Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: Ce Silence Que Je N'Oubliera Jamais

Si la paix existait, on ne préparait pas la guerre mais bien pire. Les blessures du passé sont douloureuses, certains décident de fuir vers l'avenir, d'autres de vivre dans cette souffrance et d'autres encore préfèrent simplement se laisser guider par les choix du présent. Dans les cas, les chemins sont différents... Nos shinobis sont désormais adultes, ils ont des enfants à leur tour. A eux d'assumer les décisions, et à la génération future de les subir.
Classé: -12D | Spoil | Drame / Mystère / Romance | Mots: 25895 | Comments: 6 | Favs: 6
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Guenièvre (Féminin), le 03/01/2010




Chapitre 1: Paysages



Le petit garçon était assis seul, sur un ponton de bois devenu humide à cause d'une averse nocturne. L'Aube éclatait dans le ciel et pourtant, elle le frôlait à peine. Il n'avait pas envie de recevoir de chaleur, tout en lui paraissait triste et démesurément grand : grand vide et avide de néant. Il se pencha vers l'eau et observa son reflet pour découvrir son visage, ce visage qu'il détestait tant et qui n'était pas le sien. Il aurait tant aimé être blond, aux yeux océans comme son père. Au lieu de cela, il avait des cheveux de ténèbres et des yeux verts d'eau, un peu trop obscurs. Il se détestait....il aurait tellement souhaité avoir cette peau matte qui fonçait au soleil. A la place, il avait hérité d'une peau blanche et fragile qui rougeoyait au moindre regard du soleil.
Il se détestait, il détestait tout en lui.
Il ne ressemblait pas à son père.
Ni à l'amour que ce dernier lui portait.

Heureusement, que ses prunelles reflétaient un peu de la sérénité de sa mère, mais elles restaient trop obscures, vertes, certes comme ses yeux à elle, mais foncées et empruntes de noirceur. Comme si les yeux d'un autre s'étaient superposés au regard de sa mère, pour le cacher à tout jamais. Et finir par l'enfermer dans une cage dont les barreaux étaient faits de désespoir. Son short blanc était presque trop grand pour lui et ses petits jambes de gamins y nageaient à l'aise. Maman lui avait promis de le retoucher, mais elle oubliait toujours trop occupée à travailler ou à se disputer avec Papa.
Oh, ce n'était pas sa faute à elle, car il l'aimait bien sa Maman au fond. Oui, il l'adorait, il ne voulait la perdre pour rien au monde. Même si depuis quelques temps, elle pleurait souvent et que Papa sortait pour finir par ne plus dormir à la Maison. Le petit garçon, était sûr que les choses s'arrangeraient, car au point où la situation en était, elle ne pouvait pas être plus pire. Cette pensée ne le rassura guère que quelques secondes et une ondine dans l'eau le sortit des rivages de son esprit torturé. Il leva son visage aux traits fins et pâle vers le ciel avant de remarquer avec une petite joie que l'aube était occultée par des nuages sombres qui déversaient leur larmes au compte gouttes pour l'instant. Alors il se releva doucement de ce ponton qu'il appréciait assez, et où il venait se réfugier depuis son entrée à l'académie il y avait un an.
Personne ne venait jamais l'embêter ici, car c'était le domaine d'un ancien clan maudit. Le petit garçon se demanda, combien de temps encore, les gens allaient éviter cet endroit ? Jusqu'à ce que le Temps l'oublie, ou qu'une guerre le ravage. Pourquoi, à Konoha, on manquait si peu de courage pour aller de l'avant : sourire à l'avenir sans craindre le futur.

-Setsuna-kun ! cria une petite voix depuis la berge en haut qui donnait sur l'avenue principale bordant le canal du Village.

Il tourna ses grands yeux verts obscurs et admira un instant la silhouette chétive qui agitait son bras, à quelques mètres au-dessus de lui. Encore elle, elle était dans sa classe à l'Académie et elle était un peu "chiante". Maman lui avait toujours demandé d'être respectueux et gentil avec ses camarades féminines mais c'était plus fort que lui. Il n'arrivait pas à les trouver intéressantes, il se concentrait plutôt sur son entraînement, car il voulait devenir aussi fort que le Sixième Hokage qui n'était autre que son père. Il esquissa néanmoins un léger sourire, car de toutes les filles de sa classe, celle-ci était la plus "supportable" même s'il ne fallait pas rêver, il ne s'avouerait jamais qu'au fond, il l'aimait bien cette petite. Il se redressa donc en soupirant et se dirigea d'un pas nonchalant vers les berges du canal, mains dans les poches. Son T-shirt bleu foncé flottait dans le vent ainsi que ses mèches d'encre. Ce ne fut qu'en rejoignant la gamine de son âge que la brise se stoppa comme pour ne pas gêner le spectacle qui s'offrit à Setsuna. Elle portait une robe blanche et courte qui laissait entrevoir sa petite culotte noire à chaque fois qu'elle s'entraînait. Elle ne se dérangeait pas de cette pudeur, bien qu'elle agace le môme qui rougissait à chaque fois. Ses longs cheveux marrons étaient attachés en un chignon dont seule une frange venait caché son large front. Elle l'observait de ses yeux couleur perle rieurs.

-Setsuna-kun ! répéta-t-elle.
-Je sais comment je m'appelle, allons-y maintenant, tu vas nous mettre en retard.
-Hum ! Bien !

* * * * *


Hinata était fiévreuse, aujourd'hui, elle n'irait pas travailler à l'hôpital. Elle était tombée malade, une mauvaise grippe chopée lors d'une épidémie qui venait à peine d'être enrayée. Un médecin la visitait depuis trois jours déjà, et il constatait à chaque fois que si son état ne s'améliorait pas, il ne s'aggravait pas non plus. Seulement, elle-même savait qu'elle guérirait, elle ne voulait pas se laisser mourir, pas encore : il y avait tant de chose qu'elle n'avait pas tenté pour se sortir de ce qu'elle appelle : "Un beau merdier". Ces trois jours d'alitement, lui avaient prouvé à quel point elle avait emprunté les mauvais embranchements dans sa vie, et avait loupé plusieurs croisement. Mais était-elle à blâmer si lors de ces croisements importants de sa vie, aucun panneau de signalisation ne lui avait indiqué le comportement à adopter ? Elle profitait en ce moment pleinement du lit conjugal qu'elle partageait avec celui qui était sensé être l'homme de sa vie. Hum, l'homme de sa vie, il était même mieux que ça puisqu'il était l'homme qui dirigeait sa vie. Elle conforta sa tête dans l'oreiller douillet et déplaça une mèche de cheveux qui barrait son front humide. Elle soupira de douleur et d'agacement, elle voulait se lever, embrasser ses enfants, les aider à se rendre à l'école. La porte de la salle de bain coulissa brusquement, arrachant au silence bienfaiteur un claquement sec. Second soupir, il avait fallu qu'aujourd'hui, il soit de mauvaise humeur.

-Tu pars...en...en mission ? réussit-elle à articuler, tremblante.
-Pas aujourd'hui. Vu que tu es malade, Hokage-sama m'a donné une semaine de congé pour m'occuper de toi et des gosses, répondit-il d'une voix grave et dénuée de toute intérêt.
-Mer...merci, souffla-t-elle alors qu'elle le sentait s'asseoir de l'autre côté du lit.
-Mais, je lui ai réfuté que je n'avais pas besoin d'une semaine, qu'un jour suffisait. Il y a des servantes ici, et Hanabi pourra s'occuper des enfants. Alors demain je repartirai en mission.

Une boule de tristesse se forma dans le larynx de la jeune femme, l'empêchant momentanément de respirer. Pourquoi fallait-il qu'il soit toujours aussi méchant. Elle ne lui avait pourtant fait aucun mal, durant six années, elle lui avait docilement obéi, l'avait même aimé comme une épouse modèle le ferait. Elle avait porté ses enfants, failli perdre sa vie en leur donnant la leur. A tâtons, en fixant le plafond intensément pour empêcher ses larmes de s'échapper, elle chercha la main de son compagnon et la trouva. Elle était froide, rendant la sienne encore plus brûlante. Elle entrelaça doucement ses doigts à ceux du jeune homme avant de tourner son regard perle vers lui. Il n'avait pas encore attaché ses cheveux qui étaient toujours humides après sa douche. Ils pendaient en longs firmaments de ténèbres autour de son visage pâle comme la neige. Il ne la regardait pas elle, mais sa main qui était accrochée à la sienne. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentit odieux face à ce geste de douceur qu'elle lui témoignait. Il s'arracha à l'étreinte de ses doigts et se releva brutalement pour finir de se préparer. Il allait parler, se justifier, n'importe, il allait briser ce silence gênant qui faisait de lui un beau salopard quand la porte principale de la grande chambre s'ouvrit doucement. Deux ombres s'engouffrèrent dans la pièce, une vive qui s'agitait dans tous les sens et l'autre plus lente, presque faible.
Hinata eut le courage et la force de se redresser, pour ses enfants, pour leur montrer une image fausse certes mais rassurante. La première ombre ne fit pas attention à elle et contourna le lit pour rejoindre son père qui s'attachait les cheveux :"Oto-san ! S'il vous plaît ! Venez m'entraîner ! S'il vous plaît". La jeune brune soupira, le coeur fendu et se tourna vers la seconde ombre qui s'était arrêté près d'elle. C'était la copie conforme de l'autre : cheveux mi-longs, peau pâle et yeux couleurs perle. Seulement, celui-ci tout comme la neige était fragile et sensible au moindre rayon de soleil car contrairement à son frère, il n'avait pas les cheveux noir mais blanc. Il était albinos et souffrait d'une santé instable. Attendrie, elle lui posa une main douce sur la tête pour lui procurer un peu de ce qui était rare dans la Maison Hyuuga : de l'amour. Il fit un sourire aussi pâle et effacé que le reste de son être.

-Bonjour Yuji-kun.
-Bonjour, Oka-san, tu vas mieux ? demanda-t-il d'une voix faible.
-Je...commença-t-elle, heureuse qu'il s'inquiète.
-Yuji-san, l'interrompit froidement son père, Je t'ai déjà demandé de ne plus tutoyer ta mère. Porte-lui du respect et arrête de l'embêter, elle est alitée.
-Oui, Oto-san, céda Yuji en reculant, pardon Oka-san, je vous ai dérangé.
-Mais Neji ! s'indigna Hinata en repoussant le draps autour d'elle, Tu ne peux pas lui demander à l'âge de six ans, de n'être pour sa mère qu'un vulgaire valet.
-Comme par hasard, pour me contredire et me prendre la tête, tu trouve le moyen d'être en forme ! rugit Neji en se tournant vers elle, J'essaye de rendre ta vie plus confortable ! Heureusement que sur les deux gosses que tu m'as donné, un en vaille la peine..
-Neji ! s'écria la jeune femme, ne supportant plus ce discours blessant.
-La ferme, intima-t-il, Kenji-san je t'entraînerai après l'Académie. Maintenant, dépêche-toi, nous y allons...tu vas être en retard.

Et alors l'impensable se produisit. Il quitta la chambre sans un regard pour Yuji, suivi de près par Kenji qui ne trouva rien de mieux que de lancer à son pauvre frère un regard navré. La porte se referma brutalement alors que Hinata restait encore choquée par les paroles de son mari. Il avait volontairement évincé Yuji qui lui aussi avait cours ce matin, s'il arrivait en retard, alors on le renverrait de l'Académie Ninja. Elle se releva pour son fils et sentit le sol tanguer sous ses pieds, pourtant, elle n'eut pas le souvenir d'avoir embarqué sur un bateau. Elle secoua la tête mais la fièvre était toujours présente et avec son agitation, elle ne pouvait qu'empirer. Hinata avait chaud, mais elle avait peur pour son fils qu'elle aimait par-dessus tout. Elle fit quelques pas vers lui avait de s'effondrer à genou. Elle ne supportait plus ce mal de crâne affreux. Le petit garçon, inquiet se précipita vers elle et voulut la soulever mais elle était beaucoup trop lourde. Il se mit alors à avoir les larmes aux yeux.

-Oka-san...je suis désolé....ne m'en voulez pas..
-Mon chéri...souffla-t-elle en l'étreignant faiblement, Tu n'y es pour rien. Tutoie-moi, dérange-moi, ce ne sera jamais toi qui me feras du mal ou qui me tueras. Jamais...en attendant tu vas être en retard alors...HANABI ! HANABI !

Yuji fut sincèrement touché par cette mère qui lui ressemblait tant : fragile, sensible et tellement sincère. Il ne put s'empêche d'essuyer quelques larmes du revers de sa manche. Il n'aimait pas pleurer car son père le corrigeait après : pour l'endurcir. Mais ce n'était pas grave maintenant, parce que sa mère puisait ses dernières forces pour qu'il ne soit pas en retard à l'école. Il aurait aimé lui dire de ne pas se déranger, qu'il irait lui-même chercher Hanabi, qu'il courait vite hélas, il était si faible. Et il se haïssait pour cela. Hinata essoufflée, reporta son attention sur son môme haut comme trois pommes et néanmoins talenteux, il était très intelligent, un peu comme Shikamaru l'avait été à son âge. Elle lui caressa la joue, puis la pétrie avec amour, heureuse de sentir le contact de sa propre chair et de sentir sous sa main, couler son propre sang. La porte coulissa de nouveau sur une silhouette fine et équipée.

-Hinata-sama ! Que...
-Ha...Hanabi...il va....être....en ret....murmura doucement sa grande soeur.
-Ok, j'ai compris. Viens Yuji-kun !

Hanabi était devenue une kunoichi élégante qui se battait très bien, elle n'avait pas encore de fiancé et sa soeur éloignait d'elle, les prétendants du clan qui voulaient se rapprocher du pouvoir et faire couler Neji. La jeune fille attrapa son neveu dans les bras et le souleva avec aisance avant de jeter un coup d'oeil à sa frangine restée à terre. Hinata sentit le regard hésitant de l'autre femme et soupira agacée :"Ca va Hanabi-chan ! Dépêche-toi de le conduire à l'école !". Sur ces paroles, la tante de Yuji disparut dans le couloir, laissant la mère regagner difficilement son lit où malheureusement, l'odeur de Neji était encore présente.

* * * * * *

La classe grouillait de futurs ninjas en pleine excitation car aujourd'hui était un grand jour : ils allaient former des équipes de trois et passer le test avec un senseï pour devenir Genin. Dans un coin de la salle Setsuna était attablé, pensif et à ses côtés, Satsuki jouait avec sa frange en soufflant dessus comme une vraie gamine. Kenji qui parlait avec d'autres garçons, s'assit derrière eux alors que la porte s'ouvrait discrètement sur un presque retardataire. Yuji était un peu rouge, essoufflé par l'effort qui lui avait demandé de courir jusqu'à la classe. Hanabi avait croisé en chemin Neji qui ne lui avait porté aucune attention, pas plus qu'à son fils. Elle savait que c'était inutile d'essayer avec son cousin et beau-frère, Hinata souffrait assez comme ça sans qu'on ne mette le glaçon en pétard. Yuji balaya la classe du regard, toutes les places étaient prises.
Tout sauf une.
Là, dans un coin de la classe...à côté d'une fille qu'il connaissait de vue.
Ses jambes le portèrent doucement et il vint discrètement se mettre à côté d'elle, légèrement rouge, mais pour une autre raison cette fois-ci. Le professeur choisit ce moment-là pour entrer et après avoir sondé la classe et obtenu un silence satisfaisant , il médita quelques secondes. Cette année, la moyenne d'âge était basse : 7 ans environs. A l'époque où lui-même était à l'Académie, il ne pouvait accéder au rang de Genin qu'à 10 ans. Enfin, c'était l'Hokage qui avait décidé de faire passer les enfants plus jeunes et il avait raison, une guerre n'était jamais bien loin, et il fallait former des ninjas vite et bien.

-Bonjour les enfants ! s'exclama-t-il d'une voix enjouée et nasillarde.
-Bonjour Udon-senseï ! répondirent poliment les étudiants de l'Académie.
-Aujourd'hui, comme vous le savez, je vais vous annoncer vos équipes, dit-il en remontant ses grosses binocles sur le nez.

Il sortit un mouchoir en tissu de sa poche et se moucha bruyamment avant d'attraper une feuille sur son bureau.. Après les murmures impatients qui avaient suivi l'annonce de leur senseï, les étudiants retenaient leur souffle, comme si leur vie allait dépendre de ce qui allait suivre. Udon fit un petit sourire en coin, avec Konohamaru et Moegi, il était passé par là aussi et comprenait ses élèves. Avec Iruka, le directeur de l'école et Moegi, l'assistante de l'Hokage, il avait formé les équipes en fonction des talents et des capacités mais également des affinités. Puis un senseï fut dispensé à chaque équipe.

-Equipe 10 : Kino Inuzuka, Kenji Hyuuga et Shiori Aburame.

Les trois enfants se regardèrent perplexes, comme par hasard, ils étaient assis à la même table. Kino Inuzuka avait sept ans, il était le fils de Kiba Inuzuka et Matsuri, jeune Juunin de Suna et ancienne élève de Gaara. Il était le portrait craché de son père, bien que sa peau fut plus blanche et ses yeux couleur pluie donc plus clairs. Shiori Aburame, elle, était la fille de ce cher Shino qui malgré tous les paris qui avaient été faits sur son dos, avait réussi à ce marier avec une jeune infirmière de l'hôpital du nom de Chiyo. Shiori était une bonne vivante, rien à voir avec son père : en fait, il avait juste le physique en commun. Elle avait des cheveux noirs et bouclés qui lui arrivaient aux épaules, des yeux en amande et d'une couleur abstraite qui se revendiquait être comme le lapis-lazulis et enfin, elle avait un manteau à col roulé qui cachait la moitié de son visage et un cycliste beige dessous. Kenji lui se rétracta un peu mais ne dit rien, il connaissait un peu Kino et s'en foutait royalement de Shiori.

-Equipe 7 : Setsuna Uzumaki, Satsuki et....

Setsuna soupira pour de bon, croyant dur comme fer que sa journée venait de toucher les profondeurs de la malchance. Il tourna discrètement son regard vers Satsuki qui avait arrêté de jouer avec sa frange et qui fixait attentivement Udon-senseï comme si c'était une bonne blague. Puis ne voyant dans son regard que du sérieux, elle explosa de joie sans retenue aucune. Elle était avec Setsuna, c'était tout ce qui comptait. "Et....Yuji Hyuuga" acheva Udon en étouffant un bâillement. Là, elle se figea de nouveau, alors que Setsuna rectifia sa pensée de "pire que l'Enfer" en "pire que TOUT". Satsuki tourna lentement son visage interrogateur vers Yuji qui gardait les yeux baissés, intimidé mais heureux de se retrouver avec Satsuki. Cette dernière ne savait plus quoi penser, Yuji était un garçon atypique, vraiment à part, bien qu'extrêmement beau. Cependant, le physique ne faisait pas tout hein ? Surtout pas à cet âge là. Elle eut une pensée navrée mais donna une chance au petit Hyuuga qu'elle connaissait de vue. Setsuna lui, s'en foutait un peu ; bien qu'il eut vraiment les "boules" de se traîner deux boulets pareil dans son équipe. Udon se racla la gorge pour attirer l'attention et finit la composition des autres équipes.

-Bien, maintenant, vos senseïs vont venir vous chercher, je vous souhaite une bonne continuation les enfants.
-Merci Udon-senseï, s'exclamèrent faussement les étudiants car il y avait fort à parier que mis à part quelques uns, la grande majorité n'était pas d'accord avec le choix fait par l'Académie quant à leurs coéquipiers.

Après une demi-heure durant laquelle plusieurs Juunin s'étaient succédés pour récupérer leurs équipes, deux groupes de trois enfants attendaient encore, dans un silence sacré presque inviolable. La porte s'ouvrit enfin sur un homme, grand et élancé à la musculature fine mais développée. Il portait l'uniforme des Juunins et sa coupe était plus que classe d'après Shiori qui l'adorait déjà. Une coupe d'ananas "SUPRA-ridicule" pensa Kenji avec dégoût. En effet, les cheveux sombres un type étaient remontés en couette haute sur son crâne et les mèches se hérissaient en piques. Il portait une petite boucle à chaque oreille ce qui lui donnait un air bad-boy. Ses yeux étaient un peu étirés et cernés mais rien de tout cela ne lui enlevait son charme qui avait déjà fait effet sur Shiori qui priait fort, très fort pour qu'il soit son senseï. "Je m'appelle Shikamaru Nara...et je viens chercher l'équipe 10" maugréa-t-il, apparemment, agacé. "Kyaaaaaaa ! Shikamaru-senseï!" s'agita Shiori sous l'oeil énervé de Kenji qui se leva au même titre que Kino. "Galère" souffla Shika en voyant que la gamine courait vers lui comme une dératée. Il la lui remettrait bien sa rate, histoire qu'elle se tienne plus tranquille; Une fois que Kenji et Kino l'eurent rejoints, il quitta la salle. Laissant seule, l'équipe 7.
Plus pour très longtemps, car après cinq minutes d'attente, la porte s'ouvrit enfin sur...
Une tornade verte.
Et Setsuna qui donnait l'impression d'avoir touché le fond chercha une corde pour se pendre. Satsuki fut un instant déstabilisée mais amusée au fond d'elle et Yuji regardait leur futur professeur l'air hébété. C'était une homme grand, à la coupe au bol et aux sourcils aussi fournis et velus qu'une chenille ou un mille pattes. Il portait une affreuse combinaison verte où son bandeau de ninja servait de ceinture. Il avait des mitaines de laine orange au pied et une veste de Juunin sur le dos : le seul élément qui le rendait crédible.

-Vous m'attendiez, jeunesse flamboyante ! Me voilà ! Lee-senseï !
-Bon...bonjour....Lee-senseï, répondit timidement Yuji sous le regard noir de Setsuna.

Un regard qui avait l'air de dire : "Mais t'es fou, attire pas cette chose !". Rock Lee avait sa pose du type cool, sourire colgate figé aux lèvres et possédait à cet instant même le charisme d'une tortue. Satsuki déchanta un moment mais se reprit, il avait été le coéquipier de sa maman et elle le connaissait assez bien malheureusement, elle rougit quand il porta son attention sur elle. "Yosh ! Sayu-chan ! Tenten-chan va bien ?" cria-t-il presque. La petite sentit le sol se dérober sous ses pieds et elle aurait voulu se cacher à cet instant là. Un maigre éclat de voix sortit de sa gorge, par miracle : "Oui..."
-"YOSh ! parfait ! Tous au terrain d'entraînement...". Yuji se leva, suivi de ses camarades, une fois dans le couloir, Satsuki profita que leur senseï ait le dos tourné pour chuchoter : "Faites gaffe les garçons, il tentera de vous refiler sa combinaison...restez sur vos gardes".
Setsuna s'étouffa.
Yuji esquissa un léger sourire moqueur.

* * * * * * *

Shikamaru alluma une cigarette qu'il porta à son bec avant de poser son regard sombre sur sa petite équipe. Au fond de lui il était fier de prolonger l'oeuvre d'Asuma-senseï et il se promit d'être un adulte cool, comme lui, et de faire exactement ce qu'il avait fait avec l'enfant de Kurenaï : préserver le Roi de Konoha. Les trois mômes étaient assis sur une banquette du balcon de l'Académie, il avait choisi cet endroit pour inaugurer le fameux questionnaire et bien que le regard brûlant de Shiori le mit mal à l'aise, il se lança sans doute à tort.

-Bien, parlez-moi un peu de vous...ce que vous voulez faire et tout...
-Moi ! Moi ! Je peux commencer ! s'agita Shiori dont l'immense sourire était caché par le haut col de son manteau hérité de son père.
-Galère, mais bon ouais commence !
-Alors je m'appelle Aburame Shiori, j'ai bientôt huit ans...et...et j'aime bien les insectes comme mon Papa ! Mais ce que je veux par dessus tout c'est devenir une grande kunoichi comme Tenten-sama et manier les armes à la perfections. En plus, il y autre chose que j'aime bien..c'est...c'est...

Elle était devenue toute rouge et regardait Shikamaru qui n'arrivait pas à faire autrement que de se sentir mal à l'aise. Il remarqua le blocage de la fillette et vit là une issue de secours. Il se tourna vers la mauvaise personne pour faire taire la petite : "Bien, Shiori, merci. A ton tour Kenji".
La petite fille lui adressa son plus beau sourire, et comment ne pas craquer devant la super bouille de la fille de Shino. Seulement dommage, on ne le voyait pas, donc Nara ne craqua pas. Pour son plus grand bonheur, elle se détacha de lui et observa son coéquipier qui foudroyait Shikamaru du regard.

-Ca m'intéresse pas.
-Ok. Toi, t'es chiant, je note, lâcha le manieur d'ombre mais au fond il se promit de ne pas abandonner avec ce dur à cuir, Et toi Kino ?
-Bah, je m'appelle Inuzuka Kino,j 'aime bien les chiens...d'ailleurs Aka-inu mon chien est pas avec moi parce qu'il est malade, ma tante s'occupe de lui....
-On t'a pas demandé de raconter ta vie, le coupa Kenji, agacé.
-Ca te pose un problème l'aveugle ? explosa Kino qui comme son père était d'un sang chaud et bagarreur.

Il ne fallait surtout pas couper un Inuzuka quand il parlait de chien. Shikamaru devina aisément que ce qui n'était qu'une tension entre gosse pouvait tourner en combat hasardeux. Kino et Kenji étaient issus de grands clans qui offraient à leurs héritiers des capacités géniales à ne pas manier à la légère. Il était persuadé que Kenji et Kino connaissaient déjà les techniques de bases de leur hijutsus car il savait que dans tous les clans, les pater élevaient leurs fils avec fierté et dévotion ce qui impliquait une chose : les soumettre à un entraînement rigoureux dès leur plus jeune âge. Il connaissait bien, lui qui était issu du clan Nara. Il tira une bouffée de nicotine et soupira longuement avant d'intervenir en se mettant entre les deux protagonistes. "Ca suffit maintenant, je pense que ce sera tout, vous pouvez rentrer chez vous...rendez-vous demain à 16h30 au terrain d'entraînement numéro 4...allez hors de ma vue bande de galériens...."
Il eut l'impression que ses paroles alimentèrent un moulin à vent plutôt qu'une raison précieuse. Shiori s'était levée, un peu apeurée par l'air sauvage de Kino et le regard haineux de Kenji. Elle se rapprocha de son senseï avant de se mettre derrière lui, soudainement terrifiée. Elle n'aimait pas les disputes, et voyait plutôt la vie en rose. Ce qui devait arriver, arriva...n'écoutant que son instant l'Inuzuka agrippa Kenji par le col et ce dernier activa son byakugan.
Il était alors temps de calmer véritablement la partie. "Galère" marmonna Shikamaru en effectuant avec une rapidité hors normes des signes de base : il utilisa son ninjutsu de l'ombre pour immobiliser Kino et le fit reculer grâce à l'imitation des ombres. Au même moment, il dirigea une partie de son ombre vers Kenji qui voulant profiter de la situation s'était jeté sur son camarade. Il fut coupé en plein élan alors que Shiori sortait un petit cri étouffé de sa bouche. Les deux mômes étaient tétanisés et leurs corps tremblaient un peu car ils essayaient de résister au jutsu de leur senseï, peine perdue : ils ne faisaient pas le poids.

-Rendez-vous demain à 16h30, répéta Nara d'une voix cependant plus froide, Et tâchez de méditer sur votre comportement de gamins...sinon je serai obligé de vous punir sévèrement.
-Ha...haï senseï, lâcha Kino avant d'être libéré.

Il tomba à genou et Shiori vint l'aider à se relever. Il la gratifia d'un regard doux et d'une petit sourire à la Kiba qui rappelait tant une autre époque à Shikamaru. Shiori n'avait pas hésité à choisir son parti. Kenji était arrogant et méchant, elle préférait Kino. C'était ainsi qu'elle concevait ses moeurs étant encore enfant. Une fois le petit couple éloigné, Shika relâcha son emprise sur Kenji qui vacilla un instant mais tint bon. Il lança alors un regard à l'adulte qui aurait glacé les sangs de n'importe quel autre personne. Mais Shikamaru Nara était le shinobi le plus doué de Konoha, ce regard il l'avait déjà vu plein de fois : dans les yeux de Neji, de Gaara et de Sasuke. Il savait bien une chose, que le gamin qui s'éloignait de lui à grands pas furieux n'avait pas un avenir brillant s'il continuait sur cette voix. Alors, Nara se demanda pourquoi tant de haine ? Que se passait-il chez les Hyuuga pour qu'ils n'aient pas retenus les leçons du passé ? Ils croyaient que Neji avait fait les erreurs pour ses enfants, pour qu'ils ne suivent pas le même chemin que lui. Apparemment non, et pourtant pour avoir souvent fait équipe avec le brun il savait que Hyuuga avait changé...mais jusqu'à quel point. Il était passé de 0 à 0.5 sur l'échelle de la bonne volonté et de la vertu. Ca, personne ne pouvait le dire. A part un être, qui arrivait à lire en Neji, un seul être dans ce monde : mais la vie avait décidé d'être cruelle.
Alors que la silhouette de Kenji Hyuuga disparaissait au détour d'un couloir, il se promit de tout faire pour qu'il n'emprunte pas le chemin qu'avait emprunté ceux avant lui : ceux qui s'étaient laissés guidés par la haine.

* * * * *
Lee était accroupi pour être à la hauteur de ses trois nouveaux protégés assis sur les marches d'escaliers. Les nuages du petit matin furent balayés avec leur larmes par une brise amicale et chaleureuse. Un temps qui agaça profondément Setsuna : un temps de benêt qu'il passait en compagnie de benêts. Oui, la vie était bien cruelle à Konoha, car pour lui, personne n'avait le droit au bonheur tant que lui petit gamin de sept ans ne vivait pas pleinement le sien. Satsuki avait ramené ses petits genoux contre sa poitrine et fixait le senseï d'un air sérieux et concentré qui la rendait vraiment mignonne. Si on mettait de côté ses prunelles nacrées, elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à Tenten. La forme de ses yeux en amandes, rappelait la maîtresse d'armes. Lee fut au départ déstabilisé bien qu'il fut prévenu une semaine à l'avance que son équipe inclurait la fille de son amie. D'ailleurs Tenten lui en avait touché deux mots. Il fronça les sourcils, elle lui avait dit quelque chose comme : "Ne la pousse pas à bout de ses capacités, et laisse-la tranquille Lee, ses preuves, elle les fait avec moi et moi seule". Rock adorait son ancienne coéquipière, et pour cette raison, il lui obéirait et ne chercherait pas à entraîner sa fille au maximum de ses capacités. Après tout, sa mère était la mieux placée pour dire ce qu'elle devait accomplir. Yuji observait la petite robe blanche de sa nouvelle camarade, il avait un léger sourire aux lèvres car il se rappelait que lors de l'entraînements au lancée de shuriken, elle laissait voir sa culotte noire et déjà terriblement sexy. Il rougit un peu ce qui n'échappa guère à Setsuna qui soupira, déjà très mal à l'aise en repensant à la tenue peu pratique de Satsuki. Déjà si petits et déjà si hommes, c'était à se demander quelle genre d'éducation leur fournissait leur parents. Pour Setsuna ce n'était pas dur à deviner, Naruto étant passé pervers numéro un du Village...en revanche pour Yuji, cette attraction restait un mystère.

-Bien jeunesse éclatante ! Je vais vous annoncer une chose, je ne suis pas votre senseï définitif.

Quelque chose de grave s'inscrit dans l'expression des trois mômes dont il avait à présent l'entière attention. Aucun d'eux ne savait s'il fallait se sentir soulager ou au contraire inquiet : quoi que tomber sur pire que la bête verte était une chose quasi impensable. Lee secoua à son tour gravement la tête, comme s'il annonçait le décès d'un proche.

-En effet, l'équipe 7 est comment dire...hum...une équipe "sacrée" à l'Académie. Une sorte de tradition qui veut que...son senseï soit un précédent membre de l'équipe 7...l'année dernière, c'était Sakura-chan qui avait pris en charge l'équipe cependant cette année, étant donné que son propre fils s'y trouve. Tout comme Hokage-sama, elle ne peut assurer cette charge. Vous ne pourrez pas passer Genin, tant que votre véritable senseï ne sera pas désigné....
-Mais ! objecta Satsuki, effarée, C'est impossible ! Sakura-sama et Hokage-sama...ont tous deux été de l'équipe 7 et les membres des anciennes équipes 7 sont trop jeunes pour être nos senseïs...Moegi et Konohamaru...
-Sont tous les deux occupés, acheva Lee, Moegi est l'assistante de l'Hokage de plus, elle passe son diplôme de médic-nin. Nous avons besoin de médic-nin. Konohamaru est à une mission sur très long terme...de plus les deux sont jeunes et n'ont pas assez d'expérience pour prétendre à ce poste..
-Alors qui ? s'impatienta Setsuna d'une voix méprisante, Qui ? Vous êtes en train de nous annoncer que nous ne pourrons jamais passer Genin.
-Il y a bien quelqu'un...mais il faudra attendre encore un peu, j'en ai bien peur, répondit Rock Lee, tête baissé, visage fermé.

Il réfléchissait vite et à l'intérieur de lui une vague d'angoisse déferla. Il restait en effet une personne qui avait jadis appartenu à l'équipe 7 et qui serait en position de les élever au rang de Genin. Malheureusement, cette personne n'était pas encore de ce côté-là de la vie et qui serait quand elle y viendra ? Un jour ou trois années....Face au silence inquiétant des gosses qui se morfondaient sur leur carrière de ninja presque entièrement foutue par une simple tradition, il redressa le chef et fit un sourire éclatant. Mais pas rassurant pour un sous. Déjà la poisse se déchaînait sur la nouvelle équipe 7. Satsuki et Yuji pensaient très forts que comme par hasard, ils étaient tombés sur l'équipe "attrape-merde"...

-Yosh ! Je vais vous laisser vous remettre de cette rude matinée graines de jeunesse flamboyantes ! Je vous retrouve ici demain à 17h ! Pas de retard ! Sinon c'est 1000 pompes ! Ha ! Ha Ha ! s'exclama Lee en sautant.

Setsuna grimaça de dégoût, Yuji rit sous cape et Satsuki voulut disparaître de la surface du globe tant ce senseï lui faisait honte; Finalement l'optique qu'ils héritent d'un nouveau senseï n'était pas une si mauvaise idée. Le juunin en charge de l'équipe allait leur donner le signal pour partir quand une ombre apparut à côté de lui dans un mouvement de rapide illusion. Le nouvel arrivant suscita tout de suite respect et admiration chez Yuji et Setsuna. C'était un membre des forces spéciales de l'ANBU. Elle portait une combinaison, car c'était bien "elle" au vu de sa poitrine, et un masque de félin. Ses cheveux bruns étaient coiffés en deux tresses longues. Derrière son dos, le manche d'un katana dépassait. Lee sourit comme il n'était pas permis et Satsuki avança d'un pas. La jeune femme déclara alors d'une voix douce mais ferme :

-Lee, je t'emprunte Satsuki.
-Vas-y, nous avions fini...soupira Rock.
-Merci. Viens Tsuki-chan, on rentre, dit fermement l'ANBU.
-Haï Oka-san...murmura le petite fille pour garder la discrétion de sa mère.

Setsuna et Yuji entendirent quand même et ils ne purent éprouver que plus d'admiration envers la femme qui avait mis au monde une telle créature. Satsuki sautilla jusqu'à Tenten qui disparut avec elle dans un nuage de fumée. Les deux garçons restèrent un instant à se regarder dans le blanc des yeux avant de prendre un chemin différent pour rentrer.


* * * *

-Tadaimasu ! s'exclama le garçon en faisant brutalement coulisser la porte de sa maison.

Le silence lui répondit. Il retira ses chaussures dans le petit vestibule et monta la marche qui annonçait le début de la demeure avant de courir en chaussette vers le salon. Il avait à peine parcouru la moitié du couloir qu'un cri bien familier le stoppa net. "NARUTO ! Arrête !" Le petit homme se mit alors à trembler, pourquoi avait-il que cette journée serait pourrie jusqu'à la moelle ? Il détestait son intuition qui finalement ne le trompait jamais. Après avoir eu une équipe de boulet, un professeur boulet, il devait assister à la dispute entre ses parents qu'il ne traita pas de boulets. Non, quand même. Son père était le Sixième Hokage et peut-être le plus puissant de tous. Sa mère fut l'élève du Cinquième (la Sannin Tsunade) et était la kunoichi medic-nin la plus douée du monde ninja. Définitivement ses parents étaient des exemples à suivre, sauf niveau sentimental ou privé peut-être. Il n'avait franchement pas la force de continuer jusqu'au salon pour découvrir la tension qui y régnait. Si seulement il avait le choix, car cette maudite maison était construite de telle façon que le salon était un passage obligatoire pour accéder au reste des pièces. Naruto et Sakura avaient acheté cette petite villa japonaise cinq ans auparavant avec le premier salaire du blond. A cette époque tout respirait le bonheur chez eux. Mais une époque, justement, n'était pas faite pour durer. "Sakura-CHAN ! Pourquoi tu me reproche toujours des choses qui n'ont rien à voir ! Tu sais très bien où est le problème !"
Malgré lui, Setsuna entendait de ces petites oreilles qui étaient encore innocentes six mois auparavant, quand les disputes n'existaient pas. Malgré lui encore, il avançait à travers le couloir plongé dans une pénombre angoissante. C'était une fatalité qu'aucun petit garçon de son âge ne devrait avoir à subir : les rôles étaient renversés et il devait jouer au parent pour les calmer. S'ils se calmaient, car depuis quelques jours, ils ne faisaient plus attention à lui. Au départ, sa simple présence suffisait à les calmer car ils essayaient de faire bonne figure devant leur fils. Aujourd'hui, ils ne cachaient plus que leur couple allait mal. Il posa sa main tremblante sur la porte qui lui parut démesurément grande et, dans un ultime acte de courage, la fit coulisser. La lumière du jour l'irradia car la pièce était baignée par les grandes portes-fenêtres qui donnaient sur le jardin. Il balaya la pièce de son regard sombre et terne. La télé était allumée mais n'émettait aucun son, diffusant uniquement les images d'une émission de variété. Sakura était effondrée sur le canapé, son beau visage caché par ses mains. Setsuna comprit qu'elle pleurait, encore. Naruto était debout un peu plus loin dos tourné, poings serrés. Il était grand, avait de l'allure et portait son manteau d'Hokage. Il ressemblait tellement au Yondaime que beaucoup de villageois ayant vécu sous ce dernier le confondaient avec lui. L'image de ce couple n'était autre que brisée par les positions qu'offrait ce piètre spectacle. Alors doucement, Setsuna se rapprocha de sa mère en premier. Ses longs cheveux roses cascadaient le long de son dos, jusqu'à ses fesses et elle portait une petite jupe beige, un débardeur rose et des bottines noires.

-Pourquoi Sakura ? demanda simplement Uzumaki qui n'avait pas remarqué la présence de son fils, tellement il était troublé.
-Arrête Naruto ! Arrête de me demander..pourquoi...sanglota Sakura d'une voix cassée, brisée et blanche.
-Tu l'as fait exprès ! explosa Naruto en se retournant.
-C'est faux ! hurla-t-elle à son tour en se redressant brutalement.

Dans sa rage et sa précipitation, elle bouscula Setsuna qui prit un coup au coeur par cette attitude. Il osa lever son regard vers sa mère qui avait le visage ravagé par le sel et l'eau de ses larmes qui ne cessaient de couler. Ses grands yeux verts pétillaient comme si une charge électrique peu commune les parcouraient. Ses joues étaient rougies et ses lèvres gercées à force de les mordre par anxiété. Sur son front, un petit cercle était tatoué, discret et d'un rose pâle qui s'alliait avec ces cheveux de fleur. C'était un sceau beaucoup plus puissant que celui de Tsunade, car en plus de donner un physique jeune et ravageur, il conservait également le métabolisme lui faisait profiter de cette jeunesse en régénérant les cellules vitales. Ce sceau faisait d'elle une kunoichi presque impossible à vaincre durant un long combat. Setsuna se résigna, apparemment, ses parents n'étaient pas prêts à lui accorder la moindre attention. N'importe quel autre parent se serait enquis de la matinée primordiale de son gosse.

-J'en ai assez, souffla-t-elle en fermant les yeux.
-Que...commença son compagnon, surpris qu'elle retrouve son calme.
-Demain, nous irons au tribunal de Konoha...en instance de divorce...je ne peux plus supporter tout ça.

Elle fit un geste circulaire pour désigner la pièce qui représentait sa vie aux côtés de Naruto et tout ce qu'elle avait engagé. Setsuna se figea de terreur et son père tressaillit. Un divorce ? La plus radicale des solutions après la mort. Cette même mort qui était sensé les séparer, elle et elle seule. Pas un vulgaire divorce. Le regard océan du ninja coula sur une photo reposant sur un meuble près de la télévision. C'était celle de leur mariage, Sakura était alors enceinte d'un mois, mais cela, il ne le savait pas encore. Dire qu'il avait cru jusqu'au bout que ce fils était son gosse, son VRAI gosse.

-Nous n'irons nul part...tant que cette affaire ne sera pas éclaircie... j'aurais du ordonné la mise à mort de Sasu...
-Ne prononce plus jamais son prénom ! cria Sakura qui apparemment avait retrouvé son impulsivité.
-Pourquoi? Son nom te ferait-il tant d'effet ! Veux-tu que je ne remarque pas ton coeur battant à chaque fois que tu l'entend ! répliqua Naruto en se rapprochant d'elle.
-Oka-san...to-san, tenta vainement Setsuna.
-Non lâche-moi Naruto, s'exclama Sakura.

Sa voix était devenue plus faible et tremblante alors que son mari l'attrapait doucement par les épaules et essayait d'obtenir une étreinte maladroite : sans succès. La jeune rose se débattait faiblement en se débrouillant pour le gêner dans son entreprise. Setsuna sentit son coeur se contorsionner dans sa poitrine, pourquoi elle refusait la tendresse de Papa ? Elle gâchait tout par moment et c'était elle qui avait proposé le divorce. Finalement, elle se laissa faire, à bout et s'abandonna dans les bras du blond pour pleurer. Ce dernier serra sa compagne dans ses bras avant de faire tomber son regard envoûtant sur son fils. Il fut un instant surpris puis se culpabilisa. Setsuna n'y était pour rien et pourtant, il subissait les déchirures du couple qui était sensé l'endurcir et le préparer à la vie. Même si la nature avait voulu qu'il ne soit pas biologiquement son fils, il l'aimait comme tel sinon plus. Le petit garçon trembla un instant sous les yeux de son père qui finit par sourire.

-Setsuna-kun...je ne t'avais pas entendu rentrer !

Etait-ce un reproche ? Bien sûr que non, mais le môme le prit ainsi. Sakura sursauta à l'entente du prénom et se libéra de l'étreinte de son mari pour se tourner vers lui. Elle fut tellement triste en voyant l'air apeuré et perdu de son petit qui au fond était content d'avoir l'attention de ses parents. Maman se dirigea vers lui, un peu chancelante avec un sourire humide collé au visage, peu importait, elle était belle ainsi. Au sortir d'une crise de larme, retrouvant un peu de bonheur en son fils. Elle vint le réfugier dans ses bras et l'emmena s'asseoir sur le canapé ou Naruto les rejoint. Il était maintenant coincé entre sa mère qui le serrait un peu trop fort et son père qui lui ébouriffait les cheveux. Alors pourquoi n'était-il pas si content que ça ? Ils avaient l'air pourtant sincères...

-Alors Setsu-kun ? commença Sakura en masquant sa voix chevrotante, Ta matinée à l'Académie ?
-Bof...chui dans l'équipe 7, répondit-il mal à l'aise.
-Oui, on le savait. Mon fils ne pouvait être que dans la même équipe que son père. j'ai fait exprès, sourit Naruto, fier.

"Bah t'aurais pu m'épargner ça....car je me tape de beaux guignols", voilà ce qu'aurait voulu répliquer le jeune garçon, mais il devait du respect à son père Hokage et secoua légèrement la tête.

-Pourquoi tu m'as mis avec Satsuki et Yuji...
-Hinata est venue me parler de Yuji la semaine dernière à mon bureau...

Un éclair bref de tristesse passa dans les yeux de Sakura à l'évocation de Hinata mais elle se ressaisit et écouta la suite. Contrairement à Naruto, elle n'était pas au courant des nouvelles équipes, car cette année elle devait former les futurs médic-nin de Konoha. Elle ne partageait pas l'avis de son mari: que Setsuna soit dans l'équipe 7 était une des pires idées qu'il n'ait jamais eu en matière d'éducation. Elle se tordit les doigts nerveusement et sécha rapidement ce qui lui resta de larmes

-Elle m'a déclaré qu'il était fragile et qu'il fallait l'éloigner de son frère. Udon m'a assuré que Satsuki était une petite fille géniale attentive aux autres et sensible, elle s'occupera bien de lui...et de toi accessoirement.
-Je suis pas comme face de cul blanc, je vais très bien, réfuta Setsuna qui là ne put tenir sa langue.
-Surveille ton langage mon garçon...je me demande où tu as appris de tels mots...soupira Sakura.

Naruto prit un air foncièrement innocent mais ne réprimanda pas son fils: car c'était lui-même qui lui avait enseigné ces mots là. Par inadvertance certes...mais bon. Il n'allait pas avouer à sa femme qu'il ne maîtrisait pas son langage quand il était avec son fils. La rose lui envoya un regard noir histoire de bien faire passer le message. Parfois elle se demandait si Naruto prenait vraiment son travail de père au sérieux, il y mettait toute sa bonne volonté, mais elle ne suffisait pas. De plus, elle le soupçonnait d'avoir abandonné ce rôle depuis le terrible jour de l'accident. Elle réprima un sanglot à l'évocation de ce douloureux souvenir et s'efforça de sourire à Setsuna :

-Tu vois, Papa a raison. Sois gentil avec tes coéquipiers..c'est très important l'esprit d'équipe.
-Ouais quand on voit ce que s'est devenu sur vous deux...répondit-il naturellement, le regard triste.

Ce fut un véritable choc pour les parents qui comprirent une chose et une seule, peut-être la plus fondamentale : ce n'était pas de la division que naissait l'Union mais l'inverse. Les êtres unis se divisaient plus facilement, au fond cet esprit d'équipe était toujours là, en veille dans chaque personne. Et son vice était les séparations qu'il engendrait. Le môme regretta un instant ses paroles mais pas sa pensée. Il en avait marre que ses parents se comportent en êtres égoïstes et viennent ensuite lui parler comme s'ils ne s'étaient jamais insultés deux minutes auparavant. "Ecoute..." commença Sakura qui ressentait l'envie de se justifier. Cependant, son fils ne lui laissa pas le temps et enchaîna rapidement :

-Et puis, c'est quoi cette histoire de pas pouvoir passer Genin avec Gros-sourcils sensei. C'est quand qu'on aura l'autre prof d'une ancienne équipe 7....
-Co..comment...je croyais que...que Kakashi-sensei avait accepté de..déclara Sakura terriblement pâle.
-Il ne peut plus. Fin de la discussion sur ce sujet, la coupa Naruto en se relevant
-Comment ça ? Et qui compte-tu mettre à la tête de l'équipe 7 ! Oublie les traditions, et laisse Lee être titulaire.
-C'est dans les liens Sakura-chan, toi mieux que qui conque devrait comprendre. On trouvera..


Elle aurait tant aimé trouvé une réplique à lui envoyer au visage, mais il fallait arrêter les frais devant Setsuna, leur seul enfant. Elle toisa son mari, assise depuis le canapé et essayait de lui communiquer toute la rancoeur qu'elle avait en un seul regard. Il ne l'avait pas consulté pour former l'équipe de son fils, ni pour désigner un senseï. Et il était vrai que généralement, Sakura ne se mêlait pas des affaires de l'Hokage pas plus que Naruto ne se mêlait des affaires de l'Hôpital mais bon sang, c'était de leur fils dont il était question. A ce moment-là, le bipper de Sakura émit une petite alarme, signe d'urgence. Il venait de se passer quelque chose de grave à l'hôpital. Elle regarda le petit écran du bipper et soupira croyant à une fausse alerte. Il arrivait souvent qu'on la bip dans la plus grande des paniques pour une broutille telle que : "On ne trouve plus les seringues vierges" hélas ce code-là ne se trompait jamais. Elle posa son regard sur Naruto qui avait passé son bras autour du gamin et qui souriait comme pour faire oublier toutes les disputes qu'ils l'avaient forcé à traverser. Elle se releva gracieusement en jetant la masse de ses longs cheveux sur son épaule droite. Elle avait l'impression que le bonheur sous ce toit n'était pas définitivement révolu et que la chance pourrait à nouveau être amie avec cette famille au bord de la rupture.
"J'ai du boulot. Je file. A ce soir..." Elle tourna les talons pour partir mais Naruto la retint, pressentant quelque chose. "Sakura-chan ? Quelque chose de grave est arrivé ?" Elle sourit légèrement et secoua la tête, heureuse qu'il s'inquiète finalement pour elle.. "Non, juste des complications avec un patient que j'ai opéré hier..."
"Dans ce cas" déclara-t-il, "Tu peux emmener Setsu-kun avec toi...je dois briefer une équipe sur une mission importante dans une demi-heure..."
Elle l'observa hésitante, se mordant la lèvre comme pour s'empêcher de répondre par la négative. Elle avait une énorme dette envers son fils pour tout ce qu'elle avait du lui faire endurer : ses absences répétées à cause de ses tours de gardes, sa mauvaise humeur et son chagrin. Elle lui devait bien ça non, s'occuper de lui. C'était la moindre des choses, le BABA d'une super maman. Elle illumina alors son propre visage d'un petit sourire que Naruto aimait qualifier de printanier. Dire qu'elle n'avait plus eut ce genre de sourire depuis le drame. Il se permit et se donna même le luxe, de croire à un retour à la normale. Elle tendit alors sa main vers Setsuna qui bien qu'il le cachait était immensément heureux que sa mère accepte de le "coltiner" sur son lieu de travail. Il n'était jamais allé à l'hôpital, même le jour de naissance s'était déroulé ailleurs : dans le bureau de l'Hokage. Le petit garçon se mit donc sur ses deux jambes et s'approcha de la rose avec un air indifférent qu'elle connaissait bien pour l'avoir déjà côtoyé sur le visage d'une autre personne. "Allez, va m'attendre dehors, petit monstre" le taquina-t-elle avant de le pousser vers la sortie. Il se débattit un peu sous les mains joueuses et chatouilleuses de sa mère et se précipita dans le couloir. Néanmoins, il resta derrière la porte, et colla son oeil sur une minuscule ouverture :

Dès l'enfant sortit, Sakura s'était mise à embrasser son mari qui lui rendait franchement bien son étreinte et son baiser. C'était une sorte de trêve, un "on fait la paix" version mariage.

Et dire qu'après une dispute, pour une fois la situation s'était arrangée.
Pour une fois, Naruto n'était pas sorti et Sakura ne s'était pas effondrée.
Pour une fois, Setsuna leur avait fait comprendre...
Pour une seule et dernière fois.

Malheureusement

* * * *

Dans la cour de l'immense demeure des Hyuuga, deux ombres se percutaient à une vitesse soutenues sous le soleil de l'après-midi. A chacun de leur mouvement, elle soulevait des gerbes de poussières qui les occultaient un instant. Depuis la terrasse d'une des cinq maisons qui formaient le domaine principal des Hyuuga, Yuji observait l'entraînement de son frère.
Un entraînement auquel il n'avait jamais eu droit.
Trop faible, pas assez fort...minable.
Il baissa son regard tellement il était triste d'apprendre que jamais son père ne lui porterait d'estime. Oh, sa mère l'entraînait bien sûr, mais elle était tellement occupée entre son travail de medic-nin et sa responsabilité de chef de clan. Elle accompagnait souvent les équipes en missions à cause du manque de mdeic-nin auquel la politique du Sixième essayait de remédier. Seulement voilà, Yuji aurait aimé que Neji l'entraîne et soit fier de lui. Les deux ombres s'immobilisèrent à une distance respectable l'une de l'autre. La plus petite était essoufflée et tentait vainement de reprendre des forces. L'autre, plus grande, ne souffrait d'aucune fatigue et ne suait même pas. Neji restait élégant et froid comme les neiges éternelles. Il croisa les bras sur son torse et fronça les sourcils, apparemment, il n'était pas content des efforts de Kenji qui grimaçait de douleur.
Derrière Yuji, la porte coulissa doucement et un pied nu se posa sur le bois tiédi par le soleil de la terrasse. Somnolent et anesthésié par le chagrin, il remarqua pas cette présence apaisante. Jusqu'à ce que deux bras fins l'entourent avec tendresse et que la nouvelle venue s'agenouille derrière lui pour être à sa hauteur et enfouir sa tête dans sa nuque. Il tressaillit avant de sentir le parfum de sa bien-aimée mère : un mélange d'effluve de malade, de fleur de jasmin et de sommeil. Une odeur si maternelle et si rassurante qu'il ne put empêcher un sourire de naître sur son visage.

-Je suis désolée de ne pas être en forme pour t'entraîner Yuji-kun, murmura la brune en tournant son fils pour qu'il soit face à elle.

Encore une fois, il eut le souffle coupé par la beauté de sa mère. Elle portait un kimono de soie rouge qui était à moitié défait, lui improvisant un décolleté et qui épousait harmonieusement les courbes de son corps frêle. Elle avait attaché ses cheveux avec une simple baguette laissant quelques mèches paresseuse s'envoler autour de son visage. Il ne pouvait que lui pardonner et ne pas lui en vouloir. Elle était sa maman, et elle était malade. Il devait l'aider au lieu de lui poser des tracas de conscience. Il secoua la tête en soufflant "Ne t'en fais pas Ka-san !" Elle lui fit le plus beau des sourires et caressa sa joue de sa main aux doigts fins et lons. Sa main gauche.
Il sentit le métal froid de l'alliance effleurer sa peau également.

-Ka-san ! Je suis dans l'équipe 7 ! s'exclama-t-il après un petit silence.
-Ah...c'est...bien...bégaya Hinata, le regard devenant sombre et triste.

Naruto l'avait donc écouté. Ca lui coûtait de laisser un de ses fils entrer dans l'équipe 7. Une équipe un peu maudite sur les bords. Apparemment, Kenji fréquentait un Inuzuka et une Aburame, comme elle il y avait longtemps. Elle aurait voulu que cette "douceur" soit réservée à Yuji mais malheureusement ni Shiori Aburame, ni Kino Inuzuka avaient un profil adapté pour prendre soin du petit garçon. Alors que Satsuki, elle était toute désignée et que Setsuna, le stimulerait en créant une rivalité positive qu'il ne connaissait pas avec son véritable frère. Elle se promit de retourner voir Naruto pour le remercier de cette attention. Son sourire s'agrandit un peu, les années avaient eu beau passer à un rythme douloureux et effréné l'entraînant sur des chemins effrayants, ce poit-là au moins n'avait pas changé. Ce secret là au moins restait enfermé en elle et même s'il prenait la poussière et rouillait, au moins il continuait d'exister. Ce petit bout de sentiment qui lui renvoyait l'image de la petite Hinata qu'elle était en temps de troubles et de guerres certes mais aussi en temps de bonheur. Aujourd'hui, la paix politique avait un goût amer et elle savait que personne n'en profitait pleinement.

-Pourquoi n'irais-tu pas demander à ton père de t'entraîner avec Kenji ? demanda-t-elle pour briser de nouveau le silence.
-Il refusera ! Je le sais, Oto-san me déteste, je suis trop faible...je déshonore le clan en respirant dans cet endroit. Il me l'a dit plusieurs fois.
-Il t'a menti. Essaye, je te regarderai...il ne pourra pas refuser, l'encouragea-t-elle.

Et que n'aurait pas fait le petit Yuji pour plaire à sa mère ? Il hocha vigoureusement la tête bomba même un peu le torse sous le petit rire cristallin de la brune. Un rire qui finit par se transformer en toux alors d'un petit geste elle l'envoya vers son père. Il sauta par-dessus la petite barrière de bois, manqua de tomber mais entama une course effrénée vers le milieu de la cour où Neji prodiguait des conseils stratégique à Kenji. Ce dernier fronça les sourcils en voyant accourir son petit frère. Il était fou de venir interrompre cet entraînement. Voulait-il mourir ? Neji fut un instant surpris par l'arrivée de son second fils. Il confirma sa pensée qui cnstitait à dire que ce fils-là était un parasite. Pour lui, Yuji ne deviendrait jamais un grand ninja et ne rentabiliserait pas l'éducation que le clan lui donnait. Tout comme Hinata quelques années auparavant, il était un boulet à traîner. "Va-t-en." lui dit le chef du clan. "Mais, Oto-san, s'il vous plaît, j'aimerais que vous m'entraîniez également. Promis, je vous montrerai combien je suis...". Neji ne se prit pas la peine d'écouter la fin de l'argumentation et le v sa main chargée en chakra.
Depuis la terrasse Hinata se figea, après le départ de Yuji elle avait activé le Byakugan pour intervenir au cas où. Elle avait espéré ne pas avoir à intervenir mais en voyant cette main dangereuse et blessante prête à s'abattre sur son fils, elle ne réfléchit pas et s'élança à son tour au centre du terrain. Neji s'apprêta à abattre son coup, il visa l'épaule du petit par pure pitié. Il n'avait pas à venir l'encombrer durant l'entraînement. Le coup fut paré par une ombre qui apparut dans un mouvement de rapidité; Il fut surpris en reconnaissant Hinata, byakugan activé et empli de haine en position de combat. Elle avait opposé son avant-bras à la main de Neji et avait paré son chakra avec le sien. Yuji effrayé et impressionné par l'agilité de sa mère recula d'un pas. Kenji avait la bouche ouverte. Il n'avait jamais vu sa mère se battre car elle était medic-nin et sa priorité n'était pas de blesser mais de soigner. Neji pesta intérieurement mais conserva son air indifférent en apparence. "Il a encore besoin de sa mère pour le défendre....je croyais qu'il voulait s'entraîner." déclara-t-il avec une superbe qui agaça Hinata. "Neji-niisan, je t'interdis de dire une telle chose. J'ai bien vu que tu comptais le blesser. Le coup que tu voulais lui porter est le début d'un enchaînement difficile même Kenji n'aurait pu l'éviter à une telle vitesse."
Le chef du clan Hyuuga dut bien reconnaître son mensonge et serra les dents pour éviter d'exploser et de se défouler physiquement sur sa femme. Il savait que Hinata n'était plus la môme sans défense d'avant. Elle avait fait d'énormes progrès et avait développé un style qui lui était propre rendant ses coups et ses attaques imprévisibles. S'il commençait à se battre avec elle, même si elle était malade, il risquait d'y laisser quelques plumes, voire beaucoup. Il joua donc la carte de la sagesse et retira sa main avant de se détendre et de désactiver son Byakugan. Elle en fit de même, la tête haute bien que tournante. Elle devait résister pour prouver à Neji qu'au départ, c'était elle la véritable héritière du clan. Le shinobi fut également étonné de la voir dans une telle tenue. Kimono à moitié défait, dénudant ses épaules, son décolleté et sa nuque. De plus, il était ouvert et laissait une vue impeccable sur sa jambe gauche. La couleur rouge de l'habit rajouta au désir qu'il éprouva mais jamais il n'aurait avoué trouver belle. Depuis la conception des jumeaux, il ne l'avait touché qu'à de rares occasions, lors de fin de mission où il était épuisé et avait besoin de se changer les idées. Quand elle était entreprenante, il la repoussait. Au fond Neji était perdu, la paix de Konoha aussi lui avait joué des mauvais tours et il avait souffert de ce mariage arrangé autant que sa cousine.

-Et rhabille-toi correctement, Ce n'est pas une maison close ici. Te montrer ainsi à tes enfants et aux hommes du clan, c'est lamentable.
-Ne me dicte pas ma conduite, Neji-niisan. Que je sois habillée ainsi ne te dérangeait pas il y a une semaine à ton retour de Kumo, il me semble, réfuta-t-elle.
-Pff, il est inutile de perdre mon temps à discuter avec une femme comme toi, déclara-t-il d'un ton qui se voulait sec. En réalité, il rougissait et son timbre de voix en pâtissait.
-Venez les enfants, il est l'heure de votre bain.

Elle attrapa Kenji par les épaules et Yuji par la main avant de les entraîner à l'intérieur du bâtiment, laissant un Neji aussi paumé que ses fils.

Dire que dix auparavant, Neji et Hinata s'aimaient comme frères et soeurs.
Si seulement on ne les avait pas forcé à l'inceste.
Si seulement on les avait laissé aimer.



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