Fiction: L'espoir de le voir renaître... (terminée)

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- Non !!

Je me précipitai vers Sasuke et me plantai devant lui. Je secouai la tête, furieuse, et l'attrapai par le col. Si Juugo avait encore des doutes, il était maintenant certain que je faisais partie de Konoha. Quant à Karin, son expression choquée en disait long sur son état d'esprit: elle était outrée. Je m'en fichais éperdument, trop occupée à soulever Sasuke et à le plaquer contre le mur, qui se fissura. Mon chakra n'était pas inhibé ici, et je laissai libre cours à ma colère.

- Qu'est-ce que je disais, ironisa Sasuke avant de se dégager sans le moindre effort.

- Je t'interdis de faire ça, Sasuke !! Hurlai-je.

Je sentis les larmes gagner mes yeux et ne m'en étonnai même pas: c'était devenu une habitude. Je refusais de croire qu'il avait pris cette décision.

- Comment peux-tu...?? Balbutiai-je. Tu vas tuer des innocents !

- Il n'y a pas d'innocents, expliqua-t-il, le village entier est coupable d'avoir vécu en paix en ignorant le sacrifice que mon frère a fait pour lui.

- Tu te rends compte de ce que tu dis ??

Il ne répondit rien, fit un signe à Suigetsu qui semblait prendre plaisir à observer la scène, et celui-ci se trouva immédiatement derrière moi, m'emprisonnant dans l'étau de ses bras. Je me débattis, en vain, j'étais trop affolée pour contrôler précisément mon chakra et ne parvint pas à faire appel à ma force exceptionnelle.

Sasuke, Juugo et Karin en profitèrent pour regagner le salon et quitter le repaire. Lorsque la grande porte se referma, je me figeai, paralysée par l'horreur. Je me retournai vers Suigetsu. C'était lui que je devais convaincre désormais !

- Il ne doit pas faire ça ! Me lamentai-je, je sais qu'il ne veut pas le faire au fond de lui ! Il faut l'en empêcher !

- Oula, compte pas sur moi ! Je ne te laisserai pas sortir d'ici !

- Pourquoi as-tu voulu que je te parle de lui, hein ? Tu as bien vu qu'il n'est pas lui-même ! Il n'est plus lui même depuis des années !

- Si je t'ai fais parler de lui, c'était uniquement parce que j'espérais que tu m'apprendrais quelque chose d'utile pour plus tard...

- Comment ça ?

- Je compte bien l'affronter un jour, et dans ce but, il me faut tout connaître de lui, ses forces et ses faiblesses !

Je restai muette. Après tout, ça ne m'étonnait qu'à moitié. Je connaissais assez Suigetsu désormais pour pouvoir affirmer qu'il n'était pas d'un naturel compatissant...J'aurai dû me douter qu'il cherchait à me soutirer des informations dans un but uniquement personnel... Cela m'importait peu à cet instant, je n'avais qu'une idée en tête: sortir d'ici et rejoindre Konoha. Pour cela je n'avais que deux solutions: convaincre Suigetsu de me laisser partir, où m'enfuir en douce, ce qui semblait impossible.

Je regagnai le salon en traînant les pieds, les joues encore humides, des sanglots agitant mes épaules. Je n'avais pas beaucoup de temps devant moi. Sasuke atteindrait Konoha dans deux jours au maximum et je ne pouvais prendre le risque de lui laisser plus de quelques heures d'avance...J'étais désespérée... Je ne voyais aucune issue, Suigetsu ne me laisserai jamais partir, et je ne pourrai pas m'évader moi même...Soudain, une idée me vint. Après tout, pourquoi ne pas user des même armes dont il s'était servi contre moi la dernière fois ? Je retournai dans la salle à manger, où Suigetsu était occupé à nettoyer sa belle et effrayante épée.

- Je me souviens de cette épée, dis-je, c'était celle de Zabuza, pas vrai ?

Il me lança un regard méfiant puis répondit en souriant :

- Ouais, c'est Sasuke qui m'a amené sur sa tombe. Et je l'ai empruntée, pour du long terme !

- Quel dommage d'avoir une si belle épée et de ne pas pouvoir s'en servir, soupirai-je.

- Je ne te le fais pas dire, râla-t-il.

- Je suis désolée, depuis que je suis là tu ne sors plus beaucoup, m'excusai-je.

- C'est pas faux, marmonna-t-il, mais ça va je te pardonne !

- Par contre, je comprends que tu sois déçu de rester enfermé alors que la bataille finale a enfin lieu...compatis-je.

Il ne répondit rien. Mais il n'en pensait pas moins, j'en étais certaine.

- Je vois clair dans ton jeu, grogna-t-il, tu vas me dire que je n'ai qu'à y aller et t'emmener avec moi hein ? Super idée ! Et une fois sur place, je me fais tuer !

- C'est étrange, contrai-je, je n'aurais pas pensé qu'une personne comme toi se laisserait dicter ses actes...

Puis je regagnai le salon, satisfaite. Il faudrait un moment pour que mes paroles agissent, mais connaissant le tempérament de Suigetsu, il allait craquer. Son envie de rejoindre ses compagnons était presque palpable, il n'avait pas particulièrement besoin de mes encouragements pour agir.

Je restai assise environ vingt minutes, faisant mine d'être absorbée par la lecture d'un gros bouquin qui traînait, mais néanmoins attentive au moindre bruit pouvant indiquer que mon compagnon s'activait. A l'issu de cette courte période, Suigetsu pénétra dans la pièce et se planta devant moi.

- Ecoute...commença-t-il.

Je levai les yeux.

- J'ai affreusement envie d'aller me battre, mais je tiens à la vie, vois-tu ? Et Sasuke ne me pardonnera pas, si je fais ce que tu demandes !

- Sauf si j'arrive à le convaincre que...débutai-je.

- Tu n'y arriveras pas ! S'exclama-t-il en me saisissant par les épaules. Ouvre les yeux, un peu ! Tu ne peux pas le changer !

- Laisse moi finir, dis-je en me dégageant. Sauf si j'arrive à le convaincre que je t'ai forcé à me laisser sortir. Tu pars de ton côté et moi du mien !

- C'est pareil ! Riposta-t-il, il me reprochera de n'avoir pas été assez vigilant !

- D'accord ! Tu as raison, restons là bien sagement, si tu t'y sens en sécurité ! Trouillard !

Et je regagnai ma chambre en claquant la porte. C'était peine perdue ! J'étais condamnée à rester cloitrée ici, alors que les personnes que je chérissais par dessus tout allaient s'entretuer dans quelques jours ! J'étais si impuissante ! Je frappai le mur mais ne réussis qu'à faire saigner mes jointures. Un cri de douleur m'échappa, qui se transforma très vite en cri de rage. Je tombai à genou sur le sol et évacuait ma colère de toutes les façons possibles : pleurs, hurlements, coups,... De longues minutes s'écoulèrent ainsi puis Suigetsu pénétra dans ma chambre, furibond.

- Ça va durer longtemps encore ?? S'insurgea-t-il, tel un parent faisant face au caprice de son enfant.

- Le temps qu'il faudra, répondis-je, acide.

Il grommela et s'assit sur mon lit. Il garda la tête dans ses mains tandis que je continuais mon cinéma. Il allait bientôt craquer.

- Raaaah !!! Cria-t-il enfin en se relevant et en pointant son index sur moi, il y a pas intérêt à ce que ça me retombe dessus ! Et que je ne t'entende plus me traiter de trouillard !

Je lui sautai au cou en le remerciant, inondant ses joues de mes larmes qui ruisselèrent de plus belle.

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