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Fiction: Les possesseurs

Naruto fuit le village.Ses buts: REUNIR LES JINCHURIKIS et SE VENGER DE KONOHA. Dans sa quète, il devra faire face aux différents villages ninjas,il apprendra de sombres secrets,et il deviendra...
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Sarhtorian (Masculin), le 26/10/2012
Et un nouveau chapitre, un.



Chapitre 36: Les combattants de Gueryan



Naruto 34 : Les combattants de Gueryan

Le monde shinobi est un grand continent. Ses habitants se sont développés, autant au niveau technologique qu’au niveau de leur art, le ninjutsu. Néanmoins, ils sont restés ignorants de beaucoup de choses. Ils ne connaissent que très peu les contrées qui bordent le monde des ninjas. Ils ne se sont en effet jamais intéressés à ce qui était en dehors de leur monde. Et parmi ceux qui avaient la volonté de découvrir ce qu’il y allait au-delà des montagnes et des mers, bien peu le pouvait, tant ils étaient occupés à survivre à leurs guerres sans fin.

Au nord-est de là où se sont érigés les villages ninjas, on trouve un autre continent. Celui-ci se nomme Gueryan « le continent doré », dont on dit qu’il fut le lieu de naissance du grand créateur de l’art ninja, le Rikudo Sennin. Il est divisé en quatre royaumes, où règnent quatre souverains. Ces derniers eurent tout le loisir au fil des siècles d’observer l’évolution du monde shinobi, bien plus jeune que le leur, et de ne pas les laisser acquérir trop de puissance. En effet, ils se devaient d’être en position de supériorité dans le cas, où l’orgueil des hommes de Kiri, de Kusa, de Konoha… et de ceux de tant d’autres communautés prendrait le pas sur la raison et les pousserait à attaquer Gueryan. Les habitants de ce continent restèrent donc en substance bien plus puissants que ne l’étaient les ninjas, maniant leur chakra, leur ‘’flux sacré’’ comme ils l’appelaient eux-mêmes, de manière plus subtile et plus avancée.

Les Kages, qui sont, de loin, les plus puissants des ninjas, se trouvent bien loin du niveau des quatre souverains qui gouvernent en terre de Gueryan. Mais ces seigneurs de guerre n’ont pas l’intention d’envahir le continent des ninjas, car en effet, un équilibre des puissances s’est établi peu à peu au fil des siècles, et de nouvelles conquêtes renverseraient cette fragile balance des forces. C’est pour cela que chacun doit prendre sur soi et laisser son orgueil de conquérant de coté pour favoriser la paix.

A la frontière même du monde shinobi se trouve un des quatre pays. C’est celui-là, de par sa position géographique, qui fut chargé aux premiers temps des ninjas de gérer les passages pour y aller. Il faut pour avoir ce droit obtenir de nombreuses autorisations, ou être un des plus hauts gradés, et même avec cela, des sceaux de restriction de puissances et de caractère sont apposés pour éviter que dans un déferlement de fureur, un envoyé détruise suffisamment de chose pour que les shinobis le remarquent. Car une autre des raisons pour laquelle ces derniers ne cherchent pas à se diriger vers Gueryan est la peur due aux croyances populaires, qui prêtent à ces terres d’être habitées par des démons immortels et invincibles.

Ce pays a pour nom Glaronn… Il est en théorie le plus puissant des quatre royaumes, bien qu’il ne le soit pas suffisamment pour pouvoir en détruire un sans dommage irréparable. Son roi règne d’une main de fer sur son royaume, annihilant toute forme de résistance qui tendrait à se développer… Mais pourtant, il reste juste envers ceux de son peuple qui le suivent. Dans ce pays de Glaronn, de nombreuses villes avaient proliféré en établissant un commerce important, influençant l’économie du pays, et permettant le développement de ces mêmes cités. Ce lent processus qui avait mis des siècles pour obtenir des résultats grandioses avait fonctionné à merveille. Les petits villages avaient grandi, jusqu’à devenir de gigantesques cités. Mais la plus belle, la plus florissante de toutes était sans contestation possible la capitale du pays. C’était là que séjournait habituellement le roi, et où il traitait des affaires du royaume et des provinces alentours. Cette capitale, dont la construction datait de temps immémoriaux, abritait l’essentiel de l’armée de Glaronn et de ses commandants. La terrible garde d’élite du roi ne se rassemblait là que pour les grandes occasions, et habituellement seul quatre ou cinq membres se trouvait à proximité du roi. Mais aujourd’hui, ils étaient tous là, dans cette capitale.

Le palais royal, dominant toute la ville de par sa taille, se trouvait là, dans la plus grande cité du pays. Immense demeure plus grande en nombre de mètre carrés que certains villages, elle avait été créée en même temps que la ville, bien longtemps auparavant. D’un architecture aussi belle qu’imposante, cet édifice était le symbole de la puissance passée, actuelle et future des souverains du pays de Glaronn. Dans un des nombreux halls que contenait le palais, dans cette pièce octogonale où les murs étaient bordés de tables débordant d’objet précieux et de victuailles, étaient assises treize personnes. Ils fixaient l’entrée d’un regard perçant. Celui qui semblait le plus jeune se tournait les pouces avec un air stressé. Son voisin de gauche, un homme dépassant les deux mètres de hauteur, ayant un visage allongé et fin, la peau basanée, portant une sorte de toque noir en acier sur la tête, se tourna vers lui.

-Calme-toi, Franck, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

-Mais, maître, vous, vous avez peut-être l’habitude de côtoyer des personnes de leur puissance, mais ce n’est pas mon cas. Du moins ceux qui ne sont pas du même du pays que moi.

-Nous sommes chez nous ici, tu n’as rien à craindre. Ne crois pas que je te laisserais te faire tuer.

Le dénommé Franck voulut répondre, mais un homme en tunique rouge avec un grand bâton entra. Il donna un coup sur le sol.

-Veuillez accueillir la reine de Blutsauger, la grande Tema Sanguinem.

-Tema ? fit Franck. Je n’avais jamais entendu son prénom. Il est plutôt atypique.

-Une petite anecdote se cache là-dessous, révéla l’homme au visage basané. Peu avant la naissance de cette souveraine, on alla voir une grande prophétesse dont la parole faisait force de foi. Celle-ci devait révéler à la précédente reine ce qu’il adviendrait de l’enfant. L’entretien fut obscur, mais chacun sait qu’à la fin, la prophétesse mourut d’une fièvre aussi soudaine que dévastatrice. Dans son délire, elle cria dans l’ancienne langue du continent « Amet sanguinem ! Amet sanguinem ! », Ce qui, traduit littéralement, donne : Qu’elle aime le sang. Ces paroles furent considérées par l’ancienne reine comme un signe pour éprouver la résistance de l’enfant à naitre. Et c’est ainsi que l’actuelle reine fut allaité pendant les six premiers mois de sa vie par du sang. En outre, pour faire référence à ces mots, le nom de la reine fut ainsi décidé… Amet renversé donne Tema. C’est aussi simple que cela… Mais je te conseille plutôt d’admirer sa beauté plutôt que de t’intéresser à l’origine morbide de son prénom.

Une femme entra. Quel que fut le regard qu’on posait sur elle, il y avait en elle une chose que l’on ne pouvait nier, son incroyable beauté. Ses traits étaient fins, ses formes développées. Elle avait de longs cheveux noirs, qui tombaient en cascade dans son dos. Un diadème en or ceignait son front. Ses yeux étaient d’un rouge flamboyant, Elle portait un bustier en métal léger, ses épaules étaient couvertes par des épaulières en acier incrusté de rubis. Ses jambes étaient couvertes par une robe verte émeraude fendu d’un coté, afin de ne pas entraver ses mouvements. Comme arme, elle avait des dagues en acier léger, accrochées à une ceinture en soie noire.

Un des hommes se leva, s’approcha de la souveraine et lui prit la main. Portant cette dernière à quelques millimètres de ses lèvres, il releva la tête, dévoilant ainsi son visage. Il était tout de noir vêtu, chapeau cachant presque ses yeux, manteau long, épée au flanc. Il avait les cheveux châtains et dans sa bouche, une brindille. Il sourit mais s’écarta de la reine en sentant une lame sur sa gorge. La lance à laquelle appartenait cette lame ne se retira pas, mais la personne qui la maniait émergea de l’ombre, suivie par le reste des gardiens de la reine.

C’était une autre femme. Moins sensuelle que la reine mais suffisamment pour que les hommes la désirent ardemment. Elle était brune, ses cheveux tombant jusqu’aux épaules. Vêtue d’un pantalon noir, d’une armure en carbone léger, et d’une lame caudale, elle portait un casque noir, empêchant de voir son visage à part ses yeux, qu’elle avait vert, à travers la visière en croix. Elle releva la pointe de sa lance, appuyant un peu plus sur la gorge de l’homme en noir, comme si elle voulait voir ce qui se passerait si elle la lui tranchait. L’homme en noir soupira et commença à amener sa main vers la garde de son épée, en concentrant son énergie. Mais un autre homme, qui était jusqu’alors resté assis et semblait endormi, ouvrit les yeux et apparut à coté de l’individu en noir pour lui attraper le bras. Dans le même temps, il saisit la lance à pleine main, et l’écarta de son compatriote. Son visage fut alors révélé, ce mouvement l’amenant dans la lumière. Il avait les cheveux noirs et une barbe soigneusement taillée, ses yeux marron brillaient d’une étrange lueur. Il portait ce qui semblait être de loin un pantalon, mais qui était en vérité un assemblage de mailles d’acier d’un vert sombre. Son épaule droite était protégée par une épaulière qui se prolongeait tout le long de son bras. Pour compléter cette étrange tenue, l’homme avait un manteau à mi-chemin entre le vert et le brun qui tombait jusqu’aux genoux, et ce manteau avait pour autre caractéristique de ne pas avoir de manche droite, dévoilant le bras à l’épaulière. Pour compléter cela, il était aussi équipé d’une capuche que l’homme avait rabattue sur sa tête, juste au-dessus des yeux. Un bandeau ressemblant à s’y méprendre à celui d’un shinobi ornait son front… Et sur la plaque de métal, brisée en plein centre, l’emblème d’un des cinq villages ninja trônait, mais était trop abimé, à tel point qu’on ne pouvait le reconnaître. Il était grand, du moins plus que l’homme en noir, sur l’épaule duquel il posa sa main en guise d’apaisement.

-Calme-toi, Michael. Ici n’est pas le bon lieu pour engager les hostilités, fit-il d’une voix lente et grave, la paix est nécessaire. Ne gâche pas nos chances de la maintenir. Quant à vous, Nadia « Black Dragon », vous n’êtes pas ici chez vous…Je connais votre puissance, et vos pouvoirs… Je sais que vous êtes l’une des seules descendantes de cet homme qui jadis vainquit le Grand Démon… Et je sais que vous disposez de très grands pouvoirs. Néanmoins, cela ne vous donne aucun droit de faire usage de cette force en ces lieux.

Le dénommé Michael acquiesça à ses paroles, mais foudroya quand même celle qui l’avait menacé d’un regard. Le reine Tema, qui n’avait pas montré de sentiments durant l’échange, échangea un regard avec l’épéiste à la brindille qui s’écarta en se découvrant, et avec la femme à la lance, qui s’inclina en murmurant quelque chose qui devait être des mots d’excuse, avant de traverser la pièce. Sa suite la suivit et la brune lui ouvrit une porte. Elles entrèrent dans une autre salle. Personne n’eut le temps de prononcer un mot que le portier réapparut.

-Veuillez accueillir le seigneur des terres du Nord. Voic…

Il ne put achever sa phrase. Il s’évanouit sous la pression de la présence de l’homme qui le suivait. Ce dernier entra. Son corps était protégé par une armure forgée à partir d’un métal bleuté qui luisait étrangement. A cette armure était fixée une cape en fourrure épaisse. Cet homme était le souverain des terres du Nord, là bas, les fourrures les plus épaisses appartenaient aux bêtes les plus féroces, qu’il fallait abattre à main nues pour ne pas abimer la fourrure. A son flanc, une épée qui semblait s’agiter dans son fourreau, les rumeurs voulaient qu’un démon dont la soif de sang fût inextinguible ait été scellé par ce roi dans cette lame. Sur sa tête un casque dans lequel avait été incrusté un œil. Cet œil avait pour particularité de donner des brèves visions de l’avenir sur le champ de bataille, toujours selon la rumeur.

Tout cet équipement appartenait à un seul homme. Celui dont l’histoire retiendrait la cruauté et la puissance. Cet homme avait de nombreux surnoms. On l’appelait parfois L’Exécuteur de Xarth. Xarth était une ville qui ne s’était jamais soumise au royaume du Nord et qui, pour prix de sa résistance avait été détruite par ce seul homme. Cet homme était celui qui avait acquit un autre surnom convoité par tous ceux qui avaient régné avant lui et qui gouvernaient les peuples du nord. Cet homme était…Le Seigneur de l’Achèvement. C’était Alek Sychi 79e du nom, portant aussi le surnom d’Archaon.

Il était suivi de huit hommes. Six étaient encapuchonnés, mais les deux autres avaient le visage découvert. L’un avait la peau blanche et les cheveux rouges, il était vêtu de vêtements noirs de deuil et portait une grande faux dans son dos. L’autre avait des cheveux gris en bataille, et des tatouages en forme de crocs noirs sous les yeux. Il portait des lames à l’avant bras et des poignards étaient visibles dans les plis de ses habits, une armure en carbone et une cape à capuchon bleu nuit l’habillaient.

Un des hommes assis qui étaient dans la pièce depuis le début sourit ironiquement.

-Mais c’est le seigneur Alek ? Ou Archaon ? Ou Alekaon ?

-Toi tu es… Aidant, c’est ça ? répondit négligemment l’interpellé.

- Mon nom est Aydan. Je vous… te le répète à chaque fois. Comment peux-tu diriger un royaume avec la mémoire de bigorneau que tu as ? D’ailleurs il parait qu’il y a beaucoup de pauvreté dans ton royaume. Imbécillité rime donc bien, avec pauvreté.

Alek Sychi regarda avec dédain Aydan. Il empêcha d’un geste tous ses hommes de se jeter sur l’homme qui l’avait offensé pour le punir de son impudence. Tous… Ou presque, car celui qui avait les cheveux rouges et la peau blanche s’avança, après un bref échange de regard avec son seigneur. Il jeta un regard condescendant à l’homme de Glaronn qui eut un frisson en voyant les yeux de l’homme. Des pupilles qui avaient échues autrefois au sauveur quand il vainquit jadis le Grand Démon… Bref, des yeux terrifiants qui nourrissaient la réputation de cet homme qu’on appelait Thanpolt. Ce dernier fit passer sa main sur le manche de sa faux, et posa son regard sur chacun des personnes de Glaronn, en n’accordant qu’une seconde au nommé Franck, mais en s’attardant longuement sur l’homme qui avait arrêté Michael. Esquissant un sourire, il reporta son attention sur Aydan.

-N’as-tu pas écouté ton cher camarade, Aydan ? demanda Thanpolt. La paix est nécessaire… Et tu oses agresser verbalement mon seigneur en le tutoyant... Pire, en sous entendant qu’il n’a pas le mérite d’être un roi. Mais le seigneur Archaon a tout de la grandeur d’un souverain.

-On va voir, murmura Aydan entre ses dents.

Et c’est à cet instant précis qu’un enfant du peuple qu’Aydan avait amené de lui-même entra dans la salle. L’enfant était pauvre, et s’approcha du Seigneur de l’Achèvement pour lui demander l’aumône. Le seigneur aurait tué l’enfant s’il avait été chez lui, mais il décida de jouer le jeu. Il s’approcha de la table la plus proche et prit une coupe en or d’une grande valeur apparente, rempli de fruit et la lui tendit à l’enfant, lui laissant la coupe qu'il pourrait sûrement revendre. L’enfant le remercia et sortit de la pièce. Aydan fit une grimace, il ne s’attendait véritablement pas à ce que l’homme qu’il avait provoqué ait cette réaction. Il s’était attendu à un scénario qu’il avait jugé logique et quasi-certain, à savoir la mort immédiate de l‘enfant.

Aydan était un homme qui méprisait complètement le roi Alek Sichy, à cause des méthodes de règne de ce dernier. Ce mépris le menait même jusqu’au tutoiement du roi, ce qui n’était pas dans les normes de politesse requise de l’attitude à adopter face à un souverain. Il se leva et sortit de l’ombre. De taille moyenne, il avait des cheveux blonds platine, et ses yeux verts émeraude. Il portait une arbalète dans son dos, et à sa ceinture, des fioles rempli à ras-bord et bouchées solidement ainsi qu’un marteau et des sacoches assez larges. Il portait un pantalon à bords évasés et une tunique de maille. Il sourit nerveusement et, bien qu’à contre cœur, fit bonne figure :

-Eh bien, tu…Vous m’étonnez. Je ne vous savais pas si… généreux.

-Tu vois, fit Thanpolt. Si ce n’est pas une preuve de grandeur que de donner aux plus démunis les richesses dont on dispose.

-Surtout quand ces richesses ne nous appartiennent pas, intervint l’homme que Franck avait appelé maître. Cette coupe était la propriété de notre roi.

-Mais c’est vrai, fit Aydan. Grandeur ? Mon œil, comment ai-je pu être désarçonné au point de laisser cette fortune. Je…

-Ca suffit, Aydan, fit une voix impérieuse. Ne laisse pas ton goût prononcé pour l’argent te troubler.

La porte par laquelle était entrée Tema s’ouvrit. La silhouette d’un homme de haute stature se détacha de l’ombre. Bien qu’il ne fût pas présent avant, il parla comme s’il avait assisté à la scène :

-Aydan, ça suffit, répéta-t-il. Fait preuve d’un peu de retenue. Ne complique pas les choses. La situation est grave.

Aydan posa un genou à terre et acquiesça avec nervosité. Il avait en face de lui son roi, lui désobéir pouvait se révéler, non, se révélerait mortel. Ce roi, à l’instar des trois autres souverains du continent de Gueryan, comptait parmi les plus puissants guerriers du monde. De plus, Aydan était infiniment redevable envers cet homme. Ce dernier parcourut la pièce du regard et se tourna vers Alek Sychi.

-Où est Balthazar ?

Sous son casque, qui dissimulait sa bouche, le souverain du nord sourit.

-Il n’est pas ici. Il est parti pour le continent « Shinshu ».

-Le passage se trouve dans mon pays, révéla le roi de Glaronn. Comment se fait-il que je n’en ai pas été averti ?

-Ce n’était pas à moi de t’avertir, mon cher Mens. rétorqua Archaon.

Le roi soupira et se tourna vers l’homme qui avait interrompu Michael un peu plus tôt.

-Nerwan, va dans le continent Shinshu. Retrouve Balthazar et fais ce que tu juges bon de faire.

-Bien, ô roi, répondit le susnommé.

L’instant d’après, le dénommé Nerwan avait disparu.

***

Revenons maintenant dans ce continent Shinshu que l’on connait sous le nom de monde shinobi. Némésis avançait, trainant un Sasori acerbe. Le pont recherché n’était pas encore en vue, mais il ne faisait aucun doute que tôt ou tard, Némésis l’aurait atteint, lui laissant encore un peu de temps pour préparer la capture, ou dans un autre cas, l’élimination d’Orochimaru. Pour l’heure, Némésis s’était arrêté pour manger sur l’herbe de l’une des prairies de Kusa, qui était près d’une forêt. L’organisation y avait monté son campement car Naruto avait décidé d’un moment de détente pour relâcher la pression accumulée lors des derniers jours. Décision qui, si elle n’avait pas été contestée, avait été accueillie avec un certain cynisme au sein du groupe. Comment une organisation sensée vouloir affronter le monde shinobi pouvait-elle se permettre de se reposer d’une telle façon alors qu’elle avait à préparer une opération d’une importance de premier plan? Mais Naruto n’avait pas fait attention aux réactions du groupe et avait ordonné un arrêt général. Ainsi chacun s’occupait de la façon dont il l’entendait, mis à part quand il fallait que tous soient réunis pour faire des briefings quant à leurs projet, ce qui n’arriva qu’une fois.
C’est d’ailleurs après cette grande réunion qu’Eiji se tourna vers le ninja du tourbillon vêtu de noir.

-Hey, Thosvorn, ça te dit de t’entrainer avec moi ? proposa l’homme aux cheveux bleus.

-Pourquoi pas ? répondit le ninja du tourbillon en fermant le livre qu’il avait à peine ouvert. Ca me dérouillera.

Les deux shinobis s’éloignèrent du groupe qui les suivit un peu du regard avant de se répartir entre eux. Eiji, et Thosvorn avancèrent pendant approximativement cinq minutes, avant d’arriver hors de portée d’oreilles inattentives qui se laisseraient à écouter leur conversation qui, pourtant, ne concernait qu’eux deux. Les deux shinobis se séparèrent et se mirent à une dizaine de pas l’un de l’autre. Puis, sans attendre un quelconque signal, se jetèrent l’un sur l’autre. Eiji posa ses mains sur le sol herbeux et fit une roue, envoyant par la même occasion son pied dans la figure du ninja du tourbillon. Celui-ci, pas né de la dernière pluie, ne se laissa pas piéger, et recula d’un pas, juste assez pour esquiver sans faire de mouvements inutiles. Il attrapa la jambe de son adversaire et tira d’un coup fort, faisant décoller Eiji qui se dirigea tête la première contre le poing de Thosvorn. Celui-ci frappa cependant un roc qui, sans lui faire mal, tomba en miette. Eiji émergea de terre, derrière lui, et donna une manchette au niveau de la nuque. Le ninja du tourbillon tomba à terre, avant de finalement se liquéfier instantanément. A son tour, il émergea de terre.

Les deux hommes se regardèrent en souriant… Enfin, Eiji avait toujours son bandeau sur ses yeux, mais il était tourné vers Thosvorn et on pouvait se demander si oui ou non la bande de tissu bleu l’empêchait de voir.

-Pas mal pour un échauffement, fit Thosvorn, tu t’améliores.

-Toi de même, tu étais loin d’être aussi fort la dernière fois, répondit Eiji. Quand était-ce déjà ?

-Je n’en ai plus le souvenir… Mais depuis, j’ai découvert certaines choses.

-Vraiment ? fit Eiji, sourire toujours aux lèvres. Quelles sont-elles ?

-Je ne te dirai, sinon cela….

Thosvorn se tut quelques secondes, ses yeux verts fixant impitoyablement son interlocuteur, son sourire avait fait place à un air grave qui changeait de sa bonhomie habituelle. Ses cheveux bruns bougeaient à peine au vent, comme si celui-ci avait peur de les décoiffer, et de déclencher le courroux de leur porteur. Celui-ci plissa les yeux et prononça quelques mots. Eiji perdit aussitôt son sourire, mais applaudit lentement de ses mains, donnant raison à celui avec qui il conversait. Puis, il abaissa les bras, et repartit à l’attaque. Sa paume tendue faillit atteindre le plexus de Thosvorn qui tomba à genoux, et en penchant sa tête vers la gauche. Le coup lui frôla l’oreille, mais ne lui fit rien, à l’étonnement de celui qui était visé par l’attaque, et qui avait opté pour une manière d’esquiver bien singulière.

-Pas de ta fameuse technique? fit-il, tu l’utilisais tant autrefois.

-Je l’utilise toujours, répondit Eiji, mais n’oublie pas qu’elle est dure à manier. Et que doser ses coups est d’une difficulté extrême. J’aurai probablement pu ne faire que t’effleurer. Mais dans le cas où j’aurais échoué, je t’aurais blessé et donc fait souffrir. Pour finir, je te rappelle qu’il m’est délicat de l’utiliser en ces lieux.

-Oui, enfin, ton coup m’aurait abattu directement. Je n’aurais pas souffert. Mais ton dernier argument est tout à fait bon.

-Allons, tu ne vas pas me faire croire que tu n’es pas capable de te protéger.

-Mais tu me surestime, ô puissant shinobi, fit théâtralement Thosvorn en faisant mine de défaillir. Bon, plus sérieusement… Tu sais que tu m’as surpris quand tu es apparu, voilà deux ans ? N’avions-nous pas convenu de ne pas nous revoir ?

-On a tous des raisons d’être à un endroit à un moment, fit Eiji.

-Et souvent, ces raisons se nomment des secrets, répondit Thosvorn.

Eiji acquiesça, et les deux shinobis reprirent leur combat d’entrainement.
****
-J’ignorais qu’ils s’entendaient assez bien pour partager un entrainement, commenta Gaara en voyant les deux précédemment cités s’éloigner.

-On est tous dans le même panier, fit Shogorai. On doit devenir plus forts pour se soutenir les uns les autres. Qu’on s’entende ou pas, c’est sans importance.

-Durant les deux ans que j’ai passés en ta compagnie, Shogorai, je t’ai souvent entendu dire que les gens d’épée ne s’associaient qu’à ceux qui pouvaient aider à leur projet… Est-ce pour cela que tu restes dans Némésis ?

-Ce n’est qu’une des raisons, mes projets n’arriveront pas à termes avant bien longtemps… Alors, pour l’instant, je reste là, avec mes camarades de Kiri, en tant que représentant des Septs Shinobis Sabreurs, dans l’organisation. Mais, si on voyait tes progrès à l’épée plutôt… J’ai une méchante envie de croiser le fer.

Gaara haussa les épaules et partit dans une direction. L’épéiste aux yeux rouges et aux cheveux blancs soupira devant le mutisme parfois exaspérant qu’affichait celui qu’il avait formé à l’art de l’épée. Le possesseur d’Ichibi était devenu son disciple dans cette voie teinté de rouge, ou du moins l’était presque devenu. Shogorai lui avait appris à manier l’épée, mais pour être son élève officiel et reconnu, le ninja du sable devrait adapter le même style d’épéiste que celui de l’albinos, c'est-à-dire avec deux épées jumelles. Cela ne dépendant uniquement du choix du jinchuriki. Alors qu’il pensait à cela, Shogorai vit son élève sortir la garde sans lame qu’il avait toujours à la ceinture… C’était un cadeau de l’épéiste de la brume. C’était à noter car il en faisait très peu, même à ceux dont il était proche. Il avait eu cette idée, en voyant Gaara développer ses capacités de fusion élémentaire, et créer les techniques « Garasu », les techniques liées au verre. Le sable se rassembla autour de la poignée et se répartit de telle sorte que, quand le porteur d’Ichibi imprégna son chakra Katon dans la garde, une lame d’une quatre-vingts dizaine de centimètres apparut.

-C’est toujours aussi impressionnant, fit Shogorai en portant sa main à l’une des deux lames.

Gaara fit un bond dans sa direction et lui assena un coup transversal. Le verre s’entrechoqua avec le fer de la lame du sabreur des brumes, mais ne se brisa pas. Il était d’une dureté et d’une flexibilité à toute épreuve, aidé bien évidemment par la volonté et le chakra du possesseur. Volonté qui allongea la lame de verre qui traversa le torse de Shogorai. Celui-ci ne fit même pas attention à la blessure, qui n’en était pas une. Son corps étant fait d’eau, il était invulnérable à quasiment toutes les attaques physiques. Il frappa Gaara de son poing, mais le sable qui n’était pas transformé en verre se mit sur le chemin de son coup et l’arrêta net. Les deux combattants étaient tous les deux immunisés aux attaques de leur adversaire, ce qui leurs permettaient de se battre sans discontinuer et sans retenir leur force.

Suite à ce premier assaut, Shogorai recula et sortit sa deuxième épée, laissant toujours la troisième accrochée dans son dos. Gaara lui avait demandé pourquoi il ne l’utilisait jamais, ce à quoi Shogorai avait répondu qu’il était dépositaire d’une puissance qui, sans être implacablement dévastatrice, permettait tout de même à celui qui maniait les lames de « fendre le ciel, le feu, l’eau et la roche »… Une phrase bien obscure qui n’avait pas trouvé une explication plus approfondie dans l’esprit de Gaara. Celui-ci fit prendre à une partie de son sable la forme d’une épée en verre, et c’est armé des deux qu’il se trouvait face à son adversaire. Celui-ci eut un sourire en voyant que son élève commençait à adopter son style. Mais cela ne l’empêcha pas de foncer sur lui en hurlant.

Les lames de Shogorai fendirent l’air et se retrouvèrent sur le cou de Gaara… Celui-ci ne comprit absolument pas pourquoi son sable n’avait pas empêché cela de se produire, juste avant de comprendre. Il joignit les mains, et diffusa son chakra dans son organisme. L’image de Shogorai se brouilla et se dissipa, c’était un Genjutsu. Cela étonna le possesseur d’Ichibi qui savait que son maître épéiste n’était pas un adepte très doué de cette branche des arts shinobis, mais c’était une stratégie pour le distraire, il le savait. Et ce qui le confirma fut le poing de l’épéiste du brouillard qui l’aurait frappé si le sable ne s’était pas de nouveau interposé. Le sable était vraiment utile mais, s’il l’avait voulu, l’ancien shinobi de Kiri aurait sans doute pu en venir à bout en insufflant du raiton dans l’un de ses sabres… Ou pas d’ailleurs, car l’ancien ninja de Suna avait un moyen de renforcer son système défensif.

-Bon, allez, Gaara, fit Shogorai. Passons aux choses sérieuses.

Le sourire du possesseur d’Ichibi répondit pour lui à son adversaire. Les épées s’entrechoquèrent une nouvelle fois.

****
-Roshi, j’aimerais te parler, fit Utakata. On s’éloigne un peu ?

Le ninja de la lave fit peser son regard sur le ninja de Kiri, avant d’acquiescer. Il était assez rare pour Utakata de s’ouvrir aux autres pour qu’il accepte de le voir. Le vieux shinobi emboita le pas du plus jeune, pour se laisser guider plusieurs dizaines de mètres loin du groupe. Le vent soufflait doucement, faisant légèrement courber l’herbe. Le possesseur de Rokubi prit son appareil à former des bulles, et le fit lentement tournoyer dans sa main avant de soupirer. Celui de Yonbi le regarda faire sans dire un mot, attendant ce que son jeune pair allait lui dire. Le porteur du démon de Rokubi regarda Roshi, et plongea ses yeux, oranges, dans ceux, noirs, du vétéran d’Iwa. Les deux hommes restèrent comme cela pendant quelques minutes, avant qu’Utakata ne ferme les yeux et ne dodeline la tête de droite à gauche. Un sourire fendit son visage, dévoilant ses dents blanches, et un rire presque forcé s’échappa de sa bouche.

-Ah, ah, désolé pour mon comportement, fit le déserteur des brumes. J’attendais de pouvoir t’aborder seul à seul, et je me suis peut-être un peu laissé porter par mon excitation.

-Ne commence pas par un long discours, le coupa Roshi. Que veux-tu précisément ?

-J’imagine que tu te rappelles sans mal la technique qu’Horos t’a légué, il y a de cela des années, le ‘’cri divin’’, répondit Utakata.

-En quel honneur te la donnerai-je ? demanda le vétéran d’Iwa. Tu n’as aucune légitimité dessus.

-Je ne t’ai pas demandé de me la donner, et pour être honnête, je n’en ai pas grand-chose à faire de cette technique. En fait, je voulais aborder le sujet des précédents jinchurikis de Kiri que tu as, semble-t-il, bien connu. J’aurais un service à te demander, et j’espère que tu l’accepteras.

A voir l’air qu’affichait Utakata, nul doute que cette demande ne lui faisait pas plaisir. Il n’avait pas l’habitude de quémander, élevé dans le seul but d’être une arme humaine pour un village dépourvu de toute mesure, celui de la brume. Le jinchuriki devait probablement ravaler son orgueil pour demander cela, et le ninja de la lave en avait bien conscience. C’est aussi pour cela qu’il s’étonna franchement quand le possesseur de Rokubi tomba à genoux et s’inclina.

-Pour tout dire, fit Utakata, je te prie de m’accepter pour disciple.

-Pardon ? J’ai du mal entendre. Te prendre pour disciple ?

-En fait, le terme « disciple » est peut-être un peu trop fort, rectifia Utakata. Je veux devenir plus fort… Bien plus fort. Je veux tenir nos ennemis entre mes mains, et les broyer. Et pour ça, j’ai besoin de ton aide.

-Vraiment ? fit Roshi en fronçant les sourcils. Et de quelle manière ?

-Actuellement, tu es la seule personne qui puisse me renseigner sur les points faibles de Rokubi. Je n’ai pas affronté Yagura ou Shogorai en dehors des entrainements, et je n’ai pu utiliser l’énergie de mon bijuu à ces moments. Et toi, tu t’es battu plusieurs fois contre mon prédécesseur, cet homme qui s’appelait Kegatsu. Tu devrais être capable de me dire comment réagit un ennemi face au pouvoir du démon à six queues, et en connaissant ces réactions, j’aurais un coup d’avance.

-As-tu connu la guerre, Utakata ? demanda Roshi.

-Eh bien…. Oui, répondit Utakata. Bien que je n’ai pas vraiment combattu. C’en était d’ailleurs exaspérant. On me rabâchait que je devais servir le village, et on m’empêchait d’aller trucider du trouffion sur le champ de bataille.

-Je comprends pourquoi ! Je l’ai bien vu à travers vos attitudes. Shogorai, Yagura et toi n’êtes que des barbares dont la seule vocation est de tuer.

-C’est l’éducation que nous avons reçu, celle donnée par le village de Kiri.

-Des germes sains ne peuvent pousser dans une nation perpétuellement déchiré par les guerres civiles, et les crises.

Utakata haussa un sourcil, comprenant sans peine aucune la raillerie à peine dissimulée dans les mots de Roshi. Le vétéran d’Iwa avait plus vécu que lui, et il avait eu, plus que quiconque, eut l’occasion d’affronter la Brume, et c’était en quoi il était utile au jinchuriki de Rokubi. Ce dernier se fichait du reste, et voulut le faire comprendre au ninja de la lave.

-Tu sais, Roshi, je pense que Naruto n’aurait pas du réunir les jinchurikis. Notre organisation est une bombe à retardement… Et tôt ou tard, nous nous retrouvons peut-être face à face qui sait... Ce jour-là, je me demande qui du zénith ou du soleil déclinant vaincra.

-Ce gamin a fait un pari audacieux. Tenter de mettre ensemble des gens auxquels ont été accrochées les années de haines et de rancunes de villages opposés est une idée folle. Mais… Les temps changent, et c’est autour d’une poignée d’individus que se concentrent les évènements qui marquent cette transition. Peut-être qu’en agissant comme il l’a fait, Naruto a constitué cette poignée.

Roshi se rapprocha d’Utakata jusqu’à se trouver à coté de lui. Les deux hommes ne se ressemblaient pas du tout, autant au niveau moral qu’au niveau physique. Les yeux orangés du possesseur de Rokubi défièrent ceux, noirs, du porteur de Yonbi, qui eut un sourire féroce.

-Très bien, reprit-il, je te raconterai tout. Mais avant ça, une dernière chose : je n’ai jamais vu des bulles d’eau stopper un torrent de lave.

Utakata eut lui aussi un sourire, et rétorqua aussi sec.

-Mais tu l’as dit, Roshi. Les temps changent… Et je rajoute qu’avec eux, tout peut changer.

***
Pendant ce temps, Killer Bee s’était isolé pour rimer, et Kageshiro avait décidé de faire une sieste réparatrice. Thosbald écrivait quelque chose sur un parchemin. Ceux qui restaient se séparèrent. Han resta seul au milieu de la prairie herbeuse, là où s’était installé Némésis, et se chargeait de surveiller Sasori qui ne pipait mot. Yugito, Yomika et Fuu s’isolèrent pour discuter de sujet qui n’intéressaient qu’elles.

Naruto, pour sa part, était avec Yagura. Cela faisait un certain temps que le ninja renard ambitionnait de devenir un jinchuriki parfait, mais avait conscience qu’il aurait besoin des conseils de quelqu’un qui s’y connaissait en la matière. C’était pour cela qu’il en avait parlé avec l’ancien Yondaime Mizukage qui avait prit à part le chef de Némésis. Les deux shinobis s’étaient éloigné du groupe et ils s’assirent tous les deux pour discuter à l’orée de la forêt avoisinante:

-Tu n’as pas le niveau, fit l’ancien ninja de Kiri sans détour, il faut soit être extrêmement talentueux, et avoir une aide extérieure, ou alors il faut avoir des attributs spécifiques comme une puissance inimaginable et une volonté de fer, ou encore un don héréditaire. J’ai moi-même du me contenter d’être extrêmement talentueux et de l’aide extérieur. Toi, Naruto, tu n’es pas assez puissant. Tu as le soutien externe mais, sans vouloir te vexer, tu n’as pas le talent nécessaire pour…

-Pff, l’interrompit Naruto, ne crois pas ça. Je n’ai peut-être pas ta puissance, néanmoins, j’ai plus de génie que tu sembles le penser. D’autant que tu ne connais pas mes capacités.

-Alors, tu n’as qu’à me les montrer, rétorqua le ninja de Kiri.

-Non, pas pour le moment… Un bon shinobi ne montre ce dont il est capable que dans un combat à mort.

-Bien parlé, même si tu viens d’abandonner toute chance de me convaincre.

-Mouais… Avant toute autre chose, je peux te poser une question?

-Dis toujours, répondit Yagura en s’allongeant sur le dos.

-Pourquoi as-tu agi comme tu l’as fait à Kiri ? J’ai un peu étudié l’histoire de Kiri, et si on parlait de toi en terme respectueux, il n’y avait aucun doute sur les révélations du livre. Le régime du « brouillard sanglant », c’était toi… Loin de moi l’idée de te blâmer, car je suis bien placé ce qui t’a motivé, mais… Pourquoi précisément ?

Yagura se releva et plongea ses yeux améthyste dans ceux de Naruto, qui ne broncha pas, sachant que s’il baissait les yeux, il allait le regretter amèrement. Mais quand il croisa le regard du possesseur de Sanbi, il regretta aussitôt de l’avoir soutenu, tant les yeux de l’ancien Mizukage brillait d’une tristesse sans égale, mais aussi d’un léger éclat de colère contenue. Sans rien lui faire, pourtant, le ninja de Kiri partit d’un pas lent, voir lourd, dans un mutisme inquiétant, avant de se changer en flaque d’eau, qui évapora avant d’atteindre le sol. Le ninja-renard sentit, avec justesse, qu’il avait dit quelque chose qu’il n’aurait pas du dire.

Il prit la direction du camp où étaient sensé se trouver le reste de Némésis, en espérant y retrouver Yagura. Il arriva à toute vitesse, ignorant le regard étonné de Han. Il fouilla rapidement les quelques tentes qui avaient été montés pour plus de confort, et quand il vit que celui qu’il cherchait ne se trouvait pas là, il prit le parti d’aller dans la forêt. Il y serait allé néanmoins si une langue de vapeur ne l’avait pas happé, et plaqué au sol. Remuant autant qu’il le pouvait, le ninja renard essayait de se libérer en invectivant celui qui l’avait immobilisé.

-Han, espèce de…Retire cette vapeur, tout de suite, ordonna Naruto avant de s’interrompre.

-Hm, je ne m’exécuterais que lorsque tu m’auras apporté un éclaircissement sur ton agitation. Répondit le possesseur de Gobi profitant du fait que Naruto faisait une pause dans son débit.

-C’est Yagura, il a disparu.

-Hm, vraiment ? Hm, et pourquoi a-t-il fait ça ?

-J’en sais rien, je lui ai juste demandé….de justifier le pourquoi de son comportement en tant que Kage.

-Hm… Il faut que tu apprennes à doser les choses à dire ou non à son interlocuteur, Naruto, fit Han. Hm, nous sommes tes camarades, et je pense que nous te sommes tous reconnaissant d’avoir eu l’idée de créer Némésis. Hm, mais n’oublie pas que chacun garde en soi une rancœur, et qu’il n’est pas bon de parler de sujet touchant à cette rancœur.

-En gros, j’ai fait une gaffe.

-Hm, interprète comme bon te semble mes mots, fit le jinchuriki de Gobi en enlevant la vapeur qui entourait son camarade.

Naruto soupira et après s’être relevé, se dirigea vers la forêt. Il courut longtemps usant de son chakra pour essayer de repérer celui de Yagura, exercice difficile auquel il était loin d’exceller. Il avança ainsi se fatiguant pour rien, jusqu’à arriver à une autre clairière, où se trouvait le jinchuriki de Sanbi assis en tailleur. Celui de Kyubi s’approcha et apostropha son camarade, avant de s’asseoir à coté de lui.

-Désolé, Yagura. Je m’excuse pour…

-Ce n’est pas grave, répondit l’ancien Kage sans lui jeter un regard, mais il est bon que tu reconnaisses ton manque de tact et…

Il s’interrompit et tourna la tête vers l’est. Il fronça les sourcils et il se releva, faisant signe à Naruto de l’imiter. Une sorte de trou bleu, fait de chakra pur, assez grand, d’un diamètre de deux mètres, s’ouvrit dans les cieux. Il se modula étrangement pour prendre la forme d’une silhouette humaine. L’instant d’après, un individu était apparu exactement à l’endroit où s’était concentré le chakra, donc en l’air. L’homme, car c’en était un, atterrit à terre, et se dressa de toute sa taille pour regarder les deux possesseurs. Il était grand, il avait les yeux clairs et rieurs, et il arborait un sourire railleur. Sur sa tête, un chapeau de sorcier pointu était posé. Ses mains étaient gantées de gants trop grands pour lui. Il avait une tunique et une cape ainsi qu’un pantalon évasé. Le tout était beige foncé. Il avait une grosse ceinture à laquelle était raccrochée son arme qui était fort peu commune. Un marteau de guerre, c'est-à-dire, une masse d’acier octogonale accrochée au sommet d’un manche en bois dur, relié à une hache au moyen d’une chaine. Les habits qu’il portait étaient familiers à Yagura, ainsi que son arme. Ce dernier posa sa main sur le manche de son bâton. L’homme prit son arme, acte menaçant qui ne correspondait pas avec la question qu’il posa.

-Salutation. Avant toute chose, quels sont vos noms ?

Une entrée en matière des plus singulières, et elle surprit les deux ninjas. Naruto, considérant cela comme une provocation volontaire de l’homme avant de s’attaquer à eux, fit un mouvement circulaire avec sa lame.

-Futon, vent tailladant !

La technique fut parée par l’homme d’un geste désinvolte. Abaissant la hache de son arme qu’il avait imbibée de chakra, il fit une sorte de fissure bleue, ce qui indiquait qu’elle était faite de chakra, dans l’air, qu’il écarta d’une main. Un cercle bleu, semblable à celui qui l’avait amené ici, s’ouvrit ainsi, aspirant l’attaque de Naruto. L’homme répéta la même opération sur sa gauche et d’un autre cercle bleu sortit la technique futon, qui alla se perdre quelque part. Yagura remarqua aussitôt qu’il n’avait pas affaire à n’importe qui, et que l’individu s’y connaissait en ninjutsu spatio-temporel.

L’inconnu leva les mains devant lui comme pour apaiser les esprits. Son sourire railleur s’accentua, et il éclata de rire. Puis il jeta un regard légèrement condescendant à Naruto.

-Allons, allons, inutile d’être si agressif, fit-il, mon cher…Ventailladant. Je reconnais que j’aurais du me présenter avant. Je suis Balthazar ‘’Is Greed Oracle Of Death’’, comme on me qualifie suite à une phrase d’un de mes ennemis agonisant, ce qui explique la tournure un peu approximative de cet alias. Mais pour les gens de mon peuple, les habitants des terres du Nord, mon surnom est ‘’Le changeur de monde’’.

-Bizarre, fit Yagura, nous nous sommes déjà rencontrés, il y a deux ans, mais tu ne répondais pas à ce nom-là.

-Deux ans, dis-tu ? s’interrogea le dénommé Balthazar en faisant mine de réfléchir. Ah oui, effectivement, un de mes hommes était en cavale dans ce continent, et je crois bien que je lui avais demandé de mettre des habits semblables aux miens pour qu’il répande la peur et la terreur en mon nom, pour que tous sachent d’avance qui je suis. Il était avec un autre de mes subordonnés, qui m’a dit avoir rencontré un jeune homme avec des cheveux gris et des yeux améthyste. C’est toi, non ?

-C’est exact, approuva Yagura, et je crois me souvenir avoir été blessé par cet homme. Puisque tu es son chef, à toi d’en subir les conséquences…

Le Yondaime Mizukage concentra son chakra. Naruto s’écarta, présageant l’affrontement, et Balthazar, lui, sourit de plus belle. Il espérait une réaction comme celle-là, et il n’était pas déçu. Préparant son arme, il déploya sa puissance. Son chakra, ou plutôt, puisqu'il venait de Gueryan "son flux sacré", était teinté de folie meurtrière, à l’instar, d’ailleurs, de celui de Yagura. Les deux combattants se regardèrent et s’élancèrent l’un de l’autre. Tenant sa hache dans une main, Balthazar faisait tournoyer son marteau grâce à la chaine qui reliait les deux armes, tandis que Yagura tenait son bâton à deux mains. Le ninja donna un coup transversal à son adversaire, qui para en mettant sa hache sur la trajectoire de l’arme. Il en profita pour projeter son marteau sur l’ex-chef de Kiri.

Ce dernier attrapa l’arme au vol, et tira d’un coup sec. Balthazar décolla du sol pour se diriger vers le poing de Yagura, mais il para l’attaque en plaçant sa paume. Puis il se décida à contre-attaquer. La voute plantaire de son pied droit s’enfonça dans le ventre de Yagura, qui broncha à peine en lâchant la hache. Les deux adversaires s’écartèrent l’un de l’autre et le porteur du démon à trois queues se mit à faire des mudras. Balthazar, qui, bien que s’étant légèrement renseigner sur les capacités des gens de ce continent, ne savait pas à quoi s’attendre, le laissa faire. L’eau de l’atmosphère se rassembla devant le possesseur de Sanbi, et il termina sa série de signe.

-Suiton, dragon aqueux !

De l’eau sortit un gigantesque lézard ailé. Celui-ci se dirigea vers Balthazar, qui ressemblait à un gamin devant un jouet inédit. Il savait que la technique devait être dangereuse, mais il ne put retenir son enthousiasme à voir ainsi un être manier un élément de cette façon. Evidemment, il ne comptait pas se laisser toucher. Il fit non pas un mais deux cercles bleus, semblables à tous ceux qu’il avait déjà produits, à coté l’un de l’autre. Le dragon rentra dans l’un d’eux et ressortit de l’autre en direction de son lanceur qui sauta pour esquiver. Mais l’homme de Gueryan avait prévu cela et dans les airs, où il s’était élancé en se déplaçant lui-même grâce à l’un de ses cercles. Et il trancha Yagura en deux. Quand il vit que sa victime se liquéfiait en une flaque d’eau qui tomba au sol, il se mit en garde, mais cette fois, le poing du possesseur de Sanbi l’atteignit en pleine joue.

Touchant le sol douloureusement, le changeur de monde se releva aussi sec et vit que Yagura avait repris son bâton, laissé au sol lors du renvoi de la technique. La fleur de lotus attachée sur l’arme brillait d’une leur étrange, et le sourire carnassier de son propriétaire n’engageait rien de bon. L’ex-Mizukage fit un arc de cercle avec son arme, laissant une sorte de lumière verte là où le bâton était passé. Il voulut poser la paume de sa main dans l’intérieur de l’arc de cercle ainsi dessiné dans les airs. Mais un autre homme apparut, et lui retint la main, avant de disparaître.

-Mais, c’est… commença Balthazar.

Mais le même homme l’empêcha de dire un mot de plus en le faisant chuter à terre d’un coup de pied en plein visage. Celui-là était un peu plus grand que lui, et le regardait d’un air sévère. Balthazar se remit debout, crachant au sol un peu de sang qui avait perlé à ses lèvres.

-Nerwan Etsukazu… fit-il d’un ton qui trahissait un ressentiment très fort. Que fais-tu ici ?

-Eh bien, fit le dénommé Nerwan, on m’a chargé de te retrouver. A raison d’ailleurs, tu causes des ennuis partout où tu vas.

Balthazar se releva et voulut assener un coup à Nerwan. Il reçut un coup de poing de la part de… quelqu’un. Personne n’avait bougé mais le fait était que Balthazar se plia de douleur. Lui en revanche savait qui l’avait frappé visiblement, puisqu’il jeta un regard haineux à l’homme qui le dominait de sa haute taille.

-Espèce de… ! fit-il d’un ton rageur.

-Insulte-moi si bon te semble, fit Nerwan, puisque tu ne semble pas capable de diminuer l’écart qui nous sépare.

-Je…

-Silence, tu es entré dans ce continent sans autorisation. Et qui plus est tu manifestes ton mécontentement à celui qui a légitimement le droit te faire des remontrances.

-Si tu es si mécontent de lui, intervint Yagura, pourquoi donc m’avoir empêché de le tuer ? Ca t’aurait fait du travail en moins.

-Désolé, mais ma mission n’était pas précisément d’éliminer cet homme. Je ne sais pas ce que tu comptais faire exactement, mais c’aurait été trop dévastateur pour épargner Balthazar. Quoiqu’il en soit, je me dois de me présenter. Je suis Nerwan Etsukazu...

-Je me nomme Yagura.

-Et moi Naruto, fit le possesseur de Kyubi, revenu sur le lieu du combat suite à l’intervention de l’arrivant.

-Eh bien, enchanté de vous connaître, fit Nerwan. Malheureusement, je n’ai pas le temps de rester. Vous comprendrez que je doive m’occuper de cet homme.

-Nous allons partir, fit Yagura, et rejoindre les nôtres. Il est inutile pour moi d’épuiser mes forces en essayant de tuer cet homme… J’imagine, en outre, que tu mettrais différent moyens en œuvre pour m’en empêcher… Donc, adieu.

Emportant Naruto avec lui, le possesseur de Sanbi partit. Il avait eu un étrange sentiment quand il s’était retrouvé face à ce Nerwan. Il avait ressenti de la peur, oui, il avait sentit les capacités de cet homme qu’il venait de rencontrer et il avait aussitôt su que dans les conditions actuelles, l’affronter n’aurait signifié autre chose que sa défaite… Même si aucun élément concret n’aurait pu appuyer cette conviction. C’était pour cela qu’il avait décidé de fuir le plus vite possible. Le ninja-renard lui, bien que moins sensible à ce genre de sentiment que son compagnon, avait aussi eu un sentiment de crainte. Doté du pouvoir de Kyubi peut-être, mais pas au point de se sentir supérieur à la personne qui leur avait parlé, Naruto se sentait devenir de plus en plus fort au fil du temps, mais plus il s’améliorait, plus il se rendait compte qu’il pouvait paraître puissant en comparaison de certains hommes, mais qu’il restait faible par rapport à ceux qui valaient vraiment la peine d’être défaits.

Mais revenons-en à Balthazar et Nerwan, ces deux hommes du même continent, Gueryan, mais pas du même pays, le premier venant des terres du nord, le deuxième venant du royaume de Glaronn. Balthazar avait perdu toute son apparente jovialité, et fusillait de son regard Nerwan, qui ne bronchait pas.

-Je suis sous les ordres du Seigneur de l’Achèvement, Alek Sychi, c’est clair ? Pas à ceux de ton roi à toi, mais à ceux du tout puissant Archaon, seigneur de l’Achèvement !

-Peut-être, mais ce roi n’a aucune influence sur ce continent, alors que le mien possède le droit de passage. Toi qui ne l’as pas respecté encours une punition lourde et sévère.

-Puisqu’elle sera prononcée par un roi faible, le tien, elle ne me fera pas grand… ! Voulut dire Balthazar avant de se faire saisir à la gorge et soulever de terre.

-Ne pousse pas trop loin l’insolence, fit Nerwan d’un ton extrêmement calme. Et puis tu es mal informé. On m’a juste ordonné d’aviser. Si l’envie m’en prenait, je pourrais te charcuter, t’écorcher vif, te saigner, te tuer, ou que sais-je encore…

-Tu ne le feras pas, fit Balthazar d’un ton sarcastique en se dégageant de la poigne de son interlocuteur. Ton souverain souhaite la paix, et je suis un officier trop important dans l’armée du mien pour que tu puisses te permettre de me torturer. Dis-moi plutôt la sentence que tu comptes m’infliger.

-Bien… Punir pour punir n’est pas tant dans mon caractère. Je te propose plutôt un marché. Je te laisse vagabonder librement, avec les conditions habituelles, donc les sceaux, et tout ce qui va avec. En échange….

Avant que Nerwan ait pu continuer de formuler sa proposition, un homme apparut. Il suivait le groupe des possesseurs de loin, et les lecteurs devraient le reconnaître suite à sa description. Cheveux d’une couleur rouge caractéristique, une casquette noire comme coiffe, une cape brune et un pantalon noir comme simples apparats, Shinkuu ‘’Ikari’’ Uzumaki fit donc irruption devant les deux hommes. Il s’alluma une cigarette, et tira une bouffée de fumée avant de s’adresser à eux, sans se soucier de leur mine étonnée, ni du fait que les deux hommes de Gueryan avait saisi leurs armes.

-Vous voulez suivre ce groupe, si j’ai bien compris. Fit-il.

-C’était effectivement mon intention, fit Balthazar, armes en mains, prêt à parer à une quelconque offensive de celui qui venait d’apparaître d’une façon bien nonchalante. C’est d’accord, Nerwan, j’accepte ton marché, quelque soit ta condition. Mais ne pense pas que c’est dans une volonté d’obéissance que je fais ça… Je cherche les plus puissants… Et ce gamin aux cheveux gris pourrait bien se trouver sur ma liste. Quant à toi, rajouta t-il à l’intention d’Ikari, qui es-tu ?

-On me nomme ‘’Ikari’’, mais mon vrai nom est Shinkuu Uzumaki. Je suis ce groupe, mais la solitude commence à me peser. Puisque nous poursuivons le même but, je te propose de faire route avec moi. Nous pourrons ainsi nous renseigner l’un et l’autre sur nos cultures respectives. Tu ne viens pas de notre continent, mais de Gueryan…

-Avant tout, sache que mon nom est Balthazar ‘’Is Greed Oracle Of Death’’. On me surnomme ‘’le changeur de monde ‘’. Tu auras tout le temps de découvrir pourquoi, si nous faisons route ensemble. Mais, je n’ai pas confiance en toi pour l’instant… Tu comprendras que mon arme sera plus à même d’être dirigée contre toi au début.

-Peut-être, mais si ça peut aider à améliorer d’emblée nos relations, sache que mon maître portait le surnom d’ « Enfant de Kusa » quand il voyageait chez vous…

Les deux hommes semblèrent surpris. Nerwan plissa les yeux, et Balthazar écarquilla les siens.

-L’enfant de Kusa… Ce type… articula l’homme qui venait d’affronter le Yondaime Mizukage.

-Le seigneur aqueux… Le maître du Shinshu… murmura Nerwan. Ainsi, tu es l’un de ses subordonnés.

-Tout juste, répondit Ikari. Il m’a un peu parlé de Gueryan, de vos histoires de « Piliers » et de « Stades », de vos rois, et de vos coutumes.

-J’en ai rien à faire de tout ça, rétorqua Balthazar. Seule la puissance m’intéresse. Dis-moi, j’ai entendu dire qu’il y a, sur ce continent, des combattants dont les yeux, dont la couleur est celle de ce cher liquide qui coule dans nos veines à tous, sont d’une puissance exceptionnelle. Est-ce que c’est vrai ?

-Tu sautes du coq à l’âne, remarqua l’homme de Glaronn.

-Je ne t’ai pas sonné, Etsukazu.

Nerwan haussa les épaules. Les habitants des terres du Nord et de Glaronn n’avaient jamais réussi à bien s’entendre depuis le temps, des siècles auparavant, où leurs deux pays avaient du faire front commun. Il n’attacha donc pas d’importance à l’animosité du changeur de monde. A travers l’histoire, cette animosité se manifestait par simple goût de la provocation des habitants dont le pays était plus faible que l’autre. Les terres du Nord avaient parfois dominé Glaronn, l’inverse s’était produit, et actuellement c’était le cas. Pour cette raison, la patience de Nerwan n’était pas ébranlée par les invectives de Balthazar. Ikari intervint en répondant à la question de l’homme des terres du Nord.

-Non, renseigna-t-il. Si c’était le cas, on m’appellerait Ikari Uchiwa. Les gens dont tu parles sont rares, mais il n’est pas impossible que j’en croise un, un de ces jours.

‘’Ou de l’art subtile de convaincre quelqu’un en lui donnant ce qu’il veut’’ pensa Nerwan. ‘’Les hommes du Nord sont en constante recherche de puissance, et l’offre est alléchante. La suite logique des choses, c’est… »

-Intéressant, s’exclama Balthazar. Faisons route ensemble, alors.

‘’Comme de juste’’ songea Nerwan.

-Si en plus, tu es sous ses ordres à lui, continua le changeur de monde, tu ne dois pas être faible.

-Disons que je me défends.

-Bien, fit l’homme de Glaronn en dodelinant la tête, ma mission étant accomplie, je vais prendre congé. Mais avant, je suis obligé de faire une dernière chose.

Il sortit un parchemin de sa poche, qui se trouva appliqué sur le bras de Balthazar avant que celui-ci ait pu faire le moindre geste. Le parchemin disparu, comme absorbé par la peau. Nerwan eut un signe de tête avant de s’évanouir dans la nature, allant rejoindre son peuple. L’homme de Gueryan qui restait savait que la législation imposée par le royaume de Glaronn obligeait tous les visiteurs jugés trop puissants à se faire apposer des sceaux pouvant restreindre la puissance, ou encore modifier le caractère afin d’empêcher un débordement de colère, comme cela avait été fait sur son seigneur Archaon, deux ans auparavant. Le sceau qui avait été apposé sur Balthazar réduisait sa force de cinquante pour cent. Evidemment, pour éviter de trop gros risques de mort, il pourrait libérer toute sa puissance deux fois. Quand il repartirait à Gueryan, le sceau s’effacerait de lui-même. Une méthode bien utile pour empêcher les exubérances d’un homme tel que Balthazar dont la réputation n’était plus à faire dans son pays natal.

-Je ne vous dis pas adieu… Nous nous reverrons sans doute un jour… Dans trois années au plus…

Et le dénommé Nerwan disparut, sans que la poussière ne se soulève ou qu’un quelconque nuage de fumée n’apparaisse, pendant que les deux nouveaux compagnons de route partaient en direction du lieu où se situait Némésis.





Chapitre qui ne fait pas vraiment avancer l'action présente, mais qui présente les gens de Gueryan... Il était donc important.
J'ai glissé le nom de quelque bons auteurs dans ce chap, vous pouvez essayer de les retrouver si vous avez un peu de temps à perdre.
Tout commentaire est le bienvenu.







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