Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Les possesseurs

Naruto fuit le village.Ses buts: REUNIR LES JINCHURIKIS et SE VENGER DE KONOHA. Dans sa quète, il devra faire face aux différents villages ninjas,il apprendra de sombres secrets,et il deviendra...
Classé: -16D | Spoil | Général / Action/Aventure | Mots: 367793 | Comments: 115 | Favs: 226
Version imprimable
Aller au
Sarhtorian (Masculin), le 31/08/2013
Et voilà un nouveau chapitre.
J'espère qu'il vous plaira.
Bonne lecture à tous et à toutes.




Chapitre 51: Sursis et nouveau départ



Naruto 43 : Sursis et nouveau départ.

L’aube pointait au-dessus de la ville d’Otoramaya, l’inondant dans une lumière rouge. Quelques ivrognes trainaient par ci par là, et les derniers commerçants des magasins de nuit laissaient la place aux premiers commerçants des magasins de jour. Devant une ruelle, il y avait un individu. Cet individu faisait partie de Némésis, mais depuis un certain temps, c’était Akatsuki qu’il servait. Il était ce qu’on appelle communément un espion, et il avait rendez-vous avec l’un des membres de l’organisation chasseresse de jinchurikis. Il semblait attendre quelque chose, et au bout de quelques minutes, il s’enfonça dans l’ombre de la ruelle. Son pas était inaudible, et personne n’aurait pu deviner qu’il se trouvait là tant il était discret.

Au bout de quelques minutes de marche, il arriva dans une sorte d’impasse qui se terminait par un mur, éclairé par un faible rayon de soleil de l’aube naissante. L’espion alla s’adosser contre le mur, et attendit. Quelques secondes plus tard apparut devant lui une silhouette humaine, plus précisément un hologramme du chef de l’Akatsuki. Celui-ci regarda l’espion, et hocha la tête.

-C’est bien, tu es ponctuel, fit-il. Avant que tu me fasses ton rapport, dis-moi pourquoi tu ne m’as pas informé que Killer Bee avait rejoint Némésis. Selon ce que je savais, il était censé être à Kumo.

-Je pensais que vous étiez au courant, répondit l’espion. Ca fait tout de même deux ans qu’il a déserté. Ne vous avais-je pas dit qu’il avait utilisé un clone spécial ?

-Non, tu ne me l’avais pas dit, rétorqua le chef d’Akatsuki. Mais passons, quelles sont les intentions de Némésis ?

-Le prochain village sur la liste de Némésis, c’est Ame. Nous devrions y aller dans environ huit jours.

-Huit jours ? C’est problématique. Nous n’avons pas complètement éliminé le camp adverse, et Hanzo de la Salamandre est difficile à dénicher. D’autant qu’il a envoyé des agents quémander de l’aide un peu partout. Peux-tu retarder d’une semaine votre départ ?

-Aucune chance, statua l’espion. Nous sommes à Otoramaya pour nous reposer, et dans huit jours, Némésis sera en pleine forme. Je ne pourrais soulever aucune raison valable de rester ici.

-Bien, il va falloir aviser avec ça alors. De toute façon, les forces de Hanzo sont bien trop affaiblies pour nous déranger. Dès que Némésis arrivera à Ame, nous les détruirons.

-N’oubliez pas de tenir votre promesse, rappela l’espion. Sinon, je risque fort d’y passer.

-Je n’oublie rien, répondit le chef d’Akatsuki. Tu nous sers admirablement. Je veillerai personnellement à ce que tu m’as demandé soit fait.

-Je vous remercie, répondit l’espion.

-Quiconque sert Akatsuki est justement récompensé. Nous nous reverrons en personne à Ame, j’imagine.

-Normalement, rien ne devrait m’en empêcher.

L’hologramme acquiesça, et disparut, laissant seul l’espion. Ce dernier resta là à réfléchir. L’entretien avait été court, signe que les choses allaient bientôt s’accélérer. Les préparatifs étaient déjà faits. L’espion hocha la tête. Si tout se passait comme l’avait prévu le chef d’Akatsuki, il serait le seul membre de Némésis à ressortir en vie du village de la pluie. Il eut alors une autre pensée qui le fit sourire et même presque rire. Il se décolla du mur auquel il était adossé, et repartit de là où il était venu, sans avoir, semblait-il, remarqué que toute la scène avait été observée par un œil de sable tapie dans l’ombre.

***

Quelques heures plus tard, le soleil brillait fort dans le ciel, écrasant les badauds les moins protégés de sa chaleur. Dans la rue principale, nullement gêné par le soleil, un jeune homme marchait. Des cheveux rouges cachés par une capuche d’une couleur similaire mais plus sombre, un bandeau noir cachant les pupilles de Shukaku, quatre gourdes de sable accrochées à sa ceinture, Gaarichibi marchait lentement. Il avait passé la nuit et la journée qui avait suivi à espionner ses compagnons de Némésis grâce à divers yeux de sable qu’il avait envoyé un peu partout… Tout cela afin pour mieux connaître leur caractère, que le démon n’avait pas pris la peine d’analyser du temps où Gaara contrôlait encore son corps, ne pensant pas avoir ce genre d’occasion de liberté un jour.

Il réfléchissait à ce qu’il avait vu un peu plus tôt. Ainsi, Akatsuki avait un espion au sein de Némésis, et un espion qu’on pouvait difficilement soupçonner… Carrément insoupçonnable en vérité. Un sourire sadique se dessina sur son visage. Les humains n’étaient que des êtres veules qui ne pensaient qu’à leur intérêt propre, et qui étaient prompts à trahir leur proche. La présence de cet espion, et quel espion, dans Némésis en était la preuve. Bien sur, cela arrangeait ses affaires, car cet espion allait probablement une zizanie qui lui serait propice, à lui, Shukaku, et qui lui permettrait d’atteindre son but.

L’objectif à court terme d’Ichibi était bien sur de quitter Némésis. A long terme, c’était de quitter le monde shinobi. A très long terme, rejoindre des contrées où les hommes ne pouvaient vivre bien longtemps… Un pays lointain à l’ouest séparé des ninjas par une terre aride et sulfureuse que l’on nommait Yomi no kuni. Une fois là-bas, Shukaku savait qu’il serait libéré de tout risque de capture, et pourrait élaborer bien d’autres projets. Cependant, avant d’en arriver à ce jour béni, il devait préparer son départ.

Il avait pensé à s’enfuir à la première occasion venue, mais il n’aurait pu échapper à Némésis, à l’Akatsuki ou aux grandes nations, et il se serait fait reprendre tôt ou tard. Il avait donc décidé d’attendre qu’une occasion, comme par exemple une grande bataille où l’on ne ferait pas attention à lui, se présente. Et il était capable d’attendre longtemps. Après tout, cela faisait des décennies qu’il était enfermé dans un humain, et attendre quelques semaines, voire quelques mois ne le dérangeait pas. Comme le fait de ne pas tuer. Inutile de se compromettre en donnant aux humains le sort qu’ils méritaient… Il suffisait d’attendre… Juste un petit peu.

Gaarichibi renifla l’air de la ville au petit matin. S’il y avait bien une chose qu’appréciait le démon, c’était de pouvoir sentir les odeurs de la nature, et c’était encore mieux s’il sentait du sang. Pourtant, à ce moment, il sentit une odeur étrange, non, étrange n’était pas le bon terme, plutôt désagréable. Désagréable pour lui, s’entendait, car c’était une odeur d’un être qu’il connaissait et dont, surtout, il connaissait la puissance. Un des seuls humains qui pouvaient se prétendre être d’un niveau supérieur aux démons à queues.

Le bijuu à une queue pivota sur lui-même pour tomber nez à nez avec l’individu dont il avait senti l’odeur. Le démon fut si surpris qu’il recula de quelques pas. Comment se faisait-il qu’il n’avait pas senti sa présence ? Quand il vit à qui il avait affaire, il eut la réponse. Il avait en face de lui quelqu’un dont il avait entendu parler, et qu’il n’avait pourtant rencontré que peu de fois, quelqu’un d’exceptionnel : l’enfant de Kusa.

Celui-ci avait des vêtements similaires à ceux dans lesquels Gaarichibi l’avait vu la dernière fois : un débardeur noir, des bandelettes autour du cou, un pantalon de toile bleu nuit attaché par une ceinture, où était accrochées plusieurs sacoches, et gourdes. Il affichait un sourire paisible, qui donna au démon le sentiment probablement infondée, que le shinobi se moquait de lui. Cependant, il se retint de l’attaquer. Se battre avec un ninja comme l’ainé des Hozuki était déconseillé pour quiconque voulait rester discret, dans tous les sens du terme. Le jinchuriki contrôlé croisa donc les bras, et resta impassible.

-Quand un ainé est devant soi, fit l’enfant de Kusa en préambule, il est de bon ton de se présenter.

-D’après ce que m’a dit Roshi, tu n’as rien fait de tel quand tu as fait face à Orochimaru, rétorqua le jeune homme. Au contraire, tu as tenté de le tuer. Evite donc de me faire la moindre remarque sur le respect dû aux ainés.

-Tu as de la chance de faire partie de Némésis, mon jeune ami. J’en ai tué pour moins que ça.

-J’en ai fait de même pour ceux qui m’ont toisé comme tu le fais en ce moment.

Mangetsu et Gaarichibi se défièrent du regard. Les yeux violets de l’un semblaient voir par delà le bandeau noir de l’autre, et regarder les prunelles de Shukaku, qui luisaient d’une étrange lueur. Il y avait un je-ne-sais-quoi chez le ninja de Kiri qui mettait le démon mal à l’aise, comme la présence d’un être perdu qu’on a connu dans un temps à tout jamais révolu. Au bout de quelques minutes, le plus puissant de tous les ninjas esquissa un sourire, dévoilant ses dents en pointe, et tendit sa main droite devant lui.

-Ne partons pas sur de mauvaises bases, Gaara, fit-il. Ne jouons pas le jeu de l’intimidation, et serrons-nous la main.

Le possesseur possédé abaissa la tête pour voir la main, avant de la relever vers le visage de son interlocuteur. Un jeu subtil se mettait en place entre les deux individus. Pareils à Utakata et Naruto qui avaient du chacun faire des concessions lors de leur réconciliation, Mangetsu laissait de coté sa supériorité avérée et l’arrogance qui en découlait pour parler en égal à celui qu’il croyait être Gaara, tandis qu’Ichibi, devait renoncer, ne serait-ce que pour une seconde, à son coté sociopathe, l’ancien ninja de Suna ne l’étant lui-même plus vraiment.

Le bijuu réfléchissait à toute vitesse. Gaara aurait-il accepté de serrer cette main tendue ? Si on lui avait posé cette question quelques années auparavant, il aurait répondu non. Aujourd’hui, la donne était différente. Shukaku avait vu son hôte changer et devenir à la fois plus ouvert et plus sympathique au fur et à mesure que le temps s’écoulait. Il ne pouvait exclure le fait qu’il aurait accepté de serrer cette main, pour ne pas fâcher l’homme qui allait discuter avec Némésis, et donc pour aider, de manière indirecte, Naruto, envers qui le ninja du sable se sentait redevable de bien des choses. En pensant à cela, le démon décida de serrer cette main, sans se douter de l’erreur qu’il faisait.

Effectivement, un phénomène qu’il n’aurait pu prévoir se produisit dès l’instant où sa main toucha celle du maitre de Yagura. Physiquement, aux yeux d’un passant lambda qui passait par là et les voyait, ils étaient face à face, en train de se serrer la main silencieusement. Mentalement, la réalité était tout autre. Le tanuki du sable en fut effaré. Il se trouvait sous sa forme originale dans la pièce au sol ensablé où lui et son porteur discutaient, voire plutôt se disputaient. Derrière une grille se trouvait un grand tumulus de sable où était emprisonné le fils du Yondaime Kazekage, et de l’autre coté de cette grille, à coté du démon, il y avait l’enfant de Kusa. Celui-ci fit quelques pas en regardant un peu partout, avant de poser son regard sur le gigantesque raton-laveur.

‘’Ah, je savais bien qu’il y avait une chose qui clochait. En revanche, de là à imaginer que tu avais pris le contrôle de ton hôte, Ichibi’’ fit-il

‘’COMMENT AS-TU ACCEDE EN CES LIEUX, HUMAIN ? AUCUN DE MES FRERES N’EST EN TOI. CELA NE SE PEUT’’ répondit le susnommé

‘’Mais cela est. J’ai assez de chakra pour résister à la pression du tien qui imprègne ces lieux.’’

‘’JE SENS TA PUISSANCE. ELLE N’A RIEN DE NATURELLE. A QUOI EST-ELLE DUE?’’

‘’Tu es plus intelligent que tu ne le laisses croire. Je n’ai qu’un nom à donner : Tars’’

‘’TARS ?’’ répéta Shukaku, et dans le ton du démon pouvait s’entendre l’effort qu’il faisait pour mettre un visage à ce nom. ‘’JE NE CONNAIS PAS DE TARS’’ ajouta-t-il après quelques secondes de réflexion ‘’QUI EST-IL ?’’

Pour toute réponse, un sourire énigmatique se dessina sur le visage de Mangetsu Hozuki, ce qui excéda le bijuu.

‘’SI TU NE TIENS PAS A REPONDRE, LIBRE A TOI. IL NE ME RESTE PLUS QU’A T’ETRIPER, PAUVRE LARVE’’

Le démon leva un de ses bras géants et l’abattit à l’endroit où se trouvait le plus puissant des shinobis. Celui-ci sauta sur le coté, et esquiva le coup, tout en s’entaillant le pouce avec ses dents. Atterrissant à quelques pas, il posa sa paume sur le sol.

‘’Invocation’’

Alors qu’il aurait du résulter de la technique un nuage de fumée, rien ne se passa. L’enfant de Kusa ne sembla pas s’en étonner. Bien au contraire, cela le conforta dans son idée. Même pour lui, être la cible d’un démon était déstabilisant, et l’avait fait douter un instant de sa capacité à le vaincre. Puis il s’était souvenu qu’il n’avait aucun besoin de le battre puisque tout ce qui était en train de se passer se déroulait dans son esprit. Pour vérifier cela, il avait usé d’un jutsu spatio-temporel qui ne pouvait et ne devait, en toute logique, pas marcher.

L’ainé des Hozuki joignit les deux mains, et les plaqua, paume contre paume. Pendant ce temps, guidé par la volonté du bijuu à une queue, tout le sable, à l’exception de celui qui maintenait Gaara enfermé, de la pièce commença à converger vers le ninja de Kiri. Alors qu’il allait être touché, ce dernier poussa un cri en concentrant du chakra en lui et disparut purement et simplement. Voyant cela, le démon à queues poussa un rugissement de colère. S’il avait éliminé ici Mangetsu Hozuki, annihilant par là même son esprit, ce qui lui était bien plus facile que dans la réalité physique, celui-ci aurait sombré dans un état végétatif.

Le tanuki claqua des doigts et revint à la réalité. Il était toujours en train de serrer la main du maitre d’Utakata, sachant qu’à peine une seconde ou deux venait de passer dans la réalité. Il retira sèchement sa main, et porta celle-ci à l’une des jarres que Gaara accrochait à sa ceinture, prêt à en utiliser le sable.

-Inutile d’avoir ce genre de réflexe, révéla Mangetsu. Je n’ai pas l’intention de me battre, et comme je n’ai pas non plus l’intention de te dénoncer à tes camarades de Némésis, tu n’as pas besoin de m’éliminer. De toute façon, tu n’y arriverais pas.

-Tu ne vas pas me dénoncer ? Et tu crois que je vais te faire confiance ?

-Je me fiche que tu me fasses confiance, Ichibi. J’ai décidé de ne pas te dénoncer… Non, ce n’est une de mes décisions en fait. Disons plutôt que ce n’est pas mon rôle.

-Ton rôle ? Que veux-tu dire ?

-Je te l’expliquerai, à condition que tu me mène à Némésis. Nous avons à parler, si je ne m’abuse.

Gaarichibi haussa les épaules, et se remit à marcher, suivi par Mangetsu. Il enrageait à l’idée que ce dernier avait découvert aussi facilement son secret. Et comme il était au courant pour le corps aqueux de l’ainé des Hozuki, il ne pouvait pas le blesser. Même si cela l’énervait au plus haut point, Shukaku était obligé de faire patte blanche et de ravaler sa rancune… Pour le moment, car dès qu’il découvrirait son point faible, l’enfant de Kusa ne ferait plus autant le fier.

***

Pendant que Gaara, sous le contrôle du démon à une queue, marchait avex Mangetsu Hozuki, le reste de Némésis était réuni dans la suite, en train de manger le premier repas de la journée. Habituellement, l’absence du porteur du démon à une queue aurait du se faire remarquer, puisque ce repas était censé être pris en groupe, pourtant, personne n’y faisait vraiment attention, et pour cause : tous attendaient que Naruto prennent les devants et amorcent la réconciliation avec Utakata. Les deux hommes étaient assis face à face et mangeaient lentement sans se regarder, le regard plongé sur leur nourriture.

Tous, hormis les porteurs des démons à six et neuf queues, ne se préoccupaient pour ainsi dire pas de manger. Ils étaient dans l’attente, et au bout d’un certain temps, le meneur de Némésis dut le sentir puisqu’il s’arrêta de manger, avant de jeter un regard autour de lui. Il soupira et se leva, attirant, ce faisant, l’attention d’Utakata qui releva, à son tour, la tête. Naruto fit le tour de la table pour arriver à coté de son camarade qui se leva. Les deux hommes s’affrontèrent du regard quelques instants, et puis, finalement, Naruto prit la parole.

-Utakata, depuis quelques jours, nous sommes dans une situation… problématique pour l’unité du groupe. Or, je suis le chef du groupe, et je dois en tant que tel tout faire pour résoudre ce problème.

-Oui, murmura Thosvorn. Et le fait que tu sois directement impliqué dans l’affaire, entre autre.

Il avait pensé avoir parlé suffisamment bas pour que seul Thosbald l’entende, mais il s’était trompé et il s’en rendit compte quand la tête de Yomika se tourna vers lui. Il fit alors semblant de faire tomber sa fourchette et sauta de son siège pour se cacher sous la table. Il sentit qu’il aurait du se taire cette fois-ci, et qu’il aurait du attendre un moment un peu plus propice pour lancer une pique, surtout si c’était pour se faire remarquer par sa sœur. Celle-ci n’hésita pas à lui donner un coup de pied sous la table. Thosvorn évita de se faire remarquer plus que cela, et retint le gémissement de douleur.

Naruto n’avait cure de cette intervention. Ces yeux bleus, très froids, fixaient le porteur de Rokubi qui soutenait ce regard. D’un ton plein d’emphase, le détenteur du renard à neuf queues reprit la parole.

-Notre querelle gêne Némésis, elle l’entrave. Il faut donc que cela cesse. Je m’excuse donc de mon comportement qui a du te sembler irresponsable. Je te jure à l’avenir de me comporter davantage comme un chef.

-C’est bien, répondit Utakata d’une voix trainante. J’accepte tes excuses, et je te fais les miennes. Il est possible que j’aie été exaspérant, ces derniers temps.

Les deux hommes se regardèrent et se sourirent. La main de Naruto se tendit, et Utakata la serra. Autour de la table, la tension diminua, et un soupir de soulagement aurait presque pu se faire entendre. Le ninja renard, satisfait d’avoir résolu ce problème, s’en retourna vers sa place, mais dut s’interrompre quand s’éleva la voix de celui avec qui il venait de se réconcilier.

-Maintenant que l’on a fait ami-ami, fit celui-ci. Peut-être pourras-tu répondre à cette question : quel est le but de Némésis ?

-Eh bien, se venger des cinq nations ninjas, fit l’élève de Jiraya en se retournant.

-Ca, je le sais. Dis-moi plutôt comment tu comptes t’y prendre.

-Non.

Utakata se leva aussitôt, ses yeux orangés reflétant une irritation certaine.

-Non ? Comment ça, « non » ?

-Comme ça se prononce, N-O-N, fit le ninja blond. Je t’ai dit mon projet global, contente-en.

-Tu te fous de moi, c’est ça ? Tu viens de me dire que tu allais te comporter en chef, et tu ne réponds même pas aux questions qu’on te pose ? En quoi est-ce que c’est digne d’un chef ?

-Je croyais que tu me reprochais mon manque de puissance, remarqua Naruto.

-Oui, tu me sembles faible, même si je n’en ai aucune preuve flagrante, approuva le jinchuriki de Rokubi. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle je remets en cause ton commandement, du moins pas la seule. En tant que notre dirigeant, tu dois nous donner des instructions claires, pour que l’on sache ce qu’on doit faire.

-Alors, c’est ça pour toi un chef ? Un type qui te prenne par la main et qui te dise quoi faire à chaque fois ?

-Non, c’est quelqu’un qui sait où il va. Actuellement, on ne sait absolument pas comment tu comptes t’y prendre pour mener ton projet à bien. En fait, même ton projet n’est pas clair. C’est ça que je te reproche. Tu nous balades dans tous les pays shinobis pour faire je-ne-sais-quoi. Mais finalement, ton projet de vengeance, c’est que du vent.

La voix d’Utakata était chargée de colère comme son regard. De son coté, Naruto paraissait bien plus crispé qu’à l’ordinaire et ses yeux dégageait une froideur terrifiante. Les deux camarades, si tant est qu’on eut pu encore les appeler ainsi, se fixaient rageusement. Le poing de l’ancien ninja de Kiri était serré sur son appareil à faire des bulles, et la main du déserteur de Konoha était posée sur la garde de son sabre. Les chakras de leur démon respectif commençaient déjà à filtrer hors de leur corps, quand soudain, une pression exceptionnelle fit couler une sueur froide le long de l’échine des deux possesseurs qui se tournèrent vers les responsables. Yagura, Yugito, Bee et Roshi, les quatre jinchurikis parfaits de l’organisation les regardaient d’un air sévère, et faisaient peser sur eux leur chakra à eux, bien plus dense car mieux controlé.

Cela eut pour effet immédiat de calmer les deux hommes, qui s’assirent tous les deux par terre pour supporter un peu mieux l’atmosphère devenu horriblement insupportable. Quand ils virent qu’ils étaient calmés, les jinchurikis parfaits arrêtèrent de diffuser du chakra.

-Ca suffit, vous deux, fit Roshi. Arrêtez de vous disputer.

-Hm, visiblement, le fait de les convaincre chacun de leur coté n’était pas la bonne stratégie, intervint Han.

-Parce que c’était une de vos manigances, intervint Naruto en jetant un regard peu amène au ninja en armure.

-C’était une manigance de tout le monde, mise à part vous deux, répondit Yugito. Aucun d’entre nous ne supporte vos disputes stupides et stériles.

-Stupides ? répéta Utakata, qui se remettait en colère. C’est stupide de se demander ce qu’est réellement l’objectif de Némésis ?

-Tu as raison, mon ami, approuva Yagura. Tu poses une bonne question, et moi aussi, j’aimerais en connaitre la raison. Comme, je pense, nous tous ici. Donc, Naruto, réponds donc.

La totalité des membres de Némésis, sauf Gaara puisqu’il n’était pas là, convergèrent vers le ninja renard qui, sous son masque, se mordit les lèvres. Il ne pouvait pas leur dire, pas maintenant. Et pourtant, il aurait tout donné pour leur révéler ce qu’ils voulaient, seulement, il avait encore besoin d’un peu de temps. Son trouble et son hésitation se fit ressentir par tous ses « compagnons »

-Eh bien, Naruto ? demanda Roshi. Tu n’as rien à dire ?

-Fais pas le sot, et crache le morceau, déclama Bee.

-Je… commença Naruto. Je ne suis pas en mesure de vous répondre.

-Voyez-vous ça, fit Utakata d’un ton presque triomphal. Ainsi, tu ne peux pas répondre.

-Pourquoi ? tonna la voix de Yagura.

-Il me faut un peu de temps. Donnez-moi… quinze jours. Dans quinze jours, tout sera plus clair, et je ferai un résumé de toutes nos forces, de tous nos projets et de toutes les mesures à prendre pour y accéder. Je suis d’accord pour dire que ça n’incite pas à la confiance, mais je vous demande quinze jours, seulement quinze jours. Après, vous jugerez, mais laissez-moi ce délai.

Yagura parcourut l’assemblée du regard et vit que tous les membres, même Utakata qui paraissait légèrement troublé devant un tel discours, avait une lueur d’approbation sur le visage. Un délai supplémentaire ne risquait pas de porter préjudice au groupe, de toute façon. Il soupira et gratta sa cicatrice.

-Bon, très bien, on te laisse quinze jours. Avant que ce délai ne s’écoule, plus de dispute entre quiconque, on suivra tes ordres.

Naruto se releva, et ôta son masque quelques secondes pour que tous puissent voir le sourire reconnaissant qu’il arborait.

-Merci à tous, fit-il. Et excusez-moi pour toutes ces cachotteries. Le moment venu, vous verrez que c’était justifié.

-Mouais, fit Utakata. Je suis prêt à faire preuve de bonne volonté, pas comme si j’avais le choix d’ailleurs, pour quinze jours, mais prends bonne note de ce que je vais te dire. Si tes explications ne me conviennent pas, je te le ferai payer chef, c’est compris ?

-Oui.

-Tu es un gamin exaspérant, et ne crois pas que l’on soit réconcilié ou que je te considère comme un compagnon d’arme. Pendant les deux semaines qui vont suivre, je n’aurai pour toi que de l’indifférence, comme si je ne te connaissais pas.

Naruto acquiesça. Il avait conscience que le porteur du démon à six queues faisait aussi des efforts en proposant d’agir ainsi, car cela voulait dire qu’il ne s’énerverait pas contre lui et ne remettrait plus en cause ses décisions. C’était certes temporaire et c’était loin d’être la réconciliation espérée, mais au moins l’atmosphère dans le groupe serait moins pénible. Les effets se faisaient déjà sentir, car tous se détendaient imperceptiblement.

-Parfait, intervint Shogorai qui avait suivi tout l’échange sans prononcer un seul mot, encore un peu fatigué qu’il était par la nuit, plaisante mais épuisante, qu’il avait passé. Si on buvait un coup pour fêter ça ?

-C’est pas une heure pour la picole, fit Bee. Attendons un peu pour boire de l’alcool.

-Si on profitait de l’occasion pour se baigner ? proposa Thosvorn. Avec l’atmosphère délétère des derniers jours, on n’a pas pu profiter pleinement des sources chaudes.

-D’abord, il faut que l’on règle une chose, fit une voix.

Tout le monde se tourna vers l’entrée, endroit d’où venait la voix. Gaara se trouvait là, les yeux toujours aussi bandés, et les bras croisés. Fuu voulut intervenir, et probablement lui reprocher sa « disparition » la nuit précédente, mais le porteur d’Ichibi lui dama le pion en levant la main.

-Bon, je ne sais pas où vous en êtes dans votre affaire de réconciliation, mais l’enfant de Kusa attend dehors.

-Ce n’était pas demain qu’on devait le voir ? demanda Eiji.

-Si, mais visiblement, il a une affaire importante qui n’attend pas un jour.

-Il attendra quand même une demi-heure, fit Naruto. On n’est pas à sa disposition quand il le souhaite. Va donc lui dire que nous avons besoin de trente minutes avant de le recevoir.

Gaarichibi ne répondit pas et tourna les talons pour aller porter le message. Obéir à ce gamin blond ne lui faisait pas plaisir, mais c’était nécessaire puisqu’il devait faire profil bas.

-Pourquoi tu veux le faire attendre une demi-heure, alors qu’on pourrait le recevoir maintenant ? demanda Thosbald.

-Juste pour voir s’il accepte de patienter, répondit le ninja renard. Pas envie qu’il nous considère comme ses subordonnés.

-T’es complètement stupide, ou tu le fais exprès ? demanda Shogorai. Mangetsu est le plus puissant shinobi du monde. Tu vas quand même pas le faire attendre juste pour qu’il ait une fausse image de soi.

-Si, il faut savoir prendre des risques.

-Hm, il ne faut jamais hésiter à prendre des risques quand le jeu en vaut la chandelle, fit Han. Hm, dans le cas présent, en revanche, ce n’est pas très réfléchi.

-Eh, vous n’avez pas donné votre accord pour suivre mes décisions pour les quinze prochains jours ? demanda de manière purement rhétorique Naruto.

-Si, on a fait cette erreur, murmura Utakata de telle façon que personne ne l’entendit.

***

La demi-heure s’écoula rapidement. Pendant celle-ci, Naruto disposa de la manière qui lui semblait la plus impressionnante les membres de son organisation sur la table ronde et circulaire. Assis à sa gauche, les porteurs des démons allant de un à quatre queues, ainsi qu’Eiji et Shogorai, à sa droite, ceux des démons allant de cinq à huit queues, ainsi que les trois du tourbillon. Une seule chaise était vide, celle qui faisait face à Naruto, et c’était celle où irait s’asseoir l’enfant de Kusa quand il entrerait dans la salle. Quand le temps fut écoulé, le meneur de Némésis envoya l’un de ses clones le chercher.

Mangetsu Hozuki avait patiemment attendu durant le délai fixé par le ninja blond. Il s’était adossé tranquillement pendant la demi-heure et ne se décolla du mur que lorsque vint le clone. Il pénétra dans la suite, et dès qu’il fut dans la salle à manger, il s’assit à la place qui lui était réservé sans rien dire, et sans se laisser intimider par les quatorze personnes qui le regardaient. Il croisa ses doigts et regarda avec intensité le possesseur de Kyubi.

-Je te remercie de m’accorder une entrevue avec un jour d’avance, Naruto Uzumaki, commença le maitre de Yagura. J’ai de choses très importantes à vous dire.

-Vraiment ? fit le susnommé. Et à quel propos ?

-Sur Gueryan, sur vous, et sur l’avenir du monde.

Les membres de Némésis échangèrent des regards éloquents. Le ton qu’avait employé Mangetsu était trop sérieux pour que sa phrase fût une raillerie. D’ailleurs, ce dernier reprit avec un ton tout aussi sérieux.

-Comme vous le savez, Gueryan est le continent qui se situe au nord-est du monde shinobi. Il est partagé entre quatre royaumes, chacun dirigé par un souverain. Et dans trois ans, ces pays vont devoir affronter une terrible menace, qui sera tout aussi dangereuse pour les ninjas.

-Je t’arrête, fit Naruto. En quoi est-ce que ça nous concerne ?

-Avez-vous déjà rencontré des gens de Gueryan ?

-Oui, de temps à autre.

-Ah bon ? intervint Eiji. Qui ?

-Ben, il y a deux ans, on a croisé Franck Nyvas. Puis, quand tu nous as rejoints, deux types bizarres dont je me souviens plus les noms. Y avait aussi, quand on a libéré Yagura, ce type du Go Ken qui s’appelait Turpin « Mizuken ». Et plus récemment, Nerwan Etsukazu et ce Balthazar qui se surnommait « Le changeur de monde ».

-Quand a-t-on rencontré les deux derniers ? demanda Roshi. Je n’en ai pas le moindre souvenir.

-Normal, intervint Yagura. C’était juste avant le combat contre Orochimaru, et on s’était légèrement séparé à ce moment. Naruto et moi sommes les seuls à les avoir vu et on avait décidé de ne pas vous prévenir pour ne pas rajouter une pression supplémentaire à la veille d’un grand combat. Et après, j’ai oublié.

-Il y a aussi Michael l’épéiste, fit Shogorai en se tapotant la poitrine. Il m’a laissé un souvenir que je ne suis pas prêt d’oublier.

-Je remarque donc que vous avez été en contact à de nombreuses reprises avec les gens de Gueryan, remarqua l’enfant de Kusa. Vous devez donc connaitre « La Légende de Gueryan ».

A l’expression des membres de Némésis, Mangetsu comprit que ce n’était pas le cas.

-Personne ne vous raconté ? Etonnant, mais passons. Ce n’est pas à moi de vous la révéler. Vous n’aurez qu’à la demander au prochain individu de Gueryan que vous croiserez. Tous les habitants du continent la connaissent par cœur. J’ai une autre question à vous poser. Avez-vous rencontré un homme qui s’appelle Tars ?

Aucun membre de Némésis ne réagit à ce nom, si ce n’était Gaarichibi qui avait déjà entendu ce nom-là dans la bouche de l’enfant de Kusa, et Utakata qui fronça les sourcils. Son maitre remarqua cela et se tourna vers lui, mais le porteur de Rokubi haussa les épaules, et fit un mouvement de dénégation, signifiant qu’il n’avait jamais entendu parler de ce nom. En vérité, il mentait, il avait déjà rencontré Tars, il y avait bien longtemps, mais il n’avait pas l’intention de le révéler à quiconque, et de ce fait, il se tut. Mangetsu Hozuki se gratta la tête, et eut une mine contrite.

-Décidément, vous ne savez pas grand-chose, et ce n’est pas pour m’arranger.

-Tu n’as qu’à nous renseigner, fit Naruto acerbe.

-Tout le monde à un rôle à jouer dans ce bas monde, et ça ne fait pas partie du mien de vous révéler ce que vous ignorez. Et cela m’irrite, car, je l’avoue, j’étais venu dans l’intention de répondre à des questions que vous auriez eu à poser. Ma présence ici ne sert donc presque à rien.

Mangetsu tapota des doigts sur la table. Les trois ninjas de Kiri qui faisaient partie de Némésis savaient que cela voulait dire qu’il n’était pas content, et que c’était dangereux.

-Ma présence ne sert presque à rien, répéta-t-il. Cependant, des secrets qui ont trop longtemps été tut doivent tôt ou tard remonter à la surface, et cela, je peux le faire. J’ai encore une question pour vous. Connaissez-vous les bulles d’éternité ?

-Hm, vous parlez de ces étranges boules de liquide dans votre pénitencier du pays de l’eau ? demanda Han.

-Là où j’étais enfermé, ajouta Yagura.

-Oui, confirma son maitre.

-Hm, on en connait ce que nous a dit Utakata le jour où on a libéré Yagura, fit Han. Hm, ce sont des bulles qui maintiennent les prisonniers en vie qui y sont dedans en soignant leur blessure.

-Et qui les empêche de vieillir, rajouta Utakata. Comme Yagura en est le parfait exemple.

-Il n’est le parfait exemple de rien du tout, révéla Mangetsu. Car ce qu’Uta-kun vous a dit des bulles est complètement faux.

Utakata se leva brusquement. Ses yeux jetaient un éclair de reproche à son maitre. Le porteur de Rokubi avait eu un mauvais début de journée. Il avait du concéder quinze jours de commandement à Naruto, ce qui l’énervait plus que tout. Il avait su garder sa colère de coté, mais le fait qu’on le traite de menteur, et donc que l’on sous entende qu’il n’était pas digne de confiance, avait fait déborder le vase.

-Ce n’était pas un mensonge, cracha-t-il. J’ai dit la vérité, et je ne permettrai à personne, pas même à vous, maitre, de dire que je mens. C’est déjà assez de…

-Laisse-moi finir avant de t’agiter. Ce que tu leur as dit était faux, mais tu l’as dit en pensant que c’était la vérité. Rappelle-toi que c’est moi qui t’ai expliqué comment fonctionnait les bulles d’éternité. Seulement, l’explication que je t’ai donnée, à l’époque, était fausse.

-Mais pourquoi ?

-Parce que si je t’avais révélé leur véritable capacité, tu n’aurais pas tout tenté pour sauver Yagura. Ces bulles d’éternité s’appellent ainsi non pas parce qu’elles préservent la jeunesse de ses prisonniers, mais au contraire parce qu’on les y enferme jusqu’à ce qu’ils meurent. De plus, plus une personne lambda y est enfermée longtemps, plus les dégâts sur son cerveau sont sévères. Après dix ans, on est censé en sortir dans un état de mort cérébral.

-Mais…C’est impossible, fit Shogorai. Sinon, Yagura…

-Note que j’ai parlé d’individu lambda, Shogi, lui répondit son grand frère. Et Yagura n’en est pas un.

-Parce que j’ai Sanbi ? supposa l’ancien Mizukage.

-Non, parce que tu fais partie d’une lignée très spéciale. Une lignée dont les membres vivent deux fois plus longtemps qu’un homme, et dont le rythme de croissance est unique.

-Et c’est pour ça que je parais aussi jeune ?

-Exactement, si tu vas un jour en Gueryan, tu pourras demander à l’un des membres de ta lignée de t’expliquer. Je pourrais t’expliquer tous ces détails, mais ça prendrait des heures et des heures, et je ne suis pas le mieux placé pour t’en parler. Tôt ou tard, tu seras, de toute manière, amené à connaitre la vérité.

Le dialogue s’acheva-là, car le Yondaime Mizukage ne savait que répondre. Il avait un certain nombre de questions à poser, mais Mangetsu venait de dire, implicitement, que ça ne servait rien de lui en poser, puisqu’il ne comptait pas y répondre. Naruto jeta un regard à droite puis à gauche pour inviter l’un de ses camarades à prendre la parole. Cependant, personne se semblait avoir quoi que ce soit à dire.

-Bien, fit le ninja renard. J’ai, moi aussi, une question à vous poser : êtes-vous au courant de la situation d’Ame ?

-Euh… Mise à part le fait qu’il y ait une guerre civile, et qu’elle est très bien cachée aux pays limitrophes, rien, répondit l’enfant de Kusa, surpris par la question.

-Merci, fit le meneur de Némésis satisfait qu’une tierce personne, dont il était sur qu’elle était bien renseignée au vu de son envergure, confirme ce que lui avait dit Jiraya. Bon, je pense que nous n’avons plus rien à nous dire.

L’ainé des Hozuki eut un sourire et désigna son frère cadet de la main droite.

-En raison des évènements qui vont frapper Gueryan d’ici trois ans, j’ai décidé de reformer l’ancien cercle des sept épéistes. Pour le moment, j’ai pu repérer les élèves de la dernière génération. Suigetsu Hozuki, le benjamin de ma fratrie, l’élève de Zabuza Momochi, AnzuTasatsu, l’élève de Kushimaru Kuriare, que Shogorai a combattu à Kusa, Chojuro, qui est mon élève actuel et à qui j’ai laissé, pour l’instant, ma lame, Shogorai Hozuki, mon cher cadet ici présent, et élève d’Ameyuri Ringo. Yuichirô, mon premier élève, Kibakuzai Momochi, la seule femme épéiste de cette génération, petite sœur de Zabuza, membre d’Akuma et élève de Jinpashi Munashi. Et enfin Kisame Hoshigaki, l’élève de Fuguki Suikazan. Voilà les noms des sept épéistes qui constitueront le cercle. J’en ai déjà recruté quatre. Il ne reste que toi, Shogorai, ainsi que Kibakuzai et Kisame.

-En gros, tu veux que je quitte Némésis pour rejoindre ton groupe.

-Tu as très bien compris.

-Pourquoi maintenant, et pas avant ?

-Les évènements qui vont avoir lieu dans trois ans m’obligent à bouger. Les choses se précipitent, Shogorai, révéla l’enfant de Kusa. L’exemple de Fuusetsugakure, le village du blizzard, ou des tempêtes selon la coutume le prouve. J’ai besoin de toi.

-Dites, vous deux, en tant que chef de Némésis, j’ai peut-être mon mot à dire, intervint Naruto. Puisque, pour une fois, je suis au courant, j’aimerai m’assurer que Némésis ne soit pas trop endommagé suite au départ de Shogorai. Il connait les forces de notre organisation, et il n’est pas question qu’il rejoigne un type qui n’est pas l’allié de Némésis.

-C’est vrai, je ne suis pas votre allié, fit Mangetsu. Cela ne veut cependant pas dire que je suis votre ennemi. Considérez-moi comme une puissance neutre. Je ne m’attaque qu’à ceux qui gênent mes plans. Naruto Uzumaki, si tu laisses partir Shogorai, je suis prêt à te promettre de ne pas attaquer ton groupe pour disons… Les trois prochaines années. Ca me parait équitable.

-Ouais, enfin, on y gagne bien, remarqua le ninja renard. Pourquoi être si généreux ?

-La route de Némésis croisera sans aucun doute celle de la Légende de Gueryan, et vous aurez vous aussi un rôle à jouer dans trois ans. Vous éliminer me serait facile, mais ce serait surtout improductif. D’autant qu’en vous tuant tous, je me condamne moi-même.

En disant cela, il regarda Yagura avec assistance, puis il se tourna vers son frère.

-Alors, Shogorai ? demanda-t-il. Acceptes-tu de venir ?

Le susnommé regarda son frère avant de poser son regard sur ses camarades de Némésis, et en particulier sur les porteurs des démons à trois et six queues, ses deux meilleurs amis.

-Quitter Némésis, maintenant ? Je pensais les accompagner jusqu’à Ame, d’abord.

-Sauf que tu n’as rien à faire à Ame, si je ne m’abuse.

L’épéiste ne répondit pas et baissa les yeux. Il sembla livrer à un conflit intérieur, et se mordit la lèvre.

-Je… Non, je n’ai rien à y faire. Mais puisque tu as dit qu’il y avait une guerre civile, j’imagine qu’il y aura du combat.

-Oui, fit le ninja renard. Comme l’a dit Mangetsu, il y a une guerre civile. Mon attention est de rejoindre l’une des deux factions, celle menée par Hanzo de la Salamandre, et de botter les fesses de l’autre, dirigée par l’Akatsuki.

-Tu es plus malin que tu en as l’air, Naruto Uzumaki, fit l’enfant de Kusa. C’est effectivement la meilleure manière de s’y prendre.

-Dans ce cas, fit Shogorai, laisse-moi rester avec Némésis au moins jusqu’à l’issue de la guerre à Ame.

-Il vaudrait peut-être mieux que non, en fait, intervint Roshi.

-Et pourquoi ça ? demanda l’épéiste en fronçant les sourcils.

-Parce que si tu dois partir, tôt ou tard, autant que ce soit maintenant pour que Némésis puisse s’habituer à évoluer sans toi. Dans une unité, chaque combattant a un rôle, et dès que l’un manque, la formation ne fonctionne plus. Il vaut mieux se passer de toi avant de se lancer dans une grande bataille.

-L’expérience du vieux guerrier parle, fit d’un ton acide Shogorai. Très bien, je vais partir maintenant puisque je vais créer un trou si je pars plus tard.

Il se leva brusquement et se dirigea vers les chambres pour chercher ses affaires. Yagura et Utakata se levèrent aussi pour le suivre, et lui dirent adieu. Mangetsu se leva aussi, et jeta un dernier regard à Némésis, en regardant principalement Naruto et Gaarichibi. Puis, il sortit de la pièce et de la suite pour attendre son petit frère dehors.

-Hm, je crois que tu as manqué de tact, Roshi, remarqua Han.

-Je n’ai fait que poser un fait objectif, répondit le doyen de Némésis d’un ton sec. Elle n’avait rien de blessante, et on me fera difficilement croire qu’un ninja, qui plus est de Kiri, puisse être blessé par ce que j’ai dit.

-Tu as bien fait, fit Naruto en croisant les bras derrière sa tête. Bon, moi, dès que j’aurai dit adieu à notre cher épéiste, je vais aux sources chaudes.

***

A l’étage où dormaient les trois ninjas de Kiri, Shogorai préparait ses affaires, sous les yeux de Yagura et Utakata. Il se trouvait dans une sorte d’état second. Il ne savait pas s’il était triste ou content de partir de Némésis. Peut-être les deux, en vérité. Triste de devoir se séparer de ses deux meilleurs amis, et content de retrouver son frère et d’avoir enfin du temps pour améliorer sa technique au sabre. Il n’avait pas apprécié ce que lui avait dit le ninja de la lave tout en sachant que l’avis de ce dernier était tout à fait pertinent. Il termina rageusement son sac, et le mit sur son dos, avant de se tourner vers ses deux camarades.

-Bon, les gars, je crois qu’on ne se reverra pas avant un temps, fit-il.

-Si l’exaspérant gamin qui nous sert de chef ne nous donne pas de bonnes raisons dans quinze jours, crois-moi, on se reverra dans seize jours, fit Utakata d’un ton féroce.

-Si tu sais où me trouver, fit l’épéiste en souriant.

-On te retrouvera, fit Yagura en tendant son poing. Tant qu’on sera tous trois en vie, on sera toujours lié les uns aux autres.

-Alors, me faites pas le coup de mourir, répondit Shogorai en joignant son poing à celui du porteur de Sanbi.

-Pff, nous sommes immortels, fit Utakata en collant à son tour son poing à ceux de ses amis.

Les trois camarades restèrent ainsi une seconde de plus et n’ajoutèrent rien. Ils n’avaient pas besoin d’en dire plus tant ils se connaissaient bien, et aucun ne voulait prononcer le mot « adieu ». Ils se reverraient, c’était sur. Rien ne pourrait les maintenir séparés les uns des autres. Ils s’étaient retrouvés après dix ans, ils se retrouveraient encore à l’avenir… Du moins, l’espéraient-ils tous.

L’épéiste descendit les escaliers, suivi par ses amis jinchurikis, et retourna dans le salon. Chaque membre de Némésis lui serra la main. Gaarichibi, lui, tendit vers lui sa garde d’épée sans lame,, et l’abaissa en guise d’adieu. Shogorai répondit à chaque adieu jusqu’à ce qu’il arrivât devant Naruto qui avait un air étrangement solennel.

-Shogorai, je dois te remercier de nous avoir aidés durant le temps que tu as fait parti de Némésis, fit-il. Tu nous quittes aujourd’hui, mais nous ne cesserons pas d’être des compagnons d’arme. Si un jour tu as besoin d’aide et que tu ne sais pas où allé, viens vers nous. Nous serons toujours tes amis.

-Merci, fit l’épéiste. Je n’ai pas souvenir que tu ais été aussi sympathique envers les autres qui sont partis.

-Eux, ils ont quitté sans ma permission. Toi, tu pars en me le disant, et en nous donnant une certaine protection. Ce n’est pas comparable.

-Mouais. Avant que je parte, je veux juste vous remercier tous d’avoir été là, ce jour où Utakata est venu nous délivrer Yagura et moi de la prison d’éternité. Si ça n’avait pas été le cas, je serais toujours en train d’y pourrir.

Ce faisant, il tendit sa main au ninja renard qui la saisit et la serra. Puis, Shogorai se dirigea vers la porte, cible de tous les regards, l’ouvrit et, avant de partir, fit un dernier geste de la main pour dire au revoir.

***

Dès que Shogorai eut fermé la porte derrière-lui, les membres de Némésis décidèrent de faire comme Naruto et d’aller profiter des sources chaudes. Au bout de quelques minutes, la salle à manger était presque déserte. Seuls restaient Gaara et Fuu. La porteuse de Nanabi avait retenu le possesseur possédé et avait attendu que tous soient partis pour lui dire ce qu’elle pensait de son récent comportement.

-Explique-toi, Gaara, ordonna-t-elle. Depuis quelques jours, je ne te reconnais plus.

Dans l’esprit du détenteur de Shukaku, le démon claqua des doigts, libérant son hôte de la prison de sable qui l’avait empêché de voir et d’entendre tout ce qui passait depuis hier. Gaara resta un peu hébété après que le sable qui l’entourait fut parti, mais il se ressaisit bien vite.

‘’Tu te décides à me libérer, Ichibi ?’’

‘’GWAHAHAHA, C’EST PLUS PRATIQUE POUR TE FAIRE SOUFFRIR’’

‘’Que veux-tu dire ?’’

‘’OBSERVE ET ECOUTE’’

-Je n’ai rien à t’expliquer, répondit Shukaku par la bouche de Gaara. J’agis comme bon me semble.

-Et agir comme bon te semble, ça signifie faire ce que tu veux quand tu veux sans te soucier de ce qui a été décidé au préalable ?

-Oui, exactement, je n’ai d’ordre à recevoir de personne.

-D’accord, mais que ça ne t’empêche pas de faire preuve de sympathie. Hier, tu t’es moqué de façon gratuite de Roshi, au moment même où on cherchait un moyen de réconcilier les deux zigotos. La seule fois, récemment, où tu t’es bien comporté, c’est lors des adieux à Shogorai.

-N’oublie pas aussi que je t’ai laissé tombé le soir. Quant à Shogorai, il est mon maitre épéiste, et je devais bien faire ça.

-Pourquoi te comporte-tu ainsi ?

-Parce que je n’ai pas grand-chose à faire de ce groupe, tout simplement, et tous ses membres me laissent indifférents.

-C’est ça que tu penses de nous ? demanda Fuu en plissant les yeux de colère.

-Oui, c’est ce que je pense. Les membres de ce groupe ne m’intéressent et font plus me gêner qu’autre chose.

-Très bien, fit Fuu. Dans ce cas, on n’a rien d’autre à se dire.

-A ceci près que tout ce que j’ai dit sur le groupe s’applique aussi à toi, non, rien.

Fuu ne répondit pas mais lui lança un regard noir avant de sortir de la salle, qui fit pâlir Gaara et qui arracha à Shukaku un grand sourire. Dans son esprit, le démon se tourna vers l’humain dont il occupait la carcasse.

‘’VOILA QUI EST REGLE’’

‘’Qu’est-ce que tu cherches à faire ?’’demanda Gaara, les dents serrées.

‘’JUSTE FAIRE EN SORTE QUE PERSONNE NE TE REGRETTE LE JOUR OU JE ME CASSERAIS DE NEMESIS. COMME CA, AUCUN RISQUE QUE QUICONQUE CHERCHE A ME RETENIR. PLAN PARFAIT, GWAHAHAHAHAHA’’

‘’Espèce de…’’

‘’SILENCE, AVORTON’’ fit Ichibi en claquant des doigts de nouveau et en enfermant encore le déserteur de Suna dans une prison de sable.

***

Shogorai sortit de la suite de Némésis et soupira. Il regarda autour de lui, mais ne vit nulle part son frère. Supputant que celui-ci l’attendait à l’entrée de l’hôtel, il s’y rendit, et effectivement, l’enfant de Kusa était dehors, les bras croisés, perdu dans ses pensées. L’épéiste s’approcha de son ainé, et se racla la gorge pour attirer son attention. Mangetsu leva la tête et sourit en voyant son cadet.

-Parfait, déclara-t-il en sortant un parchemin de sa sacoche. Prends cette carte, et rends-toi là où il y a une croix rouge. C’est ma base.

-Attends un peu, fit son cadet en saisissant ladite carte. Tu ne viens pas avec moi ?

-Non, j’ai un rendez-vous urgent. Je devrais être de retour dans environ un mois, et là, je me chargerai de t’entrainer un peu.

-Si c’était pour ne pas m’accompagner, tu aurais pu décider de me recruter après Ame.

-Oui, j’aurais pu, mais j’ai agi selon les intérêts de Némésis.

-Comment je dois le prendre ? fit Shogorai en fronçant les sourcils. Pourquoi ma présence handicape-t-elle Némésis ? Et puis, tu n’es même pas son allié, alors pourquoi te préoccupes-tu du bien être de l’organisation ?

-Allons, répondit Mangetsu en levant les bras en signe d’apaisement. Némésis a deux défauts majeurs. Je te les expliquerai à mon retour. Sache juste pour l’instant que ça n’a rien à voir avec ta puissance actuelle.

Le cadet des Hozuki resta perplexe en entendant cela. La tendance qu’avait son ainé à dire des choses incompréhensibles ou mystérieuse était déroutante, même pour lui. Il haussa les épaules, et regarda les yeux violets de son interlocuteur. Quoi qu’il y lut, il sut qu’il était temps pour lui de rejoindre le repère de son frère. Il se tourna une dernière fois vers l’hôtel où se trouvait Némésis, et leur accorda une prière muette. Puis, il partit en courant en direction de la sortie de la ville.

Mangetsu regarda partir Shogorai. Il aurait aimé l’accompagner, mais il avait autre chose à faire. Une chose qui n’attendrait pas. Quand son frère eut disparu de son champ de vision, il soupira.

-Vous pouvez vous montrer maintenant, fit-il.

En réponse à ces mots, un cercle bleu apparut devant lui, et deux hommes en sortir. L’un d’eux avait des cheveux rouges comme le sang, la plupart étant couvert par une casquette noire, noire comme son pantalon. Il portait également une cape brune. L’autre était habillé d’un étrange attirail. Un chapeau de sorcier pointu sur sa tête, et des gants trop grands aux mains, une tunique avec une cape et un pantalon à bord évasé, le tout beige foncé. Le premier sortit un paquet de cigarette de sa poche et en alluma une, tandis que l’autre regardait de ses yeux clairs et rieurs l’enfant de Kusa.

-Le maitre du Shinshu, fit-il en posant un genou à terre. Quel honneur d’être en votre présence !

-Balthazar, « le changeur de monde », cela faisait longtemps, commenta Mangetsu. Comment va Archaon ?

-Il est à Glaronn, pour réfléchir avec les autres seigneurs de Gueryan sur les différentes stratégies à adopter face à ce qui va se passer dans trois ans. Vous devriez y aller, un homme tel que vous aurait son mot à dire.

-C’est là que je compte aller, révéla l’enfant de Kusa. J’y ai été convié en tant que Stade Zéro.

-Et pour Némésis, demanda Shinkuu, que fait-on ?

-Vous continuez à les suivre, bien sur. Prenez garde, cependant, quand vous irez à Ame. Les ninjas d’Akatsuki sont puissants, et j’imagine que certains d’entre eux doivent avoir des capacités sensitives surdéveloppées. Attention donc à ne pas vous faire repérer.

-On ne me repère que quand je le veux bien, répondit Balthazar.

-Je le sais bien. Je vais vous laisser. La route est longue jusqu’à Gueryan, et j’aimerai y arriver au plus vite. Mais d’abord, prends ça, Shinkuu, il y a dedans certaines informations importantes qu’il vaut mieux que tu saches.

-Quand nous reverrons nous ? demanda l’Uzumaki en attrapant le rouleau que lui lança Mangetsu.

-Les évènements évoluent plus vite que je ne peux les prévoir. Bientôt, c’est tout ce que te dire. A la prochaine.

Dans un claquement de doigt, Mangetsu Hozuki se volatilisa purement et simplement sous les yeux ébahis de Balthazar et Shinkuu.

-Il n’en donne pas l’air, mais je le sens inquiet, fit ce dernier. Il va se passer des choses démentielles, c’est évident.

-Dans trois ans, fit Balthazar avec un air grave. Dans trois ans, le monde tel que nous le connaissons connaitra de tels bouleversements qu’il pourrait bien disparaitre.

Les deux hommes restèrent silencieux, jusqu’à ce que Balthazar se décide à déclarer :

-Foutus démons à queues !

***

Deux jours auparavant

Dans le village de Taki, dans la pièce principale du plus grand bâtiment, assis à son bureau, et faisant face aux différent tableaux représentants les précédents chefs du village, Horyu, le chef actuel, regardait le dossier qu’il tenait entre ses mains d’un air très satisfait. Ce dossier contenait l’ensemble du budget de son village pour l’année à venir, budget qui était évidemment à chaque fois horriblement compliqué à organiser, et qui risquait, en cas de conflit surprise, d’être complètement à refaire. A cette pensée, le sourire de Horyu s’effaça, car il savait que le risque d’une guerre était grand avec tous les remous que causaient Némésis.

Même s’il soutenait pleinement la cause des jinchurikis, d’autant qu’elle permettrait à Taki de prendre sa revanche auprès des superpuissances shinobis, il ne pouvait s’empêcher d’être inquiet. Comme tous les petits pays, celui qui renfermait le village caché de la cascade avait été horriblement malmené par le passé, et avait du ravaler sa colère et son amertume face à la force des cinq grandes nations. Et aujourd’hui sonnait l’heure de se venger, et de riposter. L’heure de redistribuer les cartes aurait-on pu dire, mais quand bien même, Némésis possédait le soutien de quelques petits villages et la puissance des neuf bijuus, cela suffirait-il contre les forces des grands villages ? C’était là le sujet d’inquiétude de Horyu.

Ce dernier reposa son dossier en essayant de chasser ses idées noires. La reconstruction de Taki depuis l’attaque d’Akatsuki avançait bien, même si elle l’avait obligé à n’envoyer qu’un représentant plutôt que d’aller en personne à l’examen des chunins qui avait lieu à Kusa. Heureusement qu’il n’y avait pas eu le moindre mort. Il leva la tête vers les portraits des anciens chefs de Taki, comme il le faisait souvent quand il était mélancolique, sur de retrouver de la volonté dans ces regards sévères qui le dardaient. Il les contempla un long moment, avant que quelqu’un ne frappe à la porte de son bureau. Presque agacé d’être interrompu dans sa contemplation, il donna l’autorisation à l’opportun d’entrer.

Ledit opportun était un des chunins qui gardaient la porte. Il avait l’air effrayé et tremblait de tous ses membres. Le chef du village des cascades haussa un sourcil, et attendit quelques secondes, mais le chunin ne pipa mot, trop occupé à avoir peur.

-Que se passe-t-il ? demanda Horyu.

-Un jonin de notre village répondant au nom de Kageshiro Mukaï s’est présenté devant la porte.

-Où est le problème ? fit d’un ton patient le chef en ouvrant un autre dossier.

-Il est accompagné par… un membre d’Akatsuki.

Horyu releva brutalement la tête, ses cheveux raides et blonds bougeant à cause de ce mouvement. Il se leva brusquement, et sortit de la pièce précipitamment, bousculant le chunin paralysé par la peur, au passage. Après avoir dévalé l’escalier, il sortit du palais des chefs de Taki, et tomba nez à nez avec un homme aux cheveux noirs en bataille, et aux yeux d’un bleu si clair qu’il en paraissait blanc, son ami de toujours, Toshiro Mukai, père de Kageshiro. Celui-ci avait été alerté de la présence de son fils et du membre d’Akatsuki, et il avait, bien évidemment, lâché tout ce qu’il était en train de faire pour aller à la porte du village, quittant momentanément l’hôpital des cascades pour ce faire. Comme il était médecin, c’était une chance que la nouvelle ne soit pas arrivée en plein milieu d’une intervention chirurgicale.

Les deux hommes, se comprenant sans échanger le moindre mot, s’engagèrent d’un même pas dans l’allée principale du village, bordée d’étals en tout genre. Seulement, alors qu’à l’habituel, il régnait une certaine agitation due aux multiples marchandises, il y avait actuellement un étrange silence. Visiblement, la nouvelle s’était répandue plus vite qu’elle n’avait atteint le bureau de Horyu, et les commerçants jetaient des regards apeurés au dirigeant du village, lui demandant tacitement s’ils devaient ou non s’inquiéter, s’ils devaient rester où ils étaient, ou bien plier bagage et fuir, tant que cela était encore possible.

Quand il arriva à la porte, fermée au lieu d’être grande ouverte, où s’étaient regroupés une dizaine de ninjas d’élite qui l’attendait, talonné par Toshiro, Horyu put distinctement entendre des éclats de voix venant de l’autre coté de ladite porte.

-Nous avons prévenu Horyu-sama et votre père, fit une voix qui devait appartenir au deuxième gardien de la porte. Ils arriveront d’un moment à l’autre. Avant cela, restez à dix mètres de l’entrée.

-J’ai compris, répondit la voix de Kageshiro. Avez-vous prévenu mon arrière grand-père, comme je vous l’ai demandé ?

-Le grand doyen Mashiro-sama est vieux et doit se reposer. Nous ne pouvons répondre à cette demande.

-Je suis son descendant direct, j’ai le droit…

-Vous avez le droit d’aller le voir, pas d’exiger qu’il vienne à vous. Pensez à son grand âge.

-Alors, laissez-moi aller jusqu’à lui.

-Navré, mais en l’état actuel des choses, ni vous ni le membre d’Akatsuki n’êtes autorisé à entrer dans l’enceinte du village.

-Je vais chercher mon grand-père, murmura soudainement Toshiro à l’oreille de Horyu qui se retourna vers lui en lui jetant un regard surpris. Si Kageshiro veut le voir, c’est qu’il a une bonne raison.

Le médecin tourna les talons, et partit en courant. Horyu, lui, fit un signe aux ninjas d’élite qui étaient présents. Ces derniers échangèrent tous un regard, mais ne firent aucun commentaire. Tous sortirent leurs armes sauf deux qui partirent actionner le mécanisme d’ouverture de la porte, qui commença à s’ouvrir dans un grand fracas, révélant à tous le gardien et un peu plus loin, les deux shinobis qui n’avaient pas été autorisés à entrer.

L’un était effectivement Kageshiro Mukai, reconnaissable à ses cheveux noirs, et à ses yeux d’un bleu si clair qu’il en paraissait blanc. Quant à l’autre, il était bien un des shinobis déserteurs qui composaient Akatsuki, mais chose surprenante, c’était un déserteur de Taki… Et de ce qu’en savait Horyu, aucun déserteur, parmi ceux recensés, ne ressemblait à cet homme. Une raison de plus pour s’en méfier. Néanmoins, il y avait quelque chose d’étonnant dans cette scène.

Le chef de Taki avait imaginé que Kageshiro était retenu en otage par le membre de l’organisation chasseresse de jinchurikis et l’avait amené au village pour cette raison, sachant pertinemment qu’il n’y avait plus aucun possesseur ici. Seulement le jeune jonin voyageait avec Némésis, et s’il s’était fait capturé, c’était donc forcément lors d’une embuscade menée contre le groupe de Naruto. Or, dans ce dernier cas, Akatsuki aurait remarqué la présence de la totalité des porteurs de démons et aurait donc perdu tout intérêt à venir dans le village caché d’un petit pays. La conclusion était donc que le maître de Fuu n’était pas un otage, ce qui laissait planer la question suivante : que faisait-il ici, et pourquoi était-il accompagné de la sorte ?

Le regard du jeune garçon s’éclaira quand il vit le père adoptif de la porteuse de Nanabi, néanmoins, il ne bougea pas. En tant que haut gradé, il savait se tenir, et obéir aux ordres. Il avait pleinement conscience que le fait qu’il soit ici était suspect, et qu’il ne pouvait pas aller voir le chef du village. Restant ainsi à bonne distance, il interpela ce dernier.

-Horyu-sama, quelle joie de vous revoir, fit-il. Votre fille va bien.

Kageshiro ayant rejoint Némésis pour protéger Fuu à la base, il était nécessaire qu’il commence par dire cela. Son supérieur, qui était concentré sur Kakuzu et qui essayait de savoir à qui il avait affaire, sembla se rappeler de sa présence et se tourna vers lui.

-Bien, répondit-il. Seulement, il me semble que tu devrais encore être à ses cotés, et non pas ici… Et encore moins, avec un membre d’Akatsuki. Ai-je besoin de te rappeler ce qu’ils ont fait à notre village ?

-Non, mais vous deviez rencontrer ce shinobi. C’est important pour vous et pour lui. Mon arrière-grand père doit venir ici, c’est très important.

-Toshiro est allé le chercher, fit Horyu en soupirant. Il devrait arriver d’ici peu de temps.

En effet, à peine quelques minutes plus tard, le père de Kageshiro revint, accompagné par un très vieil homme. Le dos vouté, les cheveux blanchis par l’âge, une longue barbe blanche avec de nombreuses rides sur le visage, mais malgré tout, ses yeux d’un bleu presque blanc toujours alerte, vêtu d’une tunique blanche, Mashiro Mukai, à cinq ans du centenaire, marchait appuyé sur un bâton à coté de son petit fils. Quand il arriva au niveau de Horyu, il le salua d’un signe de tête, tandis que le chef de Taki s’inclinait. Puis, il se tourna vers son arrière petit-fils, et un sourire se dessina sur son visage ridé.

-Kageshiro, fit le vieil homme d’un ton sévère. Mille fois, je t’ai répété qu’un ninja ne doit point faillir à sa mission. Que diantre fais-tu donc là, loin de la seule porteuse de démon de Taki, et en compagnie d’un ennemi, qui plus est ?

-Je ne suis pas un ennemi, fit Kakuzu en s’avançant d’un pas. Je suis un innocent qui revient après un exil injuste.

Le vieil homme se tourna alors vers le membre d’Akatsuki. Ses yeux s’écarquillèrent de stupeur, et il lâcha son bâton. Aussitôt, ses genoux se mirent à trembler, incapable de porter le corps de l’ancien, et il faillit tomber à terre. Heureusement, son petit-fils était là pour se porter à son secours et servir de bâton de soutien.

-Est-ce que je rêve ? Ou est-ce que je suis déjà mort ?

-Non, tu es bien vivant, fit Kakuzu, et moi aussi.

-Je… Je te dois énormément d’excuse, même si ça ne rachètera pas les décennies que tu as passé en exil.

Le vieil homme repoussa son fils qui le soutenait, et se mit à genoux avant de se prosterner devant son ancien camarade. Horyu et Toshiro n’y comprenaient rien. Le doyen, qui plus est l’un des fondateurs, du village, donc l’une des personnes les plus respectées de Taki, s’inclinait devant un criminel, faisant partie en plus d’un groupe qui avait ravagé le village de la cascade peu de temps auparavant. C’était, pour eux, incompréhensible.

-Qui est cet homme, vénérable doyen ? demanda Horyu. Vous avez l’air de le connaître, et de longue date, selon vos dires.

Le vieil homme prit son bâton, qui était tombé à coté de lui quand il l’avait laché, et se remit péniblement debout, avant de jeter un regard perçant au chef de Taki.

-Horyu, cet homme, même si cela parait invraisemblable, est Kakuzu Kin’yoku, ton grand-père.

Les deux susnommés eurent la même réaction de stupeur, l’un pensant que son aieul était mort depuis longtemps durant son exil, l’autre ignorant qu’il avait une descendance. Toshiro aussi avait les yeux ronds comme des soucoupes, et restait là, sans pouvoir rien dire. Le premier qui se reprit fut le membre d’Akatsuki, qui ne manifesta pas la moindre joie d’avoir retrouvé une partie de sa famille.

-Un petit-fils… Peu importe. Je m’intéresserai à lui plus tard. Dis-moi, Mashiro. Mon fils et ma femme sont-ils toujours de ce monde ?

-Hélas, mon ami, répondit le vieil homme alors que ses yeux s’embuaient de nouveau de larme. Mon petit Soishiro et ton fils ont tous les deux succombés il y a bien des années. Ils ont été acculés par feu Kagami Uchiwa, feu Hiruzen Sarutobi, et leurs acolytes. Quant à ta femme, elle est toujours vivante, mais elle est plongée dans le coma depuis maintenant deux ans. Elle a toujours désiré te revoir, et a su résister à la mort en espérant qu’un jour tu reviendrais.

-Je vois, répondit Kakuzu en ne laissant absolument rien paraître de ses émotions. J’irai la voir pour la sortir de son coma. J’en ai aujourd’hui les moyens. Mais d’abord, amène-moi devant la tombe de mon fils Kinsen.

-Bien sur, bien sur, allons-y.

-Attendez, intervint Horyu. Puisque vous avez été innocenté, vous avez le droit de revenir ici, Ojisan (NDA : grand-père en japonais), cependant, vous ne pouvez pas entrer dans le village en portant ce manteau. La population s’affolerait pour rien, ce serait infernal à gérer, et je n’ai pas envie d’avoir d’autres dégâts matériels dans le village. Il faudra aussi que vous acceptiez de nous renseigner sur l’Akatsuki. Plus on apprendra, plus on pourra limiter les dégâts et plus on pourra limiter les dégâts, moins on aura à dépenser. L’argent ne pousse pas dans les arbres, et j’aimerai autant que possible ne pas dépasser les coûts prévus.

La première partie de ce que disait son petit-fils laissa de marbre Kakuzu, cependant, il esquissa un sourire en entendant la dernière phrase. D’un geste, il déboutonna son habit aux motifs de nuage rouge, et le retira d’un geste. Une brusque rafale de vent emporta le symbole de l’organisation d’Akatsuki, loin de la porte du village. Suite à cela, l’ex-exilé emboita le doyen de Taki sous les regards de Toshiro, de Horyu et de Kageshiro.




J'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à laisser un com.
A la prochaine pour le chapitre suivant.







Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: