Fiction: Les possesseurs

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Naruto 29 : L’histoire d’Iwa : la création d’un ninja et le déclin d’un autre.

Cela faisait deux ans que Roshi était devenu le maître de Sanshiryu, Han et Kazuki, tous trois âgés maintenant de sept ans, et pulvérisant la plupart des records associés aux genins. Ils devenaient de plus en plus fort et ce, malgré leur jeunesse partagée. Alliant des prédispositions naturelles hors normes-descendants de puissants clans shinobis ou porteur de biju- avec un maître tout à fait adapté pour faire développer leurs talents, les trois petits garçons s’amélioraient encore et toujours pour atteindre les objectifs démentiels qu’ils s’étaient fixés, et qu’ils avaient, somme toute, une chance de réaliser un jour.

L’héritier de Muu et de Sentaro, Sanshiryu, maîtrisait déjà l’élément katon et se révélait un véritable expert en la matière. Il assimilait à une vitesse folle la plupart des techniques de ce répertoire qu’on lui proposait, et franchissait les paliers de maîtrise du feu avec la plus grande facilité. On attendait beaucoup de lui, mais on était loin de se douter qu’il se révélerait aussi prometteur. On le comparait déjà avec son propre père qui avait été lors de sa formation un cador quasiment sans rivaux-les exceptions étant, bien entendu, ses deux coéquipiers habituels- et qui, on le savait, était le plus en vue pour le poste de quatrième Tsuchikage, si Oonoki décidait de démissionner, usé par les fonctions du règne, ce qui était assez illusoire, puisque l’élève de Muu était une tête brulée qui règnerait probablement jusqu’à sa mort. Il était bien trop jeune pour s’essayer au Jinton, mais plus personne ne doutait qu’il réussirait tôt ou tard à le maîtriser.
Un autre élément de la force du bambin était un dojutsu qui lui venait de sa mère. Cette pupille était inhérente à Iwa et n’était détenue que par lui-même. Elle était en effet assez rare et apparaissait de manière complètement aléatoire chez ceux dont un sang particulier coulait dans leurs veines, ce qui désignait en outre Sanshiryu comme un veinard né, étant en effet le deuxième à posséder cette pupille de toute l’histoire d’Iwa. Changeant l’iris bleu et l’iris rouge du jeune shinobi en deux pupilles d’un noir profond, ces yeux le dotaient de capacités, certes impressionnantes, mais voraces en terme de chakra, ce qui empêcha au jeune ninja d’Iwa tout utilisation pendant sa jeunesse. Ce dojutsu portait le nom de Kuigan, littéralement « l’œil de la repentance », appellation pouvant paraître menaçante mais n’ayant jamais été justifié au fil de la longue histoire des shinobis.

Le descendant du clan Asazuna, Kazuki, avait pour sa part été particulièrement distancé dans l’apprentissage du katon par son camarade, mais avait réussi à acquérir le doton, l’art de la terre, ce qui le rendait capable d’utiliser deux éléments différents, une prouesse que peu de gens avait réussi à son âge. Il voulait maîtriser le Yoton, mais Roshi avait remarqué que les chances pour qu’il y arrive était, du moins pour son âge, minimes. Aussi doué fut-il, il restait un enfant de moins de dix ans, et il ne possédait pas encore le mental, ni la forme physique, nécessaires pour réussir des techniques demandant une quantité folle de chakra ainsi que la capacité à mélanger deux élément en même temps.
Mêlé à son l’art de son clan, donc celui de façonner des fils de chakra, la maîtrise des éléments était tout de même une capacité encore plus redoutable qu’elle ne l’était en temps normal. Les fils de chakra devenaient de véritables fouets enflammés grâce au katon, ou bien, par l’utilisation du doton, des lances de minéraux extrêmement durs. D’autant plus que le sens stratégique inné du jeune garçon lui permettait de savoir à quel moment utiliser efficacement le changement de forme du chakra, donc les fils, et celui de nature, donc le feu et la terre, simultanément afin d’économiser son chakra tout en ayant des résultats très probants.

Quant à Han, possesseur du Gobi, il commençait à peine à exploiter les multiples avantages que pourrait lui conférer son biju. Il ne maîtrisait pas d’élément parmi les cinq de bases, soient le feu, l’eau, la terre, le foudre et l’air, mais réussissait à utiliser le Futton, tout de même. Chose légèrement illogique puisque l’art de la vapeur était issu de la maîtrise de deux éléments, à l’instar du Yoton… Mais les pouvoirs des démons à queues dépassaient la logique et outrepassaient les frontières du crédible pour s’en aller s’échouer sur les rivages de l’irréel, se manifestant toujours de manière à subjuguer les ignorants qui se trompaient sur les capacités d’un jinchuriki, quel qu’il soit.
Le petit garçon avait trouvé un moyen de limiter de manière drastique la quantité de chakra qu’il utilisait pour produire cette vapeur. Ce moyen était de créer une machine dans ce but, afin de se reposer sur elle pour démultiplier la quantité de cet élément dont il comptait faire son arme. C’est pourquoi il alla voir le meilleur artisan de son village, accompagné de Roshi pour être sur que sa demande soit bien traitée, et lui remit les plans que Gobi, qui était à l’origine de cette idée, lui avait fait dessiné, si bien que trois semaines après, Han portait un appareil plus grand que lui d’une bonne trentaine de centimètres, mais qui ne devait plus le quitter durant toute sa vie de shinobi. Seul bémol à l’affaire, la vapeur créée ne perdait pas sa chaleur qu’elle avait à sa création, soit plus de cent degré Celsius, avant quelques secondes, et puisque le possesseur de Gobi était au contact de l’objet, il risquait de graves brulures. Son maître eut alors l’idée de lui faire forger une armure qui le protégerait non seulement de la dangereuse chaleur de son « arme », mais aussi des blessures qu’auraient pu lui infliger des projectiles comme des kunais ou des shurikens. Ce fut pour cette raison qu’à partir de cette époque, le possesseur de Gobi se vêtit toujours de cette armure.

L’équipe s’entendait bien mieux qu’à sa création. Kazuki, Han et Sanshiryu s’entendaient très bien, même si le climat entre les deux derniers étaient à la rivalité. Kazuki, un peu plus fort que les deux autres, était celui qui tempérait les deux jeunes shinobis, qui s’étaient aussi fixés comme objectif de le battre un jour. Ce climat de rivalité n’était pas toujours facile à gérer pour le ninja de la lave, mais comme chacun de ses élèves se voulait être le meilleur, les progrès étaient non seulement rapides mais, en plus et surtout, aussi constants. Et ils l’étaient depuis des années.

Ces années d’entrainements étaient d’ailleurs passés très vite aux yeux du ninja de la lave qui de son coté n’avait pas négligé son entrainement personnel. Lui aussi devenait de plus en plus fort, et partait pour des missions de plus en plus importantes et de plus en plus dangereuses, qu’il réussissait avec brio à chaque fois. Le ninja de la lave était devenu un des piliers de la puissance de son village et avait même été accepté dans le conseil du village, chose très rare puisqu’il était un jinchuriki. Mais beaucoup reconnaissait que bien au-delà de ça, il était une personne exceptionnelle. A trente-deux ans, il lui restait pourtant bien des choses à apprendre, et ce surtout pour l’utilisation du lotus d’Iwa qu’il ambitionnait de contrôler un jour, pour sa puissance d’une part, et pour être enfin digne de l’homme génial qui l’avait formé, d’autre part.

Son importance grandissante était telle qu’on l’envoya un jour faire une mission parmi les plus dangereuses. En effet, si chaque mission avait généralement un intitulé précis où l’objectif était bien souligné, celle qu’on lui proposait cette fois-ci était bien plus vague. On lui demandait d’observer les manœuvres de Kusa, qui étaient suspectes, et d’agir en conséquence. L’objectif n’étant pas clairement défini, il apparaissait au ninja de Roshi qu’il devrait personnellement démêler la situation, sans prendre trop de risque… C’est ainsi qu’il se dirigea vers le pays des herbes et ce qu’il abritait.

A l’intérieur de ce pays se trouvait Kusa, village des herbes, dans lequel sommeillait un pouvoir qui aurait fait miroiter d’envie les prunelles de tout homme. Dans sa volonté de ne pas se faire distancer par les autres villages qui ne cessaient de développer de redoutables techniques et de former des ninjas de haute volée, Kusa avait, dès sa création, préparé des sceaux de chakra. Ces derniers étaient apposés sur des nourrissons, dont l’organisme nouveau n’avait pas encore commencé son évolution chakratique, et leur garantissait une puissance phénoménale pour la vie. Mais, en revanche, de l’avis général, il était bien trop risqué de tenter l’expérience sur un adulte. Greffer un sceau de chakra, qui, bien souvent, était assez instable, à une personne ayant dépassé l’âge de sécurité, étant donc plus vieux que six mois, ne pouvait, dans les esprits, que conduire à un résultat des plus désastreux, et pourtant…Pourtant, l’expérience, bien folle initiative, allait être menée. Il y avait certes peu de chance pour que cela réussisse, mais la puissance à la clé était telle que le village de Kiri n’avait pas peur de sacrifier des vies, et il ne s’agissait dans ce cas que d’une vie, pas de quoi arrêter le grand conseil du village du brouillard.

Mais pourtant, l’enfant sur qui le sceau allait être greffé n’était pas n’importe quel enfant. Il était en effet le descendant d’un homme qui, le premier, avait réussi à amener l’un de ses éléments à un stade supérieur. Ce stade que l’on qualifiait de « pur » était aussi répandu que les bijus. Bien plus difficile encore à atteindre que les fusions d’éléments ou que la combinaison des changements de nature et de forme du chakra, il n’avait été maitrisé que par une poigné de shinobi… En vérité, un pour chaque élément depuis la création des villages shinobis, et l’un de ces ninjas était encore en vie à l’époque de Roshi.

Le cas de la famille de l’enfant était assez à part, puisque celui qui avait réussi à obtenir le contrôle pur de son élément l’avait inséré dans son ADN par un moyen inconnu et avait ainsi permis à sa lignée d’en profiter pleinement, et de s’assurer une place sure parmi les hautes sphères du village du brouillard. Cet enfant était déjà prédestiné à devenir un grand ninja de par sa lignée, et si l’expérience fonctionnait, il serait bien plus qu’un grand ninja…

Il avait été amené dans le plus secret le plus total par les deux jinchurikis du village de Kiri, Horos et Kegatsu, ainsi que par deux membres des épéistes de Kiri. Bien peu de monde, mais chacun capable de vaincre au moins cinquante hommes, ils étaient la fine fleur des ninjas de leur village et c’était pour cette raison que cette mission leur avait été confiée. Aucun des autres alliés de Kiri ou de Kusa n’avait été mis au courant de cette expérience, car celle-ci pouvait renverser de manière presque irrémédiable la fragile balance des forces que les multiples traités de paix avaient essayé de stabiliser. Mais en ces temps où les envies de conquêtes n’étaient pas tout à fait apaisées, la course à la puissance était toujours présente, tenace mais plus discrète qu’auparavant. Quoi qu’il en soit, les ninjas de Kiri faisaient profil bas dans ce village des herbes qui n’était pas le leur, et ne sortaient que très rarement.

Il n’en fallait pas tellement plus à Roshi pour repérer que quelque chose n’allait pas. Il connaissait bien trop ses adversaires pour ne pas les repérer, même avec le visage dissimulé dans une foule d’inconnu. La mission que lui avait confié Oonoki, troisième Tsuchikage, était de comprendre les manœuvres de surveillance qu’effectuait Kusa de manière un peu plus fréquente que d’habitude du coté des frontières, et voilà qu’il apprenait que des membres de Kiri s’y trouvaient… Seulement, lui n’avait absolument aucune idée de ce qu’ils pouvaient faire ici, ignorant l’existence de ces sceaux de chakra, même si des rumeurs couraient à ce sujet. Sur les champs de bataille, les pseudo-jinchurikis étaient suffisamment forts pour se faire remarquer, et la théorie de sceau de chakra, bien que peu crédible aux yeux des dirigeants des divers villages shinobis, était apparue et avait été véhiculée par un certain nombre de personne. Roshi n’avait préféré prêté aucun crédit à aucune des théories qu’on lui avait soumises, préférant attendre le jour où la réponse tomberait.

Terré dans une grotte à l’écart du village, il réfléchissait à un plan d’action. Vu qu’il était seul, son plan n’était pas bien sur d’attaquer qui que ce soit, mais uniquement de s’infiltrer. De toute façon, attaquer un village, deux jinchurikis et deux épéistes était une chose impossible, même pour lui, ses chances de survies seraient, à ce moment, complètement nulles. Le meilleur moyen de découvrir quelque chose était encore d’aller dans le bureau du chef de Kusa pour découvrir ce qui se tramait dans l’ombre… Mais il fallait suivre tout un tas d’étape pour pouvoir enfin y arriver.

Le ninja de la lave commença la nuit venue. Etant sorti de sa cachette, il prit la route vers la porte de Kusa. Il faisait sombre, suffisamment du moins pour que l’on ne puisse déceler son visage à plus de trois mètres. Dissimulant complètement sa présence, il prit la direction de la porte principale qu’il attint sans problème, mais, bien évidemment, une quantité impressionnante de garde avait été déployée autour du village, signe ostentatoire que le village vivait quelque chose d’important, comme aurait pu l’être la venue d’un ambassadeur…ou d’une délégation shinobi. Il se passait véritablement quelque chose d’inportant, même essentielle à Kusa. C’était la seule raison qu’avait Roshi pour justifier l’état des lieux.

Mais cela n’arrangeait pas spécialement les affaires du porteur de Yonbi. La surveillance étant accrue, il lui était bien plus difficile de pénétrer là où se trouvait son objectif… Enfin, c’était moyennement vrai, puisque la tâche de gardien était donnée au chunins, et un chunin n’avait pas la moindre chance de repérer Roshi, et à plus forte raison, de l’empêcher d’entrer. Mais lui aussi avait un champ d’action limité, puisque il était exclu de faire un carnage qui se ferait remarquer bien trop vite. Il y avait sept gardes devant la porte du village, endroit par lequel le jonin d’Iwa avait décidé d’entrer. En effet, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, la porte était le lieu le moins surveillée tant il paraissait illogique aux yeux de bien des shinobis qu’un espion passe par l’entrée principale, même si le fait que le village de Kusa soit un petit village avec bien moins d’envergure et d’effectif que les cinq grands étaient aussi une explication. De nuit, en état de surveillance complète, pour un tel village ninja, sept hommes étaient beaucoup trop… Car, hormis la porte, il y avait l’ensemble des murs, ainsi que l’intérieur du village à défendre.

Roshi fit quelques mudras et fonça à pleine vitesse, sans émettre le moindre bruit. Il réapparut parmi les ninjas de Kusa qui n’eurent pas le temps de crier, et tombèrent tous mollement sur le sol, assommés par le réceptacle du démon à quatre queues, celui-ci prit rapidement le temps de déshabiller l’un des ninjas, qui par chance avait à peu près la même taille que lui, pour prendre ses vêtements. Une fois ainsi vêtu, s’étant dissimulé le visage avec un masque de cuir, et après avoir enterré grâce à du doton celui à qui il avait pris ses habits, il entra dans le village sans se faire remarquer… Dans ledit village, les rues étaient désertes, complètement désertes. Et Roshi faisait tristement tâche dans ce décor vide, et il se fit repérer, en rentrant. Un grand ninja portant un masque complètement vert avec une toge bleu nuit, vraisemblablement faisant partie de l’ANBU de son village, le plaqua sur le sol, et posa sa main sur la nuque. Le ninja de la lave aurait pu facilement éviter l’assaut, mais c’aurait été se trahir, car un chunin n’aurait jamais pu éviter l’assaut d’un des membres des forces spéciales de son village.

-Pourquoi entres-tu dans le village, chunin ? fit le shinobi de l’ANBU

-On s’est fait attaquer, répondit Roshi en altérant sa voix de façon à ce qu’on ne puisse reconnaître la sienne. Les autres sont assommés, mais l’ennemi ne m’a pas eu.

-Plausible… A moins que ce ne soit toi l’ennemi.

-Non, pourquoi serais-je entré si j’étais l’ennemi ? Par la grande porte du village ? Quel genre de shinobi assez fort pour mettre KO plus de cinq ninjas sans se faire remarquer ferait cette erreur ?

-Mouais… Pas faux. Tu vas m’accompagner chez le chef et on statuera ton sort.

-A vos ordres.

Roshi riait sous cape. Son choix marchait à merveille, on allait le conduire vers son objectif sans qu’il ait trop de problème. Le membre de l’ANBU enverrait surement des hommes remplacer ceux qui étaient assommés, qui verraient que le nombre correspondait, et n’auraient probablement de doute. Pour sa sécurité, il valait mieux qu’il n’en ait pas d’ailleurs, car son niveau était bien en deçà de celui du ninja de la lave.

Le village de Kusa était baigné de la lueur du feu des torches, mais la plupart des bâtiments étaient engloutis dans l’ombre de la nuit. Le porteur de Yonbi se laissa guider jusqu’à ce qu’il arrive à ce qu’il imagina être la demeure du chef du village. Le membre de l’ANBU, lui, marchait deux pas devant lui, et il n’avait pas confiance en la personne qu’il escortait. Sous couvert de l’amener au chef, ce qu’il ne disait pas, c’était qu’il l’emmenait aussi là où se trouvait les shinobis de Kiri… Si l’ennemi était bien ce chunin, c’était une possibilité aussi probable qu’une autre, alors il n’aurait pas la moindre chance de s’en sortir vivant, et lui aurait alors la promotion qu’il attendait tant.

Les deux ninjas jubilaient en fait intérieurement en se disant que la situation ne ferait que se retourner à son avantage. Leur avancée ne décélérait pas et ils purent, après que le membre des forces spéciales de Kusa ait montré une sorte de papier à l’un des gardes qui se trouvaient là. Ils purent passer et commencèrent à errer dans la multitude de couloirs, qui formait un véritable labyrinthe où un fuyard n’aurait pu que se perdre. Roshi prit conscience qu’il avait peut-être un peu sous estimé le ninja qui le conduisait. Il avait cru tort qu’il n’avait plus de soupçon, ce qui s’avérait finalement faux. Il apparaissait maintenant évident de perdre le ninja de la lave pour qu’il ne puisse suivre le même chemin pour revenir à la sortie… C’était bien pensé, et pas si étonnant de la part d’un des membres de l’ANBU. Ces derniers étaient connus pour leur efficacité dans leur mission, et ils n’hésitaient pas à mettre tous les moyens en œuvre pour arriver à leurs fins.

Après une petite dizaine de minutes de déambulation, les deux hommes arrivèrent devant la porte du bureau du chef de Kusa, selon le petit écriteau qui était attaché dessus du moins, et le membre des forces spéciales toqua… Une voix dure et rauque répondit :

-Entrez !

Ne se faisant pas plus prier, le membre de l’ANBU pénétra dans la pièce avec Roshi, toujours habillé par les habits du ninja de Kusa qu’il avait enterré un peu plus tôt. En entrant, il n’aurait pas pu être plus stressé, en reconnaissant certaines personnes… Non seulement il y avait deux hommes aux yeux violets et aux cheveux noirs que Roshi ne connaissait que trop, les deux jinchurikis de Kiri, Horos et Kegatsu, mais en plus, un homme volumineux aux cheveux gris attachés que le ninja de la lave connaissait de par son Bingi Book. Il s’agissait de Fuguki Suikazan, portant dans son dos une épée large enveloppée par des bandages qui se nommaient Samehada. Se trouvait aussi là une femme aux longs cheveux blonds et aux yeux verts, portant dans son dos le fameux tranchoir de Kiri, Kubikiri Hocho. Bref, que des gens redoutables en soit. Une personne encapuchonnée se tenait assise derrière un bureau, ce devait être le chef de Kusa, et cette personne prit la parole :

-Que se passe-t-il ?

-Eh bien, fit le membre des forces spéciales, les gardes de l’entrée se sont faits massacrés… Et le seul encore en état de venir est ici. J’ai pensé que je devais vous l’amener, au cas où.

-Très bien… Alors, chunin, avez-vous vu l’attaquant ?

-Je n’ai pu, répondit Roshi en essayant de résister au stress qui s’était emparer de lui, que voir son bandeau frontal… Celui de Konoha.

-Un ninja de Konoha…. Intervint Kegatsu. Le croc blanc ?

-Ca peut être un des trois disciples d’Hiruzen Sarutobi, proposa Horos.

-Ca peut être n’importe quel ninja un tant soi peu doué, fit le chef de Kusa. Mais ce qui m’étonne, c’est que Konoha ne peut pas savoir que…

Le chef de Kusa fut interrompu par des bruits de pas précipités dans le couloir, suivi de l’arrivée inopinée d’un ninja qui, au vu de sa tenue, devait être un médecin. Il paraissait épuisé par sa course, mais ne prit pas le temps de reprendre son souffle pour parler à son supérieur.

-Maitre, l’expérience s’est achevée…

Des réactions de surprise parurent sur tous les visages qu’on pouvait voir. Roshi n’avait, pour sa part, pas la moindre idée de quoi parlait le shinobi. En revanche, tous les autres individus présents savaient de quoi il était question. L’épéiste maniant Samehada, Fuguki Suikazan, soupira bruyamment.

-L’expérience finie ? fit-il. Après seulement deux heures ?

-C’est un échec manifeste, rajouta la manieuse du tranchoir de Kiri en faisant la moue.

-N…Non, fit le ninja médecin, au contraire, c’est un succès. L’enfant se porte à merveille, et semble avoir une quantité de chakra bien supérieur à la normale. Il devrait arriver d’une minute à l’autre.

Comme pour donner raison à ces mots, un enfant d’une dizaine d’années entra à son tour dans la salle. Il avait les cheveux blancs et des yeux violets, dans lesquels brillait une lueur d’intelligence certaine. Pas très grand car encore jeune, il dégageait déjà une sorte de charisme qui dans quelques années feraient plier, à n’en pas douter, des milliers d’hommes. Il s’avança timidement vers les ninjas déjà présents.

-Viens, petit, fit Horos en lui tendant la main, n’ai pas peur.

L’enfant ne parla pas et avança vers lui pour toucher cette main. A peine le contact fut fait, que l’enfant frissonna et eut un mouvement de recul. Kegatsu haussa un sourcil et posa sa main sur l’épaule de l’enfant, le faisant frissonner de plus belle

-Que t’arrive-t-il, petit ? demanda le réceptacle du démon à six queues.

-Vous…Vous avez le Rokubi en vous… Et vous, rajouta l’enfant en désignant Horos, vous avez le Sanbi.

-Hahahaha, fit Fuguki Suikazan, ce n’est pas donné à tout le monde de sentir la présence d’un biju dans quelqu’un par simple contact… D’ailleurs, je n’ai pour ainsi dire jamais entendu parler de cette capacité. Je ne m’attendais pas à un tel résultat de cette expérience.

L’enfant recula des deux jinchurikis de Kiri, et vint se cogner contre Roshi qui était resté planté droit comme un i pour ne pas se faire plus remarquer. Une fois le contact établi, l’enfant se retourna vers le ninja de la lave, et regarda le masque en frémissant.

-Et vous, vous avez le Yonbi.

Un air interloqué passa l’espace de quelques secondes sur le visage des shinobis présents, mais avant que Roshi ait pu faire quoi que ce soit, il fut plaqué à terre par Horos, et menacé par les lames des épéistes de Kiri, son masque vola en éclat suite à un coup de Kegatsu révélant à tous le visage du ninja de la lave.

-Hey, fit Horos, décidément, tu aimes bien narguer les gens, mon vieux Roshi, mais cette fois, je vois pas ce qui pourrait te sauver.

-On se calme, fit Roshi, je te rappelle qu’on est en paix… Si tu me tues, tu sais les conséquences que ça aura.

-Malheureusement pour toi, lui répondit Kegatsu, nous reprendrons bientôt le chemin de la guerre. Et si tu n’es plus là à ce moment, ça arrangera bien nos affaires.

-Attendez, fit l’enfant. Ne le tuez pas.

-Désolé, gamin, fit l’épéiste manieuse du tranchoir de Kiri, mais on n’est pas à tes ordres. Il est une menace pour Kiri.

-Je…J’entends une voix, fit l’enfant avec une voix très rapide. Elle me souffle l’histoire de Némésis… Qu’est-ce que Némésis ? Némésis sauvera Kusa… Mais Némésis…Némésis…Némésis…. Qu’est-ce que c’est ? Ce nom… Le renard… L’homme du tourbillon…. L’homme aux cheveux bleus… La mort, les bijus, les yeux maudits… Tout est dans le cercle… AAAAAAAAAAAAAAAAH.

L’enfant tomba inanimé sur le sol. Kegatsu se mit aussitôt à ses cotés, et prit son pouls avant de se relever d’un air soulagé. Roshi n’avait absolument rien compris du délire de l’enfant, mais profita du fait qu’il ait attiré toute l’attention pour se dégager de l’étreinte d’Horos qui surprit se fit repousser. Le ninja de la lave ne pensa alors plus qu’à s’enfuir. Il avait appris que Kiri avait créé un garçon bizarre avec l’aide de Kusa et cela lui suffisait amplement dans sa position actuelle. Il utilisa son raiton pour dégager une aura électrique qui repoussa les shinobis de Kiri, puis, il sauta par-dessus le bureau du chef de Kusa, et défonça le mur pour sortir du bâtiment. Ce qu’il n’avait en revanche pas du tout prévu, c’était que le bureau était à plus de dix mètres au-dessus du sol. C’est alors qu’il chuta pour se faire rattraper par Keibaro.

-Salut, vieux, hm. Je viens te sauver, hm. J’t’ai suivi contre, hm, les ordres du maître, hm. Mais je me disais qu’un village à infiltrer tout seul,hm, c’était coton, hm. Je suis, hm, resté en observation, et, hm, je ne serais pas intervenu si tu, hm, n’avais pas eu de problème, hm.

-Tu tombes à pic, répondit Roshi. On se barre.

Et dans la nuit noire, les deux shinobis disparurent…

Roshi, suite à cette mission, se posa certaines questions, telles que : que signifiait les paroles de cet enfant que l’on devait par la suite nommer « enfant de Kusa » ? Et puis, s’en serait-il sorti si l’enfant n’avait pas eu ce délire Quoiqu’il en soit, il était vivant, et il lui restait des choses à voir dans sa vie de ninjas. Il ne savait pourtant pas encore que cet enfant allait par la suite devenir un personnage de premier plan dans la société shinobi, et que peut-être, il aurait du prendre quelques secondes pour tenter de l’éliminer avant de s’enfuir.

Les shinobis s’opposent entre eux sur bien des choses, mais ils ont presque tous la même opinion sur un sujet : la guerre est un fléau indescriptible. Elle ne cause que dommage et n’apporte que rarement satisfaction aux hommes, pour ne pas dire jamais. Il est même plus exact d’affirmer que seuls quelques fous meurtriers aiment cet univers de bataille où la poussière et le sang se mêlent, car c’est là qu’ils peuvent laisser libre cours aux multiples pulsions qui les animent. Ce genre de personne est un genre faible, incapable de se contrôler, et relativement dangereux, mais bien moins que certains individus dont la puissance écrasante élimine impitoyablement ceux qui se dressent sur leur route, et qui gardent le contrôle de leur psyché pour arriver à un résultat sans appel : le meurtre de sang-froid.

Il est bien des différences entre affronter un fou qui ne pense qu’à tuer des gens en grand nombre et combattre un homme, parfaitement conscient, dont toutes les pensées ne se focalisent que sur une cible, en l’occurrence la personne avec laquelle il bataille. Face à l’un, on ressent la peur de mourir, et la tristesse de ne voir aucun moyen de s’en sortir. Face à l’autre, on se résigne à la mort et on l’attend, la terreur que cette dernière inspire est annihilée par l’aura indescriptible de cet être surpuissant.

Cela reste pourtant un phénomène rarissime, il n’en existe, en effet, pas à foison de ces personnes si fortes et si impressionnantes. Il arrive néanmoins que l’on en croise, et il appartient à chacun de considérer s’il s’agit d’une chance ou non. Roshi fut confronté, trois ans après l’anecdote qui vient d’être raconté, donc alors qu’il avait trente-cinq ans, et que ses élèves, eux, avaient chacun dix ans, à un ninja dont la puissance dépassait toutes les normes habituelles.

Alors qu’il revenait d’une dangereuse mission de renseignement, accompagné non pas de ses disciples mais de Sentaro et de Keibaro, bien plus adaptés pour ce genre de mission sensibles, comme l’avait prouvé l’expérience de Kusa, Roshi fut interrompue dans sa marche par un kunai qui se planta devant lui. L’équipe d’Oonoki, bien qu’officiellement dissoute par les changements de grade et leurs différents instructeurs, était restée très soudée, et était toujours très compétente, ayant une somme nulle de missions échouées. Pour cette raison aussi, elle était crainte et n’était jamais attaquée…

Le ninja de la lave et ses camarades n’avaient pas encore passé la frontière et se trouvaient dans le pays de la cascade. Plus précisément dans une clairière à demi-entouré d’arbres et bordant une petit falaise escarpée d’où s’échappait de l’eau, qui ruisselait le long du roc clair pour finir sa course dans un petit étang, bref un petit endroit tout à fait idyllique… Mais qui allait être détruire sous peu, sous les coups impitoyables des shinobis dont les techniques transfiguraient la nature elle-même.

Un kunai, donc, fut jeté aux pieds de Roshi, qui réagit au quart de tour. La chaleur grimpa immédiatement de quelques degrés, pendant que Keibaro glissait une main dans une des sacoches qu’il avait à la ceinture, et que Sentaro fermait les yeux pour mieux se concentrer afin de repérer d’où venait l’attaque. Le fils de Muu joignit les mains et fit quelques mudras, avant de faire un carré avec ses doigts.

-Mais, Sentaro… fit Roshi avant d’être interrompu par le susnommé.

-J’ai un mauvais pressentiment. Laisse-moi régler ça de manière expéditive. Jinton, technique de détachement du monde primitif !

Sentaro ouvrit les mains pour libérer un cube de poussière qui se dirigea vers un arbre à pleine vitesse. Grandissant de plus en plus, il absorba le végétal et le réduit à néant. Continuant dans sa lancée, la technique réduisit à néant une partie de la forêt comme le vent aurait pu souffler une petite flammèche. Le Jinton était un mélange de trois éléments, et de ce fait, produisait les jutsus élémentaires les plus destructeurs et les plus puissants. En contrepartie, il était extrêmement dur à maitriser et ne devait pas s’attendre à avoir plus d’un utilisateur par génération. A ce moment de l’histoire, seuls deux ninjas le maîtrisaient et le prochain était déjà né, mais personne d’autre ne pourrait réussir la prouesse qu’étaient la triple combinaison élémentaire.

Une boule de feu, un poing gigantesque, et une volée de kunai répondirent à l’attaque du rejeton de Muu. Celui-ci fut attrapé par Keibaro, qui avait créé un oiseau d’argile géant, comme à son habitude, et, ayant récupéré son compagnon, qui fit s’élever dans les airs la créature modelée par ses soins, esquivant la salve sans difficulté. Roshi, lui, n’avait pas eu besoin de monter sur l’oiseau de son camarade pour s’en sortir. Il avait utilisé sa technique raiton pour démultiplier sa vitesse, et éviter ainsi les attaques.

Le ninja de la lave joignit les mains à son tour et fit quelques mudras qui firent jaillir du sol des shurikens fait de magma. Ceux-ci se dirigèrent vers dans la direction d’où était venue l’attaque, et se figèrent dans un arbre, l’embrasant aussitôt. Cela fit sortir ceux qui avaient attaqué les ninjas d’Iwa, soient quatre ninjas de Konoha. Tros shinobis pas particulièrement connus, mais faisant tout de même partie de clans connus de Konoha. Il y avait un Uchiwa, un Akimichi, et un Hyuga… Mais c’était le dernier, dont la réputation avait dépassé bien des frontières, qui retint toute l’attention des shinobis d’Iwa. Roshi grogna, Keibaro mit nerveusement sa main dans une de ses sacoches, et Sentaro écarquilla l’espace d’une seconde les yeux.

-Sakumo Hatake, le croc blanc de Konoha… fit Roshi. Que nous veux-tu ?

-Je pense que vous le savez déjà, répondit le dénommé Sakumo. Vous êtes bien trop dangereux pour Konoha, surtout dans la situation actuelle, et je dois vous éliminer tous les trois.

Le ninja de Konoha portait la tenue des jonins propre à son village, et se distinguait de ses compagnons par ses cheveux blancs, bien qu’il fût en réalité assez jeune, ayant le même âge que Roshi, ainsi que par la formidable aura qu’il dégageait. A sa main, une épée entourée d’un halo de chakra blanc, un de ses signes caractéristiques. Ce halo blanc pouvait être confondu avec celui que dégageait le jinchuriki de Gobi, mais il était de natures bien différentes, car en effet, chaque chakra de biju avait sa teinte caractéristique que les spécialistes en détection pouvaient identifier, et qui se manifestait par un changement de couleur, et par des effets divers comme une augmentation drastique de chaleur pour Yonbi, un durcissement pour Sanbi, une visquosité pour Rokubi, et d’autres effets bien efficaces pour protéger le jinchuriki.

Mais le chakra qui entourait la lame du ninja de Konoha était du raiton. Un raiton concentré à un tel point que de bleuté, il était devenu blanc comme neige, éblouissant ceux qui le regardaient et déchirant instantanément les pauvres ninjas qui avaient le malheur de se faire frapper par lui. C’était le stade pur du raiton. Les trois shinobis d’Iwa avaient bien conscience de cet état de fait, et n’en étaient pas plus rassuré, même si plus qu’un état de fait, cela faisait plutôt office de rumeur. Et quand un shinobi se retrouve face à une rumeur qui pourrait lui couter la vie, il a souvent tendance à vouloir la vérifier. En tout cas, c’est ce que dut penser Keibaro, puisqu’un petit volatile à quatre ailes fonça vers le croc blanc de Konoha, dont la lame émit un bourdonnement, produisant une onde de choc qui réduisit à néant la création d’argile.

-Mon…Mon œuvre d’art,hm, gémit Keibaro. Foutu croc blanc !

-Occupe-toi des trois autres ninjas, Keibaro, ordonna Sentaro. Roshi et moi, on va s’occuper de lui.

-On va essayer, du moins, fit Roshi.

Le ninja à l’argile explosive acquiesça, et fondit sur le Hyuga, l’Uchiwa et l’Akimichi, qui furent pris au dépourvus, ayant eu la pensée que la présence de Sakumo les protégerait contre leurs opposants. Ils eurent un mouvement de recul et s’enfuirent dans la forêt, poursuivis par le ninja d’Iwa qui s’engouffra à leur suite dans la sylve, tirant d’autres projectiles d’argiles de ses sacoches.

Sakumo voulut l’empêcher d’avancer plus loin, mais fut stoppé dans sa course par un jet de lave. Il se retourna vers les deux jonins d’Iwa, et vit Roshi, toujours aussi rapide, s’élancer vers lui pour lui assener un coup de poing. Le ninja de Konoha para le coup avec sa paume et referma sa main, attrapant ainsi Roshi, avant d’envoyer ce dernier valdinguer d’un coup de pied dans le ventre. Le coup fut assez violent pour que le ninja de la lave ne puisse rectifier sa position que tardivement et qu’il ne remarque pas où il arrivait. Son pied droit atterrit sur le sol, mais le gauche, un peu en retrait, s’appuya sur l’eau du petit étang… Et, n’ayant pas prévu cela, le possesseur de Yonbi n’alimenta pas assez vite son pied en chakra, ce qui le fit chuter misérablement dans l’eau.

De son coté, Sentaro et Sakumo se toisaient, attendant le moment propice pour frapper. Le rejeton de Muu commença une série de mudra, mais dut l’interrompre avant d’avoir terminé pour esquiver la déflagration de raiton pur que projetait le croc blanc de la feuille avec son épée. Le ninja d’Iwa se mordit le pouce et posa la paume à terre. Dans un nuage de fumée, une créature apparut, de taille bien supérieure à la moyenne humaine et se jeta sur le ninja de Konoha. Cette créature était un lézard de couleur noire avec une véritable armure d’écaille qui devait le protéger de l’électricité, et des dents crénelés pour bien déchiqueter son adversaire. C’était un varan surdimensionné, pour être précis, qui abattit une de ses battes griffus sur le bras du nommé Hatake, bien décidé à le déposséder de son arme. Malheureusement, Sakumo esquiva l’assaut et frappa le sol du poing.

-Doton, colère terrestre !

Un impact formidable frappa le lézard qui planta ses griffes pour ne pas se faire éjecter. Ce fut une grave erreur, car le ninja de Konoha répéta sa technique, à ceci près qu’il ne frappa, cette fois, pas le sol mais bien l’animal. Celui-ci fut comme écrasé et disparut dans un nuage de fumée.

-Jinton, technique de détachement du monde primitif ! rugit Sentaro.

Le fils de Muu avait profité de la diversion offerte par son invocation pour répéter la technique qu’il avait déjà exécutée auparavant. Le cube de poussière fut trop rapide pour que le ninja de Konoha puisse l’éviter. Ce dernier mit sa lame blanche entre lui et le jutsu. Une explosion en résulta, soulevant, signe que le destin était ironique, de la poussière bloquant la vue du fils de Muu. Celui-ci resta figé quand il vit son adversaire émerger de la fumée sans avoir la moindre séquelle. Une seconde plus tard, ledit adversaire se retrouva devant lui, et se prépara à frapper de sa lame le torse du ninja d’Iwa, le condamnant à une mort certaine.

C’était toutefois sans prendre en compte le possesseur de Yonbi qui s’était extirpé de l’eau. Roshi donna un coup de pied dans le bras du croc blanc de la feuille, détournant la lame de sa cible initiale. Néanmoins, un peu de chakra jaillit, et s’en alla pulvériser littéralement la falaise d’où jaillissait la cascade d’onde pure. Sakumo ne fut pas troubler par cette intervention et se rattrapa sur la main, faisant une acrobatie, pour finalement abattre son pied dans l’épaule du ninja de lave dans un premier lieu et sur la joue de Sentaro en second lieu. Les deux ninjas d’Iwa durent reculer un peu sous le choc, pour mieux l’encaisser.

-Yoton, rage liquide !

La terre se mit petit à petit à se craqueler, comme une peau desséchée sous un soleil ardent, et commença à laisser poindre des fissures d’où s’échapper de la lave en grande quantité qui encercla le ninja de Konoha. Roshi eut un léger sourire, et recommença à faire des mudras. La lave se modela en forme de pics, qui sur un mouvement de main du possesseur de Yonbi, dardèrent sur Sakumo Hatake. Ce dernier, peu habitué à être confronter à ce genre de technique, aurait pu se laisser transpercer… Il se contenta donc de sauter en faisant à son tour des mudras. Les armes de magma se lancèrent à se poursuite, contrôlées à distance par Roshi, qui, pour le coup, s’inspirait des techniques de sable qu’utilisaient les possesseurs d’Ichibi. La différence était la vitesse, la lave étant bien plus lourde, et donc plus lente que le sable, et la puissance, la lave étant largement plus dévastatrice. Par ailleurs, le cout en chakra différait grandement ce qui expliquait l’incapacité de Roshi à le faire couramment.

Le croc blanc abattit ses paumes sur la lave qui, au lieu de les lui calciner comme elle aurait du le faire normalement, disparut purement et simplement, sous le regard surpris de Roshi et celui pensif de Sentaro. Sakumo sortit des shurikens qu’il imprégna de son raiton ultra-concentré, et les lança sur les ninjas d’Iwa. Les deux esquivèrent facilement les projectiles… Mais n’anticipèrent pas l’explosion qui s’en suivit. La technique du ninja de la feuille était non seulement dangereuse, mais surtout ravageuse. Projetés violemment contre les arbres, le ninja de la lave et le fils de Muu s’écrasèrent contre les végétaux. Ils restèrent sans bouger quelques minutes, pendant lesquelles Sakumo s’approcha, son épée de lumière blanche toujours à la main, visiblement décidé à en finir une bonne fois pour toute avec ses deux adversaires qui menaçaient, de par le simple fait qu’ils vivaient, continuellement l’intégrité et la sécurité du village des feuilles.

-Tu es très fort, fit Roshi en se relevant. Peut-être même plus qu’Horos, mais… J’ai une arme que tu n’as pas.

Le ninja de la lave, alliant le geste à la parole, s’entoura d’une aura de chakra. Celle-ci n’était bien évidemment pas la sienne. Le petit échange de coup lui avait bien fait comprendre qu’il ne pourrait pas battre son adversaire en comptant sur ses seules capacités… Mais il ne disposait pas que de cela. Il fit appel au chakra de Yonbi qui commença à dispenser ses effets habituels, à savoir une augmentation drastique de la température que seuls arrivaient à supporter les habitués ou Roshi, en bon réceptacle qu’il était.

Sakumo recula dès qu’il sentit émerger le chakra démoniaque. Conscient que sa cible avait encore des réserves, il sortit un rouleau, qu’il déroula devant lui, révélant à son ennemi quatre sceaux variés et divers. De son coté, Sentaro restait immobile à terre, imitant l’inconscience pour mieux surprendre le croc blanc de Konoha qui, pourtant, n’était dupe.

-Toi qui es à terre, relève-toi. Ne feins pas d’être évanoui, je vois au mouvement de tes yeux que c’est faux… De plus, je vous conseille de vous laisser tuer bien gentiment, car je vais passer au niveau supérieur.

-Oh, je meurs de peur, fit le fils de Muu en se remettant debout. Puisque tu veux enfin être sérieux, je pense que je vais l’être aussi.

-Et je m’en voudrais d’être à la traine, rajouta le ninja de la lave.

Au même moment, une véritable tempête de chakra pur s’abattit sur l’endroit où se trouvaient les trois shinobis. L’énergie augmentait la pression, fracassant un peu plus le sol, qui l’avait déjà été suite à la technique de Roshi. Celui-ci fit un pas de coté, et se retrouva derrière Sakumo, lui assenant une manchette dans le cou. Le ninja de Konoha dévia le coup qui frappa son épaule droite avec force. Un craquement sinistre se fit entendre, mais il n’en prit pas compte, et sortit un kunai qu’il planta dans la tête du possesseur de Yonbi. Celui-ci tomba en lave devant Sakumo qui recula pour éviter les éclaboussures, et reçut le genou de Sentaro dans le dos, avant de s’évanouir en électricité et d’envoyer ainsi une décharge au ninja d’Iwa qui eut le souffle coupé. La voix du véritable croc blanc se fit entendre, émanant de la terre elle-même, hurlant le nom d’une technique doton.

En dessous de Roshi, le sol s’ouvrit, et faillit le faire tomber. Se rattrapant au bord et se hissant sur la terre, le ninja de la lave fut pris au dépourvu par un chien de taille humaine qui sortit à sa suite, et bondit sur lui pour venir enfoncer ses crocs dans son bras droit. Le ninja de la lave écrasa par la chaleur l’invocation de son adversaire et le renvoya dans le trou.

Le chakra du possesseur commença à croitre encore plus. Le sang qu’il avait sur le bras, le sien, s’évaporait à cause de la température toujours plus élevée, et la vapeur rougeoyante issue de cela tournoyait autour de la tête de Roshi qui la respirait sans s’en rendre compte. Dans son esprit, une voix s’insinuait, sans que le ninja de la lave ne l’entende pour autant.

-Respirer son propre sang… Quelle bonne idée pour succomber à ses pulsions meurtrières… Profitons-en !

Le corps du réceptacle d’Iwa commença alors à se recouvrir de sang, alors qu’il hurlait de fureur. Sentaro vit son camarade être complètement recouvert par son chakra, et partit dans la même direction qu’avait emprunté Keibaro. Il savait qu’il devait s’éloigner au plus vite. Même s’il était très fort, il ne pourrait pas arrêter son camarade sans le tuer, ou plutôt, il aurait pu l’arrêter mais avec un gêneur fort comme l’était Sakumo à coté, c’était peine perdue. Le fils de Muu eut un sourire en pensant que le croc blanc de Konoha n’avait plus aucune chance de survie.

Celui-ci se trouvait toujours sous terre, sentant, sans que la distance ne change quoi que ce soit, le chakra du biju. Il étendit le parchemin qu’il avait sorti quelques minutes auparavant et apposa sa paume sur l’un des multiples sceaux qui s’y trouvaient. Ses yeux s’écarquillèrent quand il libéra son énergie après l’avoir légèrement emmagasinée.

-Invocation, les mille lames !

Comme le signifiait le nom de la technique, des centaines et des centaines de lames d’aciers jaillirent du parchemin, et remontèrent à la surface. Elles sortirent du sol pour sauter dans les airs avant de retomber en cascade sur le jinchuriki d’Iwa. Ce dernier fut évidemment transpercé par toutes ses armes… Mais il était déjà trop tard pour l’éliminer de cette façon. Le corps de Roshi était maintenant celui d’un petit gorille à trois queues, de couleur rouge sang. Alors qu’il était touché, il hurla, éjectant tous les fers qui ne l’avaient pas encore atteint. Quant à ceux qui l’avaient eu, il les retira à mains nues, sans que la moindre particule de sang ne jaillisse des blessures qui se régénérèrent automatiquement.

Roshi abattit sa patte sur le sol qui ne résista pas. Une onde de choc se propagea jusqu’à Sakumo qui ne se trouvait pas en position d’esquive, mais le croc blanc de Konoha apposa sa main sur un autre sceau de son parchemin, sans que rien ne se passe, à ceci près que l’onde se dispersa à quelques mètres de lui. Hatake remonta à la surface et fit face au ninja d’Iwa qui poussa un nouveau rugissement avant de se lancer sur lui.

-Tu as perdu ta capacité à raisonner calmement en acquérant une telle puissance, fit le croc blanc. Tu aurais peut-être pu me battre si tu l’avais conservé… Maintenant, tu n’as plus la moindre chance.

Saisissant son épée la garde de son épée à deux mains, le raiton pur rayonnant de plus belle, Sakumo attendit le bon moment. Le mini-démon se rapprocha à toute vitesse et porta un coup de patte au ninja aux cheveux blancs, qui se baissa à la toute dernière seconde, et bondit pour enfoncer sa lame dans le ventre de la créature. Dans un nouveau rayonnement, celle-ci fut propulsé par un trait de lumière qui l’enveloppa avant d’exploser, trente mètres ayant été parcourus par propulsion de chakra.

Un perle de sueur, due à sa fatigue, coula le long du front du ninja de Konoha qui avait du bruler de l’énergie pour se protéger du choc causé par la rupture. Il tourna la tête vers là où étaient partis tous les autres shinobis, qu’ils soient d’Iwa, ou de Konoha, le fait que personne ne revienne l’incitait à penser que la bataille faisait aussi rage entre eux. Il s’apprêta à aller les rejoindre, quand il sentit le chakra de Yonbi gagner encore en intensité.

Il se retourna et vit Roshi concentrer du chakra dans une boule qu’il avala, avant de la recracher en direction de sa cible, ou plutôt, au point on en était, de sa proie. Celle-ci écarquilla les yeux de stupeurs, et pour la troisième fois, utilisa son parchemin, usant l’avant-dernier sceau. Un gigantesque rempart en forme de chien apparut, mais le croc blanc de Konoha ne fit pas l’erreur de se reposer sur ça, il était en effet un ninja avisé qui connaissait la puissance des jinchurikis. Il utilisa donc une technique doton pour se cacher sous terre, dans une partie du sol qui n’avait pas été fracassé quand le ninja d’Iwa sous sa forme pseudo-démoniaque l’avait frappé un peu plus tôt.

La boule de chakra désintégra le rempart en une seconde et continua dans sa lancée avant de s’arrêter devant un arbre en explosant, faisant un cratère d’une vingtaine de mètre de diamètre.

-Décidément, tu es très fort, démon à quatre queues, fit Sakumo en sortant de terre. T’attaquer par surprise n’a plus aucun sens à ce niveau… Et je vais devoir utiliser le quatrième sceau… C’est vraiment remarquable que tu me pousses à cette extrémité, même si cela signifie… ta mort.

Une ultime fois, le ninja de Konoha apposa les mains sur son parchemin, et en sortit un sabre dont la lame était six fois plus longue que celle de son épée habituelle. Il rangea celle-là, et transmis du raiton pur à sa nouvelle arme. D’une surbrillance extrême, elle luisait de chakra, et nul doute que sa puissance était bien supérieure à celle de la petite épée de Sakumo.

Roshi, toujours sous sa forme de gorille à trois queues, réutilisa sa technique de chakra concentré, mais cette fois-ci, son ennemi n’évita pas l’attaque. Au contraire, il tendit son sabre, et fit un mouvement plongeant avec. Le chakra fut comme magnétisé par la lame que Sakumo pointa vers le ciel envoyant vers l’espace la technique du ninja de la lave. Il se mit alors à avancer calmement, pour éviter de perdre le contrôle de son arme qui lui demandait une attention extrême. Le semi-bijuu ne semblait pas comprendre ce qui se passait et répéta plusieurs fois sa technique… Mais le résultat ne changeait pas. Le croc blanc de Konoha déviait dans une direction où personne ne pourrait en pâtir les salves de chakra, se rapprochant pas à pas.

Enragée, la bête cessa de cracher son chakra pour s’attaquer directement à son ennemi. Dans un mouvement inhumain, la créature se jeta sur Sakumo qui stoppa, pour sa part, son avancée, et attendit, tenant fermement sa lame. Roshi abattit sa patte sur l’homme qui esquiva en bougeant légèrement. Maintenant que le jinchuriki était sous cette forme de combat, il ne comptait plus que sur sa puissance, et oubliait, tout à sa soif de mort et de destruction, la dimension stratégique des batailles. Une grande force pouvait se révéler peu efficace, si le combattant qui la possédait ne s’appuyait que sur elle, et c’était la mentalité des bijus…

Ces démons se défendaient de leurs prédateurs par des déferlements de puissance qui se voulaient si dangereux qu’on ne voulait pas les approcher… Mais c’est l’inverse qui se produisait, les bijus libres se faisaient pourchasser encore et encore, pour être asservis par les shinobis. Mais dès qu’il en avait l’occasion, leur instinct de violence et de dévastation refaisait impitoyablement surface comme une habitude enfouie qui revenait après quelques années.

Sakumo pouvait donc éviter les uns après les autres tous les coups de Roshi… Cela aurait pu continuer longtemps, puisque le jinchuriki ne se fatiguait pas et que le croc blanc ne dépensait qu’une quantité minime d’énergie. Mais ce dernier en décida autrement. D’un mouvement rapide, il enfonça son sabre dans le torse de son adversaire, et ce jusqu’à la garde.

-Crève, démon !

Du chakra émana du corps du shinobi de Konoha et se transmit à son arme, la faisant rayonner davantage encore. Puis, il transforma le chakra en raiton, et ce fut la déflagration. Le sabre se fissura petit à petit avant de voler en éclat, libérant l’énergie emmagasinée. Pour Hatake, qui tenait la garde, cela se traduisit par une réception d’onde de choc qui l’envoya boulé sur un arbre après un vol plané d’une dizaine de mètres de hauteur. Il utilisa un peu de chakra pour s’immobiliser dans les airs, et sa chute fut amortie par les branches et le feuillage. Il atterrit au sol sans trop de dommage, mais un peu secoué tout de même.

Pour Roshi, en revanche, c’était une autre histoire. La lame avait explosé dans son corps, libérant en lui le raiton pur. Dans un hurlement atroce, le ninja de la lave fit entendre toute sa douleur, et sa peur. Puis, il fut projeté à son tour dans les airs, sans pouvoir, lui, rien faire pour arrêter sa dégringolade. Le chakra du biju fut dissipé par l’attaque de lumière, et ce fut le corps du ninja de la lave qui retomba à terre.

Sakumo se releva et avança en boitant un peu vers son adversaire défait. Il s’arrêta à son niveau et le regarda son visage, avant de laisser vagabonder sa vue sur les restes de son sabre, sur son parchemin désormais vides de sceaux et enfin sur le paysage dévasté.

-M’obliger à utiliser tous mes sceaux et détruire mon sabre… Impressionnant.

Semblant l’entendre, le ninja de la lave ouvrit faiblement les yeux, sous le regard ébahi de Sakumo, qui sortit son épée habituelle, qui n’avait pas pâti de tout ce qui s’était passé, bien à l’abri dans son fourreau.

-Tu es encore vivant ? Décidément, tes capacités sont étonnantes… Mais je ne te laisserai pas m’en montrer plus.

-ATTENDS UN PEU, CROC BLANC !

La voix tonitruante de Keibaro retint l’attention du ninja de Konoha. Le shinobi à l’argile explosive était positionné sur une de ses créations, une sorte de chimère à tête de lion avec un corps de bœuf et des ailes d’aigles. Sentaro se tenait sur le sol à ses cotés, ses pupilles bougeant très vite pour détailler chaque parcelle de ce qui restait de l’endroit qu’il avait quitté auparavant. Il avait rejoint Keibaro rapidement, et les deux avaient attendus que Roshi les rejoigne. Néanmoins, les multiples salves de chakra, et la disparition du chakra de Yonbi les avaient poussés à revenir sur leur pas et bien à raison.

Les deux shinobis d’Iwa n’avaient pas tué les autres ninjas de Konoha, mais les avaient pris en otage pour le cas où. Ils se félicitèrent d’ailleurs de cette idée, car leur camarade avait été vaincu et le seul moyen de le récupérer en vie était de l’échanger… A condition bien sur que le croc blanc ne décide de laisser tomber ses camarades pour éliminer le jinchuriki de Yonbi et ainsi accomplir sa mission. Les ninjas de Konoha capturés étaient enveloppés d’argile explosive, et ne pouvaient rien faire pour se libérer et à plus forte raison se défendre.

-Si tu élimines Roshi, je fais exploser tous tes camarades, fit Keibaro. Mais si tu pars sans faire d’histoire, je les laisse vivre. Que choisis-tu ?

‘’C’est fichu’’ pensa Sentaro ‘’ C’est un shinobi de haute volée. Il va faire passer sa mission avant le reste’’

Sakumo restait immobile, son regard passant de ses camarades aux deux ninjas d’Iwa, la pointe de sa lame pointée vers le ninja de la lave. Il réfléchissait, pesant le pour et le contre. Les lois étaient très claires : la réussite de la mission avant tout. Qu’importait la vie de quelques shinobis, il était question d’œuvrer pour le bien de tous… Mais le bien de tous devait-il impliquer le mépris de la vie de ceux qui vous faisaient confiance ? Pouvait-on le considérer véritablement comme un bien ?

Pour Sakumo, qui avait, à l’instar de Roshi, connut les horreurs de la seconde guerre shinobi, la réponse était claire. Si chacun disposait de sa vie à loisir, personne n’avait le droit de disposer de celle d’autrui. Le croc blanc de Konoha, aussi puissant fut-il, avait comme presque unique faiblesse de ne pouvoir faire une croix définitive sur ses sentiments comme l’y obligeait le code des ninjas. Jetant un dernier regard à son adversaire vaincu, le shinobi aux cheveux blancs rangea son épée de lumière, dans son fourreau et se détourna du jinchuriki de Yonbi.

-C’est bon… Libérez mes camarades ! Quant à toi, rajouta-t-il à l’adresse de Roshi, je te laisse en vie, mais n’oublie pas que tu ne m’as pas vaincu… Et que tu pourrais avoir moins de chance une prochaine fois.

D’un mudra, Keibaro désactiva sa technique et l’argile qui, jusque là, enveloppait les ninjas de Konoha se retira pour se faire avaler par les bouches dans les paumes du shinobi d’Iwa. Sentaro avança jusqu’à Roshi et l’aida à se relever en le faisant s’appuyer sur son épaule. Les représentants de la pierre et de la feuille se toisèrent une dernière fois avant de partir dans des directions opposées.

Les ninjas d’Iwa ne s’arrêtèrent pas avant d’avoir quitté les forêts du pays de la cascade, et d’avoir atteint les grandes plaines rocailleuses du pays de la terre. Mais quand la nuit tomba, l’état de Roshi les obligea à faire une pause. Le ninja de la lave n’avait pas eu le temps de se remettre de son affrontement, qui avait été l’un des plus violents qu’il eut vécu à ce jour.

Ils se placèrent sous un dôme de terre créé par le fils de Muu, et, après avoir fait un feu, ils se laissèrent aller au sommeil, épuisés mais à l’abri. La nuit passa et ils repartirent le lendemain en direction de leur village.

-Roshi, ce Sakumo, il était si fort que ça, hm ? demanda Keibaro.

-Il existe un certain nombre de ninjas qui peuvent vaincre les porteurs de démons, répondit le concerné. Pourquoi et comment ils font pour les battre… C’est quelque chose qui change pour chacun. Et par exemple, le croc blanc de Konoha a pu me vaincre car il a amené son raiton à un stade pur, qui est peut-être équivalent à celui du Jinton. Ce que je veux dire, c’est que j’étais peut-être plus fort que lui grâce à Yonbi, mais qu’il maîtrisait mieux sa puissance que je ne maîtrisais la mienne.

-Et que comptes-tu faire pour que ça ne se reproduise pas ? fit Sentaro.

-Il faut que j’aille plus loin dans la maîtrise de mon biju. Je ne peux pas me contenter d’un petit contrôle sommaire. Je dois être capable d’utiliser toutes les capacités que Yonbi peut m’offrir.

-En somme, devenir un jinchuriki parfait, résuma le fils de Muu. En es-tu seulement capable ?

-Je n’en sais rien, j’essaierai… Et je verrai si j’y arriverai.

Roshi songea à un prochain combat qu’il aurait peut-être à engager contre le croc blanc, sans savoir que celui-ci, pour avoir décidé de l’épargner dans le but de sauver ses camarades, allait être rejeté par les siens, et être trainé dans la boue jusqu’à ce que, à bout, il décide de mettre fin à ses jours. Le ninja de la lave devait apprendre cela un peu plus tard, et à ce moment, se fit la réflexion que servir son village en tant que shinobi ne pouvait conduire qu’au trépas.

Le trépas… C’était une chose qui concernait les ninjas et cela concernait Roshi qui allait beaucoup perdre au fil des années qui suivirent…




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