Fiction: L'espoir de le voir renaître... (terminée)

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Naruto et moi marchions d'un pas lent, comme si chacun de nous désirait faire durer ce moment le plus longtemps possible. C'était mon cas, mais surement pas le sien, n'ayant pas pu deviner mes desseins. Le monde semblait tourner plus doucement, et je profitai de cet instant de paix, le seul qu'il m'ait été donné depuis plusieurs semaines. Je marchais ainsi, pensant à tout et à rien, lorsqu'une main agrippa mon poignet. Je m'arrêtai net.

- Sakura-chan, entendis-je murmurer, tu me le dirais si tu prenais une décision importante pas vrai ?

Je me retournai en essayant de prendre l'expression la plus sereine possible.

- Mais qu'est-ce que tu as encore inventé dans ta p'tite tête Naruto? Rigolai-je.

- Réponds à ma question s'il te plait, insista-t-il.

Je le regardai, en prenant cette fois les traits de la fille ahurie qui ne comprend pas de quoi son ami lui parle.

- Oui, je suppose, je l'ai toujours fais non ? Dis-je en souriant.

- Promets-le, jure que tu le feras, continua-t-il.

- Mais enfin, Naruto, de quoi tu...commençai-je avant d'être coupée.

- Jure. J'ai déjà perdu mon meilleur ami sans qu'il ne me donne d'explication, je n'aimerais pas que ça recommence avec ma meilleure amie. Alors jure-le s'il te plait.

Alors là j'étais mal. Je n'aimais pas du tout, mais alors pas du tout l'idée de lui mentir, mais il le fallait, sinon il ferait tout pour m'en empêcher, il pourrait aller jusqu'à m'enfermer... C'est donc avec un sourire empreint de sincérité, autant qu'il fut possible, que je jurai. Il se détendit aussitôt.

- Je préfère, rigola-t-il. J'ai vu que ton regard avait changé depuis ce matin, j'ai cru que tu avais décidé quelque chose. Je suis désolééééé, s'empressa-t-il d'ajouter en voyant le plat de ma main se rapprocher de sa joue.

Il ferma les yeux, attendant le choc. Mais il ne vint pas. Pour la bonne raison que, pour une fois, ce n'était pas pour le frapper que j'avais levé la main sur lui. Ma paume se lova contre sa joue et je souris d'un air goguenard.

- Cela ne te ressemble pas de faire dans la psychologie, tu vois c'est presque aussi drôle que d'imaginer que je ferais ça un jour.

J'attrapai alors son visage, le tournai et posai mes lèvres sur sa joue. Celle ci devint cramoisie.

- Mais euh, balbutia-t-il, je...y'a vraiment un truc qui va pas chez toi ! T'es malade ?

- Non, mais c'est ma façon de te remercier de ton attention, dis-je en souriant, tu sais, il m'arrive parfois d'être gentille !

Je lui tirai la langue et lui fis un clin d'œil, puis j'agitai la main et partis en direction de chez moi.

Sitôt que j'eus tourné l'angle de la rue, je sentis que mes yeux me piquaient. Je secouai la tête et pris un air déterminé, regardant droit devant. Hors de question que je pleure. Cette décision, je l'avais prise et je devais l'assumer. J'entrai chez moi et sentis mes papilles réagir au parfum qui planait dans l'air. Tempuras. J'aurais rêvé en manger, mais je devais faire vite.

A peine ma chambre ouverte, je me jetai sur mon sac à dos qui trainait dans un coin, l'ouvrit et fourrait dedans tout ce qui serait nécessaire à ma toilette, à mon couchage plus quelques petits gadgets qui pourraient m'être utiles. Je portais déjà aux jambes les sacoches contenant mes shurikens et mes kunais, qui me seraient utiles pour la chasse, et pour le combat...Je frémis en songeant à celui ci. Et si je n'en étais pas capable? Si une fois arrivée devant lui, je n'y arrivais pas? Que se passerait-il alors?

- Tu mourras, dit une petite voix dans ma tête.

Bah si ce n'est que ça...Cela en valait la peine. Sasuke était devenu un danger pour lui même et surtout pour les autres. Pour le village. Je levai la main vers mon bandeau. Oui, pour le village, je le ferais.

Plus motivée que jamais, et convaincue que je tenais là la solution à bien des problèmes, je m'emparai de mon sac et le jetai sur mon dos. Je jetai un coup d'œil par l'ouverture de la porte. Personne. C'était le moment. Je me faufilai aussi discrètement que possible jusqu'à la porte d'entrée. J'entendis le chant de ma mère provenant du jardin. Bien elle n'était pas dans la maison et ne me verrait pas. Du coup hop ! Je m'emparai d'un tempura, le fourrai dans ma bouche et décampai aussi vite que possible.

La rue était déserte. Le gros du danger était là. Si je croisais quelqu'un que je connaissais, on ne manquerait pas de me demander où j'allais...Je grimpai donc agilement sur un poteau, puis sautai sur le toit de ma maison et continuai ainsi de toit en toit.

En chemin, j'aperçus Ino, en train d'arroser les fleurs de la vitrine du magasin familial, Kiba, occupé dans le parc à faire la course avec Akamaru, et Hinata, cachée derrière un arbre en train d'espionner...Naruto ?

Le garçon avait le regard levé dans ma direction. Je ne savais pas s'il m'avait vue ou s'il regardait simplement par là. Je ne m'arrêtai pas et le vis tourner les yeux sans montrer le moindre signe indiquant qu'il m'avait reconnue. De soulagement, je faillis oublier de sauter et manquait tomber dans les poubelles...

Lorsqu'enfin je vis les portes du village devant moi, je faillis pousser un cri de joie. Mais ce n'était définitivement pas une bonne idée, car Kakashi sensei était là, à discuter avec un homme que je ne connaissais pas mais qui appartenait sans doute au village, au vu du bandeau qui ceignait sa ceinture.

Je marchais à tâtons jusqu'à la porte, relevant sur ma tête la capuche du manteau que j'avais pris en partant, et accélérait au fur et à mesure que je m'éloignais du maître. Il ne fallait faire aucune erreur, sinon tout aurait été vain.

Lorsqu'enfin les arbres m'eurent totalement cachée aux yeux du village, je me mis à courir et je ne m'arrêtai qu'une heure après, à peu près certaine que personne ne m'avait suivie.

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