Fiction: Les possesseurs

Version imprimable




La première bataille de Roshi était sa première victoire, mais cette victoire avait une allure de défaite. Il avait perdu son frère, mort au champ d’honneur, certes, mais mort quand même, et avait appris que le premier Tsuchikage n’était pas son vrai père. Pour un jeune homme de quinze ans comme lui, ça faisait beaucoup de choses nouvelles auxquelles il devait s’habituer. Il se mit à réfléchir sur la valeur de la vie humaine et en arriva à la conclusion que peu importe à qui elle appartenait, elle n’avait que peu de valeur devant la mort, même si elle pouvait en avoir une gigantesque aux yeux de certains.

Aux premiers jours après l’affrontement, il se rappelait les évènements comme s’il les avait revécu chaque nuit… Puis, progressivement, il s’était fait une raison, et s’était fait la promesse de rester en vie pour qu’au moins en une personne subsiste le souvenir du défunt. Il continua à s’entrainer avec son maître Korai, qui de son coté, n’était pas mécontent de voir son disciple aller de l’avant et ne pas se morfondre, terrassé par le chagrin. Il l’entraina davantage que durant l’année qui avait précédé la bataille d’Harano. Doublant ses efforts, le ninja de la lave ne voulait plus se retrouver dans ce cas où un de ses compagnons mourraient à ses cotés. Il ne savait pas que de ce coté la vie lui réservait bien des mauvaises surprises.

Durant deux ans, il s’entraina. Cela était ponctué par des visites au village pour voir son ex-maître Oonoki, que sa blessure au bras empêchait d’aller se battre sur le champ de bataille, et ses compagnons, ou encore pour se recueillir sur la tombe de son pseudo-frère. Mais aussi par des combats avec l’armée de Kiri, qui n’avait pas tout perdu dans la plaine d’Harano. Le ninja de la lave eut ainsi l’occasion de croiser plusieurs fois le fer avec Horos, qui n’arrivait pas à en finir avec Roshi, et avec Kegatsu, qui observait toujours si Korai n’était pas dans les parages, de peur de se retrouver bloqué une fois de plus avec le biju à cinq queues, Gobi. Les jinchurikis de Sanbi et de Rokubi commençaient à apprécier celui de Yonbi pour le combattant qu’il était. Le mépris qu’ils avaient eu à son égard disparut peu à peu au fil des affrontements, et une sorte d’amitié tacite naquit ainsi, dans le bruit des armes s’entrechoquant.

Mais malgré de nombreuses batailles, la situation stagnait terriblement. Trop de morts, trop de sang versé, trop d’argents dépensés, trop de choses qui faisaient que la guerre devait s’arrêter là. Mais elle devait d’abord trouvé un vainqueur, que nul ne contesterait, sinon, la population se soulèverait sans aucun doute. Pourquoi toutes ces morts pour finalement revenir au point de départ ? L’orgueil de tous refusait une telle solution… Et c’est pourquoi une dernière fois, les deux armées se réunirent, ne sachant pas qu’elles allaient devoir sacrifier bien plus qu’elles ne pensaient.

Quoiqu’il en soit, toutes les pièces maîtresses étaient présentes. Dans la plaine d’Harano, qui semblait être réservée à ce genre de bataille aux issues implacablement dramatiques, les deux armées se firent face. Roshi, bien que confiant dans ses propres capacités avait un très mauvais pressentiment. Cet endroit lui rappelait de très mauvais souvenirs, et il sentait que quelque chose de terrible allait se passer. A ses cotés, Korai, lui, surveillait son élève, son anxiété ne lui avait pas échappé, et lui qui savait ce qui allait se passer devait s’arranger pour que cela fit le moins de mal possible à son disciple.

Le ninja de la lave était entouré de Sentaro et de Keibaro. Eux aussi avaient le sentiment qu’il y avait un évènement qui allait se produire. Peut-être était-ce du à la pression qui n’avait cessé d’augmenter depuis le rassemblement des troupes. Le fils de Muu jeta un regard à son père, qui se tenait devant ses troupes… Le grand absent était Oonoki dont la blessure n’avait pas su guérir suffisamment vite. Pendant deux ans, il n’avait pas pu aller sur les grands champs de batailles et affronter l’armée de Kiri. Il devait néanmoins arriver tôt ou tard… Mais pour l’heure, il n’était pas là.

Puis vint l’heure de la charge. Dans le même mouvement qu’ils avaient eu deux années auparavant, les ninjas des deux villages avancèrent les un vers les autres… Les deux Nidaimes s’écartèrent du champ de bataille pour ne pas toucher à leur troupe durant leur affrontement. Quant à Roshi, il savait parfaitement qui il devait aller affronter. Il se demandait si oui ou non quelqu’un prendrait l’avantage cette fois. Suivi de Korai, qui cette fois, ne guidait plus son disciple, montrant ainsi bien que le ninja de la lave s’était grandement amélioré.

Ils retrouvèrent ainsi la trace de Horos et de Kegatsu, la fratrie que seuls Roshi et Korai étaient en mesure d’affronter dans un deux contre deux à leur avantage. Dans le fracas des armes, les pas s’entendaient à peine, pourtant ils étaient bien lourds pour mener à des affrontements d’une violence peu égalée. La même à chaque fois, comme si personne ne pouvait prendre le dessus. Les jinchurikis de Kiri étaient plus fort que Roshi, mais largement moins que Korai, ce qui rétablissait l’équilibre de la balance.

-Alors, Roshi, sais-tu si oui ou non nous arrivons bientôt à destination ? demanda Korai.

La question était purement rhétorique car le vieil homme savait parfaitement où se trouvaient leurs cibles et à quelle distance précise. Mais il s’agissait d’un bon test pour voir si son disciple réussissait à bien repérer des chakras particuliers dans une énorme foule grouillante, ce qu’étaient les deux armées qui s’entredéchiraient une fois de plus. Il attendait une réponse très claire et détaillée. Le ninja de la lave ferma les yeux quelques secondes et en les rouvrant, il se tourna vers son maître en donnant sa réponse d’un air neutre.

-Ils sont à deux cents mètres au nord. On y sera en quelques secondes.

-Très bien, très bonne réponse. Mais plutôt que de te tourner vers moi, je te conseillerai plutôt de regarder devant toi.

Le ninja de la lave obéit aux ordres à l’instant même où ils étaient prononcés. Pas moins de trois secondes plus tard, un gigantesque rayon de foudre se dirigea sur les deux ninjas. Roshi sauta sur le coté et réussit à esquiver. La technique n’avait donc pas été contrée et c’est à pleine puissance qu’elle atteignit Korai. Ce dernier fit exactement trois mudras, et attrapa littéralement la foudre à pleine main pour la dévier et la rejeter dans les airs, là où elle ne pourrait atteindre absolument personne. Le ninja de la lave, ébahi comme à chaque démonstration de son maître, regarda dans la direction d’où venait l’attaque.

Emergeants d’un nuage de fumée probablement du à la technique, Horos et Kegatsu apparurent à ses yeux. Le premier avait un peu de fumée qui sortait de sa bouche, il était donc bien l’utilisateur du raiton. Il avait utilisé la technique de cet élément la plus destructrice que Roshi avait vu à ce jour. Le cri divin, la même technique que le porteur de Sanbi avait utilisée deux ans plus tôt pour achever celui de Yonbi.

-Comme on se retrouve, fit Kegatsu. Cette fois, tu ne t’en tireras pas vivant.

-J’ai l’impression que tu dis ça à chaque fois, rétorqua Roshi. Raiton, amplification de vitesse !

Un courant électrique passa dans les muscles du shinobi de la lave. Celui-ci disparut en un instant. Horos et Kegatsu concentrèrent le chakra de leurs bijus respectifs pour se créer une aura de protection. Un premier kunai se brisa sur la protection du porteur de Sanbi, tandis qu’un deuxième s’enfonça dans le chakra de Rokubi qui avait pris une substance gluante. Ainsi revêtus de chakra les deux frères ne semblaient craindre aucune attaque physique. Le porteur de Yonbi réapparut et eut un sourire malsain. A son tour, il se recouvrit de chakra, et il déploya ce dernier pour faire un cercle d’une vingtaine de mètre de diamètre. Dans cet espace, la température se mit à grimper furieusement, jusqu’à ce que l’atmosphère devienne étouffante.

-Tu sais, fit Horos momentanément protégé par son chakra, il y a une raison pour laquelle nous avons été désignés pour devenir des jinchurikis, Kegatsu et moi.

-On ne te l’a pas encore montré, intervint le porteur de Rokubi, mais pour contrer cette chaleur, on n’a plus le choix.

-Et c’est quoi ? demanda Roshi

-Notre pouvoir héréditaire, firent d’une même voix les deux frères.

Le chakra des deux devint soudain glacial. Le ninja de la lave en fut déstabilisé à un tel point que pour se protéger il réduisit instinctivement la sphère de chakra de son biju autour de lui. Il remarqua que l’aura autour de Kegatsu était différente de celle d’Horos. Moins grande, moins dense, elle ne ressemblait pas à celle d’un porteur de biju, mais à celle d’un humain normal. Ce chakra, c’était celui de Kegatsu et non pas celui de Rokubi, mais ce que Roshi ne comprenait pas, c’était l’intérêt de faire cela. Il eut la réponse en reculant.

Derrière lui se trouvaient plusieurs dizaines de bulles d’eau d’où émanait des vibrations électrique. A peine entra-t-il en contact avec elles qu’elles explosèrent emportant avec elle le ninja d’Iwa. Un rictus de triomphe s’afficha sur le visage de Kegatsu. De la poussière soulevée émergea cependant le ninja de la lave, entouré d’un halo de chakra blanc. Ce dernier était relié par un fil blanc d’énergie à Korai. C’était lui qui avait usé du chakra de Gobi pour protéger son élève. Celui-ci était hors de danger, mais le vieil homme ne dissipa pas sa protection, bien au contraire, il l’amplifia de manière exponentielle, et la développa pour englober quasiment les deux armées.

Quand ils virent que le ciel s’assombrissait, les shinobis de chaque camp stoppèrent le combat. Le voile blanc qui s’étendait au-dessus, chargé d’un chakra de biju donc impossible à dissimuler dans ce genre de technique, ne pouvait qu’attirer leur attention. Certains, à coté de la limite, tentèrent de passer à travers, ils furent violemment repoussés, mais sans dégàts majeur. Il apparut bientôt à tous que le but de ce voile était de protéger ceux à l’intérieur, mais personne n’aurait su dire de quoi… C’est bien la question que posa Horos à Korai.

-On peut savoir ce que tu fais, vieil homme ? demanda-t-il.

-Je vous protège, répondit Korai.

-Pour ceux d’Iwa, je peux comprendre, mais pourquoi Kiri ?

-D’une part, parce que je ne suis pas d’Iwa à proprement parler, du coup, je reste neutre dans cette guerre, et d’autre part, je suis trop vieux pour pouvoir manœuvrer ce voile de protection de telle sorte qu’il ne protège que certaines personnes. Je me vois donc dans l’obligation de tous vous protéger.

-De quoi ? fit Horos.

-De deux personnes qui se sont tenus à l’écart pour mieux s’affronter.

-Quoi ? intervint Kegatsu, tu ne veux pas dire que…

-Ne te l’avais-je pas dit, il y a deux ans ?

-Oh bon sang, fit le possesseur de Rokubi, il faut vite aller les arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

-Il est déjà trop tard, répondit celui de Gobi.

Dès qu’il prononça ces mots, une énorme explosion, au moins quinze fois plus puissante que celle d’il y a deux ans, retentit. Le son assourdissant fut comme atténué par le voile de défense. Ce dernier rejeta des tonnes de rochers qui avaient été envoyés par l’onde de choc, et qui auraient causé de lourdes pertes des deux cotés. Quelques minutes plus tard, la protection vola en éclat. Le vieil homme ne pouvait plus, compte tenu de son état physique, le maintenir en place, mais au moins, il avait pu protéger tous les ninjas présents.

De chaque coté, on avait reconnu d’où venait la déflagration, c’st à dire l’endroit où s’affrontait les deux Kages, et c’était l’inquiétude qui prenait le pas. La retraite sonna et d’un seul mouvement, quelques shinobis des deux armées rassemblées se dirigèrent vers le lieu du combat singulier. Les plus rapides à y arriver furent Horos, Kegatsu, Roshi et Korai, grâce au chakra de leurs bijus, ainsi que Keibaro grâce à son oiseau d’argile, créé par ce qu’il appelait son art, le bakuton.

Mais, malgré leur hâte, tous devinaient déjà ce qu’ils allaient trouvés. Ils se réunirent néanmoins pour voir un véritable gouffre dont le fon n’était que peu, voir pas visible, et il n’y avait pas le moindre moyen de trouver trace des deux Kages. Korai rassembla du chakra dans sa main et le concentra pour en faire une boule d’une luminosité éclatante. Personne ne lui demanda le comment de cette technique, et personne ne fit un geste quand la lumière produite révéla ce qu’’il y avait dans la cavité.

Deux silhouettes se trouvaient au fond de l’énorme trou… Mais au vu de leur position, elles n’étaient pas celles d’hommes debouts, mais d’hommes allongés. Roshi n’hésita pas, comme Horos, et les deux jinchurikis, oubliant leur rivalité en cette heure sombre. Ils descendirent sans crainte de recevoir un coup de l’adversaire, se mouvant avec la même inquiétude quant à l’état de leur chef. Quand ils arrivèrent, ils commencèrent par la même chose : prendre le pouls des deux hommes. Ils n’entendirent rien, et ne perçurent pas davantage. Leur sens de ninja étaient trop développés pour laisser le moindre doute, mais Roshi semblait vouloir s’accrocher à un espoir vain.

-Muu-dono, répondez, s’il vous plait…

-C’est…trop tard, fit Horos d’une voix chargé, ils…ont du s’entretuer durant l’explosion.

-… Ramenons-les à la surface. Un de mes camarades doit pouvoir voir le visage de son père.

Du même geste, ils chargèrent les deux kages sur leurs épaules, et les portèrent jusqu’en haut. Entretemps étaient arrivés plus de ninjas, dont Sentaro. Celui-ci avait l’air inquiet, et quand il vit Roshi avec Muu sur ses épaules, son premier réflexe fut de lui envoyer un regard où se trouvait une interrogation. Le ninja de la lave répondit en secouant la tête. Muu était mort, ainsi que le Nidaime Mizukage. Sentaro ne pleura pas, fidèle aux préceptes de son père qui lui disait de son vivant qu’un shinobi ne devait pleurer en aucune circonstance, mais il tomba à terre et plongea son visage dans ses deux mains, complètement accablé.

Les corps furent descendus dans la plaine d’Harano. Les deux armées qui ne faisaient plus qu’un seul groupe se scindèrent en deux pour laisser la place. Des cris de déchirement s’entendaient quand aux regards plein d’espoirs la réponse négative était donnée. La folie du combat étaient complètement retombée. On posa les deux dépouilles au centre, et puis tous se turent. Rien de plus impressionnant que des milliers d’hommes en arme dans un silence sépulcral. Puis quand quelques minutes furent passées, des chuchotements se firent entendre, d’abord inaudibles, puis de plus en plus fort. Ce n’était pas de l’irrespect car les voix étaient saccadées par la tristesse, mais le ninja de la lave perçut comme une insulte à la mémoire des deux kages certaines réflexions.

-Nos maîtres sont morts, fit d’un ton accablé un shinobi de Kiri. Que peut-on faire sinon les pleurer ?

-La bataille est donc terminé ? demanda un ninja d’Iwa. Doit-on déposer les armes ?

Roshi ne prit même pas la peine de réfléchir et prit la parole en s’adressant à tous.

-Shinobis, il n’est pas encore le temps du deuil. Il nous reste une chose à finir. Si nous la laissons en suspens, nos camarades, nos amis, nos maîtres… Tout ceux pour quoi nous avons lutté partira en fumée. Est-ce vraiment la chose que vous voulez pour le repos de leur âme ? Si vous faites ça aujourd’hui, pourrez-vous les regarder en face quand à votre tour vous les rejoindrez ? Non… Il ne faut pas déposer les armes. Pour eux, il faut continuer.

Son discours, dur et âpre, n’avait qu’un seul sens. La mort de ces deux hommes ne devait pas signifier que leurs idéaux devaient mourir avec eux. Le plus bel hommage à faire était de continuer une dernière fois la guerre. Pour que ces deux hommes, si au-dessus des autres shinobis, puissent réellement reposer en paix, il fallait que la bataille reprenne pour trouver un vainqueur légitime. Les dépouilles furent évacuées et de nouveau, les armées se firent face, et se jetèrent l’une sur l’autre. Un sentiment de répétition s’installa dans la tête de Roshi. Il remarqua qu’il trouvait que les batailles étaient devenues banales…

Ainsi était le destin des shinobis, de vivre dans la guerre jusqu’à ce qu’elle soit quelque chose entrant dans l’habitude des journées. La mort ne devait plus être une crainte mais un compagnon qui vous suivait partout jusqu’au moment où il vous trahissait. Mais le jeune ninja de la lave savait que ce n’était pas immuable. Après la guerre viendrait la paix, et ceux qui vivraient durant cette période n’auraient pas à portée le poids si lourd des armes. Mais après la paix reviendrait la guerre, et ainsi se passerait le temps jusqu’à ce que la culture shinobi disparaisse. L’éternel recommencement était une marque maudite de la société ninja. Cela était une des convictions de Roshi… Et il ne savait pas à quel point il avait raison.

La bataille s’acheva… Il y eut des morts, mais les quatre jinchurikis qui avaient repris leur combat survécurent. La bataille fut gagnée par Iwa qui repoussa définitivement les troupes de Kiri hors de ses frontières, l’armée des eaux n’ayant pas de leader probant, elle ne put se réorganiser, et les vaines tentatives pour reprendre l’ascendant furent bien vite contrées… Les troupes d’Iwa rentrèrent au village du même nom, portant la triste nouvelle avec eux. Leur première priorité était d’élire un nouveau chef, le troisième Tsuchikage. Mais qui pourrait tenir ce rôle ? Qui pourrait avoir assez d’autorité pour mener le village des roches ? La réponse s’imposa vite d’elle-même. L’élève de Muu, utilisateur de Jinton, et jonin d’élite, était parfait pour ce rôle. D’autant plus que son éloignement du champ de bataille lui avait permis de se renseigner au maximum sur la situation du monde géopolitique. C’est donc Oonoki qui fut désigné, à l’unanimité. Ce dernier avait juste fermé les yeux quelques instants quand on lui avait annoncé la mort de son maître, et quand il les avait rouverts, toute la détermination de Muu, transmise tacitement, semblait luire dedans. Cela avait aussi influencé les votes en faveur d’Oonoki.

Celui-ci se révéla très efficace dès les premiers temps de son règne. Il était quasi-infatigable, ultra-motivé et saisissait toute l’importance de cette place hiérarchique qu’il voyait comme un dernier héritage de son maître. Il régla les problèmes, et permit même à son équipe de l’accompagner pour la signature d’un armistice entre les pays de l’eau et de la terre. Roshi put donc se délecter de voir la mine renfrogné des frères jinchurikis, escortant un homme désigné comme porte-parole. Les ninjas de l’eau n’étant pas chez eux, ils ne pouvaient que difficilement élire un nouveau Mizukage du coté légitimité, le grand conseil de Kiri n’étant pas présent.

L’armistice fut signé, et les vainqueurs et vaincus se serrèrent symboliquement la main pour bien signifier que la hache de guerre était enterré. Horos et Kegatsu donnèrent même l’accolade à Roshi, qu’ils ne considéraient donc plus comme un sale gamin ennemi à éliminer mais pour un combattant honorable qui était maintenant avec un léger ascendant sur eux. Les jinchurikis se jaugèrent du regard, mais ne cherchèrent pas à faire une transe de biju, qui aurait pu être prise pour une concertation suspecte de leur part.

Alors, Oonoki et son escorte, constitué uniquement de ses trois élèves rentrèrent à Iwa. Un sentiment de bonne humeur collective s’empara du groupe. La tension de la guerre s’était dissipé, et même si Sentaro vivait encore le deuil de son père, la tristesse s’était peu à peu dissipée dans les yeux de ces hommes qui avaient durant leurs existences encore courte tant donné pour leur patrie. Le troisième Tsuchikage Ryûtenbin Oonoki les pressait, ne voulant pas laisser s’accumuler le travail que lui imposait sa lourde tache. Ils arrivèrent finalement aux portes du village. Elles s’ouvrirent toutes seules, signe évident que les gardes les avaient repérés au chakra et que tous les shinobis s’étaient rassemblé en attendant la nouvelle qu’allait leur apporter leur nouveau chef.

Celui-ci s’avança, et fit face à l’assemblée qui retenait son souffle. Mais il ne dit rien. N’ayant pas combattu durant les deux dernières années, il ne pensait que ce droit devait lui échoir. Alors, il se retourna vers ses élèves, et leur fit signe. Sentaro et Keibaro se regardèrent et d’un air entendu posèrent chacun une main sur les épaules de Roshi. Ce dernier comprit le message implicite ainsi délivré, il s’avança à son tour.

-La Deuxième Grande Guerre Shinobi est terminée …

Il avait crié ces mots, sous les yeux de tout son village… Son maître, ses compagnons, et tous les autres ninjas qui avaient pu le voir à l’œuvre, regardèrent le jinchuriki de Yonbi. Les paroles qu’il avait prononcé annonçaient la fin d’une époque où le sang était la boisson des hommes…. Maintenant, la vie s’annonçait plus riante, et déjà dans les sourires de ces hommes et de ces femmes soulagés d’avoir pu rentrer en vie se lisait les promesses d’avenirs. Qui aurait pu savoir que moins de vingt ans plus tard, leur progéniture, et celles des autres villages s’en irait s’affronter derechef dans un autre grand conflit que tous appellerait plus tard : La Troisième Grande Guerre Shinobi… ?

Mais avant cela viendrait le temps de la joie, des naissances de l’avenir du village, de nouveaux combattants prendraient la relève des anciens. C’était l’espoir que chacun caressait en cachette, et il serait exaucé, chacun en était sur. Pour l’heure, Roshi souriait, l’avenir s’ouvrait à lui sans qu’il ait besoin de s’inquiéter… Il était déjà un puissant shinobi et bientôt viendrait pour lui le temps de léguer son savoir à la nouvelle génération.

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: