Fiction: L'espoir de le voir renaître... (terminée)

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Le lendemain, je fus réveillée par une véritable bombe sonore humaine. Je bondis hors de mon lit, cherchant de tous les côtés d'où pouvait bien provenir l'attaque. Je marchai dans une flaque d'eau en m'interrogeant vaguement sur son origine et regardai autour de moi. Soudain, Suigetsu apparut dans mon dos, toutes dents dehors. C'était lui, la flaque.

- Raaaah, je te hais sale poisson ! M'égosillai-je en me jetant sur lui.

Je sortis de cet affrontement complètement douchée, au sens propre – jeu de mot ! Encore engourdie par le sommeil, je m'avouai vaincue. Je lui fis donc un signe de paix, allai essorer mes cheveux dans le lavabo et enfilai des vêtements secs. Lorsque je fus sortie, Suigetsu m'attendait sur le pas de la porte. Il lut la question sur mon visage avant même que je ne la formule, et y répondit d'avance:

- Tu prends ton petit dej' avec nous aujourd'hui, et tous les jours à partir de maintenant, m'annonça-t-il. C'est valable pour les autres repas aussi. En fait, tu pourras aller et venir librement tant qu'il y aura quelqu'un pour jeter un œil sur toi et s'assurer que tu ne fais pas de conneries !

Je le regardai, bouche bée.

- Que...que me vaut cet honneur ? Bégayai-je.

- J'sais pas, dit-il en haussant les épaules, ordre de Sasuke.

- Il y a anguille sous roche ! Décrétai-je, sceptique.

- Peut-être, répondit-il après un nouvel haussement d'épaules.

- Tu ne m'aides pas du tout, Suigetsu, là...râlai-je.

- Ben, je peux pas puisque j'sais pas ! Rétorqua-t-il d'un ton qui laissait entendre qu'il voulait que je le laisse tranquille pour qu'il puisse aller manger.

Je lui emboîtai donc le pas, et le suivis jusqu'à la salle à manger, où Juugo et Karin étaient déjà attablés. Cette dernière me lança un regard glacé, rangea sa vaisselle et quitta la pièce la tête haute. Je regardai Suigetsu, déçue par tant d'antipathie, et il me signifia d'un hochement de tête que je ne devais pas faire attention.

J'entamai donc mon petit déjeuner avec entrain, flattée par le geste de Sasuke que je voyais comme une répercussion des événements de la veille. Alors que je me félicitai intérieurement de cette première victoire, mon regard fut attiré à gauche et je constatai que Juugo était agité de tremblements. Toute la partie gauche de son visage se recouvrit de motifs évoquant la marque qu'Orochimaru avait apposée sur Sasuke quelques années auparavant... Voyant venir une de ses fameuses crises meurtrières, je quittai rapidement mon siège et me plaquai contre le mur. Suigetsu se jeta sur le dos de Juugo tandis que celui-ci s'écriait :

- Je dois la tuer ! Laisse moi ! J'ai besoin de voir son sang couler !

Pétrifiée, je cherchai une issue en tâtonnant sur le mur mais je savais qu'elle se trouvait bien plus loin...Et je ne pouvais prendre le risque d'effectuer un seul mouvement, car il m'attaquerait sans hésiter. J'entendis la voix de Karin provenir des chambres et déclarer d'un ton morne :

- Sasuke, je crois bien qu'il y a du grabuge à côté...

- Comment ça, « tu crois »?

- Vois par toi même...

Un instant plus tard, Sasuke se trouva entre Juugo et moi. Il le regarda pendant quelques secondes et Juugo se calma presque instantanément. Suigetsu se laissa glisser sur le sol et reprit sa place comme si de rien n'était. Juugo murmura un vague « Désolé » et fit de même. J'étais pour ma part trop estomaquée pour avaler quoi que ce soit !

J'essayai d'intercepter Sasuke, mais il se dégagea et rejoignit les chambres en claquant la porte derrière lui. Je grognai et repris ma place. Curieuse, j'observai Suigetsu. Il buvait des quantités d'eau inimaginables ! Je regardai le lamentable petit verre posé devant moi. Il devait contenir quinze centilitres...Je relevai la tête et regardai Suigetsu engloutir un demi-litre d'une traite, directement au goulot. J'étais dans une maison de fous. Un schizophrène, une source d'eau vivante, une folle furieuse désagréable, et un éternel insatisfait de la vie... Suigetsu intercepta mon regard et rigola, conscient de ce qui m'intriguait :

- Je comprends que ça te surprenne, mais faut bien que je me recharge !

Et il quitta la table en me lançant un clin d'œil moqueur. Je levai les yeux au ciel.
Juugo, qui n'avait pas ouvert la bouche depuis mon arrivée à part pour proférer des menaces mortelles, se tourna soudain vers moi et m'examina.

- Je ne comprends pas, dit-il.

Je ne l'encourageai pas à poursuivre, ne sachant que trop bien ce qu'il ne comprenait pas...

- Pourquoi te tolère-t-il ? Continua-t-il.

Convaincue qu'il n'attendait pas de réponse, je ne dis rien.

- Serais-tu une vieille connaissance ? Demanda-t-il en me regardant droit dans les yeux cette fois.

- Euh...fut tout ce que je trouvai à répondre.

- Alors c'était bien ça, décréta-t-il.

- Mais je n'ai rien dis ! M'écriai-je.

- Oui, mais tu as hésité, et l'embarras est souvent plus éloquent que les mots, psalmodia-t-il.

Soit. J'étais cuite de ce côté là aussi... Au moins lui n'était pas sans gêne et il ne m'interrogea pas plus avant. Son aura avait quelque chose de saint, et pourtant je l'aurai comparé à tout sauf à une entité divine...Mais il inspirait la confiance, quand il ne menaçait pas de vous écorcher vif ! Lorsqu'il eut à son tour terminé, il débarrassa et regagna les chambres.

Je restai seule à table. Tout ceci était étrange. J'étais venue ici dans le but de tuer Sasuke et je me retrouvais à déjeuner autour d'une table avec ses coéquipiers...L'avenir est plein de surprises...

Soudain des cris de protestation rompirent le silence. Je tournai la tête vers les chambres, étonnée, ayant reconnu la voix de Suigetsu. La porte s'ouvrit et se fracassa contre le mur.

- Et pourquoi ce serait moi qui resterais là ?? Vociféra un Suigetsu visiblement très énervé.

- Tu sais bien pourquoi, répondit Sasuke au loin, il n'y a que toi qui puisses le faire. Prends ton mal en patience, je ne peux pas la laisser seule !

- Mais elle ne partira pas ! Protesta Suigetsu. Elle est trop attachée à toi, t'as pas compris encore ?

Je m'étais sentie concernée et à sa dernière phrase, je m'empourprai. Eh, ça ne se fait pas de parler aux noms des gens comme ça !

- Quand bien même, je veux que tu restes ici avec elle, riposta Sasuke, nullement déstabilisé.

- Raaah, hurla Suigetsu, j'suis pas une nounou !!

- Non, mais cette fois-ci je crains qu'elle ne reste pas aussi tranquille que d'habitude, confia Sasuke.

Et il sortit, tout apprêté pour le combat, accompagné de Karin et de Juugo, eux aussi armés jusqu'aux dents.

- On part pour Konoha !

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