Fiction: Ce Silence Que Je N'Oubliera Jamais

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A l'hôpital Sakura retournait vaquer à ses activités le cœur lourd mais la conscience allégée. Elle ne se sentait plus coupable de gâcher la vie d'un précieux, très précieux ami, maintenant. Une tonne de dossiers en main, elle se dirigea vers son bureau où elle avait un rendez-vous important avec Hinata Hyuuga. Pas pour sa mauvaise grippe, après tout Hinata travaillait ici en tant généraliste car elle n'était pas une medic-nin spécialisée comme Sakura qui ayant suivie les cours particuliers de Tsunade durant des années était rôdée de ce côté-là. Elle poussa la porte de son bureau avec son épaule droite et sourit en voyant Shizune qui déposait une tasse de café par-dessus la paperasse. "Merci Shizune," sourit la rose. La brune hocha la tête et vint débarasser sa supérieure de tous ces dossiers encombrants qu'elle alla ranger dans le placard. la logique voulut qu'à la mort de Tsunade, ce fut sa première élève, Shizune, qui prenne les rennes de l'hôpital mais le Conseil fut unanime pour porter ce choix sur sa seconde élève, plus jeune et plus brillante. Sakura 'en voulait tellement parfois sur ce point. Elle avait été tellement égoïste, elle avait accepté le poste sans le proposer à Shizune : elle lui avait comme qui dirait griller la politesse.
Et aujourd'hui, l'ancienne assitante de l'Hokage faisait beaucoup pour elle : elle supportait ses sauts d'humeur, la déchargeait du travail superflus et même durant un temps avait essuyé toutes les "boulettes" qu'elle avait pu commettre en novice Sakura se mit alors à détailler la femme d'une quarantaine d'année qui elle aussi avait conservé son physique d'avant grâce à un sceau discret tatoué sur son omoplate gauche. Elle n'avait pas donc pas beaucoup changé, toujours la même coupe de cheveux, seulement aujourd'hui elle avait troqué sono yukata aux couleurs sombres pour un uniforme de Juunin qu'elle gardait pratiquement tout le temps. Elle était mariée à Yamato lui donnant deux enfants, Juichi âgé de onze ans et Chizu, âgée de neuf ans. "Quelque chose ne va pas Sakura ?" demanda alors Shizune qui avait remarqué le regard observateur de la jeune rose. Cette dernière, confuse, s'empressa de détourner les yeux et de secouer la tête.

-Non...je pensais juste à tout ce que tu avais fait pour moi depuis la mort de Tsunade-sama. Je ne sais pas comment t'être..
-Je t'arrête de suite, Sakura, sourit la brune, Tu me rappelle Tsunade parfois que c'est comme par pur réflexe. Si tu as pu être sa plus brilante élève c'était que vous aviez partagé les mêmes douleurs, les mêmes souffrances...Ne me remercie pas, je le fais en hommage à Tsunade. Si toi aussi tu souhaites lui rendre hommage, alors restes telle que tu es.
-Je....je ne sais pas quoi dire, soupira Sakura, gênée.
-Tu ferais mieux de te préparer, Hinata-sama pourrait arriver d'un moment à l'autre. Il te faudra du courage.
-Hum..

Shizune s'approcha d'elle et posa une main sur sa joue avant de partir discrètement. Deux secondes après, la porte s'ouvrit de nouveau. Elle put entendre "Ah Hinata-sama, Sakura vous attend." Elle aperçut la silhouette de Shizune s'éloigner dans le couloir et celle de l'autre brune apparaître tenant par la main son fils Yuji. La medic-nin rose se mit soudainement à trembler : il lui faudrait du courage. Shizune n'avait pas pesé ses mots en disant cela. Hinata referma doucement la porte et vint s'asseoir sur un des sièges face au bureau de son amie qui s'installa aussi. Le petit garçon, prit place difficilement sur l'autre siège. Il avait les cheveux attachés et cachés par un chapeau de paille et malgré ce mois de mai plutôt chaud, il portait un pull et un pantalon. Tout cela dans le but de cacher sa peau blanche qui était sensible, voir même hyper fragile à la sortie d'un bain. Sakura remit une mèche de cheveux derrière son oreille et claqua sa langue sur son palais en guise d'élan.

-Bonjour Hinata.
-Sakura, bonjour, soupira-t-elle d'une voix lasse.
-Je...les nouvelles ne sont pas bonnes pour Yuji-kun;.c'est....enfin..
-Très mauvais, finit Hinata en fermant les yeux.

Bien sûr qu'elle s'y attendait, déjà à la naissance, Tsunade l'avait sauvé de justesse tant il était plus maigre et petit que son frère. Il fallait s'y attendre, le lien congénital qui unissait Neji et sa femme avait prouvé son existence sur leur progéniture. C'était cruel qu'on les ait obligé à se marier malgré ce risque : absurde même car au lieu de donner des enfants sains au clan, ils risquaient de donner de véritable erreurs génétiques. Cependant, la tradition voulait préserver le sang pur des Hyuuga. Yuji, lui fit semblant de ne rien entendre bien qu'il se prit un grave coup au coeur. Pourquoi ?

-Disons qu'il faut relativiser Hinata. On se connait depuis tellement longtemps. Et je continuerai à mettre Yuji en tête de mes priorités. je le soignerai, c'est une promesse que je te fais-là. Sa carrière de ninja est fortement compromise mais pas totalement, s'il vient suivre mon traitement à l'hôpital au moins une fois par semaine, alors il pourrait continuer sur cette voix. Mais c'est à toi de décider si oui ou non, il devra suivre ce traitement qui psychologiquement peut-être lourd à supporter, expliqua Sakura en baissant les yeux.
-Bien sûr qu'il le suivra ! Je veux dire, Yuji-kun va se battre, je refuse de le laisser mourir, s'exclama Hinata en se levant de son siège pour enlacer son petit.
-Tu as raison. parce que mourir, c'est ce qu'il risque de lui arriver dans dix années si on ne fait rien.

Ce fut la phrase de trop pour la mère qui ne put retenir une série de larmes qui vint inonder son beau visage de porcelaine. Elle serra plus fort son fils, à genou devant le fauteuil où il était assis, immobile. C'était dans ces moments-là que Sakura haïssait son métier qui n'était pas fait pour annoncer de tels malheurs. Cependant, elle était sincère, elle guérirait Yuji parce qu'il aurait très bien pu s'agir de son propre fils. Elle se releva, contourna son bureau, et vint poser une main réconfortante dans le dos de sa collègue.

-Hinata, je sais ce que ça fait de perdre un fils. Fais-moi confiance, je ne te laisserai pas subir ça, annonça-t-elle d'une voix un peu trop rauque à son goût.

Dire qu'elle s'était promis de ne plus en reparler pour se préserver et ne pas tenter ce chagrin qui sommeillait au plus profond d'elle. Elle, mieux que quiconque, pouvait comprendre ce qu'était la perte d'un enfant. Hinata se figea, elle avait complètement oublié cet épisode de la vie de Sakura. Comment avait-elle pu oublier d'ailleurs puisque Naruto avait été impliqué ? Ils avaient tous été impliqués, elle se remémora soudain, les nuits blanches à faire des battues dans la forêt bordant Konoha. Cela s'était étalé sur plusieurs semaines, sans succès. Alors la brune se redressa doucement, essuya rapidement ses larmes.

-Je suis désolée Sakura, je te fais confiance. Seulement à la maison, je n'aurais aucun soutien...ca me fait peur d'être seule devant...
-Je sais Hinata. Ce que tu dois endurer n'est pas facile à vivre. Tu peux passer chez moi avec Yuji-kun quand tu le désire. Il est dans la même équipe que Setsuna, alors les portes de ma demeure lui sont grandes ouvertes, qu'il n'hésite pas. Naruto sera heureux de prendre soin de lui..
-Mer...merci, souffla Hinata, Allez Yuji-kun, on rentre...

Le petit se leva docilement de son siège et s'approcha de sa mère qui tendait sa main vers lui. Il lui agrippa tendrement les doigts et leva son regard pâle sur la doctoresse rose. Il l'aimait bien, c'était son médecin attitré et elle le traitait toujours avec une extrême douceur. Sakura se pencha vers Yuji avec un immense sourire, elle lui déposa un baiser sur la joue :"Yuji-kun, écoute bien ce que je vais te dire. Ton frère est fait comme le bois, il est dur et enraciné dans une terre qui lui est impossible à quitter. Tu as de l'eau en toi et comme l'eau, tu te fraies un chemin à travers la terre, et quand tu es coincé par la roche, ce n'est pas grave, parce que tu trouve toujours une fissure dans laquelle te glisser pour aller de l'avant." Le petit garçon, hocha la tête attentif à ses paroles qui le réconfortaient vraiment. Elle lui caressa la joue sous le regard attendri de Hinata qui aurait tellement aimé que les choses se passent différement. "Merci, Sakura...à bientôt...". Elle emprunta le chemin de la sortie quand arrivée à la porte, la rose l'interpella :

-Sasuke, il s'est réveillé.

Hinata se figea alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la porte. Elle baissa la tête et jeta un regard en coin timide avant de se mettre à espérer. Elle se permit de cacher son sourire, car elle savait que le retour de Sasuke compliquerait énormément les choses pour Sakura. "Ah....eh bien...ca pour une nouvelle..." se contenta-t-elle de dire avant de disparaître hors du bureau.

* * * *

Neji fit un immense effort pour sortir de la couche de sa compagne. Elle avait l'air totalement épuisée par leurs ébats précédents et ses cheveux chocolats s'étalaient un peu partout sur l'oreiller blanc. Il fit dans un pas pour s'éloigner du lit quand une main agile lui agrippa le poignet. Dans un bruit de claque qui le réveilla. il s'apprêtait à la quitter sans un au revoir, ni un mot de réconfort, bien sûr qu'elle ne le laisserait pas faire. Lentement, il se tourna vers elle, prêt à affronter un pétage de plomb typique de la dignité féminine de Tenten. A la place, il lui découvrit un sourire aguicheur sur le visage et des yeux pétillants. Elle se redressa pour se rapprocher et le draps coula sur son corps dévoilant sa poitrine bien faite. Il haussa un sourcil, curieux. "Tu ne te couperas jamais les cheveux hein ?" Il ne répondit pas, trop occupé à comprendre pourquoi elle lui demandait cela subitement. Elle baissa le regard rougissant un peu. "Parce que j'adore quand tes longues mèches caressent mon corp au moment où nous ne faisons plus qu'un. Comme lors de la première fois. Tu t'en souviens." Il tressaillit alors. Sa Tenten était devenue tellement mature et tellement femme. Durant leur enfance, il n'aurait jamais cru pouvoir trouver de telles courbes sous ses habits de garçons manqué, ni une magnifique chevelure de courtisane derrière cette coiffure un peu ridicule. Et pour la première fois, bien sûr qu'il s'en souvenait. C'était même le seul souvenir qu'il souhaitait ne jamais voir effacé de son coeur. C'était à l'époque où il avait encore le dessus sur le destin. Il secoua la tête pour répondre à la question et elle sourit un peu plus, insouciante et heureuse.

C'était l'image qu'elle voulait donner à Neji, au fond, elle était déchirée et ne désirait qu'une chose : le supplier de venir auprès d'elle. En acceptant de lui donner son corps cet après-midi, elle avait accepté d'être sa maîtresse. Alors qu'il se rhabillait rapidement, elle pensa à Satsuki et en fit de même. Leur petit sport n'avait duré qu'un quart d'heure, mais c'était déjà largement suffisant pour ennuyer un gosse. Non, elle ne s'inquiéta pas. Elle avait élevé sa fille dans la confiance et elle savait que Satsu ne ferait pas de bêtise. De plus, aucun risque qu'elle ait des problèmes et si c'était le cas, elle plaignait celui qui aurait voulu s'en prendre à elle. Bien qu'elle n'eut pas grandi dans le clan Hyuuga, elle avait des réflexes impressionnants en matière de taïjutsu. Tous deux habillés, ils sortirent de la chambre sans un mot et traversèrent le salon puis le couloir jusqu'au vestibule où le shinobi enfila ses chaussures. Il se tint debout devant la porte, sous le regard empli d'espoir de sa compagne. "Je reviendrai," déclara-t-il avant de sortir. Ce fut amplement suffisant pour la kunoichi : il reviendrait. Que demander de plus ? A part qu'il quitte sa femmes et ses fils pour s'installer avec elle. Non, Tenten ne considérait pas Hinata comme une rivale : elle l'appréciait vraiment même. Mais elle allait devoir prouver qu'elle valait mieux qu'elle en tant qu'épouse. Et pas seulement à Neji qui en était déjà convaincu grâce aux effluves de l'amour mais au clan Hyuuga. Et pour cela quoi de mieux que d'élever sa fille et en faire la plus puissante des Hyuugas.

Satsuki avait persuadé Setsuna de la raccompagner chez elle. Ils étaient tous les deux déçus par l'attitude du type qui répondait au nom de Sasuke-kun. Elle aurait aimé en savoir plus sur lui car elle le trouvait beau et surtout il avait l'allure d'un prince. Le petit garçon, lui, n'avait pas pu résister aux supplications de sa coéquipière et avait cédé pour qu'elle lui foute la paix. Ils avaient fait le chemin inverse et en moins de cinq minute étaient arrivés au Manoir de Tenten, enfin à l'arrière vers le jardin. Satsu remercia son ami en lui volant un petit baiser sur la joue. Setsuna rougit sur le coup et détourna son regard alors qu'elle sauta par-dessus la petite palissade pour rejoindre la terrasse ni vue, ni connue.

* * * * * * *

Dans la salle du Conseil, un silence grave régnait. Le genre de silence que l'on avait pas envie de briser par peur de s'attirer les foudres du malheur. Naruto était rentré à son bureau et avait demandé à ce qu'une session extraordinaire du Conseil soit réuni. Enfin, il n'avait pas dit les choses ainsi. Il s'était contenté de défoncer la porte du bureau de Moegi et d'aboyer "réunis le Conseil ! Maintenant !". Il était excité d'apprendre qu'il y allait enfin avoir une issue favorable avec le problème Sasuke, il voulait y croire. Après tout ce matin, sa femme de lui avait-elle pas donné le plus beau des baisers ? Une fois que tous les membres furent réunis, la session pu débuter, présidée par l'Hokage. Étaient présents, Hatake Kakashi, Yamato-taïchou et Shikamaru Nara. Uzumaki avait renouvellé le Conseil après la mort de Danzou et les deux Anciens Conseillers. Il avait annoncé aux nouveaux conseillés que Sasuke était de retour et chacun y allait de son petit scénario. La salle ne tarda pas à sentir la réfléxion intense.

-Le mieux serait de le réintégrer, comme avant. Après tout, il va se rappeler de ce qui s'est passé et nous n'avons aucune raison valable de le sanctionner. C'était une affaire entre lui et toi, Naruto, déclara Shikamaru dans un baîllement
-Comment ça aucune raison valable ? demanda Yamato qui n'avait jamais vraiment apprrécié le brun
-Il a déshonoré Sakura-chan, et il lui même fait de la peine. En plus de ça, il a failli briser mon ménage.
-Naruto, s'agaça Shikamaru, Tu n'as plus quatorze ans, grandis un peu. Il n'est pas obligé d'être gentil avec tout le monde, Sakura n'en est pas morte et toi tu es toujours en ménage avec elle, non ? Alors où est le problème ? De plus, il est tombé dans le coma par ta faute. Tu ne crois pas qu'il a assez été puni comme ça.
-J'approuve, acquiesça Kakashi qui admirait réellement le calme et la réflexion de Shikamaru.

La ninja copieur n'aurait pas dit mieux. Cette affaire ne concernait pas Konoha et même si elle touchait l'Hokage de très près, ca restait du domaine privé. Naruto baissa le regard et serra les dents. Comment Shikamaru pouvait dire des choses aussi simples alors qu'il savait aussi bien que lui que son ménage n'allait pas mieux que ça. Mais bien sûr, Nara en grand connaisseur du divorce ne pouvait qu'être indifférent dans ce genre de situation. D'un autre côté, comment le blâmer ? Il faisait son travail de Conseiller et conseillait dans la logique des choses. Il était sage et intelligent. Uzumaki essaya alors également de mettre ses émotions de côté pour réfléchir rationnellement, c'est alors que l'idée lui vint en tête.

-Bien, je lui donnerai en charge l'équipe 7 pour sa réintégration.
-Est-ce vraiment une bonne idée ? intervint Yamato, sceptique.
-Oui, c'en est une. Etre professeur recquiert une bonne discipline de soi et nécessite d'être sain d'esprit. Ca ne peut être qu'une bonne expérience pour Sasuke qui pourra alors changer. Lui faire enchaîner les missions de rang S l'éloignerait de Konoha. Après ce qui lui est arrivé, il faut mieux que nous placions notre confiance en lui. La preuve de cette confiance sera que nous lui laissions s'occuper du futur du Village, soupira Shikamaru.
-Tout à fait, de plus, seul un ancien membre de l'équipe 7 est bien placé pour enseigner à la nouvelle équipe 7 qui contient les profils qui ont énormément de potentiel. Je vieillis trop vite et m'occuper d'une équipe de jeune n'est plus dans mes capacités, ajouta Kakashi.
-Bien, nous sommes trois contre un. Désolé Yamato-taichou, mais Uchiwa sera nommé titulaire de l'équipe 7. Ca ne m'enchante pas plus qu'il soit aussi proche de Setsuna, mais ca me permettra d'apaiser la tension qu'il pourrait y avoir entre nous quand il se souviendra.

Tout le monde hocha la tête mais Yamato qui n'était pas entièrement convaincu. Il connaissait bien Naruto pour avoir fait équipe avec lui plusieurs fois, par conséquent il savait que le blond faisait d'immenses efforts pour garder le sourire alors que ces dernières années plus rien ne lui avait souri. Il ne désirait pas que les choses "pètent" encore une fois et cette décision mettait le feu aux poudres dans un moment où il fallait jouer la carte de la sagesse et de la prudence. L'Hokage allait lever la séance quand trois coups distincts furent porter à l'entrée. "Entrez" ordonna le blond et la porte s'ouvrit sur Sakura qui pénétra dans la salle du Conseil en leur donnant un pâle sourire. Elle avait attaché ses cheveux à l'arrache, n'était pas maquillée et portait une blouse blanche un peu trop grande pour elle. Au bout de son bras, pendait une trousse médicale. Elle parut désolée de déranger ainsi et fit des petits gestes circulèrent avec son pied sur le sol tout en se mordant la lèvre, tête baissée.

-Euh..Naruto, je suis désolée...mais tu m'avais dit que je devais voir Sasuke-kun pour lui faire un bilan, dit-elle d'une petite voix.
-Eh bien oui Sakura-chan, tu es notre meilleure medic-nin, même la meilleure du monde, sourit Naruto avec un clin d'oeil.

Sakura rougit un peu alors que Kakashi et Yamato approuvaient totalement, même si psychologiquement elle restait la Sakura de seize ans, sa force au cours de cette dernière décennie avait considérablement augmenté au point de surpasser celle de Tsunade. Elle maîtrisait le Genjutsu à un niveau plus élevé que Kurenaï, et pouvait même tromper des dojutsus tels que le sharingan ou le byakugan.

-Je..voulais savoir si je devais lui transmettre un message. Il va sûrement me poser des questions, continua-t-elle en relevant son regard pour observer son mari.
-Ah oui...ahem et bien dis-lui qu'il sera sensei de l'équipe 7.
-Quoi ? s'étrangla Sakura qui avait perdu toute candeur en brandissant soudainement son poing.

Kakashi et ses collègues eurent un sourire gêné, peu désireux d'assister à une scène de ménage. "Tu as perdu la tête!" cria-t-elle en lâchant sa trousse médicale. "Voyons Sakura-chan" tenta de la calmer Naruto, mains en avant pour l'apaiser. "Et Setsuna tu y as pensé..qu'est-ce qu'on...va lui dire, et à Sasuke...." Trois "pafs" se firent entendre. Yamato, Shikamaru et Kakashi avaient définitivement quitté la pièce dans un nuage de fumée. Ce qui allaient suivre ne les concernaient pas plus que ça. Naruto fronça les sourcils et dut reconnaître qu'il acceptait cette évidence.

-Setsuna est mon fils; Sakura, peu importe.
-C'est bien beau ! Mais quand Sasuke-kun se rappelera et qu'il verra sa ressemblance avec le môme tu crois pas que quelque chose va faire tilt dans sa tête !
-Il n'a aucun droit sur lui ! s'exclama Naruto, Et il le saura très bien !
-Ne dis pas ça ! Il est son père autant que toi ! cria Sakura pour couvrir la voix de son mari.

Cette phrase fit un énorme choc au blond qui un instant resta sans voix. Il se mit à trembler de chagrin et de colère, de plus ce goût amer dans s'était propagé : un goût de jalousie et de rage. Très difficile à supporter. Comment osait-elle lui dire cela alors qu'il avait élevé Setsuna sans faire de distinction, qu'il l'avait nourri, logé et habillé ! Devant le silence traumatisant de l'Hokage, elle comprit qu'elle était allée un peu trop loin. Elle avait été si détestable avec Naruto au cours de ses trois dernières années. Peut-être le faisait-elle exprès pour qu'il la quitte et l'abandonne. C'était qu'elle ne connaissait pas le shinobi, lors de leur mariage, il avait juré : et il ne revenait jamais sur une parole donnée, c'était son nindô. Depuis trois ans, elle avait honte et ne se sentait plus à la hauteur pour jouer son rôle de mère et d'épouse, depuis le drame. Le principal sujet de dispute de ce couple était les enfants, elle prenait toujours la pillule bien que Naruto lui eût demandé de l'arrêter pour lui donner un nouvel enfant. Mais, elle ne voulait pas, elle ne possédait pas le courage nécessaire pour effacer le tableau d'un coup d'éponge.

-Dis-lui ce que tu veux Sakura-chan, finit par céder Naruto avec un petit sourire, J'ai déjà perdu un fils. Je ne perdrai pas Setsuna. Si tu ne lui fais pas comprendre ça. Moi, je m'en chargerai.

Sakura eut l'impression que son cœur se transformait en lambeaux qui glissaient entre ses côtes. C'était si douloureux : pourquoi était-il obligé d'être si gentil avec elle même quand elle lui sortait des horreurs ? Il était si patient, et s'entêtait à sauver leur couple qui n'était plus à la dérive mais bel et bien au fond de la mer. Il pourrait sauver les apparences autant qu'il le voudra, rien ne changera : derrière les couches de peintures, la toile était effritée et abîmée. Elle baissa la tête, résignée.

-Je..je suis désolée., souffla-t-elle avant d'être prise par un sanglot.

On y était : elle craquait de nouveau. Il ne comptait plus les fois où depuis trois ans, elle fondait en larmes une heure sur deux. Il se rapprocha d'elle et lui releva le menton avec son index. Son regard vert d'eau croisa d'abord le merveilleux sourire qu'il faisait avant de plonger dans ses yeux lapis-lazulis.

-Ne le sois pas, déclara-t-il, Je sais que tu es consciente de tout ce que j'ai fais pour que tu ne sois pas malheureuse. Tu ne m'aurais jamais épousé sinon hein ? Tu aurais pu épouser n'importe qui, mais..
-Naruto, le coupa-t-elle, Je t'ai épousé parce que...les choses devaient se passer ainsi. Je ne me rappelle même plus des sentiments qui m'ont poussé à le faire. Tout me paraît si loin, comme dans un rêve. Et j'ai l'impression que les choses se sont franchement dégradées. En dehors de la mort naturelle de Tsunade qui m'avait affecté. La disparition de...
-Chut. Ne le dis pas. Tu vas te faire du mal, soupira-t-il en la prenant dans ses bras.

Elle se dégagea avec un soupir, ce qu'il était perspicace dis donc, comme si elle l'allait le dire. "Bon, je vais y aller, a tout à l'heure," dit-elle avant de disparaître dans un nuage de fumée. Une fois seul, Naruto perdit son sourire et permit au chagrin de s'emparer de son visage.

* * * *

Sasuke enroula une serviette de bain autour de sa taille. Il était bien content de s'être débarrasser de cette odeur de médicaments et de maladie. D'un autre côté, cette "joie" était vite nuancée par l'état de sa maison. Déjà qu'il y avait huit ans quand il avait emménagé dans l'ancienne maison familiale des travaux avaient du être de mise. Il était assez frustré de constater que durant son sommeil aucune personne n'était venue s'occuper de la demeure. Les portes coulissantes grinçaient et s'ouvraient difficilement. Certains panneaux de bois étaient même branlants, le parquet moisi par endroit et une mer de poussière était née dans tous les recoins sombres de la villa. Le frigo était vide. Bon, ce n'était pas le plus important, mais l'idée de devoir sortir pour manger l'horripilait. Il essuya le miroir fissuré et plein de buée pour observer son reflet. Ca l'horripilait car il n'avait envie de croiser personne. Son visage était plus pâle que d'habitude, il avait hérité de petites cernes, étrange pour un dormeur de sept ans. Ses cheveux n'étaient pas coiffés en piques comme d'habitude lui offrant un air plus posé et mature. Il ne voulait croiser personne parce qu'il se souvenait à présent.

En frachissant la porte de sa demeure, en se plongeant sous le jet de la douche : il s'était souvenu de tout.
Il sortit de la salle de bain et se dirigea vers sa chambre, la mort dans l'âme. Il avait du mal à y croire, lui, Sasuke Uchiwa, le tourmenté, le puissant, l'être indiscernable par définition avait été contraint par un sentiment abstrait. Il ne voulait d'ailleurs ne pas mettre de nom sur ce sentiment qui était revenu se nicher en lui comme ses souvenirs. Il frappa sur le mur avant d'y appuyé sa tête, perdu. Il avait sept années de retard, non, on lui avait volé sept années de sa vie. Sept, toujours ce nombre maudit. Il enfila un yukata marqué au blason de son clan, noir et long. Sobre comme lui, sans expression à part la détresse et le néant. Il se figea en entendant la porte d'entrée s'ouvrir.

-Sasuke-kun ? appela une voix tremblante, peu sûre d'elle.

Il quitta sa chambre pour se diriger vers le salon. Ce cri retentissait dans ses oreilles, il sentait encore les gouttes de pluie s'infiltrer sous ses vêtement, noyant sa peau. Dans la pénombre de la pièce, il aperçut une silhouette s'approcher de lui. "Tu pourrais allumer la lumière non ?" ajouta la voix féminine. Il aurait aimé répondre, mais il avait l'impression de ne plus avoir de voix. Il avait trente ans maintenant, il pouvait se passer de jouer l'adolescent en pleine crise. Son clan était vengé, Orochimaru et l'Akatsuki avaient payé. Alors, il pouvait bien répondre, pour prouver que même après la vengeance Sasuke perdurait. Il se racla la gorge "L'électrcité est coupée." -"Ah" répondit-elle en enjambant un objet volumineux qui s'étalait au sol. Elle était à un mètre de lui, dans le peu de lumière que diffusait le crépuscule. Sakura. Il n'était pas étonné, c'était vrai qu'elle devait lui faire un bilan médical, inutile : c'était juste un prétexte pour le surveiller et voir s'il n'avait pas pété un câble.

-Assis-toi sur le canapé, sourit-elle.
-Je me souviens, donna-t-il en guise d'approbation.

Et il alla poser son derrière sur le sofa laissant la femme planter au milieu du salon, confuse et triste. Elle prit son courage à deux mains et au lieu de fuir, elle se dirigea vers lui et posa sa trousse médicale à ses côtés. Elle ne jugea pas nécessaire de répondre à sa phrase qui sonnait plus comme un aveu. Et de toute façon, que lui aurait-elle dit ? Ah cool, parce que moi aussi je me souviens, c'est dingue hein? On fait quoi maintenant ? Elle leva ses mains douces et fines en direction du torse de Sasuke. Il observa attentivement les doigts de Sakura à quelques millimètres de son habits mais ne broncha pas. Elle écarta alors les pan du yukata, un peu avec foce car il avait serré fort. Elle paraissait concentrée, et gardait son regard baissé. Elle ausculta ensuite les cicatrices faites sept années auparavant en passant ses doigts dessus. Elle se sentait trop coupable et arrêta ce check-up tactile.

-Tout à l'air d'aller bien, murmura-t-elle.
-Tu peux dire ça rien qu'en ayant caressé mon torse. Tu es très forte comme médic-nin, réfuta-t-il.
-Ecoute, je comprends que tu sois...commença-t-elle toujours tiraillée par ce besoin de se justifier.
-Ca va. J'ai réparé l'injustice tout à l'heure. D'après mes souvenirs tu étais plus forte que ça, déclara-t-il.
-Bien. Eviter ton Nagashi Chidori est par définition assez difficile, surtout dans une petite chambre. Ensuite, j'étais troublée par ton réveil, expliqua-t-elle en refermant brutalement le Yukata.

Elle le faisait souvent avec Naruto lors de fête en été. Il n'arrivait jamais à mettre ce foutu habit traditionnel alors elle se chargeait de l'habiller en riant. Ses mains se figèrent sur la poitrine de Sasuke, serrant les pans du yukata entre leur doigts longs. Foutue équipe 7, foutus liens, foutue tradition. Dans un passé lointain, il aurait retiré les mains de la rose et l'aurait éloigné de lui. Mais, dans ce présent-là, alors qu'il la voyait à genou, devant lui essayant maladroitement de le mettre à l'aise, il ne pouvait se résigner à être brutal avec elle. En plus, il l'avait bien été à l'hôpital.

-Naruto a déci...commença-t-elle de nouveau.
-Vous vous êtes donc mariés ? la coupa-t-il, le regard dans le vague, C'est bizarre après ce qui s'était passé, j'ai cru que tu aurais renoncé.
-Pour t'attendre sept ans ? demanda-t-elle sur un ton insolent en relevant vivement son regard.
-Tu n'as pensé qu'à toi, je comprends, la provoqua-t-il en soutenant son regard.

Elle fit un immense effort pour ne pas cacher sa lâcheté derrière le prétexte : "C'est pour ton fils que je l'ai fait". C'était trop facile de lui sortir ça, et il ne la croirait sûrement pas. Avec un peu de chance, en plus, il n'avait pas encore fait le parallèle entre Setsuna et lui.

-Tu as eu ce que tu voulais non ? cracha-t-elle en retirant ses mains et en se relevant, Tu as eu ce que tu voulais....ce que tu voulais non ? Tu t'en foutais ce qui pouvait arriver après...tu avais juste eu ce que tu voulais. Le fait qu'ensuite je me marie avec...
-Tu n'as pas tort, j'avais eu ce que je voulais, dit-il calmement.
-Sale...
-Mais, j'aurais aimé avoir plus, acheva-t-il en s'ébourrifant les cheveux d'un geste négligé.
-Sasuke-kun..
-J'étais prêt à faire le deuil de mon clan et à commencer une nouvelle vie, avoua-t-il en se relevant à son tour pour être dangereusement face à elle.
-Tu es sensei de l'équipe 7 ! Naruto l'a décidé! lâcha-t-elle brutalement pour changer de sujet.

Accessoirement, elle recula d'un pas. Il soupira et secoua la tête, Naruto ne savait plus quoi faire pour lui pourrir la vie. Il esquissa une tentative de sourire et se passa une main sur le visage avant de repenser à ces deux gamins qui l'avaient accompagné. Il avait franchement envie de dire non, mais ca l'aurait avancé à quoi ? L'Hokage en avait décidé ainsi et il ne pourrait absolument pas négocier. Sakura rougit un peu, comprenant qu'elle venait de lâcher une bombe, ce fut pour cela qu'elle avança : "Je t'aiderai, si tu veux, au début. Je n'ai pas pu prendre en charge l'équipe car mon fils est dedans. Kakashi-sensei devient trop vieux et on a besoin de lui lors d'autres missions. Il ne reste plus que toi comme ancien membre de l'équipe 7" Uchiwa la foudroya du regard par pur réflexe avant de voir le visage de Setsuna apparaître dans son esprit. C'était vrai qu'il avait le même regard que Sakura, des yeux vert émeraude, quoiqu'un peu plus foncés que ceux de la mère. En revanche, il ne tenait rien de Naruto. L'image disparut brusquement car il devait donner une réponse.

-Quelle tradition de merde vous avez instauré là. J'y accède, MAIS, objecta-t-il en voyant le sourire de Sakura s'agrandir, Ne pense pas que j'aime bien les gosses. Je fais juste ça sous la contrainte et pour prouver à Naruto qu'il a fait un mauvais choix. Ne me dis pas que je lui ai pas pardonné, après tout ce ne serait pas la première que ce genre d'incident arrive.
-Tu devrais aller le voir, déclara-t-elle.
-Je ne suis pas son chien.
-Sasuke-kun, Naruto a eu beaucoup de passes difficiles depuis ce qu'il t'a fait, ne crois pas qu'il fut si heureux que cela. Etre Hokage sans toi à ses côtés n'était pas ce dont il rêvait.
-Il aurait du y réfléchir avant d'essayer de me réserver une place pour l'Enfer, trancha le brun.
-Il y a réfléchi après, et c'est peut-être encore plus important. Le fait est qu'il n'aura plus la force de recommencer si le même scénario se répétait.
-Il se répetera dans les grandes lignes. Je n'ai pas renoncé. Mais cette fois-ci, je ne répondrai de rien.

Sakura rougit terriblement. Il n'avait pas renoncé, c'était fou : les rôle s'étaient-ils inversé à ce point-là. A une certaine époque, c'était elle qui avait tenu de tels propos et avait preuve d'une telle détermination. En grandissant cette détermination avait pris des proportions plus raisonnables, boostée par un égoïsme assez bruyant : elle avait choisit la facilité et la fuite aux côtés de Naruto. Aux côtés du plus fort. Elle ne s'était pas cassée la tête et aujourd'hui, elle se rendait compte que par ce choix, elle s'était brisée tout entière. Elle comprenait maintenant pourquoi le blond avait regretté de ne pas avoir tué Sasuke. Elle attrapa sa trousse médicale qui n'avait servi à rien et déjà, dehors, les derniers rayons de soleil disparaissaient. La pénombre s'était presque transformée en obscurité, elle distinguait à peine les traits de son ami. En revanche, elle entendait parfaitement son souffle, et sentait également le mouvement de son torse qui se relevait à chaque inspiration. Elle sentit son cœur s'affoler et elle le découpa elle même en lambeaux pour qu'il se calme. Le brun avait noté le geste de Sakura, elle allait donc partir. Tant pis. Au fond, il n'allait tout de même pas la retenir. Ils étaient adultes maintenant et assumaient eux-mêmes leurs décisions

-Je vais te laisser Sasuke-kun. Naruto et Setsuna m'attendent. Je ne voudrais pas qu'ils mangent encore des râmens.
-Hn.

Tiens, ca faisait longtemps celui-là. Elle se permit de sourire, mais ne vit pas le petit sourire de l'Uchiwa dans la pénombre. C'était fou ce que les années pouvaient vous changer une personne. A trente ans, on avait déjà assimilé les expériences de notre petite existence et on essayait de les recycler à bon escient. Il ne la remarqua pas quitter la pièce, tellement il était pris de l'engrenage de la mélancolie et des regets. Lui aussi, il aurait voulu qu'elle reste pour préparer un dîner.
Sasuke Uchiwa ne renonçait jamais c'était bien connu. Quoiqu'il pensait des gosses, après la vengeance, il fallait rétablir l'honneur du Clan, en le refondant.
Autant qu'il avait été déterminé pour se venger, il serait déterminé pour faire renaître son clan.
Avec la seule femme qu'il considérait apte à ce dessein.

* * *

« Setsuna ! Réveille toi ! » hurla une voix monstrueuse qui fit trembler les murs de la maison.

Cela ne réveilla pas le môme qui restait au chaud dans ses couvertures. Sakura, en bas dans la cuisine avait déjà enfilé sa tenue de médic-nin, et préparait rapidement le déjeuner de son fils. Elle appréhendait cette journée, car elle savait que plus rien ne serait jamais comme avant et elle n’était pas sûre d’accepter ce changement. Oh non, bien sûr que non, devant le bentou de son fils, elle ne souhaitait pas que les choses changent. Elle voulait au contraire, qu’elles redeviennent comme avant. Elle posa le couvercle sur la boîte refermant les délicieux ingrédients et se remit à hurler de plus belle :

« Setsuna! Si tu ne descends pas dans dix minutes, je monte te chercher et crois-moi, ça sera pas marrant! »

A l’étage, dans une chambre de garçonnet typique, Uzumaki Setsuna grogna. Il se tourna deux ou trois fois dans son lit avant d’émerger doucement. Il avait fait un mauvais rêve, à cause de ce type là : Sasuke-kun. Sûrement un signe, il devait s’en méfier et pas besoin de cauchemarder sur lui pour le savoir. Alors qu’il s’apprêtait à se redresser, une porte claqua et il trembla. Sa mère avait lancé un ultimatum de dix minutes, elle n’allait tout de même pas venir maintenant. Il déglutit et ce fut son père qui râla, depuis le couloir.

« Sakura-chan ! Ca va bien de crier à cette heure-là! »

*Hahaha* pensa mentalement Naruto, il pouvait enfin reprendre le dessus du mâle dominant de la maison même si au fond, il ne l’avait jamais été, et là résidait le problème. Chaque jour c’était la même chose. Setsuna savait parfaitement que son père traînait en caleçon dans le couloir du premier étage et que Sakura allait :

« Naruto ! Mais! Tu devrais déjà être au bureau depuis une demi-heure, je n’y crois pas! Dans toute l’histoire de Konoha on aura jamais vu un Hokage aussi paresseux et un mari aussi bête! »

Setsuna profita de cette diversion rendue possible grâce à son père, qu’il bénit milles et une fois, pour enfiler des vêtements potables et sombres à souhait. Discrètement, il se faufila hors de sa chambre, alors que Naruto se pencha par-dessus la rampe de l’escalier pour répondre à sa femme :

« Mais...euh…Sakura-chan ! » geignit-il, en faisant la moue.

« Dépêche-toi! » hurla-t-elle de nouveau en s’appuyant sur la table, agacée.

Elle ne plaisantait vraiment pas, il y aurait deux semaines de cela, oui, elle aurait ri de la situation mais aucunement aujourd’hui. Et Naruto le ressentit bien, il grimaça et se résigna avant de regagner le couloir pou se préparer à son tour. Setsuna sortit des toilettes, alors que Naruto rentrait dans la chambre conjugale. Le ballet des portes qui s’ouvraient et se fermaient fit comprendre à Sakura qu’on obéissait enfin à ses ordres et elle ne fut guère étonnée de voir Setsu descendre en premier. Il avait encore un petit air endormi et elle ne put que s’attendrir devant cette vision. Elle lui tendit son verre de jus et son bol de céréale tout en lui baisant le front. Il grimaça en tentant de la repousser doucement mais elle le serra brusquement contre lui. Il soupira, assez contrarié par cette attitude de mère poule. Dire que deux minutes plus tôt, elle lui hurlait dessus. Cependant, Sakura avait besoin de sentir ce fils aimé contre elle, il était près, il était vivant. C’était l’essentiel, et avec le retour de Sasuke, elle avait de plus en plus à le laisser partir sans avoir un pincement au cœur, car elle avait peur.

« Okasan, comment veux-tu que je mange si tu m’étouffes ! Et je vais être en retard! » s’indigna Setsuna.

« Oui, bien sûr mon chéri » sourit la femme de l’Hokage sans pour autant le lâcher.

« Mais lâche-moi! » insista-t-il en la repoussant, sans succès.

Elle finit tout de même pas comprendre, une lueur de tristesse dans les yeux et se détacha de lui pour lui tendre son bentou sur la table. Elle avait ouvert la fenêtre de la cuisine et en y jetant un coup d’œil, Setsuna put voir qu’il ne faisait pas si beau que ça Voilà pourquoi il ne s’était pas réveillé, d’habitude les rayons du soleil le taquinaient mais là d’épais nuages prenaient le bleu du ciel en otage. Il haussa simplement les épaules et finit son jus avant de s’emparer du bentou, de le mettre dans son petit sac et d’aller enfiler ses chaussures.

Sakura baissa le regard, et le redressa tout aussi vite, voici que Naruto déboulait les escaliers. Elle pouvait l’entendre, lui et son éternelle délicatesse. Bien décidée à échapper au baiser matinal, elle fila dans le vestibule pour dire au revoir à Setsuna qui fit à peine attention à elle. Et ce changement d’attitude chez son fils la blessa profondément dire qu’à l’hôpital, il l’avait défendu avec tant de hargne qu’une énorme fierté en était ressortie. Où était passé son Setsuna ?

* * *

Sasuke arriva rapidement à l’Académie, en réalité, il était arrivé très, très en avance. Il n’avait pas eu grand-chose à faire chez lui, c’était vide, et en mauvais état. Autant dire qu’il avait passé une mauvaise nuit. En fait, il n’était pas de bonne humeur et c’était un euphémisme et rien que l’idée de s’occuper de trois gosses en bas âge le déprimait au plus haut point, sans parler de l’agacement. Il poireauté, assis sur une des balançoire depuis à peu près une heure mais il n’en avait cure. Il priait, fait très rare, pour que cette journée s’achève rapidement et dire qu’elle avait à peine commencer. De toute manière, Sasuke Uchiwa ne croyait pas aux bonnes surprises et il savait dores et déjà comment cette journée-là allait se dérouler : très mal, comme s’était déroulé son réveil et son retour parmi les vivants.

Shikamaru arriva pas moins d’une heure après lui, il fut d’ailleurs surpris de croiser Sasuke dans la cours, aussi sombre que d’habitude. Cependant, Nara était bon prince, il ne pouvait pas laisser l’Uchiwa dans cet état. Justement parce q’à présent Sasuke était professeur, il devait comprendre ses responsabilités. Être en charge d’une équipe c’était aussi prendre sur soi et transmettre le meilleur de soi à ses élèves. Chacun avait un passé lourd et difficile mais cela ne concernait pas le futur du Village. Ou dans le cas du brun, ça ne le concernait plus. Le maître des ombres changea alors de direction et se dirigea vers son ancien ami. En effet, personne ne considérait Sasuke comme un ami ici, car bons nombres de rumeurs avaient couru sur lui et les faits n’étaient pas forcément en sa faveur. Ah, les erreurs de jeunesse. A cette pensée, Shika eut un petit sourire en coin et s’approcha de la balançoire pour attraper l’une des cordes et en arrêter le petit balancement.

Incommodé par cet arrêt brutal, Sasuke leva ses yeux onyx et grimaça légèrement en reconnaissant Shikamaru. Tous deux portaient le même uniforme, il était loin d’avoir la classe comme celui des ANBUS, en tout cas, cela dépendait du type de personne. Kakashi l’avait toujours bien porté.

« Salut, » dit Nara sans aucune prétention de réponse.

Sasuke garda le silence un moment, puis comprenant qu’il allait devoir se battre d’une tout autre façon pour son honneur, il se décida à répondre :

« Yo… »

« Tout s’est bien passé hier ? » demanda Shikamaru sur le ton d’une conversation qui ne naîtrait probablement jamais.

Et c’était ce que l’Uchiwa ne comprenait pas, il avait l’impression que cette tête d’ananas se foutait de sa gueule. Il avait conscient d’être un traître et tout ce qu’on voulait mais il avait toujours perdu, et aujourd’hui, il en avait marre. Cette impression de ne trouver la paix nulle part le pesait et il restait tiraillé par les choix passés, et les choix futurs. Il avait aujourd’hui trente ans, et il était impossible de prendre le risque de faire de nouvelles erreurs qui le discréditeraient et qui par là même, décréditeraient l’avenir d’un probable clan Uchiwa. La cloche de l’Académie le dispensa de répondre, il se redressa lentement et fut satisfait de constater qu’il était bien plus grand que Shikamaru. Il en profita pour le toiser au passage et se dirigea vers le bâtiment pour accueillir l’équipe 7, la fameuse équipe 7.

« Et bonne chance surtout! » lui lança Shika avec un sourire entendeur.

Sasuke s’arrêta un instant à cette réplique et l’ombre d’un sourire apparut sur son visage de cire. Alors, sans se retourner, il leva la main pour faire un signe à Nara. Ce dernier arqua un sourcils, peu fier de la réaction qu’il avait apporté chez L’Uchiwa et chacun alla vaquer à ses occupations.

* * *

Hinata se sentait beaucoup mieux ces derniers temps. Elle avait chargé Hanabi d’emmener une dernier fois Kenji et Uji l’académie. De toute manière, la jeune Hanabi assurait à sa sœur que c’était sur son chemin et que cela ne la dérangeait absolument pas. Elle avait même repris ses fonctions à l’Hôpital, elle était sous-directrice et chef du services des urgences de Konoha, ce n’était pas rien. On pouvait dire que beaucoup l’admiraient pour sa douceur. Et sa compétence bien qu’elle n’eût pas les capacités requises, comme Sakura, pour soigner son propre enfant et ça également, ça la rendait malade.

Alors qu’elle marchait dans les couloirs de l’Hôpital, faisant son tour de garde habituel, une infirmière l’interpella pour lui expliquer rapidement qu’elle était demandée dans le bureau de Haruno-sama. Hina sourit discrètement à cette apellation, il était vrai qu’ici beaucoup d’infirmières et de médecins avaient connu la Sakura jeune, élève de Tsunade et par conséquent on continuait de l’appeler Haruno. La blouse de Hinata voltigeait autour de ses jambes au rythme de ses grands pas, dévoilant partiellement son uniforme de Juunin. Elle était soucieuse de savoir pourquoi Sakura voulait s’entretenir avec elle. Hyuuga espérait simplement ne pas avoir de mauvaises nouvelles à propos de Yuji. Elle n’en pouvait des mauvaises nouvelles mais vu le sourire espiègle que l’infirmière lui avait fait, cette convocation avait plutôt l’air d’être une bonne chose.

Tant mieux après tout, la brune avait besoin de se changer follement les idées et parfois revenir en enfance, où au temps de leur première adolescence n’était pas de refus. Néanmoins, la dernière fois que Tenten, Sakura, Ino et elle avaient été réunie remontait à pratiquement avant la première grossesse de chacune d’entre elles. Autant dire, à un âge préhistorique. La prote du bureau de Sakura apparut rapidement et Hinata n’hésita pas une seule seconde, elle accéléra même le pas et s’empara rapidement de la poignet pour ouvrir le tout sans attendre une seconde de plus. Et elle ne fut pas déçue de son empressement car ce qui l’attendait au final était tout simplement incroyable. Laissant la port se refermer derrière elle, Hinata cligna plusieurs fois des yeux pour se prouver que tout ceci était vrai. Le pincez-moi je rêve n’était plus très loin. La belle posa ses yeux nacrés définitivement et avec plus d’attention sur ce qui s’offrait devant elle. Ino et Sakura qui riaient, buvant chacune du café, un peu comme au bon vieux temps.

Ino, la belle Ino, à la chevelure de rêve, à la blondeur innocente. Pour Hinata, Ino était un véritable modèle de réussite, une femme pleine de mérite qui avait réussi là où elle, pauvre brune, avait échoué : c’est-à-dire divorcer de son mari avec perte et fracas. Et depuis deux années qu’elle leur manquait à tous, cette sacrée Ino. La revoir ici, rire avec Sakura était l’une des joies les plus authentiques que Hinata pouvait avoir. Et ce qui choqua le plus la Byakuugan était que Yamanaka portait une blouse et un uniforme, elle était donc de retour à Konoha !

« Hinata ?! » s’exclama Ino en la remarquant, « Oh Mon dieu! »

La kunoichi blonde posa son café sur le bureau et se précipita pour sa collègue dans les bras. Elles se serrèrent fort sous le regard attendri de Sakura qui prépara d’ailleurs une tasse de café pour Hinata.

« Ino…je…mais qu’est-ce que…tu fais là ? »

« Tu es resplendissante Hinata! Eh bien…Après un magnifique mariage avec l’homme de mes rêves, je suis de retour pour quelques temps, » dit Ino.

« T’es une vraie machine à Mariage Ino, ça se finira encore par un divorce. » plaisanta Sakura en apportant le café à Hyuuga qui l’accepta avec un tendre merci et un sourire.

Ino recula de quelques pas pour reprendre sa propre tasse. Elle y trempa ses lèvres tout en secouant la tête, manquant de s’en mettre partout.

« Hum, non. Gaara est vraiment un type tout ce qu’il y a de bien. Enfin, le contraire de Shikamaru quoi! » s’exclama-t-elle en s’essuyant rapidement le menton.

« Ah ? » souffla Hinata qui restait mal à l’aise.

Elle ne comprenait pas justement pourquoi elle revenait s’installer ici. Bien évidemment, Hinata était très contente, mieux valait avoir Ino près de soin que loin de ça mais elle avait ce mauvais pressentiment, en tout cas, elle se savait concernée. Serrant la tasse de café bien fort entre ses deux mains, elle détourna le regard pas très sûre. Sakura et Ino se jetèrent un rapide coup d’œil à la vue de la réaction de leur amie. La rose secoua la tête, pour confirmer la politique du « silence » qu’elles devaient garder vis-à-vis de leur cadette. C’était un secret, et Madame Uzumaki était triste de ne pouvoir tout avouer à Hinata, mais c’était mieux ainsi.

« Oui, enfin, Gaara a beaucoup de travail. Il m’a encouragé à prendre des vacances ici, » mentit La jolie blonde en souriant.

« Dans…dans ce cas. Riku va bien ? » enchaîna Hinata en se reprenant, faisant semblant de ne plus se soucier du retour d’Ino. Elle finirait bien par trouver elle-même. Pour affirmer son assurance, elle leva même sa tasse et but une gorgée avec un regard sûr.

« Oui, je l’ai laissé à l’Académie. J’ai appris que les équipes étaient déjà faites. J’ai supplié Sakura pour intervenir auprès de Naruto. Je ne veux pas que ma fille se retrouve dans l’équipe de son père. »

« C’est de toute manière interdit, » sourit rapidement Sakura pour clore le sujet.

Et le clore vite, car si c’était interdit, on passait généreusement sur le fait que pour l’équipe 7 ça ne marchait pas ainsi. Sasuke avait son fils en charge même si ça personne ne le savait réellement, mais la ressemblance finirait un jour par être compromettante. En tout les cas, elles étaient contentes de voir réapparaître Ino dans leur vie. Elle qui était partie pour Suna après son orageux divorce de Shikamaru Nara. Là-bas, apparemment, Gaara lui aurait succombé et elle aurait accepté de l’épouser. De toute manière, Ino aimait le pouvoir, enfin pas tant que ça mais la motivation première de son mariage avec Gaara n’était pas tant l’amour. Plutôt cette éternelle rivalité avec Sakura. Haruno avait épousé l’Hokage, Yamanaka pouvait bien être digne du Kazekage alors.

Les trois femmes continuèrent de papoter ensemble, de choses anodines, surtout anodines car derrière leur regard rieur et heureux, un secret se cachait. Et cette tension à peine palpable, était suffisante, pour que chacune prie le ciel de régler ses problèmes au plus vite pour qu’enfin tout rentre dans l’ordre.

* * *

« Ah…t’es qui toi ? » demanda vivement Sasuke en lorgnant une petite blonde haute comme trois pommes qui ressemblait un peu trop à une kunoichi de sa connaissance.

La petite en question gardait le silence tout en rendant un regard farouche au sensei. Riku Nara n’avait absolument pas peur de cet énergumène là et elle pensait réduire son cerveau en bouilli s’il continuait à l’agacer avec ses questions qui n’étaient, selon elle, pas polies pour un sous. Devant le mutisme de la môme, l’Uchiwa se tourna vers les trois autres totalement déconnectés de la réalité. Setsuna ruminait des pensées sombres dans son coin, Yuji était aussi transparent qu’un fantôme et Satsuki admirait timidement Setsuna.

Ils étaient au terrain d’entraînement numéro 3, dans une clairière entourée d’arbres. Le ciel était chargé et l’atmosphère lourde. Cette petite blonde les avait rejoint sans la moindre explication et le grand problème : elle portait un bandeau du village de Suna, autour de sa taille. D’ailleurs elle était habillée en cycliste noir et en tunique violette, de quoi lui rappeler une autre kunoichi, avec ses cheveux aussi longs et soyeux.

« Bon, vous la connaissez ? » lâcha-t-il en se tournant vers ses trois élèves.

Setsuna ne répondit pas, Yuji effrayé par la voix du professeur secoua misérablement la tête. Le dernier espoir résidait en Satsuki qui fronça les sourcils et répondit :

« Oui, c’est Riku Nara, elle a notre âge. Elle habitait ici avant. »

Sasuke écarquilla un peu les. Nara ? Cette petite blonde ? Impossible, elle ne ressemblait pas du tout aux Nara, et encore moins au père sous-entendu par cette identité là. Mais en sept années, ils avaient tous eu des gosses ? Il se massa le front, irrité grandement par tout ce remue-ménage. Il passa une main excédée dans ses cheveux et secoua la tête. Qu’allait-il faire d’eux bon sang. Déjà un gosse c’était pas terrible, officiellement il devait se retrouver avec trois mais quatre! Il n’était pas une puéricultrice et puis, il n’avait pas passé l’académie aussi jeune lui. Tous ne s’appelaient pas Uchiwa Itachi, mais apparemment eux…si. Misère.

« Tu es Riku Nara. Ok. Tu t’es trompé d’équipe, rentre chez toi. »

Il fallait absolument qu’il en dégage un de gosse. Les quatre ensemble c’était pas possible, il défiait même Kakashi de s’en occuper. Il avait déjà une folle envie de leur mettre des tartres. Mais que devenait-il ? A accepter, à en être réduit à prendre en charge des gamins sans importance. Il avait renoncé au pouvoir, au mal et à bien d’autre chose pour…ces trois, enfin quatre, là.

« Elle est muette, » précisa Satsuki, « Enfin personne ne l’a jamais entendu parler. »

- Et tu dis ça avec le sourire, sale peste. - pensa l’Uchiwa en la foudroyant du regard.

« Je suis d’accord avec Sasuke-kun, qu’elle parte. »

Tous, étonnés, se tournèrent vers le petit Setsuna qui venait, au grand damne de la blondinette, de prononcer cette phrase. Surpris, certes, mais pas pour le même motif. Sasuke était vert de rage à l’entente du « Sasuke-kun », déjà il apprendrait le respect à ce gosse. Yuji recula d’un pas, il ne se sentait pas vraiment d’essuyer la tempête prochaine et les yeux de l’Uchiwa brillaient tellement de colère qu’on aurait pu jurer qu’une mêlée se préparait. Au point où en était Sasuke, il n’aurait pas eu de honte se jeter sur des gosses pour les combattre, et les écraser : cela allait de soin.

« Setsuna! » s’indigna Satsu, « Tu ne pense pas ce que tu dis! »

« Parfaitement! T’as qu’à partir avec elle, bon débarras. Emmenez Yuji avec vous. Et que le sensei se barre d’ici. »

Tous restaient sans voix, abasourdis par le gosse qui s’égosillait contre eux. Pour Sasuke, il faisait pitié pour les trois autres, il était terrifiant.

« Non, vous avez raison! C’est MOI qui m’en vais. Bon vent les glandus du dimanche. »

Et sans même attendre une nouvelle réaction, qui ne viendrait de toute façon pas, il se mit à courir dans une direction quelconque. Sasuke finit par sourire, un de moins. Finalement, ce n’était pas si mal. Ce gosse était tout aussi constipé que lui à son âge, ça faisait plaisir à voir qu’il y avait toujours des ténébreux fouteurs de trouble. Il regretta presque que ce môme ne fut pas un Uchiwa.

« Vous ne le rattrapez pas ? » demanda Satsuki.

« Non, il part s’il veut. »

« Sa mère va vous massacrer! »

Et elle croyait pas si bien dire.

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