Attention, cette fanfiction de Naruto est catégoriée spoil, c'est à dire qu'elle peut évoquer des passages du manga qui ont été publié au Japon mais pas encore en France. Sa lecture est donc susceptible de vous gacher le plaisir proccuré par le manga. Pour enlever ce message et voir toutes sections Spoil du site, rendez vous dans vos options membres.


Fiction: A certain romance

J'adore passer du temps avec vous trois. J'ai envie de tout quitter pour découvrir de nouveaux horizons. Je l'aime mais elle, elle en aime un autre. Quitter son pays pour stopper les préjugés, tel est mon objectif. Personne ne m'aime, et je n'aime personne. La superficialité ne me plait pas, j'ai besoin de simplicité. J'ai peur de l'inconnue, mais je suis fort mentalement, ça devrais bien se passer ...
Classé: -16I | Spoil | Général / Drame / Romance | Mots: 7424 | Comments: 2 | Favs: 4
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Ambroisie (Féminin), le 01/01/2010
Une nouvelle fanfic. J'ai mis en pause a la recherche de la verité. Mais je compte la reprendre dans peu de temps.
Je voudrais prévenir les homophobes : ne venez pas lire. J'ai déjà du mal à gêrer une certaine personne avec sa haine pour ses personnes, je n'ai pas envie d'avoir d'autres cas à gérer.

+ d'infos : School-Fic / Romance, Drame, Humour, Amitié /
Team 7, Kiba, Ino, Tenten, Temari, Gaara, Omoi, Karui, Shiho & d'autres personnes.
Couples originaux mais ...





Chapitre 1: Chapitre 1 ; Je commence mon avenir demain.



Le 21 Août

La chaleur étouffante du désert la rendait malade. Elle n'en pouvait plus de rester sous le soleil cuisant à longueur de journée. Elle se leva difficilement, passa une main sur son front en essayant de dégager ses mèches rebelles et partit rejoindre son plus jeune frère.

En le voyant assis sur le sable, sans émettre une remarque, on aurait eu l'impression qu'il était mort. Mais il ne l'était pas. Il avait souvent frôlé la mort de très près mais jamais celle-ci ne l'avait emmené avec elle. Il était là, aux côtés de sa famille, à regarder se mouvoir les dunes de sable.

Elle posa une main sur son épaule, l'incitant à lever la tête vers elle. Elle lui sourit et s'assit lourdement à ses côtés. Elle étendit ses pieds nus devant elle et taquina ceux de son frère.

Il regarda sa sœur sans émettre un son. Il n'avait jamais été à l'aise avec les autres, même avec son grand frère. Mais, elle, elle avait réussi à lui décrocher à maintes reprises un léger sourire. En somme, il pouvait dire qu'elle était tout pour lui.

- Gaara... j'ai envie de partir d'ici, lui dit la jeune fille, sans arrêter de l'embêter.

- Je le sais.

Elle lui sourit tristement et continua :

- J'ai envie de découvrir le monde et de devenir quelqu'un. Je ne supporterais pas de rester toute ma vie dans le Sahara. Je ne veux pas devenir comme notre oncle Yashamaru... Je veux être comme Chiyo...

- Une européenne. Je ne vois pas ce pourquoi tu l'envies, rester à longueur de journée enfermée dans un bâtiment pour le nettoyer... Il n'y a là rien de plaisant.

- Mais au moins elle est là-bas ! Elle va pas finir sa vie ici, crever de chaud, survivre et encore crever de chaud ! Est-ce notre destinée ? "

Il ne répondit pas à sa question. Il passa sa main dans sa chevelure couleur sang, enfonça ses pieds dans le sable et se laissa tomber en arrière. Temari avait raison. Pourquoi finir sa vie ici ? Mais d'un autre côté... Où pouvaient-ils aller ? A Londres, auprès de leur tante ?

-Temari ! Gaara ! vociféra une voix, interrompant la course de ses pensées."

Les deux adolescents se retournèrent pour faire face à Baki, leur tuteur. Sa peau était devenue noire alors qu'elle était blanche à son arrivée. Le soleil avait bien fait son travail. Il s'approcha des deux jeunes, tenant une enveloppe dans la main. Il la passa à Temari, un large sourire accroché aux lèvres.

- Lis-la à voix haute... Ça va vous faire plaisir !

Temari prit la lettre dans sa main et reconnut l'écriture si particulière de sa tante londonienne. Chiyo comptait énormément pour eux. C'était grâce à elle que les deux enfants savaient lire et écrire. C'était également grâce à elle qu'ils n'étaient pas coupés du monde. C'était grâce à elle qu'ils aimaient lire du Shakespeare ou du Hugo. C'était grâce à elle qu'ils connaissaient des groupes comme les Stones ou les Arctic Monkeys...

- Allez ! les pressa Baki, légèrement impatient et énervé.

- Je ne vois pas pourquoi tu es pressé, tu as déjà lu la lettre !

- Temari... Si tu ne te dépêches pas... Tu vas vite le regretter ! la menaça son tuteur.

- Très bien... Bon... Alors...

La jeune fille commença pour de bon sa lecture, reprenant mot pour mot ce qui avait été écrit :

- Comment allez-vous ? J'espère que le soleil du Sahara ne vous a pas trop brûlés. Ici, à Londres, il pleut tout le temps et c'est très plaisant. Cela change de nos journées étouffantes !

Il y a peu de temps de cela, j'ai été affectée dans un nouveau lotissement. Un endroit plutôt sympathique avec des voisins assez charmants. Je passe mes journées à ne rien faire mais cela me permet de lire à ma guise et de m'amuser, malgré mon âge avancé.

Il y a deux semaines, j'ai rencontré les locataires de l'appartement sept. Ils taguaient leur porte du chiffre sept. Sur le coup, j'ai été très en colère contre eux mais tout compte fait, cela rendait très bien. Et puis, ils sont jeunes... Qu'ils profitent de la vie. Mais, si je vous parle d'eux, c'est pour une raison précise ...

Il y a cinq jours de cela, j'ai entendu une partie de leur discussion. Deux des garçons du groupe (qui sont en couple !) parlaient d'une école en France, L'Accademia della Conoscenza. Il s'agit d'une école qui héberge des élèves aimant l'art, les sciences et le sport. J'ai demandé plus d'informations auprès de ces jeunes hommes et j'ai appris que ceux qui n'avaient pas les moyens de payer un trimestre pouvaient travailler dans la ville, après les cours !

Comme vous devez sûrement vous en douter, je vous ai inscrits là-bas. Je sais très bien que vous voulez vous en aller. Quitter le désert pour la France, n'est-ce pas une bonne idée ?

Dans cette enveloppe se trouvent les billets de train et les papiers pour finir vos inscriptions. Je vous ai également envoyés un colis avec des vêtements, vos uniformes et vos passeports.

Temari... Je ne veux en aucun cas que vous me remboursiez la somme des vêtements et celle des billets. La seule chose que j'attends de vous est que vous en profitiez au maximum. Vivez votre adolescence comme de vrais adolescents. C'est tout ce qui importe.

J'espère que vous rencontrerez les habitants de l'appartement sept. Ils sont très sympathiques et pourront vous aider dans ce pays. Ils s'appellent Naruto, Sakura, Sasuke et Sai.


Prenez bien soin de vous et passez une très bonne année.

Chiyo.

Temari regarda d'un air absent la lettre. Elle ne pouvait pas le croire. C'était vraiment étrange que cela lui arrive, elle en rêvait, elle en parlait il n'y avait de cela pas même cinq minutes et voilà que désormais son souhait se réalisait ! Elle sentit une pression contre son bras gauche et elle tourna la tête lentement, pour voir le regard surpris de son jeune frère.

- Ce n'est pas un rêve... N'est-ce pas ? demanda-t-il. "

Elle ne répondit pas. Elle venait de se rendre compte que c'était bien la réalité. Elle allait quitter son foyer pour la France. Les larmes coulèrent le long de son visage, traçant une route sur la poussière accumulée depuis ce matin.

Elle prit son frère dans ses bras. Leurs oncle arrivait au loin pour voir se qu'il se passait. Baki lui résuma la situation et le vieil homme s'énerva.

-Vous n'irez pas en France !

- Nous irons là-bas même si tu n'es pas d'accord ! cria la belle blonde, hors d'elle.

Le vieil homme recula lentement, essayant de ne pas être proche de la jeune fille. Temari n'en pouvait plus de son oncle. Comment osait-il être en désaccord ? Alors qu'il avait passé son temps à les rabaisser !

- Comment ? Tu oses me défier alors que je vous ai pris, toi et ton petit frère, sous mon aile !

- Nous prendre sous ton aile ? Tu veux bien arrêter de mentir ! Tu nous as laissés seuls, tu ne t'es pas occupé de nous et maintenant tu nous annonces que nous devrions t'obéir ? rétorqua la belle blonde, haineuse.

- Je...

- Vous feriez mieux de vous taire, répondit Gaara à la place de sa sœur. Comme le sous-entends si bien Temari, vous n'êtes rien pour nous. Un oncle ? Nous avons une seule famille et malheureusement elle vit à Londres. Pour nous, vous n'êtes qu'un étranger sans grande importance.

Il regarda le vieil homme. Il était en colère, se demandant la raison de son refus. Leur existence n'avait à ses yeux que peu d'importance et maintenant, il voulait qu'ils restent ici. Il avait l'air d'aimer les rêves...

Yashamaru observa ses " protégés ". Il comprenait très bien leur colère, il aurait agi de la même façon. Un mois auparavant, il s'était rendu compte qu'il n'avait jamais été là pour ses deux enfants. Le vieil homme s'en était rendu compte assez tardivement et avait tout fait pour se faire pardonner. Mais rien ne marchait, les deux adolescents ne voulaient plus de lui ...

- Temari. Préparons nos affaires. Nous partons.

Ils allaient s'échapper du Sahara pour de bon. Sans revenir en arrière, sans se retourner. Ils allaient enfin quitter cette terre maudite. Ils n'allaient plus revoir leur soi-disant clan de nomades. Ils étaient heureux. Même s'ils auraient voulu que Kankurô soit avec eux... Mais il était parti rejoindre les anges il y avait déjà cinq ans de cela...


+++


Le 25 Aout


Une chanson de Kanye West retentissait dans l'immense salon de sa maison. Kiba Inuzuka lisait sa lettre d'inscription à l'Accademia della Conoscenza. Il avait été pris dans cet institut. Difficilement, certes, mais il était tout de même sélectionné !

Il prit un bol et le paquet de céréales. Ce jour-là était synonyme de fête. Il allait devoir appeler tous ses amis pour une dernière soirée !

Il emmena son bol avec lui et alla s'asseoir sur le canapé orange. Il prit la télécommande et regarda une émission sur la chaîne MTV. « Made » ... émission où des ringards de première voulaient changer. Il posa ses pieds sur la table basse et mangea silencieusement.

Suigetsu, son colocataire, le rejoignit. Originaire du Texas, le jeune homme avait un faible pour les chapeaux de cow-boy, porté essentiellement par des filles - bien entendu - et dans n'importe quelle situation.

Le jeune homme a la peau virant au bleu clair et Kiba s'entendait très bien avec lui. Malgré leurs différences, ils avaient réussi à bien communiquer et à organiser des soirées dans leur appartement.

Suigetsu était un adolescent précoce. Il avait toujours réussi dans n'importe quel domaine avant tout le monde. Il pratiquait le Kendo depuis l'âge de quatre ans et avait déjà été champion de sa région plusieurs fois. Sa chevelure blanche et ses dents ressemblant à ceux des requins faisaient fuir tout le monde.

- Tu regardes encore cette merde ? Je te reconnais plus, le clébard.

- J't'emmerde, dents de requin. Y'a rien d'autre de toute façon !

- Passe la télécommande, j'arriverais à trouver mieux que ça ! dit-il en accentuant le dernier mot pour souligner le fait qu'il détestait l'émission.

Il zappa plusieurs chaînes mais ne trouva guère mieux. Il jeta la télécommande sur le brun et se leva sous le regard narquois de Kiba.

- Bah alors dents de requin ? Tu t'avoues vaincu ? demanda le jeune homme, innocemment. "

Suigetsu l'insulta et alors qu'il allait quitter la maison, il se fit attaquer par un immense chien blanc. Akamaru appartenait à Kiba, qui adorait plus que tous les canidés. Suigetsu rouspéta et quitta la maison en faisant le maximum de bruit.

Kiba, étant seul, ne savait pas quoi faire. Son chien vint se positionner sur son canapé et le jeune homme dut se lever. Il regarda son portable et s'aperçut qu'il avait reçu un nouveau message. Shino lui proposait de se rendre en ville pour boire un verre. Il lui répondit par l'affirmative et entreprit de se changer. Il mit un tee-shirt blanc sans motif, un gilet noir sans manche, un slim noir et enfila ses derby de la même couleur que son pantalon. Il se coiffa rapidement, se mit du parfum et sortit rapidement.

Au bout d'une vingtaine de minutes, il rejoignit son ami dans le Starbucks du coin. Il se paya un espresso et se dirigea vers Shino. Ce dernier portait encore ses Ray Ban et son éternel sweet gris Abercrombie & fitch. Tout en buvant à petites gorgées son café, il salua Shino.

- Alors quoi d' neuf ? questionna l'adolescent aux Ray Ban.

- Je suis pris dans mon école.

- Ça n'a pas l'air de t'enchanter...

- Si, bien sûr que si. C'est juste que j'ai peur de ne pas réussir à trouver ma place entre tout ce monde...

- Attends... Kiba Inuzuka a peur de l'inconnu ? s'exclama le jeune homme.

Il était inquiet, c'est vrai. Kiba allait se retrouver dans un pays étranger, où il ne pourrait pas parler anglais et cela l'angoissait beaucoup. Pas qu'il soit mauvais en français, non, il avait juste le trac de ne pas être correctement intégré...

Il soupira et répondit à son ami :

- Laisse tomber. " Il but sa boisson et reprit. Je compte préparer la fête de l'année, pour mon départ, tu comprends...

- Ouais. Tu vas inviter qui ?interrogea Shino, en le regardant à travers ses lunettes.

- Toute la bande... et d'autres personnes.

- Attends... ne me dis pas que tu vas inviter les filles de l'école à côté de la nôtre ?

Ne voyant pas de réponse de la part de son ami, Shino soupira, agacé par la tournure de la situation.

- Sérieusement, t'aurais pu trouver autre chose que ces filles.

- Tu veux que je fasse quoi ? Y'a ma sœur dans l'groupe. Elle me tuera si je ne l'invite pas ...

Hana, la grande sœur de Kiba était reconnue par tous comme étant une fille assez sauvage. Elle n'était pas du genre à se laisser faire et détestait être ignorée des dernières rumeurs.

Shino soupira de nouveau et termina son café. Il se leva, suivi de Kiba. Ce dernier laissa sa boisson sur la table sans l'avoir finie.

- Bon... On va aller préparer ta fête. On commence par où ?

- Allons dans le Centre Commercial et on verra par la suite ce qu'on pourra faire, expliqua le futur "européen.


Il avait intérêt à ce que sa fête soit réussie. C'était sa dernière chance de ne pas se faire oublier par tous. Il savait que certaines personnes seraient ravies de le voir partir et c'était réciproque, mais il ne voulait pas laisser sa bande. Il soupira et regarda la foule. Bientôt il allait quitter New York pour Chamonix. Il ricana en pensant à sa nouvelle ville. Elle ne valait rien. Elle était petite, sans intérêt sûrement mais Kiba devait sacrifier sa belle vie ici pour aller à l'Académie.

- Tu te dépêches ? J'ai bien voulu t'aider mais abuse pas de ma patience ! s'exclama son ami.

Il acquiesça et détailla Shino. Est-ce qu'il allait être content de son départ ? Il l'avait toujours connu. Ils n'étaient pas si proches que cela mais ils se voyaient de temps en temps.
Il reprit sa marche, bousculant des personnes et se faisant à son tour bousculer. Il était dans son monde, pensant à son avenir et à ses amis. Il espérait ne pas être seul comme cet idiot d'Idate, souffre-douleur de la bande. Il passa sa main dans ses cheveux et observa le ciel. Il lui restait cinq jours à passer au cœur de New York. Cinq jours, où il allait devoir se surpasser. En profiter le plus possible.

+++


Le 31 Août


Naruto bailla à s'en décrocher la machoire, tout en passant sa main dans sa chevelure blonde. Il était exténué ! Il n'aurait pas dû boire la veille ! Il n'aurait pas dû écouter ses amis du collège ! Il n'aurait pas dû faire la fête ! Le jeune homme frotta longuement son visage essayant de se réveiller et entra dans la pièce.

- Tu es enfin réveillé, flemmard !

Naruto se tourna et fit face à deux adolescents. Sasuke et Sai étaient deux de ses colocataires. Naruto fit un sourire narquois en observant son meilleur ami attendre que Sai finisse son dessin.

- Je ne suis pas un flemmard ... Sakura n'est pas encore réveillée, répondit le blond, en se justifiant. "

Sasuke fit un léger sourire et continua d'observer son petit ami d'un air blasé. Naruto alla les rejoindre et s'assit à l'extrémité du canapé, prenant soin de ne pas déranger l'artiste. Il discuta avec Sasuke de leur départ.

Aujourd'hui était un jour important pour eux. Ils allaient quitter Londres pour Chamonix. Ce n'était pas très glorieux, mais ils étaient contents de découvrir de nouveaux horizons.

- Vous êtes déjà prêt ? C'est pas juste, je suis encore à la traîne ! gémit la seule fille de l'appartement.

Sasuke et Naruto se retournèrent et saluèrent la nouvelle venue. Sakura se dirigea vers ses meilleurs amis et leur baisa la joue. Elle s'étira et passa une main sur ses cheveux roses coupés court. Sakura alla s'asseoir sur le brun, et commença à parler avec lui. Sai leva les yeux vers les deux adolescents.

- Sakura, pousse-toi ! Tu me déconcentres, ordonna Sai, d'un ton neutre.

Sakura rouspéta et essaya de changer de place .... Mais c'était sans compter sur Sasuke. Ce dernier prit le bras de l'adolescente et la laissa tomber sur lui. Elle l'observa, l'interrogeant du regard. Sasuke soupira et lui murmura à l'oreille qu'il en avait marre de se faire dessiner. La rose sourit et resta assise sur l'adolescent. Naruto rampa jusqu'à eux et se coucha sur la rose ... Seul Sai était resté sans bouger. Il détailla ses amis, et commença à tourner la page de son carnet.

- Naruto, tu m'écrases, s'exclama Sakura

- C'était fait exprès ! répondit le jeune homme en riant.

- Vous m'écrasez ...

- C'était fait exprès imbécile ! Répéta de nouveau le blond, en ricanant. "

Les deux garçons se disputèrent sous le regard blasé de Sakura. Sai quand à lui soupira, agacé de ne pas pouvoir terminer ses dessins. Il se leva et se dirigea vers sa chambre. Sakura poussa Naruto et se mit en mouvement pour rejoindre sa chambre. Avant de quitter la pièce elle se retourna et leur dit :

- Dépêchez-vous de vous changer ... L'avion ne va pas nous attendre ! "


Chaque habitant de l'appartement sept se prépara pour partir
Quitter Londres pour Chamonix.
Quitter ses vieilles habitudes pour l'inconnu ...
Peur, Excitation, Angoisse...


Sai rangea son matériel de peinture dans sa besace et commença à s'habiller. Il prit son tee-shirt blanc et son pantalon noir et les enfila. Par-dessus son tee-shirt, il mit son long cardigan gris et se chaussa de ses éternelles tongs blanche. Pour accessoires, il ajouta sa ceinture en cuir et son collier « Peace ». Sai prit ses affaires et sortit de la pièce.

Il se dirigea vers la chambre de son petit ami. Ce dernier était en train d'enfiler son cardigan rouge. Sai s'approcha de lui et mit sa tête sur son épaule. Il détailla le brun à travers le miroir. Il était très beau. Sasuke portait un tee-shirt blanc, un jean turquoise et une paire de Bensimon. Sasuke lui sourit et se baissa pour prendre son collier.

- On devrait se dépêcher... Naruto ne doit plus tenir en place... dit Sasuke, souriant légèrement.

- On change pas les imbéciles, répondit Sai, un sourire narquois s'affichait sur son visage pâle.

Sasuke secoua la tête et le poussa vers la porte, l'incitant à sortir. Sasuke rentra de nouveau dans sa chambre et prit ses valises. Ensemble, ils se dirigèrent vers le salon où le blond les attendait.

- [C'est pas trop tôt ! Faut pas oublier qu'on a un avion à prendre ! s'exclama Naruto, légèrement énervé, en regardant sa montre. "

Il se dirigea vers un miroir et commença à réajuster son tee-shirt orange à motif. Il lissa les plis de son long cardigan gris et sourit à son reflet. Il se trouva très beau dans ses vêtements. Son jean noir épousait bien son corps et ses converses grises à lacets orange étaient magnifiques ... selon lui.

Les deux bruns haussèrent des épaules et allèrent rejoindre le blond. Il ne restait plus que Sakura ... Cette dernière arriva cinq minutes plus tard. Elle portait une marinière sur un jegging noir. Elle se pencha légèrement en avant pour mettre ses tennis blanches... son collier pendait et la dérangeait un peu. Elle soupira et passa une main dans ses cheveux. Elle les décoiffa légèrement et sourit aux garçons qui la regardaient.

- On y va ? demanda-t-elle.

- On attendait que toi !

- Désolée Sasuke ... fallait bien que je me fasse belle ... Sinon que penseraient nos futurs colocataires de moi ?

Sasuke baissa la tête en souriant à la remarque de la rose ... Sakura poussa ses valises vers ceux de ses amis et regarda une dernière fois leur appartement. Elle repensa à son arrivée ici. Ses parents n'avaient pas été d'accord pour qu'elle habite avec des garçons ... même si ses derniers étaient ses meilleurs amis depuis qu'elle était enfant. Elle avait longuement marchandé et avait réussi à les faire changer d'avis. Maintenant, elle devait quitter son petit monde et cela la rendait nostalgique.

Elle sentit la main de Naruto serrer la sienne, elle se retourna vers lui et lui rendit son sourire. Lentement, ils se retournèrent et sortirent de leur appartement. Le numéro sept avait été tagué sur toute la porte. Elle était devenue multicolore ... ce qui leur avait valu des réprimandes de la part de la concierge ... une certaine Chiyo, une vieille dame originaire du Sahara ...

Sakura rangea sa clé dans sa poche. Elle devait la rendre à Chiyo, mais, elle ne voulait pas le faire. Sai baisa son front, prit l'objet de la poche de la jeune fille et descendit quatre à quatre les escaliers. Les trois autres adolescents le rejoignirent devant l'entrée du bâtiment. Un taxi les attendait ... Le chauffeur prit les bagages et commença à les ranger dans le coffre fort de la voiture. Sai entra à l'intérieur suivi de Sasuke. Naruto alla se mettre à l'avant et Sakura dit une dernière fois au revoir à leurs voisins. Elle monta à l'arrière et s'assit au côté de Sai. Il mit un bras par-dessus l'épaule de la rose et lui sourit légèrement ... Ce qui était assez rare de sa part ...La voiture démarra et quitta peu à peu leur quartier.


Ils s'en allaient pour Chamonix mais reviendraient coûte que coûte à Londres ...
... la ville de leur enfance ...




+++

Le 3 Septembre

Dans les quartiers chics de Paris vivait la famille Yamanaka. Ils appartenaient au cercle très fermé des familles reconnues dans le milieu de l'art. Les Yamanaka pratiquaient l'Ikebana depuis des générations et avaient sous leurs ordres des centaines de magasins à travers le monde entier.

Ce jour-là marquait un évènement exceptionnel pour la seule enfant de cette famille. Ino Yamanaka allait enfin quitter la demeure familiale. Elle avait décidé de changer d'école car elle trouvait la totalité de ses camarades sans grande importance. Aucun d'eux ne réussissait à l'impressionner par un quelconque talent et cela l'énervait beaucoup.

Ino se leva de son lit tout en s'étirant. Elle jeta un regard circulaire sur sa chambre, tout autour d'elle, et grimaça. Elle n'avait toujours pas bouclé ses bagages. Ses nombreux appareils photos traînaient ici et là, ses vêtements étaient éparpillés dans toute sa chambre, ses produits de beauté gisaient, épars, sur sa table... Elle jura silencieusement et commença à tout mettre dans ses valises Louis Vuitton. Elle releva sa longue mèche et l'aplatit en arrière. Ino prit ses sous-vêtements de couleur rose et se dirigea vers la salle de bain.

Après s'être lavée, la jeune fille sortit de sa salle de bain et commença à s'habiller. Elle enfila sa chemise de bûcheron à carreaux rouges et blancs par-dessus son débardeur blanc. Elle mit sa mini-jupe noire coupée droite et ses vieilles Doc Martens noires.

Ino prit son portable et téléphona à sa mère pour qu'elle la rejoigne. Elle avait besoin d'aide pour descendre ses multiples valises. En attendant son arrivée, la jeune fille chercha son long collier de perles blanches. Elle le trouva sous son lit, caché derrière une vieille boîte à souvenirs. Elle le mit autour de son cou et se coucha mollement sur son lit. Ino se demanda si elle n'avait rien oublié. Son matériel de photographie était bien rangé dans son sac et ses vêtements aussi. Un miaulement lui fit rappeler la présence de sa chatte. Elle se releva et prit l'animal dans ses bras.

- Je me disais bien que j'avais oublié quelqu'un... murmura la jeune fille tout en caressant le pelage blanc de l'animal."

Anja faisait partie de sa vie depuis déjà cinq ans. Elle était un peu sa confidente, celle qui savait tout sur elle. Ino était bien contente de l'emmener avec elle. Elle n'aurait pas voulu laisser sa chatte en compagnie de ses parents...

- Ma petite Anja, va falloir que tu rentres dans ta cage, réprimanda la jeune fille, en mettant le chat dans sa cage dorée.

- Tu voudrais arrêter de lui parler ! On va te prendre pour une folle ma chérie, lui conseilla sa mère en entrant dans sa chambre.

Ino haussa des épaules et lui demanda de prendre ses valises. Elles descendirent ses affaires dans le hall et se dirigèrent vers la salle à manger. Son père était déjà assis et avait déjà entamé son repas.

- Tu aurais pu nous attendre, Amour ! s'exclama sa mère.

Elle alla vers lui et lui déposa un baiser sur la joue. Le père haussa des épaules et salua sa fille. Ino alla s'asseoir à sa place habituelle et débuta son petit-déjeuner. Elle écouta d'une oreille distraite la conversation de ses parents. Ils parlaient d'un certain Ludovic qui avait cambriolé l'épicerie du coin... Une très intéressante histoire selon eux.

- Ino chérie... N'as-tu pas changé d'avis sur cette école ? Elle est très connue dans le monde mais après ce qu'il s'est passé avec son ancien directeur... expliqua son père en interrompant sa discussion avec sa femme.

- Je...

- Nous nous faisons du souci pour toi, Chérie, finit par dire son père en la regardant.

- Ne vous faites pas de souci pour si peu. Il ne m'arrivera rien ! répondit la jeune fille, visiblement énervée.

Les parents ne répondirent pas. Que pouvaient-ils trouver à répliquer face au regard déterminé de leur fille unique ? Rien. Ils ne pouvaient rien dire.
La jeune fille se leva sans un mot et alla se préparer. Elle prit sa besace Kaki et commença à mettre ses valises dehors. Son père comprit le message, et suivit sa fille à l'extérieur de la maison.
Sans un mot, ils rangèrent les affaires de la jeune fille dans le coffre de la voiture. Elle monta à l'avant et écouta sa musique. Sa mère vint vers elle et lui baisa les joues. Son père monta également et ils quittèrent la demeure familiale.

Ino était contente de partir. Tout laisser pour un nouveau monde, totalement inconnu. C'était à la fois excitant et angoissant. Mais elle préférait être angoissée que de rester avec ses parents. Elle les aimait, comme tous les enfants mais elle n'en pouvait plus de cette atmosphère étouffante qui régnait en permanence chez eux. Trop de superficialité, trop de gâteries, trop de mensonges... et Ino avait besoin de simplicité.


+++

Le 5 Septembre

Tenten venait d'éteindre son ordinateur. Elle s'étira longuement, et se leva pour se diriger vers la chambre de son amie. Elle atteignit la pièce et entra sans toquer. En la voyant se changer, elle baissa les yeux au sol, rougissante.

Hinata se précipita pour se rhabiller. Elle prit une tunique blanche et l'enfila en faisant attention à ne pas la froisser. Elle toussa, faisant comprendre à la brune qu'elle avait fini.

Tenten s'excusa, sans pour autant relever les yeux vers elle. Voir ce qu'elle avait vu l'avait troublée, voir excitée. Elle avait toujours su qu'elle aimait la belle brune aux yeux nacrés, mais ce n'était pas réciproque. Hinata était avec son meilleur ami, Rock Lee.

Le jour où elle avait appris la nouvelle, elle s'était sentie mal. La voir avec un autre l'avait dévastée. La voir embrasser son « frère » l'avait blessée. Elle n'avait toujours pas réussi à surmonter cette peine.

Elle ravala ses larmes et regarda Hinata en essayant de lui faire un sourire. Ce qui marcha apparemment, la jeune fille lui rendit son sourire et passa à ses côtés pour rejoindre son petit ami.

Tenten se laissa tomber par terre et enfouit son visage entre ses genoux. Elle respira longuement, et essaya de se calmer. Elle passa sa main dans ses deux chignons et les défit. Sa longue chevelure chocolatée tomba légèrement au sol. Tenten se releva et quitta la pièce de son aimée. Elle descendit quatre à quatre les escaliers de leur appartement et arriva dans le salon.

La pièce avait été décorée par Hinata. La jeune fille voulait que le salon regroupe les deux mondes de ses habitantes. Hinata aimait la couleur blanche, et le thème de la pureté. Et Tenten avait un faible pour les décorations chinoises.

Les murs avaient été peints en blanc et les canapés avaient la même couleur. Les autres meubles étaient de style chinois ainsi que les petits bibelots qui se trouvaient ici et là. La pièce était chaleureuse, et reflétait la personnalité des deux jeunes filles.

Tenten alla s'asseoir sur un des canapés et alluma la télévision. Elle zappa quelques chaînes et trouva son bonheur sur TBC ( Tokyo Broadcasting System ). Elle sourit en entendant le générique d'Hana Yori Dango. Elle était bien contente qu'ils repassent ce drama, il faisait parti de ses préférés. Elle s'enfonça un peu plus dans son canapé, posa sa tête sur le coussin et regarda son feuilleton.

Elle entendit à peine le bruit de porte et les voix de ses deux amis. Ces deux derniers ne savaient pas que Tenten se trouvait dans le salon, et avaient décidé de profiter de leur petit moment de tranquillité.

Lee prit Hinata dans ses bras et l'embrassa. Hinata répondit à son baiser, elle passa ses mains dans les cheveux de son aimé. Il prit la jeune fille par la taille et la souleva. Elle entoura le corps de Lee avec ses jambes et continua de l'embrasser. Ils avancèrent vers le salon, sans regarder si quelqu'un s'y trouvait. Ils se penchèrent sur le canapé et tombèrent dessus...

- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhh !

Lee et Hinata sursautèrent et essayèrent de se relever. Tenten les poussa et se leva rapidement. Elle mit sa main sur son cœur et essaya de reprendre son calme. La jeune fille regarda ses deux amis, les larmes aux yeux.

- Vous êtes malades ! s'écria-t-elle, vous auriez pu me tuer !

- On est désolés Ten', on savait pas que tu étais là, s'excusa Lee, joignant ses mains.

- Mouais. La prochaine fois, faites attention !

- Désolée Tenshi, nous ne recommencerons plus, lui dit Hinata, rougissante. "

Tenten ne répondit pas, et baissa les yeux. Plus personne ne parla, trop gênée par ce qui venait de se passer. Le monde semblait s'être arrêté dans cette pièce. Pas un bruit. Pas un geste. Juste le bruit timide de respiration se faisait entendre. Les petites particules de poussières volaient doucement dans toute la pièce, et une petite mouche venait d'y entrer.

Au bout d'un petit moment, Lee décida de parler, redonnant vie au salon.

- Au faite Ten', j'étais venu pour te donner ça !

Il lui passa une grande enveloppe blanche. Tenten la prit et la retourna. Au milieu de l'enveloppe se trouvait ses coordonnées. Elle l'ouvrit et sortit les papiers. La jeune fille reconnu très vite le symbole de l'Accademia della Conoscenza. Elle déglutit et jeta un regard à ses amis. Ces derniers lui firent un sourire rassurant et l'incitèrent à continuer. Elle se mordilla les lèvres et commença sa lecture.

Elle ne retenue que le « Félicitations, vous avez été choisie pour venir étudier dans notre École ». Des larmes de joie traçaient une route sur ses joues rougies. Hinata vint vers elle et la prit dans ses bras. Tenten en profita pour enfouir sa tête dans le creux de son cou. Elle respira doucement son odeur. Hinata sentait les fleurs. Elle sourit légèrement et entoura le corps de son aimée avec ses bras. Lee vint vers eux et félicita sa meilleure amie.

- C'est trop bien pour toi Tenten ! Mais tu sais ce qui est encore mieux ? C'est qu'Hinata et moi on va te rejoindre là-bas !

Tenten se raidit et se dégagea de la jeune fille. Elle regarda un par un ses amis, sans vraiment comprendre la signification de ces paroles.

- Bah qu'est-ce que t'as ? T'es pas contente ? Je pensais que ça te ferais plaisir de savoir qu'on sera avec toi ! réprimanda le seul adolescent de la pièce.

Tenten sortit de la pièce sans un mot. Elle courut rejoindre sa chambre, et se précipita sur son lit. Elle enfouit sa tête dans son coussin et cessa de respirer durant quelques secondes.

Pourquoi devaient-ils la suivre ? Si elle avait décidé de s'en aller, c'était surtout pour ne plus les voir ensemble. Ils ne savaient pas ce qu'elle endurait tous les jours à leurs côtés. Elle voulait vivre tranquillement, sans avoir à penser à Hinata. Mais la chance ne devait pas être de son côté...

Son portable vibra. Neji, son autre meilleur ami lui proposait de sortir. Elle répondit négativement, ne voulant supporter les regards amoureux de ce dernier. Neji l'aimait, alors qu'elle, elle aimait Hinata, qui à son tour aimait Lee.

La porte s'ouvrit et Hinata entra. Elle commença à lui parler, lui demandant la raison de son comportement. N'ayant obtenu aucune réponse, la jeune fille sortit, laissant Tenten de nouveau seule.

Tenten se leva et regarda toutes ses photos accrochées sur son mur. Prise d'une soudaine envie de tout déchirer, elle s'attaqua à ces fameuses photos. Déchirant, brûlant, détruisant toutes ces preuves d'amitié. Elle en avait marre de Tokyo. Elle en avait marre des sous-entendus de Neji. Elle en avait marre de cet appartement. Et surtout, elle en avait marre de ce couple.

La vie était vraiment mal faite.


+++

Le 6 Septembre.

Le vent soufflait très fort ce jour là. La météo avait pourtant annoncé un ciel dégagé. Mais comme d'habitude, les météorologues avaient faux sur toute la ligne.

Un jeune adolescent, répondant au prénom de Shikamaru, mit sa capuche en fourrure et affronta le vent. Il essaya de marcher jusqu'à la poste, mais sans succès. Il alla vers un abribus et s'accroupit. Il sortit une cigarette et l'entama.

Des passants marchaient à vive allure, faisant comme ils pouvaient pour arriver à leurs domiciles. Shikamaru retint un rictus et continua de fumer. Cela faisait déjà cinq ans qu'il fumait. Depuis la mort de son professeur à vrai dire. Cela pouvait paraître étrange pour un inconnu. Mais, pour Shikamaru ça ne l'était pas. Asuma avait été l'une des seules personnes à l'avoir compris, c'était le seul à ne pas l'avoir jugé.

Les habitants de Höfn (en Islande) trouvaient que le jeune homme ne faisait rien de ses journées. Il en avait pourtant les possibilités. C'était un adolescent très intelligent, surpassant de beaucoup les autres. Il était très rusé et très observateur. Il aimait dessiner des ombres sur tous les supports qui passaient sur ses mains. Ça lui rappelait son enfance. Il avait souvent joué à toucher les ombres des autres et vice-versa. C'était son jeu favori avec Choji, son défunt ami.

Son regard se rembrunit. Penser à lui le mettait toujours en colère. Il n'était pas en colère contre Choji, mais contre l'imbécile qui avait causé sa mort. Il se passa une main sur son visage, et cessa de penser au passé.

Le vent c'était arrêté. La pluie avait commencé. Höfn était vraiment une petite ville merdique. Le temps était mauvais, le paysage passable.

Sa vie n'avait aucune valeur ici. Partir au loin. Découvrir de nouveaux horizons et pourquoi pas de nouvelles personnes ? C'était devenu son objectif.

Il se releva et courut jusqu'à la Poste. Il bouscula certaines personnes, mais ne s'en occupa guère. Arrivé là-bas, il entra dans le bâtiment, et se mit devant un guichet.

Une femme d'âge mure apparut. Vêtue d'un tailleur noir trop serré pour elle, et de petits escarpins noirs qui boudinaient ses pieds, elle faisait presque peur. Ses cheveux relevés en un chignon serré, donnaient à son visage un air sévère. Elle posa ses petits doigts en forme de petites saucisses, dévoilant à tous ses ongles rongés, revêtus d'une couche de vernis rouge. Elle voulait sûrement ressembler à ces secrétaires classes qui travaillaient dans de grandes entreprises, mais c'était raté pour elle.

- Que puis-je pour vous jeune homme ? demanda-t-elle, d'une voix mielleuse.

- Shikamaru Nara, je suis là pour une lettre, répondit-il, en grimaçant. "

Elle hocha de la tête et chercha dans une longue pile son enveloppe. Shikamaru tapa du pied, pour montrer son impatience. La « jeune » femme se raidit, et sortit précipitamment une enveloppe aux bouts cornés. Elle fit tomber quelques liasses de papier, et commença à rouspéter.

- Tiens jeune homme ! Et maintenant fous le camp ! A cause de toi j'ai beaucoup de travail !

Elle lui lança un regard peu amène, et Shikamaru en profita pour s'en aller sans un mot. La remercier ne servirait à rien, selon lui. Les mégères ne le méritaient pas.

Il marcha lentement, sans prendre le temps d'observer le paysage. Il avait entre ses mains la clé de son avenir. Le bout de papier qui allait sûrement changer sa vie. Il grinça des dents et déchira le côté droit de l'enveloppe. Il s'assit sur un banc en face de la mer, enfonça son visage dans son écharpe et commença sa lecture.

Au bout de quelques minutes, il laissa la lettre à ses côtés et observa pour la première fois de la journée ce paysage qu'il avait détaillé des millions de fois. Il s'était toujours demandé ce que ses parents avaient pu trouver à cette ville ? Elle n'était ni charmante, ni accueillante. Elle était juste chiante. Les habitants de Höfn passaient leur temps à ne rien faire, à boire, à raconter des mensonges sur leurs voisins. En somme, c'était des personnes méprisables.

Un léger sourire apparut sur ses lèvres quand il se rendit compte que dans quelques jours, il quitterait cette ville. Restait plus qu'à convaincre ses parents, même si ça devait engendrer des disputes.

+++

Le 8 Septembre

Le soleil venait de se lever sur la magnifique ville d'Istanbul. Les oiseaux chantaient, le vent soufflait légèrement, les vendeurs de bijoux venaient d'arriver et commençaient à préparer leurs stands et les bateaux, qui se trouvaient sur les baies de la mer de Marmara, partaient en direction « d'Istanbul Europe ».

Une jeune fille à la peau chocolat venait d'arriver à l'arrêt de bus. Elle posa ses bagages à terre et observa les alentours. Elle semblait chercher quelqu'un. Elle soupira, agacée par le retard de son ami et sortit de son sac une bouteille d'eau. Elle en but une gorgée et la remit à sa place initiale.

Elle se mit à crier en sentant quelqu'un lui toucher l'épaule. La jeune fille se retourna, prête à se battre, et tomba nez à nez avec son meilleur ami, qui avait la même couleur de peau qu'elle. L'adolescente lui fit un sourire désolée et lui fit la bise. Les personnes qui se trouvaient aux alentours, les observèrent avec méfiance.

- Karui, dit-il à la jeune fille, tu es désespérante !

Elle lui tira puérilement la langue et aperçu une ombre derrière l'adolescent. Elle reconnu Shiho, une jeune fille qui habitait dans leur quartier. Elle était du genre timide et intello', et cela ne semblait pas vraiment la déranger. Elle portait souvent une bouse blanche sur des collants, ou bien des slims.

- Et bah Shiho, qu'est-ce tu fais là ? demanda Karui, étonnée.

- Mon père m'a inscrite de force à l'Accademia, et ... puis voilà quoi, répondit-elle, avec timidité.

- Et moi, comme je suis une personne assez gentille - faut l'avouer - je l'ai prise sous mon aile avant qu'elle se fasse enlever par le dealer d'enfants du coin, dit le seul garçon du groupe, avec fierté.

- Mais oui, on sait tous que Mr Omoi est une personne formidable et qui possède un cœur en or, rétorqua ironiquement Karui. "

Le garçon ne lui répondit pas, préférant bouder dans son coin. Les deux jeunes filles se regardèrent, et essayèrent de retenir leurs rires.

Ils attendirent une heure avant que le bus n'arrive pour les conduire à l'aéroport. Entre temps, ils avaient discuté de cette école, de ses règles et de la ville de Chamonix. Ils avaient également parlé du passé, de leurs rencontres et de leurs amitiés.

Omoi et Karui s'étaient toujours connus. Ils avaient toujours habité dans le même quartier, et avaient fait leur scolarité dans les mêmes écoles. Ils étaient donc meilleurs amis. Il y avait bien sûr des disputes, mais cela ne durait guère. Les deux adolescents préféraient passer leur temps à s'amuser.

Ils avaient rencontrés Shiho à l'âge de quinze ans. Elle venait d'emménager dans leur quartier et se sentait un peu seule. Par un heureux hasard, ils s'étaient rencontrés, et ne se lâchaient presque plus.

Karui regarder le paysage défilé. Elle se sentait nostalgique. Quitter sa ville lui faisait du mal. Mais ça avait un bon côté ! Elle allait enfin pouvoir exercer son passe-temps sans se faire juger par les adultes.

Depuis qu'elle était petite, Karui aimait le football. Elle suivait tous les matchs de la Turquie, et dès qu'elle avait l'occasion, elle en pratiquait. Mais seul ou à deux, cela n'était jamais amusant. Au moins à Chamonix, il n'y avait pas de préjugés contre ce genre de hobbies.

Omoi observa son amie depuis le siège arrière. Elle semblait sereine et cela le rendait heureux. L'Accademia était une bonne occasion de quitter Istanbul. Il avait toujours aimé rencontrer de nouvelles personnes et de nouvelles cultures. Mais jamais en réel, toujours par Internet.

Il avait été étonné que ses parents acceptent de payer une telle somme pour entrer dans cette école. Bien sûr, il allait devoir travailler en dehors des cours, mais cela ne le dérangeait pas. Il était plus que content de pouvoir s'entraîner à la boxe avec des étrangers.

Il se frotta les mains, essayant de se réchauffer. Le temps était magnifique, mais les climatiseurs dans le bus n'arrangeaient rien. Il se cala contre son siège et essaya de dormir durant quelques minutes.

Shiho remplissait les cases de son Sudoku. Elle regardait, satisfaite, ses résultats. Elle avait encore réussi. Elle sourit et fit la danse de la victoire mentalement. Elle avait toujours était douée dans ce domaine. Les sudokus, les maths et la physique-chimie lui plaisaient.

Depuis enfant, elle apprenait et déchiffrer les maths. Elle jouait tous les jours aux sudokus. Et en deuxième année de collège, elle découvrit la physique-chimie, ce qui la rendit heureuse. Elle était accro. Et cela ne semblait guère la déranger.

Elle tourna sa page et entama une nouvelle partie. Ses pensées revinrent vers la décision de ses parents. Elle savait qu'ils ne l'aimaient guère. Ils avaient voulu une fille plus féminine, littéraire et aimant le contact avec les autres. Mais malheureusement, c'était tout le contraire. Elle ne répondait pas à leurs attentes, et semblait comprendre leur décision.

Cela lui faisait un peu mal de savoir que ses parents la détestaient. Mais elle n'était pas le genre de personne à se soucier des autres. Elle était un peu insensible et ça dérangeait tout le monde.

- De toute façon, je ne vis que pour moi-même... Qu'est- ce que ça peut me faire de savoir que les autres me traitent de monstre ? se dit la jeune fille, mentalement. "

Elle était sûrement un monstre, parce qu'elle ne montrait pas assez ses sentiments. Mais elle était comme ça et ne voulait pas changer pour les autres... Ici, à Istanbul, ou bien encore à Chamonix, elle resterait la même.

La vie est bien difficile. Surmonter ses peines et ses peurs. Faire des choix difficiles. Cela est surmontable. Quand nous avons des rêves et de la motivation, tout peut arriver.

Ne jamais se soucier des autres. Ne pas les regarder. Ne pas éprouver de sentiments de tristesse envers les personnes qui nous entourent. Mais faut-il continuer de cette façon ? Faut-il vouloir rester la même et s'enfermer dans son cocon ? Ne vaut-il pas mieux s'ouvrir, et déployer ses ailes afin de montrer à tous ce que nous valons ?

La vie, c'est quelque chose d'éphémère. Tout peut arriver à n'importe quel moment. La mort. La joie. La tristesse. Ou bien encore l'excitation. Notre vie peut changer. Nous pouvons la changer. Si on y croit vraiment, nous pouvons réussir. Parce que l'on ne vit qu'une seule fois.




Je m'excuse pour la longueur du chapitre. Mais je ne pourrais pas couper le chapitre, c'est impossible. J'espère que cela vous a plut !



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