Fiction: L'espoir de le voir renaître... (terminée)

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Je relevai faiblement la tête. Tout était flou, mais je distinguai une silhouette en face de moi. Finalement ils m'avaient entendue. Très bien, ils abrègeraient mes souffrances. Je n'avais aucun doute là-dessus, après tout j'avais assassiné leur chef.

- Allez-y, tuez moi qu'on en finisse, chuchotai-je.

- C'est ce que je vais faire, mais pas maintenant, me répondit-on.


Puisqu'ils avaient décidé de me faire souffrir, je souffrirais.


- Alors laissez-moi, soufflai-je, à bout de force.


Puis je me laissai tomber sur le sol, les larmes ne cessant d'humidifier mes joues. J'entendis ma respiration faiblir, et je me retrouvai à nouveau engloutie par l'obscurité. Je sentis à peine que l'on me portait, mais ce mouvement m'éclaircit les idées. J'entrouvris les yeux, sentant l'épaule de quelqu'un sous mon ventre. A ce contact, un souffle froid quitta mes poumons et je repris peu à peu conscience de ce qui m'entourait. J'avais la tête en bas. Je la tournai le plus possible à droite, vis des cheveux noirs, et refermai les paupières...pour les rouvrir aussi sec! Attendez il y a méprise là! Ces cheveux ne peuvent pas appartenir à la personne à qui je crois penser qu'ils appartiennent! J'avais l'esprit embrumé, la gorge asséchée mais j'ordonnais de la voix la plus ferme possible:

- Pose-moi.


- Non, me répondit Sasuke.


- Pose-moi ! Criai-je.


- Tais-toi, me répondit-il d'un ton sec.


Impossible de me dégager. Ma crise émotionnelle m'avait complètement vidée de mes forces et je ressentais encore la douleur qui avait torturé chaque partie de mon corps. Je frémis. Je n'avais plus qu'à attendre qu'il daigne me lâcher. Je n'avais aucun doute quant à mon futur proche; maintenant que je connaissais le lieu où il se terrait, il ne me laisserait jamais retourner au village. Il n'avait qu'une solution: en finir avec moi.

Mon cœur se serra. Son meurtre subtilement organisé par son propre Genjutsu m'avait remis les idées en place. Je me savais désormais incapable de lui faire le moindre mal. Du même coup, je ne serais pas à même de me défendre lorsqu'il m'ôterait la vie. En définitive, j'étais toujours cette petite fille fragile d'autrefois. Règle numéro vingt-cinq: En quelque situation que ce soit, un ninja ne doit jamais laisser transparaître ses émotions, l’accomplissement de la mission passe avant tout, le ninja n’a pas le droit de verser des larmes. Une fois encore, j'avais tout raté. J'étais faible. Toutes ces années d'entraînement n'avaient servies à rien.

Quitte à être nulle, autant l'être jusqu'au bout. Alors, à nouveau, mes yeux s'engorgèrent de gouttes d'eau qui s'écoulèrent en silence.


- Arrête de pleurer, tu veux, grogna Sasuke.

- Je pleure si j'ai envie! Ripostai-je telle une enfant, entre deux sanglots.

Il ne répondit pas. Il se contenta de conserver son allure et de marcher droit devant lui. Alors je m'étais trompée en croyant que l'entrée de sa cachette était vers le cercle d'herbe? Pourtant c'était là que s'étaient arrêtés Juugo et Karin. Soudain je compris. Il n'avait pas du tout l'intention de m'y emmener, il comptait en finir avec moi maintenant ! Après tout, pourquoi me garderait-il sur les bras plus longtemps ? J'étais un poids pour lui, comme je l'avais toujours été.

Petit à petit, le paysage me sembla familier. Nous étions déjà passés par là...Tiens, je voyais à quelques mètres l'arbre sur lequel j'avais dormi ! On voyait une trace, là où j'avais atterri après que Sasuke m'ait jeté à bas de mon perchoir. Pourquoi tournons-nous en rond ? Peut-être cela cachait-il quelque code secret ? Un langage caché ? Un jutsu camouflé ? Mon imagination commençait à dépasser les bornes, je décidai donc de l'enfermer à double tour dans une boîte marquée « Ne pas ouvrir. Danger ». Je verrais bien assez tôt !

Il continua de tourner pendant plusieurs minutes. Il semblait hésiter, son pas se faisant tantôt rapide, tantôt lent. Patiente, j'attendais, mais je commençais à avoir mal là où son épaule appuyait sur mon estomac. Rapidement, cette douleur m'agaça.

- On est bientôt arrivés ? Demandai-je naïvement.


- Tu verras bien quand nous y seront, dit-il, mystérieux.


J'en déduisis qu'il n'était même pas sûr lui même de la destination. Mais je commençais à avoir sérieusement mal...Je ne pourrais pas tenir encore bien longtemps. J'aurais aimé qu'il pense à changer sa façon de me porter, parce que là, ça commençait à me taper sur les nerfs.

- Tu peux pas me poser deux minutes ? Râlai-je.


- Non, répéta-t-il simplement.


Quelques minutes plus tard, il s'arrêta. Nous étions revenus au pied de mon arbre. Je tressaillis, revoyant trop bien les images associées à ce lieu mortel. Le sang, son corps sans vie, les souvenirs brûlants. Je fermai les yeux, attendant que cela passe. Au bout de quelques secondes, Sasuke me posa sur le sol. Il ne me lâcha pas, mais forma une série de sceaux avec sa main libre et le sol se souleva pour laisser place à une entrée souterraine très sombre. Elle était assez large pour nous permettre de passer tous les deux et donnait sur un escalier en pierre, recouvert d'herbes sèches entremêlées, qui disparaissait dans les profondeurs. L'un dans l'autre, un très charmant endroit... Il me tenait par le bras et me tira avec lui en direction de cette ouverture sinistre. J'eus un mouvement de recul. Il se tourna vers moi, ses yeux noirs sans émotions croisant les miens :


- Tu devrais avancer, dit-il avant de me tirer à nouveau.


Cette fois je le suivis, douchée par la menace qui perçait à travers ses mots, et entrai avec lui dans ce lieu inconnu.

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