Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: L'espoir de le voir renaître... (terminée)

Peu de temps après le conseil des Kage, Sakura fait son choix concernant son amour de toujours, Sasuke... Elle quitte le village et part à sa recherche afin d'accomplir ce qu'elle pense être son devoir en tant que kunoichi de Konoha, l'élimination définitive du Nukenin. Mais elle n'aurait jamais imaginé que les choses tourneraient de cette manière! Prisonnière de Sasuke, elle va être confrontée à bon nombre d'évènements... Saura-t-elle y faire face? Une fic Sasu/Saku!
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urusai (Féminin), le 07/03/2011
Yep!
Je n'ai pas grand chose à dire aujourd'hui, mais je vous remercie encore pour vos commentaires! Encore deux autres chapitres, et ce sera la fin de cette première saison, alors merci à tous ceux et celles qui l'ont suivie jusqu'au bout!




Chapitre 39: Les cicatrices ne sont pas toutes bonnes à faire disparaître



Mes membres ne me répondaient plus. Autour de moi, tous nos compagnons observaient Sasuke d'un œil mi-interrogateur, mi-effrayé, mais nul ne semblait vouloir esquisser un geste.
Je constatai que Naruto portait sur Sasuke un regard plus appuyé que les autres et, alors que ce dernier se relevait, une expression menaçante sur le visage, il s'insinua entre lui et moi. Les bras écartés, il fit face à notre ami et demanda d'une voix dure :

- Qu'est-ce qui te prend ?

La pression autour de mes muscles se relâcha et je sentis mes jambes onduler sous mon poids tandis que je reprenais le contrôle de mon corps. Mes genoux heurtèrent le sol avec un bruit sourd et un sanglot inattendu franchit mes lèvres. Un seul mot résonnait dans mon cerveau : Pourquoi ?
Je tentai de croiser le regard que tout mon être désirait fuir, mais le visage de Sasuke était entièrement masqué derrière Naruto, qui lui faisait face, les bras toujours écartés dans une attitude protectrice.

- Qu'est ce qui te prend ?, répéta-t-il, d'une voix plus forte dans laquelle perçait une profonde amertume. T'es complètement fou !

Je vis son poing se lever et s'écraser pour la deuxième fois de la soirée sur la pommette gauche de Sasuke. Celui-ci, une fois encore, ne chercha pas à l'éviter. Je ressentis le coup comme s'il m'était destiné et me ruai devant Naruto, écartant les bras à mon tour pour protéger celui contre lequel il me défendait. Il me considéra avec incrédulité et ses yeux bleus lancèrent des éclairs en croisant mon regard affolé.

- Arrête s'il te plait, soufflai-je.

- Il a utilisé son sharingan contre toi, Sakura !, s'indigna mon ami en serrant les poings. Il aurait pu te faire du mal, une fois de plus !

- Il ne l'aurait pas fait, assurai-je.

- Tu ne peux pas..., commença-t-il.

- Il a besoin de temps, Naruto, dis-je. Comprends cela.

Un imperceptible mouvement me fit me retourner. Sasuke était debout devant moi, ses yeux sombres et tristes fuyant les miens. Je savais qu'il ne goutait guère à ce que je prenne sa défense. Je savais aussi qu'il avait honte de ce qu'il avait fait, mais qu'il ne l'avouerait pas. Ou alors peut être à moi seule. Mais surement pas devant Naruto.

Tout serait tellement plus simple si ces deux là oubliaient leur foutue rivalité et acceptaient de se montrer leurs faiblesses. Naruto aurait alors compris que Sasuke avait déjà fait de très gros efforts ce soir là et que sa réaction face à mon attaque n'avait été que l'unique dérapage, rien d'autre qu'un instinct, le fruit maudit de plusieurs années de ténèbres. Une longue période où il avait dû envisager le danger partout, où chaque être était son ennemi, où la confiance n'était plus qu'un mot tiré d'un passé confus et lointain, presque inexistant. Si Naruto avait su comprendre cela, peut être aurait-il simplement rigolé en critiquant Sasuke sur son incapacité à se contrôler, puis Sasuke aurait répliqué et l'atmosphère n'aurait pas été lourde et pesante telle qu'elle l'était à cet instant.

Mais Naruto ne comprenait pas et fixait toujours Sasuke d'un air de reproche, tout son être bouillant de colère. Ce dernier pivota en direction des chambres et, sans adresser un mot, avança jusqu'à disparaître dans l'ombre du couloir. Le silence se fit d'autant plus pesant une fois que le centre de l'attention générale eut disparu...

- Rangeons, décréta Naruto sans m'accorder un regard.

Le ménage se fit en silence et je songeai avec mélancolie à l'ambiance de douce camaraderie qui régnait encore dix minutes plus tôt. Les râmens répandus par terre résonnaient encore de la chanson ridicule de Naruto, l'air était encore emprunt de l'humidité qui plaisait tant à Suigetsu et je pouvais encore imaginer Sasuke et Naruto s'échangeant des provocations à table, tels les deux enfants qu'ils étaient autrefois. Autrefois... Étais-je trop crédule en pensant que tout pouvait redevenir comme avant ? Certaines choses ne laissent-elles pas des traces, des cicatrices qui ne s'effacent jamais ?
Je posai mes doigts sur ma poitrine, à l'endroit à la cicatrice blanche témoignerait toujours du coup que m'avait donné Sasuke. Celle-ci ne s'effacerait sans doute jamais. Elle serait toujours là, prête à s'offrir aux yeux de l'homme qui fut à son origine, à lui rappeler ce qu'il avait commis, jusqu'où il était allé. Trop loin. Mais pas jusqu'au point de non retour.
J'espérais que les fêlures de l'amitié qui unissait l'équipe 7 n'étaient pas allées trop loin non plus. Qu'il était encore possible de les ressouder et que, même s'il en resterait toujours la trace, elle serait suffisamment dérisoire pour sombrer dans l'oubli.

Plongée dans mes pensées, je ne vis pas Naruto quitter la pièce. Lorsque je posai enfin les yeux sur autre chose que des débris ou des nouilles, je constatai que seuls, Suigetsu, Karin et Juugo étaient encore dans la salle. J'interrogeai Suigetsu qui me répondit que mon ami était dans le salon depuis cinq bonnes minutes déjà. J'estimai que le moment était venu d'avoir une conversation avec lui et le regard appuyé de Suigetsu me fit comprendre que l'on ne viendrait pas nous déranger.

Lorsque j'eus pénétré dans le salon, je trouvai un Naruto étendu sur le canapé, les bras croisés derrière la tête, les yeux levés vers le plafond. Il me lança un bref regard lorsque je refermai la porte puis reconsidéra la peinture effritée au dessus de lui. Je m'assis sur le fauteuil à côté de lui et posai mes mains sur mes genoux dans une attitude gênée.

- J'ai pensé qu'on pourrait discuter un peu, risquai-je d'une petite voix.

J'eus pour toute réponse un grognement bref.

- On a pas pu se parler seule à seul depuis qu'on est arrivés ici, continuai-je sans me laisser démonter.

Nouveau grognement puis silence. Prolongé. Enfin :

- Tu veux parler de quoi ?, grommela Naruto.

- De ce que tu veux, dis-je maladroitement. D'ici, de Suigetsu, Karin et Juugo, de... ce que tu veux.

- Tu as fais exprès de ne pas citer Sasuke, remarqua Naruto en se redressant et en daignant me faire face.

- Euh, non, pas du tout, bégayai-je, mais si tu veux on peut...

- C'est pourtant pour me parler de lui que tu es là, me coupa-t-il.

Il faisait rarement preuve d'une perspicacité aussi troublante. Je grimaçai.

- Très bien j'avoue, dis-je, je voudrais qu'on parle de Sasuke.

- Tu aurais dû le dire tout de suite.

- Ce n'est pas si simple, le réprimandai-je, quand tu es comme ça tu te montres parfois buté.

Il se renfrogna et le silence se fit encore durant quelques instants.

- Ce qui m'énerve, s'écria-t-il soudain en s'asseyant, c'est la manière que tu as de toujours le défendre ! Il ne méritait pas que tu agisses comme ça pour lui ! D'autant moins après qu'il ait... enfin, après ce qu'il a fait à Konoha, et plus précisément à toi !

Une voix résonna dans ma tête. C'était la mienne. « Certaines choses ne laissent-elles pas des traces, des cicatrices qui ne s'effacent jamais ? »

- Je croyais que tu lui avais pardonné tout ça, dis-je d'une voix plus amère que je ne l'avais souhaité.

- Pardonné ou pas, je ne peux pas l'effacer, décréta-t-il.

« Des cicatrices qui ne s'effacent jamais »...

- Mais enfin comprend-le !, m'écriai-je tandis qu'une boule se formait dans ma gorge, rendant ma voix étrangement aigüe. Il a passé toutes ses années à regarder continuellement par dessus son épaule, à écouter les discours et les recommandations des personnages les plus infâmes, et tu voudrais que brusquement, par enchantement, il redevienne celui qu'il était ? Mets-toi un peu à sa place !

- Alors il n'aurait pas dû faire semblant après que nous soyons arrivés, gronda Naruto.

- Il a fait des efforts, expliquai-je. Il l'a fait pour nous, Naruto ! Ne lui reproche pas d'avoir voulu essayer !

Il posa ses yeux sur moi, l'air de considérer mes paroles sous tous les angles possibles mais garda le silence. Finalement, il détourna la tête et lâcha :

- Il ne pourra jamais être celui qu'il était avant...

Je frémis. Alors c'était cela sa réponse. Finalement, les fêlures étaient trop larges, ce n'était pas réparable. Une larme quitta mon œil droit et roula jusqu'à mon menton mais je ne cherchais même pas à la cueillir. J'étais abattue. Tout ça pour ne rien récolter au final. Qu'étais-je sensée devenir, coincée entre mon meilleur ami et celui que j'aimais depuis toujours, s'ils étaient voués à se tourner le dos ?

- Non, il ne pourra pas redevenir celui qu'il était avant..., répéta Naruto. Tout simplement parce que personne ne le peut !

Je sursautai.

- Regarde-toi Sakura, fit-il en me désignant, tu n'es pas restée telle que tu étais lorsque nous sortions tout juste de l'académie ! Et je ne suis plus le gamin effronté que j'étais alors non plus !

Je le regardai à travers mes yeux ébahis. Mes larmes semblaient à ce point stupéfaites elles-mêmes qu'elles en oubliaient de couler. Je niai d'un mouvement de tête.

- Bien !, continua-t-il en haussant la voix, alors je ne vois pas comment Sasuke pourrait redevenir comme avant, lui ! Il n'est pas meilleur que toi et moi !

Je souris jusqu'aux oreilles, entrevoyant enfin le but de son raisonnement.

- Tu as raison, il n'est pas meilleur que nous, décrétai-je d'un faux air de défi.

- J'attends de voir ce que vaut le Sasuke d'aujourd'hui, continua Naruto, je ne veux pas d'une copie mal faite du gamin prétentieux qu'il était. Il se plante s'il croit ça. De toute façon je pouvais pas le piffer.

Je ris, parfaitement consciente du mensonge de mon ami. C'était à ce « gamin prétentieux » qu'il avait aimé comme un frère.

- Qu'il arrête de se prendre la tête, conclut-il alors, regarde dans quel état ça le met ! Ce mec n'a jamais su être naturel, je l'ai toujours dit !

Je me précipitai vers lui et entourai son cou de mes deux bras. Lui non plus ne l'admettrait pas, mais il s'était convaincu lui même avec son discours. C'était une façon de dire que j'avais raison sans admettre qu'il avait tort, mais je m'en fichais comme de mon premier kunai. L'important était qu'il défende toujours les liens qui le reliaient à Sasuke.
Reculant brusquement, je l'interrogeai avant de perdre le courage de lui poser la question :

- Naruto, penses-tu que l'amitié qui nous lie à Sasuke gardera à jamais des traces de tout ce qui s'est passé ? Qu'elles ne s'effaceront jamais ?

- Oui, répondit-il.

Je fermai les yeux, la boule faisant un retour triomphal dans ma gorge.

- Mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose, précisa-t-il en m'offrant son plus grand sourire. Ce qui s'est passé nous relie, toi, moi et Sasuke. C'est pour ça que l'on a jamais abandonné l'idée de le retrouver et que Sasuke a eu des remords à te tuer. S'il était trop lisse, sans rien pour se raccrocher, Sasuke, mais aussi toi et moi, aurions glissé sur notre passé sans problème. Notre amitié est devenue plus forte grâce à ça, finalement.

Je souris. Voilà qu'il se mettait à faire preuve de sagesse et à utiliser des métaphores...

- Je vais noter ça, c'est beau – et rare – que ce genre de choses sortent de ta bouche Naruto, le taquinai-je.

- Je t'interdis de le répéter à Sasuke, me prévint-il.

- A voir, éludai-je.

Tandis qu'il me menaçait de mille et une façons, je posai sur lui des yeux emplis de malice mais surtout pleins de gratitude. Peut-être que certaines cicatrices perdurent, mais j'avais désormais acquis la certitude qu'elles ne viendraient jamais à bout des liens qui unissaient notre équipe.

Attiré par le bruit, Suigetsu pénétra dans la pièce et réclama un autre repas, le sien s'étant répandu par terre trop tôt à son goût. Naruto s'enthousiasma alors pour la préparation d'autres râmens, lui même n'ayant pas contenté son insatiable estomac. Je les accompagnai jusqu'à la cuisine, silencieuse, tandis qu'ils parlaient avec entrain d'ingrédients incongrus à ajouter à la préparation.

Discrètement, je m'éclipsai dans le couloir des chambres. Cet incident n'était pas encore terminé pour tout le monde...




Et voila, la suite très bientôt! ;)






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