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Fiction: Les possesseurs

Naruto fuit le village.Ses buts: REUNIR LES JINCHURIKIS et SE VENGER DE KONOHA. Dans sa quète, il devra faire face aux différents villages ninjas,il apprendra de sombres secrets,et il deviendra...
Classé: -16D | Spoil | Général / Action/Aventure | Mots: 367793 | Comments: 115 | Favs: 226
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Sarhtorian (Masculin), le 30/08/2012
Salut à tous.

Voici le dernier chapitre du flashback.




Chapitre 33: L’histoire d’Iwa : le voyage d’un homme.



Naruto 31 : L’histoire d’Iwa : le voyage d’un homme.

Roshi avait quarante-cinq ans. Sa vie s’était déroulée à la même vitesse que celles des autres, mais lui avait paru tellement plus courte. Le ninja de la lave s’était lancé dans de telles batailles, de telles missions qu’il avait eu l’impression qu’à peine quelques mois s’étaient écoulés depuis sa rencontre avec son maître Korai… Ce qui était pourtant loin d’être le cas. Son existence avait connu de nombreux évènements qui avaient amené le jinchuriki de Yonbi à devenir l’un des shinobis les plus connus de son village. Mais ceux de sa génération, ceux des précédentes, et ceux des suivantes le craignaient toujours. Il restait un porteur de biju, et malgré plus de quatre décennies sans que le démon se soit échappé de son enveloppe humaine, la peur demeurait.

Cela était du au comportement de Roshi qui s’était affiché comme un soldat impitoyable, ne manquant jamais d’être cruel quand il le fallait. Par ailleurs, aux yeux de ses compatriotes, le ninja de la lave faisait beaucoup trop appel au pouvoir du biju pour des simples missions. Ces dernières n’étaient généralement pas « simples » et bien au contraire relevaient du secret le plus absolu, ce qui expliquait que personne ne pensait que sans Roshi, le village aurait depuis longtemps périclité, ou tout du moins ne jouirait pas de son actuelle puissance.

Les dernières années qu’avait vécues Roshi avaient été parmi les plus dures. La perte de son ami Keibaro, et de son élève Kazuki avait laissé ses traces. Cette dernière lui avait causé bien des torts. Le clan Asazuna n’avait pas apprécié la perte de son plus précieux héritier. Que celui dont le génie était avéré trépasse était quelque chose qu’on ne pouvait imputer qu’à une seul personne, son maître. Mais si les brimades furent nombreuses, il ne reçut aucune sanction, car l’organisme qui pouvait les délivrer pour une personne de son rang était le Grand Conseil d’Iwa. Or, Roshi avait été admis dans ce même conseil une dizaine de jours après le trépas de son élève... Il possédait donc une immunité partielle. Par ailleurs, le père de son élève, Kushou Asazuna, qui siégeait aussi au conseil n’en voulait pas à son senpai de la mort de son fils. De toute façon, s’énerver ne lui rendrait pas l’être qu’il avait perdu, et surtout, ce n’était pas la faute de Roshi si Orochimaru s’était trouvé à cet endroit.

Mais pour le ninja de la lave, sa propre responsabilité dans ce décès était évidente, et il devait venger son élève… Et son ami, puisque les deux avaient péris à cause du même homme : le serpent de Konoha, l’élève du troisième Hokage, l’un des sannins, Orochimaru… Contre cet individu, Roshi ne ressentait que haine, et n’avait qu’une idée en tête à son sujet, l’éliminer en le faisant fondre sous sa lave.

Mais le jinchuriki de Yonbi savait qu’il devait passer à une autre étape dans le voyage de la vie. Il avait d’abord vécu seul en sentant peser sur lui insultes et menaces pendant que le monde était en paix… Puis il avait vécu entouré de ses compagnons, et avait acquis une grande réputation, alors que le monde était en guerre… Et aujourd’hui que le temps de la guerre s’achevait et que la paix revenait, il se sentait rejeté dans la société d’Iwa… Roshi, après une longue réflexion avait compris une chose très importante. Un jinchuriki ne peut vivre entouré de gens en toute quiétude que quand vient le temps du massacre. Et pour vivre tranquille quand les humeurs guerrières s’apaisent, un jinchuriki doit être seul. C’était là son avis sur la question, et c’est pour faire état de cela qu’il réunit Sentaro, Han, Sanshiryu et Oonoki dans le bureau de ce dernier. Tous ceux qui se trouvaient là, en revanche, ne savaient pas du tout de quoi il retournait.

-Alors, fit Oonoki, donne-moi l’excellente raison pour laquelle tu nous as réunis et qui m’empêche d’avancer sur la multitude de dossier que j’ai en suspens.

-Ca tient en quatre mots, Oonoki-Senseï, répondit Roshi. Je quitte le village.

La réaction eut le mérité d’être totalement unanime. Les yeux de Sanshiryu devinrent ronds comme des assiettes, Han sursauta, et manqua de tomber du siège où il était assis et Sentaro jeta un regard à son camarade qui en disait long. Quant à Oonoki, il fut pris d’une quinte de toux. Une fois celle-ci terminée, il regarda son élève et rétorqua d’un ton sec :

-Il n’en est pas question.

-Et pourquoi ? demanda Roshi.

-Si tu pars, nous perdrons un shinobi de grande valeur, et un biju en même temps. C’est un scénario inenvisageable. Et d’ailleurs, tu devrais le savoir.

-De toute façon, je savais que vous seriez contre. Ma décision a été murement réfléchie et je ne reculerai pas.

-Mais… Tu…Ne….Peux… PAS, martela Oonoki dont la mauvaise humeur commençait à monter. Tu appartiens au village d’Iwa, et…

-Et pendant plus d’un quart de siècle, je me suis battu pour ce village, rappela Roshi. Ne serait-il pas temps que j’ai le droit à une récompense ?

-Tu l’as eu ta récompense. Je te rappelle que tu es l’un des ninjas les mieux payés du village.

-Et je suis l’homme qui a donné le plus pour le village, je n’ai pas fait tout ça pour l’argent.

-C’était ton devoir de faire ce que tu as fait.

-En tant que jinchuriki, j’ai eu beaucoup de devoirs. Maintenant, je peux avoir des droits ? demanda sarcastiquement le ninja de la lave qui commençait aussi à être énervé.

-SILENCE !

Sentaro avait crié. S’il était resté passif devant la discussion, la dispute qui se profilait l’avait décidé à intervenir. Sa voix impérieuse fit se taire Roshi et Oonoki. Ce dernier crut, l’espace de quelques instants, voir apparaître Muu, son maître. Les yeux sombres du fils du deuxième Tsuchikage brillaient d’une lueur souveraine. Et le troisième du nom sut que quand viendrait pour lui l’heure de quitter son poste, c’est à Sentaro et à personne d’autre que le titre Tsuchikage écherait de droit.

Sentaro était d’ailleurs le ninja le plus puissant du village d’Iwa. Il maitrisait mieux le jinton que son instructeur, et il possédait un sens stratégique qui avait eu d’excellents résultats durant les batailles. Il dépassait Roshi sur bien des points, même si le ninja de la lave demeurait largement plus rapide que lui… ce qui ne l’empêchait pas de gagner tous leurs duels d’entrainements. Il était par ailleurs adulé par la population entière du village, et faisait l’unanimité au sein de chaque clan. Bref, Sentaro avait absolument tout ce qu’il fallait pour accéder à la fonction suprême, mais étonnamment, il n’avait jamais essayé de convaincre son maître de démissionner.

-Arrêtez de discuter pour rien ! ordonna-t-il. Vous êtes tous les deux des obstinés, et vous ne changerez pas d’avis.

-Alors, que proposes-tu ? demanda Oonoki. Tu sais que se départir d’un jinchuriki n’est pas une bonne chose.

-Certes, mais de toute façon, Roshi a pris sa décision, et il partira quoiqu’on décide. Néanmoins, il nous a informés, ce qui veut dire qu’il ne veut pas être considéré comme un déserteur.

-Je n’ai pas dédié ma vie au village pour m’enfuir maintenant, confirma Roshi. Pour que je déserte, il faudrait un projet dépassant tout ce que j’ai vécu… Et ça n’existe pas.

-Donc, fit Sentaro, voilà ma proposition. Roshi va partir, non pas en secret, mais en grande pompe. Les autres villages ne rateront rien de cet évènement.

-Père, intervint Sanshiryu, tout le monde va savoir qu’Iwa s’affaiblit.

-Réfléchis, mon fils. Si un village que tu voulais attaquer célébrait en grande pompe le départ d’un de ses plus grands ninjas, que ferais-tu ?

-Eh bien… J’imagine que j’en profiterai pour attaquer le village.

-Hm… Mauvaise réponse, Sanshiryu.

C’était Han qui avait parlé. Terriblement touché par la mort d’un de ses seuls amis, il avait décidé de lui rendre hommage dans chacune de ses paroles, et pour ce faire, il n’avait trouvé qu’un moyen. Reproduire ce tic de langage qu’avait Kazuki, et le garder toute sa vie durant, cela était une bonne preuve que son ami vivrait toujours à travers lui.

-Hm, continua le jinchuriki de Gobi. Dans la situation que présente Sentaro-sama, je me dirais deux choses. D’abord que le village a deviné ma volonté de l’attaquer, et m’adresserais un message clair : « Même sans ce puissant ninja, on n’a pas peur de vous, venez vous battre », ce qui laisse supposer que le reste des shinobis du village sont à même de combler le manque causé par le départ du ninja.

-Continue, l’encouragea Sentaro.

-Hm, la seconde pensée, sans prendre en compte la première, qui me viendrait est que ce départ n’est qu’un faux. Hm, oui, ce serait une ruse qui dirait : « Venez nous attaquer, nous nous affaiblissons, n’hésitez pas ». Et c’est justement parce que ça m’inspirerait cela que je déciderais de ne pas attaquer. Si l’ennemi m’encourage à le faire, c’est qu’il y a un piège.

-Mais en prenant cela avec une psychologie inverse, fit Sanshiryu. Son faux est là pour me faire croire qu’il ne faut pas attaquer… Je vais donc le faire.

-Non, fit Sentaro, aucun stratège ne prendrait un tel risque. Enfin, bref, tout ça pour dire qu’en organisant ainsi, nous ne donnerons pas aux autres pays l’image que nous perdons un jinchuriki.

-Ca peut marcher, fit Oonoki en dodelinant la tête. Mais que comptes-tu faire après, Roshi ?

-Voyager… Découvrir des lieux que je n’ai jamais vus, et revoir ceux qui ont été important pour moi.

-Bien, fit le troisième Tsuchikage. Dans ce cas, je suis prêt à accepter ton départ, à la condition que tu reviennes au moins une fois par an. Et bien sur, si Iwa venait à être attaquer, et que tu étais à une distance raisonnable du village, tu reviendrais nous aider.

-S’il faut cela, fit Roshi, je me plierai à ces instructions.

-Dans ce cas, vous allez tous sortir de mon bureau, que je puisse convoquer des marchands et des gens qui organiseront la fête. Sauf Sentaro.

Obéissant à l’ordre du Tsuchikage, Roshi, Sanshiryu et Han s’en allèrent du bureau pour vaquer à leurs occupations, et dans le cas du ninja de la lave, pour commencer à préparer son départ. Le fils de Muu, quant à lui, resta sur place, et attendit que le troisième chef d’Iwa reprenne la parole.

-Je m’attendais à ce que tu défendes ma position, cher disciple, fit Oonoki sans qu’une once de reproche ne transparaisse dans son ton.

-Il fut un temps où j’aurai tout fait pour que Roshi reste… Mais il est vrai que nous ne sommes plus en guerre. Et puis, je pense que le village devrait donner aux jinchurikis la considération qu’ils méritent.

-Un tel discours ne pourrait être bien vu par les clans… Attends encore cinq ans, Sentaro, avant de reparler de ça.

-Cinq ans ? Pourquoi cinq ans ?

-J’ai soixante quatre ans, révéla Oonoki, et depuis trop longtemps, je n’ai fait que m’occuper du village… J’en ai délaissé ma famille. Je veux que mes vieilles années soient pour ceux que j’apprécie. Quand tu auras cinquante ans, je renoncerais à ton profit au titre de Tsuchikage.

-Etes-vous sur que c’est une bonne idée ?

-Rien ne peut empêcher ta nomination. Tu as tout ce qu’il faut pour devenir le chef d’Iwa.

-Je vois…

-Maintenant, tu peux disposer. C’est tout ce que j’avais à te dire.

Sentaro acquiesça d’un mouvement de tête et partit. Il traversa le long couloir qui le menait vers les étages supérieurs, et ayant monté au plus haut point du bâtiment, il sortit sur le toit. Celui-ci était un endroit privilégié puisque de lui on pouvait voir la totalité du village d’Iwa… A l’exception de la demeure de certains clans. Cette vision de l’œuvre des différents Tsuchikage apaisait l’esprit de Sentaro quand il était troublé. Et tout au long de sa vie, il avait voulu poursuivre cette œuvre. Enfin son tour allait arriver… En homme patient qu’il était, le fils de Muu avait la certitude d’arriver à ce stade de la hiérarchie, et dans moins de six ans, il pourrait continuer de manière officielle le travail de son père.

-Je savais que tu serais ici, fit une voix que Sentaro ne connaissait que trop bien. Tu viens souvent contempler le village.

-Roshi, Oonoki vient de m’annoncer que je serais le quatrième Tsuchikage dans quelques années.

-Tu mérites ce titre depuis bien longtemps…

-Quarante ans se sont écoulés depuis la formation officielle de notre équipe. On a bien avancé par rapport à cette époque… On se rapproche du sommet.

-Ouais… Mais à l’époque, nous étions trois. J’aimerais être plus loin de mon but, et qu’il soit encore là.

Les deux ninjas se turent pour repenser à leur camarade Keibaro, disparu bien trop tôt. Mais cela ne dura qu’un instant… Leur ancien camarade n’aimait pas le silence, et ne pas se morfondre sur sa mort est bien ce qu’il aurait aimé.

-Et quand on mourra aussi, fit Roshi en passant la main dans sa barbe rouge qu’il avait commencé à faire pousser en signe de deuil à la mort de Keibaro, plein d’honneur et au plus haut rang, je suis sur qu’il nous accueillera dans l’autre monde en disant que s’il était resté en vie, il aurait été plus fort que nous.

-C’est bien son genre de faire ça.

Un nouveau silence se jeta. Les remémorations de souvenirs étaient propices au calme et à la quiétude. Mais les deux amis avaient trop à se dire en cet instant, ils n’auraient plus l’occasion de le faire ensuite… Leurs chemins respectifs se séparaient, même si au bout d’un moment, ils se croiseraient de nouveau que ce soit dans la vie ou bien dans la mort.

-Roshi, fit Sentaro. Qu’est-ce que ce village pour toi ?

-Pour moi, ce n’est qu’un lieu… Un endroit qui me laisse indifférent. Un endroit qui m’a fait plus de mal que de bien, et qui n’a aucun intérêt à mes yeux. C’est la raison pour laquelle j’ai pris cette décision de partir. Maintenant, je te retourne la question.

-Pour moi, Iwa est le nom donné à la multitude de villageois qui habite ce lieu. Sans villageois, un village n’est rien et ne mérite pas son nom… Oui, je pense que les personnes qui le peuplent sont notre village.

-Et c’est parce que tu penses cela que tu feras un grand Kage…

-Quoiqu’il en soit, je te souhaite bonne chance pour ton voyage… Mais un conseil tout de même, évite Kiri.

-Pourquoi cela ?

-Le village est en pleine guerre civile. Le quatrième Mizukage est un véritable enragé, et il exécute les gens à tour de bras. En face de lui, il y a les épéistes du brouillard… Et quelque part dans ce marasme se situe l’enfant de Kusa. Bref, il y a d’énormes puissances dans la lutte, et il vaut mieux que tu ne prennes pas le risque d’y aller.

-Ce n’était pas mon intention de départ, mais merci pour la précision. Mes pas ne me conduiront pas à ma perte.

-Je l’espère, mon ami… Les temps d’aujourd’hui sont moins troublés que ceux d’hier. Cependant aucun homme ne peut voir ce que sera demain.

-Korai-sama le pouvait, rappela Roshi. Néanmoins, je dois admettre qu’il était au-dessus de la condition humaine.

-De tels hommes, il n’en existe pas plus d’une dizaine dans notre vaste monde. Mais s’il y en avait dix fois plus, le monde se dirigerait vers une ère de paix totale.

-En tout cas, je te souhaite bonne chance, mon ami.

-La fête d’adieu devrait avoir lieu dans deux ou trois jours, renseigna le fils de Muu. Que vas-tu faire en attendant ?

-Discuter avec mes élèves, et régler deux-trois affaires.

-Je ne te retiens pas plus que ça, alors.

Roshi se dirigea vers l’escalier qui le ramènerait dans le palais du Tsuchikage. Mais avant de s’y engager, il se retourna :

-Au fait, merci de ton soutien.

-C’est une juste récompense à laquelle tu as droit, mon ami.

Le ninja de la lave laissa le fils de Muu seul, et après quelques minutes quitta le bâtiment. A toute vitesse, il se dirigea vers sa maison, où il devait faire un tri de ce qu’il emporterait et ce qu’il laisserait. Il passait à peine le seuil de sa demeure qu’il fut intercepté par ses deux élèves et un enfant de neuf ans, dont il était le tuteur officiel depuis le décès de Keibaro, qui était déjà un shinobi et qui faisait déjà partie de l’unité de démolition de l’armée régulière d’Iwa. Un véritable exploit, mais on en attendait pas moins d’un membre du clan Bakuretsu.

-Maître, fit Sanshiryu, vous partez vraiment ?

-Eh oui, fit le ninja de la lave. Et j’ai certaines choses à vous dire.

-Hm, fit Han, lesquelles ?

-D’abord, Han, je vais te léguer cette maison et tout ce qui s’y trouve. Je te demanderai aussi de t’occuper de Deidara.

-Hm… C’est que…j’aurai voulu vous demander de vous emmener avec moi.

-Je ne peux pas accepter, fit Roshi. Je suis désolé, mais...

-Mais Han est un jinchuriki, et Oonoki ne laissera jamais partir deux jinchurikis d’un coup, fit Sanshiryu.

-Exact, fit Roshi. Mais ne t’inquiète pas, j’ai quelque chose pour toi.

Le ninja de la lave se dirigea vers une armoire, d’où il sortit un petit coffret en bois recouvert de poussière. Il le tendit alors à Han qui le prit en haussant un sourcil.

-Hm… Qu’est-ce ?

-Dans ce coffret, il y a des parchemins qu’avaient prévus Korai-sama à ton intention, spécialement pour le jinchuriki de Gobi. J’y ai rajouté des notes, et quelques techniques que tu pourras maîtriser. Je connais tes compétences, et je suis convaincu que tu pourras devenir bien plus fort que moi à l’avenir.

-Hm, je vous remercie.

-Quant à vous deux, fit le ninja de la lave à Sanshiryu et Deidara, je n’ai rien de précis à vous donner, mais néanmoins, si vous désirez quelque chose, je verrai ce que je peux faire.

-Ca ira, fit Sanshiryu.

-Aussi, hm, approuva Deidara.

-Très bien, fit Roshi. Je n’ai donc plus qu’à me préparer à partir. Ah, une dernière chose, considérez moi maintenant, non plus comme un maître mais comme un égal. Donc, vous pouvez arrêter de me vouvoyer et vous pouvez me tutoyez.

-A tes ordres, lui répondirent trois voix.

Pendant les deux jours qui suivirent cette conversation, le ninja de la lave fit le compte de tout ce qu’il possédait. Un point véridique qu’avait soulevé Oonoki était les sommes d’argent qu’il avait gagné. Il était véritablement richissime, à présent, et c’était aussi ce qui lui permettait de pouvoir mener à bien son projet. Il avait largement de quoi subsister pendant une vingtaine d’années sans travailler. Les énormes risques qu’il avait pris jusqu’à aujourd’hui lui rendait enfin ce qu’ils lui devaient. Il fit aussi toutes les démarches administratives nécessaires pour la répartition des biens entre ceux qu’il avait choisis comme héritiers.

Et ceci étant fait, la fête de départ eut lieu… Etonnamment, énormément de personnes étaient venus, et même plus que ceux qui avaient été conviés. Roshi n’en fut pas ému car il savait que la nouvelle de son départ avait dû causer bien du réconfort aux habitants du village de la roche, qui ne le craignaient que trop. Il remarqua aussi les nombreux sourires affichés par les habitants quand il se dirigea, escorté par ses élèves et ses plus proches camarades, vers la porte. Mais quand il la passa, il fut tout de même surpris. Tous les shinobis se mirent au garde à vous, et le saluèrent. Un sourire se dessina alors sur son visage, et d’un geste de la main, il fit mine de dire « A la prochaine, les gars ».

Et c’est ainsi que Roshi s’en alla. Il parcourut la plus longue distance possible qu’il pouvait mettre entre lui et son village qui, tout de même, lui avait offert un magnifique départ. Comme si un beau départ pouvait effacer son besoin de partir et son envie de voyager. Il avait beaucoup vu durant les années de guerre, mais il voulait maintenant voir un monde bien plus apaisé qu’auparavant. Il prit d’abord le chemin d’un village qui avait réussi à vaincre le sien à l’issue de la troisième guerre shinobi. Le terme vaincre était bien excessif puisque Iwa n’avait pas perdu de ses terres originelles, mais elle avait du abandonné à ce village toutes ce qu’elle avait conquis durant la guerre. En tout et pour tout, la frontière avait bougé de trois cent mètres après la guerre, au bénéfice d’Iwa…. Mais contrairement à son ennemi, les pertes avaient été largement plus lourdes du coté du village de la terre. Cet ennemi, enfin, cet ancien ennemi, c’était le village de la feuille, Konoha.

Ce dernier, s’il avait essuyé des pertes durant la guerre, avait surtout reçu un coup terrible deux ans auparavant suite à l’assaut du démon renard à neuf queues. Le Kyubi avait été vaincu, certes, mais le prix à payer pour cela avait été lourd, très lourd, le quatrième maître Hokage avait trépassé pour réussir l’exploit de capturer le renard. Et c’était maintenant le fameux « professeur de Konoha » qui avait repris les rennes du village. Roshi n’avait, pour sa part, pas vraiment été confronté au village de la feuille, puisqu’il était surtout sur le front de Kiri. Le seul shinobi digne de ce nom qu’il avait affronté avait été le croc blanc, qui pour sa part était décédé, et c’était d’ailleurs pour se rendre sur sa tombe que le ninja se dirigeait vers là où vivait les ninjas du pays du feu.

Aucune intention belliqueuse en lui, même pas l’espoir de croiser le ninja serpent qu’il ambitionnait d’éliminer… Bon, en vérité, au fond de lui subsistait un petit espoir, mais son but premier n’était pas une chasse à l’homme. Le bouillonnement de son sang s’était quelque peu calmé avec la fin de la guerre. Non, finie l’incessante lutte qui lui demandait toute son attention et sa force. Il ne souhaitait maintenant que se reposer et, à l’instar de son mentor Korai, atteindre le stade de jinchuriki parfait. Mais pour cela, il devait briser la glace avec son biju qu’il n’avait peut-être intérieurement jamais considéré autrement que comme un instrument de pouvoir personnel. Et s’il voulait avoir des meilleures relations avec le démon gorille à quatre queues, il devait revoir sa position à ce sujet… Et au vu de son caractère exceptionnellement borné, ce n’était pas une mince affaire. Et ses essais n’étaient pas fructueux.

-Comment vas-tu, Yonbi ? demandait parfois Roshi.

-Que veux-tu ? Répondait la voix caverneuse du démon.

-Prendre de tes nouvelles.

-Hun, hun, libère-moi de cette cage, et je bavarderai avec toi à loisir.

-Pour que je meurs ? Merci bien !

-La mort est humaine ! Je ne comprends pas ta peur par rapport à ça. Je ne peux comprendre cette peur.

-Essayes-tu d’insinuer finement qu’il est inutile que je me rapproche de toi, Yonbi ?

-Tu ne comprends pas ce que j’attends de toi… Ce que j’ai attendu de mes précédents hôtes, et que je n’ai jamais eu.

-Peut-être… Mais si tu ne me dis rien, je ne risque pas de pouvoir t’apporter quoi que ce soit.

La plupart des dialogues se terminaient de cette façon. C’était un obstacle certain dans les objectifs de Roshi, et s’il ne pouvait se faire un ami de son biju, il serait alors de le contraindre par la force… Mais cela n’était pas le bon chemin, il le sentait. D’autant plus qu’en s’engageant dans une voie guerrière, il aboutirait à un affrontement avec Yonbi, et le ninja de la lave ne pouvait pas avoir la moindre garantie d’obtenir la victoire…. Et l’incertain n’était pas de son gout, ou du moins ne l‘était plus. Quoiqu’il en fut, ce n’était de tout façon pas dans les projets immédiats de Roshi qui, déguisé en voyageur comme il en existe des milliers marchait tranquillement sur une des routes du pays du feu.

Bien que portant ses habits habituels, il était drapé d’une grande cape brune qui cachait le tout et avait dissimulé son visage par une capuche, qui ne découvrait que ce qui était en-dessous de la bouche, dont sa barbe rouge que le ninja de la lave avait fait grisonner grâce à une technique de transformation. Il n’avait pas eu de mal à faire disparaitre son odeur habituelle et à se doter d’une nouvelle, comme il n’avait pas eu de mal à canaliser suffisamment son chakra pour qu’absolument personne ne puisse le détecter. Le lotus d’Iwa l’aidait d’ailleurs grandement pour cette tâche. Il se tenait légèrement courbé et s’appuyait sur un long bâton. Tout cela le changeait et surtout le vieillissait grandement. De l’ardent ninja de la lave, il était passé au paisible vieil homme que l’âge semblait déjà commencer à diminuer, le bâton étant presque comme une canne.

Sur la grande route qui menait à la porte principale de Konoha, de nombreux marchands, des vagabonds et des clients en devenir avançaient avec lui vers le village de la feuille. Le ninja de la lave jouait bien son rôle en marchant d’un pas lent. Il ne se pressait pas, ça n’aurait d’abord pas collé à l’image qu’il donnait, et de plus il n’en avait ni le besoin ni l’envie. Trop d’années durant, il avait couru, bondi et bougé pour survivre. Aujourd’hui, il n’y avait plus de risque et après tout, ce n’était pas plus mal. Aujourd’hui, Roshi savourait le simple fait que le monde était en paix, et pas n’importe quelle paix, pas comme celle entre les deux dernières grandes guerres shinobis où les esprits étaient encore bien échauffés et où l’envie de reprendre les armes pour tout conquérir était encore très présente. Cette paix-là était factice, alors que l’actuelle, suivant la troisième guerre des shinobis, était bien solide. Cette fois, il y avait eu beaucoup de mort, beaucoup trop pour des objectifs dérisoires à coté des pertes.

C’était en songeant à cela que Roshi profitait pleinement de chacun de ses pas dans ce territoire jadis si hostile et maintenant si accueillant. Le murmure continu de la multitude sonnait doux à ses oreilles car ce n’était pas des hurlements de rage et de terreur, c’était des simples discussions sur tout et sur rien. Le ninja de la lave se rendait compte que pour apprécier autant cela il avait du être plus marqué par tout les conflits, qu’il avait vécu, qu’il ne l’imaginait. Finalement, jinchuriki ou pas, on restait humain. Roshi eut un petit sourire à cette pensée.

-Excusez-moi ?

La voix de jeune homme qui venait de prononcer ses mots le tira brutalement de ses pensées et le fit sursauter. Sa vigilance s’était complètement endormie, symptôme dévastateur de la paix. Comme quoi, il n’y avait pas que des bons cotés. Le jeune homme en question devait avoir seize ans… En vérité, Roshi savait qu’il avait seize ans car il le connaissait de réputation. C’était un shinobi de Konoha plus grand que lui et avec trois principales caractéristiques, à savoir : il avait le bas du visage recouvert par quelque chose, ses cheveux étaient gris et surtout il avait un bandeau frontal en biais, cachant son œil gauche. Le nom de ce ninja était Kakashi Hatake, un génie dont la réputation avait dépassé depuis un certain temps déjà les frontières du pays du feu, et, entre autre, le fils unique de Sakumo Hatake que le ninja de la lave avait combattu. Ce dernier porta la main à l’emplacement du cœur et se tourna vers le dénommé Kakashi.

-Faites attention, jeune homme, fit-il, vous parlez à un vieil homme au cœur fragile.

-Désolé, répondit le ninja de Konoha, mais je me suis caché parmi les marchands pour intervenir en cas d’attaque, et je vous ai vu sourire plusieurs fois sans raison. Je me suis donc demandé si vous alliez bien.

-Oh, ce n’est que ça ? Merci de vous inquiétez de ma santé, mais je me remémorais quelques souvenirs.

-En ce cas, je vous prie de m’excuser. Je vais partir.

-Non, restez un peu. J’ai fait le voyage seul et avoir quelqu’un à qui parler me ferait plaisir. Ce n’est que le caprice d’un vieil homme, mais je vous en saurais gré si vous acceptiez

-Euh, bien sur… fit Kakashi, parler ne me dérange pas. Que venez-vous faire dans notre beau village de Konoha ?

-Prier devant une tombe, informa le ninja de la lave d’un ton plat. Rendre hommage à Sakumo Hatake.

-Vous savez que…

-Que vous êtes son fils. Compléta Roshi. Vous lui ressemblez, et votre réputation vous précède. Je n’ai pas l’honneur d’être un ninja, mais qui n’a jamais entendu parler de « Kakashi Hatake, le ninja copieur » ? C’est aussi pour ça que vous avez pu accepter mon offre de discuter, j’imagine. Vous devez avoir conscience que votre seule présence suffit à décourager un quelconque assaillant d’attaquer ce convoi.

-Vous me flattez. Mais, puis-je savoir d’où vous connaissez mon père ?

-Il m’a sauvé autrefois. J’étais blessé à la jambe, et promit à une mort certaine. Sakumo aurait pu me laisser là où j’étais, mais il s’est détourné de son chemin pour m’aider. J’ai été marqué par ce geste. Comprenez-moi, vous les ninjas n’êtes pas réputés pour votre générosité

-Je reconnais que nous ne faisons pas grand-chose pour améliorer l’image que nous donnons. En tout cas, ça ne m’étonne pas de mon paternel. Il a toujours été très préoccupé par le sort d’autrui. Peut-être u peu trop pour un shinobi… C’est ce qui l’a conduit à sa perte.

-Que s’est-il passé ? Et quand était-ce précisément ?

-Il y a dix ans. J’avais sept ans, j’en aurai dix-sept dans quelques mois… Et pour bien comprendre les raisons de sa mort, il faut en revenir à une certaine mission, durant laquelle il devait éliminer un shinobi d’Iwa, Roshi Shuuso, le ninja de la lave, le jinchuriki de Yonbi.

-Un porteur de biju ? fit Roshi de l’air le plus naturel qu’il pouvait. Ne sont-ils pas exceptionnellement dur à abattre ?

-Je ne peux vous le dire, je n’en ai jamais affronté. Mais j’ai vu ce qu’ils ont en eux, et c’est terrifiant. Qu’ils soient forts ne m’étonne pas. Mais en tout cas, ce n’est pas à cause de ça qu’il est mort. C’est pour avoir décidé d’épargner son adversaire et de sauver ses compagnons en temps de guerre qu’il a été trainé dans la boue jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le supporter.

-Une triste fin, conclut Roshi, pour un aussi grand homme.

-Oui, acquiesça Kakashi. Mais regardez plutôt, nous arrivons.

Et en effet, la tête du convoi atteignait les portes du village de la feuille et commençait à pénétrer dans ce lieu, plein de verdure, si différent du village d’Iwa et de toutes ses roches en apparence, et pourtant si semblable dans le fond. Des shinobis y vivaient, des amis s’y rencontraient, on y pleurait de tristesse et de joie, on fêtait les évènements, et on regardait la guerre passée en n’espérant qu’elle ne revienne plus. Mais tout cela, le ninja de la lave s’en fichait. Pour lui, la chose qui comptait était qu’il en passait la porte, sans ressentir de danger, du moins pour le moment. Il aurait pu retomber dans ses pensées si la personne qui l’accompagnait ne s’était pas manifestée.

-Voulez-vous que je vous guide jusqu’au cimetière ? proposa Kakashi.

-Volontiers, répondit le vétéran d’Iwa. Je ne connais pas du tout Konoha, et je me risque de me perdre.

-Alors, allons-y, fit Kakashi en bondissant sur un toit.

-Euh… Je vous rappelle que je ne suis qu’un vieil homme, et que surtout, je ne suis pas un ninja.

-Ah oui…

Le ninja copieur redescendit, et se dirigea, suivi par Roshi, vers l’est du village, en direction de l’endroit où reposaient pour l’éternité ceux qui avaient combattu pour défendre l’intégrité de leur village. Au fur et à mesure qu’ils s’approchaient de ce lieu, les rues devenaient ruelles, bien moins amènes que celles proche de la grande porte. A l’évidence, les architectes du village avaient décidé de créer un environnement lugubre autour de l’ultime demeure des morts. Les ruelles étaient plus étroites, et les courants d’airs étaient singulièrement plus nombreux, et plus forts que dans les autres endroits du village.

Les deux hommes ne s’attardèrent cependant pas dans cette partie un peu glauque de Konoha et arrivèrent à un portail à l’extrême est du village. Largement plus petit que la porte d’entrée, elle donnait sur un petit sentier qui menait, pour sa part, au bout de quelques minutes de marche, au cimetière. Ce dernier ne laissait dépasser de terre que des petits blocs de marbre sur lesquelles étaient marqués des noms. Roshi savait qu’avoir ce genre de stèle personnelle était un honneur auquel seuls avaient droit les ninjas de haut rangs, les jonins et au-dessus, avaient droit. Il imaginait le débat qu’il y avait du avoir à l’époque pour savoir si on accorderait ou non cet honneur à Sakumo, puisque ce dernier qui, certes, était un grand ninja, mais avait failli à sa mission et s’était suicidé, mort jugé quelque peu indigne par certaines personnes. Pour le ninja de la lave, une chose était certaine, l’Hokage de l’époque, le troisième du nom, avait du user de toute son autorité pour permettre à Sakumo Hatake d’obtenir une stèle.

-Nous y sommes, fit Kakashi en s’arrêtant devant la pierre tombale marquée du nom de son père.

Roshi s’arrêta devant ladite tombe et s’assit en tailleur en posant son bâton à coté de lui. Il joignit les mains en guise de prière.

‘’Sakumo’’ songea-t-il’’ C’est de ma faute si tu es mort, et je sais que m’excuser ne servirait à rien d’une part, et serait hypocrite d’autre part, puisque je ne suis pas désolé. Mais… Aujourd’hui, nous sommes en paix, et je suis venu à Konoha sans intention hostile. Je suis sur d’avoir assez bien cerné ton caractère pour savoir que tu serais content de voir que l’ennemi d’hier peut-être le l’allié d’aujourd’hui. Konoha est un beau village, du peu que j’en ai vu. Je comprends que tu ais voulu en prendre soin. Je ne lui ferai pas de mal aujourd’hui. Et tant que je ne l’attaquerai pas, ton sacrifice ne sera pas vain. Sache cependant que je ne peux pas te promettre de ne pas l’attaquer un jour… Personne ne sait ce que sera demain.’’

Le silence régnait pendant que Roshi faisait cette prière atypique. Une voix posé et agréable à l’oreille le brisa.

-Eh bien, Kakashi, tu es venu voir ton père ?

-En vérité, je conduisais ce voyageur, renseigna le susnommé.

Roshi reprit son bâton et se releva en s’appuyant sur lui. Il se retourna pour voir la personne qui avait brisé le silence, même s’il connaissait déjà son identité. Il fit face à un homme plus âgé que lui qui portait un manteau blanc et la coiffe des Hokages. Il fit face à Hiruzen Sarutobi, le Sandaime Hokage. Celui-ci tenait dans ses bras un bébé blond qui dormait paisiblement.

-Mes respects, maître Hokage, fit Roshi en se disant que le destin réservait bien des surprises, il n’aurait jamais pensé dire ces mots à un autre chef de village que le Tsuchikage.

-Allons, répondit ledit Hokage, ne parlons de titre ici. Cet endroit nous rappelle que devant la mort nous sommes tous égaux.

-Un endroit où il bien étrange d’amener un enfant, remarqua Roshi.

-C’est vrai, fit Kakashi, mais cet enfant est orphelin, et c’est ici que reposent ses parents.

-Pauvre enfant, fit le ninja d’Iwa d’un ton sans peine.

-Ce n’est pas cela qu’il le fera souffrir, fit le Sandaime.

C’est à ce moment que le ninja de la lave sut que quelque chose n’allait pas. Il croisa le regard de l’Hokage et il comprit. Il avait été repéré depuis le début. Konoha devait avoir un moyen de savoir qui étaient des ninjas dans leur visiteur. Roshi comprit tout aussi soudainement que l’enfant que le vieil homme tenait était comme lui, un jinchuriki, du moins, son instinct lui souffla cette idée dans la tête. L’espace d’un instant, l’idée d’éliminer l’enfant lui effleura l’esprit, mais il n’en fit rien. Il n’avait pas tout fait tous ses efforts pour se faire découvrir. Et même si c’était déjà le cas, il ne comptait pas révéler lui-même son identité. Si les ninjas de Konoha ne lui avaient rien fait, c’était probablement parce que lui-même n’avait causé aucun dommage. La paix était précieuse, et prendre trop d’initiatives pouvait nuire grandement au village et détériorer les relations péniblement établies avec les autres villages. Le ninja de la lave savait qu’il avait une chance sérieuse de s’en sortir s’il ne causait pas de grabuge, et s’il s’en allait rapidement. Ce qu’il ne savait pas en revanche, c’était que dans moins d’une quinzaine d’années, le bébé chercherait à rassembler l’ensemble des jinchurikis.

-Bien, fit le ninja de la lave. Si vous permettez, je vais maintenant prendre congé. J’ai encore un long chemin à parcourir.

Sous le regard des deux ninjas de Konoha, voire peut-être de quelques ANBU bien embusqués, Roshi partit calmement. Il salua de la tête les personnes présentes et recroisa le regard de l’Hokage, un regard terrible qui semblait voir au plus profond de lui. Ce sentiment fit frémir le ninja de la lave qui ne se sentit en sécurité qu’en quittant le cimetière, et à plus forte raison le village. Comme il l’espérait, personne ne vint l’attaquer. Il n’avait rien fait de mal, alors on le laissait partout. C’était simple en apparence, mais miraculeux dans le monde shinobi. C’était aussi la preuve que Konoha tenait beaucoup à la paix.

Sa prochaine destination était un endroit quelque peu différent que tout un chacun aurait décidé d’éviter. Un endroit que Sentaro lui avait vivement conseillé d’éviter, d’ailleurs, mais le ninja de la lave avait pris le parti de se souvenir et d’aller saluer d’anciens ennemis. Oui, il avait l’envie de prier sur les tombes d’Horos et de Kegatsu à Kiri. Kiri qui était en plein milieu d’une guerre civile. Le village du brouillard sanglant était déchiré entre la poigne de fer du Yondaime Mizukage, qui éliminait tous les contestataires, les nombreux foyers de révolte menés par les épéistes du brouillard et la chasse continuelle des dépositaires de pouvoirs héréditaires. Cela décourageait plus d’une personne de s’y rendre. Mais le ninja de la lave se jugeait assez fort, assez rapide et assez talentueux pour réussir à fuir si besoin était, voire à combattre s’il le fallait vraiment.

C’est donc confiant qu’il commença sa longue marche sur la mer, à défaut de pouvoir prendre un bateau. Tous les navires évitaient les côtes du pays de l’eau, devenu aujourd’hui un véritable nid de pillard, et de déserteurs, bref, rien de bien rassurant pour les marchands et les marins. Si Keibaro avait été là, Roshi aurait pu y aller sur un oiseau d’argile, mais le temps de faire cela était révolu et ceci à jamais… C’est la raison pour laquelle le ninja de la lave y allait en marchant. C’était long mais il n’avait de toute manière pas d’autre choix.

Au fur et à mesure qu’il s’approchait des rivages, la mer s’agitait de plus en plus, comme si elle ressentait le trouble du pays voisin. Les vagues grandissaient de plus en plus, et s’écrasaient dans un vacarme caractéristique à l’eau sur les plages. Leur taille n’handicapait pas le ninja de la lave, qui ne pouvait pas être décollé de l’eau grâce à son chakra, et c’est pour cela qu’il arriva sur la terre ferme indemne. Si les rumeurs étaient fondées sur l’état du pays de l’eau, la mer agitée n’était même pas une étape pour pénétrer dans ce pays. La plage sur laquelle il arriva était déserte et devant le ninja de la lave s’étendaient des marécages brumeux où il ne faisait pas bon de rester trop longtemps surtout en cette période.

La différence d’atmosphère avec le pays du feu était notable. Alors que ce dernier cherchait à se développer, et éviter le plus possible les querelles internes, la nation de l’eau, elle, subissait une guerre civile effroyable. Alors que Konoha acquerrait la confiance de ses alliés et de ses partenaires commerciaux, Kiri s’enfermait complètement et ne laissait rien filtrer à l’extérieur si ce n’est le tumulte du conflit qui déchirait le village. Si le sujet n’était pas évoqué par les dirigeants des villages shinobis, nul doute qu’ils guettaient avec grande attention les actions du pays de l’eau. Si la situation s’enflammait et dépassait les frontières et la mer, un nouveau conflit serait à craindre.

Pour Roshi, le contraste était évident. Si à Konoha, il s’était senti bien plus détendu qu’auparavant, seule une tension extrême en lui sur ces lieux. Une tension qu’il n’avait jamais ressentie que dans ses missions les plus périlleuses. Ce genre de tension qu’il avait ressenti lors de ses affrontements avec Horos. Une tension qui donnait au ninja de la lave l’enivrante sensation d’être vivant. Dans cet état d’esprit, il se mit à s’enfoncer dans les marécages, en direction du village de Kiri. S’y rendre était peut-être dangereux, pour ne pas dire complètement suicidaire, mais s’il voulait aller prier sur la tomber de ses anciens adversaires, il devait y pénétrer. Etonnamment, aucun obstacle d’importance ne vint couper sa route ou entraver son avancée. Plus qu’étonnant, c’était très suspect. Pour que rien ne filtre d’un village, la surveillance doit être accrue, mais là, rien, pas la moindre petite patrouille de shinobis. Le ninja de la lave avait l’esprit assez vif, et surtout, il avait une longue expérience. Ce fut cela qui lui permit de comprendre que la situation devait être suffisamment grave pour obliger le Yondaime Mizukage, un certain Yagura, à concentrer ses troupes très près, voire à l’intérieur de son village. Il comprit aussi que c’était donc peine perdue d’essayer d’entrer dans le village comme il l’avait à Konoha, et décida donc d’établir un campement dans une cavité souterraine qu’il creusa lui-même grâce à du Doton.

Pendant près d’une semaine, il œuvra dans l’ombre pour observer le village, mais tout ce temps, il ne put en aucune occasion réussir à voir l’intérieur du village. Les portes de l’endroit étaient closes, et la brume dissimulait les plus hauts bâtiments du village. Le brouillard n’était secoué que par quelques secousses de temps à autre… Mais rien de plus. Le ninja de la lave ne savait que faire. Il ne pouvait rien faire, car il ne pouvait pas se préparer, et la situation était trop différente de celle de Konoha. Le déguisement de vieillard, qu’il avait abandonné pour aller à Kiri… Enfin, abandonné… Il avait juste défait la technique qui avait fait grisonner sa barbe, et ranger son bâton de marche dans un rouleau. Il n’en fallait pas beaucoup pour le vieillir de vingt ans, après tout.

Après encore quelques jours sans pouvoir faire quoi que ce soit de plus, Roshi prit la décision de s’en aller. Il ne pouvait décemment pas essayer de rentrer dans Kiri… C’était trop risqué. Il décida donc de partir et de revenir plus tard, quand la situation se serait stabilisée. Il sortit de sa cachette et se prépara à s’en aller. Il entendit alors une clameur. Des hurlements de terreur, et de rage, mêlé au bruit des armes qui s’entrechoquent. Il joignit les mains, et créa un monticule grâce à un Doton. En montant dessus, il pouvait voir le village embrumé… Mais contrairement à l’habituel, il était en feu. L’odeur du sang arrivait à son nez, et c’est alors qu’un kunai se dirigea à pleine vitesse vers lui. Il esquiva en décalant simplement la tête cette arme de jet qui avait du être lancé à l’intention d’une autre cible.

A cet instant, une lueur perça la brume dans le village, et le ninja de la lave en resta bouche bée. Il ne pouvait en croire ses yeux ; mais ils ne le trompaient pas. La silhouette de Sanbi apparut en plein milieu du Kiri. Roshi était suffisamment loin pour être en sécurité, mais le phénomène était telle qu’il eut la tentation d’aller observer de plus près… Il se rappela cependant la mission où il avait éliminé Horos et Kegatsu, et du déploiement d’énergie des deux bijus libérés. Il se résigna, et sauta du monticule pour partir. Tournant le dos au village du brouillard sanglant, il se mit à courir aussi vite qu’il pouvait sans plus se soucier de se faire repérer, le nombre de chance qu’il ait des poursuivis étant très peu élevée.

Sa progression s’arrêta quand il sentit une brusque chaleur. Il se trouvait alors dans un marécage découvert entouré de forêt de roseaux très élevés. L’augmentation de température était du à un énorme boule de feu qui jaillit des roseaux pour passer juste devant Roshi. Là encore, il n’était pas visé, mais un pays qui se déchire ne regarde pas le nombre de perte. Les affrontements entre deux hommes pouvaient impliquer des dizaines d’autres personnes qui n’étaient pas concernés. C’était injuste, mais le monde shinobi était ainsi. Les forts s’affrontaient et les faibles supportaient.

Or, Roshi n’était pas faible, et son sang ne fit qu’un tour. Même si ce n’était pas volontaire, une attaque qui risquait de le toucher était un affront… Un affront qu’il fallait venger dans le sang. Le passage de la boule de feu avait carbonisé les roseaux, ce qui traçait un chemin qui remontait assurément à l’exécuteur de la technique. Puisqu’il avait faillit être carbonisé, il avait bien le droit de savoir quel était son identité. Le vétéran d’Iwa s’engagea alors dans la forêt de roseau, suivant le chemin encore chaud du passage de la boule de feu.

Très vite, il sortit de ladite forêt pour se retrouver dans des buissons qui entouraient une clairière… Excepté, bien sur, là où le Katon était passé. Dissimulant son chakra, il s’enfonça dans ces fourrés, et jeta un œil à la clairière. Trois hommes s’y trouvaient. Un jeune homme à terre, mais vivant, qui portait l’habit des shinobis de Kiri. Il avait des cheveux bleus dressé en pointe vers le ciel, et l’un de ses yeux était dissimulé sous un cache-œil. Pour finir, il avait en guise de boucle d’oreille des parchemins. Mais si le ninja de la lave prit la peine de le détailler du regard, ce n’est pas lui qui l’intéressait, mais un autre ninja de Kiri. Celui-ci était debout, avait les cheveux blancs et les yeux violets. Il portait une toge noire par-dessus ses vêtements, cachant ceci. A son front était attaché le bandeau de Kiri… C’était l’enfant de Kusa. Il fixait le troisième présent. Cet homme avait le visage caché par un masque blanc et noir. Ses cheveux étaient longs et noirs, et Roshi se sentit mal à l’aise en le regardant.

-Espèce d’enflure, fit l’enfant de Kusa. Comment as-tu osé souiller Kiri comme tu l’as fait ? Tu as contrôlé le Mizukage et surtout, tu as contrôlé son biju… Tu as piétiné la mémoire de ceux qui ont défendu le village.

-Sanbi est faible, et ton élève l’était aussi…rétorqua calmement l’homme au masque. Comme le village de Kiri. Depuis sa création, il peine à se hisser au niveau des autres grands villages. Même les anciens Mizukages et les anciens jinchurikis ne valaient rien.

Pendant ce petit échange, Roshi, toujours caché, fulminait. Comment cet individu masqué osait-il parler de la sorte d’Horos, de Kegatsu, et même du Niidaime Mizukage ? Il ne les avait pas vus se battre comme le ninja de la lave les avait vus. Il ne les avait pas combattus comme le vétéran d’Iwa l’avait fait… Il n’avait pas le droit de parler d’eux de la sorte. L’homme masqué voulait sans doute provoquer l’enfant de Kusa pour le déconcentrer… Mais c’était plutôt le possesseur de Yonbi qui commençait à sortir de ses gonds. L’enfant de Kusa, lui, plissa les yeux, et entama une série de mudras.

-Arrête donc de blablater, fit-il. Ta provocation est inutile. Par ailleurs, je suis largement plus puissant que toi, et tu ferais mieux de ne pas trop la ramener.

-Oui, répondit l’homme au masque, tu es fort, et la confrontation tournera tôt ou tard à mon désavantage. Donc, je vais partir… Mais d’abord…

L’homme masqué fut comme aspiré par un vortex, et réapparut soudainement derrière le ninja à terre.

-…je vais t’emprunter ce ninja qui a ruiné mes plans.

-Merde, Ao ! fit l’enfant de Kusa.

L’homme au masque tendit la main vers le ninja à terre qui grimaça. Quand soudainement, la voix de Roshi retentit.

-Raiton, le cri divin !

La technique que lui avait léguée Horos, voilà plus de dix ans. Il lui avait fallu près de quatorze mois pour réussir à la maitriser, mais le résultat était presque parfait. Un rayon de foudre jaillit de l’endroit où était le ninja de la lave et toucha l’homme au masque, du moins, en apparence, car celui-ci fut en fait traverser par la technique sans pour autant être blessé. Le vétéran d’Iwa jaillit de sa cachette pour venir frapper l’homme au masque qui réussit néanmoins à esquiver. Ce petit laps de temps que Roshi avait fourni à l’enfant de Kusa permit à ce dernier de se placer devant le shinobi à terre qu’il avait appelé Ao.

-Roshi de la lave, fit l’homme au masque.

-Tout juste, répondit le susnommé.

-L’enfant de Kusa et le jinchuriki de Yonbi… Ce serait encore plus difficile que contre le Yondaime Hokage.

Encore une fois, le ninja au masque fut aspiré par un vortex. La seule différence fut que cette fois, il ne reparut pas. Il avait pris la fuite, conscient qu’il n’aurait pas l’avantage si confrontation il y avait. L’enfant de Kusa soupira, et porta ses yeux violets sur le ninja de la lave. Les deux hommes se défièrent quelques instants du regard avant que l’enfant de Kusa éclate de rire.

-Ha ha ha, excellent, fit-il. Je pouvais m’attendre à tout mais pas à ça.

-Je ne l’ai pas fait pour t’aider, informa Roshi. Je suis intervenu uniquement parce qu’il a insulté Horos et Kegatsu.

-Peut-être, mais quoiqu’il en soit. On va dire que je te dois… Disons deux faveurs. Une pour la vie d’Ao que tu viens de sauver, et une pour la vie d’un petit gars aux cheveux gris que je vais pouvoir sauver grâce au temps que tu m’as fait gagner. Et en plus, je ne te demanderai même pas de justifier ta présence sur nos terres.

-Tu es généreux, car avec ta puissance, tu l’aurais vaincu, et qu’une récompense n’est pas utile.

-Peut-être, mais j’ai des gens à sauver, et je n’aurai sans doute pas pu le faire sans ton intervention. Quoiqu’il en soit, je te conseille de t’en aller du pays de l’eau. Pendant quelques années encore, il va y avoir des troubles, et le danger restera.

-Merci du conseil, fit le ninja de la lave en haussant les épaules.

-Une dernière chose, cependant. Aujourd’hui, je t’ai parlé comme à un ami, car tu m’as aidé. Mais une fois que je t’aurai rendu ce que je te dois, nous ne serons plus rien l’un pour l’autre. A ce moment, si tu croises ma route, tu mourras.

-Merci pour la menace à peine explicite, railla Roshi.

-C’était un conseil très implicite, fit l’enfant de Kusa en aidant le ninja à terre à se relever et en disparaissant avec lui.

Le ninja de la lave resta une petite minute à réfléchir, dans sa solitude, et il quitta cette terre maudite qui serait déchirée encore quelque temps.

Roshi continua sa tournée des villages pendant près de deux ans, ne s’arrêtant qu’à un moment que pour revenir à Iwa, comme il l’avait promis. Tout se passait bien dans le meilleur des mondes. Han et Sanshiryu devenaient de plus en plus forts. Sentaro avait réussi à négocier des accords commerciaux avec le Yondaime Kazekage, réconciliant ainsi les deux pays pour de bon. Il avait été par les deux maisons de l’Asazuna qui n’aimaient pas la situation encore fragile qu’il y avait entre Iwa et Suna, jadis ennemis dans les conflits shinobis. Le vieil ami de Roshi acquerrait toujours plus de popularité, et sa nomination en tant que Tsuchikage aurait du passé comme une lettre à la poste… Mais alors que le ninja de la lave avait quarante-sept ans, l’irréparable se produisit.

Ce jour-là, Roshi se dirigeait vers le point de rendez-vous. Ce point de rendez-vous s’appelait la plaine des volcans, et comme son nom l’indiquait, il s’agissait d’une grande plaine rocheuse, d’où émergeaient cependant des grands cratères. A cette époque, la plupart des volcans qui se trouvaient là étaient éteints, mais, l’évènement qui se produisit allait les rallumer pour encore un certain nombre d’années. Quand il arriva au pied d’un de ces cratères à l’endroit convenu, il sut que quelque chose clochait. En effet, à l’habituel, Sentaro, Han et Sanshiryu étaient présents… Alors qu’à ce moment, il n’y avait que le possesseur de Gobi. Celui-ci avait l’air fatigué, et quand il vit que son maître était arrivé, il n’alla pas par quatre chemins et l’alpagua directement :

-Roshi, maître… J’ai une très mauvaise nouvelle, fit Han.

Le ninja de la lave fronça les sourcils. Han n’avait pas commencé sa phrase par le « Hm » habituel. Le possesseur de Gobi avait les yeux d’où perçaient la fatigue et la lassitude. Quelque chose s’était passé, et cette chose avait perturbé le jinchuriki du démon à cinq queues.

-Que se passe-t-il ? demanda Roshi en ne laissant pas percer l’inquiétude qu’il avait en lui.

-Il s’agit de Sentaro-sama… Il est… décédé en mission.

Roshi resta sans voix. Il recula de quelques pas, comme s’il avait été frappé d’un coup de poing en plein visage. Ce dernier se ferma complètement, et sa bouche prononça ses mots d’une voix blanche et désincarné :

-Que s’est-il passé ?

-Eh bien…. Hm, il a disparu en mission, voilà près d’un mois. Vous le connaissez ! Un homme comme lui, même blessé, serait retourné vers son village quoiqu’il arrive… Or, nous avons perdu sa trace.

-Oui, c’est vrai… Il a toujours trouvé le moyen de prévenir le village… Il l’a toujours fait. S’il ne l’a pas fait, c’est qu’il… c’est qu’il….est mort.

Roshi se pinça l’arête du nez, en fermant les yeux, signe de sa fatigue et de sa douleur. Han baissa la tête, comme s’il ne voulait pas voir une image de son maître indécente. Comme s’il avait surpris quelque chose de gênant qu’il n’aurait jamais du voir.

-Quels sont les autres détails ? Qui a fait ça ? Quels sont les indices ? exigea le ninja de la lave.

-Hm… On n’a rien retrouvé de lui, si ce n’est ceci, fit Han en montrant le bandeau frontal qui avait appartenu à Sentaro.

Ce bandeau était de couleur noir, et la plaque de métal, avec le symbole d’Iwa, était complètement brisée. Roshi le prit et l’examina. L’acier avait semble-t-il volé en éclat suite à un impact à très grande vitesse. Mais quel genre de technique pouvait avoir cet effet là ?

-Hm, conformément à la tradition, reprit Han. Hm, on a brulé une de ses armures, et mis les cendres au lieu qui aurait du accueillir les cendres de son corps.

-Je vois… C’est bien. Au moins, une partie de lui restera à jamais à Iwa. As-tu autre chose à me dire ?

-Euh…Hm, non… non, rien de plus.

-Alors, je m’en vais.

-Hm, déjà ? Mais…

-S’il te plait, Han, l’interrompit Roshi en se retournant. J’ai besoin d’être seul.

-Hm, portez-vous bien, maître.

Le ninja à l’armure rouge partit du lieu du rendez-vous. Roshi, quant à lui, commença à marcher un peu, et monta la pente du plus proche volcan, lentement, péniblement, mais sans s’arrêter. Arrivé au sommet, il se retourna pour profiter de la vue. Son regard, teinté de tristesse, regarda la silhouette de son élève s’éloigner pour finalement disparaître du champ de vision du ninja de la lave. Ce dernier se remémora les moments qu’il avait vécu avec son camarade, depuis leur rencontre.

Pendant quarante ans, et même un peu plus, les deux hommes avaient partagés bien des choses. Ils s’étaient disputés, ils s’étaient réconciliés, ils avaient ri et ils avaient combattu côte à côte pendant des années. Et voilà qu’au terme, après Keibaro, Sentaro s’en allait lui-aussi. Mais, si Roshi avait pu bien supporter la mort du ninja à l’argile, dont il avait partagé les derniers instants et recueilli les dernières paroles, durant la guerre, il ne pouvait comprendre celle du fils de Muu. Le monde était en paix, le temps du risque permanent d’être tué s’était achevé, alors pourquoi ? Pourquoi un homme qui avait survécu à tant d’épreuves devait mourir maintenant ? Pourquoi n’avait-il pas eu le droit d’accéder au rang qu’il avait tant attendu ? Pourquoi ? Ces questions s’entrechoquaient dans sa tête, et le seul mot d’ « injustice »

La présence de Han, ayant un peu subsisté bien qu’il eut disparu depuis quelques minutes, disparut complètement. Alors, se sachant seul, et pour la deuxième fois de son existence, Roshi pleura…

Il laissa les larmes couler sur ses joues sans faire aucun effort pour les retenir. Enormément de souvenirs lui revenaient. Leur rencontre, la formation de leur équipe, leur batailles durant la seconde guerre shinobi, la mort de Muu, la naissance de Sanshiryu, la mort d’Horos et de Kegatsu, la mort de Keibaro, et le dernier dialogue qu’ils avaient eu avant que Roshi ne s’exile d’Iwa… Et au milieu de tout cela, il entendit une voix.

-Roshi, pourquoi pleures-tu ?

-J’ai perdu un ami… Le dernier que j’avais…

-Tu pleures pour la mort d’un autre ?

-Oui.

-… Finalement, peut-être es-tu le meilleur jinchuriki que j’ai eu depuis... Mes précédents hôtes ne s’attachaient à personne. Ils restaient enfermés dans leur haine.

-Où veux-tu en venir ?

-Nous, les bijus, vivons, en partie, dans le mépris des humains, qui ne savent que s’entretuer. Le premier que nous avons rencontré, notre père à tous les neuf, était un modèle de gentillesse et d’altruisme… Et je n’ai jamais revu une personne comme lui depuis. Mais aujourd’hui, tu m’as apporté la preuve que tu pouvais ressentir de la peine pour autrui.

-Et ?

-Et de ce fait, je suis prêt à t’aider à contrôler mes pouvoirs.

-… … … D’où te vient autant de gentillesse ?

-Tu me le rappelle un peu.

-Qui est-ce que je te rappelle ?

-Un homme admirable dont tu connaitras l’identité un jour.

-Très bien, fit le ninja de la lave en essuyant ses yeux. Avec le pouvoir, je pourrais venger Sentaro.

-Mais, ce ne sera pas facile, prévint Yonbi. Il te faudra relâcher le sceau qui sert de cage. Et à ce moment, je serai pris d’une folie bestiale. Je serai donc dangereux.

-Ca revient donc au même que si tu n’avais pas envie de m’aider.

-En vérité, une fois que tu auras réussi, tu pourras avoir accès sans réserve et sans risque à mes pouvoirs et mon chakra. Il y a un risque habituellement à cette étape… Mais tu en seras préservé.

-C’est un peu soudain… Finalement, pour atteindre mon rêve, devais-je forcément passer par la mort de mon ami ? Le destin se joue de nous, mon vieux Yonbi.

-Le destin ? Un concept humain encore une fois.

- Laisse-moi te prouver ce que je peux faire en tant qu’homme.

Et pendant des années, Roshi continua son errance, ponctuant son voyage tous les ans à la date anniversaire de la mort de Sentaro d’un arrêt dans ce même volcan, où il essayait d’acquérir la maîtrise parfaite de son biju. Les éruptions recommencèrent dans ce secteur. Le ninja de la lave savait qu’on attribuerait cela à son besoin de relâcher l’énergie du biju… C’était faux, mais si le monde devait savoir quelque chose, alors, autant que ce fut ceci. Le seul désavantage à tout ceci était que des chasseurs de prime ou des ANBU d’autres villages venaient pour essayer de le tuer, ce qui lui faisait perdre du temps. Cependant, aucun de ses assaillants ne fut jamais assez fort pour faire tomber la tête de celui que le monde connu comme le ninja de la lave.

Le temps fila ainsi. Les différents évènements du monde shinobi parcoururent les frontières et arrivèrent aux oreilles du ninja de la lave. La désertion de Deidara du village d’Iwa, la création d’un village au pays des rizières, portant le nom d’Oto. L’avènement du Godaime Mizukage après que le siège soit resté près de quatre ans vide. La rumeur de la mort de l’épéiste du brouillard Jinin Akebino, tué par un homme dont les techniques spatio-temporelles étaient, paraissait-il, d’une très rare puissance. Puis celle, trois ans plus tard, de celle de Zabuza Momochi, aussi membre des sept bretteurs. Il suivit de loin l’évolution de certains shinobis, et se renseigna autant qu’il put sur Orochimaru…

Tout cela continua jusqu’à ce jour où il fut recruté par un petit groupe qui devait à l’avenir faire bien parler de lui.


La voix de Roshi s’éteignit doucement, terminant ainsi le long récit de sa vie. Un calme rare s’était jeté sur le lieu où se situaient les quatre shinobis de Némésis. La nature elle-même avait cessé ses bruits habituels comme pour écouter cette palpitante histoire d’un homme qui avait traversé des guerres, frôlé maintes fois la mort, et qui était toujours là pour le raconter. Les trois ninjas d’Iwa se remémoraient encore quelques souvenirs, pendant que Thosvorn du Tourbillon réfléchissait à ce qu’il avait appris de ce qu’avait dit le ninja de la lave, et il faisait le lien avec certaines informations qu’il avait en sa possession. Ses yeux verts brillaient, comme à leur habitude, d’intelligence, mais cette fois-ci, une petite lueur semblait s’être allumée en plus. Il faillit se mettre à pianoter sur le pommeau de son épée, mais comme c’aurait pu être mal interprété, il décida à la place de sortir d’une de ses sacoches un livre de la série des « Batifolages », et de poser son regard sur la page où il s’était précédemment arrêté. Mais il ne prit pas la peine de lire, et préféra demander quelques précisions :

-Roshi, demanda-t-il, tu m’as raconté un certain nombre d’évènements. Mais il y a plusieurs points sur lesquels tu es resté obscur et même muet.

-Si je n’ai pas jugé bon d’en parler, c’est que tu n’as pas à le savoir.

‘’Ben oui ‘’ songea Thosvorn ‘’Mais à l’origine, je t’ai implicitement demandé de me raconter les raisons de la désertion de Deidara. Et tu as à peine abordé le sujet ‘’

-Par contre, tu devrais arrêter de lire ce livre, il n’est pas bon.

-De quoi ? S’offusqua le ninja du tourbillon. La stratégie du batifolage ? Pas bon ? Non seulement, c’est un chef-d’œuvre littéraire, mais en plus, mon exemplaire est dédicacé par Jiraya en personne.

-Hm, il aurait mieux fait d’écrire des traités de ninjutsu, intervint Han. Hm, c’aurait été plus intéressant.

-Ce livre EST très intéressant.

-Hm…

-Garde ton scepticisme, Han, ordonna Thosvorn. De toute façon, le simple fait que j’aime ce livre… ce best-seller, te suffit pour ne pas vouloir le lire. Je me trompe ?

-Hm, qu’essaies-tu d’insinuer ?

-Que tu ne me fais pas confiance.

-Hm, entre nous, j’avoue que pour ce qui est de tes goûts littéraires, ma confiance n’est en effet…

-Je ne te parle pas de ça, mais du comportement méfiant que tu adoptes envers moi.

-Hm, suis-je à blâmer ? Hm, de toi, je ne sais rien.

-Je peux en dire autant, rétorqua Thosvorn.

-Hm, Roshi t’a raconté…commença Han.

-Son histoire, pas la tienne. Tu es le jinchuriki de Gobi, tu maîtrises le Futton, et…. C’est tout.

-Hm, ajoute à cela mon village d’origine, le nom de mes proches, le fait que je n’ai pas de famille. Hm, toi, en revanche, à part ta pseudo-maîtrise des cinq éléments, et tes deux triplés.

-Et c’est largement suffisant.

-Taisez-vous, fit Roshi. Vous voulez m’imiter lors de mes débats avec Oonoki ? Non ? Alors, stoppez cette dispute stérile.

-Par définition, une dispute est stérile, rappela Thosvorn.

-Hm, Thosvorn n’a pas tort.

-Donc, vous pouvez tout deux arrêter de vous chamailler, si de votre propre aveu, c’est inutile, fit Roshi. N’est-ce pas Sanshiryu ?

Ledit Sanshiryu ne semblait pas écouter du tout la conversation. Il avait les yeux fermés, et était visiblement en train de se concentrer. Le premier réflexe des autres fut de croire qu’il avait repéré quelqu’un, mais une aura malsaine commençait à être perceptible autour de lui. Ses desseins s’éclairaient de plus en plus. Thosvorn dégaina une de ses épées courtes et concentra du chakra raiton dedans, avant de la pointer vers le fils de Sentaro.

-Je n’aime pas du tout la volonté de tuer que je ressens, Sanshiryu, fit-il.

-Hm, je te connais, mon ami, dit le jinchuriki de Gobi à son camarade. Serais-tu troublé par un dilemme ?

-En vérité, fit Sanshiryu. Je me demandais comment vous assommer rapidement sans vous tuer grâce à mes pupilles.

Ces paroles peu réjouissantes ayant été dites, il rouvrit les yeux qui n’étaient plus verrons, rouge et bleu, mais d’un noir d’ébène. Le premier réflexe de Han fut d’abaisser sa coiffe devant ses yeux, Roshi et Thosvorn firent de même avec respectivement son diadème et la capuche de sa cape. Tout ceci de manière à ne pas croiser son regard. Les trois savaient que le petit-fils de Muu n’aurait pas de mal à les mettre à terre avec ses yeux, vu qu’il l’avait fait deux ans plus tôt sur pas moins de trente ninjas.

-A quoi joues-tu, Sanshiryu ? demanda Roshi.





Houlà, que va-t-il se passer? Je serais terrassé par le suspens si je n'étais pas l'auteur et si je ne savais pas ce qui allait se passer.

Sinon,donc, comme je l'ai dit, c'est le dernier chapitre du flashback. Et on en revient à l'intrigue principale.
Si vous n'avez pas envie de relire les chapitres avant le flashback et que vous ne vous souvenez plus d'où on en est (ça fait près d'un an que je suis sur ce flashback), je vous rappelle la situation:

Alors que Némésis venait d'arrivée au village des déserteurs, Akatsuki apparut... Tout du moins, Deidara et Sasori apparurent.
Naruto, Thosbald, Fuu et Gaara partirent à la poursuite de Sasori.
Roshi, Han, Sanshiryu et Thosvorn partirent à celle de Deidara qui leur échappa.
Le reste du groupe resta au village pour mener les négociations.
...

La suite au prochain chapitre.
(J'accepte les rémunérations en commentaires, carte bleu et espèce. Les chèques ne sont plus acceptés)==> Comprenez: Soyez pas radin, aboulez les coms.








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