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Fiction: Les possesseurs

Naruto fuit le village.Ses buts: REUNIR LES JINCHURIKIS et SE VENGER DE KONOHA. Dans sa quète, il devra faire face aux différents villages ninjas,il apprendra de sombres secrets,et il deviendra...
Classé: -16D | Spoil | Général / Action/Aventure | Mots: 367793 | Comments: 115 | Favs: 226
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Sarhtorian (Masculin), le 27/07/2013
Et me revoilà pour un nouveau chapitre.
Bonne lecture à tous^^.




Chapitre 48: Repos et tension à Otoramaya (P1)



La ville d’Otoramaya avait la réputation d’être accueillante et chaleureuse. Bâtie sur l’une des très rares montagnes du pays des herbes, elle était construite sur trois niveaux. Au plus bas, se trouvaient les habitations de bases, où vivaient les résidents locaux. Ces habitations n’avaient rien d’exceptionnelles mais accordaient un cachet pittoresque à la cité qui s’en servait à des vues touristiques. Les résidents locaux n’étaient pas des paysans vivant de la terre, mais pour la plupart des marchands qui descendaient dormir quand la journée, au deuxième niveau, était achevée. Ce deuxième niveau constituait l’organe principal de la cité. C’était là qu’on y entrait, et qu’on en sortait, et tout de suite, des dizaines de boutiques toutes plus colorées les unes que les autres s’étalaient aux yeux des visiteurs, et les engageaient à venir dépenser leur argent en nourritures ou en souvenirs. Lesdits visiteurs allaient généralement au troisième, et plus haut, niveau de la ville, car c’était là où se trouvait ce qui avait fait la réputation d’Otoramaya, des hôtels luxueux aux suites spacieuses chacune relié à trois bains à ciel ouverts, un pour les hommes, un pour les femmes, et un mixte, séparés par d’épaisses cloisons de bois alimentés par les sources chaudes.

Pour quiconque y venait, cet endroit était parfait pour se détendre. Pourtant, dans la plus grande suite, du plus luxueux des hôtels, le calme s’était étrangement fait la malle. Il fallait dire que cette suite abritait un groupe dont les membres avaient à peu près tous un caractère bien affirmé, un groupe qui n’avait pas fini de faire parler de lui, et qui s’était baptisé du nom de la Vengeance personnifiée : Némésis.

Ladite suite était la plus vaste que proposait l’hôtel, et accessoirement la plus chère, mais l’argent n’était pas un problème, tant certains des possesseurs étaient fortunés. On y accédait par une porte, qui donnait sur un couloir. Une fois le couloir traversé, on arrivait à la pièce principale, une grande salle circulaire, au centre de laquelle se trouvait la grande table, toute aussi circulaire, où déjeunait Némésis. Cette pièce était tapissée d’un papier jaune, et d’un mobilier de même couleur, ce qui faisait que rien ne se détachait si ce n’était trois portes, peintes en bleue. L’une conduisait aux cuisines, tandis que l’autre menait aux douches et aux sources chaudes… La dernière, pour sa part, donnait accès à un escalier à colimaçons qui desservait cinq étages, chacun doté de six chambres.

L’organisation des jinchurikis était arrivée voilà près de cinq jours à Otoramaya, et depuis cinq jours, Naruto et Utakata, quand ils se parlaient, ne faisaient que se disputer, et, quand ils ne se parlaient pas, échangeaient des regards noirs. Il fallait dire que le possesseur de Kyubi commençait à avoir assez du fait que des membres de son groupe se fassent la malle sans son autorisation. D’abord Sanshiryu, puis Kageshiro… Certes, c’était loin d’être les membres les plus importants, puisqu’ils n’avaient pas de bijuus en eux, mais cela énervait horriblement le ninja blond. Par ailleurs, le fait que le porteur de la limace à six queues remettait en cause son autorité de chef ne lui plaisait pas non plus, et il ne manquait pas de le lui faire remarquer. C’était surtout au deuxième jour que tout avait quelque peu dégénéré.

-Tu vois, le truc qui m’énerve vraiment, avait dit Naruto pendant le déjeuner que Némésis avait décidé de prendre en groupe à contrario du diner où chacun pouvait évoluer librement dans la ville. C’est ton absence de reconnaissance à mon égard.

-Parce que je suis censé t’être reconnaissant de quelque chose ? demanda Utakata. De quoi ? De porter un masque pour que je puisse avoir la chance de ne pas voir ta sale face ?

-Je te rappelle que j’ai créé Némésis, et que Némésis t’a sauvé la vie quand on est allé à Kiri pour vous chercher, Yagura et toi.

-Ouais, enfin, t’as pas été motivé par la générosité. T’avais besoin de moi, non ? Sinon, ton plan de réunion des neuf capotait, si je ne m’abuse.

-Peu importe ce détail.

-T’oublies bien vite les détails qui te gênent, il me semble.

-Il te semble mal, sinon tu aurais déjà disparu de ma mémoire.

-Vraiment ? Eh bien, je… Et puis, merde, j’ai pas envie de perdre mon temps avec toi.

Utakata s’était alors levé brusquement, manquant de renverser son assiette, et, à grands pas, s’était dirigé vers la porte et était sorti. Naruto, lui, avait gardé les dents serrées, ses yeux bleus polaires lançant des éclairs. Il était resté quelques secondes en tapotant des doigts sur la table, puis il était parti lui aussi. Il n’était, bien évidemment, pas allé rejoindre le porteur de Rokubi, sachant bien qu’ils en seraient, sans aucun doute, venus aux mains, mais il avait eu besoin de marcher pour évacuer ses nerfs.

Depuis cette dispute, l’ambiance était électrique. Les deux possesseurs n’avaient pas alors simplement décidé de s’ignorer, mais de se taire purement et simplement quand ils étaient dans la même pièce, se querellant immanquablement quand l’un d’eux commençait à parler. De ce fait, un silence, et il était pesant, régnait à chaque fois lors des repas que partageaient les membres de Némésis, même si, de leur coté, ceux qui voulaient parler entre eux chuchotaient, comme s’ils s’étaient trouvés dans un lieu sacré où il ne faisait pas bon d’élever la voix.

Le fait était qu’aucun des ninjas de Némésis ne faisait quoi que ce soit pour essayer de réconcilier Utakata et Naruto… Par ailleurs, personne ne prenait ouvertement partie. Soutenir l’un ou l’autre, c’était creuser un peu plus le gouffre d’inimitié qui s’était ouvert au sein de l’organisation des jinchurikis. Et pourtant, beaucoup aurait voulu que la situation s’arrangeât au plus vite, car le rendez-vous fixé par Mangetsu Hozuki, le si fameux « Enfant de Kusa » était dans deux jours et qu’il serait du plus mauvais effet que Némésis ait l’air aussi scindé.

Ce fut la principale raison pour laquelle tous les membres de Némésis se réunirent, tous sauf les deux qui étaient en froid. A leur insu, les autres voulaient concocter un plan pour qu’ils se réconcilient, au mieux durablement, au pire temporairement. Ils profitèrent donc d’un moment où les possesseurs de Rokubi et de Kyubi étaient sortis, après une énième dispute, sachant qu’aucun ne reviendrait avant au moins une heure, pour se concerter et trouver un moyen en s’attablant dans la pièce principale de leur suite.

-Alors, commença Yugito, selon vous, comment réconcilier Naruto et Utakata ?

-Hm, eh bien, ça me parait simple, répondit Han. Hm, il s’agit de leur parler chacun de leur coté pour qu’ils acceptent de cesser les hostilités.

-Dis comme ça, ça parait d’une simplicité extrême, effectivement, intervint Roshi. Mais, nos deux camarades sont butés, et je m’y connais en la matière. Je doute donc fortement qu’ils acceptent aussi facilement d’enterrer la hache de guerre.

-Il faut laisser faire l’amitié, évidemment, car sans pitié, elle sert de calmant, chantonna Bee en écrivant dans son carnet. Pour le porteur de limace, faut pas être à la masse, pour celui du renard, pas besoin d’un veinard. Que leurs meilleurs amis se révèlent, et qu’ils se creusent la cervelle. Qu’ils se chargent de les convaincre en aparté, pour permettre la réconciliation des deux cotés.

-Ouais, dans ce cas, c’est à moi de m’en charger pour Naruto, fit Thosvorn en feuilletant le livre, toujours le même, qu’il lisait.

-Et à moi pour Utakata, renseigna Yagura.

-Tu penses réussir ? demanda Fuu. Il a pas un caractère facile, ton copain.

L’ancienne ombre de l’eau plongea ses yeux améthyste dans ceux de la réceptacle de Shishibi. Cette dernière sentit un frisson traverser son dos, intimidée malgré elle par ce ninja qui ressemblait à gamin mais qui était probablement le plus terrible de Némésis. Un sourire amusé se dessina sur le visage du détenteur de la force de Sanbi quand il remarqua que son interlocutrice s’était raidie.

-Crois-moi, fit-il. Au niveau du caractère, je suis bien pire que lui.

-Non, vraiment ? railla Yomika. Le Yondaime Mizukage, responsable de l’ère de sang de Kiri, serait un mauvais garçon ? Qui aurait pu le croire ?

Yagura se tourna vers la kunoichi du tourbillon. Il était toujours surpris de la manière dont s’adressait à lui la kunoichi. D’habitude, on ne se moquait pas lui, par peur… Mais pas elle. Elle n’avait d’ailleurs pas hésité à rire de lui après les négociations au village des déserteurs. Il esquissa un rictus, comme pour rire de la provocation. Même si, à l’intérieur, il bouillait de colère. Il n’avait jamais aimé que l’on se moque de lui. Il ne put s’empêcher de froncer les sourcils, preuve de sa désapprobation, et cela n’échappa à certains membres de Némésisn notamment Shogoraï qui prit la parole assez vite pour éviter une querelle.

-Certes, fit l’épéiste. Mais ne faut-il pas aussi prendre en compte le fait qu’ils soient trop butés pour écouter même leurs meilleurs amis ?

-C’est juste, approuva Thosbald. Pour remédier à cela, je pense qu’il faut mettre ces deux là dans de bonnes dispositions. Donc, aborder le sujet après, ou avant, quelque chose qui leur plait.

-Parfait, s’exclama son frère. On devait justement rencontrer Jiraya-sama, ce soir, et Naruto est toujours très heureux de le voir.

Un « quoi ? » général lui répondit, obligeant le ninja du tourbillon aux lectures peu recommandables à lever les yeux de son livre pour regarder le panel d’expression peint sur les faces des membres de Némésis, principalement caractérisé par la surprise et la colère : la surprise d’apprendre que le chef des jinchurikis allait rencontrer l’un des trois ninjas de la légende, un shinobi de Konoha, village qui était pourtant l’objectif de Naruto Uzumaki, ce qui ne manquait pas d’être paradoxal, mais l’était un peu moins quand on savait que le porteur de Kyubi avait promis à Jiraya, en échange de son enseignement, de ne pas toucher au village du pays du feu tant que l’ermite était en vie, et la colère de ne pas être au courant de cette rencontre, qui pouvait avoir une importance déterminante pour l’avenir de l’organisation, car nul doute que le ninja renard allait récupérer des informations capitales auprès de son mentor.

Néanmoins, personne ne fit la moindre remarque. Après tout, chacun avait à peu près conscience qu’on ne pouvait prétendre vouloir éteindre les querelles du groupe si l’on se fâchait à cause d’une simple information. Il valait donc mieux laisser filer.

-Je ne comprends pas, avoua Thosbald en constatant les diverses réaction. Naruto avait pourtant demandé à Thosvorn de vous mettre au courant

-Effectivement, approuva l’intéressé. J’aurai du le faire, mais pour une raison très précise, je ne l’ai pas fait.

-Quelle raison ? demanda Eiji.

-Ca m’est complètement sorti de la tête, renseigna le ninja du tourbillon déclenchant l’hilarité de celui qui venait de l’interroger. Mais peu importe, ce qui compte vraiment, c’est que, pour peu que tout se passe bien, on ne devrait pas avoir trop de mal à convaincre Naruto.

-Pour Utakata, je sais parfaitement dans quel genre d’endroit on pourrait aller, fit Shogorai avec un sourire. Pas vrai, Yagura ?

-Oui, répondit l’intéressé en opinant du chef, dans une ville de cette taille, je pense qu’on aura aucun à trouver ce genre de…

-Je me suis déjà renseigné auprès du réceptionniste, l’interrompit l’épéiste. Et il m’a donné une bonne adresse.

-Hm, bon, résumons, proposa Han. Hm, Yomika, Thosvorn, et Thosbald vont avec Naruto, et s’assurent que le rendez-vous avec le sannin se passe bien. Hm, Yagura et Shogorai vont avec Utakata et le mettent dans de bonnes dispositions.

-Et pour les autres, c’est quartier libre, souligna Eiji.

-Tant mieux, fit Roshi. Ma jambe me fait encore mal, et je préfère rester tranquillement ici.

-Ouais, faut ménager les petits vieux, eut le bon goût d’intervenir Ichibi, par le biais de Gaara.

-Le petit vieux combattait déjà alors que tu n’étais même pas un projet dans la tête de tes parents, gamin, rétorqua le ninja de la lave en foudroyant du regard le porteur du démon à une queue.

Gaarichibi voulut répondre, mais il sembla soudain pensif, et referma sa bouche, qu’il avait entrouverte. Les membres de Némésis jugèrent que le possesseur du démon à une queue avait compris qu’il serait plus raisonnable de ne pas chercher à se disputer avec le vétéran d’Iwa, d’autant que tous prêchaient la réconciliation dans le groupe… Pourtant, cela n’était pas du tout la raison qui expliquait le fait que le jeune homme se soit interrompu, mais personne n’aurait pu le deviner.

Le fils du Yondaime Kazekage était intervenu mentalement, et avait commencé à crier sur son bijuu. C’était bien le seul moyen qui lui restait pour limiter les paroles de Shukaku, ce dernier contrôlant tout son corps… Même si ça ne lui plaisait pas, Gaara était obligé de remercier son village, Suna, car celui-ci avait utilisé le « Sceau du Lotus » pour insérer le démon en lui, et que ce sceau était d’une telle puissance que rien, sinon le possesseur et le rituel d’extraction de la bête à queues, ne pouvait briser.

Shukaku le savait bien, il l’avait appris par l’intermédiaire de son premier jinchuriki, au sein de Suna, il y avait bien des années de cela. C’était pour cela qu’il faisait tout pour affaiblir ses hôtes que ce soit au moyen de l’insomnie ou d’un autre. Il avait d’ailleurs cru triomphé quand le gamin qui l’abritait actuellement l’avait invoqué en personne… Mais il avait aussitôt déchanté, car Naruto l’avait contré aussi sec. Depuis ce jour, où son réceptacle avait décidé de suivre celui de Kyubi, il avait guetté l’occasion de reprendre les rennes, et il avait été de désillusion en désillusion, car au fur et à mesure que le temps passait, d’autres porteurs de démons rejoignaient ce qui devait devenir Némésis, et avec eux, Gaara pouvait apprendre comment accroitre le contrôle de son démon, ce que n’appréciait pas vraiment Shukaku, surtout que son porteur avait même réussi à vaincre l’insomnie, ce que le démon considérait comme une véritable offense à son encontre.

Gaarichibi ferma les yeux, ce que personne ne vit à cause du bandage qui les recouvrait. Une pièce se matérialisa dans son esprit… Une pièce fermée où il n’y avait que du sable sur le sol, une salle avec une énorme grille, où se trouvaient, d’un coté, Gaara, enfermé, et, de l’autre, Ichibi. Le gigantesque démon posa son regard dans celui de son hôte qui le soutint sans ciller.

‘’QUE VEUX-TU, LARVE?’’demanda la bête à queue au jeune homme.

‘’Que tu me rendes mon corps… Ou, à défaut, que tu arrêtes de te disputer avec ceux qui m’acceptent’’ répondit le jeune homme

‘’GWAHAHAHA, TU N’AS VRAIMENT PAS L’AIR DE TE RENDRE COMPTE QUE JE FAIS CE QUE BON ME SEMBLE, ET QUE TU NE PEUX RIEN FAIRE CONTRE CELA’’

‘’Je t’ai bien empêché de parler ‘’

‘’CAR, TU AS SOUDAINEMENT HURLE, ET QUE CELA M’A SURPRIS… MAINTENANT, JE NE ME LAISSERAI PLUS DECONTENANCER PAR TES JEREMIADES’’

‘’Ne me traite pas de gamin’’ hurla d’un ton vibrant de colère le possesseur’’ J’exige que…’’

‘’TU N’AS RIEN A EXIGER, MISERABLE HUMAIN’’ rétorqua Ichibi, d’une voix grondante et menaçante. ‘’LE TEMPS OU TU POUVAIS ME CONTRÔLER EST REVOLU, ET CE DEFINITIVEMENT.’’

Shukaku claqua des doigts et le sable du sol se leva pour créer un dôme autour de Gaara, étouffant ses protestations. Après quoi, il rompit le contact avec son hôte, et revint à la réalité. L’échange n’ayant duré que deux minutes, son « absence » ne s’était pas faite remarquer… Sauf par Fuu, qui se trouvait juste à coté de lui. La porteuse de Shishibi, ces derniers jours, passait son temps à surveiller son coéquipier, qui était d’ailleurs un peu plus que ça pour elle, et elle avait remarqué que si, en apparence, son comportement n’avait pas changé, il paraissait néanmoins plus…forcé. Comme si Gaara avait brusquement changé de caractère, mais qu’il le cachait.

La jeune fille soupçonnait que ce changement avait un rapport avec le fait que Gaara portait un bandeau pour dissimuler ses yeux, et guettait l’occasion de le lui retirer afin de voir ce qu’il cachait. Puisqu’elle n’avait pas à se préoccuper de la réconciliation entre Naruto et Utakata, elle allait pouvoir passer la soirée en compagnie du possesseur d’Ichibi, et elle savait qu’elle trouverait tôt ou tard l’occasion d’enlever le bandeau en étoffe.

-Hm, bon, fit Han en se levant. Hm, si nous sommes tous d’accord, il ne reste plus qu’à attendre ce soir. Hm, et bonne chance à ceux qui doivent convaincre nos deux camarades.

Il avait prononcé ce dernier mot avec un ton plus tranchant et, peut-être, plus agressif qu’à l’habituel, s’attirant par la même occasion des regards étonnés. De tous les membres de Némésis, le possesseur du bijuu à cinq queues était, aux yeux de tous, l’un des plus calmes, parlant toujours avec un ton posé et ne se mettant jamais en colère. Han remarqua la réaction, et fit un geste de la main pour éluder toute question qu’on aurait pu lui poser, puis il quitta la pièce. Ce fut le signe de la dispersion et tous allèrent vaquer à leurs occupations personnelles.

L’après-midi s’écoula, marqué par le retour à la chambre d’Utakata et Naruto, qui s’étaient à peu près calmés, mais qui se murèrent dans le plus profond silence. Quand enfin le soir vint, les membres de Némésis purent mettre en marche leur tentative de réconciliation, chacun de leur coté, comme cela était prévu.

***

L’ambiance était festive dans la rue principale d’Otoramaya, la foule était nombreuse, et si quelqu’un avait pris la peine de s’attarder à la regarder, son attention n’aurait sans doute pas été attiré par ce jeune homme blond qui marchait d’un pas sur et rapide, slalomant entre les gens. Pour éviter que Némésis se fasse repérer, Naruto avait ordonné à tous ses membres de délaisser leurs habits, leurs armes, et leurs bandeaux habituels pour se vêtir d’un kimono. Cela pouvait sembler anodin, mais pourtant, le simple fait de changer de vêtements était un bon camouflage. Le ninja renard, par exemple, ne doutait pas que Sakura avait donné son signalement à ses supérieurs dès qu’elle était rentrée à Konoha. Les troupes de la feuille recherchait donc un ninja tout de noir vêtu, au visage masqué, qui battait la campagne avec un groupe inquiétant, et non pas un adolescent aux cheveux blonds, avec un kimono orange, couleur qui lui rappelait une époque révolue de sa vie, dans une ville qui avait tout de la station balnéaire, et qui pullulait de monde.

A sa suite, la fratrie du tourbillon essayait de suivre son rythme de marche, mais peinait dans cette tâche, manquant de trébucher à chaque pas dans leurs kimonos, qui étaient un peu trop long. Il fallait dire que, comme l’avait révélé Thosbald, l’avait répété Yomika et l’avait martelé Thosvorn, les trois shinobis portaient en toute occasion, et depuis leur prime enfance, les tenues de leur lignée, et jamais, au grand jamais, ils n’en avaient varié, ayant chacun six tenues identiques si besoin d’en changer il y avait. Ils s’étaient tous trois renfrognés quand le ninja renard avait imposé une modification des habitudes vestimentaires de deux semaines, et ils avaient aussitôt protesté… Mais Naruto avait trouvé de justes arguments pour les convaincre du bien-fondé de son ordre, même s’il avait du argumenter deux heures.

Le porteur de Kyubi se dirigeait droit vers une taverne qui s’appelait « Au gastéropode repu », nom atypique qui avait au moins le mérite de rester gravé dans les mémoires de ceux qui s’y rendaient au moins une fois. C’était le lieu de rendez-vous fixé par Jiraya. Naruto s’était entendu dire par Roshi, Han et Yugito, qui étaient les trois membres les plus raisonnables de toute l’organisation, que la possibilité que ce fut un piège, et que le sannin l’attendait avec des ninjas d’élite de Konoha était grande. Le chef de Némésis avait balayé ces assertions d’un revers de la main… Il avait pleinement confiance dans Jiraya, pour qui il avait un certain respect, nuancé par le coté pervers et obsédé de l’ermite.

Quand il arriva devant la porte de sa destination, il se retourna et vit ses trois compères tenter de le rejoindre. Il eut un sourire, et après leur avoir fait un signe de la main pour être sur qu’ils ne l’avaient pas perdu de vu, il entra dans le bar. Ce dernier était, comme on pouvait s’y attendre, rempli de monde. Il y avait du bruit, il faisait chaud et des vapeurs d’alcool flottaient dans les airs… Naruto trouva ceci très désagréable, mais ne fit aucun commentaire. Il devait avant tout rester discret et ne pas provoquer d’esclandre. Son regard polaire parcourut la salle, s’attardant une seconde à chaque table. Il trouva celle qu’il cherchait dans le fond, elle était la plus éloignée de l’entrée. Il avança vers elle à grands pas, et quand il y parvint, il détailla l’homme qui y était assis.

Celui-ci était grand. Cela se voyait, même s’il n’était pas debout. Il avait une épaisse et longue chevelure blanche, et son front était ceint d’un bandeau très particulier qui n’appartenait qu’à lui, et qui, au lieu de porter le symbole de Konoha, était marqué du kanji signifiant « Huile ». Sous chacun de ses yeux, une longue trainée rouge qui pouvait évoquer la trace que laissait une goutte de sang en dégoulinant sur la peau. Sur la table, il y avait un verre de sake, un carnet et un crayon. Il était évident qu’il était en train d’écrire, ou du moins en train de réfléchir à la suite de son récit, avant que le ninja renard arrive.

-Vous êtes à court d’idée, l’ermite pervers ?

L’homme releva la tête en entendant la voix de son disciple. Quand il le vit, il le détailla du regard en une seconde, en arborant un air de surprise. Le ninja renard croisa les bras et haussa un sourcil.

-Ne me dites pas que vous avez déjà oublié mon visage, même si vous ne l’avez pas vu depuis longtemps.

-C’est le fait de voir ton visage découvert qui me surprend. D’habitude, tu le caches sous ton masque, et ton bandana.

Naruto eut un sourire énigmatique, et s’assit en face de l’homme aux cheveux blancs, en face de ce shinobi d’exception qu’était Jiraya, l’un des trois ninjas légendaires. Il releva l’une des manches de son kimono, dévoilant un étrange brassard noir, attaché juste au dessus du coude. Il le tapota deux fois, comme pour souligner son importance.

-Je sais que vous pensez que je risque de perdre le contrôle de Kyubi, sans mon masque, mais ceci est équipé des mêmes sceaux et contient ce fichu renard.

Jiraya approuva de la tête, pendant que Naruto cachait ce qu’il avait montré à son mentor en remettant sa manche dessus. Le sannin demanda au ninja renard qui lui avait fourni un tel objet, se doutant déjà de la réponse. La fratrie du tourbillon arriva alors… Bruyamment. Thosvorn, qui avait pressé le pas pour rejoindre au plus vite son ami blond, se prit le pied dans son kimono, chose qu’il avait pourtant réussi à éviter pendant le reste de sa marche, et perdit l’équilibre. Il s’écroula au bord de la table et resta quelques secondes au sol, avant de se relever en se massant le dos. Son regard alla alors de Jiraya au carnet de celui-ci, et son visage s’éclaira.

Le ninja de la légende s’écarta, permettant ainsi au ninja du tourbillon de s’asseoir à coté de lui, tandis que Thosbald et Yomika s’asseyaient pour leur part à coté de Naruto, qui voulut prendre la parole. C’était sans compter l’intérêt de Thosvorn pour les écrits de Jiraya.

-Oh, oh, ce carnet est-il le prototype du prochain tome de votre saga ? demanda le jeune homme

-Thosvorn, on parlera de ça plus tard, fit le ninja renard. La priorité est…

-De s’intéresser à cette œuvre littéraire majeure, voyons.

-Reconnais que Thosvorn est plus connaisseur que toi en matière de livre, Naruto, fit Jiraya.

Le porteur de Kyubi secoua la tête d’un air découragé. Il tourna la tête vers Yomika qui comprit ce qu’attendait l’ancien ninja de Konoha. Elle posa un doigt sur le carnet, et ce dernier s’enflamma instantanément, devenant en l’espace de quelques secondes un petit tas de centre, sous le regard atterré de l’un de ses frères. Thosbald, lui, n’avait pas envie de se mêler de la dispute qui allait inévitablement suivre, et prit un air faussement contrit en croisant les bras derrière sa tête.

-Ne t’inquiète pas, intervint Jiraya en remarquant que son plus grand fan regardait tristement le tas de centre. Ce carnet était vide, je venais de le sortir pour remplacer le précédent qui, lui, est plein.

-Oh, est-ce à dire que vous allez bientôt faire publier le nouveau tome ?

-D’ici un petit mois, il sera dans toutes les librairies.

-Parfait, fit Thosvorn d’un ton triomphal.

-Oui, parfait, répéta le ninja renard d’un ton amer. Du moins, ça le sera si dans un mois nous sommes encore en vie. Pour cela, il faudrait bien se préparer à aller à Ame, ce qui nous amène au sujet important.

-Tu es trop sérieux, Naruto.

-Tu es bien la seule personne à me dire ça, mon vieux.

Les deux amis échangèrent un sourire complice, puis le porteur de Kyubi porta son regard glacé sur l’ermite et remarqua que celui-ci avait un air sévère, élément qu’il ne pouvait expliquer n’ayant, à sa connaissance, rien fait pour cela. Son regard se fit interrogateur.

-Naruto, peux-tu me rappeler ton nindo ?

-Mon nindo ? Vous le connaissez, l’ermite pervers. Je tiens toujours les engagements que je prends.

-Alors, rappelle-moi quel est celui que tu as fait quand tu m’as demandé de t’entrainer.

-« Tant que vous serez en vie, jamais je ne m’attaquerai à Konoha, ni à aucun de ses habitants ». Il s’agit bien de ça ?

-Exact, alors, explique-moi pourquoi l’unité menée par Asuma Sarutobi a été attaquée par Némésis.

Le meneur de Némésis ferma les yeux pour bien se remémorer les évènements tels qu’il les connaissait, Yugito lui ayant raconté le déroulement de l’affrontement entre elle, Utakata et les shinobis de la feuille. Il était convaincu n’avoir en aucun cas parjuré. Alors, il se mit à réfléchir sur ce qui avait pu amener Jiraya à penser que c’était le cas, et, comme il n’était pas bête, il ne mit pas longtemps à trouver.

-La vérité est un peu plus compliquée, renseigna-t-il. Nous voyagions incognito quand le hasard a mis sur notre route l’un des duos d’Akatsuki, eux-mêmes poursuivis par les ninjas de Konoha. Ces derniers nous ont demandés de nous éloigner, et Kiba a eu le mauvais réflexe de me reconnaitre. A partir de là, un de mes compagnons, pour faire bonne mesure, lui a tranché un bras. Et, j’ai laissé deux autres de mes camarades derrière pour que l’unité d’Asuma ne nous entrave pas.

Le ninja renard fixait le sannin de son regard polaire, et déclara d’un ton tranchant.

-J’ai promis que je ne m’attaquerai pas à Konoha. Mais cette promesse ne vaut d’une part que pour moi et pas pour mes compagnons, et d’autre part, vous m’avez vous-même autorisé à me défendre. En partant de là, vous constaterez, ermite pervers, que je n’ai pas le moins du monde trahit ma parole.

Jiraya fixa son disciple et esquissa un sourire, avant de se mettre à rire franchement. Le porteur de Kyubi ne masqua pas sa surprise, avant de croiser les bras et de détourner la tête. Il ne cachait pas sa vexation de se voir aussi peu craint… Pourtant, il s’y était attendu. S’il existait bien un ninja qu’il ne pouvait pas intimider, c’était bien le shinobi des crapauds. Celui-ci n’était pas l’un des meilleurs, voire même le meilleur, shinobis de Konoha pour rien, sans oublier le fait qu’il était son maitre, et connaissait la plupart de ses capacités. Par ailleurs, le meneur de Némésis l’appréciait trop pour tenter de lui faire du mal.
-Pourquoi riez-vous ?

-Tu dégages une telle froideur à travers ton regard, remarqua Jiraya. Et pourtant, ton chakra ne l’est pas du tout. Au contraire, il dégage une chaleur paisible.

-Donc, tu n’es pas crédible dans le rôle du shinobi distant et fier, traduisit Thosvorn. Mais c’est compréhensible. Ce n’est pas vraiment dans ton caractère alors que moi, je…

-Etre froid et distant n’est pas vraiment dans ton caractère non plus, l’interrompit Yomika.

-Elle marque un point, souligna Thosbald.

-Peu importe, fit Naruto. On n’est pas là pour dire que je n’arrive pas à paraitre glacial. Ce qui compte, c’est que j’ai tenu ma promesse, et qu’on peut passer à la suite.

-Sache, tout de même, que le conseil des clans de Konoha a assez mal pris le fait que Némésis ait défiguré une partie de sa descendance, renseigna l’ermite aux crapauds. Et que de ce fait, ils ont affectés certains shinobis à ta recherche.

-Ils sont puissants ?

-Parmi les meilleurs.

-Et parmi ces meilleurs, y en a-t-il un qui invoquerait, par hasard, des ornithorynques ? Et si oui, lequel ?

-Effectivement, il y en a un qui correspond à la description que tu me fais. C’est un shinobi qui a été autrefois le chef des douze gardiens ninjas, la garde personnelle du seigneur du pays du feu, et comme tu t’en doutes, il était le plus fort d’entre eux, et donc, son niveau avoisine celui de Gai ou de Kakashi… Par contre, je ne peux pas te dire son nom, car je l’ignore.

-Vous… l’ignorez ? fit Naruto en haussant un sourcil. Vous êtes le sannin Jiraya. Comment pouvez-vous ignorer ce genre de chose ?

-C’est pourtant la vérité. L’homme dont je te parle est atteint, à un degré extrême, de paranoïa. De ce fait, il est toujours très secret. Généralement, on parle de lui comme « Le plus fort des douze gardiens ». Je crois qu’il n’a révélé son identité qu’à une seule personne.

-Qui est cette personne ? demanda Thosvorn. En l’interrogeant, on pourra…

- Minato Namikaze, le Yondaime Hokage, un homme à qui il vouait un véritable culte.

Un silence suivit cette phrase. Thosvorn grimaça. Il n’était pas facile, même pour quelqu’un comme lui, d’interroger un mort. Il échangea un regard avec sa sœur et son frère, qui hochèrent la tête, comme s’ils approuvaient quelque chose, puis avec le meneur de Némésis qui soupira.

-Mais la paranoïa est une maladie, signala Yomika. Etonnant que le daimyo du feu ait accepté un dérangé comme protecteur.

-En fait, c’est un peu compliqué, fit Jiraya. Il est paranoïaque, mais comme il ne l’est que quand cela concerne Konoha et le pays du feu, il est un parfait fanatique qui fera tout pour les défendre, même si cela doit signifier… certaines actions peu reluisantes.

-Je vois, acquiesça le ninja renard. Passons à autre chose, vous savez quelque chose d’important sur le village d’Ame ?

-Ame, dis-tu ? Je veux bien te renseigner, mais je te déconseille fortement d’y aller.

-Dites toujours, ermite pervers, et j’aviserai en conséquence.

-La première chose à savoir est que le pays où se trouve Ame est très affaibli, car son village ninja traverse une véritable guerre civile.

-Une guerre civile ? Vraiment ? demanda Thosbald. Si c’était le cas, on aurait du en entendre parler ici, à Otoramaya puisque cette ville n’est pas si éloigné que ça du pays de la pluie et court donc le risque d’être menacée. Pourtant, en près d’une semaine, on a rien entendu de tel.

-Il faut dire que les frontières, qu’elles soient territoriales, ou administratives, sont clôturées, et même trouver le village d’Ame est une épreuve, car il y a sept cités identiques, toutes des bastions shinobis, mais seulement l’une d’elle est le véritable village, où se trouvent les hautes instances. Mais pour le moment, comme la guerre civile fait rage, les ninjas du pays de la pluie des six villes annexes ont décidé d’attendre de voir le vainqueur entre les deux camps.

-Et aucune de ces cités ne choisit son camp ? fit Naruto. C’est bizarre. Elles se laissent diriger par n’importe qui ?

-Les deux parties ont des soutiens dans chaque cité, mais ces dernières savent pertinemment que si elles prennent parti, cela ne fera qu’engendrer plus de morts. Or, durant les guerres shinobis, le pays de la pluie a été le champ de batailles des superpuissances ninjas, ce qui a laissé un certain traumatisme tant il a perdu d’habitants. J’imagine donc que les ninjas des six villes préfèrent prêter allégeance à la plus forte des factions afin de reprendre au plus vite les missions, et refaire fonctionner la machine du commerce, plutôt que de tous s’entredéchirer. En un sens, c’est l’option la plus raisonnable sur le long terme.

-On en arrive donc à la question la plus importante. Savez-vous quelles sont les deux factions qui s’opposent dans cette guerre civile ?

Jiraya hocha la tête. Le ninja renard eut un léger sourire. Un plan se constituait dans sa tête. Némésis pourrait facilement obtenir le soutien du village d’Ame en aidant le camp le plus intéressant à gagner. Restait juste à savoir ce qu’il pourrait faire après que le village de la pluie lui ait prêté serment d’allégeance, ne sachant pas combien d’homme il aurait après. Peut-être serait-il encore un peu tôt avant de se lancer dans son véritable grand projet.

Le sannin vit bien que son élève sembalit satisfait, mais il savait aussi que Naruto se trompait lourdement s’il pensait avoir le choix du camp auquel s’allier, car il y en avait qui avec lequel Némésis ne risquait pas de s’entendre, et le quinquagénaire ne manqua pas de le faire remarquer.

-Le premier est dirigé par Hanzô de la Salamandre, et le second par… le chef d’Akatsuki.

Naruto sursauta et fit la même tête qu’il aurait faite si on lui avait donné un coup de poing en pleine figure. Yomika se mordit la lèvre, tandis que ses deux frères écarquillaient les yeux.

-D’accord, articula lentement le porteur de Kyubi. On va devoir se limiter au groupe de Hanzô de la Salamandre. J’espère qu’il est puissant.

-T’inquiètes pas pour ça, fit Thosvorn. Il est exceptionnel, ce type. Non content d’être celui qui a baptisé Jiraya-sama, Tsunade et Orochimaru les trois ninjas de la légende, il est un maître dans l’utilisation du kusarigama, et en plus…EN PLUS… Il maitrise la somme tout à fait exceptionnelle de quatre éléments. Par ailleurs, sa salamandre, Ibuse, est très sympa.

-Tu parles comme si tu le connaissais, remarqua Jiraya. A t’entendre, c’est même une de tes connaissances.

-C’est une fausse impression, nous ne nous sommes jamais croisés, fit le ninja du tourbillon d’un ton peut-être trop rapide pour être crédible. J’ai juste beaucoup entendu parler de lui.

-Qu’est-ce que ça a d’exceptionnel de maitriser quatre éléments ? demanda Naruto. On connait plein de types qui en font autant, voire mieux.

-Vraiment ? demanda Thosvorn. Eh bien, vas-y, donne-moi des noms.

-D’accord. Il y a toi, Han, Gaara, Roshi, et puis…

-Rien du tout, l’interrompit Thosvorn. Il faut faire la différence entre un élément et une fusion d’élément. Les éléments, je ne vais pas te l’apprendre, sont cinq, et plus tu en apprends, plus ton chakra se divise. Par exemple, un ninja maitrisant deux éléments, disons Vent et Terre, aura la moitié de son chakra qu’il pourra consacrer au Vent et l’autre moitié à la Terre. Mais attention, ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas utiliser du chakra liée à la Terre pour du Vent. Cela sera juste un peu plus compliqué. Tu me suis ?

-Je crois, fit Naruto. Continue.

-Donc, plus tu apprends d’éléments, plus ton chakra pour un élément se réduit, et de ce fait, dans un combat, l’usage de cet élément devient de plus en plus compliqué au fur et à mesure que le temps passe. Il faut donc une quantité de chakra assez énorme, et même ça, ça ne suffit pas, car il faut suffisamment de génie pour maitriser rapidement les essences des éléments, et savoir bien doser son chakra. Toi, tu pourrais éventuellement maitriser quatre éléments, mais comme t’es absolument mauvais pour doser ton chakra, ne cherche pas à le faire.

-Je ne suis pas mauvais, fit le ninja renard en s’empourprant, vexé. Et sinon, pour les exemples que je t’ai donnés ?

-J’y viens, j’y viens, fit d’un ton las le ninja du tourbillon. Personnellement, je suis un cas à part, puisque ma maitrise des cinq éléments est héréditaire. Pour Han, c’est grâce à Gobi, vu que ce dernier peut jongler à sa guise entre les écoles élémentaires, et comme c’est un bijuu et pas un humain, il n’est pas limité comme nous. Donc, pour nous deux, c’est tout à fait spécial. Quant à Gaara, il ne maitrise que le feu, et le vent. Le sable lui vient d’Ichibi, et le verre n’est que le mélange entre le feu et le sable, et n’est donc pas un élément à proprement parler. C’est pareil pour Roshi. Il maitrise la foudre, le feu, et la terre, ainsi que la lave. Mais il doit la lave à Yonbi et a appris les autres éléments à coté.

-Sinon, tu as des noms de ninjas qui maitrisent quatre éléments, mais qui n’ont rien de spécial qui les aide à cela ?

-Bien sur, même s’il y en a eu relativement peu pour les trente dernières années. Hanzô de la Salamandre comme on l’a dit, et pour les cinq grandes nations, il y a Toroï , qui en plus maitrise le magnétisme, de Kumo. Il y avait Sentaro d’Iwa qui pouvait aussi utiliser la poussière. A Suna, on trouve le vieil Ebizô. A Kiri, il y avait autrefois le Sandaime Mizukage, et aujourd’hui, peut-être l’enfant de Kusa. A Konoha, je crois que le Sandaime Hokage avait cette capacité, mais actuellement, je n’ai pas de nom à te donner. Quoiqu’il en soit, tu vois qu’il n’y en pas des masses, et de tout ceux que j’ai cité, il n’y a que Toroï et Ebizô qui soient encore en vie.

Pendant que Thosvorn finalisait ses explications sous l’œil quelque peu hagard de Naruto qui essayait tant bien que mal de bien d’imprimer toutes ces informations, un petit crapaud apparut dans un tout aussi petit nuage de fumée devant le ninja légendaire, qui fronça les sourcils. Ce froncement s’accentua quand il déplia le petit rouleau que transportait l’animal, et il se fit remarquer par Thosbald.

-Y-a-t’il un problème, Jiraya-sama ? demanda-t-il.

-Je crois que je vais devoir m’absenter.

-Déjà ? fit le ninja renard. Mais on a à peine commencé à discuter. J’aurai voulu vous parler de mes progrès.

-Désolé, Naruto, mais une affaire particulièrement importante demande ma présence. Visiblement, les bruits qui couraient sur l’avènement d’un nouveau Tsuchikage se révèlent ne pas être de simples rumeurs. Je n’ai pas encore son nom, mais il devrait rentrer en fonction d’ici quelques semaines.

-Pourquoi n’avez-vous pas son nom ?

-Ce genre d’information est gardé secret, afin d’éviter les assassinats, et même mon réseau n’a pas pu mettre la main dessus.

-Et c’est pour obtenir cette information que vous devez partir ?

-Ca et d’autres choses que je ne peux te révéler.

Jiraya posa son index sur la bouche de son crapaud, et se fit littéralement inspiré par la petite créature, qui, une fois qu’elle eut complètement absorbé le sannin, disparut dans un petit nuage de fumée. Les yeux bleus de Naruto s’attardèrent quelques secondes sur l’endroit où l’amphibien avait disparu, puis, le jinchuriki haussa les épaules, et, un léger sourire sur les lèvres, jeta sa tête en arrière, de manière à regarder le plafond, rêvant de ses conquêtes futures.

Dès qu’elle le vit dans cet état, la fratrie du tourbillon sut ce qu’il fallait faire. Il était évident que le ninja renard était très satisfait de l’échange qui avait eu lieu entre lui et Jiraya, bien que celui-ci avait du partir bien vite, et donc que c’était précisément le moment où elle avait le plus de chance de convaincre le meneur de Némésis de se réconcilier, ou tout du moins, de faire une trêve avec Utakata. Thosvorn se dévoua pour faire part de la suggestion.

-Pas question, rétorqua le chef des jinchurikis en frappant du poing sur la table. Pas question que je pardonne à cet abruti son insubordination. Si je m’écrase devant ce problème, ça veut dire que je n’ai pas la carrure pour diriger les jinchurikis.

-Nous sommes au courant, fit Yomika en posant sa main sur le poing du possesseur de la bête à neuf queues. Mais, en tant que chef, tu dois aussi comprendre pourquoi tes hommes rechignent à t’obéir.

-Exact, renchérit Thosbald. Il faut qu’une confiance mutuelle règne au sein du groupe.

-Peut-être, mais il ne me respecte pas.

-Qui peut le dire ? Si ça se trouve, il te teste et attends que tu te conduises comme un chef, et que tu fasses le premier pas en acceptant de lui pardonner. Vous êtes tous deux des possesseurs, ne l’oublie pas, et comme tous ceux de votre condition, vous ne manquez pas d’orgueil. Pourtant, il faut dépasser cet orgueil.

-Donc, selon toi, je devrais aller le voir et lui demander pardon ?

-Il ne t’a pas dit de t’excuser, rectifia Yomika. Il a dit que tu devais aller le voir pour en discuter calmement avec lui. La première étape est que vous puissiez vous parler sans vous hurler dessus. Ensuite, vous devrez chacun accepter vos propres torts, car vous en avez tous les deux, et vous promettre mutuellement de prendre sur vous à l’avenir. Et après seulement, vous pourrez commencer à tenter de mieux vous entendre.

Naruto ne répondit pas tout de suite. Il dodelina la tête, pesant le pour et le contre, et au bout de cinq bonnes minutes finit par prendre une décision.

-Très bien, finit-il par dire. J’accepte de faire le premier pas. Après, ça dépendra de ce crétin.

Yomika et Thosbald échangèrent un regard mi-figue, mi-raisin. Ils étaient certes satisfaits d’avoir amené Naruto à accepter l’idée d’une trêve, mais ce dernier n’avait, semblait-il, pas l’intention de se réconcilier plus que cela avec le porteur de Rokubi. Les liens entre Némésis étaient donc peut-être sur le point d’être restaurés, mais pas améliorés. Thosvorn, qui n’avait rien dit, décida de mettre son grain de sel dans l’histoire.

-Après, on peut comprendre qu’Utakata souhaite avoir un chef puissant, surtout quand ce chef est assez stupide pour s’attaquer à l’enfant de Kusa. Il est donc évident que tu dois devenir plus fort, pour que tes compagnons puissent compter sur toi, rajouta-t-il. Puisqu’on parle de ça, au fait, t’en es où pour le contrôle des clones des deux derniers niveaux ?

-Je n’ai pas vraiment le temps de m’entrainer, remarqua Naruto qui notait que Thosvorn critiquait son niveau pour la deuxième fois de la soirée.

-Pas le temps ? Ca fait presque une semaine qu’on est à Otoramaya et on va encore rester une semaine. Ce n’est pas un manque de temps, c’est de la mauvaise volonté. Je t’ai pourtant dit en quoi ça consistait, non ?

-Entre nous, j’apprécierais que ce ne soit pas toi qui me fasses ce genre de leçon, tu es le prof le plus démotivant du monde, et puis, tu expliques mal. Les clones de quatrième et cinquième niveau, je n’arrive même pas à les imaginer dans ma tête.

-Comment ? fit Thosvorn d’un ton exagérément outré. Oserais-tu ne serait-ce que sous-entendre que j’explique mal ?

-Je le clame haut et fort, mon vieux.

-Et il n’a pas tort, Thosvorn, fit Yomika. D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi c’est toi qui apprends à Naruto la technique des clones de quatrième et cinquième niveau. Je sais bien que tu as des bribes des connaissances en la matière, mais techniquement, ce n’est pas du domaine élémentaire, et donc, ça dépasse tes compétences.

-Très bien, dans ce cas, je vous laisse vous débrouiller pour ça, rétorqua le lecteur de Jiraya en se renfrognant. Vas-y, Thosbald, le contrôle du chakra, c’est ton domaine.

-Oui, approuva le susnommé. Mais nous ne sommes pas dans le bon lieu pour nous entrainer. Donc, Naruto, je vais juste te rappeler la théorie, et on verra la pratique plus tard, d’accord.

-D’accord, répondit le ninja renard

-Bien. Donc, comme tu le sais, les clones sont répartis en cinq niveaux. Le premier est celui du clone illusoire, le deuxième celui du clone solide qui disparait après deux ou trois coups, et le troisième celui du clone résistant qui ne disparait qu’après un coup mortel, quelque soit les blessures qui lui ont été infligés au préalable. Ceux-là, tu les maitrises, passons donc aux deux derniers. Le quatrième niveau est celui des clones spatiaux. Ils sont aussi résistants que ceux du troisième niveau, mais ils ont une capacité supplémentaire. Quelques soient les coups que prend l’original, ils les subiront à sa place. Par exemple, imaginons que tu ais créé un de ces clones et que tu te fasses décapiter, ton clone sera transporté à ta place, et toi à la sienne, et c’est donc lui qui perdra la tête. Bien évidemment, cela marche aussi pour les blessures moins graves, comme un coup de kunai dans le ventre. Simple, non ?

-Euh… J’ai un peu de mal à saisir.

-Contente-toi de retenir, je te ferai une bonne démonstration une prochaine fois. Passons maintenant au cinquième niveau, c’est le plus dur à maitriser, pourtant, note bien que ce n’est pas le plus utile en combat. Il est là pour vaincre la solitude.

-Vaincre la solitude ?

-Tu as bien entendu, car les clones de cinquième niveau sont plus que de simples clones. Ils sont complètement invincibles tant que survit l’original, et surtout, ils extraient dudit original certains cotés de sa personnalité véritable pour s’en doter. Pour tenter de faire simple, un individu utilisant cette technique pour créer un clone, serait divisé en deux êtres, d’un caractère différent, et usant de techniques tout aussi différentes, et pourtant issu de l’être original, et qui peuvent évoluer indépendamment l’un de l’autre. Cette technique a été à la base créée par un jinchuriki qui ne voulait plus être seul.

-Donc, si on arrivait à créer un sixième niveau de clonage, alliant les capacités des clones de quatrième et de cinquième niveau, on serait virtuellement invincible, fit Naruto.

-Exact, approuva Thosbald. Mais je ne crois pas que cela soit possible. Il a fallu près de cent ans au créateur du clonage pour établir les cinq niveaux, et personne mieux que lui ne maniait le chakra.

-Et qui était-il ?

-Un illustre ninja dont l’histoire a malheureusement oublié le nom, révéla Thosvorn. Pas de chance, hein ? Bon, maintenant qu’on a bien parlé de théorie et tout ça, si on buvait un coup ? La soirée ne fait que commencer et on ne va tout de même pas la passer en ne faisant que raconter d’assommantes leçons de ninjutsu que l’ont connait déjà tous.

Les quatre ninjas opinèrent d’un même mouvement du chef, et appelèrent le serveur pour commander. La soirée s’annonçait festive, et il paraissait évident que rien ne la chamboulerait… si ce n’était peut-être le fait que Jiraya était parti sans payer, et que ce serait à Naruto, à son grand dam, de devoir payer le surplus.





Et voilà; j'espère que ça vous a plu.
La suite arrive bientôt.







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