Fiction: L'espoir de le voir renaître... (terminée)

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J'aurais dû y penser. A bien y réfléchir, il ne pouvait y avoir d'autres possibilités... Je levai un regard déterminé vers Naruto et lui dit :

- On y va, maintenant ?

- Yosh !, me répondit-il en serrant son poing.

Nous nous levâmes mais à peine avions-nous fait quelques pas que nous entendîmes le prof demander d'une voix amusée :

- Vous allez encore partir, n'est-ce pas ?

Nous nous raidîmes et pivotèrent vers notre sensei.

- Il n'y a qu'à regarder Naruto pour comprendre, expliqua-t-il. Faire preuve d'un tel enthousiasme à l'idée d'aller porter des gravats, c'est assez rare...

L'intéressé s'empourpra et se gratta la tête en rigolant. Pour ma part, j'interrogeai Kakashi-sensei du regard. Allait-il nous laisser partir, ou comptait-il nous en dissuader ?

- J'imagine que l'on ne peut rien y faire..., soupira-t-il. Visiblement, cette leçon ne vous a pas suffi, il faut que vous alliez à nouveau vous jeter dans la gueule du loup...

Il leva un regard désolé vers moi, sachant très bien à quel point de telles paroles me blesseraient. Mais je le regardai droit dans les yeux et affirmai :

- Kakashi-sensei, j'ai l'intention de parler avec Sasuke. Je pense que le combat que nous menons depuis des années pour le faire revenir n'est pas encore totalement désespéré !

- Tu étais bien avec lui pendant tout ce temps..., en déduit-il.

Je hochai la tête en signe d'acquiescement.

- Et ce que j'ai découvert me permet de dire qu'il y a encore de l'espoir le concernant, affirmai-je. Je n'ai pas l'intention de baisser les bras maintenant, malgré ce qu'il a pu faire !

Naruto me regardait avec déférence. Je savais qu'au fond de lui l'idée de tuer Sasuke ne lui avait jamais plu. Aurais-je été morte, peut-être que cela aurait été différent. Mais moi vivante, il était encore attaché à notre tout premier objectif : ramener Sasuke à Konoha ! Il était sans nul doute heureux de découvrir que c'était là le but de notre voyage. Je me tournai vers lui en arborant un sourire confiant, auquel il répondit.

- De toute façon, je dois rester couché, prétexta le prof, donc je ne peux pas faire grand chose pour vous arrêter... Faîtes comme bon vous semble, mais restez prudents !

Il nous gratifia de son regard sérieux. Je sentais bien qu'il n'était pas entièrement contre notre expédition, car même couché il aurait pu nous empêcher de partir s'il l'avait voulu. Seulement, après toutes ces années, il savait à quel point nous tenions à aller jusqu'au bout de nos convictions. Tant que nous serions en vie, nous n'arriverions pas à oublier Sasuke. Pour que nous abandonnions, il n'y avait que deux possibilités : sa mort ou la nôtre. Tout notre entourage avait fini par accepter cet état de fait.

- Si j'étais à votre place, ajouta le prof en replongeant dans son livre, je passerai voir Shikamaru avant de partir... Je crois qu'il est occupé à surveiller le périmètre sud de la forêt avec Ino et Chôji. Ils seront surement contents de vous voir.

Il avait dit ça sur un ton détendu, mais j'avais compris le message ! Si l'unité dix avait en charge une partie de la forêt, nous pourrions négocier notre passage ! Ils étaient de vrais amis et nous laisseraient surement passer sans problème !

- Oui, nous ne manquerons pas d'aller les saluer, confirmai-je en souriant malicieusement. Merci pour tout, maître !

- Il n'y a pas de quoi..., assura-t-il en levant la main, sans quitter son livre des yeux.

Nous regagnâmes le couloir en refermant la porte derrière nous. J'étais ravie d'avoir pu résoudre le mystère du pendentif tout en ayant trouvé une solution pour filer discrètement ! Kakashi-sensei était vraiment le meilleur ! Nous reprîmes le chemin de la sortie tout en discutant.

- Bah, il en a de bonnes le maître, comme si notre priorité était d'aller voir les autres !, râla Naruto. On aura tout le temps de le faire en rentrant !

- Tu es désespérant !, soupirai-je. S'il nous a conseillé d'aller à leur rencontre, c'est pour que nous puissions plus facilement quitter Konoha ! Ils nous laisseront probablement passer, eux !

- Ah, dit-il, vu comme ça, c'est vrai... Ça ira, Shikamaru ne peut rien me refuser !

Son assurance me fit rire et je cognai doucement mon poing sur son crâne.

- T'es bête !, dis-je en rigolant.

Il sourit à son tour et m'annonça l'existence d'une sortie proche de la porte Sud du village. Pour l'atteindre, il allait falloir marcher un peu plus longtemps. Cela ne me gênait pas à partir du moment où nous ne rencontrions personne pour nous demander où nous nous rendions.

- Naruto, Sakura, où allez-vous ?, nous interrogea une voix derrière nous.

Horreur, pourquoi fallait-il toujours que ce que je redoute se produise ? Ne pouvait-on pas me laisser souffler un moment ? Je me retournai et vis Tsunade-sama, ou plutôt je reconnus Tsunade-sama malgré le fait que son visage soit entièrement dissimulé derrière une pile de documents dont l'équilibre semblait plus que précaire...

- Kakashi-sensei nous a chargés de transmettre un message à Shikamaru, mentis-je en me précipitant pour avorter la chute de deux porte-documents déséquilibrés par le volte-face de l'Hokage.

- Ah bon ?, s'étonna-t-elle. Et pourrais-je connaître la nature de ce message ?

- Eh bien, euh..., hésita Naruto. Il a dit que nous ne devions pas vous en parler...

- Comment ça ?, s'insurgea-t-elle. Ne pas parler à l'Hokage des messages transmis aux ninjas ? Qu'est-ce que c'est encore que cette histoire ?

- Je vous assure que ce n'est rien d'important..., dis-je. Peut-être que Kakashi-sensei a l'intention de vous en informer lui même, vous devriez aller le lui demander !

- C'est ce que je vais faire !, confirma la Sannin, il va m'entendre !

Et elle partit en ronchonnant, la pile de paperasses menaçant à tout instant de s'effondrer. Je fis signe à Naruto de se dépêcher et nous reprîmes notre chemin. Si Tsunade-sama se rendait compte de la supercherie, nous passerions un sale quart d'heure... Et j'étais prête à parier que Kakashi-sensei ne nous serait d'aucune aide cette fois-ci...

C'est donc en courant que nous gagnâmes la sortie sud du souterrain, gardée par deux ninjas qui nous laissèrent passer à l'unique mention du nom de Hatake Kakashi. Nous débouchâmes dans le village à une centaine de mètres de la porte, laquelle était grande ouverte, laissant passer des chariots entiers de nourriture, matériaux et nécessaire médical fournis par les pays alliés. Quelques gardes surveillaient les allées et venues, refusant le passage à toute personne étrangère ne disposant pas d'un papier réglementaire.

Lorsqu'ils nous virent franchir la porte, l'un d'eux se dirigea vers nous pour nous interroger sur notre destination. Il n'avait pas l'air méfiant et semblait davantage agir par formalité. Je lui servis donc le même mensonge qu'aux autres, à savoir que notre maître, Hatake Kakashi, nous envoyait porter un message à l'unité dix, actuellement chargée de surveiller la zone sud de la forêt. Il hocha la tête et nous laissa poursuivre notre chemin. Je lançai un regard malicieux à Naruto, qui me le rendit et nous eûmes du mal à retenir notre cri de victoire ! Le plus difficile était fait, nous étions sortis du village ! Il ne nous restait plus qu'à mettre la main sur l'unité dix et l'affaire serait rondement menée !

Nous nous engageâmes dans la forêt et discutâmes allègrement en suivant le sentier. Nous n'avions aucune raison de nous cacher et le chemin était probablement l'endroit où nous serions le plus rapidement repérés. En effet, quelques minutes plus tard, une personne sauta souplement d'une branche d'arbre pour atterrir juste devant nous.

- Shikamaru m'a dit que tu étais revenue, Sakura !, dit-elle en se redressant.

- Ino !, m'exclamai-je, ravie de la voir.

- Où étais-tu tout ce temps ?, m'interrogea-t-elle, tout à trac. J'espère pour toi que les rumeurs étaient fausses et que tu n'étais pas avec Sasuke, grand front !

- En quoi ça te concerne, sale truie ?, l'invectivai-je en ricanant.

- Ce n'est pas fairplay !, m'accusa-t-elle.

- Il me semble t'avoir déjà dit qu'en amour, tous les coups sont permis !, précisai-je.

- Eh bien, si c'est vrai, alors je le plains, supporter la vue de ton énorme front pendant si longtemps..., se moqua mon amie.

- Ah ? Il n'a pas eu l'air de s'en plaindre, au contraire..., l'achevai-je.

Elle resta béate de stupeur. Certes, je mentais en disant cela, mais énerver Ino était un de mes jeux favoris.

- Ne me dis pas que tu..., balbutia la belle blonde.

- Oh, mais je ne dirais rien, ne t'inquiète pas..., déclarai-je d'un ton léger.

Elle fulminait, c'était trop marrant ! Un rien pouvait la faire sortir de ses gonds, elle était si prévisible ! Je croisai son regard qui me lançait des éclairs et je le soutins, un sourire amusé sur le visage. Nous restâmes plusieurs minutes ainsi, quand une voix troubla le silence :

- Euh, les filles, nous apostropha Naruto.

- Quoi ?, cria notre duo en se tournant de manière parfaitement synchronisée vers celui qui avait osé perturber notre affrontement.

- Ben, hésita-t-il d'une petite voix en reculant d'un pas, tu sais, on devait... Shikamaru et tout ça...

- Ah, c'est bien de le rappeler, approuvai-je en me détendant.

- Qu'est-ce qu'il veut dire ?, me demanda Ino qui avait déjà oublié notre accrochage.

- Nous avons une faveur à demander à Shikamaru, lui expliquai-je.

- Ah..., s'étonna mon amie. Très bien, je vais le contacter, il ne doit pas être bien loin !

Elle appuya sur le bouton de sa radio en me lançant des regards interrogateurs et demanda à Shikamaru de nous rejoindre en indiquant notre position. Ce dernier confirma qu'il serait là dans quelques minutes. En effet, quelques instants plus tard, il surgit de derrière les arbres les mains dans les poches, dans son habituelle posture décontractée.

- Vous m'avez demandé ?, questionna-t-il d'une voix monotone.

- Oui, confirma Naruto, Shikamaru, tu dois absolument nous aider à gagner la frontière !

Le regard de notre ami fit la navette entre Naruto et moi, puis il soupira avant de lâcher :

- Galère...




Au départ, j'avais mis « passer la frontière » dans la dernière réplique de Naruto, mais je me suis dis que cela ferait de Shikamaru un « passeur » et, de ce fait, un flot d'images plus cocasses les unes que les autres a déferlé dans ma tête; flot qui m'a au bout du compte poussée à remplacer « passer » par « gagner », ce qui évite à l'imagination de s'égarer de la sorte... voilà...

En espérant que cela vous a plu! ;)

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