de douleur s’échappa de ses lèvres. Une barre de fer noire, lancée par l’un des Pains, s’était plantée dans l’une de ses ailes. Il sentit aussitôt que son flux sacré était perturbé, et dut stopper sa technique. Les ailes se rétractèrent, non sans avoir au préalable éjecté la barre de fer, dévoilant aux membres d’Akatsuki le recul des membres de Némésis.

La scène était pour le moins atypique. Douze shinobis d’Akatsuki face à un ninja, et deux combattants de Gueryan… Et un peu en retrait, neuf jinchurikis, évanouis ou en pleine forme, et trois adolescents.

‘’Tuez celui qui affrontait Itachi, il prépare quelque chose’’ ordonna la voix de Madara dans les esprits de Pain, de Konan, de Sabishii, de Zetsu, et de Kisame, les seuls qui semblaient être dans le secret de sa véritable identité.

Le squale de Kiri fut le premier à répondre à cet ordre et s’apprêta à se jeter sur sa cible, mais Itachi se plaça juste devant lui, et mit un bras devant lui pour l’empêcher d’avancer.

-Ne fonce pas trop vite, Kisame, n’oublie pas qui nous affrontons, fit calmement l’Uchiwa en désignant le sol de son doigt.

L’épéiste regarda le sol, et vit que sur lui étaient tracées des dizaines de sceaux, tous plus compliqués les uns que les autres. Il lança un regard peu amène au responsable de cela : Shinkuu qui souriait d’un air provocateur. Le talent des Uzumaki dans l’art du fuinjutsu était bien connu, mais qu’il soit capable de poser autant de sceaux en si peu de temps, ça dépassait l’imagination.

-Un pas de plus, et je ne donne pas cher de ta peau, statua le grand frère de Sasuke.
-Il suffit par-dessus, hm, rétorqua Deidara qui, s’il n’avait pas reçu d’ordre de Madara, comptait bien en finir avec les ennemis d’Akatsuki.

Il envoya un de ses oiseaux d’argile, mais celui-ci fut stoppé net une décharge électrique, qui avait jailli de la main de Shinkuu après quelques mudras. Le fils de Keibaro jura. Il devait vraiment trouver un moyen de contourner ce problème de la supériorité de la foudre sur la terre.

Tendô leva la main. Il suffisait d’attirer les deux types de Gueryan et l’Uzumaki à lui pour éviter les sceaux. Il s’apprêta à lancer son attraction céleste, mais il était déjà trop tard. Madara n’avait pas sous-estimé les capacités de Balthazar, et les quelques dizaines de seconde qui venaient de s’écouler lui avaient suffi pour rassembler le chakra nécessaire à l’exécution de sa technique, et à calculer toutes les données nécessaires liés à un déplacement spatial. Les membres d’Akatsuki ne purent qu’être les témoins muets de tout quand ils virent Balthazar séparer ses mains, et tenir entre elles une boule de chakra qui luisait étrangement. Le changeur de monde se retourna subitement et l’envoya sur les shinobis de Némésis.

-La porte de lumière ! déclara Balthazar alors que la boule de chakra éclata, libérant un éclat aveuglant et bleuté.

Quand l’éclat disparut, il apparut à tous qu’il ne restait plus personne à l’endroit où se trouvaient une seconde plus tôt les membres de Némésis. Pain ne se laissa pas aller à la surprise et se concentra, déployant tous ses pouvoirs de perception.

-Impossible, fit Tendô après avoir cherché quelques secondes. Je ne sens leur présence nulle part, ni à Ame, ni même dans le pays de la Pluie. Où les as-tu envoyés ?
-Quelque part loin de vos sales pattes, répondit le changeur de monde en joignant de nouveau les mains. Maintenant, laisse-moi me concentrer que je puisse me casser d’ici.
-Espèce de…

Le chakra de l’homme aux rinnegans enfla soudainement en même temps que pour la première fois un réel énervement pouvait se lire sur les six visages de ceux qui composaient Pain. Balthazar en resta sans voix. Il connaissait très bien ce chakra.

‘’C’est celui de Thanpolt’’ songea-t-il ‘’Qu’est-ce que ça veut dire ?’’

Mais il ne se laissa pas troubler plus que ça, et continua à accumuler du flux sacré. Il ne devait transporter que trois personnes, mais il comptait les emmener bien plus loin qu’il n’avait emmené Némésis. Si bien que l’exercice était tout aussi dur que précédemment. Et déjà, la situation était critique. Les six Pain avaient posé les mains à terre, et Shinkuu avait vu, à son grand dam, la totalité de ses sceaux être peu à peu effacé. L’Uzumaki avait déglutit. Il ne pensait que le rinnegan était puissant à ce point. Et maintenant, plus rien ne les protégeait à la charge furieuse d’Akatsuki. N’ayant plus rien pour le retenir, Kisame, suivi aussitôt de Pain, se lança à l’attaque.

-Balthazar, si tu peux le faire, c’est maintenant, fit Shinkuu en reculant un peu tandis que Franck faisait de même, la main crispée sur la poignée de son glaive ;
-C’est bon, répondit le changeur de monde en séparant les mains. On y va.

De nouveau, une forte lumière bleue apparut, enveloppant Franck, Shinkuu et Balthazar. Itachi fut suffisamment rapide pour ceinturer Kisame et l’empêcher d’avancer. Les membres d’Akatsuki ne pouvaient pas prendre le risque d’entrer dans la lumière, et d’être transporter dans un endroit, dont d’une part, ils ne connaitraient sans doute rien, et qui, d’autre part, devait être truffé d’ennemis. Pourtant, Pain n’avait rien à perdre à sacrifier l’un des six. Ce fut pour cela que le Pain à la mèche courut dans la lumière, juste avant que celle-ci ne disparaisse, laissant seuls les membres d’Akatsuki. Sabishii s’avança à l’endroit où s’étaient trouvés quelques minutes auparavant ses ennemis, et frappa du poing contre le mur.

-Merde, tout ça pour rien, cria-t-il.
-Calmez-vous, Sab-senpai, fit Madara, reprenant son rôle de Tobi devant Deidara, d’un ton léger.
-Me calmer ? Mais comment veux-tu que je me calme alors qu’on a raté une occasion en or ?

Madatobi allait dire quelque chose, quand soudainement, les Pain tombèrent les uns après les autres. Seul Tendô réussit à tituber jusqu’à l’un des murs et à s’y adosser, avant de se laisser glisser. Il laissa échapper deux mots avant de fermer les yeux.

-Trop loin.

***

Pendant ce temps, dans la capitale de Glaronn, et plus précisément dans le palais royal, les quatre seigneurs de Gueryan s’étaient réunis. Ils se trouvaient dans une grande terrasse à ciel ouvert. C’était une sorte de grande plateforme carrelée au centre de laquelle il y avait une table ronde. Ils s’y étaient installés car cette plateforme était parfaite pour les réunions. Personne ne pouvait les attaquer sans se mettre à découvert. Et se mettre à découvert dans un endroit où étaient réunies les personnes les plus puissantes du monde avec des intentions hostiles à leur égard revenait à se condamner à mort. D’autant qu’ils n’y avaient pas qu’eux. Chacun avait deux gardes du corps à ses cotés, qui se tenaient debout derrière lui.

A un des bords de la table, une cinquième personne était assise. C’était un homme dans la trentaine, le plus puissant de tous les shinobis d’après les rumeurs, Mangetsu Hozuki en personne. Après avoir quitté Otoramaya, il était directement allé en Gueryan pour répondre à l’invitation des quatre seigneurs.

-Comment se présente la barrière ? demanda Archaon, maitre des Terres du Nord, protégé par Kai et Thanpolt, de son ton froid et sec habituel.
-Elle tient toujours, fit Mens, le souverain de Glaronn, qui était sous la protection de Nerwan et du maitre de Franck. Mais d’après nos études, elle peut lâcher à tout moment.
-N’était-elle pas censée tenir pendant sept cent ans ? demanda Tema, reine de Blutsauger, dont les gardes du corps étaient une femme nommée Keiko, et son propre amant, Michael le trancheur d’âme.
-Sept siècles d’après la légende, fit le dernier des quatre seigneurs, protégé par deux personnes aussi encapuchonnés que lui. Ca fait aussi bien être six cent quatre-vingt-dix sept ans que sept cent deux.

Ce seigneur-là était le chef du plus petit des quatre pays de Gueryan. Un étrange endroit au centre même du continent qu’on appelait généralement l’Ombre, car rien de ce qui s’y passait n’était connu. C’était un pays sous le signe du secret, et c’était aussi pour cela que son souverain, qui était aussi de moindre stature par rapport à ses pairs, se cachait toujours sous une cape quand il se tenait en public.

-Dis-moi, Mangetsu, fit le souverain de l’Ombre. Qu’en est-il de la situation des ninjas ?
-Ca se stabilise, fit l’intéressé qui était accompagné par Yuichiro, l’épéiste qu’avait croisé Némésis lorsqu’ils avaient rencontré Bee et Yugito.
-Pourront-ils nous servir d’alliés si nous le leur demandons ?
-Non, pas du tout. La menace qui va bientôt apparaitre est… peu crédible pour qui n’y est pas préparé. Les ninjas ne croiront la chose que quand elle pénétrera sur leur sol… Ce qui se passera si Gueryan est vaincu.
-Donc, trop tard, conclut Archaon. Tu es incapable de les convaincre ?
-Ca fait des années que j’essaye, répondit l’épéiste.
-Alors, il nous faudra nous passer d’eux. Après tout, ils ne sont pas très nombreux.
-Toutes les forces, aussi infimes soient-elles, nous seront nécessaires, rappela Tema.
-Et puis, il y en a quelques uns qui valent le détour, fit l’enfant de Kusa. Notamment…

Les seigneurs de Gueryan ne surent jamais de quel shinobi Mangetsu allait vanter les mérites, car au-dessus de la table, une lueur bleue apparut soudainement. Aucun des cinq stades zéro qui se trouvaient là ne bougea. Ce ne fut pas le cas de leurs gardes du corps respectifs qui dégainèrent leurs armes, prêt à tailler en pièce le nouveau venu… Enfin, pas tous. Thanpolt et Kai avaient tous deux reconnu la technique de Balthazar, qui était originellement sous leurs ordres. Originellement, car le changeur de monde n’était tout simplement pas homme à obéir et à rester gentiment sur place. Il avait beau être doté de capacités exceptionnelles, il était particulièrement ingérable.

Mais tout ingérable qu’il était, Balthazar savait qu’il y avait un protocole à respecter, et comme il était particulièrement fidèle à ce protocole, son souverain, Archaon, avait tendance à très facilement pardonner ses écarts de conduite. Et comme le protocole empêchait un seigneur d’avoir plus de deux gardes du corps, et que Balthazar savait que cette réunion au sommet avait lieu, il était très étonnant de le voir débarquer ici. Tout devint plus clair aux yeux d’Archaon, quand il vit que le changeur du monde n’était pas venu seul. Balthazar, Franck et Shinkuu tombèrent tous les trois sur la table, tandis que le Pain à la mèche, emporté par l’élan qu’il avait pris pour sauter dans la lueur bleue, atterrissait un peu plus loin sur le sol dallé.

-Bon, on s’en tire bien, fit Balthazar en se relevant. Je…

Les mots se coincèrent dans la gorge quand il vit où il était. Il déglutit difficilement, et, pâle comme un linge, il descendit de la table sous le regard impérieux de Thanpolt, dont les yeux, dit du sauveur, reflétaient un agacement certain. Il ne pensait pas avoir aussi mal visé. Il s’était attendu à apparaitre sur le toit du palais du souverain de Glaronn, mais pas là. Franck, lui, fit comme si de rien n’était, essayant d’éviter le regard meurtrier que lui jetait son maitre, et sauta sur le sol, avant de s’agenouiller devant le roi de Glaronn, de la manière la plus respectueuse qui soit, comme s’il avait juste été introduit devant lui.

Le seul qui échappa aux remontrances tacites fut Shinkuu. Mangetsu le salua d’un signe de tête, et l’invita d’un geste à quitter la table, et à venir s’installer derrière lui, à coté de Yuichiro. Comme chacun des cinq stades zéro avait droit à deux gardes du corps, l’enfant de Kusa avait droit d’inviter son subordonné à assister au sommet. Balthazar, et Franck, eux, n’avaient absolument pas le droit de rester là, et les deux hommes n’attendaient que l’aval de leur chef respectif pour s’éclipser. Ils attendaient tous deux ladite autorisation quand les premières réactions fusèrent.

-Que voilà une arrivée cavalière, fit Mens, souverain de Glaronn, d’une voix trainante.
-Pour ne pas dire inadmissible, souffla le maitre de Franck derrière lui.
-La faute n’est pas tant à imputer à Franck, fit Nerwan Etsukazu en lissant sa barbe, qu’à Balthazar.
-Va te faire… murmura le changeur de monde.
-Et donc, de la mienne, puisque je l’ai laissé vaqué à sa guise, continua Nerwan en se tournant vers son roi. J’en assume toute responsabilité, et j’accepterai la punition quel quelle soit.
-C’est bon, répondit Mens en haussant les épaules. Ce n’est pas bien grave.
-Puisque tu assumes, et que je n’ai aucune autorité sur toi, rajouta Archaon, je ne prendrai pas de mesure non plus. Cela dit, Balthazar, profite de l’occasion pour rentrer dans le rang.
-A vos ordres, ô mon roi.
-Bien, maintenant, dis-moi qui est cet homme qui porte les yeux du sauveur.

Alek Sychi 79e du nom avait dit cela en dardant de ses yeux rouges le Pain qui avait réussi à sauter dans la lueur bleue, et qui se trouvait à quelques mètres de là. Ledit Pain, Chikushôdô, paraissait un peu absent. Mais, peu à peu, il semblait recouvrer ses capacités, au fur à mesure que les autres Pains, bien des kilomètres plus loin, s’écroulaient tour à tour. Quand Tendô tomba inconscient sous les yeux de ses compères d’Akatsuki, Chikushôdô retrouva toute sa mobilité. Et sa première action fut de joindre les mains pour composer les cinq signes nécessaires à la technique de l’invocation. Mais alors qu’il s’apprêtait à faire le dernier, une de ses mains se décrocha de son poignet, empêchant sa technique d’aboutir.

Le shinobi d’Akatsuki n’eut aucune réaction. Il ne sembla pas souffrir, et à peine quelques gouttes de sang coulèrent, alors même que le liquide carmin aurait du jaillir à flot. Il vit sa main tomber par terre, mais avant qu’elle ait touché le sol, elle fut rattrapée par celui qui venait de la trancher : Nerwan Etsukazu. Celui-ci, alors qu’il était à coté de son roi l’instant d’avant, se trouvait juste devant Chikushôdô, quand bien même une dizaine de mètres les séparait.

‘’Il est rapide’’ songea ce dernier
-Qui es-tu ? lui demanda Archaon. Où plutôt qui est celui qui se cache derrière ce cadavre ?
-Je suis Pain, un dieu.
-Un dieu avec de telles pupilles, répéta pensivement le seigneur de l’Ombre. Serais-tu le Sauveur?
-Non, répondit le ninja d’Akatsuki sans comprendre à qui son interlocuteur faisait allusion.
-Peut-être es-tu Totsuka, alors ?
-Non plus.
-Et tu n’es pas Jashin, ni l’un des deux autres, continua l’encapé. Cinq dieux pour Gueryan, et tu n’es aucun d’entre eux.
-En soi, un homme des plus présomptueux, conclut l’un de ses gardes du corps.
-Je peux comprendre que de simples êtres mortels tels que vous ne puissiez comprendre…
-ASSEZ ! tonna Archaon. Dieu ou pas, tu es bien trop bavard à mon gout, et tu n’es rien d’autre qu’un lâche qui envoie des morts se battre à sa place.
-Un être si indigne qu’il n’a rien à faire en ces lieux, compléta Tema. Qu’on en finisse !

Répondant à son ordre tacite, Michael dégaina sa lame. Il fut imité par la totalité des gardes du corps présents. La vue de tout ce métal dirigé à son encontre encouragea le Pain à agir. Au lieu de s’enfuir, il courut jusqu’à la table, évitant de justesse les quelques coups qu’on lui portait. Il atterrit au centre, et étendit ses bras. Franck, en voyant cela, écarquilla les yeux. Il savait que cette position était celle de la technique de répulsion. Il s’apprêta à crier pour prévenir tout le monde, mais il n’eut pas le besoin d’en arriver là.

Thanpolt tendit lui aussi une de ses mains, et Chikushôdô fut brusquement attiré vers lui. Le Pain n’en crut pas ses rinnegans en apercevant le garde du corps d’Archaon. Des cheveux rouges, une peau blanche comme la craie, et ces yeux, les mêmes que les siens. La main gauche de Thanpolt se posa sur son torse tandis que la main droite tenait son arme : une faux dont la lame semblait faite d’obsidienne.

-Mais… C’est moi, eut le temps de murmurer le ninja d’Akatsuki
-Répulsion divine ! répondit Thanpolt

Le nom différait, pas la technique. Pour la première fois, ce fut à Pain d’être expulsé, mais il n’alla pas bien loin. D’un grand mouvement de bras, le guerrier des Terres du Nord mit son arme dans la trajectoire du Pain, si bien que la tête de ce dernier fut aussitôt tranchée. L’action dura moins d’une seconde, et ce fut donc l’expression de sincère surprise qui demeura sur ce visage pourtant habituellement si inexpressif. Le corps sans tête, lui, continua sa route, et alla s’écraser sur le sol quelques mètres plus loin. Thanpolt attira la tête à lui, et la saisit par sa longue mèche de cheveux orange. Il la porta à proximité de son visage, et, posant sa faux à coté de lui, en arracha un œil. Aussitôt, celui-ci perdit sa couleur bleu-violette, et ses cercles concentriques pour devenir gris.

-On ne peut pas créer des yeux du sauveur à la demande, déclara-t-il sentencieusement.
-Peu importe, fit la voix puissante d’Archaon. Il va falloir nous donner quelques explications, Balthazar.
-Euh… Oui, en vérité, c’était un membre d’Akatsuki que nous avons du affronter pour… pour sauver Naruto.

Il avait dit ça rapidement en regardant du coin de l’œil le souverain de Glaronn. Si Franck ne lui avait pas menti, la réaction de Mens ne se ferait pas attendre. Et effectivement…

-Naruto Uzumaki, fit Mens. J’avais effectivement ordonné à Franck de tout faire pour qu’il reste en vie. Si tu l’as aidé, Balthazar, tu as ma gratitude.
-Vous n’avez sauvé que Naruto, ou toute son équipe ? demanda soudainement Mangetsu.
-Némésis toute entière, répondit Shinkuu, à l’exception d’Eiji, qui s’est enfui.
-Oui, évidemment qu’il s’est enfui, sa mission en tant qu’espion d’Akuma lui intimait de rester en vie, et face à l’Akatsuki, il devait forcément prendre la poudre d’escampette.
-On a eu de la chance qu’il ne révèle pas que c’est vous qui avez recommandé au chef d’Akuma de l’envoyer à Némésis.
-Eiji est imprévisible, il n’est pas stupide, mais c’est vrai que Yagura et Utakata n’auraient pas apprécié de savoir ça, remarqua l’enfant de Kusa.
-Yagura… souffla le seigneur de l’Ombre. Ne serait-ce pas…
-Si, c’est lui. Comme tu as pu l’entendre, il va bien.
-C’est bien l’un des seuls, révéla Shinkuu. Quand on les a sauvés, il y en avait à peine sept sur douze qui tenaient debout.
-Je vois, fit Mangetsu. Je…

Il s’interrompit brusquement et porta la main à sa tête, sous le regard plein d’incompréhension des personnes présentes. Il resta une minute ainsi, ne respirant pas, ses yeux violets grands ouverts, et sa bouche, remplies de dents pointues, fermée. Au bout de ce délai, il reprit sa respiration, et se tourna vers Balthazar.

-Pourrais-tu retourner à Ame ?
-Dans ce coupe-gorge ? Mais pourquoi ? demanda le changeur de monde.
-J’ai un vieil… ami qui s’appelle Tars. Il vient de m’envoyer un message mental pour me demander de mettre en lieu quelques dizaines de personnes. Il faudrait que quelqu’un aille les chercher, et qui mieux que toi, dont la maitrise des techniques spatio-temporelles ne sont plus à démontrer, pourrait le faire ?
-Oui, effectivement, je suis le choix idéal répondit Balthazar en appréciant pleinement le compliment de Mangetsu.

Le compliment d’un stade zéro n’était jamais mauvais à prendre. Balthazar se tourna vers son souverain, comme pour lui demander l’autorisation, qui lui fut aussitôt accordé, et se prépara à partir. Shinkuu bondit et lui mit une main sur l’épaule.

-Hé, tu ne sais même pas où aller dans Ame, remarqua-t-il. Je viens avec toi.
-Parce que tu sais où il faut aller, toi ?
-Je viens de lui dire, fit Mangetsu.
-Bon, très bien, de toute façon, je ne suis pas à un passager près.

Balthazar concentra son flux sacré, et au moment où il allait lancer sa technique, il entendit la voix de l’Uzumaki.

-Au fait, où as-tu envoyé les shinobis de Némésis ?

A cela, Balthazar se contenta de sourire mystérieusement avant d’exécuter sa technique.

***

Les membres de Némésis encore conscients virent un éclat de lumière bleue dès que Balthazar eut fini de prononcer le nom de sa technique. Puis, chacun d’eux se sentit décoller du sol, pour monter sans s’arrêter. Tout autour d’eux devint flou, et puis, ce fut le choc. Tous les shinobis de l’organisation des jinchurikis tombèrent au sol, qui avait une étrange texture, et qui n’était pas aussi dur qu’il aurait du l’être, et sentirent une grande baisse de température par rapport au pays de la pluie où ils se trouvaient quelques minutes auparavant. Fuu fut la première debout, et elle jeta un regard à ses compagnons. Aucun n’était blessé, mise à part bien sur, ceux qui l’avaient été par Akatsuki. Roshi, lui, eut plutôt le réflexe de regarder autour de lui, pour savoir où se ils se trouvaient. Il ne reconnut absolument pas les lieux, car tout était plongé dans la pénombre… C’est ce qu’il crut au premier abord, mais il se trompait. Il comprit vite que c’était ses yeux qui clochaient. La vive lumière de l’homme de Gueryan l’avait ébloui et c’était cela qui l’empêchait momentanément de voir. Tous ses camarades devaient être logés à la même enseigne, sauf Fuu qui avait fermé les yeux… Et Bee grâce à ses lunettes de soleil. Ce fut à ce dernier que le ninja de la lave s’adressa.

-Bee, tu reconnais les lieux ? Tu sais où on est ?
-Ce type voulait sauver nos vies, mais on est bien morts, à mon avis.

Roshi ne comprit pas ce que voulait dire par là le porteur de Hachibi, pas plus que les ninjas du tourbillon, et Yagura, eux aussi encore aveuglés. Quelques secondes plus tard, leur vue respective revint et ils purent tous regarder autour d’eux. Ils se trouvaient sur une place enneigée, et entourée par des habitations, semblables à celles qu’on aurait pu trouver dans un village caché. Ils devaient d’ailleurs se trouver dans l’un d’eux, puisque plusieurs dizaines de shinobis se trouvaient sur place. Ils avaient tous dégainé des armes, en les voyant se relever, et semblaient prêt à combattre. Mais ce n’était pas pour ça que Bee avait dit ce qu’il avait dit…

Yagura posa nerveusement la main sur son bâton, tandis que Thosvorn triturait l’une de ses épées, lui aussi nerveux. Ils avaient des raisons de l’être, car un groupe vêtu de noir plongé dans l’ombre avaient enlevé leurs capuches, qui les protégeaient des flocons de neige qui tombaient du ciel.

Et vingt paires de sharingans flamboyaient dans la pénombre.




Oui, c'est un pseudo-cliffhanger.
J'espère que ce chapitre vous a plu, et si vous avez la moindre chose à me dire, l'espace commentaire est là pour ça.
Allez, à la prochaine pour le chapitre suivant: Fuusetsugakure, le village des tempêtes.







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