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Fiction: Les possesseurs

Naruto fuit le village.Ses buts: REUNIR LES JINCHURIKIS et SE VENGER DE KONOHA. Dans sa quète, il devra faire face aux différents villages ninjas,il apprendra de sombres secrets,et il deviendra...
Classé: -16D | Spoil | Général / Action/Aventure | Mots: 367793 | Comments: 115 | Favs: 226
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Sarhtorian (Masculin), le 06/02/2012
Voici le début d'un chapitre que le nombre limité de caractère m'a obligé à scinder en deux.
Je vous conseille d'ouvrir deux fenètres, l'une avec cette partie, et la deuxième avec la suivante pour que la transition ne coupe pas trop le récit^^.
Bonne lecture.




Chapitre 27: L’histoire d’Iwa : Roshi, combattant dans la guerre (p1)



Roshi et Korai avaient quitté leur lieu de villégiature pour se diriger d’abord vers le village d’Iwa, où ils pensaient trouver des informations intéressantes. De là, en effet, ils pourraient prendre contact avec Muu, le deuxième Tsuchikage. Celui-ci supervisant les manœuvres de l’armée du pays de la Terre, il pourrait très facilement, d’un simple claquement de doigt par exemple, donné à Roshi les lieux susceptibles d’avoir besoin de la présence d’un porteur de démon. A moins qu’il ne soit trop fâché du manque de nouvelles qu’aurait du donner le ninja de la lave, au point de faire mettre ce dernier aux arrêts complets. Ce scénario était néanmoins assez peu probable, dans le sens où Muu ne pouvait légitimement pas faire exécuter un de ses propres hommes pour passer ses nerfs, surtout que l’individu en question était le fils du premier Tsuchikage et le réceptacle de Yonbi. C’aurait été un acte dénué de bon sens et de logique dans ce contexte guerrier.

Quoiqu’il en soit, le village qu’atteignirent Korai et son élève était vide de shinobi… La plupart avait du être réquisitionnés pour les batailles contre l’armée de Kiri, dont l’avancée inexorable dans les terres de Tsuchi no kuni faisait frémir bien des gens. En interrogeant un marchand, les deux porteurs de démons apprirent que l’armée d’Iwa se trouvait près de la plaine d’Harano… Lieu mythique de bataille de l’ancien temps, il s’agissait maintenant d’une plaine dégagée, parfaite pour les batailles de front. Elle était en plus entourée de collines qui la surplombaient et qui rendaient plus pratiques l’installation des camps, et l’observation du champ de bataille.

Atteignant le champ de bataille à la nuit tombée, la plaine d’Harano à quelques kilomètres de la frontière séparant le pays du feu du pays de la terre, les deux ninjas purent voir que la bataille ne faisait déjà plus rage… Probablement un arrêt pour la nuit afin d’honorer les morts. Roshi savait que ce n’était pas les hommes de Konoha mais ceux de Kiri qui attaquaient, menés par l’ennemi juré du second Tsuchikage, le deuxième Mizukage.

Roshi arriva dans le camp d’Iwa, accompagné du vieil homme qu’était son maître. Quand le garde à l’entrée le vit, pas d’insulte, pas d’injure, mais juste un regard teinté de désespoir et chargé de supplique, il laissa passer les deux shinobis, comme s’il ne reconnaissait pas le ninja de la lave.

Partout dans le camp, des visages fermés, visiblement usés par une bataille qui avait du être meurtrière. Personne ne semblait les voir, sans doute grâce à une manigance de Korai qui était un expert en genjutsu et qui maitrisait le lotus d’Iwa à la perfection, et à qui Roshi devait le fait probablement que le gardien de l’entrée ne l’ai pas reconnu.

Des tentes plus ou moins grandes, mais toute de couleur brune, servaient d’habitations aux soldats. La plus grande, probablement celle du Tsuchikage, se trouvait dans le coin le plus reculé du camp… Dans cette plaine desséchée, sol et teinture se mêlaient, donnant l’impression que les campements étaient liés à la terre et ne bougeraient pas, fussent-ils assaillis par un million d’ennemis.

Devant la tente du maître d’Iwa, d’autres soldats, bien las, eux-aussi. Quelque soit ce qui s’était passé dans le camp, cela n’augurait rien de bon pour la suite. Toujours dissimulé par un genjutsu, Korai et Roshi entrèrent dans la tente. Cinq hommes s’y trouvaient, Muro, le frère de Roshi, Muu, le second Tsuchikage, Oonoki, l’élève de Muu et le maître de Roshi, ainsi que Keibaro et Sentaro, les deux coéquipiers du possesseur de Yonbi. C’est ainsi que les présenta Roshi à son deuxième maitre Korai. Ce dernier lui fit signe d’écouter la conversation.

-Comme vous le savez, fit Muu, la situation est mauvaise. Nos ennemis sont nombreux… Et malheureusement, même si pour Oonoki et moi, utilisateurs de jinton, le nombre ne signifie pas grand chose, il y a un autre problème, d’après Keibaro.

-Oui, fit Keibaro, j’ai survolé les rangs ennemis, hm, et j’ai vu trois indésirables, hm. Le deuxième mizukage, en premier lieu. Et en second lieu, les deux jinchurikis de Sanbi et de Rokubi. La fratrie redoutable composée de Horos et de Kegatsu. Bref, vous comprenez le problème.

-Je m’occuperai du deuxième mizukage, intervint Muu. Mais qui est assez courageux pour braver les deux jinchurikis ?

-J’irai, fit Sentaro.

-Moi aussi, hm, fit Keibaro

-Non, intervint Muro, vous n’avez que quinze ans tous les deux et vous n’avez aucune expérience des batailles comportant des jinchurikis. C’est à moi que revient cette tâche, et…

-Je t’accompagnerai, rajouta Oonoki. Du deux contre deux, c’est encore ce qu’il y a de mieux.

-Mais, intervint Sentaro, eux sont habitués à agir ensemble, vous non. Vous vous ferez massacrés.

Korai regarda Roshi, qui lui fit comprendre par son regard qu’il était prêt à agir. Non, ni son frère, ni son équipe n’aurait à affronter les jinchurikis. C’était le rôle d’un réceptacle de contrer les autres réceptacles. Et c’était en le remplissant qu’il remplirait sa fonction première. Néanmoins, il appréhendait déjà ce qui arriverait. Première occasion de remplir son rôle, oui. Première confrontation à un autre jinchuriki dans une lutte à mort aussi. Mais la main rassurante de Korai sur son épaule lui redonna confiance.

-Alors, je m’en occuperai, fit Roshi en avançant d’un pas, rompant par là l’illusion qui dissimulait sa présence.

Son irruption dans la salle ne manqua pas de surprendre l’assistance. Mais l’étonnement fit place à la gravité. Le second Tsuchikage regarda Roshi qui, à aucun moment, ne baissa les yeux. Pour supporter le regard de Muu, il fallait soit un entrainement spécialisé, soit des nerfs d’acier… Le ninja de la lave avait de solides nerfs.

Korai s’avança à son tour d’un pas calme, surprenant ceux qui ne le connaissaient pas. Le vieil homme détailla chacune des personnes présentes dans la tente. Son regard jaugeait instantanément ce qu’il voyait, mais il s’abstint de tout commentaire, préférant laisser la parole à son élève. Ce ne fut cependant pas ce dernier qui prit la parole.

-Roshi, fit Muu, tu te décides à revenir. J’espère que c’est pour nous assister.

Sa voix, lourde de reproche, tremblait de colère. Il n’avait pas du apprécier d’être sans nouvelle de son seul jinchuriki. Muu était un homme impitoyable et il jugeait complètement illusoire qu’un réceptacle ne remplisse pas sa fonction, et qu’il ne l’accomplisse pas avec une rigueur et une efficacité remarquables.

Mais Roshi n’était déjà plus l’enfant qu’on pouvait impressionner par la simple gravité de quelques paroles. Il défia le regard du Tsuchikage et lui répondit aussi sec :

-Veuillez m’excuser, mais je pensais que je serais plus utile en m’entrainant, plutôt qu’à attendre des ordres.

La pression dans la salle s’accentua. On ne parlait pas à un kage de cette façon, même s’il était particulièrement méprisant. Roshi prenait un gros risque en répondant ouvertement à celui qui était tout en haut de sa hiérarchie militaire. D’autant plus qu’il était un jinchuriki et la mentalité, à son sujet, était « marche ou crève ». S’il se révélait trop désobéissant, on l’exécuterait en extrayant son bijuu de lui.

Mais pour l’heure, au vu de la situation actuelle, Muu ne pouvait pas se payer le luxe de se passer d’un jinchuriki, aussi insolent fut-il, prêt à se battre pour s’en faire un autre, plus docile, mais pas opérationnel avant une dizaine d’années. Le Kage des roches se leva et claqua des doigts. Un anbu d’Iwa apparut aussitôt.

-Oui, maitre Tsuchikage ?

-Que tous se préparent au combat ! Nous attaquerons au petit matin.

L’anbu disparut, allant avertir le camp de la décision du chef d’Iwa. L’incompréhension se lisait dans la plupart des yeux. Pourquoi prendre les armes alors qu’un duo de réceptacles empêchait toute offensive ? Et ce fut alors que la rumeur fit le tour du camp : le jinchuriki de Yonbi était de retour parmi eux et il allait se débarrasser des porteurs de démons adverses…

Dans la tente principale, un plan avait été décidé. Le Tsuchikage irait affronter le mizukage, tandis que Sentaro et Muro conduirait le gros des troupes vers l’avant. Quant à Keibaro et Oonoki, compte tenu qu’ils maitrisaient tous deux des techniques de destructions massives, Bakuton pour l’un et Jinton pour l’autre, ils attaqueraient le flanc. Attaqué sur quatre flancs, l’armée de Kiri en serait déstabilisée et la victoire serait plus probante. Quelques minutes après que ce plan fut mis en place, une nouvelle voix se fit entendre.

-Effectivement, fit Korai, je sens la présence de deux autres porteurs du démon, et la stratégie que vous utiliserez pourrait s’avérer probante.

Le vieil homme s’il avait été remarqué par les autres lors de son arrivée avait été très rapidement oublié, toute l’attention étant concentré sur le jinchuriki de Yonbi. Il semblait être légèrement concentré, vraisemblablement occupé à essayer de déterminer qui se trouvait dans le camp adverse. Il décela les ennemis qui seraientr à l’ordre de demain. Muu ne bougea pas, il n’esquissa pas un seul geste, mais il tapa deux doigts sur la table.

Oonoki et Sentaro reconnurent le signal donné par leur chef, et dégainant un kunai chacun, ils voulurent éliminer le vieil homme. Mais d’un pas rapide, Roshi s’interposa, et désarma, grâce à sa vitesse étonnante, son ex-maître et son coéquipier. Les deux le regardèrent interloqués, Muro et Keibaro esquissèrent un sourire, qui s’effaça quand ils virent la tête que faisait le Nidaime Tsuchikage. Celui-ci semblait même prêt à lancer un jinton, tant la fureur qui l’animait était intense. Un jinchuriki ne devait pas interférer dans ses instructions. Quelque soit les ordres, il devait obéir…ou se soumettre à la situation. Muu avait ordonné l’élimination du vieil homme donc il aurait du aider les deux autres, pas s’interposer.

-A quoi joues-tu ? fit Sentaro.

-Je vous sauve la vie, répondit Roshi. Cet homme est mon maître et… Il est bien plus puissant que vous deux. Et puis, il va nous aider dans cette bataille. Ne nous privons pas d’un allié de ce poids.

-Donne-moi une raison, une bonne, fit Muu, et je te laisse le bénéfice du doute sur cette affaire. Sinon, j’élimine moi-même cet individu.

-Tu peux leur dire, Roshi, intervint Korai. Ne cache pas ce que tu veux dire pour me préserver de la haine des shinobis. Il y a bien longtemps que j’ai cessé de faire attention aux regards que portent les gens sur moi.

-Dans ce cas, fit le ninja de la lave, je ne dirai qu’une chose. Korai-sama est le jinchuriki de Gobi. Qui plus est, il maîtrise parfaitement son biju.

Etonnement, surprise… et autre sentiment de stupéfaction pouvaient se lire sur les visages des ninjas d’Iwa. Ils pouvaient bien s’attendre à tout, sauf à ça. Visiblement, Muu connaissait Korai, car il baissa la tête en signe de respect. Le vieil homme restait parfaitement calme. Il avait pris l’habitude de voir les gens réagir de cette façon avant que cela ne se mue en haine. Pourtant, là, pas d’animosité à son égard, mais seulement le sentiment qu’il symbolisait un espoir presque interdit, celui de la victoire. Muu ordonna à tous de se tenir prêt, et leur fit signe de prendre congé. Le ninja de la lave profita de cette courte pause pour parler avec ses compagnons, tandis que Muro et Oonoki essayait d’établir des liens de sympathie avec Korai.

En marchant à travers le camp, Roshi vit qu’on l’observait avec enthousiasme. S’il était toujours craint, en revanche, on remarquait enfin que sans lui, la bataille serait perdue. Une autre chose le surpris, c’était le fait qu’à son arrivée, il avait vu des ninjas lassés et désespérés tandis que maintenant, les shinobis semblaient avoir retrouvés toutes leurs capacités et semblaient près à combattre.

Comme prévu, les troupes d’Iwa se mirent en marche tôt le matin. Le silence des premières heures fut brisé un grondement sourd. C’était les pas de milliers de shinobis qui foulaient la terre qui en étaient la cause, mais pourtant, il fallait reconnaître que les ninjas méritaient bien leur réputation de discrétion, car si on pouvait entendre le grondement, on ne pouvait véritablement en deviner la cause qu’en jetant un regard à l’armée mouvante. Tous les soldats se dirigeaient comme un seul homme vers le village de Kiri.

Dans ce dernier, néanmoins, alors que l’heure était matinale, tous étaient réveillés et sur le pied de guerre. Des éclaireurs étaient déjà partis scruter les environs. Pourtant, aucun d’eux ne savaient encore qu’Iwa avait commencé à bouger les pions. Le camp en lui-même était constitué de baraquements où logeaient les soldats. Le plus gros et le plus luxueux étant, bien évidemment, celui du second Mizukage, qui se trouvait dedans avec certains de ses hommes.

Dans cet habitat de fortune donc, se trouvaient quatre personnes, à commencer par le maître incontesté du village de Kiri. En plus, il y a avait un homme aux cheveux bleus et à la peau qui l’était tout autant. Ainsi que deux autres personnes. Ces deux –là se ressemblaient tout en étant pas strictement identiques. Ils n’étaient donc pas jumeaux, mais frères au moins à n’en pas douter. Les deux avaient les yeux violets et les cheveux noirs. Mais l’un les portait courts, alors que l’autre les avaient fait pousser jusqu’aux milieux du dos.

Ils portaient tout deux des ceintures sur lesquelles étaient accrochés des rouleaux. Ils portaient des tuniques de lin, et des pantalons de toile. Ils avaient tous les deux un visage assez fin. Ils paraissaient habités d’une nature bestiale. L’un d’eux mangeait une pomme, tandis que l’autre concentrait du chakra dans sa main, en la grattant avec…un kunai, sans que la moindre goutte de sang ne perle. Ce geste produisait un crissement, bruit semblant exaspérer au plus au point le Mizukage, qui ne se gêna pas pour le faire remarquer.

-Horos, arrête ce bruit horripilant… fit-il

-Désolé, maître Mizukage, fit l’intéressé en cessant son mouvement… Vous savez ce que c’est, le stress juste avant la bataille.

-Chais has home gi ku graigais kek chose. Fit celui qui mangeait une pomme.

-Arrêtez de parler la bouche pleine, Kegatsu-san, intervint le ninja à la peau bleu.

-Ah ouais, excusez, Hoshigaki-san, répondit Kegatsu. Je disais : « C’est pas comme si tu craignais quelque chose »

-On ne sait pas sur quoi on peut tomber, répondit son frère.

-Quoiqu’il en soit, fit le Nidaime Mizukage, je ne pourrai pas vous gérer sur le champ de bataille. Le camp d’Iwa ne doit pas s’attendre à ce que l’on attaque… Mais ils ont néanmoins de bons combattants, et ils s’organiseront rapidement. Je débusquerais Muu, et le combattrais. Je vous laisse libre de choisir vos adversaires, jinchurikis… Quant à toi, Rendo Hoshigaki, tu conduis les troupes…

-Bien, répondirent toutes les personnes présentes.

Alors qu’ils se levaient pour partir, un shinobi de Kiri entra dans la place. Il semblait avoir couru rapidement pour rejoindre la tente du Mizukage. Le fait qu’il soit équipé d’armes légères peu nombreuses le désignait comme un ninja devant se déplacer rapidement et avoir une mobilité facilité. En d’autres termes, il s’agissait d’un éclaireur ou d’un messager. Il s’agenouilla en vitesse et débita rapidement ce qui l’avait poussé à venir aussi rapidement.

-Maître Mizukage, un mouvement a été détecté de la part de l’armée d’Iwa. Ils ont commencé à déployer leurs troupes et ils approchent à une allure modérée, mais inexorable. Ils seront là dans dix à vingt minutes.

-Ainsi, Muu s’est décidé à prendre les devants. Pourtant, il doit savoir qu’il n’aura pas le dessus. Il a du se dire que sa seule chance résidait dans une attaque surprise… Bon, tous nos hommes sont déjà prêts. Que tous se mettent en marche. Nous les combattrons front contre front. Allez !

Ces mots scellaient le début de la bataille. A la vitesse de la mèche consumée par les flammes, l’ordre se répandit dans le camp… Chaque ninja rejoint son poste. Et cinq minutes plus tard, autant de shinobis de Kiri qu’il y en avait d’Iwa alla à la rencontre de l’armée adverse. Des milliers d’hommes allaient s’entretuer dans quelques minutes… Le soleil montait de plus en plus haut dans le ciel, dévoilant les deux armées qui se faisaient face.

Aucun des combattants présents en ce jour n’avait véritablement peur pour sa propre vie. La seule peur qui régnait était celle des conséquences qu’aurait la défaite d’un des deux camps. Une lente torpeur qui s’était propagé durant les premières heures de ce jour, qui promettait d’être sanglant, se dissipa. La volonté de vaincre brillait dans les yeux des opposants. Et tout se déclencha en un seul cri… Qui le prononça ? Personne ne le sut. En revanche, cela déclencha les hostilités, car comme un seul homme, les deux armées s’élancèrent l’une vers l’autre.

Un grand choc eut lieu en un vacarme assourdissant. Un seul mot d’ordre : tuer l’adversaire. Les techniques propres à chaque village commençaient à faire leur apparition dans la bataille. L’eau des suiton se teintait de rouge, et le sol se couvrait du même liquide rougeoyant au fur et à mesure que le vent des futon tranchaient les veines, et que le doton écrasait les membres. Le raiton et le katon ne faisaient pas d’effusion de sang, mais faisaient tomber au sol des corps calcinés à l’odeur de chair brulée difficilement supportable. Des morts, et encore des morts, telle était la loi immuable des champs de bataille.

Et dans cette cohue indescriptible, deux personnes avançaient sans peur. Roshi et son maître étaient à la recherche des jinchurikis. Le ninja de la lave avait vu ses compagnons prendre leur position et son frère crier l’ordre qui avait mené à la bataille. En revanche, il n’avait pas vu où était allé Muu, mais une énorme explosion, à quelques centaines de mètre devant lui, lui indiqua la position de son kage. Après tout, les affrontements entre le Tsuchikage et le Mizukage étaient réputés explosifs, au sens propre du terme.

Quant à lui, il suivait son maître qui localisait les deux jinchurikis du camp adverse. Le jeune shinobi d’Iwa était assez excité à l’idée de les affronter, il allait en outre rencontrer des gens comme lui, qui avait été rejeté durant leur jeunesse… Et qui devaient être très puissants. Mais il n’avait pas eu le même maître que lui, donc dans un sens Roshi était avantagé, puisqu’il considérait Korai comme le meilleur instructeur qu’il aurait pu avoir.

Ce dernier s’arrêta, et son élève l’imita. Deux shinobis de Kiri leur foncèrent dessus, mais ils s’écroulèrent en pleine course, sans aucune raison apparente. Le vieil homme les av ait anihilé en un seul instant, plus par reflexe que par volonté de tuer. Cela se voyait au fait qu’il fixait deux autre hommes qui se ressemblaient étrangement. Et fait autrement plus étrange ces deux individus les fixaient aussi, comme s’ils les attendaient.

Ils ne faisaient pas du tout attention à ce que faisait l’armée autour d’eux, ils étaient concentrés sur Roshi et Korai. Ils sentaient comme une chose familière en eux, et le fait qu’ils ne puissent pas savoir qu’ils étaient en face de jinchurikis ne les empêchait pas de ressentir que les personnes en face étaient dangereuses… Très dangereuses.

-Qui êtes-vous ? demanda Kegatsu.

-Je suis Roshi… répondit le susnommé. Comme dans « Bakaroshite » ( NDA, en français, ça donne=> Je vais te buter. )

-On est sur un champ de bataille, gamin, répondit Kegatsu. Aussi vrai que je m’appelle Kegatsu, je vais te le montrer au plus vite.

-Kegatsu ? fit le ninja de la lave. Alors, on ne s’est pas trompé ! Tu es le jinchuriki de Rokubi, et l’autre, à coté, doit être Horos, celui de Sanbi.

-Oh, fit ce dernier, en plus, t’es au courant. Les jeunes d’aujourd’hui devraient abandonner leurs tendances suicidaires et se frotter à quelqu’un de leur niveau.

-Ce n’est pas une question de niveau, fit Roshi, c’est une question de condition. Yonbi va vous incinérer.

-Tu es un réceptacle… Voilà quelqu’un qui mérite d’être dépecer.

Après ce petit dialogue rempli d’amabilité, la tension changea du tout au tout. Un changement plus radical qu’aucun autre aurait pu être. Alors le jeune ninja de la lave eut une sensation qu’il n’avait jusqu’alors pas eu l’occasion de gouter, en lui se mélangeait sentiments de rage et de haine. Pareillement, les deux jinchurikis de Kiri ressentaient cela. A croire que seuls les esprits des jinchurikis s’encombraient de cela. Alors que les autres soldats se battaient pour gagner des territoires, les possesseurs de démon profitaient de ces occasions pour éliminer les hommes, qui les détestaient tant. Vivre pour le sang et par le sang, tel était la volonté tacite des jinchurikis présents.

La seule exception dans ce déferlement de rage était Korai. L’âge avancé qu’il avait atteint lui permettait de regarder plus objectivement le monde… Et la sagesse qu’il avait acquise tout au long de sa vie avait eu raison des ses envies de meurtres, il était vieux, et, bien que puissant, ne comptait pas être autre chose qu’un spectateur. Entre Roshi, et les deux jumeaux, la tension hystérique des champs de bataille s’intensifiait, augmentant leur envie d’en découdre. La mort faisait sentir son âpre odeur de sang, et le désir de vengeance naissait dans l’esprit de tous. Mille hommes mourraient, tandis que mille autres voulaient les venger.

La masse grouillante des combattants n’était guère belle à voir. Les membres coupés volait de toutes parts, l’odeur de la peau calcinée se mêlait à celle du sang, et la lueur dans les yeux qui séparait l’homme de la bête disparaissait. Sans repos, ni remords, frappant de toutes leurs forces, deux armées s’entrechoquait dans ce tumulte si brutal des armes. Et parmi ce fracas morbide, les deux jinchuriki s’apprêtaient à donner à leur bijus leur besoin en sang.

Roshi, toujours marqué de cette tare de la jeunesse qui faisait que son expérience n’était que peu développée, joignit les mains en premier. Consumant l’air à sa portée, liquéfiant les roches, le chakra de l’adolescent se libéra en un instant, et sa voix, couvrant le bruit des cris et du métal, résonna d’un ton lugubre.

-Yoton, rage liquide !

Comme si la Terre n’avait été qu’un corps fatigué, elle suintait de lave comme un corps aurait suinté de sueur. Le liquide d’incinération coula en direction de Horos. Le jinchuriki de Sanbi poussa un cri de rage et son chakra se mit à émaner de lui, formant une aura terrifiante. Entre les deux hommes, la pression était telle que la terre se mit à se crevasser. Posant une main à terre, le ninja de Kiri invoqua un rempart qui scinda le flux brulant en deux et le repoussa sur les combattants qui étaient à cotés. Ceux-là moururent dans d’atroces souffrances, mais les deux jinchurikis n’en avait cure… Ils étaient sans scrupule. On les traitait de monstres, et bien qu’en des temps où la guerre n’était pas à l’ordre du jour, cela était exagéré, lors de ces périodes de grandes batailles, c’était tout à fait justifié.

Le désir de la mort de ceux des Eaux et de ceux des Roches était égal dans l’esprit de tous… Et pour les porteurs de démon, il n’y avait plus de village, juste des vies à faucher, quel quelles soient. Roshi vit sa technique engloutir certains de ses compatriotes,, il en vit même un rouler à ses pieds, les jambes brulées, implorant de l’aide… Non, implorant son aide. Pour seule réponse, le ninja de la lave écrasa la tête du blessé sous son pied. Cervelle et fragment d’os s’éparpillèrent sous lui, mais qu’importait.

Déjà, le jinchuriki de Rokubi se sentait prêt à lancer un suiton. C’est à ce moment que Korai décida d’intervenir. Il fit un pas, un simple pas en direction de celui qui allait attaquer. Celui-ci fut interrompu dans ses mudras et fut propulsé à dix mètres. Le combat singulier s’imposait. Mais qui pouvait s’arrêter pour les regarder ? Fort peu de gens, assurément. Et qui, parmi eux, pouvait voir autre chose qu’une scène d’apocalypse en observant ces deux êtres, chacun détenteur de la plus formidable puissance qui fut, se faire face dans la bataille ?

D’un hurlement de rage nait l’empreinte indélébile de cette malédiction appelée haine… Et c’est dans ce même cri déchirant que Roshi et Horos… Non, que Yonbi et Sanbi se jetèrent l’un sur l’autre. Deux bijus enchainés délivraient le pouvoir entretenu dans les deux hommes. Mais ce n’était pas seulement une volonté des démons, les deux hommes se haïssaient, bien qu’ils ne se soient rencontrés que moins d’une heure plus tôt. Pourquoi ? Par principe ? Par dégout ? Il est toujours étonnant de voir que deux personnes peuvent se tuer sans avoir besoin de raisons réelles, de la même façon qu’il est étrange de voir que deux personnes semblables par la nature sont capables de s’entredéchirer.

-Lame aqueuse.

Le sol se crevassa sous Roshi, et un grondement marin se fit entendre. L’eau jaillit aussi rapidement qu’un geyser et trancha littéralement le corps du ninja de la lave dans le sens de la longueur. Les deux moitiés tombèrent se transformant en une roche liquide et brulante qui coula dans la crevasse, empêchant tout afflux d’eau futur. Mais Horos ne s’intéressait pas à ça, il se demandait juste où pouvait se trouver Roshi. Il ne sentait pas sa présence en haut, ni à gauche, ni à droite. La seule solution qui s’imposait alors était le bas. Bonne déduction, mais un peu tard. Le jinchuriki de Yonbi émergea de terre et, kunai en main, il attaqua son ennemi. Son arme se planta dans le corps d’Horos. Pénétrant jusqu’à ce qu’elle croise une côte contre laquelle, elle dérapa sur quelques centimètre, faisant une large entaille. Mais cela ne préoccupa pas le jinchuriki de Sanbi, et ne sembla même pas l’affaiblir.

Au contraire, la douleur sembla augmenter son envie de meurtre, en le mettant dans un état de fureur encore plus avancé qu’il ne l’était auparavant, comparable à la réaction de la bête acculée. Il envoya son poing droit dans l’estomac de son adversaire, arrachant à celui-ci un crachat de sang. Il enchaina deux ou trois coup de cette même force, tout en augmentant progressivement son chakra… Et au dernier coup donné, il laissa finalement exploser sa quantité de chakra pour la faire croitre de manière quasi exponentielle, écrasant part la même occasion tous ceux à moins de vingt mètres. Roshi n’avait qu’un seul moyen de résister, et fit la même chose avec le chakra de Yonbi.

Des enveloppes de chakras propres à leurs bijus les recouvrirent tous deux. Dès le début du combat, il y avait eu un léger rapport de force par rapport à l’âge qui séparait les deux hommes, mais maintenant, elle ne comptait plus. Seule importait la puissance. Les éléments eux-mêmes semblaient être influencés par ce déchainement bestial. Le souffle du vent s’était intensifié, et la pluie s’était mise à tomber.

-Le ciel pleure les morts d’aujourd’hui, fit Horos d’un ton étrangement calme.

-Alors, il sait déjà qui de toi ou de moi vaincra… répondit Roshi du même ton tranquille.

-Qui sait, à part lui, qui de nous deux sera couché dans la plaine ce soir ?

Le semblant de cordialité qui s’était installé s’évanouit. Les deux hommes avaient pu se comprendre comme s’ils avaient été des compagnons d’armes, comme s’ils avaient été amis, comme s’ils avaient été frères… Et dans la plaine aride, inondé de pluie, deux poings s’entrechoquèrent dans le plus grand fracas. L’onde de choc qui en résulta fut une véritable déferlante de chakra. Cette énergie empêchait toute intervention extérieure… Seuls les capacités des deux combattants, livrés l’un à l’autre, décideraient du vainqueur.

Horos était blessé, c’était donc le ninja de la lave qui possédait, pour l’instant, l’avantage, cependant, la densité du chakra émis allait changer cela. En effet, elle empêchait le sang du jinchuriki de Sanbi de couler et même si les valeurs curatives de ce chakra n’égalaient pas celles de celui de Kyubi, elle permettait quand même un soin bien plus rapide que pour un humain normal… Plus le biju avait de queues, plus son énergie était à même de soigner son réceptacle… Ce qui expliquait que chaque biju trouvait le moyen de sauvegarder l’enveloppe dans laquelle il était. Autant Kyubi garantissait une régénération ultra-rapide, autant Ichibi lui s’arrangeait pour qu’aucune blessure ne l’atteigne…Quant à Sanbi, il constituait une véritable armure qui bouchait les blessures et empêchait les armes de pénétrer dans la peau... Bien sur, tout cela dépendait du contrôle exercé par le jinchuriki.

Mais comme Roshi, lui, n’avait jamais été assez blessé pour bien remarquer de quoi était capable Yonbi, il ignorait cette capacité. C’est pourquoi il ne comprit pas immédiatement pourquoi le coup de poing qu’il avait donné sembla se cogner contre un mur, lui arrachant un cri de douleur par la même occasion. Et pour la même raison, il ne pensa pas que son adversaire avait assez de mobilité pour lui envoyer d’un coup de pied dans le flanc… Cette attaque le fit reculer et relâcher sa garde une fois de plus. Une fois de trop sans doute car cela donnait à Horos l’occasion d’envoyer un ultime coup où se rassemblait tout son chakra. Un tel coup aurait fait éclater le ventre de Roshi comme un coup de masse aurait fait éclater une pastèque trop mure.

Mais l’heure de mourir n’était pas encore venue pour le jeune shinobi. Il utilisa alors la chose à laquelle il s’était entrainé pendant un an…. La vitesse. Il esquiva le coup qui lui passa à quelques centimètres du point d’impact originel qu’aurait été le ventre. Et d’un pas de coté, il donna un coup de kunai à la nuque… Son arme se brisa néanmoins face à l’armure de chakra dont se revêtait son adversaire. D’un autre pas, Roshi s’éloigna d’Horos pour lui faire face. Les deux jinchurikis s’échangèrent un regard meurtrier. Des deux cotés, les jinchurikis se concertaient avec leurs bijus.

Du coté de Roshi.

-Tu as besoin de mon pouvoir, Roshi. Vois comme ton adversaire use de celui de Sanbi.

-J’ai pas besoin de toi, Yonbi, je peux me le farcir tout seul.

-La seule chose que tu ais fait de bien dans ce combat, c’est ta petite réplique du début. Tu sais, celle avec le « Bakaroshite ». Elle m’a bien fait rire.

-Que veux-tu que je fasse, alors ? Son chakra est bien trop dur.

-Le chakra de Sanbi est très solide. Sa carapace est à l’épreuve de beaucoup de chose… Mais tu dispose d’une arme qui se décompose en plusieurs parties. Si tu ne peux l’atteindre, alors, étouffe-le par la chaleur…

-Ouais, mais le suiton peut limiter cette chaleur, et il le maîtrise.

-En ce cas, frappe-le par le bas. Il est entouré sur les coté mais toute armure possède ses failles.

-Je vais, exceptionnellement, suivre tes conseils, mais c’est bien la dernière fois.

-Tu sais bien que c’est impossible.


Du coté d’Horos.

-Bon, tu mènes pour l’instant. Mais tu n’es pas très efficace. Tu le laisses analyser tes capacités.

-Ta gueule, tortue hypertrophiée. C’est fait exprès. Il va vite comprendre que la seule façon de m’atteindre, c’est par une attaque souterraine. Je l’attends, dès qu’il s’approche, je l’atomise avec un raiton.

-A titre d’information, en tant que jinchuriki de Yonbi, il doit maîtriser la lave.

-Ce gamin impertinent ne peut pas m’avoir… Je vais le crever et ensuite, je m’occuperai du reste de l’armée d’Iwa. Ils sont si faibles que leur jinchuriki n’a même pas remarqué que je pouvais durcir mon chakra à volonté.

-Il arrive… Par la voie du sol. Ce que tu as en face de toi n’est qu’un clone…

-J’avais remarqué, merci.

Horos sortit de sa transe, pour voir un Roshi qui l’observait prêt à attaquer… Ce qui prouvait bien que c’était un faux. Dans le contexte actuel, n’importe quel adversaire aurait attaqué normalement, pas attendu que l’adversaire soit de nouveau en état de combattre. Le jinchuriki de Sanbi fit trois mudras, et tendit une main vers le pseudo-Roshi. Celui-ci éclata comme un fruit mur, pour retomber sous former de roche liquide. Horos eut un sourire meurtrier et, posant sa main sur le sol, il entama une série de mudra à une main…

Le ninja de la lave avait compris que son clone avait été détruit et que l’ennemi préparait quelque chose de dangereux, son déplacement sous terre devait être plus rapide. Il émit du chakra raitn pour amplifier sa vitesse et pour arriver le plus vite possible à la surface. Mais il fut soudainement stoppé par une sorte de mur invisible. Son adversaire avait infusé du chakra de Sanbi dans le sol pour le s solidifier et stopper Roshi. C e dernier ne le comprit que trop tard car, Horos abattit sa deuxième main, celle donc occupée à faire des mudras, sur le sol en prononçant le nom de sa technique, sonnant comme un glas.

-Raiton, cri divin !

Un rayon de foudre sortit de la bouche du ninja de Kiri pour rencontrer le sol et le traverser comme une épée aurait traversé du beurre. La décharge atteignit Roshi de plein fouet… Il était complètement bloqué, et ne pouvait ni la prévoir ni l’éviter. Le jeune shinobi d’Iwa sentit l’électricité le traverser, lui coupant le souffle, et le paralysant au passage. A la surface, la bataille avait presque cessée l’espace d’un instant. Les deux camps avaient brièvement regardé ce combat de titans… Un cratère s’était formé et Roshi se trouvait au centre, ne pouvant plus bouger, au pied de son adversaire, qui le regardait d’un regard qui mélangeait mépris et démence.

Il le souleva par la gorge, et concentra son chakra dans son poing droit. Le combat était terminé, et Horos avait gagné. Il tenait à sa merci le jinchuriki de Yonbi. Ce dernier enrageait de ne pouvoir rien faire. Impossible de prendre le contrôle du corps paralysé de son réceptacle pour se battre… Sanbi, quant à lui, jubilait. Il pourrait se vanter d’avoir pris l’ascendant sur un autre biju. Pour combler cela par un mépris caractérisé, il enleva le chakra qui servait de protection à son jinchuriki. Ce dernier le remarqua, et eut un sourire. Pas besoin de son armure pour terminer ce minable. Il frappa de toutes ses forces.

Pendant ce temps là, Korai et Kegatsu, le jinchuriki de Rokubi se faisaient face. Les deux étaient d’un calme olympien. Le vieil homme l’était car il se savait supérieur à son adversaire, et de très loin. Quant au jinchuriki de Rokubi, il restait calme, car il sentait bien que s’il s’énervait, il s’attaquerait à un adversaire bien trop fort pour lui. Le pouvoir d’un biju était peut-être démentiel, il ne se sentait pas du tout rassuré face à ce vieux shinobi. Il fit quelques mouvements rapides pour bluffer son adversaire, mais il comprit que ça ne servait à rien quand il vit les pupilles du vieil homme suivre chacun de ses déplacements.

Il était assez désemparé… Que devait-il faire ? Attaquer directement, ou attendre que son frère en ait fini avec le gamin vantard de tout à l’heure ? Mieux valait choisir la seconde solution, car, elle semblait assez réalisable. Personne ne lui reprocherait de ne pas avoir attaqué s’il ramenait la tête de son ennemi. Il en ricanait presque d’avance, mais il fut vite rappelé à l’ordre par son biju.

Dans une pièce de son esprit, il se retrouva dans une sorte de grotte où un liquide visqueux cachait le sol. Les murs semblaient recouverts de lapis-lazuli et brillaient d’une magnifique couleur bleuté… La seule chose qui ruinait la beauté de ce lieu était la présence de barreaux, pourtant finement stylisés, qui emprisonnait quelque chose… La faible lumière faisait que l’on voyait peu, mais on pouvait reconnaître la silhouette d’une gigantesque limace à six queues.

-Il est fort. Tes efforts ne suffiront sans doute pas pour le battre.

-Avec Horos et Sanbi, on le détruira. Ce sera du quatre contre un. Fit Kegatsu

-Je crois que non. Il a quelque chose de spécial en lui.

-Oui, ce que tu dis n’est pas dénué de vérité, intervint Korai

-Tu vois, continua Rokubi, il…. COMMENT ES-TU RENTRE EN CES LIEUX INTERDITS, PAUVRE MORTEL ?

-Par pitié, répondit Korai, je ne suis qu’un vieil homme au cœur fatigué. Ne criez pas si fort, sieur Rokubi.

-Kegatsu, il est là, chez nous, dans ton esprit, à ta merci, élimine-le. Je ne sais pas comment il a pu entrer, mais…

-Mais si ton jinchuriki n’esquisse ne serait-ce qu’un demi-geste pour s’attaquer au mien, j’annihile son esprit et j’en profite pour faire de même avec toi, mon frère.

La voix grave et profonde qui avait parlé fit sursauter Kegatsu, et fit glapir le biju à six queues. La grotte sembla s’élargir puis, commença à disparaitre pour laisser place à une énorme pièce vide. Derrière Korai se dessina alors un démon effrayant. Une tête ressemblant un peu à celle d’un dauphin, des cernes rouges sous ses yeux, et un corps de cheval qui se terminait par cinq queues. C’était Gobi. A la différence de Rokubi, qui n’était maintenant plus en cage, mais enchainé, il semblait complètement libre dans ses mouvements.

Kegatsu ouvrit des yeux ronds comme des assiettes. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Comment se faisait-il d’abord que ce vieil homme fut un jinchuriki, et qu’ensuite son biju ne soit pas enchainé comme l’était le sien ? Ce n’était pas juste. S’il faisait quoi que ce soit, il allait se faire dégommer par ce démon à cinq queues, et s’il ne faisait rien, il allait se faire tuer par le vieil homme. Là, il était coincé, et ce n’était pas pour lui plaire. Il ne devait avoir peur du biju… Il ne devait pas avoir peur… Il ne devait pas avoir… Il croisa le regard du biju…. Il devait avoir peur.

Il recula d’un pas, et tomba à la renverse. Le biju se détourna de lui en émettant un soupir méprisant. La pression qui s’était accumulé sans que Kegatsu ne le remarque vraiment se relacha. Et il se releva, son regard allant du démon à son réceptacle. Il était dans une sorte d’état second, qui dura autant que le silence qui s’était jeté dans la pièce. Ce dernier fut brisé par la voix sifflante de Rokubi, qui se savait en mauvaise posture.

-Gobi, sont-ce là des manières de te comporter devant un de tes frères ? Oser me menacer…

-Ne te rend pas plus ridicule que tu ne l’es déjà. Ce n’est pas une affaire de biju, mais d’humain.

-C’est vrai, fit Korai.

-Ok, ok, ok, intervint Kegatsu, tu veux me parler, non ?

-Non, je suis simplement las des batailles que se livrent les hommes, et intervenir dans ton esprit est pour moi, le seul moyen dont je dispose pour t’empêcher de t’attaquer à mon corps physique.

-Donc, que fait-t-on ? On attend que la bataille se passe ? demanda d’un ton acerbe le réceptacle de Rokubi.

-Il me semble que ce serait plus raisonnable, répondit le porteur de Gobi.

-Enfoiré, je vais te…

-Tuer ? l’interrompit Korai, je suis fort vieux, et j’ai passé l’âge de chercher à vaincre mes ennemis, néanmoins, je suis suffisamment fort pour t ‘éliminer toi… Allons, tu es jeune, ne gâche pas ta vie pour tuer un vieil homme qui n’aspire plus qu’au repos.

-Alors que fais-tu ici ? C’est un champ de bataille, pas une maison de retraite.

-Alors que je coulais des jours paisibles, un jeune garçon est venu perturber mon quotidien… J’ai accepté de devenir son maître. N’est-ce point la moindre des choses que de voir ses premiers pas dans cette société guerrière ?

-Désolé de te décevoir mais il affronte Horos, et il va…

-Perdre ? l’interrompit Korai, oui, je le sais. J’ai acquis de nombreux pouvoirs lors de ma longue existence, et j’ai même su déceler ce que l’avenir réserve. Me croiras-tu si je t’affirme que dans une quarantaine d’années, les jinchurikis se rassembleront dans le seul but de se venger ? Ils dépasseront les frontières et iront combattre dans toutes les régions du globe et même au-delà, peut-être.

-Dans quarante ans, j’aurai soixante-dix ans, je serai trop vieux pour ça.

-Tu seras déjà mort. Ce sera un de tes successeurs qui fera parti de ce groupe…

-Moi ? Mourir ? fit Kegatsu, mais bien sur, j’y crois…

-Tu ferais bien, conseilla Korai, et ce sera même Roshi, mon disciple, qui te donnera le coup de grâce… Tu lui demanderas toi-même de t’achever…

-TU TE FOUS DE MOI, C’EST CA ? Pourquoi ferais-je une chose aussi stupide ?

-Avec l’âge, on s’assagit et on se surprend à faire des choses que plus jeune, on n’aurait pas faite. Tu verras quand sera venu le temps. Dans deux ans, nous nous recroiserons… Et deux hommes qui s’affrontent en ce moment mourront.

-Horos, et Roshi , c’est ça ? Et moi, je mourrai aussi ? demanda Kegatsu, dont la colère avait fait place à une sorte d’envoutement.

-Non, les actuels ombres de l’eau et de la terre sont la cible de ce destin funeste.

-Les maitres Mizukage et Tsuchikage ? Impossible, rigoureusement impossible… Ils sont trop puissants pour mourir.

-Leur force est grande, il est vrai… Mais quand deux forces équivalentes s’affrontent, elles risquent de s’entredétruire.

Kegatsu ne répondit pas… Il était troublé au fond de lui. Devait-il croire cet individu qui semblait si sage, si sur de lui et si serein ? Ou au contraire attendre l’avenir ? Au point où il en était, il n’avait qu’à attendre que deux petites années et voir ce qui se passerait, c’était la solution la plus probante. Il lui fallait de toute façon pour l’heure trouver un moyen de sortir de l’endroit où il était…

Mais il ne savait pas vraiment où il était… Car, s’ils s’étaient déjà retrouvés dans ce lieu, lui et son frère, ils n’avaient jamais éprouvés de difficultés pour revenir à la surface, mais dans le cas présent, c’était différent, complètement différent. Premièrement, le biju du vieil homme n’était pas entravé de chaine, et deuxièmement, il ne pouvait s’en aller sans l’accord de Korai. A chaque fois qu’il avait vécu ce phénomène avec son frère, Kegatsu avait pu s’en aller quand il avait fini de parler, mais à ce moment, il était vrai que Horos aussi voulait sortir aussi… Il apprenait une nouvelle chose, mais ce n’était pas vraiment le moment approprié, il devait trouver un moyen de s’enfuir d’ici.

-Ne t’inquiète pas ! fit Korai, dans quelques minutes, Roshi va perdre, Horos prépare une technique raiton qui va clore l’affrontement, mais il va y avoir une intervention et mon élève sera sauvé. Dès que Horos aura lâché Roshi, je te permettrai de partir.

-Combien de temps ? demanda Kegatsu, pas fâché d’échapper à la menace du démon à cinq queues.

-Dans cinq secondes… Quatre… Trois…Deux… Maintenant !

Et les deux shinobis sortirent de la transe de biju dans laquelle ils étaient, et ils purent effectivement voir que Horos s’apprêtait à donne un coup de poing pour en finir avec le ninja de la lave. Il allait frapper de toutes ses forces, mais un homme apparut derrière lui, exécutant un mudra. Le coup de Horos fut stoppé, et le jinchuriki de Sanbi lâcha Roshi, qui fut rattrapé par l’homme en question et posé à terre délicatement, avant que l’individu ne se retourne devant le porteur de démon.

Horos avait baissé sa garde… Il n’avait pas imaginé que quelqu’un eut pu intervenir dans son combat. C’est-à-dire que, grisé par la sensation de satisfaction ressentie par sa victoire, il en avait oublié qu’il se trouvait sur le champ de bataille. Il se croyait plutôt aux simples prémices d’un affrontement entre deux armées, durant la période attribuée aux combats singuliers. Mais il était bien en plein milieu d’une bataille, il aurait du s’attendre à cette possibilité.

Surpris par l’arrêt de son coup, il s’arrêta quelques instants pour tenter de comprendre ce qui se passait. Et il fut transpercé de part en part par un millier de lances qui jaillirent du sol… Le fer des armes s’enflammèrent et commencèrent à consumer le shinobi, qui hurla de douleur. Une douleur physique insupportable, mais pourtant, le jinchuriki de Sanbi eut un geste étrange. Il extirpa un kunai, comme s’il voulait une arme pour enlever ce qui était brulé dans son corps, mais au lieu de ça, il le planta dans sa main…

Les armes et ses blessures disparurent. Il s’était extirpé de ce qu’il avait perçu comme une illusion par une véritable douleur physique. Les ninjas de hautes volées étaient tout à fait capables de reconnaître quand ils étaient en proie à une illusion, et une fois que ceci était fait il était plutôt simple de trouver un moyen pour s’en sortir. Il n’y avait aucun genjutsu suffisamment puissant capable de tromper un shinobi doué de telle façon qu’il aurait eue forcément besoin d’un camarade pour vaincre l’illusion.

La personne qui lui avait lancé l’illusion ne l’avait pas attaqué, mais avait éloigné Roshi d’Horos. Cette personne fit face au ninja de Kiri. Ce dernier écarquilla les yeux l’espace d’une seconde avant de revenir à une expression montrant un intérêt soudain. L’homme qu’il avait en face de lui serait un adversaire de taille. L’individu en question portait une armure de maille à manche courte, des gants de fer, et un pantalon noir. Ses cheveux, noirs, flottaient au vent. Sur son front se trouvait le bandeau d’Iwa.

-Ne touche pas à mon frère, Horos ! fit-il

-Ce gamin est ton frère, Muro ? répondit, goguenard, le jinchuriki de Sanbi. Si tu ne veux pas que j’y touche, tu n’as qu’à m’en empêcher.

Les deux opposants foncèrent l’un sur l’autre. Horos avait gâché plus de chakra que Muro durant cette bataille, mais il en avait bien plus d’une part, et d’autre part, il était tellement enragé que son état de fatigue importait bien peu dans ce combat. Mais celui-ci n’allait pas avoir lieu. Au moment même où les deux combattants allaient se rentrer dedans, le souffle d’une terrible explosion les éjecta. Quand ils se relevèrent, ils virent tous deux les Mizukage et Tsuchikage. Ce dernier était à terre, visiblement blessé au bras, tandis que l’autre le regardait d’un air goguenard. Muro ne prit même pas le temps de réfléchir à ce qui pourrait lui arriver, et chargea vers le maître de Kiri. Horos eut un sourire sadique quand il vit son nouvel adversaire lui tourner le dos. Il tendit sa main vers lui en concentrant du chakra dans ses paumes, et… fut envoyé valdingué par un coup de pied en pleine joue. Se relevant en jurant, il jeta un rapide coup d’œil à celui qui s’était permis de s’attaquer à lui. Quel ne fut pas sa surprise quand il vit que c’était…

-Roshi ! Sale gosse, je vais te dézinguer !

-Désolé, mais j’te l’ai dit au début. Bakaroshite… Je vais te buter.

Le chakra de Yonbi avait protégé Roshi de la principale partie de la technique raiton de Horos, mais avait réussi à doser les dommages de telle sorte que tout laisse à croire que le ninja de la lave avait tout reçu de plein fouet. Il n’avait plus eu qu’à attendre d’avoir une fenêtre de tir pour abattre son adversaire.

Pendant ce temps, Muro était arrivé jusqu’au Nidaime Mizukage, avant que celui-ci n’ait pu éliminé Muu. Le fils de Shodaime Tsuchikage voulu le transpercer d’un coup de kunai, mais passa au travers. Dans sa hâte, il avait oublié le pouvoir de l’invocation du chef de Kiri. La palourde ainsi appelée trompait les ennemis de son invocateur en faisant apparaître un mirage de ce dernier.

-Dommage Muro ! fit une voix nasillarde dans l’oreille de l’héritier du premier maître d’Iwa.

Ce dernier tomba nez à nez avec le véritable Mizukage, qui tendait un doigt accusateur vers lui. Il sut quelle technique il allait utiliser, mais il était en pleine course, et ne pouvait plus modifier sa trajectoire. Il ne put que voir sa mort arriver sans pouvoir rien faire. La scène se passa comme au ralenti. Une goutte d’eau partit à pleine vitesse du doigt pointé vers Muro. Elle l’atteignit au niveau du cœur, mais ne le tua pas sur le coup. Elle se contenta juste de le blesser mortellement, et de le faire tomber face contre terre.

Roshi eut le temps de voir la scène. Quand il vit son frère s’écraser contre la terre, une immense tristesse l’envahit, bien qu’en tant que shinobi, il n’en fit rien paraître. Ce sentiment de perte était très fort, à un tel point qu’il réussit à émouvoir Yonbi… Ce dernier profita de ce moment de faiblesse de la part de son réceptacle pour lui permettre d’assister aux derniers instants de son frère. Plus que par émotion, en fait, c’était surtout pour dresser un simulacre de sympathie pour avoir un meilleur contrôle de son jinchuriki à l’avenir.

Le chakra de Yonbi augmenta de manière phénoménale la température, faisant tituber Horos. Le ninja de la lave utilisa sa vitesse pour envoyer valser le réceptacle de Sanbi, une fois de plus. Ceci fait, il se dirigea vers Muro et le rejoignit en deux pas. Le retournant délicatement, il put voir que la blessure infligée par le deuxième Mizukage était trop importante pour être soignée. Elle avait atteint la région du cœur, déclenchant par ce biais une hémorragie très importante qui empêchait à l’organe cardiaque de fonctionner normalement. La mort inéluctable du fils du Shodaime Tsuchikage n’était plus qu’une question de minutes.

-Ro..Roshi, je…dois te révéler un dernier se…secret avant de mourir, fit le mourant, sa phrase étant ponctué par le gargouillement du sang qui s’échappait de sa bouche.

-Qu’est-ce que c’est ? demanda le ninja de la lave, cachant du mieux qu’il pouvait son émotion.

-On t’a toujours dit que le premier Tsuchikage était ton père… Mais c’est faux. Ton vrai père… révéla Muro avant d’être interrompu par la gerbe de sang qui s’échappa de sa bouche

-Mon vrai père ? Mais… Qui est-ce ? fit Roshi, qui avait tilté dès qu’il avait entendu la phrase de son prétendu frère.

-Ton...ton père... se nomme…

Les yeux de Muro se perdirent dans le vague. Ils étaient fixés sur Roshi, mais ne pouvait plus le voir. Le fils du premier Tsuchikage n’était plus… Et la bataille n’avait pourtant pas atteint sa fin. Le temps semblait s’être arrêté lors de l’échange de parole entre Roshi et Muro. Le silence fut brisé par le ricanement…Celui du Nidaime Mizukage. Le ninja de la lave avait relâché son attention un instant de trop…

-Merde ! eut-il le temps de dire.

-Suiton, tir aqueux !

La même technique qui avait abattu Muro, une simple goutte d’eau lancée à pleine vitesse capable de tout traverser, s’élança vers le jeune garçon de quinze ans. Celui-ci aurait été touché… Si Korai n’était pas intervenu. Le vieil homme avait assommé d’un seul coup le jinchuriki de Rokubi et l’avait renvoyé dans le camp de Kiri. Il s’était ensuite dirigé vers la source de chakra de son élève, facilement reconnaissable grâce à la présence du biju. Quand il était arrivé, il avait vu la scène… et su que, s’il n’agissait pas, son disciple mourrait.

Il intensifia sa quantité de chakra de manière drastique, à un tel point qu’elle brouilla le flux qui alimentait la goutte d’eau meurtrière, dissipant celle-là instantanément. D’un seul pas, il se retrouva derrière le nidaime Mizukage. Ce dernier fut expulsé violemment, mais rattrapé par Horos, qui s’était relevé une fois de plus et qui avait assisté à la scène. Il se rua vers Korai… Quelle erreur ! Il ne pouvait certes pas le savoir, mais il se trouvait face au plus puissant shinobi de son époque… L’ignorance est source de malheur. Foncer sur un adversaire était une chose irréfléchie dans un premier temps, et surtout, dans le cas présent, ça l’était encore plus dans le sens où le jinchuriki de Sanbi ignorait tout de son adversaire.

Mais sa folie meurtrière n’avait pas été apaisée par son affrontement avec le ninja de la lave. Il sortit un kunai et le planta dans le torse de Korai. Il sentit la lame s’enfoncer dans la chair, il vit la tunique de Korai se teinter d’un rouge grenat envoutant, il sentit le corps s’affaisser et il entendit une voix qui respirait la sagesse.

-Gobi est le bijuu des illusions…

Le corps de Korai disparut, sous les yeux ébahis de Horos, on avait réussi à tromper ses sens, il devait subir un genjutsu de très haut niveau. Il n’eut pas le temps d’apprécier cette technique, cependant, car un coup à la nuque l’envoya au royaume d’Hypnos. Il s’écroula à terre.

Pendant ce temps là, Korai était la cible de plusieurs centaines de shurikens de la part des ninjas de Kiri présents. Mais le vieil homme semblait invulnérable, les armes de tirs passaient au travers de lui comme s’il avait été un fantôme immatériel… Une ombre se projeta sur tous les shinobis présents, Une ombre venant du ciel. Terrifiant nuage que celui qui s’amoncelait au dessus du champ de bataille. Nimbé de chakra, une quantité démentielle de vapeur d’eau s’était réunie pour donner lieu à un nimbus massif.

Mais il y eut un problème. Autant cette masse condensée de nuages était très dangereuse, autant le contrôle qu’exerçait Korai, toujours caché aux yeux de tous, n’était celui qu’il aurait du être. Le vieil homme réapparut au coté de Roshi, auprès duquel il s’était caché grâce à une autre illusion. Il avait la main crispée à l’emplacement du cœur. Son grand âge le rattrapait et faire de telles démonstrations de puissance devait commencer à lui couter.

Le nuage de vapeur… S’écrasa littéralement dans les rangs adverses, causant de lourdes pertes. L’issue de la bataille avait dès lors changé. Le second Mizukage l’avait compris, car dans un grognement de rage, il cria de commencer la retraite. Kiri avait perdu, et parce qu’un vieil homme n’avait pas été capable de contrôler une masse de nuage chargé en chakra. Dans le même temps, s’il avait pu la contrôler, l’attaque aurait pu être bien plus destructrice. Récupérant Horos avec lui, Nidaime Mizukage prit la fuite… Sous le regard de Roshi, qui était trop inquiet pour son maître pour penser à le poursuivre.

Et surtout le ninja de la lave était épuisé aussi bien physiquement, à cause du combat qu’il avait mené, que moralement, à cause de la perte de son frère. Il n’était pas en mesure de prendre le risque de partir à la poursuite du Mizukage en se faufilant dans les rangs de Kiri. Il sentit alors qu’on lui tapotait l’épaule. C’était Keibaro, et Sentaro, ses coéquipiers. Ils n’avaient pas l’air d’être blessés outre-mesure, couverts de sang peut-être mais pas blessé. Ils virent tous deux la dépouille à coté de Roshi et baissèrent la tête en guise de respect et de deuil.

Au fil des minutes arrivèrent de plus en plus de shinobi des roches. L’armée de Kiri avait semble-t-il complètement disparu, tellement meurtrie par la dernière technique de Korai qu’elle n’avait même pas eu le courage, ou la folie, de s’arrêter au camp qu’elle avait édifié et quitter pour se battre. C’était une victoire d’Iwa, mais à quel prix ? La lignée du Shodaime Tsuchikage s’était éteinte, quoique cela seules certaines personnes étaient au courant, le fait que Roshi ne soit pas le petit-frère de Muro n’étant connues que par la très haute hiérarchie du village.

Les ninjas d’Iwa s’affairaient autour de Muu… Certains s’étaient approchés de la dépouille de Muro. Roshi, lui, semblait complètement absent. Keibaro et Sentaro l’aidèrent à se relever, et ils voulurent l’escorter hors du champ de bataille. Mais le ninja de la lave ne voulait pas quitter ni son frère ni son maître… Ce dernier, cependant, enleva sa main de l’emplacement du cœur, et il fit un sourire rassurant à son élève. Puis, il se pencha sur le corps de Muro et lui ferma les yeux.

Roshi, alors, s’en alla lentement du champ de bataille. Il vit les cadavres des shinobis d’Iwa être rapatrié. Il vit celui de Muro être transporté avec mille précautions sur un petit nuage de poussière par Oonoki, dont le bras était en écharpe. Les troupes d’Iwa rentraient chez elles, victorieuses, mais lourdes du deuil que causait le nombre de pertes, et néanmoins joyeuses en pensant que ça aurait été bien pire si elles avaient perdu. Ainsi s’achevait la bataille d’Harano, première grande bataille pour un jeune shinobi qui n’avait pas fini de faire parler de lui, dans le milieu terrifiant de la guerre. Il s’était fait au moins un ennemi mortel, Horos, sans compter le frère de ce dernier qui serait à ses côtés lors de futurs affrontements. Et il avait aussi une personne à éliminer par pure vengeance, le Nidaime Mizukage. Pour que l’âme de Muro connaisse enfin le repos, il devrait l’éliminer quelque soit les moyens utilisés.








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