Fiction: L'espoir de le voir renaître... (terminée)

Version imprimable




Avec la parole nue revient toute la vérité


- Première question : est ce que tu as fait des trucs pas nets avec Sasuke ?

Je rougis jusqu'aux oreilles.

- Non mais c'est quoi ce mec !!! Hurlai-je en me jetant sur lui.

- Eh, t'as dit que tu répondrais à toutes mes questions ! Riposta-t-il gaiement en retenant mon poing.

- Et c'est celle-là ta première ? M'écriai-je.

- Oui, dit-il en souriant.

- Eh bien non, je n'ai pas fais de trucs « pas nets » avec Sasuke !! Répondis-je en me rasseyant, vaincue.

- Mmmh, dit-il, les deux bras derrière la tête, vautré sur le canapé.

Il me lança un regard songeur, dévoila toutes ses dents dans un sourire moqueur et m'acheva avec un :

- Avoue que c'est pas l'envie qui t'a manqué...

Je poussai un cri de rage et lui sautai à la gorge. Il se liquéfia et mes doigts passèrent à travers l'eau. Je me figeai, pas encore habituée à cette technique qu'il ne m'avait dévoilée que quelques minutes auparavant, lors d'un précédent coup de poing. Il se reforma et posa un doigt sur ses lèvres en protestant:

- Oh, c'est pas parce qu'il y a personne aujourd'hui à part moi que tu peux hurler à tout bout de champ !

Flash-back explicatif:

C'était jour de fête pour moi ! Sasuke, Karin et Juugo étant partis en mission je ne sais où, Suigetsu était resté pour me surveiller. Je lui avais dit que c'était une précaution inutile; puisque, étant enfermée dans une pièce innervant mon chakra, elle-même située au bout d'un dédale souterrain protégé par mille et un jutsu, j'avais peu de chance de parvenir à m'échapper. Suigetsu rit et me donna raison, mais, disait-il, « on ne sait jamais ». Je le soupçonnais d'avoir piquer ces termes à Sasuke.

Du coup, les circonstances s'étant révélées si favorables, il m'avait fait une fleur et avait ouvert ma chambre pour me laisser parcourir librement, mais sous surveillance, leur humble planque. J'avais découvert que la pièce d'où étaient sortis les trois membres de Taka à mon arrivée était une cuisine exigüe, adjacente à une petite salle à manger, elle même donnant sur trois chambres et deux salles de bain. Suigetsu m'expliqua que la sienne était voisine de celle de Juugo, ce qui n'était pas de tout repos. J'avais parcouru ces lieux avec un air ahuri. J'imaginais Sasuke sur chaque parcelle de chaque pièce. A quelle place avait-il l'habitude de s'asseoir? Quel plat aimait-il manger ? Et surtout : est-ce qu'il était souvent présent ?

Je tournai des yeux envahis de curiosité vers mon gardien et son sourire s'effaça.

- C'est moi qui pose les questions, j'te rappelle ! Protesta-t-il avant de retourner dans la pièce principale.

S'en suivit sa première question, mon attaque ratée, et on en était à peu près là.

Fin du flash-back explicatif.

- Allez, je suis sérieux maintenant, assura mon inquisiteur personnel sans se départir de son sourire, tu viens de Konoha si mes déductions sont bonnes ?

- Oui, acquiesçai-je.

- Et tu as connu Sasuke là-bas, dit-il. Tu connais aussi le Jinchuuriki de Kyuubi !

- On était dans la même équipe, tous les trois...

- Ah ouais, dur...J'peux te dire un truc ? Tu choisis mal tes amis !

Je lui lançai un regard assassin et il s'esclaffa, avant de poursuivre :

- Bon, okay, t'étais dans la même équipe que Kyuubi et Sasuke. L'unité qui a battu Zabuza Momochi, hein ? Ça m'explique pas pourquoi il t'a ramenée ici au lieu de te saigner sur place !

- Moi non plus, avouai-je calmement, quoiqu'un peu remuée par l'expression « saigner sur place »..

- Et t'es venue là pour quoi ? M'interrogea-t-il.

- Pour le tuer à l'origine, dis-je sans me départir de ma sérénité.

- Ah...

Il me scruta attentivement avant de déclarer, d'une voix pleine de sous-entendus :

- Pourtant t'as pas l'air de le détester !

- Je le hais de toute mon âme, crachai-je.

- J'te crois pas une seconde !

Je serrai les poings si fort que mes ongles percèrent ma peau. Je sentis des larmes de rage me monter aux yeux. Ce n'était pas à cause de ce qu'avait dit le gros sac d'eau, ni même à cause de Sasuke. J'enrageais contre moi-même, contre ma propre faiblesse. Je n'arrivais même pas à faire croire à une personne que je connaissais seulement depuis quelques semaines que je haïssais Sasuke ! J'étais si idiote ! A peine l'avais-je revu que ma vision de lui avait complètement changé ! Tu parles d'une détermination... Oh, bien sûr, je le détestais toujours ! Mais je l'aimais tant à la fois...

- Eh t'es encore là ? Entendis-je.

Je voulus ravaler mes larmes mais une traîtresse glissa quand même le long de ma joue. Bien-sûr, elle n'échappa pas au regard perçant du requin d'en face.

- Tu pleures ??? Eh ben ma pauvre fille...

- Tais-toi s'il te plaît, bredouillai-je.

- Si tu veux que je me taise, va falloir que t'y mettes du tien...Promets-moi que tu arrêteras de faire l'anguille et que tu me diras tout sans détour, dès que ta crise sera passée !

- Hn...grognai-je en guise de oui.

- Ça veut dire oui ?

- Oui !

Et je laissai les larmes tomber car je ne pouvais plus les retenir. Les semaines passées dans cet endroit lugubre, sans voir une seule fois la lumière du soleil; l'amour qui me dévorait de l'intérieur; et les souvenirs qui remontaient quotidiennement, conséquence de mon inertie; tout ceci devait avoir des répercutions. Et elles étaient arrivées.

Pendant que je me vidais de toute mon eau, Suigetsu partit et ferma la porte de la cuisine derrière lui. Le message était passé. Je pleurai pendant une bonne heure sans m'arrêter. Parfois, je me calmais, mais pour reprendre aussitôt à cause d'une image du passé, du présent, ou en pensant à l'avenir. J'étais accablée du regret d'avoir trahi la confiance de Naruto, de n'avoir pas su retenir Sasuke lors de son départ, d'avoir été un poids pour eux pendant nos missions. Je pleurai pour mon amour impossible, car quand on aime un homme mort, il n'y a aucun espoir, si ce n'est mourir soi-même, et pour n'avoir pas été capable de m'en défaire définitivement. Je pleurai pour mon village, pour mes amis et pour ma famille. Et je pleurai parce que je pleurais une fois de plus...

Lorsqu'enfin je fus calmée pour de bon, Suigetsu sortit de la cuisine et me regarda d'un air inquiet. Je compris qu'il ne s'inquiétait pas de mes états d'âme mais davantage de savoir si j'avais réellement terminé. Je hochai la tête pour l'assurer que c'était passé. Il s'assit donc, soulagé, et plaça sa tête sur ses mains croisées.

- Bon, et maintenant, tu as des choses à me dire, rappela-t-il.

- Oui, je sais, dis-je.

Et je me confessai. Je terminai par ce que j'avais absolument besoin de dire à voix haute :

- Au fond, je n'ai jamais cessé d'aimer Sasuke de tout mon être...





Ah aaaah! J'ai particulièrement apprécié de conclure ce chapitre par cette phrase si... digne d'un roman à l'eau de rose! ^^ Oh, et puis cela ne fait pas de mal de temps en temps! Et c'est un peu le centre de l'histoire après tout!
Alors, qu'en avez-vous pensé? Pas la phrase, le chapitre bien sûr!
A bientôt!

Veuillez vous identifier ou vous inscrire:
Pseudo: Mot de Passe: