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Fiction: Les possesseurs

Naruto fuit le village.Ses buts: REUNIR LES JINCHURIKIS et SE VENGER DE KONOHA. Dans sa quète, il devra faire face aux différents villages ninjas,il apprendra de sombres secrets,et il deviendra...
Classé: -16D | Spoil | Général / Action/Aventure | Mots: 367793 | Comments: 115 | Favs: 226
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Sarhtorian (Masculin), le 27/07/2013
Et voilà, la troisième partie du chapitre original.
On en arrive déjà au 50 e chapitre. Ca va vite.
J'espère que ça vous plaira^^.
Bonne lecture à tous.




Chapitre 50: Repos et tension à Otoramaya (P3)



Penché sur son carnet de rime, Killer Bee marchait sans faire vraiment attention à ce qui l’entourait. Il murmurait des rimes, et quand il en trouvait une qui lui plaisait, il la notait, sachant qu’il trouverait une occasion pour l’assener à un adversaire trop impétueux. De tous les membres de Némésis, Bee était peut-être celui qui semblait être le moins concerné du sort de Némésis, et il ne semblait suivre l’organisation des jinchurikis que parce que cela l’amusait. Cette image qu’il donnait était, en vérité, assez éloigné de son véritable ressenti. Pour un ninja comme lui qui aimait à vivre au jour le jour, la proposition que Naruto lui avait faite de rejoindre son groupe avait été à la fois une libération et à la fois une contrainte. Une libération car il pouvait enfin se libérer du carcan de Kumo, et une contrainte, car son appartenance au groupe amènerait forcément, tôt ou tard, un dilemme majeur quand il s’agirait de se confronter aux shinobis de Kumo.

Il fallait dire que le porteur de Hachibi était un jinchuriki qui avait acquis une renommée particulière dans le village des nuages. Au départ, il avait été, certes, maltraité comme tout jinchuriki qui se respectait, mais à force d’effort et d’opiniâtreté, il avait inversé le cours du destin. Il était devenu un réceptacle parfait, il avait accompli de grands faits d’arme, et de ce fait, il était aujourd’hui adulé comme héros de son village. Même si cela lui avait apporté beaucoup, notamment un véritable ami en la personne de Hachibi, il s’était rendu compte qu’il n’avait eu, en fin de compte, que de la chance, et qu’il n’avait en rien redoré le blason des jinchurikis, car l’on s’acharnait toujours autant sur Yugito. Et cela, sans qu’il ne l’ait jamais déclaré, il ne l’avait pas vraiment pardonné à son village.

Cet état de fait occupait son esprit, et cela étonnait Hachibi, qui n’avait que rarement vu son hôte réfléchir à ce genre de problème. Et pour la première fois, Bee avait ressenti le besoin de parler à un humain, et non pas à son bijuu. Ce dernier ne s’en était pas formalisé, convenant qu’il n’était pas le mieux placé pour conseiller son porteur dans ce qu’il appelait « des affaires d’humains ». La personne avec qui il voulait discuter, c’était le possesseur de Gobi, Han. Il lui avait donné rendez-vous dans les rues, sans vraiment choisir un endroit précis, sachant pertinemment qu’ils se reconnaitraient mutuellement en se voyant.

Quand Han arriva dans la rue, il repéra effectivement du premier coup d’œil son camarade et se dirigea vers lui. Les gens s’écartaient sur son chemin. S’il avait été à Iwa, cela aurait été par peur ou par dégout, mais ici, dans cette ville touristique où personne ne le connaissait, c’était juste à cause de sa taille. Comme il était largement plus grand que le commun des mortels – il n’avait croisé qu’en de très rares occasions des gens de la même stature que la sienne- il impressionnait, et personne ne voulait le bousculer, et risquer de déclencher une bagarre. Le porteur de Gobi arriva donc au niveau de celui de Hachibi, toujours concentré sur son carnet de rime, et racla bruyamment la gorge pour attirer son attention.

-Hm, Bee, tu pourrais poser ton carnet, fit-il.

A l’entente de la voix, l’ancien ninja de Kumo leva la tête et faillit ne pas reconnaitre Han. Ce dernier avait du lui aussi troquer sa tenue habituelle pour un kimono, et il n’avait pas pris la peine de prendre un couvre chef, pour remplacer celui incorporé à son armure, et de ce fait, pour la première depuis qu’il le connaissait, Bee voyait la tête nue de Han. Ses cheveux bruns ébouriffés au possible, donnant l’impression qu’ils n’avaient jamais été coiffés, ce qui était le cas, car Han savait que sa chevelure était de toute manière cachée, encadraient les yeux du jinchuriki.

-Tu m’as enfin rejoint, même si tu ne t’es pas peigné avec soin, rima Bee en fermant son carnet et en reprenant sa marche. Allons nous balader, et échangeons nos idées.

-Hm, d’accord, fit Han en lui emboitant le pas. Hm, de quoi voulais-tu me parler ?

-Dans le groupe, le temps est à l’orage. Pour avoir le vent en poupe, on doit tourner la page.

-Hm, oui, je suis assez d’accord avec toi, et c’est l’un des grands défauts de Némésis. Hm, si nous étions unis, nous serions bien plus forts. Hm, mais de toute façon, tant que nous restons groupés, nous n’avons rien à craindre.

-Je ne suis pas d’accord, même si on ne nous a pas passé sur le corps, fit Bee. Penser que nous sommes les plus forts, c’est un véritable tort.

-Hm, vraiment ? demanda le porteur de Gobi. Hm, de nous tous, ce n’est pourtant pas toi qui devrais avoir ce genre de discours. Hm, tu es le plus fort d’entre nous, après tout.

-Je ne me suis pas encore départagé avec Yagura, mais ce jour bientôt arrivera. Mais il contrôle mieux Sanbi que je ne maitrise Hachibi.

-Hm, qu’en sais-tu ?

-Je l’ai ressenti, lors de la transe des bijuus. Moi, je suis ralenti, mais Yagura n’a pas de joug. Ce qui veut dire qu’il remplit mieux son rôle dans l’art du contrôle. Ca ne fait pas un pli.

-Hm, je ne sais pas à quel point Yagura est fort… Hm, il faudrait que je l’affronte.

-Tu ne connais pas sa puissance, mais cela n’a pas de sens. Tu n’es pas plus fort que moi, alors en l’affrontant tu seras en émoi.

-Hm, il est vrai que toi et moi avons déjà combattu l’un contre l’autre. Hm, mais c’était il y a longtemps.

Bee ne répondit pas, même s’il s’en souvenait. Cela s’était passé il y avait quinze ans, lors d’une des très nombreuses batailles des guerres shinobis. Alors qu’il était âgé de vingt ans, il s’était retrouvé confronté, lui et son frère A, devenu par la suite le Yondaime Raikage, à un groupe de ninjas d’Iwa, et parmi eux, il y avait un adolescent un peu plus jeune que lui, même s’il avait fallu qu’on le lui dise pour qu’il le sache. A dix-sept ans, Han mesurait déjà plus d’un mètre quatre-vingt-dix et, de ce fait, était déjà bien au-delà des standards habituels.

Par la force des choses, Bee et Han avaient du s’affronter, ayant vu, au début de l’affrontement, qu’ils étaient tout deux des jinchurikis. A cette époque, Bee n’était pas le réceptacle parfait qu’il était aujourd’hui, mais son contrôle du démon à huit queues dépassait celui de Han, qui avait été vaincu, ne faisant pas du tout le poids face au ninja rappeur. Ce dernier ayant trouvé une superbe rime sur le coup, il avait décidé de le laisser fuir, compatissant envers cet homme qui comme lui portait un démon.

-Si tu veux te battre, je suis ton homme. Sans en faire des tonnes, je te couperai en quatre.

-Hm, je ne te demanderai une revanche qu’au moment où je deviendrais un jinchuriki parfait.

-De son bijuu avoir le contrôle total. Un ajout pour être plus brutal. Simplement pour me vaincre ou tu as une autre raison ? Veux-tu te convaincre de mériter la place que nous visons ?

-Hm, je sais ce que je vaux, en tant que ninja et en tant qu’homme. Hm, devenir jinchuriki parfait me rendra plus fort, et c’est justement de force dont Némésis va avoir besoin ces prochains mois.

-Comme les shinobis de naguère, nous nous dirigeons vers la guerre.

-Hm, pas vraiment de naguère, puisque nous avons tous deux connu des temps troublés.

-Les bouleversements que va apporter la guerre qui aura lieu entre Némésis, et ses opposants seront comparables à ceux qui ont suivis la fin de l’ère sombre qui précédait la création des villages ninjas.

Han s’arrêta brutalement de marcher, et jeta un regard à son interlocuteur. Ses yeux, totalement bruns sans qu’un point noir soit au milieu de la pupille, étaient effrayants même quand ils n’exprimaient aucun sentiment négatif, comme c’était le cas en ce moment. On aurait plutôt pu y lire de l’étonnement.

-Hm, c’est bien la première fois que je t’entends parler sans rime, fit-il remarquer en esquissant un demi-sourire.

-Nous parlons de sujets graves, et toi comme moi, nous serons tôt ou tard confrontés à des êtres que nous n’aurions jamais du avoir à affronter. Je ne veux pas rimer sur cela.

-Hm, tu fais allusion à ton frère, le Yondaime Raikage, et à Sanshiryu ? Hm, c’est vrai, je n’aurais pas cru devoir me battre contre mon ami, un jour.

-Et que feras-tu si tu le croise sur un champ de bataille ?

-Hm, le lien entre Sanshiryu et moi est très spécial. Hm, notre amitié est teintée de rivalité et de désaccord profond. Hm, pour faire une comparaison pertinente, je citerai l’exemple de Sentaro, le père de Sanshiryu, et de Roshi. Hm, ces deux là se considéraient mutuellement comme des frères, et ils s’entendaient à merveille, si bien que le premier n’a, je pense, jamais considéré le second comme une simple arme. Hm, en revanche, son fils, bien qu’il soit mon ami, m’a toujours considéré comme une arme qui devait servir le village. Hm, s’il est parti d’Iwa avec moi, c’était sans aucun doute pour me surveiller. Hm, à ce moment, il a fait le choix d’agir en ninja plus qu’en ami.

Bee acquiesça, il avait deviné où Han voulait en venir, et ce dernier confirma sa pensée

-Hm, donc, si je dois me battre contre lui, je me comporterai en ninja plutôt qu’en ami.

-Que feras-tu ? demanda Bee en connaissant parfaitement la réponse

-Je le tuerai, répondit froidement le porteur de Gobi.

-C’est bien la première fois que je t’entends parler sans ton « Hm » habituel. Tu devrais rester coi plutôt que d’abandonner ton tic rituel.

Han jeta un regard en biais à son camarade. Le fait que celui-ci ait recommencé à parler avec des rimes semblait vouloir dire que la conversation sur les sujets graves était terminée, et pourtant, pour l’élève du ninja de la lave, c’était encore trop tôt. Quand Bee lui avait proposé de discuter, il avait senti que cela cachait un besoin de parler, et ce sentiment, il le devait au fait que lui et le frère du Raikage n’avaient jamais vraiment parlé ensemble. A bien y réfléchir, Han ne se souvenait pas avoir vraiment discuté avec les autres membres de Némésis, Sanshiryu et Roshi mis à part. Certes, il leur avait adressé la parole, et l’exemple le plus récent était lors de la réunion pour réconcilier Naruto et Utakata, mais il ne s’était jamais confié à l’un d’entre eux.

-Hm, ne change pas de sujet, veux-tu ? Hm, je crois savoir que tu pourrais te retrouver face à A, le Raikage quatrième du nom, et, par ailleurs, ton frère ainé. Hm, que feras-tu dans ce cas ?

Alors que Bee avait cru, en entendant les mots de Han, que celui-ci ne pourrait comprendre son état d’esprit, voilà que le porteur de Gobi posait clairement le dilemme qui faisait rage dans son esprit. Oui, que ferait-il si, par la force des choses, il devait affronter son grand frère ? L’idée de cet affrontement était redoutable en elle-même car elle induisait de nombreuses choses, dont Bee fit part à son interlocuteur.

-Dans le cas où je me retrouverai face à lui, plusieurs choix s’offrent à moi. Première option, la fuite, mais il est plus rapide que moi et me rattraperait, ce qui amènerait au combat. Deuxième option, je combats, mais il est plus fort que moi, et quand bien même je gagnerais, que devrais-je faire ? Le tuer ? Et ruiner toutes nos chances d’entreprendre des négociations futures avec les gens de Kumo ? Le capturer, mais ce serait encore plus compliquer que de le tuer.

-Hm, effectivement, il y a tout un panel de critères géopolitiques à prendre en compte dans ce genre de décision, mais nous y réfléchirons en temps utile. Hm, pour l’instant, ne t’embrouille pas l’esprit, nous sommes encore très loin d’un conflit ouvert. Hm, et puis nous avons des hommes d’expérience au sein de notre groupe, et des shinobis d’exception. Hm, nous pouvons avoir confiance.

-Tu parle de confiance alors que Némésis est en proie à la défiance. Il n’y a pas de confiance mutuelle entre les membres, et pourtant il faut s’entendre plus qu’à l’habituel.

Han soupira. Bee lui avait dit qu’il ne rimait pas quand il parlait de choses graves, et pourtant il le faisait en parlant de l’état déplorable des relations de Némésis, signe qu’il ne considérait justement pas cela comme quelque chose de grave.

-Hm, nous tournons en rond, remarqua-t-il. Hm, nous avons déjà parlé de ça, et la solution s’imposera d’elle-même demain, si Naruto et Utakata se réconcilient.

Han se tut une seconde. Il était de ceux qui avaient décidé de ne pas soutenir l’un ou l’autre, même tacitement, des deux individus en question. Pour lui, les deux avaient des torts, et ils devaient tous deux modifier leur comportement respectif, et il savait que cela ne serait pas facile, voire même très difficile. Il existait forcément une probabilité que les deux hommes ne s’entendent pas.

-Hm, et sinon…

Bee ne sut jamais quelle solution s’imposerait si les porteurs de Kyubi et Rokubi ne se réconciliaient pas, car une jeune fille au teint mât et aux cheveux verts arriva vers eux en courant, et en regardant à droite et à gauche, et pas devant elle, si bien qu’elle faillit se cogner à Bee. Elle remarqua les deux hommes, juste à temps pour s’arrêter et ainsi éviter le choc. C’était Fuu. Et sa présence ici était étonnante. Car en effet, elle était censée être avec Gaara, et à défaut d’être avec lui, elle était en tout cas à sa recherche.

-Vous n’auriez pas vu Gaara ? demanda-t-elle. On devait passer la soirée ensemble, mais il s’est éclipsé et je n’arrive pas à le trouver.

-Hm, peut-être n’a-t-il pas voulu passer du temps avec toi, suggéra Han d’un ton neutre. Hm, pourtant, il me semblait que vous étiez proches tous les deux.

-Nous le sommes, rétorqua Fuu en le fusillant du regard. C’est juste que dernièrement, il est bizarre, très bizarre.

-Des yeux bandés, un comportement plus vil. Ce farfadet imite le Eiji-style.

-Hm, Eiji n’a pas grand-chose de vil en soi, remarqua Han. Hm, tu as pensé qu’il avait peut-être des séquelles de son combat, qu’il n’a pas voulu te les montrer pour ne pas te faire peur, et qu’il est parti se les soigner ?

-Ce n’est pas son genre, fit Fuu d’un ton tranchant. Il n’est pas aussi attentionné, et vu son enfance, c’est normal. Vous ne l’avez vraiment pas vu ?

Bee et Han firent le même mouvement de tête pour signifier la négation, et la porteuse de Nanabi repartit pour continuer à chercher en pestant. Les deux hommes, quant à eux, reprirent leur marche et leur conversation. Le problème Gaara les intéressait assez peu, en vérité, car ils pensaient que la disparition de l’adolescent était juste du au fait qu’il ne voulait pas rester avec Fuu, même s’ils n’en avaient rien dit à voix haute, pour ne pas risquer une nouvelle dispute. Ils ne pouvaient qu’ignorer le fait qu’Ichibi avait pris le contrôle du corps de leur jeune camarade.

***
Yugito se désaltérait au comptoir d’un bar où chaque table était pleine. Elle était seule à ce comptoir, n’ayant d’une part trouvé personne pour l’accompagner, et préférant un peu s’écarter de l’atmosphère pesante de mésentente qui pesait sur Némésis. Sirotant son verre d’alcool, dans un kimono vert émeraude, elle songeait à l’opposition entre Naruto et Utakata, entre ce gamin à l’ambition démesurée, et cet homme à la cruauté prononcée. Elle n’était du coté ni de l’un ni de l’autre à proprement parler. Si elle comptait bien s’amuser des entreprises d’Utakata à son égard, cela ne voulait pas dire qu’elle allait le soutenir au sujet de ce qui n’était à ses yeux qu’une question d’orgueil.

Elle reposa son verre en soupirant, et s’apprêta à en redemander un autre. Ce soir, elle avait l’intention de boire beaucoup… Contrairement à beaucoup d’autres, l’alcool l’aidait à mieux réfléchir, et elle en avait besoin. Elle savait qu’il fallait plus que des objectifs communs pour que Némésis soit vraiment efficace… Il fallait l’amitié… Et le simple fait de penser que l’amitié était le remède qui pourrait arranger les choses la fit sourire. Non pas d’un sourire plein d’espoir, mais d’un sourire, qui avait tout du rictus, ironique. L’amitié et la confiance étaient loin d’être les bases du monde shinobi, fondé sur la violence et la force, d’autant que, de par leur nature-même, les jinchurikis étaient représentatifs de cette violence. Par quel miracle les possesseurs pourraient-ils dépasser le simple stade de l’utilisation d’autrui pour s’ouvrir vraiment à leurs compagnons ? C’était à cette question que Yugito avait l’intention de trouver pendant la soirée, sauf qu’elle n’en eut pas l’occasion.

-Une si belle femme toute seule, fit une voix. Que diriez-vous d’un peu de compagnie ?

Yugito se tourna vers ladite voix, et constata qu’elle appartenait à un homme efflanqué avec de longs cheveux bruns et d’épais favoris. Il était accompagné d’un autre individu qui lui ressemblait beaucoup, à ceci près qu’il n’avait pas de favori, mais une épaisse barbe. Les deux hommes s’assirent de par et d’autre de la porteuse de Nibi, l’encadrant ainsi, et celui qui avait parlé passa son bras autour de sa taille. A ce contact, la kunoichi tressaillit et planta ses yeux dans ceux de l’homme, qui sourit à pleine dent. Contrairement à ce que ce dernier s’attendait, elle ne se débattit pas, mais parla d’une voix lente et menaçante.

-Enlevez tout de suite votre bras de là.

-Allons, ma belle, je sais ce que tu veux, fit l’homme. On va payer ton verre, et ensuite, tu nous accompagneras mon frère et moi dans notre chambre.

-Si vous cherchez des femmes, je suis sure qu’il y a des endroits pour ça, alors hors de ma vue.

-Non, non, non, non, c’est toi qu’on veut, fit l’autre homme.

-Dommage, moi, je ne veux pas, rétorqua Yugito.

-Pour l’instant, mais dès que tu seras à nous, tu en redemanderas à genoux.

‘’Répugnant, absolument répugnant ‘’ susurra Nibi dans l’esprit de son hôte. ‘’Je sais que la plupart des mâles humains veulent copuler avec toi, mais tu pourrais t’abstenir d’en attirer de ce genre là’’

‘’Si je pouvais les éviter, je le ferais.’’

‘’Je m’en doute bien’’ feula le démon. ‘’Tu n’as qu’à les suivre et leur trancher leur virilité, ça pourrait être amusant ‘’

Yugito ne répondit pas, et se dégagea de l’étreinte de l’homme. Elle se leva et recula un peu. Les deux hommes firent de même, et l’efflanqué tandis une main vers elle, un air lubrique sur le visage. La porteuse de Nibi se demandait comme elle allait faire pour éliminer ce type sans déclencher un scandale ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’était pas bien vu que des ninjas tuent gratuitement des gens. Rien ne prouvait qu’elle en était un, mais si elle déployait ne serait-ce que le minimum de sa force, cela se verrait.

Elle n’eut cependant pas l’obligation de recourir à la violence, car on s’en chargea à sa place. Un troisième homme, juste un peu plus grand qu’elle, intervint. Bien qu’il ait eu des cheveux blancs qui cachaient ses yeux, sa peau n’était celle d’un vieillard, il ne devait même pas avoir plus que la trentaine. Il portait à son bras droit le bandeau de son village… ou de son ancien village, plutôt, car il représentait le symbole de Kusa, mais barré. Yugito haussa un sourcil… N’était-ce pas là un des signes d’Akatsuki ?

-Qu’est-ce que tu…., commença l’un des hommes avant de recevoir un coup de poing qui l’assomma net et de retomber mollement sur le sol.

-Ramasse ton ami, fit l’homme aux cheveux blancs à l’autre. Et fous le camp de là, avant que je ne décide de te buter.

L’intéressé resta une second avec un air abruti peint sur le visage, mais se ressaisit et leva son poing pour frapper l’arrivant. Trois secondes plus tard, il s’écroulait à son tour sur le sol. Le barman qui nettoyait un verre jusque là, et qui avait préféré ne pas intervenir de peur de prendre un mauvais coup eut une soudaine bouffée de courage et s’approcha :

-Dites, pas de grabuge dans mon bar, fit-il.

-Pas de problème, je ne comptais pas rester, fit l’homme aux cheveux blancs avant de désigner les deux évanouis de son menton. Ces deux hommes payeront ma consommation et celle de cette femme.

Il prit subitement Yugito par le bras et l’entraina à l’extérieur. Quittant la taverne, ils arrivèrent dans la rue principale, très animée. Ils s’enfoncèrent dans la foule, et marchèrent silencieusement, pendant quelques secondes, avant de s’extraire de la foule pour entrer dans une ruelle un peu plus calme. Suite à quoi, l’homme aux cheveux blancs se tourna vers la femme porteuse de démon qui put apercevoir ses yeux, d’un noir de jais, qui, d’une part, luisaient d’une lueur malsaine et qui d’autre part, étaient différents. Si l’un, celui de droite, était simplement noir et de dimension normale, l’autre, celui de gauche, était plus gros, injecté de sang et n’avait pas une, mais trois pupilles qui tournoyaient sans discontinuer.

La kunoichi n’eut pas l’occasion d’en voir plus puisque l’inconnu se gratta le sourcil, juste au-dessus de son œil difforme, le cachant de sa main. Quand il baissa son bras, dévoilant de nouveau son visage, l’œil difforme avait disparu, laissant place à un œil noir exactement semblable au droit.

-J’espère que vous allez bien, fit-il d’une voix rauque.

Il fit un claquement avec sa langue et la jinchuriki put remarquer que celle-ci avait été légèrement entaillée.

‘’J’espère que tu n’as pas l’intention de t’entendre avec lui’’ maugréa Nibi ‘’Il dégage quelque chose d’inquiétant’’

‘’Si toi, Nibi le bijuu de la mort, considère qu’il est inquiétant, c’est qu’il doit être bien davantage aux yeux de nous autres, les humains.’’ répondit Yugito.

‘’Méfie-toi de lui’’

‘’Je sais’’

La kunoichi se tourna vers l’inconnu aux cheveux blancs, et s’inclina légèrement, en signe de remerciement.

-Je vous remercie de votre aide, je m’appelle Yugito.

-On me nomme Sab, déclara l’inconnu d’un ton qui paraissait étrangement acerbe.

-Comment puis-je exprimer ma gratitude ?

-Je me fiche de vos remerciements, fit d’un ton tranchant Sab. Je ne vous ai pas aidé pour obtenir quelque chose, si ce n’est la satisfaction de démonter ces deux crétins. Vous devriez faire attention, vous savez.

-Comment dois-je prendre cet avertissement ? demanda Yugito pendant que deux de ses ongles, que la pénombre de la ruelle dissimulait, commençaient à pousser et à devenir des griffes acérées. Seriez-vous comme…

-Comme les deux crétins qui ont essayés de vous sauter de la manière la moins subtile qui soit ? compléta Sab d’un ton exaspéré. Non, je remarque juste que vous êtes une femme, seule, apparemment sans défense, vêtue d’un kimono qui a l’air tout ce qu’il y a de plus facile à enlever, et pas la plus laide, par-dessus le marché. Objectivement, il parait très facile de vous coller contre un mur, et de vous prendre comme une…

L’homme aux cheveux blancs ne put aller plus loin, car ce fut lui qui fut collé contre le mur, un ongle semblable à une griffe, tranchante comme un rasoir et piquante comme une pointe d’acier, sur la gorge. Yugito le regardait, un air de fureur dessiné sur le visage. Elle n’avait visiblement pas apprécié le discours de Sab qui la décrivait comme la moins exigeante des prostituées. Elle était à deux doigts de le tuer, et l’homme le sentait bien. Pourtant, il resta calme, et même plus que ça.

D’un geste au premier abord hésitant, mais pourtant tellement rapide que la porteuse du démon chat ne vit rien venir, il donna un coup de poing dans le kimono de la femme, au niveau du sein gauche qu’il frappa donc avec force, arrachant un cri de douleur à Yugito.

-Espèce de… commença-t-elle.

Sab leva sa jambe, et frappa du pied dans le ventre de la kunoichi de Némésis, qui fut repoussée, et cogna contre le mur opposé. L’homme, libéré de la menace de la griffe, fonça à son tour, et la saisit à la gorge.

-Je m’en doutais, fit-il. Tu es comme moi, un shinobi… moins doué sans doute. Tu en fais partie, hein ? Avoue… AVOUE.

La poigne de Sab se resserra autour du cou de Yugito.

-Partie de quoi ? demanda-t-elle en attrapant le poignet de l’homme et en commençant à son tour à le serrer, tout en accumulant progressivement le chakra de Nibi en elle pour lancer une contre-attaque dévastatrice.

-D’Akatsuki, bien sur. Vous me poursuivez pour m’empêcher de chercher des alliés pour le seigneur Hanzô, qui nous ferait gagner la guerre civile qui règne à Ame. Réponds, sale garce !

-Non, rétorqua la membre de Némésis d’un ton qui trahissait sa stupéfaction à l’idée qu’on puisse la ranger dans les rangs de l’organisation chasseresse de bijuu. Je suis Yugito Nii.

-Yugito Nii ? répéta Sab. La jinchuriki de Nibi… Impossible.

Sous l’effet de la surprise et peut-être de la douleur car la porteuse du démon à deux queues broyait presque son poignet, il relâcha son étreinte et s’écarta de la femme, qui se massa la gorge. La porteuse du démon à deux queues ne vit pas les yeux de Sab, caché sous les cheveux de ce dernier, mais elle était convaincue que si elle avait pu les apercevoir, elle aurait vu un mélange d’incrédulité et de doute. Un sourire dément se dessina sur le visage de l’homme.

- Prouvez que vous êtes un jinchuriki, exigea-t-il en se remettant à vouvoyer son interlocutrice.

Le ton était agressif, mais trahissait une certaine note d’espoir. Yugito resta silencieuse. Devait-elle prouver sa condition à cet inconnu ? En femme intelligente et stratège qu’elle était, elle avait tout de suite remarqué que l’individu avec qui elle discutait, si le terme était permis, pouvait offrir à Némésis l’occasion de faire d’Ame un allié, ce qui était justement le but de l’organisation. Mais, encore fallait-il pouvoir lui faire confiance.

-Qu’est-ce que ça vous apporterait de savoir si je dis vrai ? interrogea-t-elle.

Sab ouvrit la bouche, mais retint les mots, s’autorisant à réfléchir quelques secondes à la réponse qu’il pouvait donner.

-Des rumeurs courent. On parle d’une organisation qui réunit les jinchurikis et des villages. Si vous en êtes une, vous en faites partie.

-Où veux-tu en venir ?

-Mon village est en pleine guerre civile contre Akatsuki, je vous l’ai dit. D’après ce que je sais, ils cherchent vos bijuus, tandis que vous, vous cherchez le soutien des petits pays. Si vous aidiez le seigneur Hanzô dans notre lutte, vous feriez d’une pierre deux coups. Un allié de plus et un ennemi de moins. Si vous êtes bien ce que vous prétendez être, bien sur.

Pour toute réponse, les yeux de Yugito changèrent brusquement de couleur, celui de droite devint jaune et celui de gauche devint vert, tandis qu’autour d’elle, l’atmosphère devint plus pesante. L’oxygène sembla déserter l’atmosphère, et Sab sentit un malaise naitre en lui, comme si on lui retirait quelque chose de force, comme si on essayait de lui arrachait sa vie ou plus précisément son énergie vitale. Même s’il se sentait mal, et comment aurait-on pu ne pas l’être face au bijuu incarnant la mort, le ninja n’arriva pas à réprimer un sourire. Sourire que lui rendit la kunoichi de Némésis, ou plutôt l’être qui contrôlait son corps.

-Alors, humain, surpris de te retrouver devant le puissant démon Nibi ? ricana le bijuu par le biais de son hôte.

-Pas mal, pas mal du tout, fit Sab d’un ton appréciateur comme s’il jugeait la qualité d’un verre de vin. Vous ne mentiez pas. Il faut que vous nous aidiez.

Cette demande était plus un ordre qu’autre chose. Le sourire de Nibi s’agrandit et changea quelque peu. Il devint largement plus féroce, les canines semblèrent s’agrandir, et l’aura qui entourait la jinchuriki se fit plus intense encore, forçant Sab à reculer pour s’adosser au mur, et à lever les bras pour se mettre en garde. D’un pas félin, la femme s’approcha de lui, et tendit deux doigts vers lui. Les ongles desdits doigts s’allongèrent, se muant en griffe. L’un passa à gauche du cou du ninja, l’autre à droite, les deux se plantant dans le mur. Si le bijuu décidait de faire un mouvement de poignet, il décapitait net Sab.

-Alors, Nibi, tu vas me tuer ? demanda celui-ci sur le ton de la conversation.

Il était intéressant de voir que s’il vouvoyait le possesseur, il tutoyait le bijuu, et cela n’échappa pas à ce dernier.

-Moi, je ne demande que ça… Mais Yugito a le mauvais gout de te juger utile. Elle te le dira elle-même.

-Donc, je n’ai rien à craindre de toi.

-Fais attention à ne pas réveiller le chat qui dort, humain, feula Nibi avant de laisser la place à son hôte.

En effet, les yeux de Yugito perdirent leur couleur jaune et verte et reprirent leur noirceur habituelle, signe que l’humaine avait repris le contrôle de son corps. Elle rétracta ses griffes, et croisa les bras, satisfaite de sa démonstration de force. Elle toisa Sab qui pour sa part avait sorti un bout de papier, et un crayon. Il griffonna quelques lignes et lança le papier à la jeune femme. Celle-ci lut ce qu’il avait écrit, et constata qu’il s’agissait du nom d’un hôtel.

-C’est là où je loge, renseigna le shinobi d’Ame. Portez ma demande à vos camarades, et réfléchissez-y. Je resterai dans cette ville encore neuf jours. N’oubliez que je vous offre une occasion en or de faire de la Pluie votre allié. Si vous avez de la jugeote, vous saurez quoi me répondre.

-Attendez, fit Yugito. Dites-moi encore une chose. Pourquoi portez-vous le bandeau barré de Kusa ?

-A votre avis ? Akatsuki traque un ninja d’Ame en cherche d’aide... Pas un déserteur du village des herbes dans une ville touristique, se contenta de répondre Sab comme si c’était la chose plus évidente du monde.

Il n’eut même pas la politesse de saluer la porteuse du démon à deux queues, et sortit de la ruelle pour disparaitre dans la foule. Le membre de Némésis le regarda s’éloigner, en haussant les épaules. Elle jeta un regard au papier, le froissa, et le rangea dans une poche intérieure de son kimono. Elle savait que cet homme était aussi désagréable qu’important. Elle se promit donc de parler de cette affaire à ses compagnons… Néanmoins, elle attendrait que Némésis ait parlé à l’enfant de Kusa. Il était évident que ce dernier, qui savait toujours plus de chose qu’il n’aurait du en réalité, serait informé sur la situation à Ame.

Alors qu’à son tour, elle s’enfonçait dans la foule, elle eut la sensation de se faire épier. Elle jeta un regard derrière elle, mais ne vit personne. Elle se contenta donc de hâter le pas, sans savoir que du haut d’un bâtiment, Sab l’observait s’éloigner de ses yeux noirs, luisants de malveillance.







Et ainsi, se clot ce chapitre. Ne me reste plus qu'à écrire la suite, et je m'y attelle dès mon retour de vacance.
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