Fiction: Les possesseurs

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Naruto 40 : Grande bataille au pont de la terre et du ciel.

Loin du combat qui opposait les trois membres de l’ancienne équipe qui avait été sous l’égide de Kakashi Hatake, de multiples affrontements autour du lieu initialement prévu pour n’accueillir qu’un rendez-vous entre deux shinobis faisait rage. C’était plus d’une vingtaine de ninjas, et pas des moindres, qui se confrontaient. Chacun des groupes d’adversaires aurait été suffisamment éloigné des autres pour ne pas se déranger mutuellement s’ils s’étaient agis de simples soldats… Mais comme aucun d’eux ne pouvait être qualifié de « ninjas de base », la distance signifiait bien peu, et dans la fièvre des combats, il n’en faudrait pas beaucoup et il ne faudrait pas longtemps pour que tout se transforme en une énorme boucherie.

C’était à cela que songeait Thosbald. Entièrement vêtu de blanc, portant la tenue traditionnelle de son clan et de ses ancêtres, le jeune homme courait à la poursuite de Karin, une experte en perception à la solde d’Orochimaru. Celle-ci s’enfuyait, tout en cherchant à ne pas mettre trop de distance avec ceux qui étaient sur ses talons. Ceux… car le ninja du tourbillon n’était pas seul. Il était accompagné d’une personne censée l’aider, et en qui il ne pouvait pas faire confiance puisqu’il ne la connaissait pas. Le jeune homme était cependant un de ces individus aimant savoir des choses qui ne le concernait en rien, et ce fut sans gène aucune qu’il se mit à lire dans les pensées de la personne qui l’accompagnait.

Cette personne se nommait Hinata Hyuga. Elle était la fille ainée de Hiashi Hyuga, le chef du clan du même nom. D’abord longtemps méprisée pour sa prétendue faiblesse, elle avait néanmoins su courageusement résisté au mépris de sa famille et avait acquis de la force, beaucoup de force. Pareillement à l’une de ses amies, elle s’était entrainée comme une damnée durant l’année qui avait suivi la désertion de Naruto Uzumaki… Naruto… L’être qu’elle aimait depuis longtemps. Elle l’admirait et ses sentiments pour lui n’avaient pas changé malgré son départ. N’avait-elle pas connu le même sentiment rejet que lui, après tout ? Elle avait donc décidé de tourner le dos à son clan et avait demandé au Godaime Hokage, Tsunade, la petite-fille de Hashirama Senju, de la nommer là où elle en serait totalement détachée. La cheftaine du village de la feuille avait pensé à lui donner le droit de devenir une chasseuse de déserteur, une oinin, un métier dangereux mais autorisant certaines libertés aux shinobis qui l’exerçaient.

La kunoichi aux byakugans, quand elle avait entendu sa supérieure hiérarchique lui faire cette proposition, n’hésita pas. La peur, que son père apprenne la demande qu’elle avait émise et la cloitre dans le domaine des Hyuga, était trop présente, et sans vraiment réfléchir, elle accepta. Elle n’avait alors pas pleinement conscience des dangers auxquels elle s’exposait. Il existait dans le monde des gens qui avait mille fois son niveau et que la dangereuse carrière vers laquelle elle se tournait l’amènerait à rencontrer. Car, chaque oinin le disait, tôt ou tard, on rencontrait parmi ces proies celle qu’on ne pouvait vaincre… Le destin voulut que cet ennemi fût le premier que dut chasser Hinata. Si elle réussit à le débusquer, elle n’eut pas la moindre chance face à lui… Et elle aurait du mourir à ce moment là.

Le même destin, qui, semblait-il, l’avait condamné, changea d’avis, et lui envoya un sauveur. Ce sauveur, c’était le chef de l’organisation Akuma, dont les vêtements couverts de sceaux avaient empêché l’héritière des Hyuga de voir son visage, ou toute autre partie de son corps. Il intervint et annihila purement et simplement l’adversaire d’Hinata. Les évènements se succédèrent alors très vite. Il lui proposa après l’avoir ramené à Konoha, en dépit de la faiblesse dont elle avait fait preuve, de rejoindre l’unité qu’il avait créée… et, forte de l’autorisation de Tsunade, elle avait accepté… Depuis ce jour, elle avait toujours suivi les compagnons qu’elle s’était faite, dans un respect mutuel absolu et une amitié qui s’était peu à peu installée.

Thosbald s’arrêta là dans ses investigations. Cela lui suffisait largement, et puis, avec ses pupilles, l’adolescente qui l’accompagnait pouvait commencer à se douter de quelque chose. Rompant l’imperceptible lien de chakra qui lui avait permis de lire dans les pensées de sa partenaire temporaire, il se concentra davantage. Il commença alors à percevoir le chakra de chaque shinobi qui se trouvait là. Il remarqua alors qu’en plus de celui de tous ceux qu’il avait vu débarqué un peu plus tôt, il ressentait l’énergie de beaucoup d’autres ninjas. Pas une dizaine, ou une vingtaine, mais près d’une cinquantaine, et c’était vers ses cinquante présences que la dénommée Karin se dirigeait. L’homme du tourbillon hésita à s’arrêter, vu qu’il se dirigeait vraisemblablement vers un piège. Il ne fut pas étonné. Orochimaru était fourbe, et sournois. Qu’il ait prévu des troupes embusquées étaient même plutôt logique… Une logique qui n’annonçait que des mauvaises choses pour le frère de Yomika et de Thosvorn. Il dégaina l’une des courtes épées qu’il portait, et s’entailla un doigt avec, mais il n’invoqua aucune créature… Il n’en avait pas encore besoin.

Byakugans activés, Hinata avait, elle aussi, remarqué que leur cible les amenait vers un nid d’ennemi. Elle jeta un bref regard vers le représentant de Némésis qu’elle avait à ses cotés. Ne voyant aucune réaction spéciale de sa part, elle crut comprendre qu’il ne se rendait pas compte de la situation. Quand les yeux verts où étincelait une lueur d’intelligence se posèrent sur elle, et quand elle vit qu’il s’était entaillé la main, elle changea radicalement d’avis. Il s’était bien évidemment rendu compte de la situation… Et il avait l’air décidé. Bien que n’étant pas fière de nature, elle ne put se résigner à passer pour une lâche en s’arrêtant. Elle portait les habits propre à Akuma, et par respect pour ce nom, elle devait affronter les dangers, dusse-t-elle en mourir.

Alors que la fille aux cheveux rouges qu’ils poursuivaient s’était jusqu’alors contentée de longer le précipice, que surplombait un peu plus loin le pont de la terre et du ciel, elle changea brusquement de direction et entra dans la forêt avoisinante, se rapprochant un peu plus de la cinquantaine de shinobi embusqués. A partir de ce point, Thosbald songea de nouveau à ne pas continuer, mais aussitôt lui revint à l’esprit son identité, et il ricana malgré lui de l’idée stupide qu’il venait d’avoir, l’idée qu’il pouvait mourir. Il se sentait particulièrement immortel aujourd’hui, et pourtant, ce n’était pas dans sa nature d’être arrogant… C’était bien ça qui le différenciait de son frère et de sa sœur. Il s’arrêta et posa machinalement la main sur l’endroit où, quelques temps auparavant, il avait été blessé par Sasori. Il se rappelait encore de la douleur qu’il avait ressentie en sentant le poison s’infiltrer dans son corps, et il eut une légère grimace. Sa confiance, en vérité, était du au fait qu’il avait senti quelque chose, une chose bien précise qui allait le sauver… A condition de préparer les lieux.

Il appuya sa paume sur un arbre proche, laissant un peu de sang dessus. Il répéta l’opération sur quatre autres troncs. Chaque fois, il dessinait un petit signe à coté du liquide rouge avec son épée. C’était la meilleure manière dont il disposait pour prendre les devants. Hinata n’était pas en reste. La descendante des Hyuga avait commencé à concentrer du chakra dans ses mains, et les veines autour de ses yeux s’exacerbèrent. Ses pupilles étaient terrifiantes et plongeraient dans l’effroi un certain nombre des ninjas d’Oto qu’ils allaient devoir affronter.

-Kunoichi d’Akuma, fit Thosbald. Nous fonçons droit dans un piège. Es-tu bien sur de vouloir y aller ?

-Je représente mon organisation, je représente son chef… et je ne pourrais pas me défiler sans me couvrir de honte, alors, j’y vais… Et toi ? Pourquoi continuer si tu es sur de finir dans la gueule du loup.

-Moi ? Je ne suis pas quelqu’un de téméraire. Je suis plus prompt à la négociation qu’à la guerre. Mais bon, j’aurai plus de chance de survivre en combattant cent ninjas que face à ma sœur, qui n’appréciera pas le fait que je fuis… Alors, une cinquantaine… Ce sera facile.

Il eut un sourire encourageant, emprunt d’un air d’innocence, qui ne manqua pas d’étonner Hinata. Celle-ci partagea ce sourire, et ils pénétrèrent tout deux dans la forêt. Ils n’eurent besoin que de cinq minutes à vitesse rapide pour aboutir sur une clairière où se trouvait la fille aux cheveux rouges… toute seule. Elle leur faisait face, les bras croisés. Le ninja du tourbillon vêtu de blanc haussa un sourcil. Que l’on remarque que lui et sa camarade de fortune étaient des ninjas sensitifs, c’était une chose, mais était-ce une raison pour abandonner l’élément principal du piège, à savoir l’effet de surprise ? Dans la situation dans laquelle ils se trouvaient, la kunoichi qu’ils poursuivaient aurait tout aussi bien pu leur dire clairement l’intention qu’elle avait de les amenés dans un guet-apens que ça n’aurait absolument rien changé.

Les shinobis d’Oto ne se trouvaient pas à proprement parler dans la clairière, mais tout autour. Ils étaient bien dissimulés sous terre ou dans la forêt, mais pas assez pour échapper aux byakugans, ou au pouvoir de perception hors du commun de la lignée du tourbillon que possédait Thosbald. Celui-ci s’avança jusqu’à la dénommée Karin, et décida de les faire sortir de son trou. D’un mouvement qui se voulait vif, il lui assena un coup de son épée courte. Un ninja aux cheveux rouges apparut soudainement entre lui et sa cible, et arrêta son bras. Ledit ninja, dont le bandeau portait le symbole du village du son, avait la particularité d’avoir un œil gris, l’autre étant dissimulé sous un cache-œil.

-Des cheveux rouges ? fit Thosbald. C’est une caractéristique d’Uzumaki, ça.

-Oh, mais j’en suis un. Myou Uzumaki, précisa celui qui avait paré son coup. Et je…

-Sortez tous, l’interrompit Karin.

Les ninjas du son lui obéirent et jaillirent de terre, ou d’entre les arbres. Très vite, les deux ninjas de Némésis et d’Akuma se retrouvèrent encerclés. Ils sentaient peser sur eux les regards de tout ceux présents, tous des larbins d’Orochimaru ce qui n’était pour les rassurer. Hinata joignit les mains… Ce fut le geste qui déclencha les hostilités. Deux ninjas impatients lui sautèrent dessus, et, tout kunai dehors, se préparèrent à la transpercer, mais ils avaient sous-estimés le juken de Konoha. En trois mouvements, non seulement l’un deux fut repoussé, mais en plus, l’autre fut carrément éliminé, foudroyé par une décharge de chakra en plein cœur. Thosbald profita de cette démonstration de force pour marcher sur le pied de celui qui lui faisait face, avant de reculer d’un pas. Il se mit dos à dos avec la descendante des Hyuga et ils se préparèrent à combattre.

Alors que l’assaut allait être donné contre eux, quatre autres chakras furent repérés par les ninjas sensitifs qui se retournèrent instinctivement. Ceux qui ne pouvaient percevoir cette énergie remarquèrent tout de même quelque chose quand un grondement se fit entendre. A ce grondement succéda un souffle glacial, fort et déplaisant. La température se mit à chuter très rapidement, faisant grelotter certains. D’autres, les ninjas sensitifs, frissonnèrent à leur tour, mais non pas à cause du froid. Ils avaient tous remarqué une aura tout simplement gigantesque qui émanait d’un homme que précédaient les quatre autres individus que l’on avait localisé en premier lieu.

Hinata, elle, n’en croyait pas ses byakugans. Elle s’était concentrée sur l’homme en question, et même si elle ne pouvait nier ce qu’elle voyait, elle avait du mal à le croire. Non seulement, la quantité de chakra qu’il possédait était à proprement parler gigantesque, peut-être même supérieure à celle qu’elle avait observé chez Naruto, mais en plus, ce chakra… se régénérait de lui-même. Quand avait jailli le souffle glacial, elle avait vu la quantité d’énergie de l’homme diminuer, et pourtant, ladite quantité était remontée à son niveau d’origine.

Les tenketsus étaient des points névralgiques qui régulaient la quantité de chakra dans le corps. Ils permettaient d’en réguler le flux, l’augmentant ou le diminuant. Peu de ninjas pouvaient en réguler le flux comme bon leur entendaient. En vérité, même les Hyugas, pourtant doté de leur pupille spécialement faite pour cet exercice, ne s’y risquaient pas… C’était pourtant la seule explication à peu près logique qu’aurait pu fournir l’adolescente si on lui avait demandé l’explication de ce phénomène. En fermant certains de ses tenketsus lors de l’exécution d’une technique, puis en les rouvrant après, on pouvait donner l’illusion que sa quantité de chakra remontait. Une technique qui n’avait d’utilité que bluffer son ennemi…. Mais l’individu avait-il besoin de bluffer ?

Des shinobis d’Oto commençaient déjà à réagir. Certains avaient commencé à courir dans la direction d’où venait le souffle glacial. Mais leurs mouvements, pourtant vifs au départ, commencèrent rapidement à ralentir pour finalement devenir complètement saccadés. Ils échangèrent un regard affolé, avant qu’une longue épée très fine jaillisse soudainement du bois pour les transpercer. Le dénommé Myou, qui avait jusque-là sautillé sur un pied en se tenant l’autre dans les mains, serra les dents, et leva la main, comme pour attirer l’attention vers lui. Il se prépara à dire quelque chose, mais alors qu’il prononçait les premières syllabes, les mots s’étouffèrent dans sa gorge. Une sorte de rayon de chakra, assez concentré pour qu’on puisse le voir à l’œil nue, était en train de faire le tour de la clairière. L’Uzumaki blêmit, et se mit à aboyer des ordres.

-Dépêchez-vous, ordonna-t-il.

-De quoi ? hasarda un ninja de son.

-De sortir de ce merdier, crétin. Si ce rayon fait un cercle complet, et qu’on est à l’intérieur du cercle, on est tous mort, alors…

-Mais… on est plus de quarante.

-Et le type qui lance cette technique est le plus puissant shinobi qui existe à l’heure actuelle. Même maître Orochimaru n’a pas la moindre chance face à… DEPECHEZ. VITE.

Le rayon de chakra avait en effet rapidement progressé… Trop rapidement. Au vu de la quantité concentré en lui, induisant une certaine instabilité, il aurait bien du mettre cinq minutes pour accomplir son trajet. Pourtant, il n’avait eu finalement besoin que d’une trentaine de seconde pour le faire, et il mettrait moins de dix secondes pour fermer le cercle. Myou avait la chance de savoir à quoi s’attendre, et il put réagir assez vite pour s’en sortir. Il attrapa la dénommée Karin par le bras, et en un bond, il s’éjecta avec elle de la clairière. Les dix ninjas d’Oto les plus expérimentés eurent aussi le réflexe de sortir de la clairière, et les dix les plus proches de la forêt, malgré leur surprise, furent assez rapides pour foncer dedans… Et ce fut tout.

La vingtaine de ninjas du son qui restaient ne purent que voir le rayon de chakra atteindre le point d’où il était parti et ainsi compléter le cercle. L’un des shinobis tenta de sortir mais se cogna à une sorte de vitre… Une barrière ninjutsu, où l’on pouvait entrer mais pas sortir. L’individu à l’énorme quantité de chakra apparut soudainement, accompagné de quatre personnes… Et le massacre commença. Thosbald et Hinata regardèrent leurs ennemis tomber, tout à tour, à terre dans une gerbe de sang plus ou moins grande. Ils savaient tous les deux qu’ils seraient aussi la cible des mystérieux personnages. La descendante des Hyuga se mit en position de garde et se prépara à se défendre. Le ninja de tourbillon posa la main sur son épaule.

-Inutile, ce type est trop fort pour toi.

-Alors, quoi ? On se laisse massacrer ?

-Mais non, mais non. Quand même pas. Accroche-toi bien !

Hinata se sentit soudainement aspiré vers le haut. Il lui sembla que son corps montait vers le ciel pendant quelques minutes, avant de finalement s’arrêter et de retomber à terre. Elle eut la sensation de toucher le sol plus vite qu’elle n’aurait cru, et faillit perdre l’équilibre. Elle ne dut le fait de rester debout qu’à la poigne de Thosbald sur son épaule. Le jeune homme lui regarda autour de lui d’un air satisfait. La kunoichi d’Akuma reconnut l’endroit où il avait, un peu plus tôt, laissé son sang sur cinq arbres. Elle remarquait maintenant que ces cinq arbres formaient un pentagone, et qu’ils, elle et lui, se trouvait en plein centre dudit pentagone. Elle tourna ses yeux sans pupille vers le shinobi du tourbillon.

-C’était du… ninjutsu spatio-temporel ? Tu nous as téléporté ?

-Oui, tout à fait.

-Comment ? Seul le Yondaime Hokage…

-Non, non, non…. Lui, il pouvait, certes, se téléporter grâce à des kunais spéciaux, et avec une maestria rarement égalée… Mais il n’est pas le seul, se déplacer d’un point à un autre, quand on sait s’y prendre et qu’on se prépare à l’avance, ce n’est pas si compliqué que ça en a l’air.

-Alors, les arbres… murmura, ébahi, la kunoichi

-Pas la peine d’avoir cet air étonné. Je maîtrise tout ce qui est du ressort du contrôle du chakra pur. Sceau, forme du chakra, invocation, lecture d’esprit… Perception.

-C’est pour ça que tu ne craignais pas d’aller au devant de cinquante ninjas d’Orochimaru ? demanda Hinata. Tu savais…

-Effectivement, j’avais senti SA présence. Je me disais bien qu’IL interviendrait.

-Tu le connais personnellement, pour penser ça de lui?

-Disons que je l’ai rencontré… il y a bien longtemps.

Hinata se tut. Qui était donc cet étrange garçon ? Il était pourtant jeune, peut-être trop pour tenir le discours qu’il avait… Ou alors, il était plus vieux qu’il n’en avait l’air. Elle voulut lui poser une dernière question, mais se ravisa. La raison pour laquelle il avait décidé de la sauver n’appartenait qu’à lui. Il y avait mille raisons pour qu’il agisse comme il l’avait fait. Il espérait peut-être qu’une personne d’Akuma lui soit redevable… Au fond d’elle-même, Hinata se surprit à espérer une raison précise : que Naruto ait parlé à ce Thosbald d’elle et qu’il ait donc décidé de la sauver pour cela... Mais elle réprima cette idée. Le ninja renard ne devait pas avoir parlé d’une personne comme elle à ses camarades.

Le ninja du tourbillon essuya une goutte de sueur qui coulait sur son front du revers de sa main. Son jutsu était peut-être efficace, néanmoins, il coutait énormément de chakra. Il jeta un regard discret à la kunoichi, et sourit intérieurement. Il était sur que cette fille aurait tôt ou tard un rôle à jouer dans le grand jeu du destin où s’était engagé Némésis.

-Bon, fit-il, il faut que j’aille rejoindre mes camarades… J’imagine que toi aussi.

Hinata lui fit un bref signe de tête en guise de réponse et de salut, et s’éleva dans les airs, grâce à une technique propre à Akuma qui lui permettrait d’atteindre rapidement le pont. Thosbald, pour sa part, n’avait pas la moindre envie de se presser, et se mit à marcher calmement, à une allure assez lente. Il sentit la présence de l’individu à l’énorme quantité de chakra derrière lui, puis devant lui, signe que ledit individu fonçait à pleine vitesse, en direction de Yonbi, de Manda et d’Orochimaru.

Soudainement, il sentit le chakra de son frère, au loin, prendre une teinte très particulière. Il ouvrit de grands yeux ronds, ébahi, et ne put s’empêcher de lâcher un gros mot, ce qui n’était pas vraiment dans ses habitudes. Il abandonna son rythme lent et partit à toute vitesse dans la direction où était son triplé.
***

Dans la forêt, Myou Uzumaki atterrit lourdement sur le ventre. Il grogna et jeta un regard derrière lui. Il grommela un juron quand il vit que la barrière ninjutsu s’était fermée et que plus de vingt ninjas y étaient enfermés. Orochimaru allait râler, et c’était lui, le commandant de l’unité, qui allait trinquer. A moins que le Serpent de Konoha ne se fasse tuer par Roshi de la lave… C’aurait encore été la meilleure chose qui puisse arriver. Myou n’aimait pas particulièrement son chef. Il n’avait rejoint son groupe que pour obtenir certaines informations précises, et se fichait bien des gens qui faisaient partis de la clique du ninja légendaire… Mise à part Sasuke Uchiwa avec qui il s’entendait plutôt bien. Il eut d’ailleurs un mauvais pressentiment à son sujet. Il se tourna vers la fille aux cheveux rouges qu’il avait sauvée.

-Karin, retourne à la base. Moi, je…

-Que vas-tu faire ? l’interrompit la jeune fille.

-Rejoindre le petit Sas’… J’ai le sentiment qu’il aura besoin de moi.

Karin ne répondit pas, et vit Myou disparaître dans un nuage de fumée.

***

Yagura s’était un peu éloigné du reste du groupe, poursuivi par le dénommé Juugo, un grand gaillard aux cheveux orange aux ordres d’Orochimaru. Ils étaient allés dans la forêt d’où venait Némésis, à une trois-centaine de mètres du chemin qu’ils avaient emprunté et que ne manquerait pas d’emprunter les membres de l’organisation qui étaient restés derrière. L’ancien Mizukage avait toujours eu besoin de place pour se battre… Il était vrai que son style de combat n’avait pas tendance à être discret. Cela l’avait fait beaucoup rire le jour où il s’était rendu compte que dans les anciennes légendes, le ninja moyen était un modèle de discrétion qui pouvait s’infiltrer où bon lui semblait, et attaquer discrètement. Oh, bien sur, l’ancien shinobi de Kiri pouvait se fondre dans les ombres et être discret, mais il trouvait cela tellement ennuyeux. Il préférait mille fois se lancer dans une bataille de front pour briser l’élan de ses ennemis et les écraser aussi vite que possible.

Il passa sa main sur son fameux bâton, son arme de guerre qu’il maniait depuis bien des années. Une arme parfaite pour détruire de la manière la plus violente qui soit ses ennemis. Le bruit des os brisés, l’air imprégnée de l’odeur du sang, les cris d’agonie des ses adversaires vaincus, c’était pour lui les critères d’une bonne journée. Yagura était puissant et, conscient de cette puissance et de sa limite, il ne s’imaginait pas être vaincu dans un affrontement régulier, du moins contre son opposant du jour. Celui-là grognait, la bave aux lèvres, une marque brune se répandant de plus en plus sur son corps. Le possesseur de Sanbi avait entendu parler de cette capacité unique. Un attribut qui avait le mérite d’être une matérialisation des pulsions meurtrières bestiales et incontrôlables. Le shinobi aux yeux améthyste avait un profond mépris pour les pouvoirs héréditaires, mais pas parce qu’il n’en possédait pas lui-même. Il considérait que pour en avoir un, il fallait d’abord le mériter, et acceptait de ce fait très mal que certains faibles en possèdent.

Paradoxalement, on aurait pu lui reprocher de n’être fort que parce qu’il possédait le pouvoir du démon à trois queues, mais personne n’avait été assez courageux, ou plutôt assez fou, pour le lui dire ouvertement. Il avait autrefois entendu des messes basses, mais il jugeait ces murmures honteusement diffamatoires. N’avait-il pas été le premier jinchuriki à avoir maitrisé parfaitement son bijuu ? Il était probablement aussi le premier à en vénérer un comme une figure quasi-divine mais c’était une autre histoire.

-Je vais te tuuuuuueeeeeeeeeeeeer, rugit soudainement le dénommé Juugo.

Le cri jaillissant du silence fit sursauter Yagura, plongé dans ses pensées. Un sourire carnassier se dessina sur son visage, et il écarta les bras de son corps, comme pour inviter au suppôt d’Orochimaru à venir l’attaquer. Ce dernier poussa un grognement de rage et fit un bond vers lui. Le porteur du démon à trois queues attendit la dernière seconde pour faire un pas de coté, esquivant l’assaut. Son adversaire n’eut pas le temps de changer de direction, et frappa un arbre, qu’il brisa net en deux comme s’il s’était agi d’une brindille. L’ancien Mizukage haussa un sourcil, ainsi que les épaules, et fit mine de s’intéresser à une violette qui se trouvait sur le sol. Il ne put profiter de cette magnifique fleur que quelques secondes, puisqu’elle se fit écraser rageusement après ce court laps de temps. Portant son regard sur l’enragé qui cherchait à l’atteindre, il ne cilla pas et ne prit même pas la peine d’esquiver le coup qui suivit. Il laissa filtrer un peu de chakra de Sanbi autour de l’endroit qui était visé, à savoir sa joue droite.

Le poing de son ennemi atteignit précisément cet endroit et un craquement résonna. Les doigts du shinobi aux cheveux orange s’étaient brisés net en cognant le chakra, aussi solide, et même plus encore, que le diamant. Le hurlement de douleur qui suivit irrita Yagura. Il recula d’un pas pour avoir plus d’amplitude de mouvement, et envoya son pied dans le ventre de son adversaire. Celui-ci se courba en deux sous la douleur. Il releva la tête en grimaçant et croisa le regard du porteur du démon à trois queues. Alors, il eut peur. Il ne comprenait pas d’où venait cette sourde terreur qui lui enserrait les entrailles. Son adversaire n’était pourtant qu’un nabot… mais la taille signifiait bien peu de chose chez les ninjas. Surtout quand la différence de niveau était si écrasante.

L’ancien Mizukage avait bien conscience de cette différence, et il regrettait d’avoir aussi mal choisi son adversaire. Il jeta un regard plein d’envie en direction de l’endroit où émergeait les silhouettes de Yonbi et de Manda. Il aurait tant voulu se lancer dans la bataille en se transformant en Sanbi. En y repensant, depuis qu’il avait rejoint Némésis, il n’avait pas été bien servi au niveau des adversaires. Il avait été confronté à un type immatériel qui l’avait blessé, par un coup de chance miraculeux, au poumon, à un Kaguya qu’il avait éliminé très facilement, à l’un de ses anciens subordonnés à Kusa, et à personne au village des déserteurs. Et aujourd’hui, il était face à un pauvre malade à moitié possédé par ses pulsions… Quel manque de chance !

Le corps de Juugo fut comme parcouru d’un spasme, et la marque se répandit complètement sur son corps. Ses cheveux s’allongèrent pour descendre jusqu’au milieu de son dos. De par et d’autre de ce dernier apparurent des petits cratères où des boules de chakra brillaient intensément. La sclérotique de l’homme d’Orochimaru passa du blanc au noir, tandis que ses mains se transformaient en pattes griffues. Autour de son crane, des os, qui se teintèrent de bruns, sortirent pour faire une sorte de couronne. Dans un rugissement, le ninja se releva de toute sa hauteur, et abattit l’une de ses pattes vers son ennemi.

Celui-ci avait d’abord regardé la transformation avec un certain intérêt, ne manquant pas de remarquer une certaine similitude entre elle et la métamorphose d’un jinchuriki entouré du chakra de son bijuu, puis, il avait rapidement décelé tous les problèmes que pouvait lui causer ce changement de forme. La quantité de chakra dégagée avait également beaucoup augmenté… Il fallait donc réagir. Il arrêta net le coup en attrapant le poignet du ninja aux cheveux orange, et de sa main libre, commença à faire quelques mudras.

-Suiton, la prison aqueuse !

De la bouche du jinchuriki s’échappa un torrent d’eau qui enveloppa en prenant la forme d’une sphère Juugo. Celui-ci, surpris, n’eut pas le réflexe de prendre son souffle, et fut très vite en manque d’air dans l’eau. Le possesseur de Sanbi eut un rictus. La victoire lui reviendrait dans quelques secondes. Il déchanta vite en voyant briller les petites boules de chakra dans le dos de son adversaire. Dans une détonation, l’une des boules éclata. Une seconde plus tard, le bras du ninja possédé par la marque fendit l’eau comme si celle-ci n’était pas là, et frappa Yagura en plein torse. Ce dernier, adepte du concept de prudence, avait concentré du chakra de son démon, et il put en recouvrir l’endroit visé. Le coup ne le blessa pas, mais l’obligea à reculer… et donc à rompre la prison d’eau.

Il gratta la longue cicatrice qui descendait de son œil gauche à son menton, et se mit à réfléchir à la façon d’en finir le plus vite possible. Cela lui prit trois secondes. Les mêmes trois secondes qu’il fallut à Juugo pour concentrer du chakra. Dans son dos poussèrent deux ailes, semblables à celles de chauve-souris, ailes d’où sortirent des cratères… Dans lesquels des boules de chakras apparurent, avant de s’estomper. L’énergie qui se trouvait dans chacune des boules se mit à converger pour ne former qu’une sphère de taille très petite taille devant la bouche du sbire d’Orochimaru. Celui poussa un rugissement, et avala ladite sphère.

Yagura eut le sentiment qu’il devait se frotter les yeux. Avait-il rêvé ou son adversaire se préparait-il à lancer une technique qui ressemblait un peu trop à la bijuudama, cette technique qui consistait à accumuler du chakra, le condenser, à l’avaler puis à le recracher ? La réponse vint d’elle-même quand Juugo recracha ce qu’il avait ingurgité. L’ancien Mizukage eut juste le temps de faire un signe avant de recevoir la technique de plein fouet. Une formidable explosion s’ensuivit, et un immense nuage de fumée s’en dégagea. Le rire emprunt de démence de Juugo résonna alors. L’homme, ou bien la bête, semblait emprunt d’une joie malsaine.

-Il est mort, il est mort… Je l’ai tué, j’ai tué le nabot.

-C’est moi que tu traites de nabot ? fit une voix venant de la fumée.

L’ancien shinobi de Kiri émergea de la fumée, complètement indemne. Il était recouvert d’une sorte d’armure, qui ressemblait étrangement à… Sanbi. La matière constituant la protection était complètement similaire à l’épiderme du démon. La tête de Yagura était couverte par une sorte de casque qui ne laissait voir que ses deux yeux, l’un était fermé, l’autre était celui de Sanbi, rougeâtre, crevassé, inquiétant. Trois queues, semblable à celles du bijuu à trois queues, étaient visibles dans son dos. Le ninja aux cheveux gris jeta un regard à son corps, comme pour vérifier que rien ne manquait et eut un sourire… Un sourire terrifiant.

Le Yondaime Mizukage se lança à l’assaut… à mains nues. Il n’avait pas dégainé son bâton. Il comptait éliminer son ennemi sans lui. C’eut été trop d’honneur pour une créature qui se laissait guider par ses pulsions. Ses mains, plus dures que le diamant, fendirent l’air. Juugo se protégea avec le bras. Les doigts de Yagura s’enfoncèrent dans la chair comme ils se seraient enfoncés dans du beurre. L’homme aux cheveux orange poussa un cri de douleur, qui fut interrompu par un coup de poing en plein plexus. Il recula et tomba à genoux. Le poing de son ennemi l’atteignit dans la mâchoire… Laquelle se décrocha net et s’en alla voler au loin.

Le sbire d’Orochimaru tenta de se relever, déboussolé par l’hémorragie, et par le fait que sa langue pendait maintenant dans le vide. Il utilisa aussitôt sa capacité de métamorphose pour se créer un substitut qui remplacerait ce qu’il venait de perdre. Il pourrait toujours se la régénérer plus tard… Car, actuellement, il n’était pas en mesure de récupérer quoi que ce soit. Le porteur du démon à trois queues sauta et attrapa son épaule à pleine main. Une seconde plus tard, il la broyait de sa seule force, arrachant un autre hurlement de douleur à Juugo. Le sourire de Yagura, pourtant féroce au début, s’était étiolé au fur et à mesure du combat à sens unique auquel il s’adonnait, et il avait complètement disparu.

-Pourquoi faut-il que je n’affronte que des faibles ? fit-il à haute voix, même s’il se parlait plus à lui-même qu’à son adversaire.

Il fit appel au chakra de son démon, mais en telle quantité que l’atmosphère se fit plus lourde. Le ninja aux cheveux orange poussa un énième rugissement, et, se redressant de toute sa hauteur, il s’apprêta à profiter des quelques secondes de répit auxquelles il avait eu droit pour riposter. Peine perdue. Dès qu’il croisa les yeux du jinchuriki, il se fit mentalement écrasé. Toute son agressivité s’évapora. Ses pulsions meurtrières fondirent comme neige au soleil. La marque se rétracta automatiquement, redonnant au shinobi sa véritable apparence. Mais était-ce bien un shinobi ? Yagura eut la surprise de voir devant lui un jeune homme apeuré… Apeuré comme l’étaient ces civils qui avaient été massacrés durant les grandes purges du brouillard sanglant. Chassant cette pensée de son esprit, il redirigea son attention sur celui qui avait été son ennemi, moins de quelques secondes plus tôt. Le sbire d’Orochimaru, non content d’avoir l’air terrifié, essayait de parler, mais il ne pouvait pas. Sa mâchoire de substitution avait disparu en même temps que la marque, et sa langue se tortillait dans les airs. Il se prit la tête entre les mains et se recroquevilla sur lui-même tandis que son sang dégoulinait sur le sol.

Le Yondaime Mizukage n’était pas une petite nature, mais étrangement, il fut particulièrement répugné par ce qu’il voyait. En conséquence de cela, il prit la décision d’en finir. Dissipant de lui-même son armure, et tout le chakra de Sanbi, il changea soudainement d’avis… Oh, il n’allait pas hésiter à tuer Juugo, mais il lui ferait au moins l’honneur de l’éliminer avec son bâton. Il le décrocha de son dos, et en toucha la fleur de lotus qui réagit à son chakra, se mettant aussitôt à luire. Yagura tapa du pied, pour capter l’attention de la personne prostrée en face de lui. Celle-ci releva la tête instinctivement.

La dernière chose que vit Juugo fut le lotus vert. Le bâton de Yagura s’abattit sur son crane qui se fendit sous le choc. Le ninja aux cheveux orange s’effondra à terre, et ne bougea plus…

‘’Bon, bon, bon’’ songea l’ancien Mizukage en se détournant du corps‘’ Un minable de moins’’

‘’Tu aurais pu l’épargner’’ lui fit remarque Sanbi ‘’Il était contrôlé par ses pulsions. Dès lors qu’il les avait refoulés, grâce à ton « aide », il n’était plus dangereux’’

‘’Depuis quand m’exhortes-tu à la pitié, mon vieux ?’’

‘’Mon vieux ? Dire que quand tu étais plus jeune, tu m’appelais Kami-Kame (NDA : Kami signifie dieu, Kame signifie tortue). Tu étais si mignon à l’époque.’’

‘’J’étais petit’’ fit Yagura en se surprenant à rougir.

‘’Un mignon petit enfant avec de grands yeux améthystes’’

‘’Toi, par contre, tu as toujours été cette bonne grosse tortue’’

‘’Ouais, bon, ça va. Ce que je veux dire, c’est que ce type... Hm ?’’

La voix du bijuu s’éteignit avant de résonner soudainement dans la tête de son porteur.

‘’Qu’est-ce que ça signifie ?’’ demanda-t-il d’un ton quelque peu altéré.

‘’Que t’arrive-t-il, Sanbi ? ‘’

‘’Ce chakra… Cet énorme chakra…’’

Yagura se concentra, et perçut effectivement un chakra immense… Un chakra qu’il connaissait très bien. Il déglutit, et passa un doigt sur sa cicatrice avant de pousser un juron. Il se souvint du village des déserteurs et une goutte de sueur coula le long de son dos. Il serra les dents pendant que la voix caverneuse du démon à trois queues formulait une espérance.

‘’Hasardons l’hypothèse que tu sois devenu plus fort que LUI. En dix ans d’enfermement, nous avons développé des techniques très puissantes, et…’’

‘’Je te rappelle qu’il a dégommé Shishibi d’un coup de pied, il y a des années, et il a du certainement s’améliorer. Alors, tu peux tout de suite laissez tomber l’idée comme quoi je serai meilleur que lui…‘’

‘’Il est bon de voir que tu deviens optimiste en vieillissant’’ rétorqua le démon à trois queues, laissant filtrer un peu d’inquiétude sous sa raillerie.

Yagura n’était pas non plus spécialement rassuré. La personne qu’il avait sentie était peut-être l’individu qu’il craignait le plus au monde. D’un autre coté, c’était aussi la seule personne qu’il craignait, non sans l’admirer en même temps. Ladite personne n’était pas son ennemi, et ne devrait normalement jamais le devenir. L’œil hagard, le jinchuriki prit la direction du pont, ne pouvant réprimer le sentiment de peur, mêlé à un peu de nostalgie, qui grandissait en lui.






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