Fiction: L'espoir de le voir renaître... (terminée)

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Assise sur le lit, la silhouette ne réagit pas à mon entrée, ni lorsque je refermai la porte. Définitivement convaincue que l'obscurité serait ma plus grande alliée, je m'approchai sans actionner l'interrupteur commandant le lustre au dessus de ma tête.

- Tu veux quelque chose, Karin ?, m'interrogea la silhouette.

- Non..., niai-je d'une voix éteinte.

- Dans ce cas, je vais te demander de sortir, j'ai besoin d'être seul, dit la voix de Sasuke, à la fois plus dure et plus mélodieuse que jamais.

Je continuai cependant d'avancer vers lui, lentement, puis m'assis à son côté. Lorsque je ne fus plus qu'à quelques centimètres de la source de son affolement, mon cœur accéléra d'autant plus son rythme et j'eus l'impression que ses battements résonnaient dans toute la pièce... Mes yeux s'étaient habitués à l'obscurité et je pouvais maintenant discerner Sasuke avec plus de précisions. Il était adossé au mur, les mains croisées sur son torse et son visage était tourné vers le plafond. Sans savoir pourquoi, mon âme fut transportée de joie en le voyant, c'était la consécration de toute l'allégresse que j'avais ressenti depuis mon arrivée. Ce sentiment me submergea et je me sentis fondre, mes glandes lacrymales menaçant sérieusement de répandre une fois de plus leur contenu.

- Je n'ai pas besoin de réconfort, lança-t-il d'une voix neutre. Il faut juste que...

- Tu te remettes de tes émotions?, demandai-je d'une voix chevrotante.

Il ne répondit rien. Je le vis simplement se redresser et tourner son visage dans ma direction. Il m'étudia un instant avant de déclarer :

- Tu n'es pas Karin...

- Non, confirmai-je.

Il leva lentement sa main, hésitant, et la posa contre ma joue. Malgré moi, je ne pus retenir mes larmes et l'une d'elle s'écrasa contre son doigt. Je posai ma paume sur le dos de sa main et laissai mes yeux déverser leur trop plein d'émotion.

- Ce n'est pas possible, chuchota Sasuke sans esquisser le moindre geste. Je t'ai vue mourir, tu n'aurais jamais dû te relever d'une telle blessure, tu...

- Chut... soufflai-je en posant mon doigt sur ses lèvres. S'il te plait...

Je le repoussai sur le lit et allongeai ma tête sur son torse, entrelaçant nos doigts, les yeux toujours ruisselants de larmes. Mon autre main vint saisir son kimono et s'y agrippa fermement, puis je tournai mon visage contre lui et me mit à sangloter de plus en plus fort, enserrant ses doigts, comme si j'avais voulu ne plus jamais le lâcher. Sa deuxième main se posa sur le sommet de ma tête et il entreprit de lisser mes cheveux, tandis que je déversais mes larmes de bonheur sur lui, expliquant entre deux sanglots comment Tsunade m'avait sauvée des bras de la mort. Après que je me sois tue, nous restâmes l'un contre l'autre plusieurs minutes, puis il me releva et essuya mon visage humide du revers de nos mains mêlées. Sans me lâcher, il m'attira contre lui et saisit mon menton entre les doigts de sa main libre. Ses lèvres effleurèrent les miennes avant de s'y poser plus longuement. Elles étaient aussi douces que je l'avais imaginé, et leur contact voluptueux agit comme une étincelle. Ma main gauche remonta le long de son bras jusqu'à sa nuque et s'empara de ses cheveux, pressant son visage contre le mien. J'ouvris la bouche et laissai ma langue rencontrer la sienne, son haleine sucrée se mêlant à mon souffle. Des frissons remontèrent le long de ma colonne vertébrale tandis que sa main descendait langoureusement le long de mes omoplates jusqu'au creux de mon dos. Il me serra davantage contre lui encore quelques instants avant de rompre le baiser. Puis il me contempla en caressant mon visage de toute part et enfouit le sien dans mon épaule. Je l'enserrai dans une étreinte maternelle tout en appréciant le contact de ses lèvres qui se baladaient le long de ma clavicule jusque dans mon cou.
Soudain, il se redressa et s'éloigna de moi, reculant jusqu'au mur, brisant le lien de nos mains. Je le regardai sans comprendre, blessée par ce changement d'attitude.

- Qu'y a-t-il ?, murmurai-je, déçue.

- Rien du tout, dit-il, je m'arrête simplement avant de ne plus être capable de me contrôler.

- Oh, soufflai-je, tu sais, ça ne me gêne pas si...

- Moi, si, décréta-t-il, amer.

Mon cœur se serra. Ainsi, il ne m'aimait pas autant que je l'aimais moi-même... Il avait simplement succombé devant mes larmes, et devant sa propre culpabilité. Il n'avait pas voulu me rejeter, de peur de me blesser alors que j'avais fais tout ce chemin pour le rassurer. J'avais été bien naïve, comme toujours. Après tout, c'était joué d'avance, et ce depuis des années, Sasuke Uchiwa serait toujours un amour à sens unique.

- Ce n'est pas ce que tu penses, ajouta-t-il en réponse à mon silence. Je ne supporte pas de te voir t'offrir à moi aussi facilement, alors que j'ai failli... Alors que tu aurais pu... Tu ne m'en veux donc pas ?

Cette dernière phrase avait été dite sur un ton suppliant. Je me penchai légèrement pour atteindre le bouton de la petite lampe de chevet posée à côté de son lit. D'une pression du pouce, je l'allumai et mes yeux furent agressés par cette soudaine luminosité. Je tournai mon regard ébloui vers Sasuke, lequel me contemplait avec des yeux de martyre.

- C'est mieux comme ça, non ?, demandai-je d'une voix tendre. Si l'on doit discuter, je préfère autant que l'on puisse se voir, pas toi ?

- Hn, fut tout ce qu'il trouva à répondre.

- Je t'en ai voulu, Sasuke-kun, déclarai-je.

Il frissonna à la mention du « kun », que je n'avais plus utilisé depuis un certain temps.

- Oui, je t'en ai voulu d'avoir attenté à la vie de Naruto, continuai-je sur ma lancée. Pour ça, et seulement pour ça, j'ai eu de la rancune à ton égard. En ce qui me concerne personnellement, je n'ai rien à te reprocher, je prends la responsabilité de ce qui est arrivé. Après tout, tu avais raison, je n'avais pas à m'interp...

- Ne dis pas que j'avais raison !, me coupa-t-il sèchement. Je n'ai même pas réussi à me convaincre moi-même, avec cette énormité !

Je le regardai en souriant, et posai ma main sur la sienne. Il la retira vivement et tourna la tête.

- Pourquoi a-t-il fallu que tu t'exposes ?, pesta-t-il. J'aurais surement retenu mon geste avant de... Je n'aurais pas tué Naruto, alors pourquoi ?

- Je ne peux pas te l'expliquer, dis-je, c'est mon corps qui a agit tout seul...

Il me lança un bref regard étonné, comme si ces paroles avait éveillé quelque chose en lui, puis rebaissa la tête.

- Ne dis pas ça comme si c'était possible, grogna-t-il. Un corps n'agit que sous l'influence de l'esprit...

- Ce n'est pas ce qui importe, dis-je, ce qui compte, c'est que je ne t'en veux pas pour ça. A aucun moment, je ne t'en ai voulu, tu m'entends ?

Il resta silencieux quelques minutes. Je le laissai réfléchir, consciente qu'il était dans une phase difficile. L'éveil est un court instant si délicat, on regrette la nuit que l'on laisse derrière soi et l'on a peur de ce que le jour nous réserve. Mais pour avancer, il faut avoir le courage d'affronter chaque nouvelle aurore... Sasuke était en plein dans cette phase là. Il devait laisser la nuit derrière lui et affronter le jour, et je savais combien cela devait être dur pour lui... Je restai à ses côtés, prête à le soutenir par mes paroles ou par mes gestes au moindre doute. Posant mon regard sur la porte, je constatai qu'un trou de la taille d'un poing était apparu sur l'un des murs depuis ma dernière – et première – visite. Des débris calcaires et poussiéreux parsemaient le sol, signe que la casse était récente. Alors que je m'interrogeais sur son origine, Sasuke releva la tête et m'annonça :

- Je sais pourquoi tu es venue. Je suis désolé, mais je ne peux pas partir avec toi...




Et voilà une phrase qui n'a pas dû plaire à notre chère narratrice... Grâce au prochain chapitre, vous aurez une idée de ce que va être le contenu de la deuxième saison de cette fiction! :D

Concernant celui ci, vous a-t-il plu? Je suis impatiente de connaître vos réactions!

A bientôt!

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